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Dônisaure ou la renaissance. Comment deux fantasques se retrouvent à sauter d'un vulgaire rocher sur la côte de granit rose.

[RP] A trois, on saute.

Don.
Les azurs observent brièvement les orteils malmenés par le granit rosace qu'offrent les roches de Tregastel.
Revenir en Bretagne n'épargne jamais, que ce soit votre âme ou vos doigts de pieds, ce pays vous happe, vous aspire jusqu'à compromettre un retour en arrière pourtant jugé salvateur par une majorité d'exilés.
La Kerdraon est donc revenue. A l'extrémité de son bras gauche, qui par miracle est encore pourvu d'une pogne délicate, se trouve Beaumont.

Les boucles d'Isaure virevoltent au vent, cette vision arrache un sourire à notre seconde protagoniste du jour. Dôn.
Le constat d'une amitié assez forte pour tout laisser en plan, c'est ce qu'elle voit à présent. Les doigts entrelacés, le corps s'offre au vide face à elles. Il appelle, invite à le rejoindre.

Se perdre à deux, c'est ce qui pouvait leur arriver de mieux, non ? L'hésitation se fait pourtant ressentir. Bien présente, peu pressante.


" A trois on saute.
- A trois... Vous êtes sure ?
- A quatre, peut être ?
- Vous pensez que nous allons souffrir ? Mourir sur le coup ?
- A deux, c'est peut être mieux."

Une longue inspiration, lui glace la gorge, et les poumons avec.
Ignorer l'angoissée ne peut guère être la solution, elle ne sauterait pas et admettons le, si elles sont ici, c'est dans l'unique but saisir cette opportunité.

La pression sur la menotte voisine se fait plus forte, si l'une des deux renonce, s'en est terminé, le courage sera perdu.


" Dana, vous êtes sûre de ce que l'on fait ? Vous êtes sûre que c'est la solution ?
- Peut être que vous devriez fermer les yeux, mon amie. Le flou, ou mieux l'obscurité facilite la prise de risque."

Le conseil parait bon, pourtant, la dernière prise de risque en date fut accomplie les yeux ouverts sur l'action. Sur l'avenir et ses délices : Un baiser échangé entre deux barbares, au plaisant goût du Nord.
Aujourd'hui, elles étaient là, à espérer une nouvelle sensation. Différente. Plus ardue à atteindre.

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Isaure.beaumont

Sauter pour oublier, sauter pour laisser derrière elles cette vie sans saveur, pour s’extraire de cette monotonie que menaçait d’être leur existence. Pieds nus, elles s’étaient délestées de leurs robes pour ne porter que leur chainse que le vent plaquait contre leurs corps encore chauds : pourquoi s’encombrer de tissus qui risquaient d’entraver leurs mouvements et leur chute, leur vertigineuse chute ? Les pieds nus contre la pierre en découvraient chacune des aspérités avant que les orteils, courageux éclaireurs, ne rencontrent enfin le vide, ce vide qui bientôt les aspirerait toute entière, les recevrait dans ses bras ouverts.

Il y avait d’abord eu la décision, d’un commun accord. Puis l’ascension, longue et difficile, pendant laquelle la bretonne avait été un soutien sans faille quand la Beaumont se démenait avec son vertige. Cette main tendue, alors que son pied glissait sur la roche, elle ne l’avait plus lâchée, et elles étaient là, à présent, les doigts entremêlés, comme si elles ne faisaient plus qu’une. Les cobalts se perdirent un instant dans l’immensité aux mêmes teintes avant de se reporter sur le visage ami. Un sourire pour rassurer : non, elle garderait les yeux ouverts, pour tout voir, du début jusqu’à la fin. Et quelle fin !


- Si vous êtes prête Dana, je le suis également.

Elle inspira longuement. Le temps était venu. Adieu vie insipide…

- Un….
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Don.
La peur lui prend alors le ventre.

Sont elles réellement certaines de ce qu'elles font ?
Pourraient elles le regretter ?
N'est ce pas une décision, finalement, prise à la hâte ?

La vie qu'elles détiennent, s'abandonne t'elle sur un simple coup de tête, un accord lancé à l'unisson, sans réelle réflexion à l'arrière ?

L'angoisse s'empare de l’entièreté de son être, si sa gorge et ses poumons sont désormais glacés, c'est au tour de son visage.
Les traits de la Comtesse déchue sont crispés, et alors qu'elle jette un regard d'approbation à sa siamoise, le décompte est poursuivi en sa compagnie.


Deux...

C'était bien à deux, qu'elles devaient se lancer ?
L'hésitation reprend le dessus et lorsqu'Isaure semble prête à sauter le pas, Dana lâche un cri incontrôlé.


Isaure ! NOooON !


De toute évidence, la plus confiante des deux, ne l'était pas tant que ça. Le bras lié à celui de Wagner la tire en arrière et l'invite à rester auprès d'elle. Le renouveau ne mérite pas tant d'incertitudes.



C'est tellement haut, si habituellement je n'ai pas le vertige, celui de me perdre ainsi m'effraie plus que de raison.
Ne comptons plus Isaure. Quand vous en sentez le besoin, élancez vous et entraînez moi dans votre chute. Vous suivre ces derniers mois, fut un réveil. Un choc salvateur. Une renaissance !

Sauvez-moi, à nouveau, ma soeur.


Le courage des lâches, n'est qu'une audace. A toi de faire le boulot, frangine.

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Isaure.beaumont
Elle ne ressentait plus rien, seulement la pression de la main siamoise sur la sienne : chaude, rassurante. Et peut-être un peu l’affolement de son palpitant, qui battait à tout rompre et semblait chercher à s’échapper de ce corps qui le retenait prisonnier. Sauter pour mieux recommencer, pour renaître.

- C’est un mal pour un bien. Nous quittons cette vie pour une meilleure.

Quelques paroles soufflées pour se rassurer, pour se donner le courage qui manquait encore. Leur nouvelle vie sera-t-elle à la hauteur de leurs espérances ? Cobalt et azur se rencontrèrent, pas besoin de mot.

- Deux…

Et déjà Isaure, sans réfléchir, portée par l’assurance de cette sœur qu’elle s’était choisie, avait offert un pied au vide.

-Isaure ! NOooON !

La Wagner fut tirée hors du précipice et ramenée aux côtés de la bretonne soudainement hésitante. Les yeux se portent sur le visage de la précieuse amie. Elles étaient seules sur leur promontoire. Elles s’étaient échappées, loin des yeux du reste du groupe, sans un mot, le pas décidé. Et voilà qu’elles hésitaient. Il fallait se reprendre. Se saisissant de l’unique main bretonne entre les deux siennes, elle plongea son regard dans celui de Dana.

- Allons Dana. Nous n’allons pas reculer maintenant ! Nous étions d’accord. Voulez-vous que nous regrettions toute notre vie durant de ne pas avoir franchi le minuscule pas qui nous sépare du vide ? Tout ira bien. Nous sommes ensemble. A la vie, à la mort.

Dana aussi était une petite renaissance pour elle. Elle venait compléter le puzzle, donnait un sens à sa vie. Jamais elle n’avait été plus proche de quiconque, sinon peut-être de sa cousine, Clémence. La main droite se saisit à nouveau de sa sœur bretonne, l’unique. Puis, la Beaumont entraîna Dana au bord de la roche joliment rosée, les yeux s’aventurant en bas, tout en bas, là où leurs corps seraient bientôt. Elle recula d’un demi-pas et ferma les yeux pour reprendre son souffle et apaiser les battements de son cœur avant de les rouvrir complètement pour ne rien manquer du saut.

- Adieu vie sans foliiiiiie !

Elle tira sa camarade bientôt, elles furent happées par le vide. La chute, qui ne dura guère plus d’une seconde, lui parut interminable, un cri étouffé dans la gorge. Elle gardait serrée dans la sienne la main amie. Ne pas la lâcher, ne surtout pas la lâcher. Et bientôt ce fut l’impact avant la submersion. Les corps fendirent les vagues, s’enfonçant dans une gerbe d’écume. Sous le choc de leur entrée, les mains se dessoudèrent. Dans le tumulte des vagues et des petits bulles créées par leur intrusion, elle ne vit rien autour d’elle et remonta à la surface, paniquée.

- Danaaa ?! DANA ???
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Don.
Ploc.

C'est exactement le son que l'impact entre leurs corps et l'eau, a pu produire.
L'immense falaise imaginée par les deux sœurs n'était en réalité qu'un ridicule rocher, perdu aux abords d'une plage du Trégor.
Le vide, qui avait pour charge d'aspirer leurs vies, leurs démons, n'était qu'une vaste étendue d'eau. Plate et sans danger.
Le saut, l'ultime, celui qui achève pour mieux vous envoyer au paradis solaire, est en réalité, un plongeon. Un plongeon commun, baptisant ainsi le renouveau d'une vie : Ensemble.

Résurrection fut perturbante.

La glace qui lui venait au cœur plus tôt, était désormais profondément ancrée en son être. Le froid vint saisir l'ensemble du corps de la désormais sirène.
Jouissance inattendue, son corps abdique et se laisse porter jusqu'à la surface, où enfin, le souffle perdu tantôt lui revient.
L'air est pur, violent mais revigorant. Bien vite les lippes s'élargissent en un sourire, et les paupières s'ouvrent sur ce nouveau monde. Non loin sa soeur appelle, s'agite, et Dôn la rejoint, brasse d'une seule main.


Isaure ! Je suis là !
Oh mon dieu, comme j'ai eu peur ! J'ai cru que nous n'allions jamais y réchapper !


La menotte qui il y a encore quelques instants était liée à celle de son Autre, vient se plaquer contre la nuque de cette dernière. Par affection démesurée, oui, et aussi pour retrouver un équilibre certain, parce qu'une asymétrique qui flotte, on a vu mieux en terme de survie assurée.

Comme je suis heureuse d'être ici. Avec vous.


Et en vie.

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Cassian_bc
S'il y a bien un domaine dans lequel les bonnes femmes excellaient, selon le Blanc Combaz, c'était celui du chantage affectif. Enfin... elles avaient d'autres prédispositions, évidemment, comme cette incroyable capacité à savoir dépenser futilement l'argent gagné laborieusement par d'autres. Ou encore, cette aptitude inégalée, consistant à vous faire croire qu'elles vous parlaient de tout quand en fait elles ne parlaient toujours que de rien.

« Rha ! Mais qu'est-ce qu'elles foutent, bordel ? ! La plaie soit des sottes et des bretonnes ! »
, profondément agacé il arpentait ainsi le littoral breton, vociférant dans le vent. « Oh ! Cassian... Vous seriez un amour, si vous acceptiez de garder les chevaux pendant que Don et moi arpentons les à-pics bretons! », avait-elle minaudé. ET il avait dit "Oui.", par Déos, il avait dit "Oui.".

Et voilà maintenant trois quart d'heure qu'il faisait le planton, tel une bernique sur son rocher. Mais déjà la riposte s'organise, déjà les chevaux sont attachés entre eux, déjà il mets son pied à l'étrier et déjà il s'apprête à se faire la malle, direction Guingamp. « HAHA ! On veut vagabonder ?! BIEN BIEN. Heureusement, je n'ai pas la trique facile ! Mais vous rentrerez à patte, mes friponnes ! »

Mais, avant de partir, il lui fallait d'abord faire un saut vers la plage. Il espérait y trouver un fragment de ces rochers roses, qu'il s'était promis d'offrir à la Rigolote Mahaut. Un étroit sentier menait à une crique non loin de là, il s'y rendit donc, entraînant les chevaux dans son sillage. Et c’est alors qu'il farfouillait aux abords de la falaise qu'il les vit : quelques mètres plus loin, deux hideuses et viles créatures, nues comme des vers, plongeaient vers l’abîme en poussant des cris machiavéliques.

S'il avait entendu parler de ces sirènes, méchantes gourgandines des mers aguichant le marin pour mieux l'entraîner vers le fond, il n'en avait encore jamais observé. Autant dire qu'il n'en menait pas large et fit promptement demi-tour. Toutefois, pour sauver l'honneur, il se permit de les invectiver rapidement avant de tourner les talons.
« MORT AUX PUTERELLES A BRANCHIES ! », hurla-t-il donc en leur direction, tandis qu'elles barbotaient gaiement dans la flotte.
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Cassian Blanc-Combaz.
[Avatar : Garulfo..]
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