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La tarte aux pommes

Arystote
Cassis, 3 novembre 1464 au matin

Il se sentait un peu tarte le Comte de Cassis au matin du 6 novembre lorsqu'il fit son entrée dans les cuisines de Cassis, la lettre de Justine à la main. Il n'était vêtu que de simples braies et d'une chemise sombre, tant et si bien que Galadrielle, la cuisinière de Cassis, ne le reconnut pas de suite.

- Va don' m'chercher un sac de farine au sellier au lieu d'rester planté là comme un bazin, héla t-elle à son attention. Voyant qu'il ne bougeait pas d'un pouce, elle leva ses yeux vers lui prête à expliquer au garçon de cuisine les règles en vigueur en ce lieu. Elle se ravisa, l'air d'avoir vu le diable et se signa.

- M'sieur le Comte pardonnez-moi je ne vous avais pas reconnu.

Arystote rit. Il aurait beaucoup de mal à lui en vouloir, il la connaissait depuis son plus jeune âge, elle était un peu sa famille d'une certaine manière

- Ne vous en faites-pas. répondit-il simplement.
- Il vous fallait quelque chose ? Il fallait envoyer un valet, nous vous l'aurions fait porter ensuite..
- Et bien en réalité...
commença t-il et là c'est lui qui était gêné. ...je viens faire une tarte aux pommes pour le dîner de ce soir.

Le sourire gauche qui se dessinait sur son visage montrait à quel point plus approchait l'instant fatidique de se mettre aux fourneaux, plus il trouvait cette idée saugrenue et avait le sentiment de courir à la catastrophe.

- M'enfin m'sieur le Comte, vous allez me vexer ! Vous savez très bien que je peux vous faire une tarte si vous le souhaitez. répondit la cuisinière sur un ton qui montrait qu'elle non plus ne voyait aucune logique dans la démarche.
- Ben euh... non en fait mon invitée a expressément demandé à ce que je la fasse moi-même et je ne veux pas la décevoir... bien que la faire moi-même risque de provoquer une déception tout de même...
- Ah mais il y a une femme derrière ! Je comprends mieux...., dit Galadrielle avec un sourire en coin et ajoutant ainsi au malaise du Comte de Cassis.

Galadrielle s'appelait en réalité Magdalena, elle venait d'Italie. C'était une femme aux hanches larges et aux formes arrondies qui plaisait beaucoup aux hommes et en particulier à Claudius, le garde de Cassis. Elle avait aussi un sourire chaleureux en toute occasion, sauf peut être quand le Claudius avait abusé de la poire...

En 1459, quand Constance de Champlecy devint Comtesse de Cassis, elle imposa à son personnel de se faire appeler par un nom de Saint afin de parfaire l'éducation de son fils Yueel-Arystote. Il était encore bien jeune lorsque Magdalena était entré en service à Cassis et d'ailleurs, la mère étant déjà très affaiblie après sa naissance, il était arrivé à la cuisinière d'allaiter l'enfant, Constance n'ayant parfois pas assez de lait. Ainsi elle nourrissait pour lui une certaine affection. Elle savait qu'il était devenu fier comme un paon, elle ne lui ferait donc pas l'outrage de faire les choses à sa place. Par contre elle pouvait l'aider un peu.

Galadrielle donc sortit un tablier, un plat pour la tarte, quelques récipients et ustensiles, ainsi que les ingrédients nécessaires : farine, beurre, sel, eau, pommes et miel.

Arystote l'observait assez contents d'avoir au moins cette aide-là. Il avait avec lui la recette que Justine lui avait envoyé il ne lui restait donc qu'à suivre les instructions. Simple comme bonjour non ?


*Citation de Felix Leclerc

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Arystote
Cassis, 3 novembre 1464 au matin

Ni une ni deux voici le Comte avec un tablier qui s'empare du sac de farine et suit les instructions notées sur le parchemin. Il verse dans un récipient en terre cuite cinq poignées de farine et en met la moitié à côté, du coup il se dit... Hmmm je vais en mettre six ! Et le voilà qui ajoute une poignée de farine en plus ne notant pas le froncement de sourcil de Galadrielle

Il verse un bol d'eau dedans et commence à mélanger mais sent juste à temps une main ferme se refermer sur son poignée.


- Votre Grandeur, mettez aussi le beurre sinon vous aurez du mal à l'intégrer au reste de la pâte.

Arystote comprend son erreur et s'exécute. Il est vrai que le beurre se délaye moins bien et que de fait il aurait eu quelques difficultés.

Au bout de longues minutes qui lui paraissent une éternité, Arystote se demande comment arriver à délayer un truc si épais avec sa spatule en bois. De prime abord ça paraissait simple mais à présent la spatule était embourbée dans un amas de pâte et il peinait...

Galadrielle ne lui dit rien, préférant le laisser trouver de lui-même. Vint alors l'image de Diane pétrissant le pain et Arystote retrousse ses manches pour à son tour pétrir une pâte de ses propres mains. C'est avec une grande satisfaction qu'il arrive à former une boule bien ronde, comme Diane avec son pain. Oui sauf qu'il va lui falloir étaler tout ça à présent...

Arystote attrape la pâte et l'étire avec ses doigts. La boule se déchire.


- Scrogneunorf !

Essai numéro deux, elle se déchire encore. Il la pose sur le plan de travail et fout des coups de poing dedans pour l'aplatir mais le résultats ne le satisfait que peu. Il n'a jamais fait de tarte aux pommes mais il en a mangé des tas et la pâte est plus fine, il en est certain...

Quelques quinzaines de coups de poing plus tard, son visage est plein de farine jusque sur le bout du nez, la pâte semble plus plate mais impossible de la détacher du plan de travail. C'est comme collé au bois...


- Scrogneunorf !

Galadrielle finit par lui expliquer.

- Votre Grandeur il faut mettre de la farine sur le plan de travail pour éviter que la pâte ne colle et utilisez ceci cela sera plus simple.

Arystote observe avec méfiance l'objet en bois cylindrique qu'elle lui tend. Son sceptisisme ne fait aucun doute. A quoi sert l'engin ?

Un peu résigné, il reprend la pâte et forme de nouveau une boule, il balance trois énormes poignées de farine sur la table et pose la boule dessus. Il évalue le rouleau qu'il tient dans ses mains et comprends qu'avec ça, il se fera moins mal aux mains qu'en tapant à coup de poings. Le voilà donc qui tape sur la pâte avec le rouleau jusqu'à l'aplatîr de manière relativement convenable. Cela reste plus épais que les tartes qu'il mange en général mais au moins c'est plat !

Content de lui, il soulève la pâte à tarte et la dépose dans le plat en céramique.


- Rha mais ça déborde de tous les côtés, dit-il en ronchonnant avant de se pencher sur la fiche de Justine histoire de voir ce qu'elle dit là-dessus.

- ...froncez les bords... donner une jolie tournure... que veut dire encore que ce charabia ?

Il n'entend pas le rire de Galadrielle un peu plus loin en cuisine, elle est en train de préparer le dîner du soir elle aussi et coupe des carottes au dessus d'une grosse marmite.

Arystote décide donc d'enlever les morceaux qui dépassent.


- Ah ben voilà ! Bon les pommes maintenant...
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Arystote
Cassis, 3 novembre 1464 au matin

Arystote regardait les pommes avec curiosité. C'était la première fois qu'il évaluait le fruit ainsi. Pour Arystote une pomme entière n'avait qu'une utilité, se voir percer de dents fermes, être croquée et dévorée.

Une tarte aux pommes était un produit fini. Il ne s'était jamais vraiment posé la question de la transformation du fruit de son état naturel à celui d'ingrédient.

Le Comte ferma ses yeux un instant, mémorisant l'esthétique d'une tarte aux pommes pour envisager la manière de couper les pommes. Il se saisit donc d'un couteau et coupa la première pomme en deux, puis en quatre. Une fois fait, le voilà qui découpe quelques lamelles.

Galadrielle de son côté, avait décidé de servir au dîner un plat bourguignon constitué de viande de boeuf cuite dans du vin. Certes le Comte de Cassis n'était pas friand de la Bourgogne mais une fois dans l'assiette, il était étrangement moins réfractaire à leurs coutumes. Les carottes avaient été coupées et ajoutées à la cuisson ainsi que quelques oignons frais. Elle laissait mijoter le tout donc put se détourner de la cuisson juste à temps pour poser ses yeux sur l'ouvrage d'Arystote.


- M'enfin vot' Grandeur, vous n'avez pas épluchés les pommes !
- Scrogneunorf vous avez raison !
- Ni enlevé le trognon et les pépins...
- Ah euh... ben oui.


Et voilà le Champlecy qui épluche les autres pommes, grossièrement certes, gâchant au passage trop de chair du fruit mais au moins il n'y a plus de peau.

De nouveau il coupe les pommes en quatre et retire cette fois ce qui n'est pas consommable. Enfin il s'exécute à couper les pommes en lamelles, grossières là encore mais au moins cela reste convenable.

Une fois fait, il va pour les disposer sur le plat mais de nouveau le bras de Galadrielle l'arrête.


- Vous devriez faire une compote avant...

Le regard d'Arystote dénote toute la panique qu'il ressent en cet instant. Galadrielle sourit et lui explique un peu comment faire.

Le comte obéit aux instructions, il met une marmite de petite taille au-dessus du feu, épluche de nouveau des pommes, les coupe en morceau et les fait cuire avec un peu d'eau. Une quarantaine de minutes plus tard, il écrase le tout et verse la compote dans le plat.

Là il est certain de ne pas s'être trompé, la compote c'est facile !
Il dispose ensuite les pommes en lamelles dans le plat, sans vraiment chercher à suivre le cercle mais au moins elles sont dedans.

Il verse un peu de miel en filet sur les pommes plus par gourmandise que par stratégie.

Il enfourne.


- Je peux vous la retirer du four une fois qu'elle est cuite si vous voulez.

Il répond par la négative et passe quarante minutes de plus le nez rivé devant le four à attendre que la tarte soit cuite. Quand il la sort enfin il doit admettre qu'il a déjà vu de plus belles tartes... et tout autour ce n'est pas comme celles qu'on lui sert en général... Il est un peu déçu mais n'a pas le sentiment d'un rendu aussi catastrophique qu'il ne le craignait.

Il quitte la cuisine, il lui faut à présent préparer l'accueil d'Adelheid pour le repas du soir

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Arystote
Cassis, 3 novembre 1464

Midi approchait quand le Comte sortit des cuisines le visage enfariné et le tablier toujours noué autour de sa taille. Michel l'ancien page devenu intendant mais surtout le meilleur ami d'Arystote qui passait par là fut pris d'un véritable éclat de rire en le voyant.

- Ça va hein !, maugréa le Comte qui n'aimait pas trop qu'on le taquine. Enfin sauf quand c'était Adel parce que ça lui rendait son regard brillant de malice et faisait ressortir ses yeux...

Bref il y avait encore fort à faire à commencer par s'habiller plus convenablement. Sinon à coup sûr personne n'écouterait ses ordre le prenant pour un garçon de cuisine comme l'avait fait Galadrielle.

Et voilà un Champlecy qui gravit les marches de l'aile est pour rejoindre sa chambre et se retrouve tout pantois devant sa garde robe. Que devait-il bien porter pour un tel dîner ? Bon heureusement qu'il était un homme cela réduisait le champs des possibilités vestimentaire. Il avait remarqué combien les femmes, contrairement aux hommes avaient multitude de choix concernant le vêtir.

Pour lui ça serait braies, chemises, chausses et mantel parce qu'il faisait un peu froid en cette saison... Restait donc à déterminer la couleur.


- Pas de rouge ça me va pas ! Le noir ça fait ressortir mes yeux mais c'est par trop austère... Le bleu déjà fait au mariage de Leonnie... Bon ben blanc alors... Oui mais blanc ça fera trop cérémoniel... Scrogneunorf ! Allez Arystote ferme les yeux et choisit au hasard une couleur*.

Joignant le geste à la parole, voilà le Comte qui s'empare du mantel bleu. Voilà qui fera ressortir ses yeux. Mais tout en bleu il ressemblerait à la diva Palavaguna et nous ne sommes pas dans le cinquième élément.. Donc braies et chausses noires, chemise blanche et mantel bleu.

Une fois habillé, Arystote peut enfin donner ses ordres. Il redescend au rez-de-chaussée et hèle ses gens.


- Nous mangerons dans le Salon aux Camélias explique t-il à un garçon de cuisine.
- Il me faut des bouquets de fleurs pas trop et je sais qu'en cette saison c'est plus difficile mais vous trouverez bien. dit-il à un valet.
- Michel, peux-tu me chercher à la cave deux bouteilles de Saint Émilion pour ce soir ? demande t-il à son intendant. Et demande à Sylphael ou au fils de Dom de faire chercher Adel. Il ne manquerait plus qu'elle soit obligée de venir d'elle-même...

Il ne lui restait plus qu'une petite chose à faire et tout serait parfait. Arystote donc remonte à l'étage et s'enferme dans son bureau.




Et quand même le jd sait pas on joue aux dés 1 pour noir, 2 pour bleu, 3 pour blanc, 4 pour le rouge, 5 pour le brun et 6 il sera tout nu... nan c'est trop... bon ben 6 ça sera du vert.

Suspens....

Tadam 2 donc bleu encore

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Adelheid.
Cassis, 3 novembre 1464

C'était le grand soir, depuis le temps que Arystote avait promis de lui faire visiter Cassis et par la même occasion de l'inviter à un dîner, elle y était enfin à ce jour. A l'époque d l'invitation, elle envisageait ce repas un peu différemment qu'aujourd'hui. Depuis, il y avait eu plus de discussions, beaucoup plus de soirées en taverne à faire connaissance, à s'observer, se découvrir, se confier aussi, de même qu'il y avait eu bals et autres événements au cours desquels les deux jeunes gens s'étaient retrouvés tous deux. Et puis un soir, il y avait eu ces paroles qu'il avait prononcé et qui la laissaient songeuse à chaque fois qu'elle se les remémorait.

L'attente n'en finissait plus. Tournant dans sa chambre ne sachant quoi faire de ses dix doigts en attendant le moment du départ à Cassis, la jeune femme se fit préparer un bain chaud dans lequel elle se glissa pour une toilette et un repos du corps, et resta ainsi, paupières closes, à ne plus penser à rien. Au bout d'un long moment, elle sortit du baquet dans lequel elle infusait depuis bientôt une bonne heure. Un drap de lin blanc vint recouvrir sa peau, drap qui fut coincé sous les aisselles en sus d'un nœud fait sur le devant, sur sa poitrine. Un pli légèrement soucieux barrait son front, les sourcils étaient quand à eux quelque peu froncés car oui, la question était cruciale .. Quelle robe porter ?
Elle se dirigea vers sa malle et les sortit alors une à une les étalant sur sa couche,et le choix était tout de même délicat. Il y avait la rouge qu'elle affectionnait, mais un peu trop décolleté pour une soirée en tête à tête, ne voulant pas passer pour une jeune femme aguichante et elle préférait qu'il la regarde dans les yeux plutôt qu'un plus bas. Discuter avec un homme qui lorgne sur votre poitrine n'a rien de bien plaisant, même si elle imaginait mal Ary le faire. Son regard fut ensuite attiré par une robe dans les tons verts, cela lui fit penser de suite à l'Ortie si chère au beau Comte. Aussi sans aucune hésitation supplémentaire, elle choisit cette dernière et commença à se vêtir .. Ce n'est jamais évident quand on est seule pour lacer les liens dans le dos, mais là, ceux-ci se trouvaient sur le côté et donc l'habillage fut plus qu'aisé.

Les cheveux furent peignés et légèrement parfumés avec une eau à base d'un mélange de fleur d'oranger, de rose, de mélisse, de citron. Une ceinture ceignait sa taille. C'était parfait ! Habillée et chaussée, elle n'avait plus qu'à se rendre à Cassis. Mais au moment de partir, des coups retentirent sur la porte de sa chambre. Rouspétant intérieurement, elle se retrouva fort étonnée lorsqu'elle apprit que le jeune homme qui lui faisait face venait la chercher pour la conduire auprès d'Ary.


- Ah ? .. Euh .. Et bien d'accord. Alors qu'elle partait, elle en oublia son cadeau pour le Comte.
- Oh attendez!! Et la voici qui retourne en sa chambre courant aussi vite que possible afin d'aller chercher la surprise pour le blond qu'elle appréciait plus que de raison.

Le chemin jusqu'à la demeure Champlecienne fut plutôt rapide, la voiture était confortable et durant le trajet elle en profita pour admirer le paysage qui défilait à vive allure sous ses yeux. Alors qu'elle se rapprochait du castel, un sourire de plus en plus présent ornait ses lèvres pour devenir radieux une fois arrivée à destination.

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Couturière chez les Fées Tisserandes
Arystote
Cassis, 3 novembre 1464

Arystote avait passé au moins trois bonnes heures dans son bureau enfermé. De temps à autre on avait pu l'entendre maugréer suivi du bruit d'un parchemin que l'on froisse. Finalement lorsqu'il sortit enfin le crépuscule était là et il y avait sur son visage l'expression du doute.

Personne ne sut cependant ce qui l'ennuyait puisque déjà on annonçait que la jolie invitée était là. Il descendit donc pour la troisième fois de la journée les marches de l'aile est pour rejoindre l'entrée.

Adel était magnifique dans sa robe verte. Cela faisait ressortir sa chevelure brune. Il lui offrit un sourire se sentant d'un coup bien plus nerveux qu'il ne l'aurait cru. Il se posait un millier de questions :

- La tarte aux pommes lui donnerait-elle envie de fuir ?
- Qu'allait-elle lui répondre ?
- Que dirait-elle en voyant l'ouvrage ?

Il expira lentement afin de se redonner contenance.


Bienvenue à Cassis Dona de Sornay, dit-il d'un ton volontairement trop protocolaire. J'espère que le trajet ne fut pas trop chaotique, parfois la route de l'Huveaune est un peu accidentée pour les roues et les fers des chevaux.

Il lui tendit ensuite son bras.

Il fait bien sombre pour visiter le château c'est plus joli en journée, commença t-il. Je vais tout de même vous montrer votre chambre. Elle est dans l'aile ouest près du salon où nous mangerons.

Il lui sourit avant d'ajouter : "Le Salon aux Camélias"

Joignant ensuite le geste à la parole, il commença à s'avancer avec elle, vers l'aile ouest, traversant un patio au centre duquel trônait une fontaine.

Un valet entreprit alors de se saisir des bagages de la jeune femme pour les apporter dans la dite chambre.

Il gravirent ensuite les marches, longèrent un couloir en pénétrèrent une chambre. La pièce était relativement spacieuse. Les murs étaient recouverts de tentures aux teintes beiges et or. On pouvait apercevoir un lit en baldaquin aux couleurs prunes, un bureau près de la fenêtre ainsi qu'une coiffeuse en bois peint orné d'un miroir.


Voilà, si vous souhaitez vous rafraichir un peu avant de dîner, je vous attendrai dans le salon et Léonin, vous attendra pour vous y emmener. Le château n'est pas bien grand mais je m'en voudrai que vous vous perdiez.

Léonin justement, était le valet qui avait apporté les bagages, il se tourna vers Adelheid en souriant et exécuta un maladroit signe de garde à vous pour signifier qu'il était à son service le temps de son séjour à Cassis.

Arystote quant à lui resta quelques longues secondes à observer la jeune femme en se disant combien il n'y avait aucune femme plus belle qu'elle. Puis il sortit un instant, glissant sa main dans la poche intérieure de son mantel pour serrer nerveusement ce qu'elle contenait.

Il se sentait vraiment nerveux et en plus cette histoire de tarte aux pommes le tourmentait encore !

Une fois dans le salon, il s'assura que tout était en ordre. Un tapis sur lequel était brodé un camélia carmin était disposé au centre de la pièce, devant une cheminée en pierre cassidienne. Sur le tapis, une table en chêne avait été disposées, pas très grande, juste ce qu'il fallait pour un dîner à deux.

Comme convenu on pouvait voir deux bouquets de fleurs : un sur la cheminée avec du houx et des myosotis, un autre composé de primevères au centre de la table.

Tout semblait en ordre. Il ne manquait plus qu'à la brune de le rejoindre. De nouveau il glissa sa main dans la poche et soupira encore une fois. Bon sang il n'avait jamais été aussi nerveux de sa vie le Champlecy

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Adelheid.
Cassis, 3 novembre 1464

Descendant de la voiture, Adel fut accueillie par Ary auquel elle offrit le même sourire radieux. C'était la seconde fois qu'elle venait à Cassis, la première fois avait été pour la messe en l'honneur de la petite Cassandre. Mais à vrai dire, elle n'avait pas vraiment eu le temps de visiter et là il faisait trop sombre pour une découverte des lieux.

Un coup d'oeil au manteau de Nyx, sur lequel quelques étoiles commençaient à faire leur timide apparition. Mais la brève contemplation du ciel fut interrompue par le ton formel d'Arystote, devant lequel elle resta un court instant muette, intriguée par ces formalités.

Au nom de son fief, elle sourit, tout simplement, agréablement surprise qu'il se souvienne du nom de celui-ci. Et sans aucune hésitation elle s'avança sur le même chemin que celui-ci avait emprunté en usant de ce ton si protocolaire, après une légère révérence exécutée en bonne et due forme.


- Votre Grandeur, je vous remercie pour cette invitation. Et concernant le trajet, je vous conseille de prévoir des coussins la prochaine fois que vous inviterez quelqu'un.

Bon ça c'était faux, juste une petite plaisanterie qu'elle rattrapa bien vite ne voulant pas qu'il croit vraiment que le trajet avait été un calvaire. Elle accepta alors son bras tout en précisant.

Non, je vous rassure, je vous taquinais juste un peu, le chemin n'est pas mauvais. Quelques ornières mais rien de bien désagréable.

Elle écoutait ses paroles pendant qu'il la conduisait jusqu'à la chambre où elle passerait la nuit, détaillant la décoration des lieux qu'ils traversaient autant que peut ce faire. Elle ne releva pas lorsqu'il mentionna le salon aux Camélias, mais une lueur de curiosité traversa ses azurs. Elle découvrirait donc ce salon dans un instant.
Elle repensa à la mère d'Ary, elle devait vraiment avoir le camélia en adoration, et sans s'en apercevoir, elle contemplait son bel hôte à travers ses cils plongée dans ses pensées.

La traversée du patio lui offrit une vue des plus agréables, une fontaine !! Elle fut un instant tentée de s'y diriger et d'éclabousser le brun, mais se retint, préférant continuer cette petite découverte des lieux à son bras.


- La chambre est vraiment jolie. Elle appartenait à qui ?

Et alors qu'elle profitait de la décoration de la pièce, elle regretta de suite ses paroles pensant que cette chambre avait peut-être appartenu à son ancienne promise, ce qui mettrait la jolie brune mal à l'aise.

- Euh non rien. Et où se trouve votre chambre ?

Et oui, elle est curieuse l'Adel, non pas qu'elle ait l'intention de s'y rendre non, mais elle voulait juste savoir où il dormirait. Une fois qu'elle obtint réponse, il la lui laissa quelques instants pour se rafraîchir. Chose qu'elle fit aussi rapidement que possible afin de ne pas trop le faire attendre. Un peu d'eau sur le visage, et elle prit ensuite le temps de se brosser les cheveux, observant son visage dans le miroir de la coiffeuse. Elle avait les yeux qui pétillaient de joie, les joues roses ressortaient sur la peau blanche voilée d'un très léger hâle. Repensant à il y a quelques mois, la jeune femme s'était métamorphosée, la larve s'étant muée en un papillon resplendissant de bien être et de joie de vivre.

Elle rejoignit Arystote en suivant Leonin jusqu'au le salon au Camélia qu'elle découvrit alors. Elle ne put se retenir de sourire charmée par les lieux. Le tapis au sol, orné de la fleur préférée de la mère d'Ary, les bouquets de fleurs, le feu de cheminée, l'agencement de la pièce, tout ceci créait une atmosphère intime, et elle se sentit bêtement intimidée quelques secondes. Et le stress apparent du beau blond ne l'aidait en rien.

Un léger toussotement pour faire remarquer sa présence, et il l'invita à s’asseoir pour débuter le repas. Celui-ci s'annonça délicieux, aussi bien par le plat de boeuf bourguignon que par la présence de celui qui lui faisait face et dont elle avait du mal à détacher son regard.


- Dites, vous ne vous sentez pas seul ici des fois ? Est-ce vous qui avez fait la décoration ou bien c'était votre mère ?

Elle le dévisagea quelques secondes s'arrêtant sur ses yeux alors qu'elle lui souriait.

- Et vous avez réussi à faire la tarte ? Ne soyez pas si tendu, je suis certaine qu'elle va être délicieuse, j'ai toute confiance en vous Arystote !

Bon de toutes façons, même si elle n'est pas bonne, elle dirait que c'est pas mal pour ne pas le froisser. Elle ne voulait pas que cette soirée soit gâchée pour une histoire de tarte.
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Couturière chez les Fées Tisserandes
Arystote
Cassis, 3 novembre 1464

A l'évocation des coussins pour le confort Arystote se sentit vraiment ennuyé qu'Adelheid ait pu trouvé le trajet désagréable. Une légère grimace vint déformer son visage vite effacée lorsqu'il comprit qu'elle le taquinait encore. Quelle était donc cette manie qu'avaient les femmes de toujours être taquines ? A dire vrai si cela s’insupportait chez la plupart d'entre elles, il aimait bien quand cela venait de la jolie brune.

Avec Adel à son bras tandis qu'il l'accompagnait jusqu'à sa chambre, Arystote se disait qu'il aimerait bien lui prendre plus souvent le bras. Ses yeux se posèrent sur ses poignées et il se dit qu'elle devait avoir la peau douce.

Ils arrivèrent dans la chambre et il répondit nonchalamment à la question posée avant même qu'elle ne revienne sur sa curiosité.


- Elle n'a jamais appartenu à personne cette chambre. Les chambres de l'aile ouest sont pour les invités.

Puis répondant à la seconde interrogation

- Et ma chambre est dans l'aile est du coup ! dit-il avec un sourire avant de la laisser se rafraichir.

Plus tard dans le salon lorsqu'elle vint le rejoindre, il était tant dans ses pensées qu'entendre la voix de la jeune femme le fit sursauter.

Il rit ensuite


- Comme vous pouvez le remarquer, je ne suis pas habitué à avoir du monde à dîner et je fais un bond quand vous me sortez de mes pensées.

Il se leva pour écarter la chaise de la table afin qu'elle puisse prendre place et retourna ensuite s'asseoir. Tandis qu'ils mangeaient, Adelheid évoqué sa solitude. Il devait admettre que le castel était moins vivant que du temps de sa mère mais à cette époque ils étaient une famille, Zohadez, elle et lui.

- A dire vrai si, on se sent seul facilement heureusement j'ai Michel. On joue parfois aux cartes ou aux dés. Je perd toujours d'ailleurs aux dés ! Et on lit les mêmes livres pour ensuite en parler pendant des heures.

Tandis qu'il lui expliquait un peu qui était Michel pour lui, on leur apporta le dîner et Arystote, fut, une fois de plus, ravi des talents de Galadrielle.

- Ma mère avait prit Michel comme page quand il était enfant, ce qui fait que nous avons grandis ensemble. C'est un ami auquel je tiens. Il m'aidait à fausser compagnie au maître de chant... On quittait le château en douce pour aller pécher dans les calanques !

Il se livrait avec plus d'aisance qu'il ne l'aurait cru et peu à peu son stress avait laissé place à la simple joie d'être avec elle, là en cet instant. L'ombre de la tarte aux pommes toutefois fit de nouveau son apparition. Et justement, un valet vint apporter le dessert. Il n'avait pas goûté encore la tarte mais il n'était vraiment pas ravi de son aspect, surtout les contours qui étaient beaucoup trop fins... Qu'avait-il donc raté comme étape ?

Oh pis après tout ce n'était que dans les contes pour enfant qu'on mourait en mangeant des pommes !


- Je vois bien que j'ai loupé un truc mais impossible de savoir quoi, dit-il en souriant tandis qu'il attrapait le couteau pour servir deux parts.

- Bon ben... l'heure de vérité ! Je commence histoire de m'assurer que vous ne finissiez pas empoisonnée.

Il croqua à pleine dents dans la part de tarte. Bon ce n'était pas exceptionnel mais ça avait un goût de pommes...

- A mon avis il serait préférable la prochaine fois de laisser Galadrielle faire ! dit-il tout en signifiant d'un geste que cela restait mangeable et que si elle y tenait vraiment elle pouvait s'y essayer.

Il observait la brune craignant sa réaction tout de même. Elle était belle éclairée par un simple feu de cheminée et quelques chandelles. Cela assombrissait sa chevelure et faisait ressortir ses yeux. Si elle fuyait maintenant... Non il ne devait pas y penser
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Adelheid.
Cassis, 3 novembre 1464

Elle l'écoutait pendant qu'il lui parlait de Michel, et le passage concernant ses fuites des cours de chant la fit rire.

- Je ne peux que vous comprendre, je faisais tout ce que je pouvais pour échapper aux cours de broderie au couvent ! C'était vraiment barbant, enfin à l'époque, car maintenant, même si je n'aime toujours pas cela, je suis un peu plus encline à le faire.

Et plus elle l'écoutait parler, plus elle voulait en savoir sur lui, ce passage concernant son ami Michel avait éveillé sa curiosité, mais déjà le repas était apporté. Mordious !! Tant pis, ce n'était que partie remise. La jeune femme se régala tout simplement du boeuf bourguignon, la viande fondait et le vin cuisiné dispensait ses arômes, différents du vin de table, mais se complétant parfaitement avec celui-ci. Un mélange des saveurs qui enchantait les papilles.
Les azurs se posaient plus souvent sur Ary que sur son assiette, les joues rosissant quelques fois lorsqu'il surprenait son regard. Puis la tarte fut déposée sur la table, elle observa celle-ci, avant de regarder de nouveau le blond, un grand sourire naissant sur ses lèvres.


- Je vous félicite ! Car déjà d'aspect, c'est bien une tarte !

Elle acquiesça à ses paroles alors qu'il lui tendait une part de tarte afin d'y goûter.

- Si elle est réussie, vous aurez votre cadeau, sinon je le garderai pour une prochaine fois ! Surtout que ce n'était pas rien son cadeau .. Même si cela ne servait à rien mais c'était symbolique pour la brune. Les doigts se portent alors sur le fin cordon de cuir qu'elle porte en permanence autour de son cou et dont le pendentif est caché dans son corsage.

L'iris devient pétillant de malice alors qu'elle porte la part à sa bouche et croque dedans une bonne bouchée .. même pas peur ! Au pire, si elle s'étouffe, peut-être essaiera-t'il le bouche à bouche ainsi elle pourrait mourir heureuse .. Ses pensées lui firent monter le rouge sur les joues alors qu'elle remarqua qu'il l'observait et elle manqua de s'étouffer avalant de travers, surprise par son regard. Elle toussote doucement avant de se reprendre perturbée par ses pensées qui lui jouent des tours.

Elle réprime une grimace imaginant qu'Arystote va croire que sa tarte est immangeable pour la brune.


- Pardon, j'ai avalé de travers, vous me troublez à me regarder ainsi aussi !.. Mais .. bon, cela ne veut pas dire qu'il vous faut cesser non plus.

Elle plisse le nez et croque de nouveau une bouchée de tarte prenant le temps de la déguster, gardant le suspense jusqu'à la fin. Une fois sa part entièrement terminée, elle le regarde pensivement et lui sourit.

- Je vous félicite Ary, vous avez réussi votre défi. Et bien en plus ! Elle est très bonne, et même délicieuse, car c'est vous qui l'avez faite, alors que vous n'en aviez jamais fait. Et ça me touche beaucoup .. Tendez votre main s'il vous plait.

Elle reporte sa main à son cou, décision avait été prise quelques jours auparavant, advienne que pourra, et en détache le fin cordon de cuir faisant sortir de son corsage une petite clef qui pend au bout de celui-ci.
Elle lui sourit à nouveau et tend la main au dessus de la table, posant cordon et clef dans la sienne. Les yeux bleus de la brune ne quittant pas ceux du bel Ary.


- Ceci était la clef de ma chambre à Dole, dans la maison de mon frère où j'ai vécu après ma sortie du couvent .. Mais c'est aussi bien plus que cela pour moi, c'est symbolique surement, mais j'ai toujours dit qu'elle ouvrait aussi mon coeur. Donc prenez en soin .. ou rendez la moi, vous avez le choix.

Elle repose ensuite ses mains jointes sur ses cuisses attendant une réaction de sa part, les joues en feu, elle a toujours dit qu'elle était franche, et là encore elle se mettait en danger et espérait juste qu'il comprenait l'importance de ce geste pour elle.
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Couturière chez les Fées Tisserandes
Arystote
Cassis, 3 novembre 1464

Imaginez un instant, vous avez un jeune homme certes quelque peu nerveux mais souriant. Et pour cause, il passe une merveilleuse soirée avec une jeune femme qu'il apprécie vraiment beaucoup.

Il s'est essayé à faire une tarte aux pommes pour elle et la voilà qui semble s'étouffer. Aussitot, le sourire s'efface de son visage et le voilà prêt à se lever en se répétant intérieurement "oh mon dieu je l'ai tuée !".

Les jambes se tendent pour redresser le corps et mettre le Comte debout prêt à faire ce qu'il faut pour secourir la demoiselle en détresse... à cause de lui. Mais déjà la belle reprend la parole et explique qu'elle a simplement avalé de travers.

Arystote soupire de soulagement, détend ses jambes et relâche ses doigts crispés.



- Vous m'avez fait peur, parvient-il à dire bien qu'il a la gorge un peu sèche d'un coup. Il fait un geste au valet pour leur faire servir de l'eau. Un pour Adelheid qui a avalé de travers et un pour lui qui en a besoin, une fois n'est pas coutume, plus encore que d'un verre de vin. Arystote avale le verre d'un trait et observe de nouveau son invitée qui termine la part de tarte en annonçant un potentiel présent si elle est réussie.

Il sourit.


- J'ai déjà un cadeau, vous êtes là !

Il le pense mais il doit admettre que sa curiosité l'amène à espérer que la tarte soit bonne encore plus que quelques minutes auparavant. Le verdict tombe, il s'en est bien sorti. Ouf...

Il attend le cadeau presque comme un enfant ou un public hilare un peu bovin devant une émission idiote plusieurs centaines d'années plus tard.

Il voit alors qu'elle porte ses mains à son cou. Il mentirait en disant qu'il n'avait jamais observé son cou et la blancheur de sa peau diaphane qu'il aimait tant chez elle. Il l'observe quelques secondes lorsqu'elle sort un cordon de son corsage mais détourne le regard magré lui et par politesse uniquement jusqu'à ce qu'elle ait fini.

Lorsque la main de la franc comtoise effleure la sienne pour y déposer une clef, Arystote frissonne légèrement. Il la regarde un brin perplexe. Pourquoi une clef ? C'est sans compter sur les explications qui viennent de suite.

La clef de son coeur... Arystote sans même s'en rendre compte serre la clef dans le creu de sa main. Il a l'impression de n'avoir jamais rien tenu qui ait autant de valeur.


- Merci c'est le plus cadeau que vous pouviez m'offrir. Je tâcherai de prendre soin de la clef comme de votre coeur.

D'ailleurs à ce sujet...


c'est un Arystote un peu gêné qui lève ses yeux vers elle.

- J'ai moi aussi quelque chose pour vous.

Il plonge sa main dans la poche de son mantel et en ressort un parchemin roulé refermé par un anneau d'argent serti d'un camélia en nacre blanche. Il hésite.

- Je ne suis pas spécialement doué et même plutôt maladroit pour exprimer tout ce que je ressens. Je ne sais pas si je suis plus efficace à l'écrit mais comme pour la tarte, j'ai essayé...

Il lui tend le parchemin glissé dans la bague, d'une main légèrement tremblante. Il espérait ne pas trop précipiter les choses mais cela lui était venu si naturellement qu'une part de lui n'envisageait rien autrement.



A l'ombre des regards et des mots
Dans l'azur de votre regard je plonge
Et comme évadé dans de doux songes
L'ivresse de votre présence chasse tous les maux.
Hésitant je prends la plume pour vous dire
Et poser la question qui incendie mes lèvres.
Il est des lettres que j'ai aimé vous écrire
Dans celle-ci c'est mon âme qui s'élève.

A votre sourire je pourrai rester accroché
Comme une étoile qui recherche la lune
Comme le soleil au ciel reste perché
Et j'aimerai rester près de vous, jolie brune
Pour chaque jour et qu'en toutes saisons
Tout nous réunisse et que rien de nous ne s'eclipse
Et votre voix, vos mots sont comme un soleil à son
Zénith qui réchauffe mon coeur sans ellipse

Vient le temps de l'explicite plus effrayant
Oublions la métaphore des sentiments
Usons d'une vérité que j'énonce fébrilement
Savez-vous belle Adel que vous aimer est terrifiant ?

Dire que je vous aime m'a demandé du courage
Et dire la suite est en moi comme un orage

Mais un orage vibrant et résonnant tout en moi
'
Espérant que vous ressentez les mêmes émois.
Pour votre humour taquin, votre esprit, un regard,
Ou vos courbes qui me charment, nos discussions jusque tard,
Unissons-nous ô merveille dont l'esprit est lumière
Si ce poème vous touche, qu'un simple "oui" m'éclaire
Et enfin nous avancerons pour d'un baiser sceller le bonheur
Rien que nous et cet anneau comme promesse de douceur.

?

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Adelheid.
Cassis, 3 novembre 1464

A un autre moment la tête qu'avait fait Ary aurait pû être comique, mais cette soirée était particulière, aussi bien pour la brune que pour le blond. Le verre d'eau avalé, les paroles du beau Comte, lui font monter le rouge aux joues. Avait-elle eu raison ou tort, elle n'en savait rien du tout, du moins pour le moment, mais elle savait qu'il serait touché, d'une manière ou d'une autre. Le contact de sa main sur la sienne accélère les battements de son coeur, les azurs se plantent dans ceux du Comte de Cassis, attendant une réponse, un signe, une réaction. Le temps semble durer une éternité alors que juste quelques secondes s'écoulent avant que les paroles salvatrices ne s'échappent des lèvres de l'homme qui met son coeur et son âme en émoi.

C'était la deuxième fois que le rougeoyant de la jeune femme était sollicité de la sorte, mais c'était complètement différent pour cette seconde expérience. La première fois qu'elle avait été amoureuse, il n'y avait aucune réciprocité dans les sentiments de la brune ... Sentiments qui lui tailladaient le cœur à l'époque au lieu de la rendre heureuse et légère comme toute jeune femme amoureuse se doit d'être. Or, le sien était lourd et triste il y a encore quelques petits mois. Mais, l'arrivée en Provence avait été des plus bénéfiques, étalant un baume guérisseur sur ses plaies. La douceur de Diane, les bienfaits du soleil, le soutien de Kryotos et de Diane .. Puis les soirées en taverne avec le bel Ary et les autres sont de plus en plus fréquentes, un rapprochement naît peu à peu, tout comme les liens qui se tissaient au fur et à mesure des discussions, bals, sorties …

Et la voilà, assise face à celui dont elle est tombée amoureuse, le regard azuré de la brune accroché aux yeux bleus du blond, retenant sa respiration de peur de gâcher cet instant dans l'attente de la réaction d'Ary, qui arrive heureusement avant qu'elle ne manque d'air .. ça fout mal de faire une syncope à ce moment là ! Surtout que les mots qu'il prononce sont ceux qu'elle rêvait d'entendre jusqu'à ce qu'il parle d'un cadeau pour elle.

Là par exemple elle ne s'y attendait pas du tout puisqu'elle avait déjà eu la tarte. Elle l'observe sortir un parchemin de son mantel et le lui tendre. Parchemin qu'elle prend et se rend compte alors qu'une bague, une magnifique bague ornée d'une fleur n'étant autre qu'un camélia orne celle-ci. Un large sourire apparaît sur les lippes de la damoiselle alors qu'elle retire l'anneau du parchemin et le pose délicatement dans le creux de sa main, lui souriant encore, les yeux brillants de joie de ce beau cadeau, sans se douter de ce que représentait cette bague et les écrits du parchemin.


- C'est pour moi ?.... Voici une question qui n'en est pas vraiment une étant donné que ce bijou n'était certainement pas pour Leonin, ni pour le valet qui était présent dans la salle, et qu'elle avait oublié, ses yeux ne regardant que celui qui lui fait face.

Elle déroule alors le parchemin, s'apprêtant à dire d'un air taquin « c'est une demande en mariage ? », mais elle reconnaît alors à la disposition de l'écriture qu'il s'agit d'un poème, tout comme elle reconnaît l'écriture d'Arystote, ce qui lui coupe la parole. Les battements de son cœur deviennent aussi rapides que le son des sabots d'un cheval au galop qui heurtent le sol au fur et à mesure de la lecture.

Les lèvres s'étirent en un large sourire, le regard expressif des sentiments qui sont siens allant du parchemin à Arystote, et inversement pensant tout simplement « il m'aime .. » et le prononçant à voix basse comme pour elle même. La lecture du velin se dessine sur ses traits, elle sourit, ouvre légèrement la bouche de surprise, rougie quand il parle de ses courbes..


- Vous m'aimez .. Oui, c'est tout ce qu'elle retenue pour le moment, et c'est le plus important à ses yeux, jusqu'à ce qu'ils se posent alors sur ce point d'interrogation qui la laisse elle-même interrogative quelques secondes quant à sa position à cet endroit ci.
Elle regarde plus attentivement et découvre une phrase cachée dans les premières lettres de chaque vers.


Alors, c'est une Adel stoïque, muette par la surprise, qui relit plusieurs fois cette phrase cachée, ouvrant alors sa main dans laquelle se trouve l'anneau au camélia. Son regard ému se pose sur Arystote, elle se lève alors et vient se placer non loin de lui, le coeur battant la chamade à tout rompre.

- Levez vous s'il vous plait Ary.

Il s’exécute alors, et elle lui saute tout simplement au cou muée par son impulsivité et ayant oublié ce qu'elle voulait faire au départ, avant de le relâcher en prenant sa main, et sans un mot elle y dépose la bague dans sa paume, plongeant son regard dans le sien.

- Oui .. A une seule condition.

Comment ça elle le fait marcher ? C'est même pas fait exprès.

- C'est vous qui me passez la bague à mon doigt.

Romantique l'Adel ? Un peu oui. Toujous est-il qu'elle gardera ce poème précieusement

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Couturière chez les Fées Tisserandes
Arystote
Cassis, 3 novembre 1464

S'il n'avait pas crispé tous les muscles de son corps il tremblerait presque le Champlecy. Au lieu de ça il alternait entre observer avec attention Adelheid qui lisait le parchemin et regarder ailleurs d'un air fuyant.

Les secondes qui passent lui semblent une éternité. Le temps de se refaire toute l'histoire en pensée. Il se revoit revenant en Provence après un été passé à ne rien faire et débarquant à Marseille ou Diane lui présentait ses nouveaux amis. Dès qu'il avait aperçu Adelheid il s'était dit combien elle était belle mais Arystote n'étant pas le genre d'homme à perdre la tête uniquement pour des beaux yeux, il lui avait fallu apprendre à la connaître pour comprendre qu'il était en train de tomber amoureux.

Elle était parfaite, douce, taquine, belle, intelligente, partageait nombre de ses valeurs et son sourire avait un effet apaisant. Lui qui était connu pour ses colères n'avait plus subi les affres de Léviathan depuis leur rencontre, au pire s'était-il montré amer quelques fois avec ceux qui l'agaçaient mais pas de colère.

Il n'avait pas prévu de la demander en mariage quand il l'avait invité à Cassis. L'objectif était alors de mieux apprendre à la connaître et de lui faire découvrir Cassis. Et puis entre l'invitation et le jour du dîner son amour s'était présenté comme une évidence alors il avait fait forger la bague et s'était arraché les cheveux à lui écrire un poème.
Encore que, c'était la première fois qu'il se sentait réellement inspiré pour ça. Une autre évidence nous direz-vous...

C'est donc avec une certaine nervosité qu'il attendait la réaction d'Adelheid. D'autant que la lettre qu'il avait reçu d'Hermess ne l'avait pas rassuré beaucoup. Et il entend ces mots prononcé de cette voix qu'il aime déjà tant. "Vous m'aimez...". Il lève ses yeux vers elle avec inquiétude. Que trahit cette découverte pour elle ? L'entendre dit ainsi rend les choses si réelles qu'il craint à présent que cette réalité n'effraie la jeune femme.


Oui..., répond t-il tandis qu'il la voit relire le poème et se demande si elle a comprit le message caché. Elle ne dit rien et ça ne le rassure guère. Elle lui parle enfin mais... mais pourquoi veut-elle qu'il se lève ?

Il s'exécute sans vraiment comprendre et reçoit d'un coup la femme qu'il aime dans ses bras. Ce qu'il ressent alors est nouveau, une chaleur l'envahit et s'il pouvait il la serrerait fort contre lui et l'embrasserait mais elle vient de poser la bague au creux de la main du Comte qui se demande si c'est une manière de dire non... Il ne comprend pas et la regarde perplexe.

"Oui". Il entend le oui et son cœur fait un bond dans sa poitrine. Il y a une condition mais peu importe il ferait tout ce qu'elle pourrait lui demander là. La condition s'avère finalement ne pas être un lourd fardeau.

Il prend la main de brune entre les siennes et glisse autour de son annulaire gauche la bague sertie d'un Camélia.


Oui je vous aime Adelheid, dit-il finalement retrouvant assez de contenance pour formuler une phrase entière. Et cela serait un honneur de vous avoir comme épouse.
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Adelheid.
Cassis, 3 novembre 1464

Diverses émotions traversent le coeur et l'esprit de la jeune Adel. La joie, l'amour, la chaleur, le trouble, tout ceci se mélangeant en un imbroglio de sentiments. Le coeur en émoi palpite et chante une douce mélodie dont les battements résonnent dans sa tête. Ils tambourinent tellement fort dans sa poitrine que la jeune femme est certaine que tout le monde les entend, même Leonin doit les percevoir d'où il est, de même que la cuisinière.. En fait tout le Castel à vrai dire.

Sans quitter des yeux le regard azuré du Comte, la jolie brune assiste à la métamorphose du faciès de celui-ci, passant par diverses émotions. Elle ne lui sourit pas avec cet air taquin dont elle aime user, mais son visage est serein et son regard reflète l'amour qu'elle lui porte. Aurait-elle pu penser que ce dîner se déroulerait ainsi ? Certainement pas, et c'est à n'en pas douter la plus belle soirée qu'elle ait jamais passé jusqu'à présent.

Afin de répondre à la condition émise précédemment, le bel Ary prend l'anneau pour le glisser à son annulaire gauche, ce qui fait naître un beau sourire sur ses lèvres pendant qu'elle admire sa main désormais porteuse de la bague qu'il lui a offerte et qui signifie tellement de choses, dont les sentiments qu'il lui porte.


- Oui je vous aime Adelheid.... Et cela serait un honneur de vous avoir comme épouse.

- Arystote .. c'est le plus beau jour de ma vie. Oui, mille fois oui.

En même temps, comment dire non à l'homme dont elle est tombée amoureuse ? Celui qui lui a fait parvenir un magnifique bouquet de camélias alors qu'elle était sur la route vers la Franche Comté, celui qui n'ayant jamais fait de cuisine lui a préparé une tarte aux pommes, celui qui lui a écrit de si belles lettres, celui qui lui a écrit le plus beau des poèmes, celui avec lequel elle parlerait durant des heures, celui qui occupait toutes ses pensées et qu'elle suivrait au bout du monde.

Il lui semble vivre et assister à la scène en même temps, en être l'actrice et la spectatrice. Autant de bonheur n'est pas possible, elle doit certainement rêver et va se réveiller brutalement, extrêmement déçue. Et pour être certaine qu'elle ne rêve pas elle le regarde, ses azurs se noyant dans ceux de l'homme qu'elle aime et lui pose alors une question.


- Vous voulez bien me pincer s'il vous plait ? Que je sois sure ainsi que je ne fais pas un rêve merveilleux ..

Et tout naturellement, elle pose ses mains sur son torse, sentant la musique du palpitant égrenant à vive allure les notes de chaque battement sous la paume de ses mains, lui prodiguant une douce chaleur qui se répand en son être. Et au lieu d'attendre que celui-ci lui pince la joue, muée par l'envie de sceller cet aveu d'un avenir heureux, elle se dresse légèrement sur la pointe des pieds et pose ses lèvres sur les siennes pour un doux baiser après qu'un murmure s'échappe des lippes de la jeune femme.

- Je vous aime Arystote
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Couturière chez les Fées Tisserandes
Arystote
Cassis, 3 novembre 1464

Le plus beau jour de sa vie disait-elle. Il n'en revenait pas. Il s'était attendu à ce qu'elle soit effrayée par la rapidité dont il avait fait preuve pour la demander en mariage, à ce qu'elle lui dise "non" même loin de partager les mêmes sentiments que lui. Et même si son plus grand espoir avait été qu'elle prononce ses mots-là, il s'était interdit de trop en rêver. Et pourtant la réalité s'avérait encore plus belle qu'un rêve.

Quand elle lui demanda de la pincer, il grimaça légèrement répugnant à l'idée de lui faire mal mais la grimace s'effaça bien vite puisqu'elle vint poser ses lèvres sur les siennes et prononcer les mêmes mots que ceux qu'il venait de lui dire. son cœur fit un bond dans sa poitrine. A son tour donc, il vint poser ses lèvre sur les siennes pour un chaste baiser. Ensuite il la prit contre elle ne résistant pas à l'envie de la serrer dans ses bras, respirant le parfum de ses cheveux. Après de longue minutes il la libéra de cette étreinte et la regarda en souriant.


- C'est aussi le plus jour de ma vie et je gage que nous en aurons d'encore plus beaux. Il faut que je vous montre quelque chose, suivez-moi. dit-il en lui tendant la main. une fois qu'il eut saisi la sienne, il ne put s'empêcher de sourire en sentant la bague sous ses doigts. Ils quittèrent le salon et il l'emmena dans le patio à ciel ouvert traversé plus tôt pour s'arrêter devant la fontaine. Il sortit un écu de sa poche.

- Il parait que lorsqu'on jette un pièce dans un fontaine et qu'on fait un vœu, il se réalise.

Il jeta la pièce dans l'eau.

- Je fais le vœu de tout faire pour vous rendre heureuse et vous offrir d'autres plus beaux jours de votre vie !

Il lui sourit encore et lève ses yeux vers le ciel. L'automne étant encore doux on apercevait encore de nombreuses étoiles dans le ciel.

- Vous vous y connaissez en constellations ? lui demande t-il Moi peu, du coup parfois j'en invente en reliant les étoiles comme il me plait. Regardez-là on dirait un cupidon avec son arc non ? Si ça se trouve il a tout orchestré ! ajoute t-il d'un ton faussement outré avant de rire. J'en viendrai presque à aimer les divinités romaines en ce cas...

Il restèrent ainsi un long moment à discuter en regardant les étoiles avant de se décider presque à contrecœur à rejoindre leurs chambres. Il avait promis de lui faire visiter Cassis le lendemain.
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Adelheid.
Cassis, 3 novembre 1464

Elle serait bien restée ainsi blottie dans ses bras pendant des jours et des jours, à sentir les battements du cœur d'Arystote sous la paume de ses mains, front posé contre son cou, son cœur battant la chamade, le rose ne quittant plus ses joues. Puis les paroles du Champlecy font apparaître un beau sourire sur les lèvres de la brune. Décidément elle ne cessait de sourire en sa présence, il avait un effet des plus agréable sur elle.

- Me montrer quelque chose ? Bien, je vous suis alors ..

La curiosité piquait l'esprit d'Adelheid, mais pour une fois elle ne posa pas une multitude de questions et se laissa entraîner sans un mot, main dans la sienne. Arrivés dans le patio qu'elle avait vraiment apprécié en le traversant à son arrivée, elle le vit sortir un écu de sa poche et le jeter dans la fontaine.

- Un voeu vous dites ? Oh !

A l'écoute de son souhait, les battements de son cœur s'accélèrent et le rose fait son apparition sur les joues de la jeune femme.

- Je crois qu'il ne peut y avoir plus beau jour qu'aujourd'hui, cependant je vous crois lorsque vous dites que vous souhaitez m'offrir d'autres jours tels que celui-ci. Un petit moment de silence pendant que la main libre fouille dans la doublure de sa robe, sur le côté, et en ressort également un écu. A mon tour je souhaite faire un vœu.

Le regard azuré se pose sur Arystote, et là sous la bienveillance du ciel étoilé, elle jette à son tour un écu dans l'eau de la fontaine.

- Je souhaite, du plus profond de mon cœur et de toute mon âme, faire de vous l'homme le plus heureux, et vous combler de petites et grandes attentions pour vous rendre la vie plus belle chaque jour.

Qu'elle aime le voir sourire, qu'elle aime l'entendre parler, qu'elle aime sa présence à ses côtés, qu'elle aime sentir sa main dans la sienne, qu'est-ce qu'elle l'aime tout simplement. Et c'est donc une Adel esquissant un sourire empreint de la béatitude du bonheur qui écoute son désormais fiancé. Elle lève donc le regard vers les cieux, observant les étoiles, tout en écoutant ses paroles.

- Non je ne connais pas non plus les constellations pourtant j'aime regarder les étoiles, me perdre dans cette immensité au fil de mes réflexions. Cela m'apaise, tout comme regarder la mer en écoutant le bruit des vagues. Et vous savez quoi ? Si c'est cupidon qui a tout orchestré, je lui rendrai alors hommage !

Blottie contre lui, elle l'écoute parler et lui répond en retour. L'envie de rester auprès de lui à contempler cette voûte céleste qui s'offre à leurs yeux est très forte .. même si elle passait le plus clair de son temps à le regarder lui plutôt que le ciel étoilé .. Mais chacun devait rejoindre leur chambre pour prendre du repos. Et même si elle dormit telle une marmotte qui hiberne, la brune eut du mal à trouver le sommeil, restant allongée dans son lit à regarder sa bague. Pourtant le sommeil et les doux rêves finirent par gagner la brune, qui s'endormit mains croisées sur le coeur.

Le réveil du lendemain fut étrange, et il fallut quelques instants à l'Adel pour se souvenir du lieu où elle se trouvait et se remémorer les événements de la veille. Le simple dîner pour visiter Cassis s'était transformé en déclaration d'amour et en demande en mariage .. Demande qu'elle avait de suite acceptée telle une évidence sans même réfléchir qu'il aurait peut-être fallu en parler à Loanne avant .. Bon de toutes façons sa sœur aînée ne souhaitait que le bonheur de sa cadette, donc elle ne pourra être qu'heureuse et accepter ses fiançailles avec Ary. Et pendant qu'elle se préparait, non sans regarder régulièrement la bague ornant sa main faisant naître à chaque regard un sourire béat, elle imaginait la joie de sa soeur, mais aussi celle de Diane qui depuis des semaines essayait de les pousser l'un vers l'autre.

Une fois fin prête, elle descendit pour prendre la direction du salon mais s'arrêta au niveau du patio restant quelques instants à regarder bêtement la fontaine, caressant la fleur ornant sa bague du bout du doigt. Puis elle se mit à tourner sur elle même joyeusement, faisant virevolter ses jupons, en regardant le ciel et en riant de bonheur avant de se reprendre, observant autour d'elle si quelqu'un l'avait vue ou non. Elle souffla longuement et reprit la direction du salon pour y rejoindre Ary espérant qu'il y soit déjà.

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Couturière chez les Fées Tisserandes
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