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[RP] Pas d'titre, pas d'RP.

Nathan
« Nous vous proposons une histoire d’amour en mode 500 jours ensemble.
     Autant vous prévenir maintenant, ceci n’est pas une histoire d’amour.
     En particulier pour toi, Edern Lisreux.
                                                                                                                                    Bitch. »             



    L’histoire qui se déroule ce 17 juin de l’an de grâce 1465, n’a rien d’un conte de fée, ni même d’une chronique de princesse et encore moins d’une comptine d’un autre été. Non, l’histoire que vous allez lire n’est pas destinée à un public sensible et encore moins à celles et ceux qui recherchent l’eau-de-rose, le sirupeux et le romantisme.

    N’hésitez surtout pas à fuir. Fuyez ! Regardez ailleurs, même. Vous dis-je. Car d’un bout à l’autre vous ne rencontrerez qu’ignominie & turpitude. Le stupre compose une mélodie endiablée avec la haine n’ayant pour seul résultat tangible une débauche exacerbée. La température est à l’image de cette comédie dramatique portée par ses deux acteurs principaux et la touffeur de l’été brûlera la peau des participants.
    Somme toute, ce mariage n’est pas sponsorisé par l’Eglise Aristotélicienne.

    Bienvenue à Limoges ! La porcelaine y est étincelante et c’est à peu près tout. Le parvis de l’église était le premier choix. Malheureusement, pour éviter une insolation et une peau colorée orange Tropicana, le mariage fut déplacé à la dernière minute dans une forêt. Au moins, ils y sont à l’ombre au milieu des fougères et des orties.


Ce programme est déconseillé au moins de 12 ans.




_________________
Edern
       
           




     «Un petit cochon, deux petits cochons, trois petits co...Quoi?!»
                                                                               Les origamis pour les nuls



    Le matin se leva au même rythme qu'une gueule de bois bien avancée. Les cernes sous les yeux n'auguraient rien de bon. Cependant, ce n'est ni le mal de tête, ni la voix rauque qui inquiéta le trentenaire lorsque la Princesse vient avec toute la douceur du monde le tirer de ses rêves. Les paupières peinaient à s'ouvrir, l'esprit à émerger. Pourtant, il remarqua un détail qui l'interpella, le forçant à s'éveiller bien plus vite que prévu: Une chevelure brune. Ouais, non. Étrange. Nathan était blond, il était blond. Eudoxie était déjà debout. Le compte était mauvais: Il y avait une personne de trop. L'inquiétude monta, rapidement, une fois que l'odeur de la chambre fut identifiée comme une nuit de baise, de came et d'alcool. Alors Edern, secoua l'inconnu-pas-si-inconnu à ses côtés pour voir au moins son visage une fois que son autre main ait reconnu Nathan - Certains renflements sont atypiques et identifiables les yeux bandés. Une moue sceptique quand enfin le nom fut apposé sur le dernier petit cochon de nuit: Nicolas. Sa main passa sur sa barbe, n'osant se souvenir des conneries faites cette nuit. Alors il se leva, les articulations craquant sous le poids d'un endolorissement angoissant. Sans même s'inquiéter - les questions viendraient plus tard - il se dirigea dans l'autre pièce à Eudoxie avait déjà filé ( et ôh combien la raison était désormais compréhensible)

    « PRINCESSE J'ai besoin d'un verre » à peine levé
    Les marrons se posèrent sur le bas de son propre corps dans une minute de silence
                                         « Et d'un froque » Ouais ça serait bien, ça


    [ Plus tard ]

    Il avait bien fallu la journée à Edern pour décuver de son enterrement de célibattant. Plonger sa tête dans de l'eau glacée avait porté ses fruits au point qu'il avait désormais les pieds bien ancrés sur terre. A y réfléchir, il serait même retourné de lui-même s'immerger tellement les problèmes s'étaient accumulés. Déjà, il avait pu au moins répéter ses vœux, Nathan n'avait pas eu son léopard et un tigre était hors de question. Soit, ils auraient en prime un lion. Le pompon était quand même le déplacement de la cérémonie du parvis de l'église à la forêt, pleine forêt. Comment feraient-ils pour rentrer chez eux alors qu'ils se bourraient la gueule dans des fougères était encore un mystère. Par acquis de conscience, le Lisreux était passé mettre un mot sur la porte de l'église.

    Citation:


      La cérémonie a été déplacée dans la forêt.
      Soyez le petit poucet, suivez les petits cailloux.

      PS: Amenez à boire.
      PS2: Ne ramassez PAS les cailloux



    Les marrons se posèrent sur Eudoxie qu'il avait tirée de gré ou de force jusqu'ici.
    «J'ai pas pu mettre les vêtements »
    moment de flottement pendant lequel il observa sa chemise noire.
    « Le noir, c'est quand même très seyant. » Nathan allait le tuer

    Tout, tout le mariage du début à la fin avait été confié à Eliance dans la plus grande quiétude d'esprit. Déjà, parce que Edern n'y connaissait keudal en mariage, et de deux, parce que Eliance s'était -presque- proposée d'elle-même à tel point qu'une ouverture pareille ne pouvait être évincée. Cependant, le Lisreux avait du fermer les yeux sur de nombreux points. Ainsi, s'il avait mis de côté l'angoisse de devoir manger de la salade comme un lapin eunuque, une parmi toutes persistait: Aurait-il assez à boire? Ses yeux fixèrent un moment sa princesse sans qu'une réponse ne lui vienne du ciel. C'est alors que le miracle eut lieu et qu'il vit juste derrière eux une Blondie-rousse passer. Sans plus attendre, Edern commença à marcher à grands pas vers Eliance, tirant sa princesse sans même avoir pensé à l'avertir de la mise en marche. Toute façon, la forêt ne devait pas être bien loin

    Eliance !ELIANCE! T'as pensé aux alliances ?


_________________











Andrea_
        Je suis la vengeance narquoise de Jack.

              Fight Club.




Nan mais r’gardes toi, ah bah ‘sont beaux tes ch’veux là, bravo, bien jouééééééé, tu dois être prête dans deux heures et t’es encore à poils avec la trace de l’oreiller collée sur la joue et ça c’est qu…de la bave séchée, mais c’est super glamour, ça mérite un Oscar, et pour ta tenue t’as prévu quoi ? Un p’tit pyjama rayé, à moins que tu puisses pas rentrer dedans après t’être goinfrée toute la nuit comme une grosse vache dépressive ? T’es conn’ ma parole, t’es tellement bête qu’on pourrait t’filer du foin à becter, et j’vais t’dire c’pas ton cul qui s’en plaindra !


Je vous le donne en mille, la grognasse, là, qui beugle, on dirait une bouffonne en train de se faire engueuler par sa mère ou sa meilleure copine, on l’imagine parfaitement une main sur la hanche et l’autre avec l’index levé en train de gaver son amie de paroles et de regards bien agaçés, non ?
La vérité est beaucoup plus pathétique, la grognasse en question, c’est moi, et c’est pas ma copine que j’suis en train d’enguirlander, c’est mon…put’ain de reflet. Rho Berdol, j’suis paumée.

Aujourd’hui c’est le mariage de Nathan. Alors je sais c’que vous allez me dire, c’pas le premier amant que tu as eu qui se marie, ça, c’est pas faux, on pas se mentir, beaucoup ont fini par se faire à l’idée que je ne les épouserais pas et pour ne pas finir seuls, ils se sont donc mariés, par dépit, vous l’aurez compris.
Nan le vrai problème c’est que ça concerne NATHAN. Et que s’il y en a bien UN SEUL que j’aurais vu finir seul jusqu’à la fin de ses jours c’est bien lui. Je l’imaginais non sans mal, la barbe blanche, l’auréole au dessus de la tête en train de s’envoler vers le paradis, suivit d’un chapelet de grognasses désespérées accrochées à sa cape. Il aurait une main tendue vers le soleil et la deuxième vers moi, il m’implorerait de l’accompagner pour que plus jamais il ne soit seul, que j’étais la femme de sa vie et que… J’peux pas vous dire la fin, je me réveillais toujours à cet instant, mais à mon avis, y avait du troussage de moi et de la bande de lui.

Le seul point positif dans cette union, c’est que Nathan allait se marier avec un homme. V’voyez j’ai l’honneur un peu sauf, j’me dis que je l’ai pas eu, mais qu’aucune autre grognasse ne l’aura non plus, et que définitivement il me manquait une paire de quelques choses entre les cuisses d’ailleurs…
En parlant d’ça, j’pensais que c’était une paire de roubignoles qu’il me manquait, mais j’ai rencontré l’futur marié et j’peux vous dire que c’est pas ça. J’suis quelqu’un de très neutre dans la vie, tout ça, mais je trouve cet Edern a ger-ber. M’enfin c’pas moi qui vais l’épouser c’est..

Nathan. Cet énergumène, non content de se trimbaler avec son blond affreux, et de se marier avec lui, a décrété comme une envie d’chier que j’allais être sa témouine. J’avais envie de lui crier que « j’avais un cœur put’ain de merd’, que MOI AUSSI j’étais une petite chose fragile qui avait besoin d’amour et de romantisme et pas seulement d’un coup de BIPPPPPP » « mais que s’il était disposé à m’offrir ce dernier point, éventuellement… hahum », Bref, il a dit « Et t’es ma témouine » et moi j’me suis contentée de dire « avec plaisir ».

J’aurais pu répondre tout un tas de choses hein : « j’sais pas, faut que je réfléchisse », « mais va te faire ! », ou « si vraiment t’as personne »… Mais non, j’ai dit « avec plaisir ». Mais moi l’seul plaisir que j’ai pris avec Nathan c’était dans son lit quand il daignait virer le traversin !
Pour être tout à fait honnête, j’avais d’ailleurs du laisser une partie de mon cœur dans ce pieu en partant, définitivement, pour un ailleurs qui n’était finalement pas plus vert, mais là n’est pas la question, j’avais, depuis, refait ma vie de la plus belle des manières et ce « avec plaisir » était ma revanche.


Sauf qu’y avait aucun plaisir et que de revanche je ne me satisferai pas d’une seule. Mais je n’avais pas le temps de m’apitoyer sur mon sort, même si ma première vacherie avait été faite durant la nuit, je devais faire de cette chose que me renvoyait mon reflet une créature divine.

Et toute la préparation fût accompagnée du doux souvenir de la nuit dernière, lorsque j’avais pu m’introduire chez Edern pour saccager sa tenue. Oh pas grand-chose, jusque quelques ouvertures, sous les bras et entre les jambes pour être certaine qu’il ne crèverait pas de chaud pendant la cérémonie. J’avais bien sûr cueilli le matin même un énorme bouquet de fleurs sauvages, où j’avais caché quelques épines, aussi lorsque l’un deux lancera le dit bouquet, il devrait pleuvoir des piques. Evidemment quelques fûts avaient reçu une quantité non négligeable de laxatifs, et les petits pains à la cervelle de poissons que j’avais faite personnellement avaient trouvé bonne place sur le buffet. J’étais vraiment une super témouine.
Et lorsque j’admirais la Belle du miroir, ses cheveux légèrement ondulés remontés sur la nuque, la longue robe blanche au décolleté vertigineux, et l’opale de ses épaules dénudées, je me dis que j’avais bien fait de garder le meilleur pour la fin.
Oh oui, croyez moi, le discours et le déroulé de la cérémonie ne devraient laisser personne de marbre.


Dans la forêt ? D’puis quand on déplace les cérémonies ? I’sont au courant qu’y a des écureuils ? Des oiseaux qui chient ? Des … Je me suis fait chier à empailler le bâtiment pour y foutre le feu et maintenant quoi, on va dans la forêt ? Jusqu’au bout il va nous faire chier le Lisreux !


L’impro et moi, ça fait deux, mais je n’allais pas avoir le choix.
Il n’y a qu’une chose qui pourrait véritablement pourrir ma journée : qu’Ansoald n’ai pas trouvé mon invitation.
Et c’est pas parce que j’ai shooté dans les cailloux que le marié avait laissé qu’on perdrait tous les invités, si ?

_________________
Eudoxie_
"Un jour mon prince viendra, un jour on s'aimera" (Blanche neige Walt Disney)

Mariage ? Hommes ? Edern...

Ouais ouais sauf que là c'était la princesse qui venait, et qu'il était pas question d'amour mais plutôt de faire un sorte qu'un blond connard se pointerait bien au lieu de la célébration de ses épousailles, plus ou moins protocolaires, pour ne pas dire proctologiques d'ailleurs.
Bref, bref, ne nous égarons pas dans de folles élucubrations qui n'ont rien à y faire, et qui en plus entachent ce conte de fées, ou pas, d'un amour pur, ou pas, indéfectible, ou pas et indéfinissable, ah ça oui par contre.

Une missive pour toute convocation, suivi d'un carton confirmant bien que ce n'était foutrement pas une blague, Edern allait se marier qui l'eut cru, lui le prêcheur du non mariage, ah mais attendez, voilà le truc qui changeait toute la donne : mariage avec un et pas une !!!!
Toujours était-il que pour rien au monde, la petite brune ne manquerait cet évènement, pis pas trop le choix, désignée d'office témoin du Lisreux, il comptait sur sa princesse qui ne lui ferait assurément pas défaut.

Retrouvailles, soirée alcoolisée à outrance, support d'un futur époux dans ses appartements et se retrouver à dormir avec trois hommes, nus comme des vers, et bien entendu ça va de soi, s'amuser à.... se barrer sur la dormeuse dans un recoin de la pièce plutôt que se retrouver à tenir la chandelle pour ses messieurs enfilant des... "perles".
Gémissements et autres râles masculins s'atténuant dans les méandres de son esprit pour s'envoler ailleurs, la béarnaise parvint à dormir à peu près correctement avant de s'éveiller l'esprit embrumé, en cherchant le prénom du brun entre les deux futurs épousés.

Edern, va falloir voir à te réveiller...

Regard vers Nathan, Eudoxie se dit alors que lui ce n'était pas son rôle qu'elle allait déjà assez en chier avec son bout du couple.
Chose confirmée par un connard secouant vaguement la main dans le vide en marmonnant des choses incompréhensibles.

Laisse-moi mourrrir...

Onyx roulant sur eux-même, Eudoxie se pressa d'aller se parer de son côté, attendant l'émergence du bougre, qui finalement, contre toute attente, se fit ne demandant qu'un verre pour vaincre le mal par le mal, et là y devait avoir sacrément mal son mentor.
Servant le futur jeune marié, la brunette belette éclata d'un rire franc, en regardant son ancien amant un poil, bah... à poil sous son regard en secouant la tête, indiquant un siège à proximité avec toute une tenue nickel prête à être enfiler, préparer de la veille

Ouais ça serait pas du luxe là Chou, ça ferait un peu désordre pour te marier non.
Je te laisse décoller je t'attends à côté je vais décider si je jettes un seau d'eau ou pas aux autres.



**Plus tard**


Parvis de l'église et tout le fatras, Eud se retrouvait finalement avec un Edern du genre coopératif, qu'il fallait pas trop trainer en fait, bon bah ce serait peut-être pas trop galère, mais déjà il faisait des siennes. Pourquoi l'inénarrable se doutait qu'il n'en ferait qu'à sa tête et mettrait exactement ce qu'il voudrait quoi qu'on ai décidé pour lui.
Le pourquoi du comment de la non possibilité de mettre sa tenue lui importait peu, il aurait même été fichu de la saccager surement, tant qu'il y allait pas cul nu, pour elle la tenue était la bonne parce que ça aussi, il en aurait bien été capable.

Nom de... Molo je suis en robe moi oh !!!

En attendant bien pressé le grand blond, manquant de la faire se vautrer en se barrant sans la lâcher pour courir au travers de la forêt vers la rousse, ou blonde on savait pas en fait, trop allergique aux démonstrations d'affection.
Tout juste le temps d'attraper le bas de sa jupe avant de se brêler les pieds dedans, le voir ainsi en mode angoiss,é lui toujours en mode rien à foutre, était du domaine du jouissif, faisant sourire la petite brune plus que de raison en le voyant en panique braire après Bobby.

Nan mais c'était maintenant qu'il s'inquiétait des alliances, à quelques heures de la cérémonie, nan c'était un blague ? Pis là elle aurait pas d'anneau de rideaux sous la main c'était certain.
Quoi comment ça vous comprenez pas, bah oui mais vous inquiétez pas, c'est normal seuls quelques initiés présents à un autre mariage comprendront, bref revenons à nos moutons fallait juste espérer que la rime de son prénom et de l'objet convoité par le futur lui porterait chance, sinon ça allait être la grosse caquita, si, si !!!


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Zoe_lisreux

      [Limoges, Hôtel Particulier MAB]


    Se jeter tout droit dans la gueule du loup et provoquer le destin ne faisaient plus parti de ses habitudes. Zoé avait troqué sa liberté et la spontanéité de ses désirs pour une vie aux apparences sages, dans un milieu étriqué. Le retour de Tarentio dans sa vie bousculait ses certitudes. Avait-elle tant besoin de ses titres et de son argent ? De ses propriétés aux quatre coins du Royaume de France et de ses robes de soie à fils d'or ? Bien des mois plus tôt elle aurait répondu oui, sans hésiter, aujourd'hui, son ancienne vie lui faisait du pied, lui chatouillait doucement le creux des reins et soufflait délicieusement dans son cou...

    C'est sans doute pour retrouver une infime partie de ces sensations que la Comtesse de Fézensac se retrouve à Limoges, répondant à l'invitation d'un frère haïs car trop désiré par son corps et son âme en mal de sensations d'autrefois. Elle avait voyagé léger depuis l'Armagnac, sans escorte ni suite, juste flanquée de l'Assassin qui ne semble plus vouloir la quitter. Ils ont trouvé refuge en l'Hôtel Particulier des Malemort pour la nuit qui suivra la cérémonie, Zoé jouissant de ses entrées dans des lieux qu'elle n'aurait jamais pu rêver arpenter un jour...

    Elle avait tenté de trouver dans sa garde robe sa tenue la moins luxueuse, ce qui s'était avéré particulièrement compliqué. Elle imaginait bien qu'elle ferait tâche au milieu des invités d'Edern qu'elle supposait tous pochtrons et débauchés, à l'image qu'elle se faisait de son bâtard de frère. Et c'était pourtant le but, sans doute, sortir du lot. Lui balancer en retour sa provocation en pleine tronche. Elle ne savait pas ce qu'elle espérait déclencher chez lui. Pour une fois depuis bien longtemps, elle avait foncé tête baissée sans réfléchir.

    D'une démarche gracile et l'esprit ailleurs, elle descend quelques marches pour rejoindre Tarentio qui doit l'attendre dans l'entrée de l'Hôtel. Elle relève les jupons de sa robe de damas verte au décolleté rond et aux manches serrées jusqu'aux poignets, agrémentée aux pans, au décolleté et à l'extrémité des manches d'un fin liseré de fils d'or. Tant bien que mal, elle a relevé sa longue chevelure rousse en un chignon un peu hasardeux duquel s'échappent quelques boucles qui lui tombent dans la nuque. Elle s'est armée d'un poignard, caché sous ses jupes, on est jamais trop prudent... Et a donné carte blanche au Voleur pour s'armer comme bon lui semblait. Après tout, il avait la couverture toute trouvée pour l'occasion...

_________________
Eliance
Et vas-y que j'suis un beauuuu connard.
Et vas-y que j'fais genre j'suis ton frère même si tu veux paaaas.
Et vas-y que j'te fais du chantaaaage.
Et vas-y que j'te fais juuuuste sous-chouchoute.
Et vas-y que j'me marie avec un homme bien, moooooooi.
Et vas-y que j'te pourris la vie touuuuus les jours.
Et vas-y que j'te demande d'organiser mon super beau mariage.
Et vas-y qu'on le fait à l'église ah-oui-mais-non-en-fait faisons-le dans la forêt.
Connnn...

    Eliance !ELIANCE! T'as pensé aux alliances ?
La bouche du paon (aka Eliance) reste ouverte sur la fin du mot, sans doute parce qu'insulter un marié le jour de son mariage, ça fait mauvais genre. Et puis sans doute aussi parce que... les alliances, quoi ! Le paon se met à flipper sa mère dans son costume moche de paon plein de plumes qui volettent de partout.

Dédé !

Hop je te rassure en un sourire. Viens-là que je t'embrouille t'y verras que du feu ah-non-putain je sais pas mentir et je rougis.

ATCHOUM !


Les plumes c'est bien. Les plumes qui volettent dans le nez, c'est vicieux. Est-ce que ça serait possible de jarter ce vent, s'il vous plaît ?!


T'as vu, j'ai mis les fleurs partout dans les arbres !
On dirait c'est des fleurs d'arbre ! Alors que non, hein !
Et puis j'ai mis tout plein de couleurs comme tu voulais, pas que des orange.
Pour le buffet... TCHOUM ! foutue plume de merde... ben j'ai pleins de brochettes de canards qu'on dira à Calyce c'est du dindon. Puis y a pleins d'autres trucs que j'vais pas tout te dire sinon on y est jusqu'à la saint Mauricin et on a un mariage.

Ayé, t'es endormi et t'as oublié les alliances que j'ai beau farfouillé partout dans ma bourse discrètement, je les trouve pas bordel-de-vinguette-de-merde alors je vais te faire des compliments, les compliments, ça va faire passer le temps.

Qu'est-ce que t'es b... mais putain ! C'pas cette chemise que tu devais mettre !!!!
Elle est où ta TCHOUM ! 'chier... belle chemise ?!!!
On avait dit que tu serais gai ! pas... pas en noir !
Moi j'men fous, hein, c'pas moi que Modeste va pourrir.
Il va te pourrir. Tu sais ça qu'il va te pourrir ? Il va te DÉ-MON-TER !
Heureusement que j'ai mis ma t'nue de paon, hein. Qu'est-ce qu'il dira Modeste sinon, hein ?
Que tu veux pas te marier ? Que j'veux pas que vous vous mariiez ? Que tout est foutu ?

JE SAIS ! on va prendre des fl... TCHOUM ! ...eurs et te les coincer dans le col de la ch'mise et dans les boutonnières et partout où on pourra. Comme ça tu s'ras gai et il verra pas que t'as pas la bonne chemise.
C'est bien ça comme idée. Hein ? Hein ouais c'est bien !


Vous la voyez, là, la Eliance-paon s'agiter dans tous les sens parce que l'organisation du mariage lui glisse des mains pour la première fois de sa vie et qu'éventuellement deux mariés vont avoir envie de la pendre incessamment sous peu ? Alors, elle aurait pu dire bonjour, faire des courbettes aux témouines déjà présentes, mais non. Pas le temps. Là, c'est l'heure de la panique.
_________________
© JD Calyce ♥
Tarentio_
[Limoges, Hôtel Particulier MAB]

Humpf, un mariage, quel piège grossier. C'est du déjà vu. Etait-ce vraiment un piège? Pour être honnête, il n'en savait rien, mais Tarentio avait l'habitude de voir le mal partout. Déformation professionnelle, sans doute. Laisser Zoé y aller seule? Hors de question. Non, non non, il se moque de Zoé, elle n'est qu'une bourse sur pattes, comme il le lui a déjà dit.
Et rien d'autre. Si...?
Non, lui sa seule préoccupation, c'est qu'il a enfin l'occasion de revoir son échec en chair et en os. Celui qui ne veut pas mourir. Feindre la mort, c'est mal. Ce n'est pas du jeu, c'est de la triche. Qu'on lui coupe la tête!

Bon d'accord, sa priorité reste la protection de Zoé. Depuis que la rouquine est revenue, le blond s'amuse dans ce morne Royaume. Des plans se montent, des projets avancent, doucement mais surement. Zoé a changée, mais elle n'en reste pas moins attirante. Elle est plus... Autoritaire, plus calculatrice... Ce n'est pas pour déplaire à notre voleur, bien qu'il appréciait l'insouciance de la jeune Zoé par le passé.

Et puis, il faut dire que notre Zoé actuelle avait des avantages. Comme celui de faire entrer le blond dans un hôtel particulier. Malgré tout le talent qu'il avait, voilà un lieu bien difficile à pénétrer sournoisement. Et pourtant, le voilà invité de bonne grâce à l'intérieur. Les yeux brillants d'étoiles, le voleur détaille toute la décoration d'un oeil expert, se demandant quel objet vaut le plus cher ici... Objet qu'il soit possible de transporter à l'extérieur sans trop attirer l'attention, bien sur.

Mais finalement, Tarentio n'a le temps de rien, que Zoé descend les marches. Qui a dit que les femmes mettaient trois heures à se préparer? Elle a été un peu longuet, mais pas suffisamment... Quelle déception. Du coup, sous le regard accusateur de Zoé, il renvoi un large sourire innocent. Et doucement, ses yeux glissent. Les ambres descendent jusqu'aux pieds de la Lisreux, avant de remonter... Jusqu'à la poitrine. Le décolleté est suffisamment attirant pour faire oublier tous les objets de valeur qui traînent à coté.

Finalement, les iris reviennent se greffer sur ceux de la rousse, et tranquillement il lui offre son bras. S'il n'est pas habitué à tant de manières, il sait néanmoins se tenir et jouer la comédie quant il le faut. Un léger sourire aux lèvres, il incline la tête. Charmeur, il passe même un doigt dénudé dans la chevelure rousse, avant de remettre ses gants. Puisqu'il doit jouer, autant s'amuser.


Ma dame est bien galante. Trop peut-être?

Moqueur, il n'en reste pas moins admiratif en réalité. Décidément, ça a du bon, les cages dorées. Quoi qu'elle pourrait avoir la même tenue à la Cour. Et gratuitement en plus! M'enfin...

Lui n'est pas si bien habillé. A cause de la chaleur accablante, il ne porte pas grand chose. Mais comme il a un rôle à jouer, il le fait bien, avec un minimum. C'est donc chemise, léger pourpoint - de cuir quand même, le pauvre va mourir de chaud - et braies tout ce qu'il y a de plus classique. Sans oublier une paire de gants. C'est classe, les gants. Néanmoins, tout est couleur noir. De quoi rappeler à Edern que la mort n'est jamais loin et qu'il ferait mieux de rester méfiant.

A ses cotés, ses deux fidèles épées courtes. Bepher et Nepher, pour leurs petits noms. C'est qu'en tant que Capitaine de la Garde de la dame Zoé de Lisreux, Comtesse de ... Non, c'est trop long. Mais vous avez compris l'idée. Il doit parer à toute éventualité, il est armé pour défendre sa dame, blablabla.

Rien de bien anormal si ce n'est que la menace qui pèse ici va sans doute se marier sous peu.

Bras dessus bras dessous avec Zoé, l'éternel sourire moqueur, voir narquois, sur le visage, les voilà sortis de l'hotel, et en route pour l'Eglise pour... Ah, non... Que dis-je, en route dans la forêt. C'est Zoé qui va bien s'amuser, avec sa robe.Et, vraiment, qu'il est grossier, ce piège !
Mike91
Ah bah voilà, y’en a enfin un qui pense à lui ! Ouais parce que toute cette bande de naze l’oublie un peu trop vite…surtout Eliance ! Bon y’a pas vraiment de preuve tangible, mais ça fait toujours plaisir de le penser.

Un faire-part de mariage… super ! Bon jusqu’ici tout va bien…Sauf que Nathan Sidjéno alias Modeste… c’est qui ? Et le Edern Lisreux…c’est qui ? Surtout qu’il y a pas un con dans la bande qui est capable de relire ce torchon ? Y’a forcément une faute de frappe : c’est soit Nathana ou Ederna ! Non parce qu’il faut pas lui faire croire au Mike que les deux gugus s’enfilent tranquillou quand la nuit fut venu, et puis hop on se donne « rendez aux alentours de l’église » pour notre mariage ! C’est le meilleur moyen de se retrouver au bucher pour les deux bouche-trous.

Quoique…en y réfléchissant bien, y’a tout de même un fort avantage d’aller à ce genre de rendez-vous. Disons que, dans un mariage classique, t’es à l’affut de la petite demoiselle d’honneur et pour peu que vous soyez trois ou quatre crevards…c’est un vrai carnage. Alors que là, tous les types sont susceptibles de se tripoter la nouille…bah c’est le jackpot avec les gonzesses qui restent…toutes, sauf Eliance bien sûr, il est pas fou !

Rhaaaaa mais quelle bande de naze ! Oui il aime bien cette phrase, même si ça peut paraitre agressif, c’est avant tout affectif. Donc finalement, la cérémonie à lieu en forêt, ça pue le traquenard à plein nez, mais Mike garde en tête la horde de femme, plus belle les unes que les autres et toutes folles de son corps qui l’attendent sur place. Alors comme tout le monde, il suit les cailloux, un, puis deux, puis trois…Super simple ce jeu, sauf qu’arrivé à un moment…P’tain mais…elle est ou c’te caillasse bordel?! Bah voilà ça devait arriver, y’a un guignol qui nous les a virer, et maintenant comment on fait ? Hein ? Comment on fait ? C’est un drame national qui est en train de se passer, des centaines de femmes ne pourront pas être honorées par Mike. C’est présomptueux, surement, mais c’est bien le premier sentiment qui lui vient…la tristesse de ses femmes.

Bref, parce que ce type est parfait, doué, beau, intelligent, endurant… il retrouve son chemin et arrive au lieu de la cérémonie. Y’a pas de temps à perdre, faut être à l’affut des plans potentiellement gérable, c’est simple, aujourd’hui c’est toutes les femmes on a dit. Bon par contre y’a pas Calyce…Fait chier quand même, c’est son plan du moment, tant pis pour elle et tant mieux pour Mike il fera dans la nouveauté. Y’avait pas plus simple comme endroit ? Bon pour la peine, filez moi un verre…j’ai soif ! Voilà alors ça c’est pour ce faire remarquer, toujours attirer l’attention, et maintenant on observe…et là tout de suite on se dit merde ! Ouais merde, parce qu’il y a une femme là-bas, robe blanche, avec un décolleté à faire bander un eunuque, et sacrément bonne en plus, bah il a déjà vu sa tronche quelque part. On peut penser que c’est une bonne nouvelle, que le contact pourra se faire plus rapidement, mais le souci c’est qu’il a aucun souvenir de savoir s’il se l’est déjà tapé ou pas et là c’est dangereux. Parce que soit, c’est un coup horrible qu’il a vite fallu oublier, soit lui l’a baisé comme un manche et auquel cas la rumeur va se rependre ou soit il a réellement des soucis de mémoire et là ça craint. Donc dans ces cas-là faut avoir un coup d’avance, on fait genre on l’a pas vu (après l’avoir maté comme un porc c’est raté) et on tente une approche discrète vers celle qui pourrait éventuellement l’aider… Ppssst ! On tente une seconde fois PPPPsssssTTTTT On prend les gros moyens Eliance bordel viens voir ! Voilà le contact est établi on balance l’infoVas-y te retourne pas …discret…tu connais c’te femme là-bas…te retourne pas j’te dis ! Alors ? En matière de discrétion on repassera, le plus important c’est de savoir qui c’est. Aller ma jolie vient te faire dragouiller par Mike et plus si affinité…
Andrea_
On récapitule, c’est le mariage de Nathan et Edern, y a bien Edern, je le vois au loin, avec une chemise noire –hahinn bah alors mon mignon elle te plaisait pas ta tenue aérée ?-.
Y a les cailloux que j’ai bazardé un peu plus loin, mais qui ont seulement ralenti les invités –je savais que j’aurais du les prendre sur moi-, mais un point positif tout de même, si y a du invité, y aura du spectacle, j’ai pas prévu un discours coloré pour rien.
Y a un mec qui se radine, accompagné d’une femme, l’un des deux a compris qu’on venait à un mariage, mais l’autre s’est cru invité à la foire aux gorets, heureusement qu’il a mis une pièce en cuir sinon on l’aurait pris pour un mendiant venu bouffer gratos.
Y a Eudoxie, qu’a fait péter la robe et qui visiblement a peur de la salir, entre dégueulasser le bas du jupon ou montrer ses cuisses, elle a choisi. Choix que je vais devoir faire bientôt.
Y a Eliance, qui pour une fois n’a pas son maudit carnet. Pourtant elle en aurait des choses à noter, mais elle préfère les beugler, ah elle rend bien honneur aux femmes celle-ci, elle râle comme une professionnelle.
Y a cet homme, au charme certain, qui me rappelle quelque chose, vaguement, mais là tout de suite j’ai d’autres choses à fouetter, parce que j’vais vous dire c’qu’il y a pas : Ansoald.

Je me sens comme un homard au milieu d’un plateau de fruits de mer : je suis la reine du plat mais je suis toute seule. Et ça, c’est moche.

Alors du coup, je m’occupe comme je peux. J’en profite pour cueillir quelques fleurs histoire de faire un bouquet, parce que je l’avais oublié celui là, j’sais pas encore qui va le porter mais je sais que je n’aurais pas besoin de l’attraper. Dommage.
Et si moi, comme j’suis déjà mariée, j’peux pas avoir l’honneur d’étriper les autres donzelles pour le choper, personne ne l’aura. Alors oui, c’est mal, mais je glisse au milieu des fleurs quelques orties. Vous saviez qu’en retenant sa respiration on n’se fait pas piquer ? Berdol ,quelle merveilleuse invention que les expériences. Et encore une fois, je saluais la chance qui ne me quittait que rarement : à cette saison, on trouvait de tout et en abondance.
Et je le faisais bien, je m’appliquais. Et Deos sait qu’il fallait que je me concentre, parce que cueillir des fleurs c’est une chose, mais le faire dans cette tenue c’était pas facile facile. Premièrement, je devais pas salir la robe, je m’étais pas fait chier à m’engoncer dans cette tenue pour la dégueulasser. Deuxièmement, vouloir se grandir avec des godasses à talonnettes c’est bien, en forêt beaucoup moins. Troisièmement, les jolies fleurs poussent à l’ombre et j’avais pas envie de foudroyer mon chignon dans les buissons. J’ai donc rencontré plusieurs problématiques, auxquelles je devais rajouter le fait qu’en me baissant, l’un des nibards voulait se faire la malle et qu’avec cette chaleur, j’avais la raie du cul qui servait de dalle, si je continue ma petite activité, j’allais pas tarder à avoir une super auréole au niveau de l’orbe fessier.

Une fois cette activité terminée, et elle m’avait pris environ trois minutes et douze secondes –le bouquet devait être beau pas gigantesque non plus hein-, je me redressais pour constater qu’Ansoald n’était toujours pas là.


J’étais à deux doigts de lui envoyer un pigeon hurleur : « ANSO, si tu vas dans la forêt et que tu croises une femme SUPERBE tenant un BOUQUET, avec un petit air CON parce qu’elle est SEULE, c’est ta FEMME qui T’ATTEND ! Ramène ton cuuuuul ». M’enfin je n’avais ni pigeon, ni papier, ni vélin, la robe est tellement serrée que j’peux pas respirer correctement alors imaginez un peu remplir des poches !

Et me voilà reparti dans une attente interminable face à cet…
Oh mais merd’, j’le connais lui !
Mais qui c’est ?
Oh mon Dieu, dis moi que j’ai jamais couché avec Lui ! Non mais si j’l’avais fait il serait venu m’en redemander non ?
Non ?

Bon, j’ai rien de mieux à faire alors j’me lance, un petit coucou discret et un sourire gêné. Histoire de passer pour une grosse prude.
Ou pas.

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Johanara
“Quand on aime quelqu'un, on a toujours quelque chose à lui dire ou à lui écrire, jusqu'à la fin des temps.”


Sur la route de Dole à Limoges.


Foutredieu. Mais qu'est ce qu'on va bien pouvoir lui dire ?


Dans le carrosse frappé aux nouvelles armes du clan du hérisson et de l'hermine, deux créatures non moins piquantes causaient de la dernière fantaisie à la mode : le mariage de Nathan avec un homme.
La Duchesse suffoquait de chaleur, l'œil nauséeux à l'idée de revoir certaines trognes.


Qui est ce que ce Edern ? Je n'en ai jamais entendu parler. Quelle mascarade. Je suis moins fâchée par cette alliance profane que part ce silence impoli qu'il nous impose depuis des lustres. Pas de nouvelle, mauvaises nouvelle, puis je t'annonce dans une missive ridiculement succincte que je convole en épousailles. Il est à deux doigts de supplanter Euzen en matière de culot.


Faut dire qu'Euzen avait fait fort. Disparaitre, passer pour mort pendant plus d'une année puis se repointer la bouche en coeur, aucune excuse sous le bras, l'arrogance en prime.
Ils avaient été sacrément amoureux. Et rien n'avait plus empli le coeur glacé de la divine que leur idylle au goût d'interdit… Johanara avait aimé Nathan vivant. Elle avait adoré Euzen mort. Mais il fallait aujourd’hui se rendre à la cruelle évidence, ils ne revivraient jamais l'âge d'ôr où elle semblait l'Aphrodite complice de leur passion d’éphèbe.



Aux abords de la forêt.

Johanara, dont la robe de soie bleue épousait le corps à la façon d'un morceau de nuit écrin d'une étoile à la beauté parfaite, réprima un rictus angoissé.

C'est affreux Marion. J'ai l'impression d'aller aux noces d'un étranger. Je ne suis pas venue ici pour souffrir, okééé ?
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Lucie
La marquise de Nemours n'appréciait pas l’union qui allait avoir lieu. Pas du tout. Elle n’avait rien d’une originale, elle aimait voir les convenances respectées. Pour son frère elle avait espéré église et épouse. Repentir. Ou à tout le moins faux semblant couvrant la honte de ses amours assaisonnés à l’ouzo (la Grèce, TMTC). En lieu et place, il avait opté pour un mariage à la sauvette entre orties et sumac vénéneux avec un homme qu’il connaissait à peine. Est-ce que tout ceci allait bien finir ? Non. Evidemment. Est-ce qu’elle voulait participer à ce genre de mascarade ? Pas plus. Mais Nathan avait demandé. Nathan la voulait pour témoin (oui, encore une !) de ses épousailles impies. Et si elle était prude, si elle s’était par trop éloignée de ce monde de folie douce pour savoir y trouver sa place, tant pis. Elle ne pouvait pas refuser son soutien à son aîné adoré à l’heure où il le lui demandait. Tout plutôt que de causer du chagrin à ce charme de garçon, à cette lumière divine faite homme dont elle avait l’heur de partager le sang.

Silencieuse et solitaire - il était hors de question, pour elle, de traîner son époux pour assister à ça, il s’y serait étouffé en de trop nombreuses et naturelles récriminations - Lucie suivit tant bien que mal le chemin jusqu’au lieu des festivités. Les indications n’étaient pas claires. Les petits cailloux semés sur la route éparpillaient n’importe comment. Un peu de plus et on aurait pu croire que quelqu’un avait shooté dedans. Elle ne pesta pas pour autant. Tout au plus se félicita-t-elle de ne point être partie trop tard. Arrivant finalement sur la scène de crime, elle sourit vaguement, hésitant entre rire et désespoir. L’endroit avait des airs de féérie foireuse. Ça dégueulait de fleurs étrangement arrangées sous les vertes frondaisons. Un buffet anarchique, chargé de mets mal assortis, était monté. Un petit poney sous acide avait dû se charger de la décoration. A moins que ça ne soit une bande de nymphes et de faunes alcooliques.

Les mains croisées sur son giron, la Josselinière jeta un regard à la ronde. Parmi les quelques personnes déjà arrivées elle reconnaissait seulement Eliance, le marié et - ô, mon dieu ! - l’incarnation de la déraison sanglée dans une robe sans doute trop petite au regard de l’indécence avec laquelle elle soulignait les courbes de son corps, j’ai nommé Andréa.

S’imposant de croire que tout ce qui se jouerait ici n’était que théâtrale mise en scène ou, mieux, rêve loufoque, la marquise lissa légèrement le fin tissu de sa robe blanche, toute brodée de petites fleurs multicolores, à sa hanche menue. Puis doucement, comme pour se donner du courage, elle redressa la couronne de campanules et autres achillées qui dominait la masse soyeuse de ses boucles. Et enfin, dans un sourire discret, avec cette délicatesse vaguement ennuyée que noblesse savait si bien afficher, elle s’approcha de l’assemblée, saluant les uns et les autres d’un sobre signe du chef.

Sûr que ce n'était pas elle qui allait animer l’événement.

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Zoe_lisreux

    Le petit nez de Zoé se plisse et ses émeraudes s'assombrissent alors qu'elle remarque que Tarentio la déshabille du regard, sans même chercher à le cacher. Elle prend son air un peu outré et sévère, celui qu'elle use depuis qu'elle est Comtesse et qu'elle a copié des autres femmes de la Noblesse. Cette mine faussement choquée tandis que tout l'être s'émoustille d'accrocher ainsi le regard avide d'un homme.
    La jeune rousse a changé, en apparence. Elle le sait. De spontanée et libre, elle est passée à froide et calculatrice. Manipulatrice, elle l'était déjà avant, mais de façon moins insidieuse.

    Elle glisse son bras sous celui de son cavalier du jour, tout en lui répondant :


    Trop galante ? Et moi qui avais hésité à porter ma couronne comtale...

    Elle laisse fleurir un sourire au coin de ses lèvres, tandis que ses yeux se perdent déjà au dehors. Elle ne s'est pas attardée sur la tenue très sobre de l'Assassin. Les soucis la rattrapant déjà...

    Découvrir le nom du futur d'Edern sur l'invitation lui avait torturé l'esprit. Sidjéno ne lui était pas inconnu à tel point qu'elle s'était empressée d'aller consulter le Registre Généalogique de la Noblesse à la Hérauderie. Malheureusement, elle avait trouvé ce qu'elle redoutait. Non seulement, l'homme qui devait épouser l'horripilant batard Lisreux était noble de sang, mais en plus, l'héritier de la famille.

    Si Zoé ne s'était pas déjà retrouvée dans des situations atroces, certainement qu'elle s'en serait évanoui sur place. Depuis, elle priait chaque jour de tout son être pour que le chef de la Famille Sidjéno ne vienne pas lui péter un scandale parce que le rejeton Nathan s'était laissé manipuler par un Lisreux aux moeurs douteuses. Quelle image cela allait-il donc offrir aux Lisreux ? Après cette cérémonie impie, elle irait retirer une bonne fois pour toute la douloureuse épine Edern enfoncée dans son pied et qui l'obligeait à boiter inélégamment, à moins que Tarentio ne réussisse finalement à achever ce qu'il avait commencé...

    C'est non sans soupirer d'agacement que le couple prend finalement la direction de la forêt. Difficile de passer à côté du lieu de la petit sauterie qui se faisait remarquer par sa décoration grossière. A l'image d'Edern, cela dit, le thème est bien respecté...
    Nerveuse, elle cherche des yeux celui qu'elle avait espéré ne plus jamais voir...

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Ansoald
Sur les sentiers semés de nuages blancs, ses pensées vagabondent, des Flandres au Limousin, en passant par la Bourgogne, le Maine, l'Alençon, l'Anjou. Des souvenirs d'une rencontre impromptue, d'une joyeuse escapade, d'un amour interdit, déroulent sous les pas de son cheval foulant l'herbe dorée de soleil. Ils le désorientent. Comment a-t-il pu s’élever d'amour pour un homme, au point d'y risquer sa vie? Sa main s'égare sur le fil de la cicatrice qui court à la base de son cou. Le Prince de Retz, le maître de son amant, voulut les condamner pour cette infamie, mais son épouse s'interposât avec brio avant qu'on ne lui tranche la tête. Comment, après cette épreuve réussie, ont-ils pu se noyer dans un quotidien si fade qu'il en est devenu insupportable? Fallait-il assumer au grand jour leur relation pour se sentir vivants? Fallait-il qu'ils se marient comme ces deux gus qui se fichent des conventions? Il se sent las, grisâtre, desséché de fatigue. Un coup d’œil à la ronde lui prouve qu'il est irrémédiablement perdu.

Désemparé, il met pied à terre. Une étendue d'herbe grasse, ombragée par un épais feuillage, l'appelle à s'allonger comme un crevard, museau dans la luzerne et touffe d'herbe au menton, sans se soucier d'abîmer ces magnifiques habits de fête préparés par Andréa. Très vite, il s'enfonce dans un sommeil de plomb....

Et se réveille, brusquement, dans le bazar qui leur sert de lit, dans le capharnaüm qui leur sert de chambre, avec la mine hagarde du naufragé sauvé des récifs. L'esprit si pâteux qu'il peine à formuler autre chose que des ????? en boucle. Par les fenêtres ouvertes où le soleil se déverse à flots, le carillon de l'église sonne joyeusement. Bien entendu, sa chère et tendre épouse s'est fait la malle avec ses plus belles affaires.

Laborieusement, un mot après l'autre, une question se forme de manière à peu près intelligible: "comment ai-je pu dormir si longtemps?". Ansoald avait mené longtemps une vie de bête traquée sur les routes du Royaume, et gardait de cette époque l'habitude d'un sommeil court et léger, malgré beuveries et débauches variées.


Quelle est cette sorcellerie? J'étais là-bas...Et me voilà ici...C'était un rêve...Mais pourquoi cette diablesse ne m'a-t-elle pas réveillée pour partir avec elle?

La diablesse en question, naturellement, c'est Andréa.
Et la réponse, évidemment, ne tarde pas à surgir: elle court le guilledou!*
*Cette expression est une version édulcorée des pensées scabreuses qui traversent à ce moment la tête du bougre.


Cette .....Asse** a foutu un narcotique dans mon verre de nuit! Cornecul! Elle veut profiter du mariage pour s'envoyer les invités comme des petits fours!

**Complétez comme vous le souhaitez. Celui ou celle qui trouve 10 mots et me les envoient par MP gagnera un cadeau.

Convaincu (en deux mots ça marche aussi), Ansoald se lève furax en jetant le drap par-dessus bord, et s'habille en un tournemain avec des pièces de vêtements mal assorties. La porte claque violemment dans son dos, il est parti.
Direction, l'église!

_________________
Tarentio_
Enfin, et malgré un chemin plus que sinueux et tortueux, faute à l'idiot fini qui avait décidé de brouiller les pistes en jetant les cailloux plus loin, le couple parvenait au lieu de fête... Enfin, si on pouvait appeler ça ainsi. Finalement, l'imbécile qui avait écarté les cailloux était sans doute parvenu à ses fins, vu le peu d'invités présents pour le moment...

Et quand on voit les invités déjà présent... Tous n'étaient pas connus aux yeux du blond, mais il était certain d'en avoir déjà aperçu quelques uns dans sa chère Cour des Miracles... Un coup d’œil sur sa propre tenue, puis il hausse les épaules. Pour un mariage rempli de vermines, il ne regrettait pas un seul instant ce qu'il portait. Et encore, si Zoé n'avait pas insisté pour lui offrir au moins, au minimum, le pourpoint de cuir, il serait venu encore plus mal vêtu !

Peu enclin à s'éloigner de Zoé qu'il doit protéger, surtout en voyant les personnes réunies, le blond reste plutôt accroché au bras de la rousse. Des yeux, il cherche le mort-vivant. Il a hâte de voir la tête que fera le futur marié quand il le verra débarquer au bras de sa soeur! Finalement il l'aperçoit, et se penche à l'oreille de Zoé, pour lui parler d'un air taquin.


Ton cher et tendre frère est par là. Veux-tu aller lui offrir tes félicitations?

Félicitation... D'être encore en vie.

Et finalement l'Assassin s'approche d'Edern, sourire de façade sur les lèvres, tout en entraînant Zoé avec lui. Pour rassurer la rouquine, il pose une main sur l'avant bras de celle-ci. Il lui adresse un sourire léger, histoire de dire : "ait confiance."

Il est là, à quelques pas... Ce serait si facile... C'est si tentant... De dégainer une épée... De le planter... Mais non. Pas en plein mariage, pas devant plein de témoins, même si ceux qui traînent parmi les miraculés ici ont sans doute bien des choses plus horrible à se reprocher.

De toute façon, tout ou presque avait déjà été prévu. Tarentio ne se pointe jamais ainsi sans un bon plan A, un bon plan B, et même un bon plan C. Et si le plan A foire, il pensera au plan D pendant qu'il exécutera le B. Ca va, vous suivez? C'est ça, être prévoyant!
Nathan
    La touffeur lancinante, bercée par un abus immodéré d’alcool, rendait le corps de Nathan lourd. Lourd de fatigue, lourd de remords, lourd d’oubli. Dès le petit matin déjà, sa tête composait avec une gueule en vrac, des cheveux en bataille et un corps en fracas.

    Au petit matin du mariage, donc, les yeux s’ouvrirent une première fois. Ils se refermèrent aussitôt. A la deuxième tentative, le succès escompté ne fut pas plus tangible que lors du premier essai. Ce ne fut alors qu’au bout du troisième échec que Nathan se rendit à l’évidence : il avait trop bu. Les souvenirs s’effaçaient en s’écoulant au loin de son esprit par les vents et marées imbibés d’alcool. Il chercha tant bien que mal d’en garder quelques bouts, mais là encore la réussite ne fut pas au rendez-vous. Acceptant malgré lui l’idée de ne plus tenter de percevoir la lumière de ses yeux, il se convainquit d’être atteint d’une cécité subite qui s’estomperait bien à un moment.

    Les yeux toujours clos, il se dirigea de mémoire vers ses atours qu’il avait consciencieusement préparés depuis des jours déjà. Tout était planifié, tout était préparé et rien n’était laissé au hasard. Sur le papier, du moins. Jamais il n’aurait pensé connaître une nuit si agitée et encore moins de se retrouver avec des braies roses, une chemise brodée d’un poney clamant ‘’ je fais de l’aqua-poney & je vous conchie ‘’ ; ni même de porter des bas blancs avec des spartiates.
    Non, Nathan n’avait rien préparé de tout ça. Qu’il faisait bon d’être aveugle ! Seule la peau connaissait déjà les douces brulures du soleil. Seul son corps le maudissait de si mal le traiter. Seul son esprit s’imaginait jouer aux cartes avec des poneys.
    Somme toute, son mariage commençait déjà bien !

    Depuis qu’il était né, en dépit de traits séraphiques et de cheveux flavescents, Nathan connut nombre d’échecs. Souffrant de trois mariages échoués, d’une kyrielle d’aventures plus ou moins sans lendemain, la mort, la maladie, la haine, la disparition et le courroux, berçaient son quotidien.

    C’était donc l’histoire d’un garçon qui rencontrait un autre garçon. L’Ambroise, ne croyait plus en l’amour avec un grand A depuis de nombreuses années déjà, il s’était convaincu que son existence ne serait jamais accompagnée d’un être cher. Ainsi, il avait décrété finir vieux garçon pour le plus grand plaisir de certaines personnes volages. Cependant, il y avait bien une chose qui caractérisait le Sidjéno : sa force morale affaiblie et à demi teintée d’un cœur d'artichaut sentant le poireau par moment.
    Veule, il ne lui fallut très peu de temps et d’une rencontre fortuite au détour d’un tripot avec un Edern pour revenir sur sa décision le tout accompagné d’une montagne d’insultes, quelques coups et plus si affinités.

    Et c’est ainsi, que l’on partait d’un point A pour un point B.

    Nathan crut l’espace d’un instant qu’il était en retard. Seulement il suffisait d’un instant dans l’esprit du blond pour y croire dur comme fer. La crédulité n’avait jamais rien auguré de très bon chez lui et ce n’était pas le jour de son mariage que cela changerait.

    Il descendit les escaliers, se vautrant contre rambardes et murs. Il se mit à courir en direction de l’église les cheveux dans le vent. Mais après plusieurs mètres il connut les maux de tout alcoolique fumeur, le point de côté et l’essoufflement incompréhensible même si on sait très bien d’où il vient.

    Il connut par ailleurs le mot de tout type qui décuve, une envie de vomir exacerbée. Loin de lui la volonté de dresser une critique acerbe de son hygiène de vie, il prit son courage à deux mains et entama sa longue et périlleuse odyssée. Ce jour-là il se marierait avec Edern même s’il devait y laisser une rate, un foie ou un poumon. Foi d’Ambroise ! Ce n’était pas non plus un mot laissé sur le parvis qui allait le décourager. Après tout, suivre des cailloux c’est facile. Encore faut-il qu’ils ne soient pas dispersés inopinément vers une mauvaise direction.

    Mauvaise direction que le Blond pris.
    Mauvaise direction qui le mena vers de lugubres recoins forestiers.

    Nathan était perdu. Et ça, c’était ballot.


    -Un point A à un point B ? Foutaises ! Mais quel con d'avoir changé d'endroit ! Mais qu'il EST CON !


    Puis désultoire :

    -Oh, un poney ! Coucou toi.


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