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[RP] Où sont les pauuuuuvres ?

Theodoric_
    Ils portent des haillons,
    Ils ne sentent pas bon
    Ils ont perdu leurs dents
    Au cours d'une bastooon

    Pour un quignon de pain
    Parce qu'ils avaient trop faim
    Maintenant ils n'ont qu'une maiiiin !

    Où sont les pauvres !
    Avec leurs gestes pleins de craaaasseuh !
    Dites moi où sont les pauvres, pauvres, pauvreuuuh
    Où sont les pauvres !
    Avec leurs gueules bien dégueulasseuuuh !
    Y m'faut absolument des pauvres, pauvres, pauvreuuuh !
    Où sont les pauvres !


Bongeouuur ! Je cherche des pauvres pour mon nouvel hospital de charité...


Le doigt tendu, noueux, un peu verdâtre même, indiqua une ruelle. Théodoric leva les yeux au ciel et activa sa chaise à roulette dans la direction que le pauvre lui montrait.

Le riche Connétable de Périgueux, handicapé depuis un terrible attentat au saphir, n'était pas venu seul. Faut pas déconner non plus, on va pas foutre un religieux ultra riche dans un endroit aussi miséreux que la Cour des Miracles. Voilà pourquoi il était accompagné de Micheline et Géraldine. Deux soeurs de la Stricte Douleur de Christos, aux muscles proéminents avec, sur les biceps tatoué pour l'une "I (coeur) Christos" et pour l'autre "Sans Nom, j'te pète la gueule !" C'était les cousines de Michou et Gérard, les deux gardes, secrétaires, souffre douleur d'Orkaange. Il avait bien songé à les enlever pour les forcer à l'accompagner dans cet antre puant parisien, mais à leurs fessiers menus, il avait préféré l'arbalète et la rame cloutée de leurs Saintes cousines.

Il débarqua dans la ruelle indiquée, et chercha cette espèce en voie de disparition appelée "Pauvre".


- Soeur Micheline, Soeur Geraldine, la chasse est ouverte !
- Ben ça va pas être facile, Moussu !
- Ouaip, ils sont bien caché les rats !
- M'en tape, vous me trouvez des pauvres. J'en ai besoin pour mon Hospital Sainte Guilberte.
- Vous avez des préférences ? Petit ? Grand ? Basique fitte ?
- Bah, qu'ils aient l'air bien pauvres, quoi. Qu'ils attirent la pitié. Comme ça je passerais pour un saint sauveur !
- ...
- ...
- J'en ai besoin pour qu'on me représente en peinture sur mon mur Insta Gramme Episcopal ! Z'imaginez ma réputation ? Un riche qui traîne qu'avec des riches ?! J'suis grillé auprès de Rome et du Très Haut ! Donc, trouvez moi des pauvres, siouplé !
- Et si on vous peint avec Cmyrmi...Myrtil...Camaro...heu...Mireille, vous savez l'époux d'Orkaange, ça serait p'tet plus simple ? Nan ? On vous peint pendant que vous lui donnez à manger. Pendant que vous lui faites la lecture. Pendant que vous lui amputez un pied pourri ?
- Haaa, mais nan Soeur Micheline ! Moi j'veux un pauvre, un vrai ! J'veux du pauvre qui sente bien les égouts ! Du fils de catin abandonné dans le caniveau ! Un pauvre que quand il sourit ca soit tellement dégueulasse à contempler que les gens donnent des écus par bourses entières afin de déculpabiliser d'être riche ! Allez, au boulot mes soeurs !


Et les soeurs, armées jusqu'aux dents, de s'éloigner du Walburghe plein aux as, qui d'ailleurs avait fait rajouter des jantes en argent ciselé sur les roues de sa chaise à roulette, le laissant seul au milieu de la Cour des Miracles.
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Raymond_de_petrus
Raymond se rendait parfois à l'atelier de faussaires chapeauté par les Encapuchonnés, rue Saint Martin, et ce n'était, finalement guère loin des bureaux de l'AAP, ou des galeries Lafayottes.

Ce jour-là, il allait donc préparer quelques faux bulletins de vote pour la reconnaissance comtale en Périgord, se demandant encore comment gruger l'huissier pour se faire élire, avant d'entendre un "crouic-crouic" plutôt connu.

Il s'arrêta de suite, et discerna un peu plus Théodoric, et deux femmes qui allaient s'égarer dans les ruelles. Il se dissimula dans l'angle d'un porche, pour ne pas être remarqué et réfléchir quelques secondes sur la conduite à tenir.

C'était un homme d'Eglise, certes, mais il avait insulté son épouse, et en plus il lui avait roulé dessus avec ses roues cloutées par Orkaange, lui occasionnant des blessures l'ayant fait souffrir presque un mois.

Ainsi, Raymond décida qu'il laisserait Théodoric se faire tabasser au sein de la Cour des Miracles, et n'oublierait pas de bravement compatir en taverne quand il verrait sa tronche démolie. Il reviendrait donc sur ses pas, pour prendre un autre chemin et rejoindre l'atelier.

A Dieu va, Théo !

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Theodoric_
Y a rien !
Kewah ?!
Pas un pauvre à l'horizon ! c'est diiiiingue, ça. A la Cour des Miracles...


Installé sur sa chaise à roulette rembourrée, Théodoric se gratte la tête. Comment se fesse ?

Vous avez cherché partout ?
Ouaip.
Vous avez laissé des écus par terre pour les attirer ?
Ha bah oui, la base quoi.
Bon...


Il était temps de prendre ses roues en mains et de se forger un destin de riche qui aide les pauvres, sans pauvres.


Allez, mes soeurs, on remballe. Chui déçuuu, z'imaginez même pas ! J'vais faire comment moi sans pauvres pour mon hospice ?


Et tout à ses réflexions, il prend le chemin du retour...

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