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[RP] Jeg savner deg *

Judicael.
Le vélin est plissé, cent fois. Froissé, tant que le peu de mots qu'on lui a apposé s'en vont se déliter dans la plissure du cuir.

Elle a écrit.

c'est étrange. Il n'aurait pas parié.

Il hume la peau de veau tannée, à défaut de savoir lire le peu de mots qui y ont été couchés.

Hel a écrit. Il le sait. Il a appris à reconnaître son écriture, paradoxalement, sans savoir la déchiffrer.

Plus tard dans la nuit, il se tournera vers Owen. Mère , amie, confidente, on ne sait. La seule qui sait recueillir les arcanes Judicaelles... La lettrée. Occasion bien nommée.

Voilà plusieurs jours qu'il garde l'écrit dans sa brigandine. Là où personne ne viendrait la déloger.

Plusieurs jours qu'il attend le moment propice. Celui où il pouvait, en rase campagne, en sage compagnie, eux seuls sur un noeud entendre les mots d'une autre bouche. Neutre. Sage. Et non intéressée. Le vélin est offert aux yeux qui savent le décrypter. Et finalement, quand son homologue, celle avec qui il s'endort depuis quelques nuits pour que chaleur humaine préserve, lui dicte les trois mots qu'Hel à écrit... Judicael a est profondément frustré. De ne pas comprendre. De laisser au mystère, l'écrit non dévoilé.


Citation:
" Jeg savner deg. "




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Owenra : Est-ce grâce à ce lien maternant que tu t'autorises ceci ?

Owenra finit par poser une main sur la tête du rouquin, encore sur le qui-vive malgré le calme apparemment retrouvé.
Il hausse une épaule. Ne répond pas.
Rousse caresse en douceur cette crinière désordonnée, ce visage reposant sur une gorge lésée.


Judicael. : J'ai déjà touché aux agnelles. J'ai compris que c’était péché.

Judicael est tourmenté ce soir. Le chanvre a tout fait remonter.
Neijin, les autres. La putain qui n'a jamais su être sa mère. Toutes les choses.

Owenra : Pourquoi cela serait péché ? Qu'essaies-tu de dire, cher Cael ?

Judicael relève le nez vers elle


Judicael : Parce que ce qui est pur, il ne faut pas le souiller.

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Plus tard, après l'entente accordée, il dictera le mot à son improbable messagère. Elle ira trouver la pâle elle-même, pour le lui délivrer .



Citation:
" Traduction? "


* Tu me manques.
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Hel_
    *

    A l'hiver déployé, Roide s'est parée de sa parure impavide. De sa façade, minois ne laisse rien paraître et de son sein glacé, cœur est secoué par des affres qu'il ne maîtrise plus. Aux remous qui agitent aujourd'hui sa vie, elle a choisi de ne rien accorder. Ignorés, ils sont refoulés sans qu'elle n'arrive à sanctifier une décision. Alors, l'inactivité se fait alliée et derrière l'ombre de sa solitude, elle oublie ses soucis au profit de quelques souvenirs. Voilà quelques jours que le parchemin est frôlé sans que le contact ne soit prolongée, car comme brûlée par l'âpre de la peau travaillée, elle abandonne l'idée pensée au profit d'une rature confuse. Elle ne veut, elle n'ose pas adresser quelques mots au renard, et pourtant, aux abords de son écritoire, les vélins raillés de mots s'accumulent. Mais, c'est son anniversaire. Ne peut-elle pas célébrer après tout ? Personne ne lui souhaitera et son frère encore moins, trop affecté par ce jour honni. Alors elle écrit. En norvégien. Dans sa langue natale, elle peut bien confier ce que rage son palpitant. Il ne comprendra pas. Tant pis, tant mieux. Et c'est ainsi que le plis trouvera la longue silhouette du renard et provoquera à son esprit, la confusion d'un écrit incompris. Mais elle a écrit.

    Les jours s'étiolent sans que le doute ne parvienne à quitter son giron. Se pourrait-il que... Non. Nivéenne sous sa glace apparente bouille d'une tout autre chaleur. A son indécision laissée de côté, elle s'offre à d'autres questionnements les impliquant tout autant. Mais sourde aux protestations de son corps, elle ignore. Pour un temps. A chaque jour suffit sa peine et celle-ci est reportée à plus tard. Cinq jours que l'anniversaire s'est achevé. Peut-elle encore faire passer un écrit comme cadeau exigé ? Qu'importe. Là, esseulée dans son obscurité, elle peut bien concéder au plaisir de son palpitant. Parée de sa noirceur, Camarde quitte sa conscience pour un suaire bien plus débridé. A la mégère régissant ses pensées, elle fait pied de nez en écrivant quelques mot à l'autre qui occupe le trop pleins de son cervelet. Tout bas, elle lui délie les lettres pour qu'il accède au fin mot de cette histoire-ci. Pourtant, son écriture souffre de sa vue qui défaille à la clarté de cet hiver blanc. Les lettres désordonnées ne s'inscrivent plus dans leur strict lignée. Trop hautes, trop grosses ou trop petites. Les déliés sans être inversés, fatiguent de son affliction autant qu'elle voudrait rester baignée dans sa noirceur rassurante. Vélin secret sera confié à la messagère tantôt citée. Scellé de cire, il sera remis par une autre main que la sienne à l'expéditrice d'un jour. A contrecœur, sûrement, confiance n'est pas facilement donnée encore moins à cette dernière. Service est utilisé, au moins il ne sera plus nécessaire d'avoir à faire encore.

    Citation:
    Petit précis de norvégien :

    Jeg : qui se rapporte au sujet « je ».
    Deg ou du : qui se rapporte au sujet « tu ».

    Adonc :

    Je pense à toi : « Jeg tenker på deg. »
    Tu cueilles : « Du høster. »
    Je mange : « Jeg spiser. »
    Tu es un idiot, tu le sais ça ? : « Du er en idiot, vet du det ? »
    Je vais bien : «  Jeg har det bra. »
    Tu me manques : « Jeg savner deg. »



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Judicael.
Il fallait trouver un moyen. Le moyen de la faire venir à lui, de nouveau. Loin de Theodrik. Loin des autres.

La distance n'avait rien emporté. Rien englouti. Les jours, les lieues, exacerbaient les questions. Enflammaient les suppositions.

Ils se manquaient l'un à l'autre. C'était évident. Le corps laiteux de l'Albine, revenait le hanter souvent. La pointe d'un sein, la sérénité de deux bras. L'enfer de ses hanches. Fallait-il lutter? Judicael n'avait pas su se priver longtemps. Les privations, c'était l'histoire d'une vie. Celle-là n'était pas plus supportable que les autres.

Le regard vert dans celui, identique, de son autre, s'était étiré d'un air maraud. Entendu. Les frères avaient échafaudé un plan pour mettre fin au manque, que Cael recommençait à combler par d'autres moyens. Une missive était partie pour Elle. Pour Hel. Ecrite de la main de Samael, pensée à deux têtes.

S'ils ne pouvaient pas se rendre dans le nid de guêpes où ses pairs leur avaient indiqué qu'on les attendait à couteaux tirés, ils l'en ferait sortir.


Citation:
À Hel_
Le 21 Décembre 1465

Objet: au secours

    Il est malade. Le regard hagard, le front moite, il ne me reconnait plus.
    Nous avons pu cuire un oeuf sur son front.
    Dans son délire, il crie ton nom.
    Aides moi, je t'en conjure, il se meurt
    Nous sommes à Bourtameuf.

    Mael.


Et à son arrivée, l'enlèveraient.

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Hel_
    *

    Au pli reçu, l’impavide paré de sa tenue d’hiver n’a offert que la curiosité d’une lueur arrimée au regard clair. Et si, de façade, le cœur semble toujours ralenti, au-dedans, il vrille d’une toute autre chamade. Loin de la tendre mélopée d’un cœur agité par les affres d’amour, voilà qu’il rompt d’une sourde inquiétude. A l’affliction qui ronge à présent son giron, Roide ne sait pas dire non. Alors, dans les froides noirceurs de cette nuit-ci, elle choisit et rejoint le renard, qui de malade, n’en a que l’idée. Rassurée, elle niche entre ses bras son affection. Aux jours qui découlent, ils se retrouvent et découvrent cette même intimité déjà effleurée. De cette histoire, de fromage, il n’est pas question mais goupil, de sa verve alléchée, tient sa corneille d’un bras déployé et d’une parole assurée. Adonc, au travers des mots doux susurrés, il l’enlève sans qu’une protestation ne soit requise. Mais en son sein germe l’engeance de leurs rencontres fortunées. Et si, alertée par son corps, elle saisit déjà toute l’entièreté de cette conséquence, il ignore encore quel mal ronge la finesse de sa taille. Par trop souvent malade, elle angoisse d’une parole malheureuse, aussi, courage est saisi pour qu’une entrevue leur soit accordée. Dans l’intimité d’une taverne délaissée, elle cherche ses mots autant qu’elle les pèse pour ce face-à-face. Remuée par l’émoi qui la gagne, elle se prend à imaginer la folie d’une réaction trop souvent vécue par le passé. Pourtant, brigand surprend et accepte sans une phrase de trop, la nouvelle annoncée.


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      « - Je suis... grosse de toi. »
    Judicael n'émet qu'un son muet, une bulle, alors que les sourcils s'arquent dans le sens inverse et la main revient à sa cape.
      « - Si c'est une plaisanterie... »
    Il penche la tête de coté, les yeux passant sur les tresses serrées à la tempe blanche, puis sur les lèvres, et sur les yeux. Bleus.
      « - Ais-je l'air de plaisanter ? »
    Il secoue la tête tandis qu'elle resserre les doigts au bois où elle est appuyée. La respiration difficile à prendre brûle ses poumons.
      « - Grosse, de moi ? »
      « - De toi. »
      « - De moi. Pas de lui. »
      « - De toi. »
    Renard la fixe et elle répète tout bas la même litanie. Il accueille donc la nouvelle et l'attire à lui en posant ses lèvres sur son crâne blanc.
      […]
    Il la touche comme s'il voulait tout savoir d'elle, cette nouvelle elle, grosse de lui. Il glisse une main sous les entrelacs de tissus, contre le ventre chaud. Elle frémit à son contact plus frais avant d'expirer, soulagée. L'oeil clair ne cesse de le regarder et d'apprendre ses réactions.
      « - C'est mon fils, là ? »
      « - Si c'en est un, oui. »
      [...]
      « - Ton frère va me tuer. »

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Judicael.
Grosse, elle était grosse. Là, sous le ventre plat, quelque chose. Chose de son fait.

C'était bien la première fois qu'une fille disait au vaurien être grosse de lui... Quelle sensation? L’hébétement ? Pourtant, le désir exaucé, répétitif, engendrait. Il le savait. De précaution, Cael n'en prenait pas une, jamais. Ainsi, chaque catin pouvait porter son bâtard, perpétuant l'espèce.

Quelles perspective? Un enfant dans le groupe, au milieu des fous, des coupes jarrets... Folie. Absurdité. Cet enfant devait-il le rejeter? Rejeter la chose, c'était la rejeter elle. Matrice inquiète de lire sous les réactions, même les plus moindres, la contrariété du voleur.

"Pardonne-moi, je n'ai pas fait exprès" avait-elle babillé. Qu'attendait-elle à trembler, qu'il la batte d'avoir été engrossée? Ah, foutre, il n'était pas de ces chiens là, qui tuent les autres portées et la leur sans différencier. Hel était grosse, il prendrait le temps de peser le pour, le contre, et finirait par l'accepter. Avec les mesures que cela impliquait.

Dejà, il imaginait les routes mal pavées en campagne, ventre brinqueballé. Dejà il imaginait la panse, énorme et gonflée, entre eux deux la nuit. Et la naissance... Cette redoutable sentence, où il l'entendrait crier. La nature avait ancré entre eux l'hôte annoncé, qu'à cela ne tienne... Il continuerait d'y penser. Trouver des solutions.

Restait à l'annoncer à son frère. Ce frère qui, aussi habile que lui avait mit dans le ventre de la Kerdraon la même folie. Ils étaient venus à Saumur, avaient détourné les jouvencelles de leurs amis, les avaient séduites et les avaient engrossées. Pour sûr, si avec cela Royykness ne les détestaient pas à tout jamais... Traine-bottes en dérive, vivant de larcins et de pillages, l'argent cousu dans les doublures... Bientôt responsables de deux enfançons.

Il avait retrouvé le cocon discret, saisit son frère au collet. Déjà dans l'esprit du fou, cette naissance double annoncée sonnait de travers. Samael, dérangé jusque dans son soucis de l'équitable avait semble t-il échafaudé quelques vérités. Quelques vérités qui n’appartenaient qu'à lui. Malgré tout, jumeaux ne savaient pas ce que signifier être père, pour n'en avoir jamais eu un. Et les deux jeunes semblaient accordés sur le fait qu'ils ne souhaitaient pas la mort de ces progénitures. Petites choses, dont il faudrait tôt ou tard se séparer. Après d'interminables discussions, amenant toutes les évidences de ce nouvel état de fait... Jumeaux s'étaient accordés sur une condition chacun.

Judicael fit jurer à son frère qu'il tuerait Morgaine lui-même, le jour où il ne souhaiterait plus d'elle. Samael fit jurer à son frère que les enfants vivraient, tous deux. Ou mourraient, tous deux.

    Il est des lois fraternelles que personne ne souhaiterait connaitre.



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Hel_
    *

    Si l'ardeur n'a su débuté qu'en terres angevines, voilà qu'à présent, elle ne sait quitter les deux amants, qui, passionnés, ne savent faire sourde oreille aux suppliques de leurs corps enjoint. Alors, à la brûlure de leur envie, ils se lient sans qu'ils ne se soucient plus des conséquences. L'engeance a déjà su germer, repue au sein de sa pâleur. Là, dans sa moiteur, elle ronge le gracile pour mieux se manifester. Offrant ainsi aux regards égarés, l'évidence liant à présent les deux âmes. A défaut d'anneau, c'est la Nature qui aura su les rendre inséparable, créant d'eux, un être unique, à leur image mélangée. Et dans leur intimité partagée, ils s'apprennent dans leur entièreté et si, aux débuts balbutiants, ils occultent les vices altérant leurs esprits, les secrets finiront toujours par se dévoiler. A la confiance ainsi établie, les désirs se manifestent et sans qu'une fuite soit envisagée, l'implication ne devient que toujours plus grande. Adonc, Roide se lie et signe là, dans l'encre de son écriture stricte, une réponse chargée de promesses au brigand devenu principal.

    Citation:
    Min Reven,

    La nuit porte conseil et bien avisée, elle a su m'insuffler quelques certitudes à te partager.

    Lions-nous. Dans la noirceur comme dans le meilleur. Dans le crime comme dans l'avenir. Partageons nos desseins et élevons-nous ensemble vers la richesse et la reconnaissance.

    Apprends-toi à moi et je m'apprendrais à toi. Scindons nos vices pour laisser à l'autre la possibilité de les découvrir.

    Nous serons partenaires, épaules et amants.



    « - Je te prends, et je te garde.
    Aussi longtemps que je le pourrais.
    Parce que tu t'es emparée de mon âme.
    Tu m'as damnée à tes pièges.
    Et tu m'as emprisonné pour longtemps.
    Sans même me passer les chaines. »


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