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[RP]Pour qu'une aube nouvelle se lève...

Eudoxie_
« Le soleil a rendez-vous avec la lune » (Charles Trenet)

Complice ? Helvétie ? Sauvetage…

*Sarlat 22 Août 1465*


L’aube levée sur une journée de pêche banale en Périgord, Sarlat, calme, paisible, dans une dizaine de jours, chemin pour retrouver en Provence le couple céleste serait pris pour la plus grande joie de l’inénarrable et de la petite troupe qui s’était soudée autour d’elle.
Mais la vie a parfois ces détours pour vous retourner et changer tous vos projets en un battement de cils, celui-ci avait pris la forme d’une missive écrite de la main de son complice au regard singulier et ravagé en une fraction de seconde l’esprit et le cœur de la petite brune à sa lecture, genoux venant violemment heurter le plancher de sa chambre.




    *Des jours...des semaines? toute notion du temps lui avait échappé, perdu dans les méandres insondables de sa folie, le temps n'avait plus aucune délimitation précise. Il profita d'une légère absence de ses crises pour prendre la plume et écrire ce qu'il avait sur le coeur, à "elle"...*

    Toi,

    Ne m'en veux pas...même si tu as toutes les raisons de m'en vouloir.
    Pardonne-moi...même si je ne sais pas "qui" tu dois pardonner.
    Ecris moi...même si je ne suis pas sûr de recevoir tes lettres.

    Je pense à toi...tu es le filin qui me tient la tête en dehors de l'eau.
    Tu es constamment là...sinon je finirais par me noyer définitivement.
    Tu es la seule Eud...même si je ne suis pas sûr de ce que ça signifie vraiment.
    C'est pourtant clair...et tellement confus.

    Tout était trop beau Eud...j'allais bien comme je te le racontais dans ma lettre précédente, peut-être trop bien.
    Mes crimes me rattrapent, mon démon me hante et j'ai l'impression qu'il me ronge de l'intérieur. Je ne dors plus, je mange à peine, j'ai le cœur asséché.

    *Il prit une profonde respiration, le corps nu et roué de coups, il plongea la tête dans l''eau glacée pour garder les idées claires...juste le temps d'une lettre*

    Nous étions arrivés à Genève, tous les trois. Je ne leur ai pas montré mon déclin puis...je leur ai annoncé mon retrait en prétextant un besoin de repos. Mensonge.

    Je ne sais pas exactement où j'ai atterri à vrai dire. Je suis dans une pièce sombre, je n'ai pas vu la lumière du jour depuis...je ne sais plus Eud. La dernière chose dont je me souviens c'est d'avoir passé une soirée autour d'un feu de camp en compagnie de gens du voyage. Après, plus rien. Je pense qu'on m'a drogué.

    Les premiers jours furent les pires, l'incompréhension, la panique...on m'a retiré tous mes vêtements, mon collier, mes armes. Je dispose d'un pichet d'eau et d'une tranche de pain rance par jour, et Dieu sait pourquoi...une plume et du papier. Je ne comprends rien Eud...est-ce une punition divine ? je la mérite après tout. J'ai l'impression de sombrer dans l'oubli, tu sais...même les coups de fouet du mystérieux homme à capuche semble être des caresses en comparaison au manque que je ressens en pensant à toi. Tu es la douceur qui me rappelle une chose importante. Une chose qu'il serait si aisé d'oublier dans ces temps sombres...vivre

    Pour la première fois depuis longtemps je suis complètement perdu dans l'espace-temps. Une poussière qui se fait malmener aux caprices des vents. Je ne maîtrise plus mon destin tout comme je ne me maîtrise plus moi-même. Et si c'était moi qui m'infligeait tout ça ? cette prison est-elle réelle ? cet homme est-il vrai ? Est-ce une pure invention de mon esprit ? Folie... réalité ?

    Je ne sais combien de temps j'aurais droit à cette plume...c'est étrange je ne l'avais jamais vu ainsi mais...la plume...c'est peut-être un moyen pour moi de m'envoler...

    Je ne sais même pas si ce mot t'arrivera un jour. Je n'ai pas de pigeon. Je vais le laisser sur la petite table...qui sait...pas moi...Nous nous reverrons dans un monde ou dans l'autre mon astre. Reste ma lumière, à jamais.

    ...


Connaissez-vous cette expression comme quoi le battement d’aile d’un papillon provoque une tornade à l’autre bout du monde ? Et bien là c’était l’envolée d’un millier de papillon qu’Eudoxie venait de se prendre de plein fouet.
La douleur, la souffrance, le désespoir de Gérard étaient on ne peut plus perceptible pour qui savait lire entre les lignes, ou pas d’ailleurs… mais ce qui transpirait par-dessus tout c’était cet appel à l’aide, ce S.O.S. qu’il lui envoyait à travers des mots revêtant pour eux une sonorité et une importance particulière.

Et pourtant… pourtant la jeune femme aurait été bien incapable de dire si son complice était réellement captif ou si la raison l’avait purement et simplement quitté, mais dans les deux cas, pourquoi ???
D’un sens où de l’autre, il était une Piques qui n’avait pas tenu ses engagements, et quelque soit la situation du grand brun, assurément l’inénarrable allait se rendre au dernier endroit où elle le savait avoir été présent, reportant un projet prévu depuis de longs mois.

Annonce faite au reste du groupe de porter assistance en annulant la destination Provence, danois et italienne décidèrent de la suivre dans son périple, canard toulousain préférant rejoindre la capitale limousine pour continuer ses enseignements.
Layke ne connaissant pas l’homme à qui l’on volait au secours c’était tout à fait compréhensible, et puis Eudoxie n’imposait rien à personne, libre à chacun de suivre sa route, les chemins se croisent, décroisent et recroisent parfois, cet enseignement elle l’avait appris au long de ses années sur les routes et au fil des rencontres.

Tout c’était organisé, rapidement, vite mais avec précision, cours d’escrime avait même été donné pour parer à toute éventualité, le monde où baignait Gérard n’étant pas des plus « amical » pour qui voulait y mettre son grain de sel.
L'erreur avait été là, le laisser s'enfoncer dans l'obscurité, ne pas le retenir, ne pas le suivre, lui offrir liberté de son envie, de ses erreurs, de sa folie, ce monde n'étant assurément pas celui de la petite brune.


*Sarlat 31 Août 1465*


Eud savait pertinemment qu’elle se jetait dans une odyssée qui pouvait lui coûter cher, mais qui connaissait la petite béarnaise savait que jamais elle ne laisserait un ami en souffrance sans l’aider si elle en avait la possibilité, et vu la complicité qui unissait les deux bruns c’était juste une hérésie que de le penser.
Pour l'heure la dernière ligne droite de tout ce qui l'avait empêché de répondre, hormis le fait de ne savoir ni où, ni si, ni comment, se mettait en place., il était temps de prendre sa peur en main et d'écrire en faisant attention à ce qu'elle mettait dans ses écrits.

Ne pas dévoiler trop son ressenti pour qu'il ne soit utilisé par ravisseurs s’il y avait... Ne pas signer, ne pas donner de noms volontairement, ni de ville, ni de détail réellement utilisable, rien de tout ça.
Faire en sorte qu'il comprenne... qu'il sache qu'elle ne l'abandonnait pas et qu'elle venait le chercher, qu'il soit captif ou ai sombré dans la folie... Seule hantise... Ne pas le trouver...



    Gérard,

    Je ne sais comment te dire ce qui m'a traversé l'esprit à la lecture de ta lettre, et je crois que je ne vais pas essayer, de peur de voir mes appréhensions justifiées.
    Je ne t'en veux pas, jamais je ne le pourrais je crois bien, et que ce soit toi ou ton double maléfique ne change rien, tu es pardonné d'avance et je pense que tu le sais.
    Je peine parfois à comprendre ton monde, ce que tu y trouves, mais tant que tu restes accroché à ton filin de secours tout ira bien non ?
    Parce que le fil n'en a pas l'air quand on le voit comme ça, mais il est robuste, très, et déterminé à ne surtout pas te voir sombrer, ni laisser qui que ce soit te noyer.

    J'ai beau n'être qu'un petit bout de femme pas plus haut que ça, je tiens à toi et tu le sais, à notre façon à nous, singulière et atypique, complicité d'opposés qui se complètent, et le premier qui tente de te faire du mal.... fera ma connaissance.
    Une chose est assurée dans tous les cas, tout comme le soleil a rendez-vous avec la lune, tu sais que je serais là pour toi au besoin.
    L'ombre et la lumière sont séparées par bien des personnes, des concepts et autres futilités, souvent même on les croient opposées, mais pourtant elles se complètent et se sauvent l'une l'autre, indissociables, comme nous.

    J'espère que tes nouveaux amis sont toujours aussi serviables avec toi et que ma missive trouvera le chemin de leur demeure, sinon de la tienne où que tu sois.

    De mon côté nous partons en voyage aujourd'hui, je vais faire découvrir à quelques amis le lieu du tournoi que j'ai fait en début d'année certains souhaitant y participer l'an prochain.
    Et puis j'ai vu cette contrée en hiver, ça me donnera l'occasion de la voir en été.
    Nos routes se croiseront peut-être avec de la chance, je vais en tout cas tout faire pour que ce soit le cas, soit en certain.

    Tu me manques mais je ne doute pas que nous nous reverrons bientôt.

    Je t'embrasses très fort.

    Ta complice


Le soleil avait rendez-vous avec la lune, sauf que contrairement à la comptine enfantine, ce n’était pas lune qui l’ignorait mais bel et bien le soleil.
Le crépuscule tombant sur Sarlat vit partir un groupe de quatre cavaliers en direction du Limousin, première étape d’un périple dont l’issue restait incertaine…


Courrier IG publié après autorisation du JD concerné

_________________
Soren
     
    « Samedi 2 septembre 1465 à Ventadour »  


Deux jours de cheval à fond de train au travers de la campagne limousine. En deux jours, combler la distance entre Sarlat et Ventadour. Sur le chemin qui menait à Gérard, la destinée avait placé deux visites auxquelles l’orthézienne tenait par dessus tout. Des amis qui comptaient pour elle, qui avaient une place importante dans son coeur : Edern et le couple Monderaines, Ambre et Dom…Mais for fanden! Quand Eudoxie est pressée, faut que le monde suive! Mes fesses s’en souviennent encore! Je peux vous dire que les pauses étaient les bienvenues.

Quatre. Nous partîmes quatre et par un beau matin nous arrivâmes quatre à Ventadour. Et ça, ça tenait tout simplement du miracle. Entre Carla qui apprenait à galoper sur un cheval et le fait qu’on oublie de reprendre la charriote après une pause, ce n’était pas les péripéties qui manquèrent. Le premier soir au bivouac Eudoxie et moi s’étions demandé si nous avions perdu Layke et Carla. Les deux comparses étaient introuvables et je commençais sérieusement à me dire que j’allais devoir prendre tous les tours de garde cette nuit lorsque Layke fit irruption au feu de camp. Carla avait du s’absenter pour raisons personnelles sans doute. Le médecin d’origine canardesque se proposa de prendre tous les tours de garde. Ouais, je sais, il est parfois un brin excessif dans ses décisions mais il a une bonne âme.

La charriote que nous avions loué au relais de Sarlat contenait un tonneau de poisson, reliquat de pêche Eudoxienne pendant toutes ces semaines passées à Sarlat. Elle contenait aussi une malle pleine de vêtements et..hum…de rehausseurs poitrinaires. Pour ceux qui ne savent pas encore ce que c’est, sachez que les vessie de truie dont on fait les soules peuvent avoir de multiples usages dépendamment de leur qualité. Je n’ai pas le temps de détailler cela ici. Sachez simplement que j’ai une petite affaire que j’espère développer et depuis que Lou ne s’occupe plus des soiffards de Bertincourt, mes affaires périclitent à vue d’oeil et qu’il me faut impérativement trouver un moyen de les relancer. Ah! Et j’allais oublier l’essentiel du contenu de la charriote: deux tonneaux de Sainte pleins à ras bord. Quoi? Non, non, ce n’est pas pour en faire le commerce (Que voulez-vous que je fasse avec deux pauvres petits tonneaux de rien du tout). C’est plutôt pour un usage personnel. Il faut vous dire que je suis un tantinet difficile côté bière. J’ai une préférence marquée pour la Sainte brassée par Bardieu dans son abbaye. Mes deux préférées du moment sont la Sainte-Nitouche et la Fin du monde. Croyez-moi: deux tonneaux pour un tel voyage, c’était peu. Très peu.

Comme prévu, Edern était bien à Ventadour. Ce gars-là avait la faculté de faire naître un sourire jusqu’aux oreilles sur le visage de Eud sans même dire un mot… et d’être aussi franc et direct dans ses questions. Quelque part, je pense que c’est sa façon d’en imposer aux autres. Me jaugeait-il? Voulait-il se faire une idée sur le mercenaire qui accompagnait sa protégée? La discussion que nous entamâmes alors en taverne alors que Eud et un autochtone discutaient non loin de là avait de quoi surprendre. Moi, quand on me cherche, on me trouve. Je ne suis guère du genre à esquiver ou à battre en retraite. Et savez-vous quoi? Il y a quelque chose qui est passé entre lui et moi. Quoiiii? Rhaaaaa…non! Je ne parle de ça for fanden! Mais c’est pas possible, vous ne penses qu’à ça vous! Non, je parle d’une complicité amicale. Ouais, j’aurais plaisir à revoir Edern. Au moins avec lui, pas la peine de tourner autour du pot hein!

D’ailleurs, vu certains de ses penchants qu’Eudoxie m’avait confié, je lui ai même demandé s’il n’avait pas à sa disposition un petit quelque chose pour égailler les fins de soirée, le genre de chose qui se fume et qui vous fait sentir bien. Le soir même il me fit discrètement remettre quelque chose qui s’avale et qui vous fait sentir extrêmement bien. Inutile de détailler ici n’est-ce pas? Vous avez tous compris de quoi il s’agissait? Le problème c’est qu’Edern m’avait dit qu’il y avait certains effets secondaire majeurs. Alors du coup, j’en ai glissé une toute petite quantité, une infime partie dans la chope de Carla alors qu’elle somnolait en taverne. Ouais, je sais, c’est pas des plus convenable non plus, surtout pour un ex-prévôt mais je me doutais bien que la castillonnaise ne risquait rien…excepté de passer une superbe nuit en compagnie de son bouquet de fleurs préféré. Comprenne qui pourra. Et à ce que j’ai pu constater le lendemain, j’ai bien réalisé qu’il ne fallait pas que j’exagère sur la quantité de produit ingurgité.

Quand au dimanche, ce fut une véritable dégustation de cuisine méditerranéenne avec olives, retrouvailles, confidences, moments tendres avec une petite puce et confidences échangées entre deux être proches. Mais ça, c’est une autre histoire que je vous conterai une autre fois.

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Zilofus
Le je sais plus combien, quelque part sur les routes entre Saintes et Vendatour ...



Cela manquait de précisions pour savoir, où, quand, comment et pourquoi il s'était décidé à rejoindre le groupe qui s'en allait en voyage ou plutôt en mission de sauvetage, il ne savait pas vraiment lui même les raisons qui l'avaient poussé à faire ce choix, peut être était-ce dû à son départ précipité de Saintes, ou bien cette inlassable besoin d'être sur les routes. Avec le bordel qui régnait en permanence dans sa tête et toutes les petites voix qui lui disaient ceci cela sans jamais qu'aucune d'entre elles ne soient d'accord il ne parvenait plus à savoir, il n'arrivait pas à se décider et à savoir ce qu'il voulait vraiment, tantôt il voulait reprendre une vie de sédentaire dans un coin tranquille et une semaine après il voulait repartir à l'aventure ...

"Quand tu ne sais pas où aller, souviens toi d'où tu viens" qu'elle disait l'autre peau de vache limousine, forcément comme à chaque fois il s'en venait de Limoges il était obligé d'y retourner, faut pas écouter les paroles médisantes qui disent que toutes les routes mènent à Rome, ou au rhum, cela dépendait si celui qui disait ça portait une bure ou avait le pif complètement rouge, enfin ne nous égarons pas et revenons en à nos moutons, je disais donc qu'en plus d'être le nombril du royaume, Limoges était aussi pour lui un sanctuaire où il venait méditer avec les autres fous s'y trouvant pour retrouver l'ambition de monter des projets faramineux et autres folies lui traversant l'esprit.

Toujours est-il que son séjour de requinque, aussi bref fût-il, lui aura valut d'embarquer une passagère supplémentaire dans sa mini troupe. Il la connaissait pas plus que ça et ne savait pas non plus pourquoi elle avait voulu venir, peut être pour échapper à ceux qui voulaient lui arranger un mariage avec un autochtone, ou bien pour éviter les affamés qui s'accordaient un droit de cuissage désobligeant, ou encore plus simplement car l'endroit ne lui plaisait guère, enfin les possibilités étaient tellement nombreuses qu'il ne pouvait deviner ce choix qui de toute façon ne fût pas pour lui déplaire, ça faisait deux bras de plus pour castagner les hommes buissons qu'il pouvait y avoir en chemin.

A force de raconter tout et n'importe quoi nous voila déjà arriver à Vendatour, oui je fais abstraction des jours de marche en pleine campagne parce qu'il y a rien à en dire et si on commence à parler de la couleur des arbres et des différents cris de bestiaux croisés en chemin on a pas finit, une fois à destination donc, il retrouva tout le monde en forme et de bonne humeur - ou de bon humour, au choix - en plus de rencontrer des inconnus pas très nets ici non plus (ça doit être maladif dans le Limousin) et l'alcool coula à flot ...

Quoi ? C'est nul comme fin ? Bah au moins ça change du "ils vécurent heureux et eurent plein d'emmerdeurs", non ?
De toute façon t'es jamais satisfait, toi, lecteur assis au fond de ton fauteuil bien au chaud, t'espère toujours des histoires palpitantes avec de l'action, de l'amour, de l'intrigue, des drames et tout, et tout ... mais c'est pas toujours ça la vie !
Pour te consoler je vais t'offrir une morale à cette petite histoire, fais en bon usage.
Quand tu te fais chier, pigeonne tes potes et ils t'offriront une occupation, si c'est pas le cas il ne te reste plus qu'à trouver d'autres amis ...

Sur ce je te laisse, faut que j'aille vivre la suite de mes aventures pour te les raconter la prochaine fois !
Soren

Certains vous diront : « entretenir une femme ça coute cher ». Moi à Ventadour, je vous aurais dit « Il n’y a même pas besoin d’être en couple pour que ça coute cher. Suffit de les avoir dans votre lance! » N’y voyez-là aucune allusion grivoise, il n’y en n’a pas. Bon! J’admets je vous dois quelques explications. Vous comprendrez vite pourquoi avoir non seulement une femme dans votre groupe de voyage, ça vous met la bourse à plat mais alors quand il y en a deux qui s’allient contre vous, pauvre homme que vous êtes, vous n’avez aucune chance!

Je dois bien l’admettre : elle nous avait prévenu. Carla avait dit à Eudoxie qu’elle savait monter à cheval mais qu’elle n’était pas habituée aux cavalcades effrénées. Le moins que l’on puisse dire, c’est que tous dans le groupe de voyageurs avaient pu le constater lors du trajet Sarlat - Ventadour. Personne n’avait osé demandé si elle était fourbue après deux jours de cheval à fond de train au travers de la campagne limousine. Et de un!

En plus de cela, le petit groupe avait pris un peu de poids. Si le canard avait décidé d’aller étudier à Limoges plutôt que d’aller admirer les bords du lac Léman, d’autres personnes se joignaient au groupe. En premier lieu, le zilo à grain (pas de blé mais de maïs). L’homme était une connaissance de Carla et avait décidé contre son gré ou pas (Ça, demandez-le à la castillonnaise) de nous accompagner dans la mission « Genève ». Du coup Eudoxie venait de prendre un sale coup de vieux, passant du stade de jeune fille nubile (ahem..on va plutôt dire « jeune femme ») à celle de Mémé qui porte un fichu sur la tête et à qui on balance des grains des maïs pour la nourrir. Et ça, c’est sans compter que le-dit Zilo ne se déplace pas seul. Il a toute une tribu avec lui : un certain Lucus et une certaine JJ dont à vrai dire on ne sait pas si on devait l’appeler Jeanne ou Pénélope-Jolie-coeur.

Enfin, vous l’aurez compris si les sciences mathématiques ne vous sont pas totalement inconnues : 3 - 1 = 2 et nous voilà six désormais en direction de Genève. Je n’ai jamais su si c’était l’effet Zilo (mais comptez sur moi pour que ce terme devienne désormais aussi familier que « l’effet de Coriolis » ou « l’effet de Serre ») ou si c’était une pure coïncidence, Eudoxie m’avait signalé qu’il fallait absolument que l’on trouve une roulotte. Parce que même le Zilo, aussi viril qu’il voulait bien le montrer dans son lancer de grain de maïs, voulait voyager en roulotte! Va savoir Seurn! Remarque non, tu n’as pas besoin de savoir. Mieux vaut d’ailleurs ne pas savoir du tout. Troque la charriote pour une roulotte et tout le monde sera content. On ne t’a pas appris, là-haut au Jutland, qu’il ne fallait jamais contrarier une femme? Ah ça non, avec un oncle pareil en charge de ton éducation, on n’était pas prêt de m’inculquer ce genre de principe.

Roulotte fut donc demandée et roulotte fut trouvée. Toutes mes économies passèrent donc dans une roulotte que je trouvais fort peu adaptée à un petit groupe désirant passer inaperçu. Moi, c’était surtout les rideaux rouges qui me faisaient tiquer. Des rideaux rouges à une fenêtre, ça faisait…rideaux rouges quoi! Je n’avais pas envie qu’en arrivant aux guets de chaque ville traversée, une file de sieurs se forme devant la roulotte, attendant que la porte s’ouvre. J’imaginais déjà la scène : « Non mais, les rideaux sont rouges…parce que les filles du groupe aiment la couleur rouge. Rien de plus. ». Vous imaginez l’émeute qu’on aurait pu créer? Moi oui! Et facilement en plus! Mais ce que femme veut… Du coup, nous traversâmes le Bourbonnais-Auvergne en trainant derrière nous une roulotte rouge de laquelle Zilo et Carla sortaient rarement excepté pour les pauses sanitaires.

A mon grand étonnement, nous n’eûmes aucun problème aux guets des villes auvergnates que nous avons traversées. Personnellement, je trouvais que les essieux de la roulotte n’étaient pas de bonne qualité et que le charpentier qui les avait fabriqués ne devait pas être fier de lui. Non, voyez-vous, ce n’est pas la roulotte qui lâcha la première mais plutôt le Canis Lucus. Figurez-vous que vers Montbrisson nous partîmes six mais nous nous vîmes cinq en arrivant à bon port.

Oui, je sais : vous allez le dire « Han! Le blondinet ne respecte même pas sa parole. Il avait promis de raconter ce qui s’était passé le Dimanche à Ventadour lorsque la petite troupe avait croisé le chemin de la délégation marseillaise. Non, je n’ai pas oublié. J’allais y venir. Je garde le meilleur pour la fin (Chuuut! Ne leur dites pas : il faut bien que je les flatte si on veut qu’il nous offre le toit et le repas lorsqu’on sera chez eux. C’est que maintenant, il va falloir serrer les cordons de la bourse… ou revendre la roulotte une fois arrivés sur la canebière… Si elle est encore vendable).

Bref, le dimanche à Ventadour, c’est toute la smala marseillaise avec laquelle on fit connaissance. C’est que quand un DomAmbre voyage, il ne le fait pas seul. Il y a tout un aréopage autour de lui: une nounou pour la partie Ambre-ionaire, Une tétine sur pattes pour la petite dernière parce que la maman prétend ne pas avoir de lait alors qu’elle est gonflée à bloc, un poète grivois pour égayer les soirées au coin du feu, une dame de compagnie pour la coiffure de madame et deux gardes du corps zélés et huilés pour garder les tonneaux d’olives de Monsieur (Ne me demandez pas si l’huile d’olive sert à autre chose qu’à la cuisine méditerranéenne, je n’ai pas eu le temps de leur demander). C’est ainsi que par un dimanche estival, je fis la connaissance d’Ambre et Eurielle du Mammouth, de Diane de Machin-Truc et d’Auguste l’aiguillon le poète guilleret. Quand à Dom, ce fut un plaisir de le revoir!

Mais le problème avec Eudoxie, c’est qu’elle oublie parfois certains détails d’une importance vitale… comme par exemple de me dire qu’Ambre est un nez. Imaginez ma surprise et ma gêne quand elle me balança ça en pleine taverne! Un nez? « For fanden! Un nez?!?!?!? Mais..mais… je n’ai pas eu le temps de prendre un bain moi entre hier et ce matin! ». Étais-tu entrain de me dire que désormais Ambre savait tout de ce que j’avais fait la veille? Ben ouais! C’est exactement ce qu’elle était entrain de me dire! Qu’elle savait! conclusions: soyez sur que lorsque nous serons à Marseille pour un petit moment de repos, je vais prendre un bain tous les jours moi! … ou utiliser une quantité astronomique de parfum comme le fait la noblesse françoyse.

N’allez pas croire que la rencontre avec les marseillais ne m’a apporté qu’un lot d’ennui. Non pas du tout! Je dirais même que j’aurais un véritable plaisir à les revoir à Marseille dans quelques semaines. Par contre, ne leur dites pas hein! S’ils pensent que je suis réticent à venir avec leur BB, je serais en meilleure posture pour obtenir quelques concessions supplémentaires de leur part. J’allais donc vous dire qu’il n’y a pas eu que des moments de folie avec les marseillais. Voir Eudoxie câliner sa filleule dans sa chambre en fut un beau. Je pouvais déjà discerner une belle complicité entre marraine et filleule. Elles avaient le même air taquin. Était-ce « l’effet Alhena » (Non! Non! Je ne parle pas ici des fabulations sans queue ni tête d’un rouquin qui ne fait rire que lui-même) mais le petit moment passé avec elles fut l’occasion pour Eudoxie et moi de parler de notre vie passée (Enfin…surtout moi de parler et elle d’écouter), de rapprocher des histoires de personnes, de partager. Merci à toi petite graine de fée à peine éclose.

Ah! Un dernier point de détail mais qui a son importance : quelqu’un pourrait dire à Ambre de se renseigner sur ce que je sais et ce que je ne sais pas? Ça m’éviterait d’avoir les mains de Dom sur les yeux pour me cacher la vue alors que ça ne sert strictement à rien. Ce n’est pas que l’odeur d’olive m’incommode, c’est juste que ses paluches manquent de douceur et de féminité à mon gout.

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Eudoxie_
"Voyage au coeur de l'amitié, retrouvailles enchainées" (E.C)

Voyage ? Ami ? Nombreux…

*Ventadour 2-3 septembre 1465*


Ventadour, deux minutes d'arrêt !!!!!! Ah non deux jours pardon et pas des moindres, risque en sensations, retrouvailles et autres joyeusetés, la première a sauté de joie en voyant la petite brune se pointer à peine les chevaux laissés à l'auberge de bon matin étant Lysanna.
Changement pour elle, brune, mairesse et encore debout si tardivement dans la nuit, ou levée très tôt, les deux s'entendaient, mais le sourire de la jeune femme restait égal à lui même tout comme sa bonne humeur, mais là, Eud et sa troupe n'aspirait qu'à une chose après deux jours de chevauchée intense : un bon lit !!!!

Samedi douceur avec un chou retrouvé, confidences et discussions de toute nature avec rencontre des nouveaux amis de sa princesse, qu'il s'agisse de Carla ou de Søren , et explication du pourquoi du comment de ce périple jusqu'en Helvétie, la raison n'étonnant pas plus que ça Edern, connaissant Eudoxie comme sa poche.
Dimanche découverte avec une poussière d'étoile, moment de grâce à l'état pur, retrouver le couple céleste et cette merveille fusion d'eux et petit trésor inénarrable de la béarnaise.

Intense et court... trop court... Il est des amitiés infaillibles, des cohésions qu'on n'expliquent pas et qu'on ne veut pas expliquer, qu'elles soient filiales, amicales ou amoureuses et ce week-end à Ventadour avait été de ces souvenirs qui resteraient précieux.
Prolongé aurait rendu tout le monde heureux, mais l'amitié infaillible se jouait ailleurs aussi, et le périple vers l'Helvétie devait se poursuivre pour rejoindre son complice, en sursis ou sombré dans la folie.

*Murat-Polignac-Montbrisson 4-5-6 septembre 1465*


Chevauchée, roulotte, feu de camp, découverte des uns et des autres, soirée taverne, voyage sans embuches jusqu'à ce que... Lucus. Aller savoir ce qui lui était arrivé ?
Endormi avec une carotte ? Une belle demoiselle ? Enivré à ne pas se réveiller, toujours était-il qu'à l'arrivée à Montbrisson il manquait un morceau du convoi.

Eudoxie se posant cette question existentielle ?
Etait-il possible de faire un voyage de groupe sans en perdre un bout en route ?

*Lyon 7 septembre 1465*


Lyon deux minutes d'arrêt !!!! Ah non, trois jours !!!! Bah oui c'est l'inconvénient quand on perd un bout en route, c'est qu'il faut l'attendre à l'étape suivant et quand le groupe chevauchait alors que le retardataire marchait bah... Ca donnait du temps pour se reposer.
Mais en cours de taverne avec le reste de la troupe, surprise à en faire devenir dingue Eudoxie, son jumeau diabolique fit son entrée alors que retrouvailles ne devaient se faire qu'à l'étape suivante sur Macon, euphorie, hallalli, cris, joie... Bref vous l'aurez compris, B-O-N-Heuuuurrrrr total !!!!


_________________
Kaghan
Lyon le 7ème jour de Septembre 1465

Une rencontre la veille avec une discussion pleine de sens m'avait ouvert les yeux. Sur un coup d'tête, j'avais sorti les let' reçu, et ma carte. J'avais la tête qu'en partie embrumée, et la destination d'ma jumelle était limpide. Pour v'nir ici, et vu la direction à prend', elle d'vait êt' à Lyon ... J'aimais bouger sans prév'nir. J'fais ça 'vec tout ceux qu'j'apprécie d'ailleurs.

N'ayant pas trop d'affaire, mon galop fut rapide jusqu'à la Capital voisine. J'étais fatigué, mais trop d'sentiments m'pertubaient. Lors, au p'tit matin, j'avais quitté mon camps et j'étais parti à sa recherche. C'est après avoir poussé une porte de taverne que je l'ai enfin revu ...

Des cris, des embrassades, des gémissements, des poutoux, des ... TOUT plus tard et l'bonheur m'avait empli l'coeur. C'tait bon et plaisant d'la r'voir !

Lyon était une ville superbe, mais tel'ment vide. Par chance, c'est là aussi que je fis la connaissance d'une certaine Pénélope. 'Fin, c'comme ça qu'elle c'était présenté ! Et le jeu avait commencé, les dés étaient lancés. Et même son étonnement quand j'lui ai dis qu'j'étais pas de passage, mais plutôt de scouatage n'avait fait qu'motiver mon désir de gagné. Enfin, gagné, oui, mais quoi ?


Mâcon le 10ème jour de Septembre 1465

J'savais qu'on y passerait. C'était obligé. Pourtant ... J'étais nerveux. Et c'est qu'après avoir menacé Eud, Seurn, Jeanne et même Carla d'ma hache qu'j'me suis dis que peut-êt', peut-êt' ... J'ai un problème ?

L'papotage 'vec Seurn était plaisant, rtout quand il payait la bouffe en fait ... Mais là aussi, mes nerfs avaient frôlés la fin. Quand Eud m'avait prit la main, mon sang c'était glacé dans mes veines. Une pensée, une seule, m'avait traversé ... "Pas elle, pas ça, pas 'core". Et à leur tête, aux deux, j'me suis rendu compte, j'en ai trop dis ... J'v'lais pas la pitié d'Eud, mais dans son r'gard, j'ai senti un truc ... Un truc qui m'a fait mal.

La ville était morte, mais ça, j'le savais. Pas une seule âme croisée, hormis le groupe.

L'soir même, j'tais parti m'coucher tôt. J'vais b'soin d'douceur, d'êt' rassuré. Elle était là, et j'tais bien 'vec elle. Elle m'offrait tout ça, sa chaleur, sa tendresse et sa joie. Dos cont' torse, mes bras autour d'elle, mon nez dans ses ch'veux, j'écoutais la nuit autour d'nous. C'était pas 'core l'heure du départ, on pouvait s'r'poser un peu avant. Mais ... Pas moyen d'dormir. Mes yeux m'brûlaient, j'vais la tête dans un étau, et rtant, j'tais incapab' d'm'endormir ce soir là. 'Lors ... J'ai vr'ment un problème ? Malgré ma lutte incessante, l'fait qu'j'me force à avancer, j'vais gardé des séquelles si profondes qu'ça ?


Bourg le 12ème jour de Septembre 1465

Nous avions r'trouvé c'géant qui avait l'don d'me faire réfléchir. C'tait plaisant ! D'longues heures à parler, des réflexions étonnantes et des sourires. V'là c'qu'y m'fallait ! J'vais rtant b'coup d'mal à songer. Ma tête baignait dans une fumée permanente, et mes sens engourdis dans une brume blonde délicate qui monopolisé mes pensées.

La ville était vide aussi, c'tait dommage au fond. Mais ici, on avait croisé quelques personne au moins. Une pauv' nouvelle qui aller sur'ment s'emmerdait dans les jours v'nir. Et vu qu'on avait perdu un type -toujours le même- on avait attendu un jour d'plus. Pas gênant pour moi, concrêt'ment, j'f'sais qu'suiv', donc ça m'changeait rien ! Mais plus ça passait et plus j'sentais une certaine ... Tension ? Ent' un aut' memb' du groupe, et moi.

Puis -'lors j'sais pas c'ment on en était v'nu là- dans un moment d'intimité fraternel, Madame Lucidité m'a tabassée la gueule. L'courage me manquait pour certaines choses. Trop d'chose. Et si l'chanv' avait l'pouvoir d'me soulager autant corporel'ment qu'mental'ment, à c'moment précis, j'étais suffisamment en confiance pour l'avouer. Une souffrance sans nom m'avait déchiré les entrailles au moment où l'métal avait glissé le long d'ma peau ... L'or et l'fer, si petit et rtant si lourd à porter, avaient quittés mes mains pour r'joind' les siennes. C'était égoïste, j'le savais. Mais à qui d'aut' que ma jumelle j'pouvais donner c'fardeau qui été l'mien ? Elle savait, elle comprenait, et moi, j'lui souriais,simpl'ment. Mais je sais qu'elle savait. Même en souriant, les plumes mettent parfois du temps à repousser. Heureus'ment pour moi, j'étais ent' d'bonnes mains ...

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Soren
     

    « Genève, tout le monde descend. »


Toute bonne chose avait une fin: ce voyage aussi. Genève pointait enfin son nez et on n’avait perdu Lucus que deux fois. Un véritable exploit. Carla et Zilo avait disparu, perdus dans les douceurs de la roulotte et chaque jour qui passait me permettait de mieux assimiler et apprécier le phénomène Kaghan…Encore que je doute qu’une vie soit suffisante pour cela. C’était un drôle de bonhomme ce Kaghan tout même. Il passait son temps à dire qu’il ne rêvait que d’hommes et il n’arrêtait pas de courtiser toutes les donzellles qu’il croisait en taverne. Je ne savais pas ce qu’il mettait dans sa pipe mais for fanden que ça avait bon gout! J’avais commencé à prendre l’habitude de lui piquer quelques bouffées à chaque fois qu’on se croisait en taverne. Pour en revenir aux femmes, j’avais beau essayé de l’éduquer, de lui dire comment se comporter avec elles, ce qu’elles appréciaient ce qu’elles détestaient, on dirait qu’il y avait quelque chose qu’il ne comprenait pas.

A Genève, une vieille connaissance fit son apparition. Enfin, non. Une vieille et une très vieille. Deux surprises pour le prix d’un. Il ne manquait plus qu’Eud me disent qu’elle était enceinte pour que la partie inférieure de mon menton ne touchât le sol! Heureusement il n’en fut rien. Mais je m’égare là et si je continue ainsi vous allez vous demander quelles sont donc ces deux connaissances que j’ai rencontré. La vieille, c’était Desideratum, la meurtrière d’Angoulême, celle-là même que Gérard devait fréquenter alors qu’il se trouvait ici. A propos de Gérard, Desi était aussi sèche qu’une bonne soeur qui a eu ses premières bouffées de chaleur « post-apocalypse ». Elle n’avait aucun renseignement, aucune nouvelle à nous fournir, ne savait pas. Ça n’était guère encourageant pour la suite de l’enquête.

La très vieille connaissance, c’était celle qui aurait du devenir ma belle-mère, Erraa de la Huchaudière, celle dont je courtisais le fille il y a de cela plusieurs années et à qui j’ai réussi à n’extirper qu’un chaste baiser. A Audrey sa fille, pas à Erraa. La comtesse et moi entretenons une correspondance régulière: un message de chaque côté par an, à intervalles irréguliers, pour donner des nouvelles. Aussi, ne vous étonnez si je ne connaissais pas tout de sa vie sentimentale et qu’elle ne devait même pas savoir qu’il y a une tombe de Søren MacFadyen Eriksen à Sarlat. Je pense que je vais lui proposer un échange d’une lettre par mois avec conséquences pour celui qui ne tient pas parole. Qu’est-ce qu’Erraa faisait à Genève? Elle attendait de pouvoir joindre sa lance à l’armée d’Azharr (une autre connaissance tiens! Merci d’ailleurs à ce fat de Frost pour ça!) pour partir comme elle le disait « Péter la gueule au grand Khan ». C’est là aussi que Zilo va d’ailleurs. Moi, piquer les richesses des autres, ça ne me tente pas. Oui, je sais, vous allez me dire qu’on n’a plus les scandinaves qu’on avait.

A Genève, sitôt arrivés, l’enquête avait débuté. La piste Desi n’ayant rien donné, je m’étais mis en frais de faire le tour des tavernes, à partager des bières, à nouer des connaissances éphémères pour obtenir un indice, aussi infime soit-il. Gérard avait séjourné ici, il fallait bien que quelqu’un l’ait aperçu. Les Piques ne sont pas connus pour leur rigueur monastique. Le problème, c’est qu’il s’était peut-être présenté sous un autre pseudonyme. Par ailleurs, la description physique que j’en faisais ne pouvait être qu’imprécise. Je n’obtins donc que des hochements de tête négatifs…quand on daignait me répondre.

Ce que je ne savais pas, c’est que mon petit manège avait éveillé l’attention de certaines personnes et que ma visite des tavernes et autres lieux d’intérêts ne se faisait plus seul désormais. Une paire d’yeux épiait mes faits et gestes, deux jambes suivaient mes pas, une dextre rédigeait rapports et les faisait acheminer je ne sais où. Genève n’était pas Bergecrac, Périgueuse, Crassetillon, Sarlace ou même Angoublême. L’ex-prévôt que j’étais n’y avait pas ses entrées et même les quartiers les mieux nantis de la ville ne semblaient pas vouloir collaborer. C’est ainsi qu’une de ces nuits sans lune ou presque, la remarque la plus intelligente que j’eus à formuler à ma complice fut :


- Dis Eud, je ne veux pas te faire le coup de la panne de charriote…mais par contre, je crois bien qu’on est totalement perdus.

Bienvenus à Genève by night!


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Eudoxie_
"Souviens-toi que le Temps est un joueur avide... Qui gagne sans tricher, à tout coup ! c'est la loi. (C. Baudelaire)

Espoir ? Jour ? Réalité...

* Genève 15-21 septembre 1465*


Genève, objectif fou pour sauvetage insensé, partir à l'aveugle sans savoir ce qu'elle trouverait, juste mue par cette envie utopique de pouvoir lui venir en aide, d'un claquement de doigt que tout s'arrangerait.
La réalité se faisait autre, celle qui possiblement pouvait avoir des nouvelles de son complice étant encore moins au fait de ce qui lui était surement arrivé qu'Eudoxie elle-même, les choses s'annonçaient mal.

Les jours filaient sans qu'aucune information probante ne lui parvienne, cinq jours, presque une semaine que les recherches restaient vaines, pas de résultat, pas de piste, pas d'indice, rien, que dalle, nada.
L'inénarrable devait se rendre à l'évidence... La folie ne semblait pas l'option à explorer, non, l'inconnue restait de savoir si la dissimulation était sienne ou l'oeuvre d'autrui, choix ou contrainte.

L'une ou l'autre des possibilités ne plaisaient pas à la petite brune, sourire à la vie, ne plus imposer tout ce périple à ceux qui l'avaient accompagnés, bientôt certains viendraient ici ou plus bas sur le fleuve pour vider appartement sur Annecy.
Jusque là, Eud tenterait d'en savoir davantage mais au delà... Il lui faudrait à un moment se faire une raison, tourner visage vers une nouvelle oraison en intégrant que l'aube lunaire ne se lèverait pas cette fois sur son crépuscule.

Souffrance indicible, ne dit-on pas un seul être vous manque et tout est dépeuplé ? Dépeuplé serait peut être surfait, mais avec certitude sans le retrouver, quelque chose au creux d'elle resterait vide, sans réponse, prêt à s'ouvrir à la moindre secousse.
Contrairement à la croyance populaire, l'amitié de la jeune femme n'était pas chose aisée à obtenir, sa confiance encore moins, elle avait des connaissances, beaucoup... des amis, quelques uns... et... ceux pour qui elle ferait n'importe quoi, qu'elle avait choisi et on pouvait les compter sur les doigts de la main.

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Plan ? Changement ? Départ...

* Genève 22-23 septembre 1465*


Changement de programme, les célestes se voyaient pourvus d'une bande de bras cassés en guise d'équipage et au final, la remontée fluviale fut annulée, pas la peine de s'attarder dans un patelin où certains autochtones se montraient des plus "accueillants", insultant sans vergogne une personne à sa sortie de taverne sans même lui avoir parlé.
C'était là le bonheur de la dernière soirée passée avec Carla et Zilo, une folle décérébrée, elle aurait au moins eu le mérite de détendre une atmosphère pesante de séparation, car le choix était tombé et la belle italienne suivait l'homme ma-hisse dans son périple vers Khan.

Coeur lourd et promesse de correspondance et de “bientôt” faites, les deux groupes avaient pris la même direction vers la Savoie, l'un poussant plus loin vers la Provence que l'autre.
Les routes se croisent et se décroisent... se recroisent parfois, cette pensée fit doucement sourire la petite brune, ce n'était pas la première fois que cette phrase raisonnait dans son esprit.

Quelques mois en arrière c’était avec la joyeuse bande limousine que ce genre de propos avait été tenus, avec Black, avec Lucie, Sub aussi... ou encore quelques semaines plus tôt avec Layke... Vivre sur les routes offraient de belles rencontres mais aussi de difficiles séparations.
Mais après tout depuis quand la vie serait rose et sans anicroche ??? Que Deos ou Tangra nous en préserve, elle serait d'un ennui monumental sans ces rebondissements qui pimentent le quotidien, vous ne trouvez pas ?


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Jj64
Limoges fin Août- début Séptembre

Les quelques sorties qu'elle s'était accordée, n'avaient jusqu'à lors rien données. Une perte de 100 écus aux cartes, et deux ou trois discussions qui lui pompaient l'air.
Une animation certaine, mais pas faite pour elle, qui ne convenait pas à son humeur...Et quelle humeur ! Parce que chez la blonde c'est une chose qui change encore plus vite que le sens du vent.

D'ailleurs ce jour là , elle devait être dans un bon jour.
Une petite sortie au potager, rencontre de gland, de courge et de navet. Et alors qu'elle n'espérait plus, Il y en a qui sortent de panier pour exécuter une prestation d'humour merdique éblouissante, ça lui plait.

Le surnom qui termine par lope, et ne commence pas par ça lui plait aussi.
Quoi, c'est génial Pénélope ?! Non ?! Moi je trouve que c'est un nom idéal pour écrire de doux poèmes.
Bon je vous accorde que c'est peut être un chouilla pénible à porter quand on se trimbale les miches à l'air et en dandinant la croupe. Mais ça elle s'en fout, comme elle se fout de beaucoup de choses. Peut être de trop même .

Bref, aujourd'hui ( non vous n'aurez pas de date, parce que je ne l'ai plus en tête) elle aime bien l'humour d'un certain Alain, pas moche mais on dira que si histoire de l'enquiquiner,mal coiffé aussi.

Elle découvre plus tard qu'il est également : Artiste-peintre-coiffeur dans la catégorie enfant, pour pas dire jeune enfant. C'est drôle hein de repeindre la gueule des gens avec du charbon ? Et puis c'est pas commun surtout ! Y'a aussi les plumes dans les cheveux. Et le réveil de la blonde ne se passe pas comme prévu, ça la gonfle.
On ne touche pas à ses cheveux, il mérite un châtiment .Puis cela tombe bien, la vengeance donnerait une excuse acceptable pour demander à suivre.

Quoi encore ? Oui bon elle aurait pu dire quelque chose dans le genre : " je te trouve intéressant, c'est dommage que tu partes, alors je me demandais si je pouvais venir avec toi, histoire de plus me faire chier dans cette ville de merde, qu'ils ont appelé Limoges. ?" Mais la mauvaise foi c'est mieux.

Et la voila donc en route pour elle ne sait pas ou avec elle ne sait déjà plus qui .


Le noeud Entre Limoges et Ventadour .

Un brin de toilette à l'eau à peine tiédie, une sieste à l'ombre, un maudit pigeon pour y mettre fin, et des activités attrayantes : le remplissage de narine aux petits cailloux et la dégustation de savon pour les alain-siesteur des environs . Pour le coup, on pouvait dire que l'honneur de ses cheveux avait été racheté, et de façon mature en plus. ( Oui bon, laissez la donc y croire ).

Hop départ, demain on va rencontrer le reste du groupe, et s'ils sont tous aussi fêlés que lui ça promets.



Ventadour


Sympathique petite ville, ou les gens ont l'air tous de bien s'entendre. ça l'énerve déjà . Une sieste, un bain, du pomponnage, manger un petit morceau et boire en silence en profitant de l'ambiance joyeuse. Elle ne parle pas trop, pas envie ? pas trop de truc à dire ? Je crois qu'elle préfère écouter, et examiner les liens entres les gens c'est des trucs avec lesquels elle a toujours eu de mal. Ils semblent sincères , et ça doit être ça qui l'agace. Elle quand c'est pour de faux, elle fait bien, elle fait peut être même trop bien . Mais quand son petit cœur commence à s'attacher,elle détale comme un lapin du moins quand elle fait pas tout foiré avant . Au fond elle doit avoir peur d'être déçue ou de décevoir ? Peut être envieuse aussi, la blonde. Faut dire que ces relations à elle ont toujours tournées au vinaigre.

Les autres villes avant Lyon.

Rencontre de tout le monde, elle sort pas tellement ou pour emmerder Zilofus.
Elle fait ce qu'elle sait faire de mieux s'occuper des apparences, plus particulièrement de la sienne .
Pas grand chose à raconter , alors je vais pas écrire 10 000 lignes sur la couleur du bleu du ciel, et vous devriez penser à me remercier pour ça .


Lyon :

Deux bonhommes à l'auberge, Youhou !
Elle fonce la blonde, du monde , des mâles certes mais du monde tout de même.
Et en entrant, juste après le bonjour de bienséance, et bien il y en a déjà un qui la gonfle. Il a rien dit, mais il l'a gonfle. S'il pouvait se prendre une poutre sur la gueule d'office, elle serait pas contre. Elle ne sait pas d'ou lui vient cette aversion pour ce bonhomme. Vous savez quand vous croiser quelqu'un et que sa gueule ne vous revient pas, mais alors pas du tout. Et bien la c'est pareil, ça passe pas.

Y'en à un autre blond, jeune, torse poil en plus , armé de vanne du genre "Péné...." il dira pas la suite. Bref c'est fort drôle... Si si c'est drôle.
Il est plutôt direct, infirme, les hormones en ébullition sans doute aucun en plus d'être blond. En gros pas son genre du tout, mais pour le coup ça lui fera une petite distraction, va savoir parait que l'abstinence rend aigrie.
Petit plus il lâche des papouilles à gogo, elle ne va pas se plaindre. Et puis malgré tout, il a l'air chamboulé ce bonhomme, dans le fond ça la touche un peu . Elle n'est pas psychologue et ne s'y mettra pas, mais y'a un truc triste chez ce gars, en plus de son infirmité . Aussi bien elle se fait des films, histoire de blâmer le petit handicapé encore plus. Son coté gâteuse qui ressort ? Sans doute, enfin on s'en moque. C'est quand même l'unijambiste blond le plus sexy du monde. Oui bon j'avoue qu'elle n'en a jamais vu d'autres difficile pour la comparaison, donc.

Bon de Lyon jusqu'à Genève pour la blondasse, y'a pas de trucs géniaux à raconter . Voyez la pauvre comme elle se fait chier. Bon non j'abuse, forcement il y a du avoir des événements agréables ou non, mais l'ordre, les circonstances exactes m'ont échappés .



Genève : N'approchez plus, saute d'humeur en veux tu en voila.

Quatre jours entiers radieuse et mielleuse, non c'est tout le contraire. le moindre regard, mot de travers lui fait péter un boulon . même sa blondeur arrive à lui casser les pieds. Vaut mieux plus s'approcher de personne, et y'a toujours l'autre grand con pour ouvrir sa bouche, et agacée la blonde plus que ce qu'elle n'est déjà .
Les premiers, jours sont moches .

Ah non pas tous, avant tout cela il y a eu la cape en peau d'ours, et la super généreuse et chouette Carla pour l'aider à se l'offrir . ça c'était chouette, du moins la première semaine. Après ça l'a saoulé, elle l' a revendu. Bha oui, une fois que l'on a ce que l'on veut, après on n'en veut plus, c'est pratiquement toujours comme ça pour elle.

Il y a aussi la rencontre de l'escargot, une femme très bien l'escargot. Experte en grimace, avec de l'humour.
Si elle avait été capable de voyager durant 2 mois durant pour aller chasser le Khan, elle l'aurait suivit. C'est d'ailleurs ce qu'elle avait prévu, mais après réflexion ce n'était pas faisable. Et donc c'est le cœur en miette qu'elle annonça la nouvelle. Ou presque.
Pour sur, elle lui manquerait, tient étrange ! C'était sincère en plus ! Faut croire qu'il y a des exceptions .


Départ de genève : les noeuds

RAS, de la fôret et de l'herbe verte en plus . Original ?! ( je -->).

Le 26 /09/2017 à Dié.

Pomponage, nettoyage de linge , pomponage ( deux jours sans se pomponner au calme, c'est trop ) Et puis un bon dodotage, breuvage, papotage..et entre un homme de troisième âge. Aveugle, en plus.
Putain non Jeanne, tu avais parlé d'un brun grand, beau, avec les fesses musclées..Et quoi ?! Quoi ? tu craques pour un infirme encore ? Non mais ma pauvre, je vais finir par penser que tu as un gros soucis. Alors soit tu te prends pour mère Térésa ? Soit t'as des penchants chelou, mais vraiment ! Arrête ! Mais juste non quoi ! Mais... Mais rien n'y fait voila la magnifique blonde aux goûts particuliers qui se met à draguer du grabataire . Résultat ? Le trophée Papy, sera déverrouillé avant le départ .

Petit brin de toilette, enfilage de braies et la voila en selle pour la prochaine destination.
Kaghan
De Genève à Arles ...

De rivalité en amitié, les choses sont amusantes rfois. Genève c'tait cool quelques jours, mais à rien faire on tourne en rond et après des s'maines à visualiser tout dans les moind' détail, là j'voulais d'l'imprévu ! Des fourmis dans les pattes, des idées pleins la tête, il était grand temps d'prend' son courage à deux mains et d'tester les limites imposées. Mauvaises idées pour certains, bonne pour moi. Les mots n'sont après tout que des mots. Et au moins, j'savais où j'allais.

L'départ d'Genève était un soulag'ment. Loin d'tout ces cons qui voulaient juste massacré mes frères ... L'imbécilité humaine n'a pas d'limite j'crois.

Amoureux du galop d'ma jument sur la terre, j'n'avais pas vr'ment passé b'coup d'temps 'vec mes compagnons d'route. Faut dire que Seurn, bien qu'm'intéressant pas mal, était vach'ment nocturne comme type. Eud était assez triste j'crois. sans doute l'fait' qu'aucun couillon n'est su nous dire où trouver son pote ... C'tait con, et même si j'en disais rien, ça m'emmerdait pour elle. Une femme, t'jours plus beau 'vec l'sourire. Sauf Jeanne. Jeanne elle pète au lit, et elle s'tape des vieux. Quand on sait ça, ça change la vision qu'on en a !

Un r'tour à ça d'bon qu'on peut l'comparer ! Mon dernier passage à Arles r'monte à plusieurs s'maines d'jà. J'étais nerveux à c'moment là, parce qu'j'v'nais d'rencontrer M'dame Porte-Bébé. Mais là, j'tais plutôt content d'la r'voir. La patience était pas mon fort et voir qu'elle avait pas changé d'un poil, ça m'avait un brin hérissé. M'enfin, fallait bien qu'j'me fasse une raison. Il s'ra pas là 'vant avril-mai, donc forc'ment qu'elle allait pas êt' grosse tout d'suite ! Ent' ça, et les let' merdiques qu'j'rec'vais de l'est ... J'avais plus qu'hâte d'voir passer l'hiver !

La prochaine destination était d'jà choisi. Marseille et son odeur de mer. La date, ça ... C'tait au aut' chose. Et même si tout l'monde disait que c'tait plus rapide, pas né c'lui qui m'f'ra monter sur un bateau ! Mou-Ha !

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