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[RP]Le testament du mort est le miroir de sa vie*

Desiree.



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* *


La femme qui écrit est à la fois ronde et maigre, ses traits sont tirés, ses joues, creuses, et les cernes violacés achèvent de défigurer la moitié encore potable de son visage.
Mais elle écrit.
Elle dirige encore cet établissement, même si elle a laissé de plus en plus de mage de manœuvre à son fils au cours des mois passés. Depuis quelques semaines, elle ne fait plus que surveiller de loin.
Il sera bientôt temps pour elle de quitter Paris pour se retirer vivre la fin de sa grossesse auprès de sa seule amie.
En attendant, elle écrit.


Citation:


De
Désirée
Propriétaire du Boudoir des Sens

A Elisabeth_Stilton
Vicomtesse de Bitche, Dame de Sazilly, de Marolles, de Fautrière & d'Ithorrodz.



Madame,
Depuis notre première rencontre, nous nous croisâmes surtout à l'Atelier des Doigts d'Or, où je fus bonne cliente.
Je le serais probablement encore, mais la quarantaine approchant, il est temps pour moi de faire noter par écrits légaux mes volontés quant aux biens que je possède.
J'ai ouï dire vos talents de juriste, aussi désirais-je faire appel à vous, ou à quelqu'un que vous sauriez me recommander.
Je me trouve à Paris pour encore quelques semaines et serais fort heureuse de vous recevoir en mon Boudoir des Sens, non loin des célébrès Galeries Lafayotte.

Bien à vous,
Désirée


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*proverbe polonais

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Elisabeth_stilton
Plutôt que de répondre elle préféra se rendre en les lieux. Ce n'est pas comme si elle n'était jamais venu en ces lieux ... vieux souvenir avec Thibérian et ses caducées, il parait qu'ils portent malheur depuis, Andrea en a hérité à voir ce que cela donnera. En attendant, la blonde se présenta à la porte en milieu d'après midi afin de rencontrer celle qui avait besoin de ses services. Elisabeth n'avait cure de ce qu'on pouvait penser de sa présence en ces lieux, elle connaissait Désirée depuis si longtemps ... Il était temps de cogner à l'huis.
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Desiree.



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C'est une toute jeune fille qui ouvrit la porte.
C'était l'heure ou les catins, hommes ou femmes, étaient encore oisifs. Flânant au lit ou au marché pour les plus lèves-tôt, à la cuisine pour les affamés.
Oh, ils ne sont pas très nombreux les employés de la maquerelle, mais assez pour rapporter gros.

Désirée était dans ses appartements du dernier étage, blottie contre un brasero, penchée sur ses livres de comptes.
Depuis qu'elle avait repris la main sur ses affaires, cela allait mieux. Elle avait presque fini de rembourser ses créanciers, et les bénéfices allaient donc pouvoir commencer à affluer.
Et le petit couple qu'elle venait d'embaucher semblait prometteur, même si pas encore très bien dégrossis.

Elle s'interrompit quand on gratta à sa porte.


- Madame, la Vicomtesse de Bitche demande à vous voir.

-Déjà ? Fais la entrer mon petit, ne la laisse pas attendre !


Le temps que la petite servante s'en redescende au premier et qu'elle revienne deux étages plus haut, la maquerelle s'était affairée à ranger un peu son bureau, avait pincé ses joues pour se donner bonne mine, et lissé sa luxueuse robe de soie mauve.
Quand les deux femmes arrivèrent, elle renvoya la servante aux cuisines avec pour mission de remonter une collation.

-Vicomtesse, je suis ravie de vous recevoir !
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Elisabeth_stilton
On vous fera grâce du détail de ce que la blonde peut voir dans la maison, cela ne l'intéresse pas, elle n'est pas là pour cela. Elle sait comment travaille Désirée et elle ne se doute pas que l'affaire est prospère. Elisabeth accompagne donc la jeune fille à l'étage pour rencontrer la maquerelle. Elle sourit en la voyant, mon dieu que le temps passe.

Je vois que vous n'avez pas changé de couleur.
Alors, nous avons du travail je crois.

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Desiree.



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Oh, oui, c'est la seule dont je ne me lasse pas, et j'en ai pourtant portées bien d'autres.

Elle fit un geste de la main pour inviter la Stilton à s'assoir au bureau.

Tout est réuni là. Je possède trois établissements : le Boudoir, une auberge à Genève et des Bains à Limoges. Ces deux derniers reviendront en totalité à mon fils, il n'aura qu'à les vendre pour ne s'occuper que de ses frères et soeurs et de leurs avenirs. Mais le Boudoir, je veux qu'il revienne à parts égales à mon fils et à Mère Ellya, de l'abbaye de Sainte Illinda.


Elle fit un sourire, presque comme une excuse.


C'est ma plus proche amie, et ma foi, elle aime tant l'argent que je suis à peu près certaine que l'affaire restera prospère.
Oh, et bien sur mes robes reviennent toutes à ma fille, Yseult !

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Elisabeth_stilton
La blonde s'installa, les testaments de roturiers étaient tellement plus simple à rédiger que ceux des nobles.
Elle s'installa au bureau avec la blonde.


C'est assez simple en somme.

A la mention de la religieuse la blonde haussa un sourcil. Elle connaissait Ellya pour lui avoir fait ses sceaux et de ce que lui en avait raconté Raoul et Raymond de leur périple en terre barbare.

Donc vous confiez à une nonne la gestion d'un bordel et c'est moi qui doit rédiger cela. Avouez que c'est incongru.
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Desiree.



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Voilà, c'est exactement ça. C'est pour ça que je vous voulais vous pour rédiger ça proprement.

La borgne sourit, se défigurant un peu plus.

Mes autres affaires, je recommande à mon fils de les vendre, et de mettre de côté assez pour faire une belle grosse dot à sa sœur, Iseult. Mais pas le bordel, lui, je veux qu'il reste, qu'il me survive, et qu'il soit florissant.


Elle gloussa. Il se serait, elle en était certaine. Il le serait. Grâce à une nonne.


Et ça, c'est Ellya qui pourra le faire. Surtout si j'ai le temps de lui expliquer un peu. Mais sinon, Artur le fera, il gère déjà beaucoup de choses ici.

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Elisabeth_stilton
La blonde regarda l'autre blonde.

Je rédige ou je prends juste note de ce que vous voulez laisser à vos héritiers ?

Personne ne la prenait pour un gratte papier, encore que si puisque c'est ce que Scath avait fait. A croire que les roturiers de France et de Navarre pour peu qu'ils aient des activités douteuses pensaient à elle pour rédiger leurs dernières volontés.
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Desiree.



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Oh, eh bien... Je ne sais pas !
Comment faut-il procéder ?


La blonde regarda son interlocutrice, intriguée.

Comment font les gens d'habitude ? Bien sur, je n'ai pas l'intention de mourir mais...

Malgré elle, elle effleura l'arrondi de son ventre. Elle n'en avait pas l'intention, mais elle avait trente sept ans, elle vomissait du soir au matin, et un enfant gigantesque poussait en son sein. Alors, bon, mieux valait mettre les choses au clair, surtout avec un fils ainé adulte et capable de prendre le relais, mais nul en calcul.

Mais j'aimerais que tout soit très clair. Pour les protéger au mieux, tous les de... trois. Je gage que le troisième saura vivre même s'il me fait trépasser.

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Elisabeth_stilton
Ah trois ... Elle en avait de la chance, d'ailleurs la blonde laissa échapper ses paroles sans s'en rendre compte.

J'aurais aimé en avoir que trois moi.

Puis reprenant ses esprits.


Alors c'est comme vous le voulez. On peut faire un simple contrat qui note qui a le droit à quoi et qui fait quoi. Un inventaire en somme. Soit vous leur écrivez une lettre avec tout ce que vous avez à leur dire en plus.
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Desiree.



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Eh bien, ce que j'ai à leur dire de plus est... déjà dit. Ils sont au courant de tout ce qu'ils ont à savoir.

Elle fit une petite moue, sourit, puis piocha un biscuit avant de se raviser.


Un simple contrat suffira, alors, je pense.


La blondine regarda l'autre blonde.


Vous avez enfanté plus que trois fois ? Eh bien, vous avez pourtant su rester aussi fraiche qu'une rose, madame.
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