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[RP] Comment conjugues-tu Libérer au conditionnel ?

Tigist
    [Clarens - Nuitamment.]


    « Ne me le prenez pas. Pas lui aussi, mon Père tout puissant. Pas lui aussi.*
    - Il faut y aller si vous voulez arriver à temps pour l'aube. »


    La tête capuchonnée acquiesce alors que sa propriétaire se relève de sa prière faite au ciel étoilé. Les chevaux sont sellés qui l'attendent, et malgré l'habitude des longues chevauchées, elle appréhende celle-ci.
    Parce qu'elle est enceinte, parce que cette chevauchée-là vaut deux mil écus, parce que la missive dans son corsage pèse lourd à son cœur et parce que quand le regard se pose en arrière sur les murs de Clarens, elle sait qu'elle n'aura de répit qu'en franchissant les portes de nouveau.

    « Je n'ai pas peur pour moi. »

    Sa vie ne vaut rien, pas même la somme que les Piques ont mis sur sa tête. Et quand les talons piquent le train de sa monture, un sanglot étouffé meurt dans la nuit. Comment mesure-t-on la douleur d'un cœur qui se brise d'être séparé en deux ? En lieues ? En nœuds ? Cela ne se quantifie pas, cela se ressent. Et alors que la route qui la sépare d'Auch est avalée, le gouffre s'ouvre qui étreint tout son être.
    Qu'on en finisse une fois pour toutes. Voyez comme elle souffre..

    Alors que le ciel s'éclaircit à peine, les remparts de la capitale se devinent, et le soupir de soulagement qui lui échappe n'est certainement pas feint. Tout son corps la lance d'avoir chevauché à bride abattue la nuit durant, et sans l'homme de Clarens qui l'accompagne, pour sûr qu'elle se serait perdue un nombre incalculable de fois tant les détours qu'ils ont emprunté pour ne pas passer par les routes principes lui sont obscurs.


    [Castel d'Auch - Au point du jour.]


    Pas un mot n'a été prononcé durant la nuit, et quand ils arrivent devant le castel, c'est à peine si elle peut desserrer les mâchoires. On l'a dit, elle souffre, mais l'heure n'est pas au sentimentalisme. Alors qu'elle profite du répit pour s'offrir une gorgée à même la gourde, son gardien est parti à la recherche de quelqu'un en mesure de prévenir son maître de leur arrivée.

    Il a juré Tigist, alors pourquoi cette inquiétude qui ne te lâche pas ?
    Parce que ton esprit est ailleurs dans ce village perdu dans les montagnes, en train d'espérer que Menelik soit distrait par les douceurs d'Agneta ou l'air austère de François, et non pas aux mains de ceux qui te sont un plus grand danger que celui que tu t'apprêtes à affronter.

    Mais d'ailleurs à quel danger doit-elle s'attendre ?
    Elle s'en veut d'avoir laissé la majorité de ses affaires à Saint Bertrand, comme Martin va déchanter en la présentant à sa comtesse. Plutôt qu'une Shéhérazade vêtue de gazes évanescentes, c'est une barbare fidèle à sa réputation qu'il présentera. L'épaisse fourrure de loup n'en demeure pas moins un réconfort avec la fraîcheur du matin, et une robe lui aurait empêché de mener la route comme ils l'ont fait. Alors pourquoi n'arrive-t-elle pas à se départir de cette coquetterie féminine qui la pousse à imaginer une comtesse aux riches atours qui la traiterait de haut. Son cuir est italien que diable !

    Les entours sont calmes, si ce n'est l'air inquisiteur des gardes comtaux, mais elle ne baissera pas sa capuche pour autant, et nerveusement, les doigts tapotent sur la crosse de l'arbalète attachée à la selle de son cheval.

    Avant le lever du soleil, a-t-il dit. Et ce ciel qui rougeoie..
    Martin, y es-tu ?


    * En amharique, évidemment.

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La saison des musiques bidons est ouverte, si t'aimes tes tympans, ne clique pas. Clique pas, j'te dis !
Martin.cv
        [Auch - Un jeudi matin avant que le soleil ne se lève.]



La nuit fut courte, trop courte, la Grisonnante a galopé de long moment pour rejoindre le Castel d'Auch. Je n'ai pas traîné, ayant besoin de faire sortir la frustration que je ressens et la colère qui me fait voir les choses floues et teintées de rouge. La Comtesse a su me mettre les nerfs à vif en un rien de temps. Après une entrevue cordiale où elle ne me laissa aucun choix, était venue une soirée où elle joua la pimbêche. Si elle voulait jouer, j'étais de la partie et elle ne serait pas déçu. On verra lequel des deux craquera le premier.


Quand les sabots de ma jument raisonne sur les pavés du Castel, je me demande si elle est arrivée saine et sauve ou si les Piques ont réussit à l'avoir. La veille encore, j'avais entendu des hommes et des femmes rêver devant la somme offerte pour qui remettra la Corléone aux Piques. Je n'avais rien dit, je n'avais pas réagit sauf pour dire qu'il fallait être bien naïf pour croire des paroles de brigand. Pourtant, depuis le départ j'en croyais une, je faisais beaucoup pour elle sans n'avoir aucun retour et n'en espérer aucun. Je n'avais eu que quelques informations qui nous avaient laissés le temps de nous organiser et avertir nos voisins. Depuis, les piques, les Corleones et les autres rats courent pour échapper aux fils des épées. La colère se fait entendre dans leurs rangs et je ne suis pas encore certain que nous ne les reverrons pas ici.

La nuit est encore présente, elle n'est pas là. Je m'occupe donc moi même de ma jument pour tenter de me vider l'esprit. Chose difficile tout comme de rester à ne rien faire. Que va faire Zoé ? Va t'elle trahir sa parole ? Si tel était le cas, jamais je ne pourrai le lui pardonner et a mes yeux, elle serait une bien piètre Régente. Parfois, il faut savoir agir avec son cœur et non avec l'envie de tout jeter en l'air. La chose n'est pas aisé, moi même j'ai eu beaucoup de mal à le faire, échouant souvent. Elle m'avait vu à l'oeuvre, elle savait les ennuis que cela pouvait offrir, j'osais espérer qu'elle avait appris de mes erreurs. Le soleil ne tardera pas à se lever quand on viendra me voir pour me dire que Tigist vient d'arriver. La brosse est tendue à un palefrenier.


    N'oublies pas le foin et fais prévenir la Comtesse que nous arrivons.


Je dépose une dernière caresse sur la joue de la jument et je me détourne d'elle. Ma tenue est des plus sobre pour ne pas me faire repérer la nuit et pour pouvoir voyager sans être reconnu. Je me présenterai ainsi devant ma Suzeraine mais je ne poserai pas le genoux à terre, je suis son égal et je ne souhaite pas lui donner la moindre occasion de se penser supérieur à moi. Je contourne un mur et je vois la jeune femme doigt sur son arbalète. Un soupir m'échappe, elle est vivante mais armée et cela je ne peux l'accepter. Je m'approche et je tends ma main pour l’aider à descendre.

    Viens, il est temps.


Je ne m'attarde pas, je fais signe pour qu'on prenne ses armes et j'espère qu'elle n'osera pas en dissimuler d'autres. Je l'emmène à celle qui dirige mon Comté, j'amène la brebis au loup et je ne souhaite pas voir le tableau changer du tout au tout. Je prends garde à ne pas toucher plus que nécessaire celle qui m'accompagne, je suis tendu et bientôt nous serons devant la Comtesse d'Armagnac et Comminges. Les portes de la salle de doléance sont les dernières barrières avant le grand saut dans le vide.
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Tigist


    Vingt fois au moins l’inscription sur la crosse de l’arbalète a été redessinée en attendant l’arrivée du Comte du Couserans. Vingt fois de trop, puisqu’elle la connaît par cœur pour l’avoir inscrite elle-même.

    Des bruits de pas qui se font entendre et qui la font se tendre, le voilà qui arrive. La tête se penche sous la capuche, circonspecte à son insu, puisqu’elle s’attendait à ce qu’il ne tienne pas sa promesse. Pourquoi l’aurait-il fait ? C’est une brigande notoire – demandez donc aux auvergnats – et non content de tromper les honnêtes gens, elle double la mise en trompant aussi les malhonnêtes. S’il ait une personne à qui on ne voudrait pas faire confiance, et à qui on pourrait bien se passer de faire des promesses et de les respecter, c’est bien Tigist.

    Alors que sa main gantée se prend dans celle du blond comte, l’éthiopienne lui jette un regard curieux. Tu ne le comprends pas, n’est-ce pas ? Et cela t’intrigue. Charmante diversion, s’il en est à cet instant puisque cela t’évite d’avoir à t’appesantir sur les armes dont on te prive. Tu ne te fais même pas confiance, alors pourquoi le fait-il ?
    Leurs pas claquent sur les dalles du castel. « Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? »

    Les portes vont s’ouvrir et son sort est derrière elles. Les doigts viennent accrocher la manche comtale pour l’arrêter avant le grand saut.


    « Martin.. » Tu sais, j’ai peur. « J’ai faim.. »

    Souris Tigist, souris.

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Alors que les portes commencent à s'ouvrir, je sens les doigts féminins agripper ma manche. Non pas comme un enfant qui souhaite quémander quelque chose mais comme une femme qui avant que le couperet ne tombe prend peur. Je m'arrête et je pose mon regard gris dans son regard ambré pour y lire ce sentiment de peur mélangé à la crainte de ne pas maîtriser l'avenir. Ce sentiment je le partage, je sens aussi mon destin me glisser entre les doigts. Je ne maîtrise plus rien en dehors du fait que je suis présent et prêt à avancer dans cette salle sombre. Il n'y a que quelques flambeaux d'allumés, il n'y a personne et le silence y règne.

Aux mots énoncés, je la dévisage, je tente de comprendre si c'est de l'humour ou si au final, tout ceci n'est qu'une mascarade et qu'elle se moque d'être devant Zoé. Est ce qu'elle a tout préparé depuis le début ? N'aurai je pas amené le loup au lieu de la brebis ? Je sens un frisson de crainte me glisser dans le dos et je commence à avoir des doutes. Et si elle m'avait trompé pour atteindre une cible plus importante ? Et si, son époux était de mèche ? Et si.... Et si tout ceci n'était qu'une belle et grosse plaisanterie dont je serai le dindon ? Je tente de me convaincre que je me monte la tête mais je ne peux me sortir de l'esprit ces doutes qui viennent m'assaillir. Je suis peut être en léger froid avec celle qui nous gouverne mais je garde un attachement pour elle, jamais je ne la mettrai en danger volontairement. Alors je tente de sourire à ses mots, je prends sur moi et je reprends mes pas vers le trône Comtal.

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Zoe_lisreux

    Zoé n'a pas dormi. Après une longue discussion avec son Sénéchal la veille au soir, après qu'il s'en soit allé pour ses affaires, elle est restée éveillée la nuit durant. Tantôt enfoncée dans un fauteuil, le regard émeraude perdu dans la danse des flammes de la cheminée, tantôt à faire les cent pas dans l'immense chambre comtale. L'esprit torturé, elle a tenté l'apaisement à l'aide du Saint Breuvage Bourguignon, sans trop de succès. Quand tout se mélange, comment réfléchir convenablement ? Quelles sont ses priorités ? Satisfaire le Comte de Couserans ? Le protéger au détriment de ses envies ? Protéger l'Armagnac ou lui rendre ce qui lui a été volé ? Satisfaire l'homme qui ne songe qu'à la protéger et lui offrir un trône digne de ce nom ?

    Tout ceci sans compter les dernières lettres de Foulques, intenses à l'en faire suffoquer. Elle y avait mis un terme, par des mots choisis, plaçant dans la balance son lien de vassalité avec la Princesse Malemort. Ce jeu n'avait que trop duré. Dès leur première entrevue, le Loup était devenu une obsession dont il lui fallait se débarrasser. Elle en perdait ses moyens et peinait à réfléchir de façon efficace. Rarement un désir si intense avait obscurci à ce point son jugement. Elle qui maîtrisait tout, particulièrement bien la gente masculine, se retrouvait à son tour atrocement faible.

    Finalement, quelques heures avant le levé du soleil, elle s'était installée derrière le secrétaire pour rédiger une lettre. La plume, après avoir travaillé un long moment sans s'arrêter, termine le bec dans l'encre. Zoé tire la poignée d'un tiroir duquel elle sort un petit sac de soie. Les rubans qui le ferment sont emprisonnés dans la cire rouge qui vient sceller le message, marqué de son sceau personnel.

    A l'heure dite, Tarentio reparaît. Nul besoin de se parler, à ce moment précis. Les deux amants sont sur la même longueur d'onde, comme souvent. Comme bien trop souvent. La Comtesse lui confie le parchemin encombré de l'enveloppe de soie. Son regard ne quitte pas le sien. Peut-il y lire son inquiétude mêlé à sa détermination ?

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Tigist


    Pourquoi sourit-il ? Elle a vraiment faim. Son estomac est noué depuis son courrier de la veille et la route n'a rien arrangé, et ça crie à l'intérieur d'elle. D'ailleurs, au sourire du Comte, c'est l'estomac de l'éthiopienne qui répond, alors elle ose un sourire fataliste.
    Tant pis pour la faim, tant pis à la fin, la capuche est baissée avant l'entrée.

    Bêtement, elle s'attend alors que les portes s'ouvrent, à une pièce illuminée de braseros et aux dorures impressionnantes, à une décadence de richesses comme elle en a connu par chez elle. Mais non. La pièce si elle est grande, n'en est pas moins sombre, et comment pourrait-il en être autrement, il est bien tôt encore.
    Et là, figés non loin du trône comtal vide, ils attendent.
    Le silence est un bon ami, et cela permet au regard de s'habituer au décor, l'éthiopienne profite de l'absence de la comtesse sans scrupule. La tête se dévisse, cherche-t-elle une issue ou s'adonne-t-elle à une étude comparative des styles architecturaux des palais d'Orient et d'Occident, allez savoir. Et puisqu'il faut en arriver là, l'ambre se pose sur un élément qui compose le décor : Le trône. Vide.

    « Est-ce une coutume de chez toi ? Qu'attendons-nous ? »

    L'ambre délaisse le trône pour se poser sur son guide, et pour la première fois, elle le voit réellement, parce que tant qu'à attendre, autant utiliser le temps, et que là, dans cette grande pièce sombre, elle se fait l'effet d'une biche aux abois en pleine clairière qu'on mènerait à la curée.
    Ses yeux ont la couleur du ciel les jours pluvieux, et toi, tu aimes l'eau Tigist, parce que tu y as lavé ton deuil. A l'esprit ou est-ce à l'extérieur du castel, les gouttes de pluie tombent.
    Plic. Plac.
    Les battements s'apaisent, s'accommodent de la pluie et du gris des yeux de Martin.
    Plic. Plac.
    La tête se redresse pour le dévisager tout à fait. Par les chemins des montagnes, lèverait-il la tête pour la regarder, rivaliserait-elle avec sa haute stature ?

    « Ici, une femme peut rivaliser avec un homme. La preuve en est, une femme dirige ce Comté.»

    Plic.Plac.
    Elle a chasse l'idée de son esprit comme elle est venue, à son habitude, envoyant valser les longues tresses sombres à l'arrière.


    « Ecoute, il pleut. »

    Le coeur s'est apaisé, et l'ébène tourne sa face vers le trône vide.
    La dextre nue repose sous l'épaisse fourrure de loup sur le ventre arrondi, mais la senestre, elle, pend, et les doigts gantés qui frôlent le manteau du Comte, battent la mesure.
    Plic. Plac.

    Sonne donc l'hallali, Zoé.

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Martin.cv
Le silence règne dans la salle vide, seul quelques gardes sont installés prêt des issues à attendre que le temps passe. A attendre que la relève vienne les libérer de cette position statique. La salle du trône ne m'impressionne plus, je regarde l'assise et je regrette de ne pouvoir m'y réinstaller à cet instant. Je regrette de ne pouvoir prendre place et de surplomber tous ceux qui oseraient venir à moi. Combien de fois avais je accepter d'écouter le bas peuple ? Combien de fois avais je pu répondre aux doléances des paysans ? A savoir à qui est la poule qui est allé dans le champ du voisin. Chercher des compromis pour voir repartir ceux qui travaillent la terre pour nous satisfait. Parfois les décisions et les discutions sont moins simple et aujourd'hui, je n'aimerai pas être à la place de celle qui Gouverne. Les conflits, les prises de mairie, cela donne des aigreurs d'estomac, des maux de tête et la nausée. On le cache, on se montre fort mais la tension est telle qu'on ne peut vivre sereinement.

Quand on est Comte d'Armagnac et Comminges, on vit pour le Comté, on dort pour le Comté, on mange pour le Comté, on pense pour le Comté. Nous sommes le Comté.


Aux paroles de Tigist, mon regard glisse sur elle. Je la distingue à peine dans la pénombre, je souris une nouvelle fois très légèrement. Sa réflexion m'amuse.


    Non, habituellement le Comte en fonction est présent. On nous introduit quand il est prêt à recevoir ceux qui le demandent....


Tout a été dit d'une voix calme et basse mais le son semble démultiplier par le silence ambiant. J'ai l'impression que tous les gardes ont posé leurs regards sur nous quand j'ai osé briser ce silence pesant. Mais que fait Zoé ? Je ne sais pas ce qu'elle a décidé, ni à quelle sauce elle va nous manger. La présence de l’Éthiopienne m'aide à garder mon calme, je la laisse observer les lieux, j'en fais de même comme si elle cherchait toutes nos failles. Je ne peux m'enlever de la tête que j'ai amené le loup et non la brebis. J'imagine l'invasion de Piques, de Corleone et d'autres brigands dans la salle. J'imagine le sang jaillir de la gorge de la Comtesse puis de la mienne. Involontairement je frissonne d'horreur. Je dois penser à autre chose. Je dois vider mon esprit pour pouvoir affronter la suite.

Je sens qu'elle me dévisage, qu'elle cherche à me comprendre mais je suis incapable d'expliquer mes choix. De dire pourquoi j'ai pu lui faire confiance, pourquoi je suis prêt à faire des sacrifices pour elle aujourd'hui. Je n'en ai aucune idée. Je la regarde un long moment aussi, je tente de comprendre ce qui peut se passer dans sa tête. Se joue t'elle de moi ? A t'elle pu être sincère une fois avec moi ? Le doute est là, lancinant, les mots de Zoé raisonnant en moi. Ce n'est qu'une brigand, oui mais il y autre chose j'en suis certain. Il y a une certaine fragilité en Tigist qui me touche, qui m'attire et me fascine.

Il pleut.

Je lève les yeux vers le plafond comme si je m'attendais à recevoir des gouttes de pluie. J'observe le plafond, je n'arrive rien à dire, je ne trouve rien à dire alors j'hoche ma tête en me passant une main sur la nuque. Zoé qu'attends tu pour venir ? Vient à nous.... On t'attend.

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Tarentio_
Voilà un bien épineux problème que celui auquel devait faire face Zoé. Tout ne lui plaisait pas dans cette affaire, mais le Sénéchal préférait se tenir aux cotés de la Comtesse et lui apporter son soutien plutôt que de la laisser se débrouiller seule. Une missive, reçue un peu plus tôt, contrariait même le blond, mais il n'en avait pas encore parlé avec la rousse, il n'avait pas eu le temps.

Quoi qu'il en soit, chaque chose en son temps. Et pour l'heure, il savait très bien ce qu'il devait faire, et comment il devait faire. Il était curieux de la rencontrer, cette Corleone dont tout le monde parle en Armagnac, cette fugitive que les piques étaient prêts à acheter, et cette femme que le mari semblait vouloir abandonner. Tant d'histoires pour une seule personne, ça a de quoi intriguer Tarentio, assurément.

Alors c'est le blond qui se présente en salle de Doléances. Armé, évidement, il l'est toujours ou presque, question d'habitude. Il a également dans sa main la missive de Zoé, qu'elle lui a remise. Il connait déjà le Comte, qu'il a déjà croisé à plusieurs reprises. Alors il s'approche et incline la tête poliment, avant de poser son regard sur l'étrangère. Ses iris ambrées s'ancrent sur elle, mais ne laissent rien paraître de ce qu'il pense. Tant de convoitise pour une seule femme. En vaut-elle la peine? Lui n'en a aucune idée.


Le bonjour... La Comtesse va vous recevoir... Mais avant cela, je vais devoir vous fouiller. Comprenez qu'avec les histoires qui courent sur vous, nous ne pouvons prendre aucun risque. Je vous demande donc de bien vouloir écarter les bras.

Bras croisés, Tarentio attend patiemment l'accord de la Corleone pour s'activer à sa besogne. La forcer physiquement ne sert à rien, elle n'a de toute façon pas d'autre choix que d'accepter. On ne discute pas les ordres de la Comtesse. Néanmoins, la tête se tourne finalement vers Martin, à qui il adresse un signe de tête.

Vous connaissez les lieux je suppose... Si vous le désirez, vous pouvez nous attendre directement dans les appartements comtaux, dans le petit salon qui donne sur l'antichambre.

Evidemment, il n'y a que la Corleone qu'il a besoin de fouiller. Le Comte n'était pas soumis à ce genre de rituel Zoé ayant pleinement confiance en lui...
Tigist


    L'éthiopienne attend.
    Elle est patiente, elle l'a dit. Ce sont des années de chasse qui lui ont appris à rester immobile, à guetter le sens du vent pour n'être pas repérée. Ce n'est pas une statue, non point. Elle vit et respire, son coeur s'est simplement ralenti pour se coller au rythme de la pluie qui tombe, le corps est souple et l'esprit alerte.
    Biche ou louve, proie ou prédateur. C'est le vent qui décide qui l'emporte.

    Et ce n'est pas le vent qui s'engouffre dans la pièce mais un homme. Les détails lui sautent à la gueule un par un, que l'ébène enregistre au fur et à mesure que la distance s'amenuise.
    Blond, encore un. Armé et solide, elle ne l'est pas. Tatoué, et ..

    Le coeur a manqué un battement.
    Foutrement incorrect même si profondément prudent. Tigist retient à grandes peines le mouvement de recul à l'idée d'être fouillée ou tout simplement touchée par l'inconnu tout blond et tatoué qu'il soit.
    Passe encore d'avoir du remettre la dague qu'elle avait, passe encore d'avoir du se séparer de ce chef d'oeuvre qu'est son arbalète, et des carreaux qui ne trouvent pas leurs pareils dans ce coin du Royaume, elle n'a même pas bronché quand elle a du se défaire du bracelet de force garni de lames. Mais là, c'est pire que d'être désarmée, c'est être attaquée alors qu'elle vient parce qu'on lui a ordonné.

    Elle n'a pas répondu au blond, mais son regard se porte sur le comte. Tu sais maintenant ce que cela fait d'être trahie Tigist, cela fait mal, mais comment pourrait-il savoir sans le lui avoir dit ? Pourtant, c'est bien de la désolation dans ton regard.

    L'ambre se reporte sur le sénéchal et enfin.. Elle parle.


    « Endemen aderk*. Il est tôt pour se livrer à ce genre d'intimité. »

    Avec calme, l'ébène fait glisser la peau de bête de ses épaules, et quand celle-ci tombe dans un bruit étouffé sur les dalles, c'est une reddition éthiopienne. Les bras ne s'écarteront pas totalement, prompts à vouloir se resserrer sur cette panse riche d'une vie de plusieurs mois. Le corps si souple, s'est contracté dans l'attente du contact.
    L'ambre fixe le trône à l'arrière, et dans l'esprit, s'ajoute à la liste de ses griefs, un tiret de plus.
    Il est fixe et ailleurs, ce regard.

    Tigist, où es-tu ? A Damas sur une tribune aux esclaves.


    __________
    *Bonjour.

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Martin.cv
La porte s'ouvre enfin, je m'attends à voir entrer Zoé, le nez légèrement en l'air, le visage fermé, le regard froid comme la glace. Prête à nous trucider juste avec ses yeux. Hélas, ce n'est que son chien de garde, je le détail au fur et à mesure qu'il approche. Je ne réponds pas au signe de tête, je le laisse faire ce pour quoi il est venu, suivre chaque ordres donnés par celle qui commande. Je quitte des yeux Tarentio pour poser mon regard sur Tigist qui s'est fermée comme une huître. Je l'encourage du regard à se laisser faire, il le faut, je pourrai ainsi moi aussi me décontracter totalement. Soit gentille Corleone, laisse toi faire. Laisse le poser ses mains sur ton corps alors que moi même j'aimerai pouvoir le faire.

La voix de Tarentio me fait quitter des yeux l’Éthiopienne, j'hausse un sourcil aux paroles prononcés. La Comtesse pensait vraiment que j'allais laisser la noire ici ? Seule ? C'était mal me connaitre. Un rictus se dessine sur mes lèvres.


    Vous remercierez Sa Grandeur pour son offre mais je reste.

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Tarentio_
Et le blond haussa les épaules devant le refus du Comte. Le choix lui avait été laissé après tout, et Tarentio se foutait bien de savoir s'il voulait ou non prendre de l'avance. Il ne releva pas non plus l'absence de salutation à son égard dans la bouche du jeune noble. Que celui-ci soit boudeur ou grognon importait tout aussi peu au Sénéchal. Il avait d'autres chats à fouetter et celui-ci n'était pas de son ressort.

Le sourire aux lèvres mais les yeux froids plutôt que rieurs il s'approcha donc de la Corleone afin de la fouiller sobrement à la recherche d'une quelconque arme dissimulée. Le blond était plutôt familier avec ce principe de lame bien cachée dans des endroits improbables. Étrangement c'était monnaie courante, et avec l'expérience il savait où chercher.


Malheureusement, l'heure importe peu en présence d'une...Damoiselle si dangereuse. Il faillit transformer cela en "en présence d'une traîtresse" mais prononcer ici un tel mot n'apporterait rien de bon. Il en avait conscience et ne dit donc rien de plus.

Et la fouille commença. Les manches... évidement... le dos, où des lames pouvaient parfois être maintenues par des lanières... Les hanches et le bas du dos, toujours... Les cuisses... Et enfin les chevilles...

Et puis finalement il se releva, et inclina à nouveau la tête en direction de Tigist, pour la remercier de s'être prêtée au jeu.


Je vous remercie de votre patience.. Si vous voulez bien me suivre, désormais...

Puis il commença à s'éloigner, en direction du salon évoqué plus tôt. Nul doute qu'il était suivi, et il ne se retourna donc pas jusqu'à pénétrer dans la salle en question. D'ici, une porte donnait directement sur l'antichambre où attendait patiemment la Comtesse. Dans un premier temps, Tarentio s'approcha du Comte, lui tendant la missive cachetée que lui a confié Zoé.

La Comtesse va recevoir la damoiselle. Elle vous remercie de votre coopération.

Le congédier? Oui, c'est un peu ce qu'il fait. Il ne connait pas le contenu de la missive écrite de la main de Zoé, mais il ne doute pas qu'elle lui explique tout ce qu'il faut. Alors le blond se tourne ensuite vers Tigist et lui désigne la porte menant à l'antichambre.

Si vous voulez bien, une dernière fois, me suivre... Ne faisons pas patienter la Comtesse plus que de raison.

Et il s'approcha finalement du dernier obstacle. Il frappa à la porte, trois coups secs, puis l'ouvrit légèrement. Cette fois, c'est à Tigist de passer devant, lui fermera la marche... Et pourra s'assurer que le jeune Comte ne tente pas de passer au dessus des règles misent en place par Zoé.

Mission accomplie ?
Tigist


    Ce n'est pas Tarentio qui la fouille et qui touche son corps.
    L'ambre s'est pris dans les rainures du trône, et cela lui évite de croiser le regard du Comte, parce que ce qu'elle y verrait, serait terrible.

    Damas, automne de l'an mil quatre-cent soixante.
    Elle est là, il n'y a pas de peau de loup, il y a des gazes sur son corps qui ne la protègent pas, qui la dévoilent plutôt aux regards et comme si ce n'était pas suffisant, le marchand la touche et invite les dignitaires et les autres marchands à le faire aussi.
    Les poignets … Evidemment .. Le dos, où les escapades répétées ont fait naître des muscles sur le corps de la vierge.. Les hanches et le bas du dos, toujours.. Les cuisses... Et enfin, les chevilles qu'elle a menues.

    Elle s'attend presque à ce que les mains attrapent la mâchoire pour inspecter les dents et qu'une main tire les cheveux pour lui faire redresser le regard.
    La voix du sénéchal l'arrache au souvenir et le regard se reporte sur lui. Qu'est-ce qu'il y a dans ce regard ? De la lassitude ? Une blessure ? Rien. C'est limpide, l'ambre. On voit à travers, et il n'y a rien à voir. Elle ne leur laissera rien voir.

    A peine, opine-t-elle du chef en récupérant sa pelisse au sol pour s'en recouvrir, pour s'en protéger. Aurait-elle eu plus d'humour, alors elle lui aurait dit, elle aurait tourné sa face vers lui avec un sourire pour lui expliquer ce que veut dire son nom. Mais l'éthiopienne ne dit rien, et ne regarde pas plus le comte que le dos de Tarentio quand elle suit le mouvement vers la pièce où on les attend.

    L'incompréhension.
    Comment cela Martin ne vient pas ? Et pour la première fois depuis la fouille, tu le regardes, tu vois cette lettre dans sa main. La logique voudrait que tu te demandes si tout n'a pas été orchestré, s'il ne t'a pas livré lui-même et si cette lettre ne contient pas une lettre de change d'un montant de deux milles écus.
    Tigist, mais que fais-tu ici ?
    Tarentio s'approche de la porte, et le gant est ôté de la senestre qui n'a jamais aussi bien porté son nom. Sinistre cette main plus sèche que sa jumelle, la faute au manque de sang et d'entraînements. L'annulaire est porté à sa bouche pour l'humecter et en ôter l'alliance.

    La jeune femme rejoint le comte pour saisir sa main et y poser d'office l'anneau d'or, et les mains se posent sur les épaules pour se hisser à son oreille.
    Un souffle, un secret pour toi, Martin.
    Et dans le creux de l'intimité, Tigist de demander au Comte du Couserans de remettre cette bague à son fils, de lui demander de raconter comment Makeda avait confié pareille bague à son fils pour qu'il rejoigne son père et lui apprenne son existence, de lui révéler ce qu'elle n'a révélé qu'à deux personnes : Cet enfant vaut plus que mil écus, il vaut un royaume.

    Elle s'écarte et penche la tête, faisant glisser deux tresses entre eux.
    Ce sourire sur ta face, Tigist pour qui est-il ?

    Et déjà, elle rejoint Tarentio qui a toqué et qui ouvre l'huis pour la laisser passer. Et quand la porte se refermera sur elle, la laissant aux prises de la rousse, une idée traversera son esprit qu'elle énoncera à part elle.

    « Je ne lui ai même pas dit au revoir. »

    A qui Tigist ? Gabriele, Menelik ou Martin ?
    La main sur le ventre, elle fixe cette main qui n'est plus gantée, et la commissure s'étire derechef. Ils n'ont pas compris que ce n'est pas une arme qui rend une femme dangereuse. C'est son cœur. Et si le sénéchal a fouillé son corps, il n'a pas poussé l'investigation jusqu'à son âme.
    Regardez-la, regardez ce ventre qui s'étire. Il est plein d'amour.
    C'est cela qui rend une femme dangereuse, c'est aimer.

    Le regard se lève pour rencontrer enfin celle qui lui a fait sauter un repas ou deux.
    Zoé, seras-tu le bras armé de Némésis ?

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La saison des musiques bidons est ouverte, si t'aimes tes tympans, ne clique pas. Clique pas, j'te dis !
Zoe_lisreux
Citation:


    Spoiler:
    Citation:


      Martin,

        Je sais déjà que plus rien ne sera comme avant entre nous. Et cela me désole.

        Depuis une semaine maintenant, je suis la Comtesse d’Armagnac & de Comminges et c’est à ce titre que je dois prendre des décisions. Je ne puis plus être Zoé, simplement Zoé. Vous le savez, vous avez été à ma place et je vous ai toujours soutenu durant vos mandats.

        Comme je n’aurais sans doute jamais l’occasion de vous l’offrir en mains propres, je vous ai adressé avec cette lettre le cadeau dont je vous avais parlé lors de mon retour en Armagnac. Un présent unique, créé spécialement pour vous, en pensant à vous.

        Sachez également que j’ai libéré Préchac de ma présence et de celle de mes gens. Je ne vous remercierai jamais assez de cette offre généreuse qui m’a garantie la continuité d’un confortable mode de vie.

        Martin, je ne sais quoi vous dire de plus, ce serait sans doute vain. Je ne cherche pas un quelconque pardon, je ne m’étalerai pas sur des lignes et des lignes de justifications… Je vous dois Protection et c’est tout ce qui motive mes décisions. Si je dois vous perdre pour cela, Dieu m’en soit témoin, cela me sera toujours plus supportable que le prix de votre vie.


      Avec toute mon affection,

      Zoé



    Dans le petit sac de soie, Martin pourra trouver le fameux présent : une fiole de parfum. Accompagnée d'un petit parchemin.


    Dans la chambre comtale, Zoé s'est passée un coup d'eau fraîche sur le visage. Elle a quitté sa robe de nuit et son blanchet de damas pour se parer d'une robe vert sombre, de damas, elle aussi, tissu particulièrement affectionné par la Comtesse. Quelques broderies de fils d'or et quelques perles blanches viennent astucieusement embellir la tenue et dessiner la silhouette. Elle s'est débrouillée seule, ayant donné congé à Zia la veille afin de ne pas éveiller les soupçons ou lui faire prendre le risque de se retrouver nez à nez avec son neveu... Elle passe une brosse douce dans sa longue chevelure et se farde d'une poudre de perles et d'amidon de blé.

    Un an plus tôt, elle rencontrait Gabriele, Tigist et leur nourrisson dans une taverne armagnacaise. Reconnaissant le tatouage du Corleone, elle avait engagé la discussion avec lui, surtout. Ils avaient un membre de la famille en commun, mi Lisreux mi Corleone et la discussion avait été cordiale. La noire s'en souviendrait-elle ? Cela ferait-il une différence ? La jugerait-elle d'être noble, Comtesse ? D'utiliser son pouvoir pour décider de son destin ? Pouvait-elle imaginer que la femme couronnée devant qui elle se tiendrait avait quitté la misère de la rue et l'horreur des chemins pour l'amour d'un enfant ?

    Calmement, silencieusement tendue, Zoé passe une porte pour se rendre dans l'antichambre. La lumière est tamisée par le feu rougeoyant dans la cheminée et la lueur de l'aube qui arrive à peine à travers les fenêtres. Elle s'approche de l'une d'elles pour observer les jardins du château, le temps qu'enfin, l'invitée se présente. Elle se retourne, faisant face à la porte qui s'ouvre.

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Martin.cv
De ma coopération ? Je manque de m'étouffer aux mots du chien de la Lisreux. Je le regarde incrédule, elle ose me faire ça, a moi ? Alors que depuis toujours je me bats à son côté, que ce soit lorsque j'étais Comte et maintenant qu'elle l'était. Je vois rouge et je tente de me contenir avant de foncer tête baisser sur Tarentio. Inspire, expire. Inspire, expire. Depuis mon plus jeune âge, depuis que mon père est mort quand j'avais sept ans, je me bats contre ma colère, je me bats contre l'injustice de ce monde. J'inspire, j'expire. J'inspire, j'expire encore.

Calme toi, si elle fait ça c'est qu'elle a une bonne raison. Hein Zoé, tu ne fais pas ça juste pour te venger de moi ?

Mes doigts finissent par prendre la pochette et la lettre. Je regarde Tarentio dents serrés. Je ne dis rien car il n'y a rien à dire. Ce que Comtesse veut, Comtesse a. Si je m'écoutais, je forcerai le passage mais de quel droit ? Aucun. L'invitation est donné, lui, il part sans un regard en arrière, elle, elle hésite. Nos regards se croisent une nouvelle fois. L'incompréhension est de mise, on se dévisage pour savoir qui a trompé l'autre.
Était ce, ce que recherchait la Rouquine ? Me faire passer pour le vendu ? L'enveloppe me brûle les doigts. Si elle a osait inscrire qu'elle me donnait les 2 000 écus, je mets le feu au Castel !

Je suis tellement prit par mes émotions que je suis surpris quand Tigist me prend la main pour m'y déposer son alliance. Je la regarde sans comprendre. J'écoute avec attention ce qu'elle me dit et je la regarde incrédule. Est ce que je comprends bien ce qui est dit ? Je n'en suis pas certain alors j'hoche la tête et je me retrouve en arrière comme un idiot. Je regarde Tigist suivre Tarentio. Je les regarde partir et je ne sais quoi en penser. Quand je ne les vois plus, mon regard tombe sur la lettre puis sur l'alliance. Je range dans ma poche la bague, trésor que je rendrai à Tigist quand Zoé la laissera quitter les lieux. La lettre quant à elle je l'ouvre et j'en lis les quelques lignes.

Je m'arrête au mot présent. Elle est sérieuse ? La maintenant elle décide de m'offrir son cadeau ? Me prend t'elle pour une de ces poules à qui on offre des cadeaux pour obtenir le silence ? Je ne lis pas la suite. Le papier et le sac de soie sont délaissés dans la salle du trône. Je ne trouverai pas le parfum, je ne saurai même pas ce qu'elle a décidé de m'offrir. La déception me gagne. Elle me connait mal, très mal, si elle pense que des courbettes suffiront à me faire oublier ce qu'elle vient de me faire, elle peut rêver. Je quitte la salle du trône et je prends la direction de mon bureau. Je laisse un jeune page m'avertir de la fin de l'entrevue entre la Comtesse et la Corleone.

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Tigist


    « J'ai déjà ployé le genou.
    - Devant qui ?
    - Mon père. »

    Ferait-elle une bonne noble française ? Voilà ce qui lui traverse l'esprit quand l'ambre se pose sur Zoé. Bien sûr qu'elle sourit, comme d'ordinaire. Calmement et sereinement.
    Parce qu'à voir la chevelure rousse, il y a de quoi sourire. La vie est une garce qui se moque de tous et de chacun, et pas mal d'elle.


    « Endemen adersh Zoé. Ou est-ce Comtesse ? Que dois-je vous dire ? »

    Tu te souviens Tigist. La sœur d'Umbra, celle de Léorique, et alors que tu lui as ouvert la porte de ton intimité, de ta famille, elle t'ouvre la porte de la sienne.
    Est-ce qu'elle lui en veut de la recevoir ainsi, à la dérobée ? Est-ce que le fait que ce soit Zoé Lisreux, sœur d'Umbra Corleone, qui te reçoive, cela change-t-il quelque chose ?
    Cela change tout.


    « Cela n'a pas du être facile pour vous de savoir qu'Ombeline était des notres. »

    Il n'y a pas d'ironie dans la voix, c'est vrai Tigist, cela doit faire quelque chose à une comtesse de savoir que sa sœur a pillé la terre qu'elle représentait. Est-ce que si demain, elle prenait les armes, Baeda resterait de marbre ? Assurément pas.
    Du coin de l'oeil, elle a avisé la cheminée qui réchauffe la pièce et rend la fourrure inutile, elle se perd dans les flammes comme souvent quand elle en voit.
    Elles se sont vues, il y a un an, et il y a un an, son ventre n'était pas moins gonflé de vie. Corleone est fertile. Pourquoi l'aurait-elle appris ? Qui lui aurait dit ?
    Elles sont femmes, et chaque femme aime un enfant, porte un enfant, pleure un enfant. C'est le lot des femmes.

    Etait-ce à elle de parler ? Chez elle, ce serait passé comme cela, mais chez elle, la famille n'est pas invitée à entrer par l'entrée publique. Là, elle réalise.
    Le sourcil se hausse et elle se tourne vers Tarentio, interrogative. Devait-elle ployer le genou devant la Comtesse. Mais ce n'est pas la Comtesse d'Armagnac et Comminges, c'est Zoé. L'aurait-elle du?Aurait-elle du la laisser parler la première ?

    Tout ce silence.. Elle l'aime d'ordinaire, mais là.. Ce silence est un gouffre entre son fils et elle.
    Alors que fait-on ?

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