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[RP Ouvert] Grande vente de livres précieux...

L_aconit
Depuis Marseille - oui Marseille - l’imminence de la Grande vente de livres précieux avait été rapportée, par le Mistral et les commères. On a tort de négliger ces dernières, qui vous font connaitre les madeleines de Commercy et le canard angevin jusqu'aux lavoirs du sud.

Ainsi donc, émerveillé par cette nouvelle qui n'était pas tombée dans l'oreille d'un sourd - quoi que - Nicolas avait tiré la manche du duc de Trun pour se rendre en Périgord et dégoter peut-être, un de ces fameux Décameron, quitte à dépenser ses derniers deniers et à manger des navets pour les dix années à venir.


- Ha le périgord. Quel fabuleux duché.

- Pourquoi dites vous cela mon sieur Nicolas?
- Je ne sais pas. L'idée que le livre de mes rêves se trouve quelque part ici rend même cette laide femme tout à fait passionnante.


Il pointe une passante. Grimm la regarde avec insistance.

- M'enfin, ne la regardez pas ainsi! Vous lui donnez de l'intérêt. Cherchez plutôt l'entrée de la salle des ventes.
- Ha, là. Une pancarte. Il est écrit que la vente se passe par là bas.
- Pressons, le duc va avoir grand faim d'ici moins d'une heure. Ce sera l'heure du goûter. Allons dévaliser cette manne du savoir!


Le duc qui suivait le pif en l'air, sans doute pensif, les perdit de vue un instant dans la foule. Nicolas et le laquais, concentrés, suivirent les pancartes jusqu'à arriver face à l'édifice.



"GRANDE VENTE DE LIVRES PRES DES CIEUX"

- Tiens...

Moment d'hésitation.


- ça ressemble à une église...


Regard en coin au laquais qui peu concerné, hausse les épaules. Qu'on en finisse vite avec la lubie du jeune blond pour les livres érotiques italiens et autres absurdités de singes savants l'accommodait plutôt. Il pourrait peut-être comme la fois dernière, retourner au bordel dès leur mission remplie, sur un malentendu...

- Mais non. C'est de l'architecture italienne.


En Périgord. Sisi. Les églises, Nicolas n'en était pas des plus coutumiers... Imaginez plutôt. Il craignait à chaque fois qu'il en franchissait leur seuil d'être foudroyé par une colère divine, ou un truc dans le genre. Déjà qu'il avait hésité à se rendre au mariage de sa soeur Don, qui se passait, comble de l'absurdité : dans une chapelle ! Ne pouvait pas se marier entre deux rivières, badigeonnée à la feuille de Laurier celle-ci, comme toute Bretonne respectable... Faisant fi de ce détail étrange, il s'engagea dans la foule comme un enfant dans un magasin de bonbons, tout à fait excité de dénicher des trésors de Lecture . Lui qui avait toujours été nourri à une éducation particulière, auprès du Prince de Retz, Taliesyn de Montfort.

Jouant des coudes pour voir les ouvrages qui s’amoncelaient sur les étals, Nicolas parvint à tendre une blanche patte pour se saisir d'un grimoire qu'il ramena à hauteur de son minois d'angelot, avec ses mèches blondi-blanches et ses yeux bleus.

"Ethique à Nicomaque, version reliée et dédicacée par l'auteur..."

Mauvaise pioche. Voyons plus loin.

" Le bien et la vertu, prix grand-court décerné par l'office des veuves joyeuses 1454"

Foutre. Un vilain doute s'empara de lui.


- Vous avez quoi, là?

- " Le petit Aristote et les copains "

Nicolas chercha le duc des yeux, affolé, agitant un bouquin plus gros que la tête de Grimm.


- MON DUC! MON DUC! C'EST... C'EST... UNE VENTE DE LIVRES RELIGIEUUUUUUUUUUX!

- Ha... C'est donc ça toutes ces soutanes... Sont pas à la mode italienne ici.

Enfer et damnation. N'étaient pas prêts de trouver le Decameron...
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    (En Bleu italique, les pensées Laconiques.) -Recueil
Lotx


Face à elle, Enguerrand-Christian se tenait droit, yeux plissés en figue de barbarie, se mordillant machinalement le bout des lèvres. D'un geste de la main, elle l'invita à la rejoindre sur la couche. Il sembla hésiter.
"J'ai des goûts très... particuliers. Vous ne pourriez pas comprendre.
-Alors initiez-moi !"
Une lueur brilla dans les yeux d'Enguerrand-Christian et il se jeta sur Marie-Anastasia, laissant çà et là quelques traces d'huile d'olive sur le tapis. Il ne fallut que quelques instants pour que la jouvencelle découvrit de nouvelles sensations. Alanguie sur sa couche aussi pourpre que ses joues, le chevalier l'avait sertie de quelques accessoires dont elle ignorait jusqu'à l'existence même. D'une main sûre, il se saisit d'un manteau à plumes et caressa langoureusement la joue de la belle. La caressant, il lui enfila alors délicatement la tenue.
"Tout de même, quand vous parliez de goûts particuliers, je ne pensais pas exactement à ça...
-Pas de discussion, si je n'y crois pas, je n'arrive à rien.
-Donc si je comprends bien je dois...
-Caqueter oui, et plus fort que ça je vous prie.
-Mais je...
-Et battez des ailes aussi, en même temps, ça fera plus vrai.
-Ouiiiiii, ne vous arrêtez pas... je... je vois la poule, je vois la poule... je... vois... la... poule... gniiiiiin!"


D'un geste las, le nabot reposa lourdement l'exemplaire de "Cinquante nuances de rose" qu'il avait entre les mains. Cette littérature moderne, prompte à émoustiller les damoiselles, le laissait de marbre. Tournant la tête il constata que son conseiller n'était toujours pas arrivé. Haussant les épaules, il se saisit d'un second livre qu'il ouvrit à une page au hasard.



"Mais enfin, Perceval-Hagrid, comment avez-vous pu me retrouver ? Mon oncle et ma tante m'ont fait voyager des jours à cheval. Nous avons pris garde à effacer nos traces, à contourner toutes les villes et nous sommes à présent reclus sur une île abandonnée. Par quelle sorcellerie avez-vous bien pu me localiser ?"
Le géant se retourna, brandissant son ombrelle rose qu'il usa pour raviver les braises du feu. Il planta alors son regard dans les yeux de l'enfant prêt à asséner la sombre vérité.
"Tu es un prévôt des maréchaux, Harry !"


Cette fois, ce fut un petit cri qui le sortit de sa lecture. Un "Monseigneur !" au timbre de voix fort reconnaissable. L'évêque laissa son exemplaire de "Harry Covert à l'école des maréchaux" pour le saluer mollement.

Quel plaisir de vous voir !
-Mouais... j'ai pris la liberté de vous apportationner quelques ouvrages que vous pourrez me refourguer à qui qu'en veut.
-Ah mais excellent, je vois que ce sont... mais... on n'avait pas dit des livres religieux précieux uniquement ?
-Et moi j'vous avais pas dit un truc qui ferait viendre les enfants ? J'sais pas moi, vous auriez pu faire une foire aux jouets, une foire aux gâteaux. Mais nan, vous vous attirationnez les enfants avec une foire aux livres religieux !
-Ouiiiiiiiii, mais pour enrôler de nouveaux enfants de chœur, il faut bien qu'ils s'intéressent à la Foi, non ?


Le nabot ouvrit la bouche puis la referma, yeux ronds, comme s'il n'avait jamais rien entendu d'aussi sot. Son interlocuteur avait-il ne serait-ce que la moindre idée de la fonction exacte d'un enfant de chœur à Périgueux ?

Ouais ben en attendant, vu la moyenne d'âge, on s'crorait plutôt à l’élection de "Miss veuve pas trop mal conservée" qu'à une chorale hein...
-Je... je ne suis pas d'accord avec vous !
-Ah ouais ? Nanmé regardez-moi celle-là, on dirait presque Ork, tellement qu'elle fait vieille sur le retour.
-Oui enfin... Là il y a des jeunes !


Dans un geste de désespoir, le conseiller avait désigné deux jeunes hommes qui se faufilaient entre les rayons. L'évêque les toisa de loin, plissant les yeux afin de mieux les observer. Certes, il semblait vieux pour ses standards mais peut-être durerait-il plus longtemps ? C'est qu'il commençait à être las de ces enfants de cœur à usage unique qu'il cassait dès la première utilisation.

Bien, on va les attirationner jusqu'ici !
-Et comment allons-nous faire ça ?
-Bah, si y sont ici c'est qu'y doivent chercher un livre bien particulier, un truc que seuls les jeunes convoitent et sont prêts à se battre pour obtiendre !
-Vous voulez pas dire... ?
-Oh que si !


Et c'est ainsi que le premier des soixante-quinze volumes de l'autobiographie "Lotx par Lotx" fut attachée à une ficelle et déposée discrètement dans l'allée, utilisée comme un appât pour jeunes hommes aux lectures douteuses.
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Anefleur03
Ane se promenait. Depuis qu'elle était rentrée de voyage, elle profitait de ces derniers jours de liberté et de la lumière du jour. Dans deux semaines, oui parce que les voyages ça fatiguaient et il fallait se reposer après, elle irai frapper à la porte de la prévôté. Mais pour le moment, elle écoutait le bruit des feuilles craquer sous ses bottes, et respirait les odeurs de l'automne.

Un sac de chouquettes à la main, qui se vidait à vive allure, elle suivait les pancartes. Elle avait lu plus tôt une annonce pour une vente de livre précieux, et intriguée, elle avait décidé d'aller y faire un tour.

Elle avait vu très peu de livres dans sa vie, bien qu'elle sache lire. Alors, en entrant dans l'église où se tenait la vente, elle écarquilla les yeux.


Comment vais-je trouver un livre de recettes parmi tous ceux-là moi ?

Elle prit une dernière chouquette, et rangea le reste dans son sac. Il faudrait qu'elle pense à en refaire… Elle déambula ensuite dans les allées, en regardant avec des yeux ronds partout autour d'elle. Se disant qu'il fallait bien commencer quelque part, elle s'approcha d'une pile de livres, hésita puis en ouvrit un. Le titre ne lui disait rien. C'était un livre en latin, et bien qu'elle sache le prononcer, impossible de le traduire. Elle tourna quelques pages et le reposa en secouant la tête. Ça n'avait pas l'air d'être ça… Elle en regarda quelques autres, mais elle n'eut pas plus de réussite.

Elle poursuivit son chemin à la recherche de titres qu'elle arriverait à lire, et avec pour titre de préférence : Cuisine, pâtisserie, chouquettes…


Bière !

Après s'être excusé, elle se glissa entre deux hommes en soutane qui discutaient vivement, et se jeta sur le livre qu'elle venait de repérer, avec un grand sourire.

Ouvert, il arborait l'image, sur une de ces pages, d'un moine buvant une chope de bière. Le secret de la fabrication de sa boisson favorite était entre ses mains. Elle détourna les yeux vivement de l'illustration, pour se plonger dans la lecture, mais dès les premiers mots, elle écarquilla les yeux d'effroi. L'espoir lui fit tourner quelques pages, mais…

HAAAAAAN ! POURQUOI C'EST PAS EN FRANCAIS !?

Elle regarda les moines qui se tenaient derrière elle, et qui la scrutait en fronçant les sourcils. Avait-elle parlé trop fort ?

Oups… Mais pourquoi c'est pas écrit en français ?
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L_aconit
Attrapé au vol par la remarque peu discrète d'une jeune femme qui tenait un livre en latin à l'envers, il ne put s'empêcher de s'arrêter net pour le lui remettre à l'endroit, et presque aberré lui rétorqua:

- Mais si! Enfin. Il est écrit ici que si vous buvez beaucoup beaucoup de bière ... Vous comprendrez ce qui est écrit.


Et reprenant sa route il beugla une nouvelle fois:

- MON DUUUUUC! C'EST UNE V...OUTCH!

Une vautration en bonne et due forme. Un vautrage royal. Si si. Il buta férocement sur un ouvrage qui le fit lamentablement se ramasser au milieu des curetons et autres grenouilles de bénitier. Qui osait poser de telles choses parterre? Qui?


- Noneborgne vérolée...

Se redressant avec difficulté, il regretta presque d'avoir rendu service. Les mimines délicates agrippèrent sa nuque et Nicolas se massa, épaule et flanc endoloris. Puis, tentant de dompter ses crins de chérubin et de masquer le rose qui lui montait aux joues, il ramassa sa dignité et regarda autour de lui si personne ne l'avait vu. Manque de bol, deux types louches l'observaient d'un air très très louche.

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    (En Bleu italique, les pensées Laconiques.) -Recueil
Anefleur03
Ane scrutait les caractères écrits sur la page, en fronçant les sourcils, essayant de les déchiffrer. Quand on lui prit le livre des mains pour le retourner, elle cligna des yeux sans vraiment comprendre le phénomène. Elle les releva alors vers l'homme qui lui disait vivement :

"Mais si! Enfin. Il est écrit ici que si vous buvez beaucoup beaucoup de bière ... Vous comprendrez ce qui est écrit. "

Ane jeta un coup d'œil à la page en souriant en grand. Boire beaucoup, elle savait le faire. Un jeu d'enfant !

Haaaan ! C'est vrai ? Mais c'est super ça ! Merci !

A peine avait-elle prononcée ces mots, qu'elle entendit le messire tomber de tout son long au milieu de la foule. Elle retint un rire instinctif, puis s'approcha, malgré tout sincèrement inquiète :

Vous allez bien ? Vous ne vous êtes rien cassé ?

Elle fouilla dans sa sacoche, et lui tendit en souriant une chouquette à la crème, pailleté de rose :

Tenez ! On m'a dit un jour que ça guérissait de tous les maux !
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Lglvh
Mêche et nez au vent, canne moulinant avec dextérité, je suivais le convoi formé de Nicolas et Grimm en tête .

Concentré, je l'étais et je scrutais les abords à la recherche d'un marchand florentin, bien que je n'avais aucune idée de comment ces gens-là s'habillaient.
Et puis, j'aimais bien l'ambiance de marché, entre les vendeuses de laitues qui agitaient leurs feuilles en criant la fraîcheur de leur produits et l'écho du poissonnier qui prenait le dessus et v'là que la laitière vendait son beurre et son fromage.

Je m'étais arrêté net devant un étalage ou une dame fort sympathique me tendit une tartine de pâté dans laquelle je croquais avidement.
Nous nous mîmes a palabrer comme de vieux amis lorsque que dans ma tête, Jean – Firmin se réveilla.



Non, mais tu l'as vue la vieille carne moisie ? Elle a ses miches qui pendent et trempent dans le plat.



Je vous prendrai un morceau de pâté, le saucisson...Non pas celui-là, le plus gros. Oui voilà et trois petits pains aussi.
Vous m'emballez le tout ?


Car Nicolas était friand de saucisson et mon bonheur était de le rendre heureux.



Il aime ça le saucifflard le Breton. Tu devrais plutôt le lui enfiler dans le...


Gaaaaardez la monnaie ! Criais-je à la vendeuse, surprise du timbre de ma voix qui essayait de couvrir tant bien que mal celle de Jean-Firmin.

Je me massais les tempes, prenant mes achats.

Vous n'avez pas un Décaméron sous vos jupons des fois, ma belle dame ?



Si tu veux mon avis, tu y trouveras plutôt une toile d'araignée et des cafards momifié la dessous.


Des camérons ? On dit ma-ca-rons, mon petit. Allez donc voir à l'échoppe de Dame Aimée à la rue de la toile Pendue, elle devrait pouvoir vous contenter.



Je la remerciais chaleureusement, puis fier comme Artaban, ayant un indice crucial vers la trouvaille de ce fameux livre, je me mis en quête de mes deux compères. Et si ma petite taille ne me permettait pas d'avoir une vision lointaine, mes esgourdes eurent vite fait pour repérer Nicolas s'égosillant et disparaissant derrière la lourde porte d'une...je vous le donne dans le mille...église !

Fichtre ! Que foutait-il dans un lieu si rébarbatif, le blondi-blanc ? Avait-il perdu l'esprit ou bien là n'était qu'un prétexte fallacieux pour m'attirer à genoux dans le confessionnal ? Car oui, le jeune Monfort ca rime avec ne perd pas le nord.

Je pénêtrais dans la sacro-sainte bâtisse empestant l'encens, croquant allégrement dans mon saucisson et postillonnant généreusement des petits bouts de gras.
Croutch croutch faisait l'écho et il m'avait semblé que les gens peints sur les vitraux me dévisageaient comme des morts de faim.

Des livres. Partout.
Des vrais, des faux, des laids, des beaux, des durs, des mous, des gros touffus, des petits joufflus, des grands ridés des autres pelés.
Je lisais à haute voix le titre du bouquin qui m'avait tapé à l’œil dans tous les sens du therme en vue de la poussière que je soulevais en le prenant.



Manuel de Charpente : comment porter sa croix en 10 leçons par Giusep. Mmmmh Nicolas, ça pourrait être intéress...
Nicolas ? Nico...
Mais que fais-tu au sol, c'est sale, m'enfin !



Je me baissais, laissant tomber le livre sur sa poitrine et lui présentais devant le pif, la cochonnaille mâchouillée, sourire enjôleur au joli minois de la brunette qui elle, agitait un truc plus esthétiquement correct que mon machin.


Le Bonjorn Dôna.
Connaissez-vous tante Esmée du Poil Tordu ?


Désignant Maître Blondinet sur les pavés vautré qui tenait dans son bec quelque chose de pailleté.

Nous devons absolument nous y rendre ! C'est important.

Puis avisant la grande asperge qui me servait de valet.

Grimm ? Griiiimmm !
Allez donc dans la sacristie et revenez avec une bouteille de vin.
De messe oui.
Nicolas est en petite forme.

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L_aconit
Nicolas, rouge d'être observé par tant de monde, refusa d'un geste mesuré les douceurs à la couleur douteuse.

- Rien de cassé... Merci.

Il déposa son livre dans les mains de Lestat qui était toujours plus ou moins à coté de la plaque. Préoccupé par l'envie de tirer sur le fil, reliant le manuel aux deux zigs, intrigué, agacé aussi, il ouvrit le bouquin pavé-suspect.


"Lotx par Lotx"


Et les yeux d'aller et venir entre l'ouvrage plus douteux encore que la couleur des chouquettes et les deux types planqués. Qu'est-ce qu'ils lui voulaient, ces deux là, avec leur soutane criardes et leur air de ne pas y toucher?


Le blond hésita, puis agita doucement la chose en l'air en les apostrophant tout de même à voix basse. Ha folle jeunesse...

- Vous avez perdu ça... Je crois.


Le visage non genré de l'Aconit avait pris de belles couleurs d'automne, là sur les pommettes qu'il aurait presque pu avoir piquetées de tâches de rousseurs.

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    (En Bleu italique, les pensées Laconiques.) -Recueil
Lotx
Vous voyez mon cher Hildebert-Gérard, la pêche c'est un sport mais c'est aussi avant tout une question de discrétion ! Nous devons voir sans être vus. Épier, sans être épié ! Cachons-nous !
-Ben je veux bien mais où voulez-vous donc vous cach... euh... monseigneur ? MONSEIGNEUR ?


Le conseiller tourna la tête pour lancer de grands regards à droite et à gauche en quête du nabot qui semblait s'être volatilisé. Se retournant il vit alors dépasser une bedaine recouverte de bure rose de derrière une statue de Sainte Hildy. Il soupira et alla à sa rencontre.

Monseigneur, on vous voit très nettem...
-Sssssssssh ! Z'allez me faire repérationner ! Viendez vous cacher !
-Euh..
-Viendez vous cacher, j'vous dis !


Le conseiller se rangea dans son dos, rendant l'entreprise d'autant plus patente. Pour sa part, l'évêque se cramponnait au fil, guettant la moindre tension qui indiquerait que sa proie aurait mordu à sa sorte d'hameçon. Il lui fallut faire preuve de patience avant qu'un curieux bruit sourd ne se fasse entendre, coïncidant exactement avec un mouvement du fil.

C'est l'moment ! Y a plus qu'à remontationner le fil et la prise est à nous. Tirons !

Joignant l'acte à la parole, il entreprit de tirer sur le fil, imaginant que le jeune homme portait le livre dans ses mains et serait prompt à accompagner le mouvement. Il n'en fut rien.

Bordel, c'est lourd ! Y s'est allongé sur le livre ou quoi ? On m'y reprendra à la pêche au gros, tiens !

Afin de savoir ce qui obstruait sa remontée de prise il se résolut à s'exposer quelques secondes. Il constata que, effectivement, et pour une raison qui lui semblait des plus inexplicables, le garçon était bien allongé sur son livre. Fallait-il y voir là un acte d'amour primaire envers la représentation de sa personne ? L'égocentrique nabot pensait bien que oui. Un large sourire illumina son visage un bref instant pour se dissiper presqu'aussitôt. Le jeune homme avait relevé la tête. Et en sa direction qui plus est. D'un saut, l'évêque se jeta à plat ventre derrière la statue.

Bordel ! Vous pensez qu'y m'a vu.
-Beeeeeeen... vous vouliez voir sans être vu, épier sans être épié c'est bien ça ?
-Ouais.
-Alors permettez-moi de vous dire que votre petite affaire, elle sent l'épié, hu hu hu !


Au même moment, très loin, sur la lune, une créature portant cornes et queue fourchue ajouta le nom du conseiller sur un carnet. Car oui, il y avait une place en enfer spécialement réservée aux porteurs de tels calembours.

Je crois qu'il nous appelle, Monseigneur, il a du nous voir.
-Bordel, alors allons-y mais tâchons de le faire avec prestance. Et aidez-moi à me relevationner.
-Oui Monseigneur.
-Merci... Bon, j'suis comment ?
-Ah ben puisque vous en parlez, justement... avec les bedeaux à l'évêché on vous trouve quand même sacrément autoritaire, un peu déspotique même des fois...
-JE VOULAIS DIRE PHYSIQUEMENT, ANDOUILLE !
-Ah ! ...bah euh... en fait... pour tout vous dire... de façon générale... et très globalement... en définitive... je... Oh, on est arrivés !


Le nabot tourna la tête. Ils étaient effectivement en face du jeune homme. En une fraction de seconde, le visage de l'évêque se métamorphosa pour afficher le grand sourire du type qui vous tire du lit le dimanche matin, frappant à votre porte pour vous proposer une assurance tout terrain pour votre cheval. Il porta un regard insistant sur l'autobiographie que L'aconit portait et déclara dans un phrasé infiniment théâtral.

Comment ? Qu'oie-je ? Vous m'avez hélé ? Je... eh bien oui... Je suis démasqué... C'est bien moi !

Il arracha le livre des mains dans un soupir de fausset pour sortir une grande plume d'on ne savait trop où. (Mais non cher lecteur, pas de cet endroit auquel tu penses en cet instant très précis, si, si, je vois clair dans ton jeu, et saches que je cautionne pas, oooooh nooooon !)

C'est pour une dédicace je suppose ? C'est pour qui ? Votre parent ? Votre curé de tutelle ? Votre jouvencelle d'adoration peut-être ?
-Pourquoi donc il voudrait offrir un truc pareil à sa jouvencelle ?
-Raaaaah ! Taisez-vous ! Vous voyez pas que j'essaie de lui soutirer subtilement des informations ? Hum... Je disais donc, votre jouvencelle de subtilité... pardon, d'adoration, peut-être ?

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Pauline_esther
Maman m'a suppliée d'y aller. Je ne vois vraiment pas l'intérêt. C'est que des livres, hein.
Et puis papa lui a bien dit qu'elle était folle. Vous savez ce qu'elle lui a répondu ? "Tout plutôt que de la garder à la maison ! Tout ! Même cet horrible Sifflard !"
Bonjour l'ambiance.

Mais moi ça m'arrange bien de partir. Il y a tellement de règles à la maison !
"Ne jette pas ton petit frère par la fenêtre", "n'arrache pas les antennes des fourmis", "ne fais pas couler la cire de la bougie sur le chien", "ne plante pas ta fourche dans les fesses de la voisine", gnagnagna...
Je vous jure, complètement opprimée !
Au moins avec les autres enfants de choeur, je pourrai jouer comme je le voudrai.

Et puis s'ils me prennent pas, je pourrai partir où je veux ! Maman ne m'a pas fait faire ma valise pour rien.
Je fronce le nez quand je rentre dans le bâtiment.


Mais ! Ça sent le renfermé dans cette église ! Pouah !

Je m'avance tout de même, intéressée par l'attroupement autour du jeune homme étalé au sol. Et puis non en fait, c'était accidentel. Maintenant ils ne font plus qu'à discuter, et moi je m'ennuie.
Je prends un livre pour faire semblant d'être cultivée. En vrai, je sais même pas lire, alors.. Je le repose. C'est pas drôle.

Puis je vois la bougie. Je regarde les livres. Puis la bougie.. Je souris.
Anefleur03
L'homme déclina la chouquette. Il déclina la chouquette. "Il décline la chouquette !" Ane se dit qu'il faisait peut-être attention à son poids. C'était l'excuse que lui avait donné la dernière personne à avoir refusé de goûter une de ses délicieuses chouquettes roses pailletées. Ane n'avait pas ce type de problème aussi, en fit elle une bouchée. "Pas de gaspillage !"

Ce faisant, elle entendit qu'on s'adressait à elle. Du moins, elle le présuma une fois qu'elle eut vérifié par-dessus son épaule qu'il n'y avait pas de dame, ou demoiselle, répondant au nom de Dona. Mais non, personne en dehors des deux moines croisés plus tôt et qui continuaient de bavarder en examinant un livre. Son livre ? "Haaaaaan ! Voleur ! Il est à moi ! Je l'ai vu la première !"

"Connaissez-vous tante Esmée du Poil Tordu ?"

La question et la politesse l'empêchèrent d'aller négocier avant que de ces deux moines ne connaissent à ce rythme le secret de la fabrication de bière avant elle.

Bonjour !

Elle réfléchit quelques secondes.

Je ne connais pas de tante Esmée, mais une grand-mère Esmée, habite entre Périgueux et Angoulême. Dans une maisonnette un peu reculée, dans les bois. Quant à savoir si elle a le poil tordu… Elle est chauve et sans barbe. Je n'ai pas cherché à aller voir ses aisselles, ou sous ses jupons… ce sont des choses qui ne se font pas, et qui ne se demande pas…

A peine avait-elle fini de parler, que son regard fut attiré par une bure rose. "Wahouuuu ! Trop classsse !"
Mais entendant les paroles de l'ecclésiastique malgré elle, elle due se mordre fortement l'intérieur de la joue pour retenir son rire, ce qui lui fit monter les larmes aux yeux.

Elle essaya ensuite de se reconcentrer sur ses occupations, et pris congé du sieur qui cherchait grand-mère Esmée.


J'espère vous avoir été d'une quelconque aide malgré…

Elle vit les deux moines passer près d'eux, dont un tenait dans ses mains un livre ressemblant étrangement à… Les yeux d'Ane allèrent rapidement de l'étale au livre, puis du livre à l'étale.

Haaaaaaan ! Mon livre !

Elle courut vers le marchand en habit de moine, et au vu de la différence de taille, leva largement la tête pour lui demander :

Bonjour monsieur… heu… mon père ? Mon frère ?

Comment s'adressait-on à un moine déjà ? Sa mémoire lui faisait défaut, et elle n'avait pas son ancien carnet de notes avec elle pour vérifier… "Et mince…"

Auriez-vous par hasard, le même livre que ces messieurs, pères, frère (?)

"Ce n'est pas des mères ou des sœurs en tout cas…"

Viennent de vous acheter ?

L'homme fronçant les sourcils un peu plus à chaque seconde en l'écoutant et en l'examinant, secoua la tête pour toutes réponses. Il allait falloir qu'elle trouve le "Comment s'adresser à un moine pour les nuls", car elle faisait visiblement quelque chose de travers… Il était peut-être au courant que son porte-monnaie n'était pas très lourd… Mais comment ? Sa passion pour la bière ne se voyait pas vraiment en dehors d'une taverne pourtant… La chemise rose, peut-être ?

Tentant le tout pour le tout, elle fit un grand sourire innocent :


Pas de livre de recettes non plus ?

Nouvelle réponse négatif de la tête. "Le vendeur est peut-être muet…" Ane soupira, et se détourna de l'étale.

Merci quand même !
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L_aconit
- Comment ? Qu'oie-je ? Vous m'avez hélé ?
-Heu... Non..
-Je... eh bien oui... Je suis démasqué... C'est bien moi !
- Ha! C'est vous...

à Grimm, en apparté:
- C'est qui?

Il sursauta lorsque le nabot lui ôta le livre des mains. Petit mais costaud! Et puis qu'est-ce que c'était que cette tenue... Cette couleur, assortie aux chouquettes? Un représentant ecclésiastique étranger peut-être?

- C'est pour une dédicace je suppose ?
- Hé bien heu...
- C'est pour qui ? Votre parent ?
- Hum. Mais...
- Votre curé de tutelle ?
- C'est à dire que je n'ai ...
- Votre jouvencelle d'adoration peut-être ?
- Non mais je n'ai pas de...
-Pourquoi donc il voudrait offrir un truc pareil à sa jouvencelle ?
-Raaaaah ! Taisez-vous ! Vous voyez pas que j'essaie de lui soutirer subtilement des informations ? Hum... Je disais donc, votre jouvencelle de subtilité... pardon, d'adoration, peut-être ?
- Point, point! Je n'ai pas de jouvencelle de...

Intimidé, il rosit jusqu'aux oreilles.

En apparté au duc:


- On est mal. On est très mal. J'ai l'air naturel?


Il parlait avec des curés. Il parlait avec des curés! Et il ne pouvait absolument pas leur dire pour quelles lectures il pensait être venu. Afin de couper court à la mascarade, il ouvrit le livre entre les mains du petit curé - oui, vous avez bien lu. Lotx = Petit curé - et d'une main mal assurée désigna la page de garde.


- Là. " Pour Nicolas de Montfort Toxandrie. De la part de ....?"


Baissant deux belles prunelles contrites sur le Petit curé, il pencha un peu le minois. Angelot innocent pensant vite se dépétrer de la vedette locale.

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    (En Bleu italique, les pensées Laconiques.) -Recueil
Lotx
Visage affublé d'un large sourire, l'évêque referma brusquement le livre dans un bruit de claquement. Il n'avait même pas pris la peine de feindre la dédicace.

Oui, oui, on lui dira.

Il se tourna vers son conseiller.

Vous avez entendu, il n'a pas de jouvencelle, c'est un jeune puceau !

Le conseiller acquiesça, se frottant les mains. Il semblait bien qu'il allait s'attirer les faveurs de l'évêque avec sa petite brocante. Ce dernier semblait effectivement des plus intéresser par le jeune homme, le scrutant de près et n'hésitant pas tantôt à lui tirer la joue tantôt à lui dévoiler les gencives.

Alors voyons, visage rebondi. Les dents saines. Tirez la langue. Oui voilà, langue légèrement rosée. Moui, tournez vous un peu que je vois l'arrière ? Hmm, la croupe est bien rebondie. Les épaules promettent du bon enfant de chœur de qualité. Permettez que je tâte si vous avez la bourse flasque ?

Le nabot approcha dangereusement la main mais c'est le conseiller qui s'interposa.

MONSEIGNEUR ! Allons, peut être pas... ici...
-Moui, vous avez sans doute raison...
-Du coup, il vous plaît ?
-Mon foie, il est un peu vieux m'enfin il a l'air d'être toujours frais et de qualité.


Il se tourna alors vers l'homme qui l'accompagnait.

Je le prends. Vous me faites un emballage cadeau ? Il a pas la bourse flasque au moins ?

Et le conseiller de retrousser le nez.

Dites, vous trouvez pas que ça sent un peu le brûlé ?
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L_aconit
- Mais...

La main chassa celle qui venait inspecter ses dents



- Mais!


Il tira la langue. Pinça l'arrête de son nez lorsqu'ils le retournèrent comme une jument. Il était à ça de risposter quand soudain.


- Maiiiiiis!


Le jeune homme fit les gros yeux au Duc. Monseigneur. Un évêque. Le petit curé était un putain d'évêque. L'Aconit était entrain de se faire inspecter par un nabot rose évêque. Il tenta de le mimer au Lioncourt, sans succès. Malgré tout, ceci expliquait le clampin qui le suivait comme Grimm suivait le Duc, et la taille de la mitre largement exagérée... Et instruit qu'il était, Nicolas savait que les évêques ne distribuaient pas le vin de messe... Mais plutôt que leur statut leur permettait de le sifller grassement, et d'entasser de l'or sous leur soutane , à la pelle! Pour celui ci certes ce serait une petite pelle mais tout de même. Il n'était pas du tout temps de contrarier un tel homme.

D'ailleurs, il se sentit coupable immédiatement comme si le fait de savoir que celui qui avait tenté de l'apater avec une autobiographie était un clerc puissant et reconnu - ça oui, on ne pouvait que le reconnaitre... - le rendait clairvoyant de tous les péchés. Voyait-il en inspectant son dos qu'il avait fait ça trois fois ce matin derrière le paravent? Dans un doute ténu, Nicolas ne fit pas le mariole.

Les voies des Monseigneurs sont impénétrables, non? Dire qu'on étudiait en profondeur le fondement d'Aristote et sa morale ... Ce monde marchait sur la mitre.

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    (En Bleu italique, les pensées Laconiques.) -Recueil
Pauline_esther
Dans la vie, et contrairement à ce que le Livre des Vertus voudrait nous faire croire, tout est question de pouvoir. Et je sais ce qu'il dit le Livre des Vertus, ma maman arrête pas de le lire en gémissant et en pleurant.

Pourquoi les Rois et les Reynes on leur passe tous leurs caprices ? Parce qu'ils ont le pouvoir.
Pourquoi y a des gens qui agressent les autres ? C'est juste pour prendre du pouvoir. Et des fois leurs bourses.
Et là, moi, vous voyez, dans une église pleine de livres, j'ai une bougie. Et donc j'ai le pouvoir. Là je leur montre en arrachant une page d'un livre et en la brûlant.


Hinhinhinhinhin. Vous allez me..
Dites, vous trouvez pas que ça sent un peu le brûlé ?


Ah. Ils me voient pas. C'est pas grave, je vais grimper sur une pile de livres pour être vue. Voilààà, comme ça, tant pis pour les gouttes de cire.. Encore un peuuu. Ça y est ! En équilibre instable sur ma pile, une bougie dans une main, le livre dans l'autre, je les regarde dans les yeux. Chacun leur tour. Enfin, pour ceux qui regardent vers moi.

Et je leur dis, simplement et posément.


Vous allez me prendre comme enfant de choeur.

Pas besoin de plus, de crier, de taper du pied. Juste de rapprocher la bougie des pages, lentement. De toute façon, il sert à rien ce livre, y a juste plein d'inscriptions bizarres dessus, c'est même pas des vraies lettres.
Anefleur03
Ane s'était approchée d'une nouvelle pile de livre. Elle les ouvrait, jetait un œil, et les refermait… Rien de très intéressant… Elle soupira, se disant qu'elle ne trouverait pas son bonheur ici…

Elle se détourna quand elle sentit une odeur de brûlé… "Pourvu que ce ne soit pas un début d'incendie…avec tous ces livres…" Une peur instinctive lui noua le ventre. Ni une, ni deux, elle sortit précipitamment de l'église chercher un sceau et de l'eau. L'abreuvoir étant près de la porte cela lui prit seulement quelques secondes. Sait-on jamais ?

Revenant, elle vit une jeune fille debout sur une pile de livres. Elle regardait son public dans les yeux. Ane frissonna. Elle tenait bougie et livre dans les mains. Elle se rapprocha peu à peu, cachant le seau qui pesait lourd, comme elle pouvait.

Vous allez me prendre comme enfant de chœur.

"Bon… Ça semble juste être un caprice d'enfant. Une enfant étrange, certes, mais tout va bien se passer… Il y a qu'à accepter sa demande, et pas d'incendie ! Et sinon, je verse le seau d'eau dès la première flambée…"

S'efforçant de respirer calmement, elle s'assit sur une table, à quelques pas de la jeune fille. Son seau à côté d'elle, elle regarda la suite des événements…
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