Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3   >   >>

[RP - Marwenn] Une idée, un acte. Odren

Marwenn


    Il n’est pas trop mal… Et je crois qu’il le commande exprès pour moi.

    Elle esquissa un maigre sourire. Ma’ apprécia qu’il commande pour deux. On l’avait élevé dans la sacrosainte croyance que les hommes lui étaient supérieurs, que c’était à eux que revenait la décision. Elle en avait pris son parti très tôt et ne s’était jamais rebellée face à cette situation. Alors forcément le comportement du Solta, malgré lui sans doute, la réconforte et la rappelle à son Irlande si stable et pleine de certitude. Son arrivée en Bretagne, l’avait d’ailleurs quelques peu ébranlée à ce sujet. Désormais elle décidait pour elle-même, mais elle ne s’y faisait pas vraiment. Les habitudes sont tenaces. Les fins doigts de la jeune fille enserrèrent son verre après avoir glissé dans la main de l’aubergiste de quoi régler leur déjeuner. Le verre fut porté à ses lèvres avant qu’elle ne lui réponde.

    Le changement est douloureux. Difficile.
    Mes frères et sœurs me manquent et je me sens très seule par moment…


    Le regard se détourne sous prétexte de lire le plat du jour. Du mouton. Revenons y justement... La belle ne poursuit pas d’avantage sa tirade sous peine de fondre en larme et de se blottir dans ses bras. Les premières semaines s’étaient déroulées à merveille. Tout occupée à son installation et à la découverte de sa ville, la Fluette n’avait pas ressenti le moindre manque. Mais depuis quelques jours, une semaine au plus, le besoin de réconfort se faisait grandissant. Souvent, quand elle était seule, une larme s’écrasait au coin de ses yeux. Elle n’avait pas jusqu’ici ressentit le besoin de s’épancher sur le sujet, mais depuis quelques jours le cœur dans sa poitrine se faisait plus lourd… Cependant face à l’inconnu, la demoiselle fit son possible pour garder une expression des plus neutres. Comme si tout ça ne l’atteignait pas. Elle revint à lui avec un sourire un peu trop forcé pour paraitre totalement sincère. Tant pis.

    C’est long dix ans. Est-ce indiscret de vous demander ce qui vous a poussé à partir ?

    Elle se doutait bien que la réponse devait être très personnelle, on ne quitte pas ses racines si facilement… Alors pour ne pas qu’un moment de gêne s’installe entre eux, la jouvencelle lance une flopée d’insulte en essayant d’y mettre le ton. Attention ActorStudio !


    Shiit ! Dumbass ! Fuuck off !
    Ce sont ceux qui me viennent naturellement mais je ne suis point du genre a juré à tout bout de champs !


    Autour d’eux quelques visages se sont retournés. Elle a dû parler un peu trop fort !

_________________

Pour cause IRL je suis actuellement une quasi-tamago! Merci d'être indulgent si je ne répond pas!
Odren
- « S’il vous à la bonne, profitez-en ! »

Un clin d’œil rapide marqua le peu de sérieux de son affirmation alors que son verre - déposé devant lui avec son jumeau féminin - s’en trouvait prisonnier entre ses doigts sans qu’il ne l’entame. Machinalement, il fit tourner l’alcool irlandais à l’intérieur, faisant ainsi jouer les reflets de lumière sur le liquide ambré. Pour le gout, il n’en savait encore rien mais la teinte était séduisante. Il était donc temps de le déguster ! Et joignant le geste au souhait, il redressa le récipient plein à l’intention de la fluette.

- « A quoi trinquons-nous ? »


Mais l’attitude en face changea - même un aveugle aurait pu le voir - et l’Armagnacais retrouva à son tour, son sérieux en avalant sa première gorgée. C’est vrai, il n’était pas mauvais du tout.

- « Combien en avez-vous, de frères et sœurs ? »

Le Solta n’avait aucunement l’intention de remuer le couteau dans la plaie – semble-t-il - encore fraiche de la jeune fille. Il savait pourtant qu’il était parfois agréable de parler de ses manques, comme un baume temporaire sur les blessures. Une façon de rappeler à sa mémoire et à ses sens, les souvenirs, les sensations du passé, le confort doux de l’ancien sur lequel le temps à fait son œuvre en émoussant le désagréable et rehaussant le bon. Alors, en retour, l’interrogation fusa. Il fut, un instant, tenté de lui répliquer simplement par l’affirmative – Oui, l’indiscrétion est là – mais difficile de lui refuser une réponse quand lui-même attendait les siennes.

- « Mon père y fut pendu. Par crainte des représailles, Tinla a préféré nous faire quitter le pays. »

« Et oui, jolie demoiselle, vos manières trahissent vos origines, vous devinez à présent les miennes. » A nouveau, son verre rencontra ses lèvres et une brève quantité de liquide lui réchauffant la gorge. Ce geste - mille fois répété - est souvent, pour lui, une façon détourné de masqué un sentiment. Parfois l’amusement, parfois la lassitude. Dans le cas présent, l’embarras et l’évocation de son passé n’en est pas l’unique cause. Finalement, il dû son saluer à l’origine même de sa perplexité et toute sa gêne disparu dans un rire franc à l’écoute de son vocabulaire.

- « Je n’ai pas la moindre idée de leur signification mais vous énoncez très joliment. Et, avec la conviction de l’habitude ! »
La boutade s’accompagna d’une œillade dans laquelle brillé toujours son rire précédent. « Que veulent-ils dire ? »
_________________
    No masters or kings when the ritual begins
    There is no sweeter innocence han our gentle sin
    In the madness and soil of that sad earthly scene
    Only then I am human
    Only then I am clean
    Oh, oh, amen, amen, amen
          «Hozier»
Marwenn


    En gros… Merde, idiot, vas te faire foutre !
    Rien de très élégant en somme…


    Les lippes carminées de la jeune femme esquissèrent un sourire un peu honteux. Pour peu, le rouge lui serait monté aux joues, tant l’habitude de jurer en public lui était peu familière. Mais l’évocation du pendu jeta aussitôt un froid sur la scène. Non pas que la découverte des origines de son vis-à-vis la gêne particulièrement, mais l’évocation de la mort la mettait toujours assez mal à l’aise. Une sorte de superstition lui impose de ne pas parler de ça pour ne pas attirer l’Ankou à son chevet. Les doigts fins de l’irlandaise attrapèrent son verre pour y faire danser son reste de Whisky. À première vu les deux jeunes gens étaient en tout point dissemblable et pourtant, à travers les mots du Solta, un sujet pour le toast laisser en suspend s’impose à elle.

    Aux pères disparus et aux nouveaux départ…

    Les verres tintèrent avec une certaine délicatesse, tandis que le regard de Ma’ cherchait au fond de celui de l’Armagnac si tous ces aveux ne le déstabilisaient pas trop. Était-il gêné lui aussi de se mettre à nu devant une inconnue. C’était pourtant tellement plus simple avec lui. Lui qui ne savait rien. Lui qu’elle ne reverrait peut-être jamais. Lui pour qui elle n’avait pas d’attache. Lui pourtant qu’elle avait invité à déjeuner sur un coup de tête, sans trop y réfléchir…

    J’ai trois frères et trois sœurs… Tous plus jeune. J'espère qu'ils s'en sortent.
    Qui est Tinla ?


    Dans son esprit naquit une prière muette. Pourvu que ce ne soit pas sa femme. Elle a beau ne rien souhaiter d'autre qu'un agréable moment, la rousse trouverait le prince moins charmant avec une corde au cou. D'ailleurs discrètement l’œil cherche cherche l'annulaire de sa main gauche.

_________________

Pour cause IRL je suis actuellement une quasi-tamago! Merci d'être indulgent si je ne répond pas!
Odren
Rien de très élégant, pourtant, il la trouva charmante à jurer ainsi et se trahit par un sourire. Il n’eut aucun mal à l’imaginer dans l’atelier - qu’ils avaient quitter voilà moins d’une heure auparavant -au milieu de ses tissus et bobines de fils, à maudire une aiguille de lui avoir sournoisement attaquer un doigt. C’est toujours traitre les aiguilles. Les serpents du matériel à couture. L’arrivé de leur menu rompit le charme et il s’écarta du bord de table - prêt duquel il s’était inconsciemment approché pour l’observer – portant son attention sur les ragouts fumants. Il avait faim, vraiment faim, et le compris seulement maintenant.

- « Bon profièch* »


Sans attendre, il s’attaqua à une cuisse.

– « Votre famille ne doit pas être loin de celle de Boast. » Songeant soudainement au sort de la fratrie, il ajouta prestement. « Enfin, dans le nombre. Seulement dans le nombre. »

D’un geste mental, il chassa le souvenir de Romieg, cet ami emporté au début de leur adolescence, par un hiver trop long et un printemps trop froid. Hassan avait peut-être comblé le vide ensuite, mais ce n’était pas comparable, les deux garçons n’avaient rien en commun.
Avant de lui répondre, il prit le temps d’avaler.

- « Ma mère. » Adoptive. Mais il ne le précisa pas. Il n’aimait pas le préciser. « Un bout de femme moins haute que vous mais capable de vous arrachez la gorge si nécessaire. »

A l’évocation de celle l’ayant élevé, ses traits se firent plus tendre.
Il n’avait jamais eu honte d’afficher l’affection qu’il avait pour elle.

- « Parlez-moi de l’Irlande. Est-ce si différent d’ici ? »

*Bon appétit
_________________
    No masters or kings when the ritual begins
    There is no sweeter innocence han our gentle sin
    In the madness and soil of that sad earthly scene
    Only then I am human
    Only then I am clean
    Oh, oh, amen, amen, amen
          «Hozier»
Marwenn


    Attablée face au Solta, la demoiselle ne se jeta pas immédiatement sur son plat malgré la faim qui se rappelait à elle. Ma’ prit le temps, savoura les quelques instants qui s’égrenaient en compagnie de cet homme. Ils s’étaient assis près d’une fenêtre. Dans les yeux de l’Armagnac, le soleil se noyait. C’était beau à voir. De leur plat, s’échappe une chaude fumée à l’odeur agréable. Le repas est copieux et lui fait tellement envie… Aux mots barbares qu’il emploie, un sourire s’étire au coin des lèvres. Elle hésite à répliquer. « À vos souhaits ! » Sa façon à elle de lui faire comprendre qu’elle ne comprend pas justement. Mais elle ne dit rien, acquiesce juste d’un signe discret de la tête. La rousse est trop occupé a graver chaque détails de l’instant présent dans sa mémoire. Son visage, ses mouvements, sa façon de lui parler, la moue qu’il fait quand il réfléchit, ses yeux qui la captivent tant. C’est à cause d’eux tout ça. C’est à cause d’eux qu’elle a voulu en savoir plus ! Et ce sourire presque imperceptible mais si doux lorsqu’il évoque sa mère… Marwenn a alors une drôle de sensation en le voyant. Comme un truc qui fond dans le creux de sa poitrine. Qui se liquéfie même.

    Mais la fourchette se plante dans le ragoût pour couper court à tout ça.


    C’est vert. Alors qu’ici tout est pierre et granite. Froid. Les pâturages de mon enfance me manquent. Marché pieds nus dans l’herbe après la pluie. Le chant de nos clochers mêlé au bêlement des moutons. L’odeur des cuisines, le sable dans la cour, le grincement de la porte…


    Marwenn est reparti en Irlande, elle rentre aux bercails, dans le château de son duc de père.
    C’est le visage de celui-ci, apparaissant si soudainement qui la rappelle à l’ordre.


    Pardon.

    Elle s’était égarée.

    Boast. C’est votre nom Duart ?

_________________

Pour cause IRL je suis actuellement une quasi-tamago! Merci d'être indulgent si je ne répond pas!
Odren
A son tour, il l’observa se perdre et se surpris à prendre un réel plaisir à la voir ainsi. Son visage, ses traits, ses manières et tout son être se détendaient alors qu’elle s’oubliait dans ses souvenirs anciens. Ce n’est qu’à cet instant qu’il réalisa la maitrise qu’elle avait d’elle en permanence et cela ne fit que confirmer un peu plus – s’il y en avait besoin – l’éducation reçu. Et cette déduction le ramena lui-même à un temps passé mais il ne permit pas sa conscience s’y accrocher et la chassa. A la place, il reprit son observation mais - très vite - le charme se rompit et un étrange regret lui piqua le diaphragme. Pour elle aussi, le passé retournait au placard.

- « Il n’y a pas de mal. »

Sa question le surprit et, un bref instant, il hésita.
C’est vrai, on ne passe pas dix ans de sa vie à mentir sur son identité sans en garder quelques reflexes.


- « Boast est un ami. J’ai grandi au milieu de ses enfants. » Aussitôt, il s’interrogea lui-même sur cette précision concernant son compagnon de route. A son sujet, il aurait pu ajouter : Nain, la cinquantaine, veuf fidèle, conscience ambulante à la limite des grenouilles de bénitiers. Mais non. Il avait évoqué les huit disparus, sujet pourtant tabou à l’extrême. Etrange. « Le mien est Solta, ce qui veut dire - mise en liberté - chez nous. Et vous ? »

Délaissant quelque peu son assiette, le fils de Royce recula sur sa chaise, s'installant nonchalant contre le dossier et reprit son analyse de l’Irlandaise.
A nouveau, il voulut la tester.


- « Quelle est la chose la plus folle que vous ayez fait de votre vie ? » Après un instant de réflexion, il rectifia. « De fou et drôle ou plaisant. Car autrement, j’imagine que la réponse serait votre venue en Bretagne. »

Ou pas. Qu’en savait-il après tout ? Rien, effectivement.
L’adage répétant que les apparences sont souvent trompeuses était peut-être parfaitement adapté à la jeune candide installée en face de lui. Soudain, il se prit à l’imaginer dans de tout autres rôles et si le fond l’amusa, le Commingeois n’en trouva aucun réellement adaptés. Alors – à nouveau - pour dévier ses idées, il dévia la conversation.


- « Ferrez-vous venir les vôtres si l’occasion se présentait ? »


Une autre question lui brulait pourtant les lèvres : Pourquoi êtes-vous partie de chez vous ? Mais il la retient, supposant – à tords – la mort prématuré du père et les conséquences qu’elles entrainent souvent.


- « Aimez-vous le vin ? »


Finalement, on conclut comme on peut.
_________________
    No masters or kings when the ritual begins
    There is no sweeter innocence han our gentle sin
    In the madness and soil of that sad earthly scene
    Only then I am human
    Only then I am clean
    Oh, oh, amen, amen, amen
          «Hozier»
Marwenn


    Solta. C’était tellement mélodieux…
    Son nom sonnait comme un envol d’hirondelle au printemps.
    Un vent de liberté. Le sens rejoignait le ressentit.


    Marwenn O’Donneill.
    Et ça ne veut pas dire grand-chose à ma connaissance !


    Il faut l’avouer Ma’ était un peu jalouse pour le coup ! Elle aurait voulu lui raconter quelques choses de poétique, une signification pleine de promesse, une histoire évocatrice… Mais non rien. Et si elle avait l’imagination nécessaire, la rousse n’avait pas la capacité à mentir sur ce qu’elle était. Pas sur ces choses-là. Dans le bateau qui la sauvait d’Irlande, elle avait bien pensée à s’inventer un état civil flambant neuf, espérant ainsi tromper les potentielles troupes que son père lui enverrait peut être. L’esprit en était là de ses divagations que le Commingeois, certainement requinqué par son repas, l’assailli de question. Marwenn qui l’espace d’un instant avait redouté qu’i y ait des blancs dans la conversation, fut à la fois surprise et amusée par l’interrogatoire improvisé.

    Fuir son mariage, c’est assez fou ? Sinon j’ai fait le plongeon d’Inis Mór. C’est une ile en Irlande ou les falaises tombent à pic dans la mer. Il faut sauter de plusieurs mètres de haut, c’est assez effrayant. Mon frère pensait que j’en serai un capable. Ce jour-là, j’ai pris froid, j’ai dû être alité durant une semaine entière.

    La seconde anecdote avait été débité un peu trop vite pour ne pas souligné un certain embarra à l’aveu précédant. Sans trop savoir pourquoi, elle avait envie de le mettre au courant de son histoire. Lui le libre inconnu. De lui se dégageait un étrange pouvoir qui la poussait à la confiance. Une sincérité légère, une force calme. C’était agréable de lui parler… C’est sans doute pour ça que la réponse à sa deuxième question fut si simple à délivrer.

    J’aimerai tant. Mais malgré tout mon amour, je ne peux plus avoir de contact avec eux, malheureusement.

    Ses yeux quittèrent l’analyse intense de ses mains fines et blanches dont les doigts se nouaient d’anxiété, pour se plonger dans le regard masculin.
    Mon père a voulu me marier de force à un duc écossai. L’homme qu’il m’avait choisi avait battu à mort ses deux précédente épouse… Je n’ai pas pu… La nuit venue, je suis monté dans le bateau qui partait le plus loin possible. Saint Pol de Léon.

    Voilà, c’était dit.
    Au creux de sa poitrine, le poids s’allège.
    Marwenn respire et conclut.


    Oui. Le blanc surtout.

_________________

Pour cause IRL je suis actuellement une quasi-tamago! Merci d'être indulgent si je ne répond pas!
Odren
Soufflé, il l’était.
A nouveau et longuement, il l’observa.
Si la mort de son père - et la possible difficulté qu’elle aurait entrainé - avait été sa conclusion, le Solta savait les possibilités encore multiple. Mais là. Là ! En soit, l’option : Mariage arrangé n’avait rien de choquant. C’était un fait de leur temps et pratiqué dans de nombreux pays, à diverses couches des sociétés. Certain n’était pas dénué de bon sens et parfois bénéfique pour les partis. D’autre non. Et sa propre mère – la biologique – n’avait pas été loin d’en subir les frais. Ce qui couper le soufflet à l’Armagnacais, en revanche, c’est l’idée même d’un père vendant sa fille à son futur assassin pour quelques pièces. Ca l’effaré et son sentiment difficilement contenu. Est-ce sa toute nouvelle condition de père-depuis-quelques-semaines qui lui inspirait une telle réprobation ? Peut-être. Peut-être pas. Il ne s’attarda néanmoins pas sur ce sentiment pour se concentrer sur sa jeune compagne et le trouble visible que ses souvenirs créer chez elle.

Il dû alors se faire violence pour ne pas saisir ses phalanges nerveuses entre les siennes –ce qui le troubla d’autant plus, lui qui était connu pour être tactile. Son teint soudainement un peu plus pâle, son regard –fuyant - ne brillant plus d’entrain, son maintien, bien plus raide qu’à l’origine, tous ces petits signes lui firent regretter sa curiosité.

Avant de reprendre, il héla le tenancier.


- « Du vin. Du blanc. »

Ils allaient en avoir besoin pour digérer tout ça.
Elle peut-être plus que lui. Ou l’inverse, en fait.


- « C’est fou mais compréhensible. »

Aussitôt, une interrogation lui vient, qu’une nouvelle fois il n’émit pas, refusant de la culpabiliser. « Ne craignait-elle pas qu’avec son départ, une de ses sœurs subissent cette union à sa place ? » Surement. Il aurait été surprenant qu’elle n’en soit pas venue elle-même à une telle conclusion. Il la ne connaissait pas depuis longtemps mais la deviner intelligente. Au lieu de ça, il tenta de la rasséréner – maladroitement.

- « Oui, vous avez bien fait. »

Espérant détendre l’atmosphère mais surtout, la faire sourire à nouveau, il tenta un sourire et une agacerie.


- « Ainsi, vous cachez une tête brulée … Surprenant. En Normandie, il existe également un site. » Se penchant vers elle - au dessus de leur table et leurs assiettes - comme un secret, il précisa. « Magnifique au demeurant mais ne le criez pas trop dans le coin … » Se redressant, l’air de l’enfant ravi de son écart et plus encore de ne pas s’être fait prendre, il poursuivit comme si ne rien était. « Je ne sais s’il vaut votre Iris Morte » L’imitation de l’accent étranger n’avait jamais été une de ses qualités. « Mais si l’occasion se présente un jour, je vous défis d’en sauter. »

De toute la hauteur, le Solta savait la chose suicidaire. Le monument géologique avait d’ailleurs le surnom de Main-du-diable, poussant les désespérait à y trouver la mort. Mais depuis certaines corniches, accessible par le haut ou le bas, le saut respect possible, relativement sécurisé, et chargé d’adrénaline.

- « Mais seulement en ma présence. »

Précision importante. Il se pardonnerait difficilement d’apprendre qu’un jour, cette petite fée irlandaise ait pu trouver la mort par simple esprit bravache.

_________________
    No masters or kings when the ritual begins
    There is no sweeter innocence han our gentle sin
    In the madness and soil of that sad earthly scene
    Only then I am human
    Only then I am clean
    Oh, oh, amen, amen, amen
          «Hozier»
Marwenn


    Une carafe de vin est déposée au bout de leur table. La main blanche et tremblante de l’irlandaise s’en empare aussitôt pour remplir leur deux verres. Dans sa tête le visage de ses sœurs est omni présent. Elles sont ses démons, elles la hantent nuit et jour. Le verre est porté aux lèvres carminées de la demoiselle et bu sans soif. Il est doux et fruité. Cela la console un peu et à le mérite de chasser un peu l’Irlande et ses mauvaises pensées qui y sont liés.

    L’évocation de la Normandie finit de la ramener au présent. Elle que le voyage titillait depuis quelques semaines, se faisait forcément plus attentive. Marwenn, que les sœurs de Duart avait inspirée, avait évoqué l’idée de faire un Tro Breizh aux politains, il y a quelques jours. Le succès n’avait pas été au rendez-vous, et la demoiselle s’était résignée à la sédentarisation, remettant à plus tard ses envies d’ailleurs. Le cœur un peu en berne. Alors la Normandie, vous n’imaginez même pas comme elle en rêve ! Presque autant que de déposer un baiser sur cette joue si proche de la sienne l’espace d’un instant. Le regard d’émeraude s’était posé sur sa bouche plutôt que dans ses yeux. Et a jouvencelle s’était sentie toute perturbée d’avoir eu une telle pensée. Que lui arrivait-il, grand dieu !

    L’incompréhensible trouble qu’il l’assaille est aussitôt noyé dans une gorgée de vin.


    Je saute de votre falaise quand vous voulez ! Disons... dans un mois ?

    Elle n’a peur de rien, ou peut-être est-ce le whiskey et le vin qui commencent à parler pour elle…

    J’ambitionne de devenir maire, ça risque de m’occuper un peu…
    Mais après cela je suis tout à vous !


    Le regard qu’elle posa sur lui à ce moment précis était clairement un défi.
    Celui de lui dire oui. D’assumer tout cela et de sauter avec elle du haut de la falaise !

_________________

Pour cause IRL je suis actuellement une quasi-tamago! Merci d'être indulgent si je ne répond pas!
Odren

Le gris se perd dans le vert. Le défi y est limpide. Jaugeant a hardiesse de la jeune femme, il soutient son regard sans siller, l’iris brillante d’un mélange d’amusement, de surprise, et de fébrilité. Et un courant d’adrénaline lui remonte l’échine et les électrises le cerveau quand il comprend elle on ne peut plus sérieuse. Bordel oui, elle est prête à le faire ! Souriant pleinement, revigoré par cette provocation silencieuse, il la détaille encore. Il a probablement passé le repas à ça mais qu’importe, rien n’est plus délectable qu’un esprit bravache.

Alors, au dessus de la table, du vin et des pichets, il lui tend une main.


- « Paris tenu. »


Allait-elle faire marche arrière maintenant qu’elle se voyait soutenu ?
Il restait intimement persuadé que non. Des ingénues, il en défiait régulièrement, s’amusant de leur faible rébellion - n’allant jamais au delà de quelques mots -, s’agaçant souvent de leur candeur dérisoire qui, à son regard, de masquait qu’une faible volonté et un esprit retord. Ces femmes là, il ne les désirait pas.
Elle, si.
Elle avait l’apparence d’une fille du Nord mais l’esprit des meilleures du Sud.


- « Dès mon retour de Bourgogne, on part en Normandie. »


C’était une promesse.
Instantanément, il s’en voulu de lui mentir. Lui qui avait passé plus du tiers de sa vie à le faire même avec les plus important, s’en trouva tout aussi vite ridicule. Mais il ne fabulait pas sur le principal et se conforta ainsi.

_________________
    No masters or kings when the ritual begins
    There is no sweeter innocence han our gentle sin
    In the madness and soil of that sad earthly scene
    Only then I am human
    Only then I am clean
    Oh, oh, amen, amen, amen
          «Hozier»
Marwenn


    Les doigts fins de l’irlandaise vinrent se glisser dans la paume masculine. C’était la première fois qu’ils se touchaient… Sa peau était chaude et bien plus douce qu’elle ne l’aurait imaginé. Le contact est troublant et le paris tenu. Le rendez-vous est pris. Ainsi ils se reverront. Ils voyageront même. La demoiselle est heureuse de cette nouvelle perspective qui s’ouvre à elle en cet instant. Sauter dans le vide, s’il est à ses côtés ne lui fait pas vraiment peur. Il émane du Solta une étrange sensation rassurante… Était-ce son calme, son sourire ou sa carrure qui laissait penser cela ? Marwenn n’aurait su le dire, mais la rousse avait l’impression qu’avec lui rien ne pourrait lui arriver. Rien ne pourrait l’atteindre…

    Qu’allez-vous faire en Bourgogne ?

    Le ton était détaché. L’on d’elle l’idée de l’espionner ou de faire sa curieuse. Marwenn se dit simplement qu’il y a là-bas un atelier de couture bien plus réputé que le sien. Et que peut-être, sous ses airs virils, son compagnon du moment était en fait un amateur de soie précieuse et de satin ?

    Un sourire fut difficilement réprimé à cette idée.


_________________

Pour cause IRL je suis actuellement une quasi-tamago! Merci d'être indulgent si je ne répond pas!
Odren
A peine le contact fut-il établi que la tension varia, transformant la gêne en tentation. S’il en avait - sans problème - imaginé la délicatesse du grain de peau, le Solta ne s’était pas attendu à un tel attrait. Sous prétexte d’en prolongé le toucher, il cala le revers de la fine main au creux de sa seconde, son index et son majeur inspectant les doigts féminin à la recherche de la moindre trace de piqûre. Sans rien y voir.

- « C’est là que l’on distingue les adroits des plus malhabile. »

Puis, la questions pièges.
Relâchant ses doigts à regret, il occupa les siens avec son gobelet qui se mit à tourner machinalement. Se donnant le temps de répondre, il resta silencieux quelques secondes. Qu’allait-il lui dire ? La vérité ? Certainement pas. Elle l’apprendrait certainement bien assez vite. Et il rechignait à lui mentir un peu plus encore. « Te voilà dans de beaux draps imbécile ! » Sat !*



- « J’y accompagne les bonnets. » Petite parade pour atténuer sa fable ? Essayons. « Pour être honnête » La blague ! « Je ne suis pas certain que l’on aille en Bourgogne. Les destinations se modifient chaque jour et j’ai un peu arrêté de suivre les préparatifs. » Haussement d’épaule. « Mais j’ai promis d’en être, alors j’en serais. »

Loin d’imaginer les pensées de la jolie Saint-Politaine, le Commingeois n’en apprécie pas moins la lueur d’amusement qu’il perçoit dans ses iris.

- « Et vous, pourquoi la mairie ? »

*Chut !

_________________
    No masters or kings when the ritual begins
    There is no sweeter innocence han our gentle sin
    In the madness and soil of that sad earthly scene
    Only then I am human
    Only then I am clean
    Oh, oh, amen, amen, amen
          «Hozier»
Marwenn


    Contrairement à son habitude, la jeune fille ne retira pas son poignet des mains masculines.
    Le coude posé sur le rebord de la table, le menton bien calé au creux de sa paume, Marwenn observe l’étrange manège.
    Le laissant faire à sa guise, allant même jusqu’à tendre chacun de ses doigts afin de lui faciliter la tâche.
    Il allait être déçu, voilà bien longtemps qu’elle ne se piquait plus avec ses aiguilles.
    Les dés à coudre n’avait pas été inventés pour rien après tout !

    Le regard d’émeraude de l’Irlandaise abandonna sa contemplation du Commingeois pour se reporter sur le verre qu’il brassait avec application.
    S’il continuait ainsi il allait en faire du vinaigre. Cette pensée la fit sourire…
    Loin de se douter des mensonges qu’il lui servait. Marwenn poursuivit sur sa lancée bourguignonne.
    La fluette avait une image raffinée et délicate de ce duché qui avait vu régné Beatriz…
    Cette période avait été sa préférée durant ces cours d’histoire.


    Vous ne savez pas la destination ?! Quel est le but de votre voyage ?

    Loin d’elle l’idée d’un interrogatoire, elle avait posé la question comme elle lui était venu, le regard dans le vague.
    Pour l’irlandaise s’était impensable de partir sans but. Toute sa vie avait été planifiée depuis sa naissance jusqu’au jour de sa fuite,
    alors forcément, prévoir un voyage sans en connaitre la destination avait quelques chose de terriblement passionnant. C’était ça l’aventure.

    Reportant son attention, sur l’aventurier, la demoiselle réponds.


    Je m’ennuyais… je voulais un débat en halle.
    Et puis, les politains avaient la manie de choisir un candidat unique au sein de la collégialité.
    Ca m’agaçait ! Ils en ont trois cette fois ! La ville revit un peu…

_________________

Pour cause IRL je suis actuellement une quasi-tamago! Merci d'être indulgent si je ne répond pas!
Odren
Sous son éducation de fille de bonne famille, le caractère de la jeune femme se présentait au détour de quelques mots.
Hardie. Spontanée. Curieuse.
Trop pour le coup, mais ça ne retira rien à son amusement.
Néanmoins, comment lui répondre sans lui mentir un peu plus ?
Difficile. Impossible. Aussi, fit-il la tentative d’omettre ses questions en concentrant la conversation uniquement sur la suite.
Et chassa les premières d’un geste vague de la main, les voulant insignifiantes.


- « Vous avez du cran. Si j’en doutais, me voilà convaincu. » Petit sourire à son intention. « Et si vous parvenez à faire revivre votre halle, je suis preneur de quelques-uns de vos secrets. »

Enfin, le verre se pose. Calmé.

- « Celle de Fougère est … particulièrement silencieuse. »


Et, songea-t-il, ce n’est pas leur prochain mouvement qui allait arranger les choses.
Mais comme il est mieux de mourir ridicule qu’idiot, il ajouta.


- « Qu’est-ce que la collégiale ? »

Du coin de l’œil, il avisa la bourse, anciennement sienne.
Allait-il faire une tentative finalement ? La tentation du défis lui dit que oui.
Le plaisir du moment passé, non. Dilemme.
Le choix se ferait. Plus tard.

_________________
    No masters or kings when the ritual begins
    There is no sweeter innocence han our gentle sin
    In the madness and soil of that sad earthly scene
    Only then I am human
    Only then I am clean
    Oh, oh, amen, amen, amen
          «Hozier»
Marwenn


    Dans le fond musical de la scène, deux coups de cloche résonnèrent… Par réflexe, Marwenn tourna la tête vers les fenêtres à la recherche de l’odieux clocher qui la rappelait à l’ordre. Shiit ! Tant pis ! Sa couture attendrait, quitte à passer sa nuit a ourlé à la lueur d’une chandelle, la demoiselle préférait rester là tant que le beau brun lui offrait encore un peu de son temps. Elle n’avait pas envie que le moment s’arrête. Elle se sentait bien. L’affreux carillon et ses questions balayées d’une geste de main masculine furent donc bien vite oubliés, pour se concentrer sur les paroles du Solta.

    Sauf que... Conspiration! C’est le tavernier, cette fois, qui s’incruste. A croire que tout les éléments étrangers au couple qu’ils formaient, c’étaient passés le mot pour ne pas les laisser en paix. Leur assiette étant fini, il propose de les débarrasser. Soit ! Un dessert ? Oui, comme d’habitude, avec deux cuillères et du calva, merci. Un sourire fini d’évacuer l’inopportun. Revenons-en à lui. La lumière à légèrement tourné depuis le début de leur déjeuner, éclairant son visage d’une manière différente. Par moment, le soleil frappe juste au bord de son iris. Son regard brille alors d’une étrange façon. C’est beau.

    Une longue seconde de silence s’écoule. Que disait-il déjà ? Ah, oui…


    Je crois que le secret c’est de permettre aux gens de se rencontrer.
    En taverne, en halle, lors d’un concours, autour d’un verre ou d’un débat.
    Ça demande de la patience, mais j’ai l’impression que ça marche petit à petit…


    L’oiselle avait fait son nid.

    Saint Pol à la particularité de ne pas avoir de conseil municipal mais une collégialité.
    En gros, chaque politain peut venir s’exprimer à la mairie. Ce n’est pas le maire qui fait son conseil.
    Il ne peut pas virer ses opposants non plus.


    Le tavernier revint alors avec une assiette de pommes cuites au beurre et au sucre, et les deux verres d’alcool normand.
    Sur le dessus des fruits caramélisés, le gérant avait cru de bon ton, de dessiner un cœur avec une pelure de pomme bien rouge.
    Les pensait-il amant ? En avaient-ils l’air vraiment ? Marwenn se sentit rougir jusqu’aux oreilles en découvrant la décoration.
    Bien évidemment, le tenancier prenait soin de fuir son regard. Le bougre!


    D’habitude, il ne fait pas de telle fioriture… Bref ! Un avant-goût de Normandie !

_________________

Pour cause IRL je suis actuellement une quasi-tamago! Merci d'être indulgent si je ne répond pas!
See the RP information <<   <   1, 2, 3   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)