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[RP] Soirée entre mecs, ou presque.

Louis_marie
    [J'ai retiré plus de choses de l'alcool que l'alcool ne m'en a retirées.*]


À ma droite : Elise Ponthieu. Treize ans au compteur, elle est nièce de naissance et chaton sauvage de profession. Elise, c'est un petit être vif, qui joue de sa taille et de sa discrétion pour représenter une réelle menace à qui l'est pour elle. Elise, c'est une adolescente qui a ceci d'enfantin qu'elle ne veut pas l'être. Elise, c'est un besoin évident d'affection habilement dissimulé sous une tendance naturelle à bouder, une langue bien pendue et une répartie qui fait grogner ceux qui n'en ont pas autant. Elise, c'est une boule de craintes et de traumatismes, auxquels se mêlent une fougue, une colère et une misanthropie présentes chez ceux qui ont grandi trop vite et été les acteurs d'expériences trop précoces. Elise, c'est une curiosité sans égale, qui animent des yeux et des oreilles toujours grands ouverts pour apprendre tantôt des choses intelligentes, tantôt des choses un peu moins intelligentes. Elise, c'est aussi l'incarnation de la loyauté sans faille, une épaule fiable et solide lorsqu'il s'agit de dissimuler ce qui doit l'être, quoiqu'Elise ce soit aussi plusieurs fugues qui ont créé l'inquiétude de sa tante et l'indifférence de son oncle.

À ma gauche : Louis-Marie Ponthieu. LM, c'est un mètre soixante-cinq de mal-être, noyé dans des litres d'alcool compensatoire. LM, c'est la même tignasse incoiffable, la même moue boudeuse, le même regard vert qu'Elise. LM, c'est une tendance évidente à la taquinerie, qui aime attaquer là où ça fait mal, juste pour le plaisir de voir ce que ça fait. LM, c'est l'oncle indigne qui ne parle pas aux enfants - parce que de toute façon, ils s'en rendront pas compte, trop petits pour avoir un cerveau - et qui doit pourtant supporter la présence d'une nièce bruyante et accaparante, simplement par amour - amour pour la tante, pas pour la nièce. LM, c'est celui qui voudrait réagir avec sang-froid et incarner le charisme, et qui ne parvient qu'à être désespérément et pathétiquement sincère. LM, c'est le gars de dix-sept ans qui se croit déjà adulte parce qu'il a du poil au menton et ailleurs. LM, finalement, c'est toi.

Entre les deux : une table, deux chopes, des dizaines de bouteilles. Une soirée entre mecs, ça nécessite de la préparation, et celle-ci a été rondement organisée. Tout ce qui est tante, soeur ou autre individu à nature responsable a été mis hors circuit, pour cause de dodo. On s'est aussi assuré que les éventuels protecteurs muets et autres individus indésirables ne pourraient pas venir interrompre cette réunion au sommet : "Ta mère la catin" a été fermée, ici c'est soirée privée. Enfin, tu t'es fait un devoir d'afficher une logistique parfaite : les latrines sont à proximité, les bouteilles en place et en nombre. Fort de ta récente nomination en qualité de tavernier, tu as vidé le comptoir et chaque placard. Et demain, Gysèle te tuera sans doute pour ça. Mais ça, c'est demain.

Elise a été embarquée et posée sur un tabouret sans que l'on ne fasse l'effort de lui expliquer le projet. En même temps, si tu avais avoué à qui que ce soit le pourquoi de ce tête-à-tête familial, aucun doute qu'on ne t'aurait pas laissé faire. Et pourtant, le but est simple. Il s'agit de répondre à la question suivante : lequel, d'Elise ou de LM, est le plus adulte, le plus mâle, le plus homme ? C'est bien parce que le doute est permis qu'il faut le lever. Oui, ça fait plus de bruit que toi, ça parle plus que toi, ça râle plus que toi. Très bien. Mais est-ce que ça boit plus que toi ?

Paumes plaquées sur la table, entourant les deux chopes vides - ça ne durera pas -, voix exagérément grave, regard sérieux et ton sentencieux, tu annonces enfin :


    C'soir, Elise, j't'apprends à boire comme un homme.


*Winston Churchill. Et il s'y connaissait.
Elise.
Face à son oncle, Elise adoptait une moue peu convaincue. Elle le fixait, comme s'il était idiot, comme si elle ne croyait pas en cette soirée, comme si elle ne croyait pas en lui. Elle le lui avait déjà dit d'ailleurs, qu'il était inutile. Et une fois encore, l'Orpheline ne cachait pas ses émotions. Bien que même si elle l'avait voulu, elle en aurait été incapable, elle ne savait pas faire semblant.

Dans sa tête, des phrases tournaient en boucle. C'est au bout du quinzième "Elle est nulle cette soirée. Et lui aussi est nul. Tout ce qu'il fait est nul." et du huitième "il ne sert à rien en plus. J'aurais mieux fait de m'en aller. Il croit quoi? J'ai d'autres choses à faire !" qu'Elise se décida à prendre la parole. Ses épaules se haussèrent, puis elle posa un coude sur la table, paume vers le haut afin d'y déposer son menton.


J'sais pas si t'sais, mais j'suis pas un homme tonton... Et elle est où Gysèle ?

Oui, Elise mettait bien peu de bonne volonté dans cette soirée en tête à tête. Et pourtant...

Pourtant elle était venue. Elle était bel et bien là, assise face à son oncle, à attendre sagement la suite des événements. Mea, son chaton aussi sauvage qu'elle, était allongé sur son crane, aplati dans sa chevelure, et fixait lui aussi Louis Marie. Elise aurait pu refuser, elle aurait pu sortir, ce soir encore, pour se vouer à l'activité bien peu lucrative de dépouillement d'ivrognes.

Mais elle avait choisie de venir. Parce qu'au fond d'elle, bien qu'elle ne l'avouera probablement jamais tant qu'elle sera en pleine possession de ses moyens, elle apprécie son oncle. Ou, au moins, elle a envie de passer plus de temps avec lui. Elle a beau tourner et retourner la situation dans tous les sens, elle ne comprend pas pourquoi Gysèle l'aime tant.

Mais si sa tante ne veut pas dégager ce bon à rien, alors la brunette est bien décidée à chercher et fouiller, creuser loin s'il le faut, pour comprendre ce qu'il a de si particulier.

Par ailleurs, Elise était curieuse, sans doute trop. Et elle se demandait ce que le barbu préparait. Et puis... Il faisait plus chaud ici que dehors dans les rues !

Alors dans un soupire, finalement, les yeux de l'Orpheline se levèrent au plafond.


Bon pis t'veux quoi? Si t'comptes m'empoisonner, t'sais qu'suis tenace hein, pis Mea ira prév'nir Gygy que c'toi qui m'a tuée !

Ses doigts se levèrent alors comme pour faire écho à ses mots, et vinrent gratouiller le crane du chaton. S'il devait un jour arriver malheur à Elise, il y a fort à parier que la boule de poil attaquera l'assaillant... Ou entamera une retraite stratégique pour sauver sa peau. Mais aller prévenir quelqu'un, c'est sans doute trop demander. Mais bon, si Louis Marie pouvait croire à cette histoire, c'est tout ce qui importait Elise...

Attendant la suite des évènements, son regard balaya les bouteilles entassées entre eux.
Allaient-ils réellement boire tout ça? Sait-il que la dernière fois qu'Elise a trop bu, elle a rendu son repas sur les bottes de Gysèle...?
Louis_marie
Ton regard est clair, fixe, serein. En bref, sobre. Et si toute la soirée qui vous attend a justement pour but d'anéantir ce regard-là, le fait est suffisamment rare pour être noté. En réalité, il t'est rarement donné d'observer le monde et ton entourage avec l'esprit aussi lucide. Sous tes yeux, cette petite nièce dérangeante pose trop de questions et, demeurant silencieux pour le moment, tu ne cherches pas à lever ses interrogations. Elle se demande ce qu'elle fait là, rien de plus naturel puisque tu t'obstines à ne pas formuler de vive voix les raisons de cette entrevue. À dire vrai, toi aussi, tu te demandes ce que tu fais là. Pourquoi vouloir passer du temps avec Elise ? Pourquoi ne pas te contenter de l'ignorer tant que tu peux, de râler un peu lorsqu'elle se fait trop présente, de laisser à ta soeur le soin d'apporter l'attention et l'éducation nécessaires à l'adolescente ? Tu ne sais pas. Sans doute, dans ces yeux posés sur elle, y a-t-il un brin de pitié. Elle est comme toi et a hérité du sort qui attend tout Ponthieu : un père inexistant, une mère catin. Plus que de la pitié, c'est de la curiosité qui t'habite. Tu ignores comment elle est parvenue, elle, à survivre à pareille naissance sans l'appui d'une soeur. Désormais, elle a Gysèle à ses côtés. Mais avant, comment faisait-elle ?

Elise est un être mystérieux. Et pour parvenir à cerner les gens, pour les faire parler, tu ne connais rien de mieux que l'alcool. De toute façon LM, dans la vie, tu ne connais rien de mieux que l'alcool. À l'âge d'Elise, tu engloutissais déjà tout ce qui avait le malheur de te tomber sous la main, quitte à en être malade, quitte à n'avoir plus aucun souvenir de tes soirées, simplement pour le plaisir de faire taire quelques heures tes pensées. Et s'il y a un peu de ton sang qui coule dans les veines de ta nièce, alors tu dois lui apprendre ce que tu sais. L'enseignement n'est probablement pas idéal, évidemment inapproprié et ses conséquences pourraient s'avérer moins heureuses que celles que tu espères. Mais le meilleur moyen de découvrir comment elle fait, elle, pour affronter le monde, c'est de lui montrer comment toi tu fais.

Tu souris légèrement lorsque, suivant le mouvement d'Elise, tu aperçois le chaton qui orne la tignasse brune, témoin présumé de l'empoisonnement qui pourrait avoir lieu. Impressionnant. Tu restes impassible face à la menace, mais tu la gardes tout de même dans un coin de ta tête, au cas où, après quelques verres, brunette deviendrait trop insupportable et que l'envie de l'achever te prendrait.


    J'tue pas les gens.

Voilà. Avec ça, Elise sera rassurée, pour sûr. Quel oncle bienveillant tu fais. La bouteille la plus proche est saisie, tu lis ce qui y est inscrit et observes la couleur du contenu, te donnant des airs de savant oenologue, avant d'en livrer une traduction toute personnelle :

    Ça, c't'une boisson qui réveille.

L'avantage avec tout ce qui est plus jeune que soi, c'est que ça a l'admiration facile. C'est du moins ce que tu espères quand, d'un mouvement expert, tu remplis les deux chopes, en pousses une vers ton interlocutrice, saisis la tienne et la vides d'un trait.

    Bon, j't'explique. C't'un jeu. T'es p'tite, alors tu dois aimer ça, les jeux, nan ? C'pas un jeu compliqué. On boit, et l'premier qui en peut plus et d'mande à faire une pause a perdu. Et t'es priée de te servir toute seule, j'suis pas ton larbin.

Et, puisque tout bon pédagogue allie l'exemple à la consigne, tu prends dans ta main la bouteille ouverte pour en vider plusieurs gorgées au goulot - les chopes se révélant déjà superflues -, regard de défi adressé de ta nièce. Alors, impressionnée ?
Elise.
On a du caractère,
et dans nos artères,
c'est du sang chaud qui coule,
on la joue pas cool !
Attention aux brunes !*


Un jeu? Boire? Ben voyons.. Décidément, ça se voit qu'il n'était pas là lorsqu'Elise avait pris sa première grosse cuite depuis qu'elle est dans la famille, sinon il ne voudrait indéniablement pas jouer à ce jeu là avec elle. Enfin... C'est vrai qu'Elise était joueuse... Joueuse? Le mot est faible. Elle est même carrément accroc aux paris et à la compétition, oui !

Mais pour cela il lui faut une source de motivation. Et là, boire juste pour impressionner un oncle qu'elle n'aime pas et qu'elle désigne comme responsable principal de l'éloignement présumé de sa tante... Parce que oui, depuis que le tonton était revenu, Elise avait moins de temps avec sa tante. Normal, il fallait la partager. Du coup une idée germa dans l'esprit enfantin. Une idée qu'elle regrettera certainement lorsqu'elle sera entrain de rouler par terre, totalement ivre, et à vomir ses tripes. Mais ça, elle n'y pense pas encore.


Si j'suis obligée pour qu'tu m'lâche tonton... Mais alors on ajoute un gage!

Et c'est là, que ça devenait intéressant... Ou totalement stupide.

Si j'gagne, t'passe la nuit ici, et moi dans les bras D'gysèle. Et si t'fais ne serait-ce qu'un pas vers les escaliers, j'te ficelle comme un roti.

Et ça se ficelle comment, un rôti? Elise n'en sait rien, et de toute façon elle ne sait pas faire de nœud. Mais c'était juste dans la menace, dans le défi, pour faire comprendre à Louis Marie que s'il voulait jouer, il allait devoir miser. Mais là, au moins, Elise avait un peu plus l'impression de ne pas perdre sa soirée.

Alors l'Orpheline se redressa un peu sur sa chaise, et regarda son verre. Bien. Si elle se démerde pas trop mal, elle pourra même faire semblant de boire, et laisser son oncle s’enivrer tout seul. Que c'est fourbe, une Elise.

D'ailleurs, le Louis Marie n'a pas attendu pour commencer, alors Elise l'observait sagement. Une poignée de secondes plus tard seulement, Elle daigna prendre une gorgée de son verre... Avant de le vider d'une traite. Et puis merde, elle gagnera, et même à la loyal s'il le faut !

Geste qu'elle regretta immédiatement, alors que l'alcool lui crama la gorge et lui arracha une quinte de toux douloureuse. Même Mea sauta de sa tête pour retrouver le sol et partir à grandes enjambées -ou grandes empattées, en l’occurrence- afin de partir se cacher plus loin. Ce n'est qu'après la crise passée, qu'elle pu enfin prendre la parole, grimaçante et les larmes aux yeux...


Tonton... T'es au courant qu'j'y connais rien? J'veux bien m'servir seule mais.. J'prend quoi? J'connais rien? Y'a quoi d'pas fort?

Mais lui, en bon ivrogne, est déjà entrain de boire au goulot. En retour, Elise lui adresse une moue circonspecte, l'air de dire "tu fous quoi? T'es con?"

C'est vrai que la pauvre Elise, elle, si elle est habituée à faire des conneries, n'a jamais eu l'occasion de réellement sombrer dans l'alcool. Elle a bien eu droit à quelques mauvaises cuites, une fois ou deux, mais rien de bien méchant, et surtout rien de régulier. Alors boire au goulot, ça ne lui viendrait même pas à l'esprit.

Bon, ça a l'air mal engagé, comme jeu... Mais l'Orpheline ne recule jamais devant un défi!


* Les brunes comptent pas pour des prunes, Lio
Louis_marie
Une nuit avec Gysèle. Voilà la mise. Un lot qui, il y a quelques semaines, avant le débarquement élisien dans vos vies, n'aurait rien valu du tout : les nuits avec Gysèle t'appartiennent, tu y as ta place naturelle. Mais les choses ont changé et, désormais, l'intrus, le désagréable tiers, menace sans cesse une quiétude jusqu'ici évidente. Tu dois défendre ton droit sur les nuits de ton épouse, et si, en temps normal, tu aurais répliqué que la question ne se pose pas étant donné que ce sont tes bras qu'elle préfère, tu n'en fais finalement rien et acceptes le jeu que ta nièce te propose. Tout simplement parce que tu es sûr de le gagner.

    C'd'accord. L'premier à plus en pouvoir pionce ici, l'aut' dort avec Gysèle. Mais pas d'triche : si tu t'écroules, qu'tu tombes dans les pommes ou j'sais pas quoi, t'as perdu.

Un sourire franchement moqueur vient déformer ton visage lorsque tu la regardes vider son premier verre, avec une grimace dégoûtée. Le jeu fonctionne. Elle marche. Et, par quelques longues gorgées prises directement à la bouteille, tu fêtes cette petite victoire qui n'avait rien d'acquis. Car, non contente d'avoir la complexité indéchiffrable qui caractérise tout membre de la gent féminine et te plonge souvent dans un embarras et une perplexité infinis, ta nièce conjugue cela avec l'insolence de la jeunesse, l'inconstance des humeurs adolescentes et l'opiniâtreté de la famille Ponthieu. Tu n'y entends rien en filles, et tu n'y entends rien en jeunes gens. Dès lors, il va de soi que l'adolescente est, à tes yeux, une espèce insondable, opaque, redoutable et redoutée. "Danger. Haute tension. Ne pas approcher." Voilà l'inscription, assortie d'une tête de mort, qui clignote sur le front d'Elise à chaque fois que tu la croises. Et pourtant, c'est celle à laquelle tu refuses d'obéir maintenant, faisant fi de tes craintes, prenant ton courage à deux mains, avançant contre vents et marées, tel Ulysse quitta Ithaque pour affronter le monde. C'est que tu te verrais volontiers en héros grec, toi, convaincu du bien-fondé de ton expérience. Aujourd'hui, tu braves tous les obstacles et défie une adolescente, quitte à sacrifier ton intégrité mentale. Pour la gloire de la science et le salut du monde. Le détail, minuscule, qui te distingue du héros d'une vaillante épopée, c'est sans doute l'arme à laquelle tu t'agrippes, arme bien plus impressionnante et efficace que tous les poings et les glaives de la terre : du cognac.

Brunette se décide enfin à poser des questions auxquelles tu peux répondre, et voilà qui te ravit. Elle n'y connaît rien, évidemment, elle est trop jeune et, surtout, trop seule. Personne n'a fait son éducation et c'est à toi, brillant autodidacte, de lui ouvrir la porte sur tout cet univers que tu as découvert. Ton visage s'est teinté d'un éclat nouveau, effet de l'enthousiasme indéfectible dont tu fais preuve ce soir, et peut-être aussi de l'alcool qui commence à irriguer ton corps. Un index hésitant erre au-dessus des bouteilles étalées sur la table. C'est que tu prends la curiosité de ta nièce très au sérieux et, puisqu'elle réclame un alcool pas fort, il faut lui donner du très fort. Ton choix s'arrête finalement sur une eau-de-vie que tu sais responsable de plusieurs de tes cuites, et pas des plus glorieuses. Un instant, tu laisses ton doigt sur le bouchon pour indiquer ta décision à ta nièce.


    Ça. Commence par ça. C'pas fort, t'verras, ça passe comme de l'eau.

Leçon numéro 1 : c'est toujours plus costaud que ce qu'on croit.
--Elise_ponthieu
Pas de triche? Pas de triche... Mais tant que l'on ne se fait pas attraper, est-ce réellement considéré comme de la triche ? Voilà un débat auquel Elise ne pourra pas apporter de réponse ce soir. Ceci dit, elle n'en pense pas moins, et regarde déjà autour d'elle afin de trouver un échappatoire, une solution pour ne pas finir totalement ivre. Faire semblant de boire et renverser ses verres et bouteilles sur le sol? Difficile de ne pas se faire remarquer, elle va devoir trouver plus subtil...

Moi, tricher? Jamais Tonton ! T'sais, y'a pas plus... moins... Y'a pas moins tricheuse qu'moi !

Et c'était dit sur un tel ton, qu'en s'écoutant, Elise ne croyait pas elle même à ce qu'elle racontait. Alors de là à tromper l'homme en face d'elle... Mais sait-on jamais. Son oncle était peut-être suffisamment naïf...

La petite songea aussi à faire boire Mea en faisant croire que c'était elle qui buvait. Mais l'idée fût vite abandonnée, car elle peinait à imaginer un corps de si petite taille boire autant. Sans compter que la petite était méfiante quant au fait d'empoisonner son chaton adoré.

A court d'idées, elle revint finalement à son oncle, avant de se saisir de la bouteille désignée. Avec curiosité, la petite apporta la bouteille sous ses yeux, afin de mieux la voir, et de la graver dans sa mémoire, pour le futur. Son oncle lui disait de commencer par ça, mais la méfiance naturelle de l'enfant qui ne faisait confiance à personne, excepté gysèle, la poussait à y aller doucement.

C'est donc tout en lenteur qu'elle retira le bouchon du contenant, qui lui donna d'ailleurs du fil à retordre pour ses petits bras sans force, puis, avant de boire, elle porta le liquide sous son nez. Elle inspira légèrement, avant de grimacer et de reposer brutalement la bouteille sur la table. Boire ça? Et puis quoi encore? Ça pue, et rien que l'odeur lui brûle déjà la gorge !


C'vrai c'que tu dis? Sérieusement? Non parce que, ça pue, t'cherches à m'empoisonner c'ça ?!

Hors de question qu'elle porte le goulot de cette bouteille à ses lèvres. Mais comme elle voulait prouver son courage et ne pas se dégonfler devant Louis Marie, parce que ça ressemblerait à une défaite et qu'elle se refuse de perdre face à son oncle, elle versa malgré tout un fond de verre dans l'un de ceux qui se trouvent face à elle.

J'goute, mais c'tout hein.. Ca m'parait louche, ton truc..

Et avant de boire, une main ganté se leva pour grattouiller le haut du crane de Mea, et lui murmurer un...

Si j'm'éffondre, t'le griffe jusqu'à ce qu'il meurt d'saignement, d'accord?

Et enfin, l'alcool est porté à ses lèvres. La gorgée est prise, et aussi petite soit-elle, elle arracha une grimace de dégoût et une quinte de toux à l'enfant, peu habituée à ce genre d'exercice.

Pouah... Dégueu !
Louis_marie
Elise fait la fine-bouche et toi, tu ris comme un enfant trop heureux de voir l'effet de ses conneries. Évidemment, Elise est jeune, manque d'entraînement et s'étouffe de découvrir l'inconnu. Mais ça viendra, elle gagnera en expérience, après tout cette soirée est faite pour ça. Elle a eu le malheur de tomber sur un oncle tel que toi, et, puisque tu t'es persuadé qu'il est de ton devoir de parfaire son éducation, bientôt elle videra des tonneaux en deux temps trois mouvements. Tu es un grand optimiste, LM.

Le rire idiot cesse finalement, lorsque ton attention se fixe à nouveau sur ton activité préférée. Ce concours n'a plus aucun sens - si tant est qu'il en ait un jour eu un -, puisque personne n'est là ni pour l'arbitrer, ni pour compter les points. Tu t'en rendrais sans doute compte, si tu n'en étais pas à ton... dixième verre ? Et ce, sans t'être servi de ton verre plus d'une fois. Chapeau l'artiste. Ton air expert ne t'a pas quitté lorsque tu passes d'une bouteille à l'autre pour goûter à tout. Parfois, lorsque c'est une grimace qui suit la dégustation, la bouteille est gracieusement poussée vers ta nièce. Et parfois, quand tu trouves le breuvage à ton goût, bouteille est reposée tout près de toi, et tu reviens régulièrement t'intéresser à elle pour vérifier que ton premier jugement était le bon. Picoler est le seul domaine dans lequel tu fais preuve d'une rigueur exceptionnelle, assortie de la conviction que la moindre erreur pourrait t'être fatale. On ne badine pas avec l'alcool.

Le souci, c'est qu'il n'y a pas tant de bouteilles que ça. Après tout, vous n'êtes que deux, et même s'il y a fort à parier qu'à deux, vous n'arriverez pas à bout de tout ce qu'il y a sur la table, tu n'as pas prévu d'hydrater un régiment non plus. Autrement dit, le tri qui occupait tes mains et ton esprit est vite achevé. Alors tu te décides à calmer un peu le jeu, sans quoi c'est toi qu'il faudra ramasser à la petite cuillère pendant que tu hurleras qu'on t'a empoisonné. Avachi dans le fauteuil, tes pieds viennent se poser sur un coin libre de la table, et une bouteille est calée sur ton ventre. Celle-là, elle est à toi, et elle sera vide avant que tu ne sois endormi. Et ainsi, dans la position la plus LMienne du monde, tu toises un instant ton vis-à-vis sans mot dire, avant de te souvenir du pourquoi de votre présence ici :


    Bois. Silence. Tu vérifies qu'elle s'exécute, et engloutis toi-même quelques longues gorgées. Tu souris jamais, Elise. Pourquoi tu souris jamais ? T'sais pas faire ? C'est parce que j'te fais peur ?

Leçon numéro 2 : Dieu a créé l'alcool pour adoucir les rapports humains. Quant à savoir si, ce faisant, Il a rendu les adolescentes plus supportables, ça reste à prouver.
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