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[ RP ] Mariage de Kye de Noircastel et d'Elisa Malemort

*honorine*
Eglise de Valence le 15 juin 1464
Mariage de Kye de Noircastel et d'Elisa de Malemort




Le mariage qui allait suivre était en préparation depuis de longues semaines.
Tout avait été prévu pour que cela se fasse dans la belle église de Valence.
En ce jour béni, deux tourtereaux allaient unir leurs destinés et même le temps semblait se réjouir de cela, puisqu'un magnifique soleil brillait et la nature environnante avait vraiment un air de fête.

Une fois devant la magnifique bâtisse religieuse valentinoise, elle s'arrêta devant un court instant et en franchit le parvis.
Ouvrant toutes grandes les lourdes portes, laissant entrer l'air chaud et une douce lumière.
Sans plus attendre,elle alla préparer tout ce dont elle aurait besoin pour la cérémonie et elle fit sonner les cloches.





L'Archevêque se mit ensuite devant l'autel pour attendre les invités et les futurs mariés qui ne tarderaient pas, sans aucun doute à arriver.
_________________
Archevêque de Vienne

Elisa.malemort
    «Il faut s'aimer, et puis
    Il faut se le dire, et puis
    Il faut se l'écrire, et puis
    Il faut se baiser sur la bouche,
    Sur les yeux et ailleurs.»

        Victor Hugo


[ Duché de Clermont en Viennois – Le 15 juin 1465 ]

Le soleil venait tout juste de se lever, la Malemort avait eu du mal à dormir cette nuit. La chaleur en était certainement la cause, mais pas seulement. Aujourd’hui était un grand jour. Un grand jour que beaucoup avait attendu depuis longtemps, avec impatience. Aujourd’hui : Elisa et Kye se marient. Et clairement, c’était plutôt ça, la cause majeure de son insomnie. Est-ce que tout se passerait bien ? Est-ce que sa robe plairait à Kye ? Est-ce qu’il ferait beau ? Est-ce que les invités seraient bien présents ?
Beaucoup de questions dans la tête de la Malemort. Elle avait eu toute la nuit pour pouvoir y répondre. Une par une. Est-ce que tout se passerait bien ? Pourquoi cela se passerait mal ? Ils allaient être ensemble, en famille, entourés de leur proche dans la ville ayant vu leur amour grandir au fil des jours alors oui, la journée se passerait bien. Next ! Est-ce que sa robe plairait à Kye ? Question idiote, bien entendu que sa robe lui plairait, et bien entendu qu’il la trouvera belle, peu importe la tenue, il a toujours su la trouver belle. Ensuite. Est-ce qu’il ferait beau ? On s’en fou non ? Même s’il ne fait pas beau, ils seront tous à l’abri dans la chapelle de Valence et ensuite dans leur terre. Alors qu’importe… En tout cas, il fera chaud, très chaud ! Continuons. Est-ce que les invités seraient bien présents ? Ça c’était une grande question. Elisa savait que ses enfants seraient présents bien entendu, mais le reste de la famille ? Les enfants de Kye ? Lizzie ? Et surtout les quelques amis qu’ils avaient décidé de convier.

Le couple avait décidé de faire de ce mariage quelque chose d’intime. Depuis le début de leur relation, ils ne s’étaient jamais vraiment exposé en public. Leur amour avait toujours su être discret, seulement réel et concret à leurs yeux et réservé aux yeux des autres. Ils étaient ainsi, ils aimaient être ainsi. Alors comment leur mariage aurait pu être différent de leur couple ? Au départ, ils avaient même eu envie de se marier, seuls, avec leur témoin au fond d’une forêt… Mais la chose n’avait pas été possible, alors Kye un jour lui proposa l’église de Valence. Valence, la ville du début de leur romance. L’idée était la bonne. Et quelques semaines plus tard, ils y étaient. Le grand jour était enfin arrivé. Lorsque la Malemort se réveilla, elle se tourna dans le lit pour observer Kye qui dormait encore. Délicatement, elle vint déposer un baiser sur son bras, puis remontant jusqu’à son épaule, son cou, sa joue et finir sur ses lèvres pour le réveiller à son tour.


C’est le grand jour, mon vieux loup…

L’étreinte fut prolongée encore quelques instants. Et finalement, la Malemort se leva. Il était temps de se préparer. Ou en tout cas, elle souhaitait prendre le temps de le faire… Suzanne et Eli étaient présentes avec elle. Le bain était déjà chaud, et la Malemort n’eut qu’à retirer sa chemise de nuit pour s’y plonger. Elle ferma les yeux, se laissant masser pour la chaleur de l’eau sur sa peau. Elle profita de ce moment, et de l’odeur de lavande venir s’immiscer dans ses narines. Elle oublia un instant, un long moment même de ce jour pour profiter simplement de son bain.
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Kye
[ Duché de Clermont en Viennois – Le 15 juin 1465 ]

C'était le grand jour et évidemment, à la veille d'un tel événement, impossible de dormir. Le vieux loup avait tourné dans le lit, retirant les couvertures, frissonnant pour se coller à la Malemort avant de s'éloigner car à nouveau surchauffant. La joie des nuits d'été. Mais tout cela n'était rien en comparaison des questions qu'il se posait à propos du mariage. Il avait invité ses enfants, Koraï n'était pas celle qui allait poser problème, non. Le vrai problème c'était June.
Il n'y était pas encore et il ne savait même pas si le blond allait venir qu'il gâchait déjà, d'une certaine manière la journée. Parce qu'avec June, il faut s'attendre à tout. En effet, il s'est toujours opposé à cette romance et dans la suite logique, il s'opposera à cette union. Les raisons à cela sont assez obscure, il trouve toujours une excuse différente pour justifier ses actes. D'abord c'est parce qu'Elisa est une Malemort, ensuite c'est parce que Kÿe aurait tout simplement tué sa mère selon lui et enfin, parce que c'est une royaliste. Ce dernier est un comble, quand on sait que lui-même, a épousé une royaliste pure souche, veuve d'un Roi qui plus est. Plus royaliste que ça, tu meurs. Kÿe espérait juste que les deux enfants soient là, la soeur ferait en sorte que le frère se tienne à carreau, sans aucun doute.
Mais là n'était pas la seule question quelque peu angoissante. Elisa viendrait-elle au mariage ? L'horreur de rester planter là, sur l'autel, à attendre sans qu'elle n'arrive. La question était quelque peu légitime, c'est que la Malemort avait souvent, très souvent, dit non. D'abord aux fiançailles, mais il faut dire aussi que Kÿe ne lui avait jamais réellement fait une demande sérieuse jusqu'à ce qu'elle accepte. Et puis, les fiançailles avaient été rompu une première fois, puis une seconde fois. Alors pourquoi pas une troisième ? Ne dit-on pas jamais deux sans trois ? Une horreur vous dis-je.

Finalement, le sommeil était venu prendre le Noircastel, quelque peu avant les premières lueurs du soleil et quelques instants plus tard, il était réveillé sous le coup des baisers de sa fiancée. Quand bien même la fatigue était présente, comment ne pas gagner un sourire avec un tel réveille ? Les lèvres de Kÿe s'étirèrent et il profita du dernier baiser en l'enlaçant dans ses bras. Avant qu'elle ne quitte pour se préparer. Cette fois-ci, il ne pouvait pas réclamer cinq minutes de plus. D'ailleurs, il était hors de question de rester au lit jusqu'à pas d'heur et même si c'était possible, l'envie n'y était pas.
Alors, il se leva du lit, observant une Malemort qui plongeait dans son bain avant de quitter la chambre. Parce que dormir dans la même couche la veille du mariage c'est d'accord, mais voir la robe et autres avant l'église, c'est non. Direction donc une autre chambre qui avait été préparé pour qu'il puisse se faire beau pour son mariage. Se faire beau pour son mariage, ça commence d'abord par un bain qui sent bon les fleurs.

Un bain bien chaud, qui serait suivi d'un léger rasage de la barbe. Contour et taillage, histoire d'avoir quelque chose de plus propre que d'habitude. Non pas qu'à l'accoutumé ce soit une broussaille informe, non. Là, il faut que ce soit parfait et absolument soigné.
De même pour les cheveux, quelque petit coup de ciseaux ici et là ne lui ferait pas de mal, il fallait bien l'avouer. Mais pour l'instant c'était l'heure du bain, il se glissa à l'intérieur, jusqu'aux épaules et ferma les yeux quelques instants. Juste assez pour s'endormir.

_________________
Emelyne.alois
[ Duché de Clermont en Viennois – Le 15 juin 1465 ]


___ Quelques bruits de pas, quelques grincements de bois, quelques cliquetis de portes.
Puis le silence à nouveau.
Et la brise du matin, légère, fraîche, musicale, s'engouffra impoliment dans la chambre.

Emelyne restait assise, devant sa coiffeuse, imperturbable. Son peigne encore couvert de poudre d'iris était reposé près d'elle, et son regard fixait un précieux objet qu'elle faisait à peine rouler entre son pouce et son index. Un anneau d'or serti d'un saphir. Après une légère réflexion, elle rangea soigneusement le bijou. Aujourd'hui, elle ne le porterait pas. Aujourd'hui, il devait rester là. Comme un symbole, elle enfouit la petite boîte qui le contenait. Aujourd'hui, ils avançaient.

L'adolescente se leva, fit quelques pas, pieds nus, et se dirigea vers la fenêtre ouverte pour rafraîchir sa chambre et laisser la lumière, déjà bien présente malgré la jeunesse du matin, chasser les ombres de la nuit. Un peu plus loin, on pouvait apercevoir son baquet où flottait quelques fleurs de camomille qui s'entrechoquaient faiblement à la surface de l'eau à température ambiante. La petite brune croisa ses bras sur le rebord et y posa sa joue, se penchant légèrement en avant, vers l'extérieur, profitant de la douceur du matin en se doutant que la journée serait estivale. La brise joua un instant dans ses cheveux démêlés et parfumés, souffla dans la liquette de lin qu'elle avait revêtu après son bain.
En contrebas, elle aperçut un cours d'eau, échappé du lac de Paladru, qui serpentait non loin, étincelait de reflets dorés. On y devinait l'activité ordinaire des oiseaux des berges. Et parmi eux, la jeune Malemort parvint même à repérer un couple de cygnes, dont l'un d'eux transportaient leurs jeunes cygneaux sur le dos, se laissant glisser au gré des courants. Emelyne avait lu quelque part qu'il semblerait que les cygnes vivent en couple, un couple qui pouvait durer plusieurs années, voir pour toutes leurs vies, et qui résistaient même aux migrations. La petite brune eut un sourire. Elle compta. Il y avait, d'après elle, cinq cygneaux avec ce couple de cygnes.

Un frôlement lui fit tourner la tête. Flocon, sa chouette Harfang -qui est un garçon-, venait la voir, après sans doute l'avoir aperçue. Elle lui sourit avec douceur et lui grattouilla gentiment le ventre.

- Toi aussi tu trouveras quelqu'un, va...
... Toi aussi...


___ Emelyne s'était levée aux aurores, comme elle en avait pris l'habitude ces dernières semaines. Elle aimait se réveiller alors que tout était encore silencieux, assoupi, dans la pénombre, que les étoiles et les criquets se taisaient à peine et disparaissaient tour à tour. Cela lui donnait l'impression d'avoir le monde à elle pendant quelques minutes. L'adolescente aimait aussi faire les choses par elle-même. Sans doute par pudeur, avec un corps qui changeait. Sans doute aussi pour savoir de quoi elle était capable, et si elle en était capable, de définir ses limites. Elle s'était baignée longuement dans l'eau non chauffée de son baquet, et se trouvait étrangement calme. Elle aurait pensé qu'elle serait plus nerveuse pour ce jour... Ce jour où sans doute chacun d'eux n'avait cessé de penser depuis plus d'un mois, presque deux. La petite brune avait chassé une goutte d'eau au coin des cils, et avait eut un rire bref. Voilà qu'elle se mettait déjà à être émue alors que rien n'avait débuté !

L'adolescente referma la fenêtre, effleura du bout des doigts Satin, son jeune renard qui sortait d'on ne sait-où -on ne savait jamais d'ailleurs par où il apparaissait-, et qu'elle avait affublé d'un foulard de soie autour du cou. Même s'il ne viendrait pas à l'église, même lui devait être le plus élégant possible. Emelyne vérifia ses cheveux, les noua à la va-vite en une tresse lâche pour ne pas les emmêler, et se recoiffera plus soigneusement plus tard. Elle se glissa dans une robe ordinaire et se chaussa de poulaines avant d'ouvrir la porte de sa chambre.
Se retrouvant dans le couloir, plusieurs choix se posaient à elle... Qui aller voir ? Andreaaa aurait sûrement besoin de son aide pour s'habiller. Pour Emery et Ehmée, elle ne se faisait pas de souci, mais elle passerait sans doute les voir pour vérifier que tout va bien et leur répéter les règles de bonne conduite, ainsi qu'à Eyvin et Louis. Kÿe était dans le camp du marié, et elle ne lui serait sans doute d'aucune aide, ne connaissant les arcanes du grimage et de l'habillage masculin.

Restait Maman... Et Emelyne emprunta le court chemin qui la séparait de la chambre parentale. Elle avait envie de passer un moment avec elle, même petit, seule à seule, en ce jour entre tous. Lorsque les invités seront là, l'adolescente ne le pourra sans doute plus.

- Maman ?... fit-elle prudemment une fois devant la porte, y collant sa tempe et sa main. C'est Emelyne...
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Nerval_de__vandimion
Le 15 juin à Virieu

Il s'en était allé avec Sagamore de Beuil. Son Epouse priant chez les nonnes il avait été convenu qu'ils se rejoignent directement à la cérémonie. Le Poète n'aimait pas voyagé hormis pour visiter ses terres. Ce fut donc avec plaisir qu'il emmena son héritier en sa demeure de Virieu que lui avait offert la future mariée. Car peu importe le reste, ce qui était important c'était ce mariage. Ils échangeaient régulièrement des missives et il savait que cette cérémonie était important pour la Duchesse. Ne serait-ce que pour cela il était hors de question d’être en retard. L'optique était exactement la même pour son épouse. Il avait été flatté lorsqu'Elisa lui avait offert la possibilité d'enfin officialiser sa relation avec Victoire. La fidélité n'était pas un vain mot chez lui. Et lorsqu'il avait réceptionné la missive faisant état de la nouvelle du mariage quelques lignes supplémentaires le toucha profondément. Il ne serait pas un simple invité il avait une mission. Ce genre de mission qui e gravait jusqu'à la mort.

Il attendait donc à Virieu des nouvelles de sa vassale suzeraine future mariée. Victoire devait surement être en route et l'héritier babillait plus que de raison. Il s'était trouvé un arbre qui convenait pour patienter dessous. Mais intérieurement il avait hâte que le messager arrive pour qu'il puisse opérer la demande d'Elisa. Par deux fois elle l'avait touché et il serait irréprochable. Vénérable, il l'accompagnerait là ou elle lui l'avait demandé. Entre eux ce n'était pas simplement des missives mais une amitié et une confiance réciproque.

Il ne restait maintenant plus qu'a attendre.
Aloara..
"Nous suivons tous des chemins différents dans la vie, mais, peu importe où nous allons, nous apportons partout une petite parcelle de l’autre." Tim McGraw

[Sur un nœud, la veille de son arrivée à Lyon...]

Cela faisait bientôt une semaine que la Princesse avait quitté la belle Périgueux pour se rendre en Savoie... Toujours accompagnée du Duc Charmant, du Blond Gentil et du Brun Bienveillant, elle aurait pu faire le tour du monde en se sentant en totale sécurité...
Mais le soleil se couchait et c'est à quelques lieux de Lyon, qu'il décidèrent de s'arrêter pour la nuit... Elle s'éclipsa quelque temps sous sa tente histoire de s'occuper de quelques papiers quand le Brun vint la chercher pour le dîner... Un moment de convivialité même si elle voyait bien qu'entre le Charmant et le Bienveillant c'était parfois orageux, dans le fond, ils étaient tous réunis pour une même cause : Qu'il n'arrive rien à l'Angevine durant son voyage...

Ce fut après le repas, où le Duc et le Blond s'en allèrent se coucher, qu'un pigeon vint interrompre la discussion entre le Brun et la Brune... Un regard sur son voisin, et elle dénoua la missive à sa patte... Nulle besoin de lire la signature qu'elle reconnut sitôt la plume de l'expéditrice... Soudain ses yeux se mirent à pétiller de mille feux et ses pensées se tournèrent vers Sa Musclorette, Sa Mie, Sa Douce...
Combien de temps qu'elles ne s'étaient pas vues et pourtant, elle ne cessait de penser à elle peu importe où elle se trouvait... Une partie de la Malemort ne la quittait jamais... Et c'est presque d'une manière égoïste qu'elle se concentra sur la lecture du pli, en oubliant un instant son Cher Compagnon de route...


Mais c'est Merveilleux !!! Ma Doucette qui se marie !!!
Je le savais que ce jour viendrait !!!


Ce fut en se sentant observée, qu'elle tilta qu'elle n'était pas seule... Joues qui se mirent à rosir, elle s'excusa auprès du Brun et lui lu la missive, lui expliquant ensuite qu'elle ne pouvait manquer un tel évènement d'autant plus que Valence n'était qu'à une journée de cavalcade et qu'elle y serait à temps pour le mariage... Au début, elle dit au Bienveillant qu'elle s'y rendrait seule, les laissant à Lyon le temps de la cérémonie mais celui-ci ne semblait pas du tout d'accord de la laisser partir seule, surtout avec les brigands qui trainaient sur les routes... Après une courte réflexion, elle le désigna comme Cavalier ! Après tout, il n'avait qu'à se taire et la laisser partir, désormais il n'avait plus le choix, impossible de faire marche arrière et puis dans le fond, aller à une telle cérémonie seule... Le problème était résolu...

L'heure était venue d'aller se reposer, il était hors de question que de vilaines cernes marquent son visage... Souhaitant la bonne nuit au Bienveillant, elle fila, missive à la main, large sourire sur les lèvres, avec pour seule hâte... La revoir...

[La veille... Lyon puis Valence....]

Au petit matin, ils arrivèrent tous les quatre à Lyon... Elle laissa les Blonds dans une Auberge et s'en alla faire les boutiques de la ville afin d'y trouver deux toilettes digne de l'évènement... La sienne fut vite trouvée mais celle du brun... C'est qu'il était compliqué le bougre et n'avait guère l'habitude de porter ce genre de vêtements... Mais après une bonne demie heure d'essayage la tenue en harmonie avec sa robe fut trouvée et tous deux prirent route pour Valence...

Après une longue et interminable journée de carrosse, ils arrivèrent dans une Auberge où deux chambres furent prises et où chacun put se reposer avant le Jour J... Ce fut ravie de pouvoir lui faire cette surprise, que la Princesse s'endormit...


[Jour J... Union d'une Malemort et d'un Sidjéno... Enfin...]

Elle s'était réveillée à l'aube... Et si elle mourrait d'envie de sauter du lit et de se préparer pour l'évènement, son cœur lui, se comprima fort dans sa poitrine... A cet instant, de nombreux souvenirs se bousculèrent dans sa tête repensant à son propre mariage qui fut davantage un mariage de solitude et de tristesse que d'amour et de joie... Il lui manquait, à ne pas en douter... Un long soupire se fit entendre et elle sortit du lit pour se préparer... Après deux bonnes heures, le bain était fait, la robe et les escarpins enfilés, les cheveux soigneusement coiffés et le visage légèrement maquillé mettant en valeur ses traits, estompant le quelque peu de fatigue qui aurait pu se lire sous ses yeux...

Enfin prête, elle sortit de sa chambre et s'en alla chercher son Cavalier... Frappant doucement à la porte, elle fit entendre :


Etes-vous prêt ? Nous ne devons pas être en retard...

Elle se l'était interdit... Elle espérait ne pas avoir à se disputer avec le Brun pas encore prêt, sinon pour sûr elle l'abandonnerait à Valence et rentrerait seule à Lyon au risque de mourir en route, mais tant pis, il culpabiliserait toute sa vie !

Okaji



[ Troyes quelques lunes avant le jour J]



    Le déménagement prenait fin, son ancienne demeure familiale allait de nouveau être habitée, à l'inverse d'une demeure non loin qui devait surement tomber à l'abandon à force...
    Il était en train de travailler dans son bureau quand un de ses gens le sorti de ses songes, lettre à la main. Un sourire s'illumina sur le visage du seigneur et l'ordre de préparer le voyage avait été donné. Il laissa le reste du déménagement ainsi que les travaux à faire à ses gens qui restaient, et prit la route quand le soleil fut au zénith. Un long voyage jusqu'à Valence où il garda la précieuse invitation qu'il lut de temps en temps pour passer le temps. Il était seul lors du trajet.

    Valence pointa le bout de son nez, lui qui ne connaissait nullement cette province. Le vent claquant contre son dos le força à enfiler une de ses vestes, se demandant comment pouvait-on vivre dans une province avec autant de vent à glacer le sang. Il était arrivé un jour avant finalement, le 14 juin. Aussi, il prit le temps de trouver une auberge non loin de la cathédrale sur les bords du Rhône pour ne pas déranger sa cousine qui devait être fort occupée. Choix qu'il maudit très vite à cause de la température de cette nuit.

    Okagi se réveilla aux aurores le lendemain, prêt pour rejoindre sa cousine et prendre part à cette merveilleuse cérémonie à en devenir. Il avait fait peu de mariages dans sa vie, mais ceux de sa famille étaient ceux dont il en gardait le plus de souvenirs, dont celui de la mère d'Elisa qui changea la vie d'Oka en le faisant devenir cousin d'une famille royale.

    Okaji alla par la suite sur le parvis de l'église, cherchant un petit coin d'ombre, loin de cette fournaise due au soleil et se mit à attendre la suite du mariage, un sourire impossible à défaire, sur son visage.




Victoire de Vandimion, incarné par Elisa.malemort
        "Les grandes eaux ne peuvent éteindre l'amour,
        Et les fleuves ne le submergeraient pas"

        Cantique des cantiques chapitre 8


Il est dit que se marier en mai ne porte pas fortune.
Par contre en juin tout le monde semble se donner le mot et cette fois encore il leur faudrait parcourir le trajet Lyonnais-Dauphiné Touraine à bord d'un carrosse dernière génération, comprenez par là, doté d'un turbo pour ne rien manquer des cérémonies auxquelles ils étaient invités.
Si les semaines de recueillement avaient été rassérénantes  pour Victoire, le retour à la vie s'annonçait plutôt trépident. En quittant le couvent toutes affaires cessantes il lui faudrait rejoindre Valence où son époux et leur fils étaient déjà sur place pour le mariage tant attendu d'Elisa et Kye. Le cocher qui serait vraisemblablement gratifié d'une médaille et des félicitations du jury, évita brigands et nids de poules et c'est les malles toujours bien en place dans les voitures que le convoi arriva enfin aux portes de la capitale.

Entre ses ablutions et quelques essayages, Victoire s'accorda quelques heures de repos avant que le number one des cochers ne la transporte à Valence. Or comme elle pensait avoir encore quelques heures devant elle, elle ordonna que l'on s'arrête aux abords d'un verger dans lequel elle flâna longuement pour choisir la plus ronde et la plus belle des pêches. Prenant le temps de profiter de la douceur et la quiétude des lieux, le temps passa.....Il passa si vite qu'ils prirent du retard et la médaille du cocher lui fut in petto retirée avant même de lui être décernée.
Enfin, la voiture s'arrêta sur le parvis que le pied de Victoire foula sous un soleil de plomb. Avisant un coin d'ombre elle s'approcha d'Okagi qu'elle salua non sans guetter l'arrivée de son époux et de leur fils.
Shahdi.
[La veille]

Le brun s’était résigné à accompagner la Princesse. Suite à son refus de la laisser partir seule sur la route jusqu’à Valence, elle lui avait fait la demande, voir même l’obligation de la suivre à la cérémonie. Après tout il s’était proposé de lui même, indirectement.

C’est au matin que le groupe arriva à Lyon. Ce n’est qu’une fois les deux blonds laissés à l’auberge qu'Aloara l’amena en sa compagnie afin d’acheter des tenues plus présentables. Peu habitué à porter des vêtements élégants, ce fut un moment bien difficile pour le brun. Ce n’est qu’après une demie heure interminable que l’Angevine lui trouva une toilette à porter. Il lui faudra lui faire confiance, elle était certainement plus habituée que lui à des cérémonies.

Une fois leurs emplettes terminées, le duo prit la route pour Valence, à bord d’un carrosse, lui qui n’avait voyagé qu’en cheval, voir même qu’à pied, fut secoué le temps d’une journée interminable. Le véhicule finit par s’arrêter devant une auberge et c’est avec un soupire de soulagement qu’il sortit et posa le pied dehors.

Ils se quittèrent et allèrent chacun se reposer dans leur chambre respective avant le jour J.



[Valence le jour J du mariage]

Le Brun s’était levé tôt, juste avant l’aube afin de se préparer. Un bain rapide pour effacer les traces du voyage, puis il jeta un œil à la tenue que la Princesse lui avait choisi lors de leurs passage à Lyon.

Il enfila la toilette, quelque peu inconfortable à son goût mais il n’en dira rien. Aujourd’hui il fera l’effort de se tenir le mieux possible. Le brun eût à peine terminé de se préparer qu’une voix familière lui parvint depuis l’autre coté de la porte.

En l’entendant il sentit l’inquiétude et lui ouvrit aussitôt la porte et, après l’avoir observé dans sa magnifique tenue, lui répondit :


Je le suis, nous pouvons y aller. Et je me dois d’ajouter que cette robe vous va à ravir.

Le brun lui tendit le bras afin de l’accompagner.
Kye
Toc toc toc.

On frappe à la porte de la chambre. Forcément ça le réveille, Kÿe est toujours dans le bain. La voix d'Eli s'élève de derrière la porte.


- Vous êtes prêt ?

Evidemment qu'il n'est pas prêt, quelle question.

- Euh...oui...oui, oui. Je suis prêt, j'arrive dans cinq minutes.


Dit-il en se relevant et en essayant de sortir du bain. La poignet se tourne et la vieille rentre dans la chambre. Son visage ne cache aucune surprise, évidemment qu'elle s'attendait à le trouver dans cet état. En réalité, voir le Noircastel déjà prêt à partir aurait tenu du miracle, mais apparemment les miracles ce n'était pas pour aujourd'hui. Kÿe marmonne, de la voir entrer et puis Eli reprend.

- Elisa est presque prête et vous, toujours pas. Vous devriez avoir honte. Allez mon petit, séchez-vous, on va s'occuper de tout ça maintenant.

Dit-elle en s'approchant de lui, regardant la barbe. En effet, il y avait du boulot pour faire quelque chose de bien propre.
Les coups de ciseaux fusent, pendant que Kÿe enfile le bas de sa tenue. Pendant ce temps il pose des questions à Eli.


- Elle est comment ?

- Vous verrez.

- Allez dis-moi...!

- Non.

- Grumpf.


Kÿe n'a toujours pas la tenue d'Elisa. Il n'en connait même pas la couleur, ni la forme de la tenue. Il ne sait absolument rien et imaginer une tenue pour la Malemort serait bien trop compliqué, tant de possibilité. Assurément qu'elle était magnifique, sur ça Kÿe n'avait aucun doute. Barbe taillée et cheveux légèrement coupés, c'était maintenant le moment d'enfiler le reste de la tenue. Eli donna quelques coups de main à la fin sur les épaules de Kÿe, dans son dos et sur les cuisses afin de tendre le tissu et de retirer quelques poussières ici et là. Et puis elle le regarda dans le miroir, avec lui.


- Alors ?

- Tu es très beau.

- Ça va lui plaire ?

- Bien-sûr.


Le Noircastel prit une grande inspiration, puis se tourna vers Eli. Le moment était venu pour lui de se rendre à l'église rejoindre ceux déjà présent et d'attendre l'arrivée de sa promise, pour Eli il fallait maintenant retourner auprès d'Elisa pour l'aider à terminer de se préparer. La vieille lâcha un léger sourire au vieux loup. Depuis 9 ans maintenant, elle n'était plus mis à l'écart dans sa vie, d'une certaine manière, elle revivait auprès de cette nouvelle famille. Ainsi, elle avait pu s'occuper pour la première fois d'enfants et surtout d'enfants de Kÿe et la, pour la première fois, elle allait assister à son mariage. Un bonheur pour elle, il va s'en dire.
Kÿe la prit légèrement dans ses bras pour la remercier de tout ça et puis lâcha :


- Allez, c'est l'heure.

Eli acquiesça de la tête et se détacha de lui. Le Noircastel sorti de la chambre et ne pu s'empêcher de lancer un regard en direction de la porte de sa chambre. Malheureusement, celle-ci était fermée et donc impossible d’entrapercevoir Elisa. Pas grave, il la verra bientôt.

Direction maintenant l'église de Valence où tout allait avoir lieu. Pendant le trajet le stress s'intensifia. Il espérait que tout se passerait bien. Mais de toute façon, pourquoi quelque chose se passerait-il mal ? Ils allaient être entourés par leurs amis et de la famille. Que des personnes qui attendaient ce mariage depuis bien plus longtemps qu'eux. Alors pourquoi est-ce que ça se passerait mal ?
Une fois devant le parvis de l'église, il ouvrit la porte de sa voiture et en sorti doucement. Il rajusta sa cape, défroissa légèrement la tenue au niveau des cuisses. La tenue était de bleu et blanc, avec quelques dorures sur le torse. Quelque chose d'assez chic, quand même fallait bien l'avouer.
Il s'approcha de ceux déjà présent pour les saluer :


- Bonjour Okagi, bonjour Victoire. Un plaisir de vous voir tous les deux ici en ce jour.

[i]Le soleil était déjà haut dans le ciel. C'était un soleil d'été bien chaud, que Kÿe détestait. Il avait les yeux très clairs et donc le moindre rayon lumineux un peu trop fort l'obligeait à plisser le regard -ce qui travaillait les rides aux coins des yeux, forcément- heureusement, il y avait un léger vent qui rafraîchissait un peu l'atmosphère et ce n'était pas de trop. Mais bon, forcément le vent faisait légèrement voler les cheveux du Noircastel et résultat, il avait des airs de beau gris ténébreux non ?
_________________
Elisa.malemort
[ Duché de Clermont en Viennois - Chambre d’Elisa ]


La tempe et la main posées contre la porte close de la chambre parentale, l’adolescente sourit légèrement et s’annonça.

- Maman ?... C’est Emelyne.

Silencieuse, dans son bain, la Malemort mère profitait de ce moment de paix dans l’eau parfumée. Car, dans quelques heures, l'effervescence serait à son maximum. Et dans quelques minutes certainement, elle recommencerait à paniquer. Elisa avait entendu Kye partir, quitter la chambre, comme cela avait été convenu. Car si oui ils avaient dormi ensemble durant la nuit précédent le mariage, il ne fallait pas non plus abuser… Ils avaient tous les deux décidé de ne voir leurs tenues respectives qu’à leur arrivée à l’église, ils voulaient garder un peu de magie pour ce mariage… Un peu de surprise. Alors quoi de mieux que de se découvrir comme pour la première fois dans ce lieu saint ? Hum... Quoique… Il ne vaut mieux pas que cela soit comme la première fois, non vraiment... Disons comme… Hum… La septième ou le huitième fois. Oui voilà, ça sera… mieux.
Au bout d’un moment, la Malemort reconnu la voix de sa fille aînée à travers la porte. Elle esquissa un sourire puis se leva de son bain pour s’enrouler dans une grande serviette afin de se sécher.


- Oui ma douce, entre !

La Malemort adolescente sourit davantage, et ouvrit délicatement la porte à l’invitation. Juste à peine, juste un espace suffisant pour s’y glisser. Et afin de s’assurer un peu plus qu’aucun regard ne puisse attraper un secret de préparation de la promise du jour, même par inadvertance, elle referma aussitôt le battant derrière elle, sans bruit, s’y appuyant de dos, mains croisées derrière elle sur la poignée. Elle resta un petit instant ainsi, juste le temps de balayer la chambre du regard et de repérer où Maman s’y trouvait. Un doux parfum agréable flottait dans l’air et la ravissait.
Emelyne se sentait particulièrement volontaire aujourd’hui. Elle n’avait pas vraiment de souvenirs des deux précédents mariages de Maman -et pour cause, pour le premier elle n’était pas née, et pour le deuxième, elle était toute loupiote-, à part les histoires qu’elle entendait parfois lorsque les grands se remémoraient certains moments passés. Mais pour celui-ci, elle comptait bien vivre l’évènement pleinement, et recueillir et graver le plus de choses possibles dans sa mémoire. Et puis, elle était en âge d’aider à présent, et elle espérait être le plus utile possible. Comme s’occuper de ses frères et soeur et à propos de certains points logistiques, afin que Maman et Kÿe puissent profiter simplement de ce jour, sans avoir à se soucier de quoi que ce soit.


- Hum, je ne te dérange pas, ma Maman ? Préférerais-tu que je repasse ?
- Pas du tout ! Tu arrives juste au bon moment, j’ai fini mon bain. Et tu pourrais ainsi m’aider à me préparer… Si cela te dit ?

La Malemort s’approcha alors de sa fille pour venir l’attraper dans ses bras et la serrer tout doucement contre elle. Son nez se nicha dans les cheveux noirs si représentatifs des Malemort. Elle respira le doux parfum de sa fille, fermant un instant les yeux tandis que son étreinte se faisait plus pressante contre son corps. Elle appréciait plus que de raison la présence de sa fille à ses côtés ce matin. Non pas qu’elle était seule, mais Elisa avait à coeur de prendre en compte l’avis et les sentiments de sa fille, tout comme elle adorait partager des instants avec elle. La journée serait certainement animée, voir même très animée, mais ce matin, elle souhaitait s’offrir un moment juste pour toutes les deux.

En guise de salut, l’adolescente adressa un sourire et un signe de tête à Eli et Suzanne, avant de pousser un petit piaillement joyeux lorsque Maman vint la prendre contre elle. Fermant les yeux et savourant son contact, celui de sa peau fraîche et encore humide, de ses bras qui se resserrait encore un peu plus autour d’elle, reconnaissant instantanément ce parfum qu’elle aimait tant, Emelyne souriait, ravie, et profitait de ce câlin sans bouger, de ce moment avec elle et qu’elle n’aura sans doute plus l’occasion d’avoir au cours de cette journée.
De temps en temps, la jeune Malemort s’entraînait en secret. Elle prenait un air grave et ferme, et répétait cette phrase étudiée : “non, Maman, je suis grande à présent”, pour exprimer le refus de se faire câliner devant tout le monde comme une enfant. Mais au final, elle oubliait toujours et était toujours la première à fondre dans les bras de sa mère, et à s’y faire toute petite. Elle adorait quand Maman l’attrapait pour la serrer contre elle, elle adorait quand Maman respirait ses cheveux, elle adorait ses bisous et lui en faire. Elle adorait Maman, tout simplement. Et pensait dans le secret de son coeur “Juste cette fois encore…” -du moins jusqu’à la prochaine fois-.
Et ce matin, elle savourait encore plus cette étreinte affectueuse, comme pour lui exprimer son bonheur d’être avec elle en ce jour, et la faire sentir qu’elle était bien à ses côtés.


- Oui, bien sûr ! répondit-elle enfin, lorsque le câlin prit fin, et avant de lui biser la joue. Dis-moi par quoi nous commençons.

Emelyne se réjouissait de pouvoir aider sa mère à se préparer. Elle espérait bien lui être utile en ce jour, et Maman n’avait pas tardé à lui en donner l’occasion. Elle ressentit même une certaine fierté à participer, pour une fois, à ce qui se cachait en secret dans la chambre de la mariée et qui n’était révélée qu’à peu d’élues.

Soudain, l’adolescente reconnut un signe, et étrécit les yeux avec un étrange sourire.


- Je crois, d’ailleurs, qu’un renfort de poids vient d’arriver…

C’était la première fois qu’elle quittait la maisonnée un peu plus longtemps que pour le temps d’aller faire quelques courses au marché, cela lui faisait un drôle de pincement au ventre. Elle avait laisser derrière époux et enfants afin de voyager plus rapidement.
Elle avait reçu une missive de sa jeune soeur lui annonçant le mariage, et ces deux dernières avaient convenu de garder le secret jusqu'à l'arrivée de la crapule. Heureusement, elle se souvenait des endroits plus discrets du château, ce qui lui avait donné la chance d’atteindre les écuries afin de laisser le transporteur se reposer.

Une petite mise au point sur le chignon ainsi que sur les plis que ses vêtements s’était improvisé, et voilà, maintenant elle était présentable. La main sur son ventre bien arrondi, elle entrait dans les entrailles de ce château accrochant un petit sourire malicieux tout en gardant l’oreille tendue. Elle cherchait des voix, celle de sa mère et de sa petite soeur. Un court moment avant de trouver ce dont elle cherchait, se dirigeant ainsi vers ces dernières.
Un pas léger elle regardait ici et là, croisant du regard le personnel engagé. La brune leur offrait un sourire à ceux qu’elle reconnaissait malgré les cheveux d’une époque autre que celle qu’elle avait connue jadis. Elle arrivait enfin près d’elles tout en restant discrète, ne voulant pas briser l’étreinte maternelle. Quelques secondes et elle annonçait maintenant sa présence à la façon Lizzie.


- Il paraît qu’une certaine Dame qui sent bon la cerise se marie aujourd’hui.

Tout en regardant vers sa mère, elle lança un clin d’oeil vers sa petite soeur avant d’aller les serrer toutes deux fortement contre elle. Du moins jusqu'où son ventre lui permettait de le faire.

Il y a des moments dans la vie, où l’on s’attend à beaucoup de choses… Et pourtant, cela nous arrive encore d’être bien loin de la vérité. A des dizaines de milliers de kilomètres même, d’imaginer ce qu’il va se passer. C’est exactement ce qu’il était entrain d’arriver à Elisa. Depuis le début, elle se doutait que cette journée ne serait pas comme les autres… Après tout c’est normal, elle allait tout de même épouser Kye… Alors forcément que cela serait une journée à rebondissements… Mais là… Là, c’était tout simplement devenu un feu d’artifice dans le coeur de la future mariée. Lorsqu’elle avait entendu du bruit, son regard noir s’était tourné vers la porte. Il lui avait fallu plusieurs secondes pour réaliser. Et lorsque la voix raisonna dans la pièce, elle fit écho dans le coeur d’une mère. Et le bouquet final explosa lorsque l’étreinte passa de deux à trois.

- Lizzie ? Oh Lizzie ! Ma fille.

La Duchesse resserra un peu plus son étreinte autour de ses deux filles. Son coeur tambourinait si fort contre sa poitrine que n’importe qui aurait pu le sentir. Oh oui vraiment, elle s’était imaginé beaucoup de choses… Mais certainement pas à la venue de sa plus grande fille pour ce jour si particulier. Les lèvres de la Mère viennent alors se poser sur le front de sa grande fille. Reculant d’un pas, ses deux mains tenaient réciproquement l’une des mains de ses deux filles. Elle ne voulait lâcher aucune des deux. Elle observa alors un instant de haut en bas Lizzie. Nul doute qu’elle n’aurait pas pu le cacher.

- Mais en plus tu n’es pas venue seule je vois ! Je vais être de nouveau grand-mère. Je crois que ce jour n’aurais pas pu être plus parfait.

Et la Malemort vint à nouveau les serrer toutes les deux contre elle. Heureuse, oh ça oui elle l’était. Comment ne pas l’être d’ailleurs ? Sa grande fille avait fait route jusqu’en Lyonnais pour être avec le reste de la famille durant cette belle journée. Et sa deuxième fille lui avait fait la plus belle surprise qui soit. Mais il fallait retenir ses larmes. Oh ça oui, ça n’était pas un exercice facile, mais il le fallait.
Eli s’approcha alors du trio familiale pour leur rappeler qu’il était l’heure de s’habiller si elles ne voulaient pas être en retard. La Malemort hocha la tête et le ballet commença.


- Parfait parfait. Faisons cela toutes ensembles.

Emelyne essuya discrètement ses yeux avec ses paumes en souriant, et acquiesça aux paroles de Maman.
Ce n’était certes pas le moment de pleurer, et elle faisait son possible pour ne pas donner du rouge à leurs yeux par des larmes communicatives, mais l’adolescente avait été si touchée par l’émotion palpable de sa mère à la surprise que sa grande soeur et elle lui avaient réservé. Cela n’avait pas été facile de préserver le secret, et parfois elle se demandait si ce moment arriverait pour de vrai. Pas qu’elle doutait que sa grande soeur ne vienne, non, elle lui avait donné sa parole et elle savait qu’elle pouvait y compter sans la moindre once de doute. Mais la jeune Malemort avait attendu, et attendu si longtemps ce moment, elle avait rêvé de cet instant chaque jour depuis celui où elle avait écrit à Lizzie pour l’informer du mariage, et surtout depuis celui où sa grande soeur lui avait répondu positivement et lui avait demandé de garder le secret de sa venue.
La force du moment la submergea, bien plus qu’elle ne l’avait espérée, et couplée à la joie de revoir enfin Lizzie après tant de temps, l’autre surprise de la voir attendre un bel évènement, et aussi à l’effervescence de cette journée si particulière… C’en était trop pour Emelyne, qui se reprit néanmoins bien vite après avoir savouré les étreintes, et surtout aux paroles de Maman, parée à être parée.
Un autre bonheur en soi que de l’aider à s’apprêter pour son mariage, maintenant qu’elle était assez grande pour l’aider. Et cela allait lui demander toute son attention si elle voulait le faire le mieux possible. Elle se laisserait aller plus tard à l’émotion.
Elle se mit en retrait, laissant Eli et Lizzie aux commandes naturellement, écoutant ce qu’elles avaient à faire et leurs conseils, échangeant des sourires et des rires avec elles, virevoltant toutes quatre autour de la future mariée pour oeuvrer à son pomponement dans un tourbillon délicat d’accessoires, de tissus, et de gestes savamment féminins.


La crapule avait bien vieillit, mais n’avait pas perdu ce petit côté qu’elle avait toujours eu. Bien qu’avec les années elle s’était adoucie et sans doute assagit également .Voir sa mère et sa petite soeur avec autant d’émotions la rendait plus que sensible. Sans doute l’effet avancé de sa grossesse. Une larme perlait sur sa joue avant de disparaître dans le cou de la future maman. Elle était touchée de voir le moment comme il était, sans artifice, simplement des femmes unies autour d’un noyau d’affection inconditionnel. Sa mère était toujours aussi ravissante, une femme avec une beauté autant intérieur qu’extérieur. Elle comprenait maintenant pourquoi son père l’avait épousée quelques années auparavant. Et sa petite soeur, que dire de plus sinon qu’elle était aussi belle que sa mère, sans doute aussi forte également. Elle était vraiment fière de voir ce petit bout de femme qu’était devenue Emelyne. Comment rester de marbre quand une petite fleur du nom d’Emelyne écrit une lettre en voulant que la grande soeur soit présente et que ce soit en secret ? Tout simplement impossible. Elle se voyait encore à l'âge de sa soeur quand elle se prenait la tête pour un rien avec Kye sous prétexte qu’il avait volé la place de son père. Pourtant il n’en était rien. Kye avait été la pour sa mère dans les temps difficiles et il y était encore. Sa gorge se serrait en y pensant, elle devrait y présenter des excuses mais… valait mieux pour le moment ne pas y penser et aider la matriarche a se préparer. Après une accolade, elle essuyait ses larmes discrètement du revers de la main en cherchant la tenue de la future mariée.

Ses yeux se posaient sur la robe qui était plus que splendide. Les nuances de bleu allait tout simplement à merveille avec le doré qui ornait les ourlets de la cape. Malgré l’importance du moment le trio avait du plaisir. Le côté sérieux n’avait pas trop sa place pendant la préparation. Des éclats de rire pour un petit rien rendaient l’instant magique, mais malgré tout Elisa arrivait à prendre le dessus pour faire avancer les choses. Heureusement, autrement le temps aurait filé sans que la mariée n’ai enfilée sa belle robe. Quelques retouches dans les mèches de cheveux pendant qu’Emelyne s’occupait de la tenue. Après un moment Elisa était ravissante comme jamais. Un regard sur sa mère un petit sourire avant de dire :


- On dirait un ange descendu directement du ciel. Comme tu es belle maman! n’est-ce pas qu’elle est magnifique Emelyne?

L’adolescente souffla et se détendit enfin lorsque tout fut achevé. Pour un peu, elle était presque déçue que l’habillement fût déjà fini, elle aurait voulu que cette séance durât encore et encore. Elle observa le résultat et opina vivement en se pinçant les lèvres aux dires de Lizzie. La voix ne lui venait pas tout de suite pour dire à quel point Maman était belle ainsi, concentrant déjà ses efforts pour barrer le passage aux larmes qui menaçaient à nouveau. Maman était sublime... Son beau visage et ses formes magnifiaient la tenue qui, en retour, lui offraient une prestance peu commune. Pour sûr, elle imaginait avec un grand sourire un Kÿe tout intimidé comme un tout jeune homme bafouillant, en la découvrant à l’église.
Emelyne effleura affectueusement, du bout des doigt, la joue maternelle, et souffla à peine pour répondre à sa soeur :


- Oui, magnifique… Une belle étoile…
- Va falloir se faire jolie a notre tours mais jamais aussi belle que maman !!

Un sourire suivit d’un clin d’oeil vers sa petite soeur la crapule allait aussi se préparer pour ne pas être en retard.

La petite brune offrit un sourire à Lizzie. Elle était véritablement heureuse qu’elle soit là, et avait encore du mal à le réaliser. A ses yeux, elle n’avait pas changé, et elle était ravie de voir que leurs complicités à toutes les trois étaient toujours intactes malgré le temps et la distance. L’adolescente acquiesça rapidement lorsque la Joncheray suggéra plaisamment qu’il était temps qu’elles aussi se préparent, souriant à son clin d’oeil.

- Oui, allons-y. Ton ancienne chambre t’attend, Lizzie, j’avais demandé à ce qu’elle soit apprêtée pour t’accueillir. Et laissons Maman savourer ses derniers instants de célibat, plaisanta-t-elle dans un élan espiègle, avant d’ajouter plus bas, la main en paravent, mais suffisamment fort sur un ton mutin pour être entendue et embêter un peu sa mère, Et oui, ne nous faisons pas aussi belles qu’elle. Ne tentons pas l’impossible, et ne lui faisons pas de l’ombre aujourd’hui.
A tantôt, Maman !

Petit bisou à Maman, petit clin d’oeil à Lizzie qui montrait déjà le chemin, petit sourire à Eli et Suzanne, et fuite en avant.
Elle aurait voulu rester plus longtemps, mais il est vrai que le temps leur manquait. Et elles pourront toujours le rattraper plus tard.


Les deux chipies finirent par s’en aller. Suzanne en fit de même afin de finir de préparer les enfants les plus petits. La Malemort se retrouva alors seule, debout devant le miroir lorsqu’elle sentit la main de Eli venir se déposer sur son épaule. Elle tourna la tête pour la regarder. C’est à ce moment précis, que la Malemort n’eut plus le courage de retenir ses larmes, et les perles salées se mirent à glisser le long de ses joues. Bien entendu, il ne fallut pas bien longtemps à Eli pour venir essuyer les larmes et d’une douce voix la rasssurer. A dire vrai, Elisa n’avait pas peur non, elle était tout simplement heureuse. La Duchesse venait de passer un moment ravissant auprès de ses deux plus grandes filles et bientôt, elle irait rejoindre l’homme présent dans sa vie depuis de très longues années désormais pour devenir sa femme. Alors aujourd’hui, non, elle ne se disait pas que cela était une erreur de l’épouser, bien au contraire. Tous les doutes qu’elle avait pu avoir durant ces années s’étaient tout à coup envolés. Elle se sentait libre et forte pour pouvoir l’épouser.

Après une dernière étreinte avec Eli, il était temps désormais pour elle, de rejoindre le salon du domaine. Virieu n’était pas si loin, son Suzerain Vassal avait été prévenu. Il n’y avait plus qu’à désormais ! Une grande inspiration, et voilà donc la future mariée qui sort de sa chambre, pour descendre les escaliers et rejoindre le salon principal sous le regard des gens travaillant pour la famille.




[RP écrit à 6 mains.
En vert d’eau les paroles d’Emelyne
En indigo les paroles de Lizzie
En bleu foncé les paroles d’Elisa. ]

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Nerval_de__vandimion
Il regardait Sagamore jouer et venir regulièrement se faire essuyer les mains. Cela faisait sourire Nerval mais ferait sûrement maugréer Victoire. Il aimait le regarder grandir son Héritier celui qui un jour prendrait sa place sur son trône et sous ses arbres. Bien qu'il n'était pas question de venir faire de l'engrais de suite il aimait penser à ce qu'il laisserait à son fils. Mais la vieillesse n'était pas encore de mise pour le Palatin bien qu'il aimait se prénommer le vieux.

La quiétude était là et elle ne fut troublée que par un page venant lui apporter ce qu'il demandait : l'ordre de sa Vassale Suzeraine future mariée de le rejoindre en ses terres de Clermont en Viennois. Le temps de récupérer Sagamore sous le bras, de passer devant un miroir pour vérifier les tenues et la parfaite adéquation entre celles du Père et du fils, les voila dans le carrosse en direction d'Elisa. Tout comme lui, son fils aimait à regarder le paysage qui défilait. Les questions, peu compréhensibles à cause de son âge , fusaient, Nerval tentait d'y répondre comme il le pouvait. Le temps de penser à son épouse qui devait être arrivée maintenant et dans une magnifique robe qui plus est, le château de Clermont se présentait à eux.

Le cocher fit ouvrir la grille et lorsque le carrosse s’arrêta devant la grande porte Sagamore sortit fougueusement et manqua la marche. Seul le réflexe de son père pour le rattraper par la manche le sauva des pleurs. Le petit n'en n'avait cure et fut simplement déçu en ne voyant aucun animal pour jouer avec. Nerval s'accroupit devant lui pour lui expliquer une nouvelle fois la raison, le temps de remettre bien correctement les tenues et ils étaient conduits dans le grand salon où la mariée les attendait. Elle était belle sa vassale, belle car amoureuse, belle car elle allait se marier. Une inclinaison pour la saluer, imité par le jeune garçon avant de s'approcher d'Elisa. Il n'osa pas l'étreinte amicale de peur de bouger un fil de sa robe.


Vous êtes radieuse ma vassale, vous êtes magnifique ma suzeraine, vous êtes heureuse future mariée.

Sagamore acquiesça dans un mouvement de tête exagéré bien qu'il ne comprenait sans doute pas tout. Nerval était heureux de revoir enfin son amie, et il assumerait son rôle de la mener devant l'autel et savait l'importance de ce geste.

Votre destinée est devant vous Elisa et votre demande m'a touché, je serais à la hauteur de ce que vous attendez de moi.
Elisa.malemort
[ Duché de Clermont en Viennois - Salon ]


Elle avait attendu, une minute ou bien une éternité ? Sûrement les deux. Car chaque seconde était aussi longue qu’une décennie, en tout cas c’est ce qu’elle ressentait. Alors elle s’était mise à marcher dans ce salon définitivement trop petit pour contenir son impatience. Elle aurait voulu courir mais même le jardin n’aurait pas suffit. Elle aurait pu nager, mais aucune mer n’aurait été assez grande, si elle avait su nager… Alors, elle continuait de tourner en rond, se promettant qu’elle fera agrandir ce maudit salon bien trop petit, se torturant les doigts pour les étirer les uns après les autres. Lorsque la grande entrée se fit enfin. Son Suzerain vassal était là, et loin d’être seul.

Voyant le père et le fils entrer, la Malemort laissa alors s’envoler pour quelques instants son impatience qui ne faisait pourtant que grandir jusque là. Elle se mit à sourire à l’un puis à l’autre. S’avançant a son tour jusqu’à eux.


Je n’ai jamais eu aucun doute sur votre capacité à accomplir cette tâche. Vous êtes un homme important dans ma vie, Nerval. Vous avez également, par l’intermédiaire de votre épouse, permis que ce jour arrive. Alors quelle plus belle symbolique que vous et moi en ce jour ? Je vous remercie encore d’avoir accepté.

Elle aurait voulu s’étreindre dans ses bras. Mais en cet instant, si elle le faisait, alors ses yeux se seraient certainement embrumés pour finalement se mettre à rougir à l’arrivée des perles salées. Alors, la future mariée préféra se retenir. Elle préféra garder cet instant, cet étreinte pour plus tard, pour Le moment, où il devra lui donner la force quand ses jambes ne voudront plus avancer, si cela arrive.

J’ai cru vous avoir attendu un siècle au moins. J’espère que le temps n’aura pas fait de marque sur mon visage.

Finissant sa phrase, elle se mit à rire. Oui, elle avait besoin de se détendre.

Êtes-vous prêts à y aller tous les deux ?

La Duchesse posa tour à tour son regard noir sur le fils puis sur le père. Attendant leur réponse. La voiture était déjà prête devant la porte, cette voiture qui les mènerait jusqu’à la petite église de Valence, où le couple avait décidé de s’unir pour le restant de leur vie.
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Gregory_house
Le visage était écraser sur l'oreiller. La bouche entrouverte laissant passer l'air dans un petit sifflement. La moitié du corps à l'air libre, la faute à une épouse qui voulait l'exclusivité des draps cette nuit là... Grégory House dormait profondément avant que quelque part dans l'auberge, où il dormait avec Sixtine, une porte claqua violemment. Le réveil fut brusque et désagréable, le coeur fit un bond. Il lui fallut de longues secondes pour se rappeler où il était.

Pfff... pas chez nous... non... auberge... à Valence ? Ah oui... mais pourquoi nous sommes à Valence ?

Quand il eut sa propre réponse, les yeux s'ouvrirent d'un seul coup. Un hibou n'aurait pas fait mieux...

Le mariage de Kÿe et Elisa ! C'est aujourd'hui ! Et t'es censé être un des témoins !

House se retourna dans le lit pour faire face à un petit monticule de draps puis le secoua légèrement afin de s'assurer la présence de Sixtine en dessous.

Mon coeur, il est l'heure ! Enfin non, je n'en suis pas sur, mais le jour semble déjà bien levé et j'entends Valence gargouillé. Debout, debout, debout !

Une course poursuite s'engagea. Avec toute la souplesse d'une gazelle - bon d'accord une vieille gazelle malade - celui sortit de son lit, traversa la chambre pour en ouvrir la porte qui donnait sur le couloir. Il héla une domestique pour lui demander si le matin était bien avancé et qu'on leur remplisse un baquet le plus rapidement possible. Un refus, prétextant qu'elle avait déjà fort à faire ce matin... quelques pièces furent promises et le problème fut rapidement régler. Mais la course ne faisait que commencer ...

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Andreaaa
[ Château de Clermont en Viennois - Chambre d’Andreaaa ]



Le nez rougi et les yeux picotants encore un peu d’émotion, ce fut guillerette qu’Emelyne se présenta devant la porte de la chambre de sa meilleure amie, après avoir quitté Maman et Lizzie, et passé en revue les effectifs que constituaient sa petite soeur et ses petits frères, avant de les laisser aux soins de Suzanne. La petite brune, sa propre tenue pour le mariage sur les bras, toqua lentement, et prit une voix mélodieuse et la plus douce qu’elle fut capable d’adopter.

- Andreaaa… Il est l’heure… Prête pour ta séance de torture~ ?

Il y a des rêves qu’on voudrait ne jamais finir. Il y a des cauchemars dont on ne parvient pas à se tirer. Et puis il y a ces matins de soleil, où la lumière de la chambre frappe à la porte des paupières scellées dans l’espoir de se glisser dans nos songes. Les couleurs deviennent alors étrangement éblouissantes, sans contraste, les mouvements des rêveries sont ralentis, étouffés, les sons se taisent. Dans ces moments-là, on ne sait jamais réellement si l’on dort, ou si l’on est réveillé. C’est l’entre-deux. Un oeil à la surface, une oreille sous l’eau, on flotte presque. On sent le drap sans l’identifier, l’oreiller paraît étrangement léger. On voudrait choisir entre le sommeil et l’éveil, mais on n’y parvient pas. Alors parfois, quelqu’un y parvient pour nous.

Fin du rêve.

Toc ! toc ! toc !
Chaque coup contre la porte tira un peu plus Andreaaa du coma pâteux dans lequel elle nageait. “Au prochain, je râle”. Mais l’intrus ne lui laissa pas le loisir de mettre sa menace intérieure à exécution : bientôt, une voix vint apaiser la mauvaise humeur de l’adolescente, si peu matinale. Il fallut encore quelques secondes à la brunette pour comprendre qui, où, pourquoi, comment, avant qu’elle ne se redresse d’un coup dans son lit. Le mariage, bon sang ! C’était là, maintenant !

- Ouiiiiii je suis prête, enfin, presque prête, enfin, C’EST LA CATASTROPHE EMYYY !

En toute vérité, la jeune Malemort, de l’autre côté de la porte, ne savait pas trop à quoi s’attendre. Andreaaa dormait-elle encore du sommeil du juste ? Avait-elle déjà commencé à se préparer ? Emelyne penchait plutôt vers la première solution, mais ne savait-on jamais, la bordelaise arrivait toujours à la surprendre.
Et pour le coup, ce fut son cri qui la surprit.

Agrandissant son regard, prise de panique, la petite brune se pinça les lèvres en perdant son sourire, et entrouvrit la porte précipitamment, et avec néanmoins une certaine prudence, glissant un visage inquiet dans l’interstice, et cherchant Andreaaa du regard, s’attendant au pire.
Un début d’incendie ? Une perte de cheveux inopinée ? Un bouton sur le nez ?... Ou encore pire… Avait-on volé sa tenue ?


- Andreaaa ! Que se passe-t-il ? Où sont les malandrins ?!
- Les malandrins ?

Gros effort de concentration, clignotement des yeux, et la brunette finit enfin par comprendre de quoi parlait Emy.

- Mais non ! Mais je vais être en retard, je vais te mettre en retard, c’est horrible !

Repoussant d’un grand geste le drap qui la recouvrait, elle se hissa hors du lit comme s’il était soudainement devenu brûlant, et elle indiqua du doigt la chaise sur laquelle elle avait, la veille, posé sa tenue propre et sagement pliée.

- Je te préviens, je n’ai pas la moindre idée de comment je suis censée mettre ce machin.

Cela faisait des mois et des mois qu’Andreaaa n’avait rien enfilé d’autre que sa panoplie, et à une heure aussi matinale, elle n’était pas encore disposée à réfléchir de trop. De toute façon, Emy était là, Emy allait l’aider, et peut-être même qu’elle allait aussi aider Emy. Elle, avait pour tenue une robe qu’elles étaient allées choisir ensemble, et rien qu’en imaginant qu’elle aurait pu aussi se trimballer en jupes toute la journée, Andreaaa loua le courage de son amie. Plus prudente, elle avait opté pour une tenue un peu plus masculine, mais pas moins simple à mettre.

- Et puis, il faudra aussi qu’on se coiffe… Mon Dieu, mais on n’aura JA-MAIS le temps !

Emelyne lorgnait sur les habits qui attendaient sagement sur la chaise, pointés du doigt par son amie, et poussa un long soupir de soulagement en l’écoutant patiemment expliquer la catastrophe en question. Pour peu, elle en rigolerait, et pour rien au monde, elle ne voudrait qu’Andreaaa ne change. Quel numéro, celle-là.

- Oh… Ce n’est que ça… Tu m’as fait peur !

La jeune Malemort pénétra dans la chambre, et referma la porte derrière elle, délicatement, avant d’adresser un doux sourire à sa comparse, les yeux mi-clos. A pas lents, elle posa les vêtements tenus dans ses bras sur un meuble, puis se glissa jusqu’à son amie, lui prenant la main pour l’inciter à se rassoir avec elle sur le lit. Une fois fait, Emelyne enlaça le cou d’Andreaaa, et se serra contre elle, le nez contre son épaule. Elle ne bougea plus, pendant un moment, le temps que sa moitié de pomme se calme.

- Ma pauvre… Je ne suis décidément pas douée pour te réveiller… chuchota-t-elle avec une moue en se rappelant la dernière fois qu’elle avait essayé. Ne t’en fais pas, on a encore du temps. Tu penses bien que j’ai pris en compte tes besoins en sommeil, le temps de préparation, et l’heure de la cérémonie. Je ne serais jamais venue te réveiller si il était trop tard. J’ai bien trop envie de te voir en fille !

L’adolescente sourit intérieurement. Pour rien au monde, elle ne changerait Andreaaa… oui, mais la perspective de la voir habillée autrement qu’en navigatrice la réjouissait. Et pour rien au monde, elle ne voudrait rater cela non plus, surtout si des jupes étaient de la partie.

- Et même, si tu veux te rincer un peu, tu peux. J’ai demandé à ce que l’on change l’eau de ton baquet très tôt ce matin.

Se décollant d’Andreaaa, elle lui sourit et fit glisser son doigt le long du nez de la bordelaise, avant de poser un bisou entre ses yeux.

- Allez, faut pas traîner pour autant !

Rien de tel qu’une petite partie de câlins doux et tendres pour émerger plus calmement et plus complètement du sommeil. Andreaaa se laissa aller à l’étreinte de son amie sans rechigner, entourant ses épaules d’un bras, et l’écoutant la rassurer sur l’état actuel des choses. Rien ne pressait, elles étaient dans les temps, tout allait bien. A cette pensée, l’esprit de la brunette s’égara un instant dans les dernières volutes de sommeil qui flottaient dans la chambre, jusqu’à ce qu’Emy s’éloigne, et la secoue gentiment.

- Je ne traîne pas, je ne traîne pas.

Léger sourire étiré, et elle se leva à nouveau. Ne pas être en retard n’était effectivement pas une raison pour laisser passer le temps jusqu’à l’être. Andreaaa détestait être en retard, et puis si elle l’était, Emy le serait aussi, et il ne fallait pas oublier que c’était le mariage de la mère de la jeune Malemort qu’ils célébraient ce jour-là. Elle ne se serait jamais pardonnée de la mettre en retard pour un tel événement. D’une main, elle attrapa sa serviette de bain posée sur le dossier d’une chaise.

- Je vais donc profiter de ce baquet. Je reviens vite. Tu m’attends là ? Tu peux commencer à t’habiller toi, si tu veux, ou bien déplier mes vêtements et tenter de comprendre comment ça marche !
- A vos ordres, ma Capitaine ! Je vais voir ce que je peux faire, répondit Emelyne en souriant et en se mettant au garde-à-vous.

Ladite Capitaine lui fit un petit clin d’oeil complice. Elle n’avait pas l’ombre d’un doute quant aux capacités d’adaptation d’Emy, ni quant à ses capacités d’habillage. Simplement, elle ne voulait pas planter son amie là sans qu’elle n’ait rien à faire. Elle lui fit un petit signe de main, et passa dans la pièce attenante, où était effectivement préparé son baquet. Elle ôta la chemise qui lui servait d’habit de nuit, et se glissa nue dans l’eau encore chaude, avec un certain délice. Elle aurait pu laisser vagabonder son esprit, bercée par le clapoti de l’eau remuée à chacun de ses mouvements, mais elle se l’interdit. Moins de temps elle prenait, plus vite elle serait retournée auprès d’Emy. Alors sans tarder, elle se savonna, se rinça, et se sécha, ressortant de là les cheveux humides et enroulée dans la serviette.


- Alors ? Tu t’en sors avec le monstre ?

Emelyne accueillit à nouveau son amie avec le sourire. Elle venait tout juste de finir de décomposer la tenue d’Andreaaa, le manteau cintré, la robe chemise, les jupons, les rubans et foulard, la rose en tulle en guise de broche, les alignant le long du lit dans l’ordre adéquat pour faciliter l’habillage. Sans doute que cet ordre serait modulé au cours de l’opération, car bien que la petite brune avait une certaine familiarité avec les arcanes vestimentaires féminins, elle n’avait jamais eu affaire à ce genre de vêture… Celui qu’elles avaient opté pour Andreaaa était à la fois original et diablement élégant.

- On le saura bien assez tôt. Allez, approche, guapa.
Tu as fait vite, tout de même.


Emelyne avait eu peu à attendre. Mais pour ne perdre aucun temps et l’optimiser au maximum, elle s’était dévêtue également dès que son amie avait tourné le dos, retirant sa robe simple pour se glisser dans celle commandée au même atelier de confection que le costume d’Andreaaa. Il ne manquait plus qu’à attacher les quelques lacets dans le dos, et à l’orner de la large ceinture aux fils d’or, qui reposait encore sur le meuble à l’entrée de la chambre.

Se saisissant de la robe chemise au tissu de dentelles fines déboutonnée à l’avant, la jeune Malemort, souriante, lui souffla d’une voix douce, mais sur un ton sans réplique :


- Et on ne bande pas sa jolie poitrine aujourd’hui.
- Ce n’est pas très difficile de ne pas bander quelque chose qui n’existe presque pas !

Emelyne marmonna, bien que plus amusée que contrite. Ce n’était une petite taquinerie amicale, mais elle n’avait pas vue venir le retour de bâton bien mérité. Car si Andreaaa n’était pas encore plantureusement dotée, que devait dire la petite brune dans son propre cas ? Elle avait débuté sa puberté depuis un moment, mais pour l’heure, elle avait tous les inconvénients de la féminité sans en avoir les atours.

Léger sourire amusé aux lèvres, la brunette laissa couler ses yeux sur les habits étalés. En réalité, elle était tombée amoureuse de la tenue à l’instant où elle l’avait aperçue, posée à plat sur un livre. Elle n’était pas très coquette, mais elle avait attendu avec impatience le moment où, enfin, elle pourrait l’enfiler, et paraître aux yeux de tous avec. Mais maintenant, le doute la taraudait. Allait-elle lui aller ? Elle l’avait déjà essayée, évidemment, pour faire les retouches, mais n’avait-elle pas pris des hanches, depuis ? Ne s’était-elle pas gavée de pâtisseries ? Et si elle ne rentrait plus dedans ?

Elle finit par couper court à ses interrogations, aussi stressantes qu’inutiles. Il n’y avait qu’un moyen d’y répondre, et c’était d’enfiler la tenue.


- Alors, on commence par ça ? demanda-t-elle en indiquant du menton la chemise-robe que tenait Emy dans ses mains. Ca s’enfile par le haut, ou par le bas ? Et faut pas mettre des jupons dessous, au moins ?

Si quelqu’un ne s’est jamais habillé pour un mariage, alors il ne connaît pas la vraie définition du mot “compliqué”.

- Pour les jupons, si... Mais on va les mettres après, tu vas vite comprendre. Et pour la robe chemise… On la met, ben, comme une chemise. Si Mon Astre Solaire veut bien tendre les bras ?...

La jeune Malemort ne lui laissa pas vraiment le temps de réfléchir, et se glissa derrière son amie, la guidant pour faire passer chacun de ses bras dans la manche correspondante, faisant épouser la robe-chemise avec les épaules et le dos d’Andreaaa. Puis, passant une main par-devant, au niveau de la gorge de la bordelaise, elle tira furtivement sur la serviette dans laquelle elle était encore enroulée pour la faire tomber à ses pieds. La pudeur étant ainsi préservée, et elles pouvaient s’attaquer tour à tour aux jupons, aux rubans dont un pour le col, au manteau et à ses ajustements.

- Tu veux bien attacher les boutons de devant, en attendant ?
- Tout ce que tu veux.

Tout ce qu’elle voulait, tant qu’elle était là pour l’aider, et qu’elle ne la laissait pas toute seule se débrouiller avec tous les tissus, qui finiraient immanquablement par se jouer d’elle, s’enroulant sur eux-mêmes, se coinçant les uns dans les autres, au risque même de se déchirer. Vite, donc, elle s’appliqua à boutonner la devanture de son habit, tout en gardant un oeil curieux sur ce que pouvait être en train de faire Emy.

- Comment tu penses qu’il faudrait qu’on me coiffe ?

Ce n’était clairement pas dans les habitudes de la brunette de se poser ce genre de question. En général, elle ne prenait pas le temps de réfléchir à ce genre de futilité, et faisait chaque jour la même coiffure. Après tout, personne ne s’en était encore plaint, et le chignon avait le mérite d’être à la fois facile et rapide à faire (quand toutefois on ne s’attarde pas trop sur son apparence), et très pratique pour libérer le visage. Mais elle pouvait entendre qu’Emy souhaite la voir se coiffer autrement pour ce jour si particulier.

- Et toi ? Comment vas-tu te coiffer ?

La jeune Malemort sortit la tête des jupons d’Andreaaa en finissant de les effeuiller pour qu’ils ne s’emmêlent pas et ne forment des boules, après les avoir attachés. Elle releva le nez à sa question. Elle n’y avait réfléchi non plus, à la coiffure de son amie. Emelyne était déjà heureuse que sa moitié de pomme eut accepté de porter des jupes, elle ne voulait pour autant pas la dénaturer plus que cela, car elle l’aimait comme elle était, sa façon d’être, sa façon de s’habiller, et si Andreaaa changeait trop, elle s’en voudrait, comme elle en voudrait à quiconque voudrait la changer.

- Un chignon ? demanda-t-elle en souriant, amusée de ce manque d’originalité dans sa réponse, et en se redressant pour coulisser le ruban autour du col de la brunette, et en faire un joli noeud.
Ou alors, on ne les attache pas. Nature. Comme ton manteau et ton chapeau sont assez masculins, il faudra une touche de féminité pour casser le tout avec la longueur de tes cheveux. On les brossera juste un peu. Ou chignon, comme tu préfères.
On tend les bras !


Le nez de la brunette se fronça, alors qu’à la manière d’une enfant, elle tendait un bras, puis l’autre, avec une petite torsion du buste pour faciliter encore l’opération enfilage-de-manteau. Elle réfléchit. Cela faisait longtemps, longtemps qu’elle ne s’était pas baladée avec les cheveux lâchés. Était-ce précisément pour la raison qu’évoque Emy ? Avait-elle jugé inconsciemment cette coiffure comme trop féminine à son goût ? S’était-elle servie de ses cheveux pour mettre l’accent sur son côté garçon manqué ? Elle ne s’était, à dire vrai, jamais posée la question, jusque là. Et maintenant, elle ne savait pas trop si elle tenait à ce qu’on la voit ainsi. C’est un peu comme si elle apparaissait sans carapace. Une petite carapace, certes, mais une carapace quand même. Et puis finalement, elle haussa une épaule. Pourquoi pas, après tout ? N’allait-elle pas aller au mariage en presque robe ? Alors, pourquoi ne pas continuer dans la même longueur ?

- Oui, allez, je veux bien laisser mes cheveux lâches. Ou plutôt, non, je voudrais que tu me fasses une petite tresse devant, et le reste, lâche. Ca te va ?

Emelyne finissait de lier les attaches du manteau, et de boutonner les manches, puis sourit à son amie à sa réponse. Elle déposa une bise sur sa pommette et lui annonça sur un ton enjoué :

- On sera copines de tresses. J’en aurai une également.

La jeune Malemort termina rapidement les derniers détails, épinglant à son goût la fleur en tissu, arrangeant encore ici et là, puis recula d’un pas, en invitant Andreaaa à tourner sur elle-même pour l’admirer.
Les yeux d’Emelyne brillèrent en regardant le résultat. Sa meilleure amie était à la fois elle et quelqu’un d’autre, féminine sans trop en faire, masculine mais pas vraiment, élégante, ravissante, tant et si bien que l’adolescente en fut troublée.


- Encore mieux que je ne l’aurais imaginé… finit-elle par lâcher dans un souffle et un sourire.

Puis la petite brune lui tourna le dos, lui montrant les liens défaits de sa robe dans laquelle elle flottait depuis le bain d’Andreaaa.


- … S‘il te plaît ?
- Il me plaît.

Appliquée, la brunette resserra le lacet du corsage, tirant plus doucement lorsqu’elle sentit résistance des deux pans de tissu qu’il reliait. Il s’agissait de ne pas étouffer Emy non plus. Sortant légèrement la langue, elle fit un joli noeud boucle pour peaufiner le travail, et afficha un sourire satisfait alors qu’elle laissait ses mains se croiser dans son dos.

- Et voilà !

Il fallut encore bien une demi-heure pour que les deux jeunes filles soient parfaitement apprêtées, habits & coiffures. Trente minutes de tressage minutieux, plus ou moins productif selon si c’étaient les mains de la Malemort ou celles de la Bordelaise qui étaient à l’ouvrage - je vous laisse associer le cas avec la personne -. Mille huit cents secondes de n’importe quoi “cheveux-leresque”, à grands renforts de rubans colorés et de pinces, trop fragiles parfois pour les tignasses qu’elles devaient tenter de dompter. Et autant de secondes, de minutes, d’heure de complicité, conséquence directe d’un lien d’amitié noué cent fois plus serré que la plus jolie des tresses, et le plus tressé des corsages.

___ Accrochez vos chapeaux, tenez bien vos jupettes
___ Prenez garde au vent frais, insouciant, plein de joie
___ Qui précède l’entrée, clairons, sonnez trompettes
___ D’Andreaaa, Emelyne, d’Emelyne, Andreaaa.

___ Accrochez vos manteaux, tenez bien vos jupons
___ Prenez garde aux sourires, paroles sibyllines
___ Qui succèdent à l’entrée, trompettes, à vos clairons
___ D’Emelyne, Andreaaa, d’Andreaaa, Emelyne.

Ladite Emelyne était heureuse de partager ce moment avec sa Andreaaa, en ce jour si particulier. Elle l’avait été vraiment aussi, plus tôt avec Maman et Lizzie, mais c’était un autre genre de plaisir. C’était la première fois que l’adolescente faisait des trucs de fille avec son inséparable complice -enfin presque, si on tient compte de la fois où elles avaient échangé leurs vêtements en pleine taverne mortagnaise-, sans doute qu’il n’y aura pas beaucoup d’autres fois à l’avenir. Et il y avait quelque chose de jubilatoire à se chamailler gentiment avec elle, sans pression, à se faire belles l’une et l’autre, chacune s’entraidant de bon coeur. La jeune Malemort en avait souvent rêvé également, elle était exaucée.

Lorsqu’enfin, elles furent prêtes, Emelyne termina d’attacher sa longue ceinture qui l’aurait gênée pour la séance coiffure, et voulut donner un dernier coup de peigne dans les cheveux d’Andreaaa. Se rendant compte de tout ce qu’elle imposait à son amie, elle posa l’accessoire, et enlaça les épaules de la bordelaise assise à la coiffeuse, lui souriant par l’entremise sur miroir.


- Je tenais à te dire merci, Andreaaa… Pour tout ce que je te fais subir, avec mes caprices, comme pour aujourd’hui, pour tous les jours, pour tout.
Ce n’est peut-être pas ton sentiment, mais toute la famille t’aime beaucoup, comme si tu étais des nôtres. Et puis… ils voient bien que je suis pas prête à me passer de toi.
Alors… Merci. Vraiment.
Ah et, crois-moi sur parole… Tu es ravissante.


Emelyne déposa la dernière touche au sommet de la tête de sa moitié de pomme, avant de presser une longue bise sur sa joue.

- Y allons-nous, ma cavalière ? lui demanda-t-elle avec un sourire charmeur et amusé, avec une légère génuflexion.

La cavalière de lancer un regard à son reflet dans le miroir, enlacé d’abord par les bras de son amie, et puis elle, seule, ses yeux dans ses yeux, à la fois elle et quelqu’un d’autre, le même fond, une autre forme. Elle esquissa un sourire, et pour la première fois de sa vie, se trouva ravissante. Elle se releva. Vint enlacer Emy. Lui chuchota merci, et d’un bras l’emmena. Heureuse.








Hrp :
RP écrit à quatre mains avec la très très modeste participation de Jd Emelyne.
(JD Andreaaa précise que le HRP a été écrit par JD Emy. Et qu’elle n’est pas d’accord avec le “très très modeste”.)
**En gras : Andreaaa
**En bleu bizarre : Emelyne

© Copyright Jd Andreaaa sur les quatrains, Jd Emy tient à le préciser.

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