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[RP] Axelle, oh, Axelle, montre-moi tes aquarelles !

Niallan
« Va voir Axelle, elle saura te faire ça ». Ouais, d’accord. Sauf que ça fait trois plombes que je la cherche la Axelle et les indications ne sont pas franchement claires. Un bordel, l’Aphrodite. Je le connaissais bien pour y avoir mis les pieds plusieurs fois mais pas vraiment pour le même genre de services. Dépité, je me laisse glisser au sol et farfouille dans mes poches à la recherche de la plus exigeante de mes maîtresses. Et non, je ne cache pas un morceau de femme que j’aurais décapitée car lassé de ses exigences, je cherche…
Mon opium. Et ma pipe, ça va de soi. Sourire au coin des lèvres, je bourre la pipe de la préparation de ma fiancée. Et cette fois je parle bien d’une femme. Méticuleux, les gestes maintes et maintes fois refaits sont exécutés. Et c’est la pipe au bec que je me mets à trouver cet endroit vachement sympa. Tout est toujours plus beau à travers les volutes de fumée. Même que j’y vois mieux.

Hum…

C’est ce petit chemin-là, forcément. Est-ce que j’aurai le droit de poursuivre mon atelier fumette une fois à l’intérieur ? Le droit ? … Depuis quand je m’en inquiète ? Etouffant un rire, je m’avance sur le fameux chemin pour rejoindre une baraque, surement celle de l’artiste. Porte ouverte, hum, ouais. Entrer ou signifier ma présence en gueulant, telle est la question. Mais j’aime pas les questions, surtout quand mon cerveau commence à s’embrumer alors j’opte pour un mix des deux. Trois pas à l’intérieur, un rapide tour d’horizon et :

Saluuut la compagnie ! C’est Niallan le Bâtard, le futur mari de l’empoisonneuse Corleone. Pourrai-je avoir un rendez-vous striiictement professionnel quoique je ne suis pas contre quelques débordements avec la talentueuse Axelle ?
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Bannière réalisée par les grands soins de JD Calyce.
Axelle
Elle rangeait. Si si, ça lui arrivait ! Incongruité parmi d’autres depuis que son ventre commençait à s’arrondir Et c’était avec un soin méticuleux qu’elle empilait les vélins gisant sur le parquet de l’atelier pour les éparpiller consciencieusement dans le coin opposé. Une véritable artiste de l’organisation quand les bocaux de pigments rouges étaient classés à coté des verts, parce que les cerises sont vertes avant d’être rouges, et les jaunes avec les gris, parce qu’après la nuit vient le jour. Là s’était plus délicat, car inversement, le jour pouvait venir après la nuit. Petit grain de sable dans l’engrenage auquel il faudrait remédier… un jour. Quand elle aurait trouvé avec quoi pouvait bien aller le rose bonbon, si ce n’était avec les ordures. Ou peut être avec le mauve pour un mariage de guimauves. Bref, toute à sa tache, elle n’avait pas envie d’être dérangée, sauf que…

« Saluuut la compagnie ! C’est Niallan le Bâtard, le futur mari de l’empoisonneuse Corleone. Pourrai-je avoir un rendez-vous striiictement professionnel quoique je ne suis pas contre quelques débordements avec la talentueuse Axelle ? »


Pas envie d’être dérangée, pas envie d’être dérangée, voilà qui était vite dit quand c’était après le chien et l’âne, le troisième animal de compagnie de la Fleurette qui pointait son nez ! Bigre, à quoi pouvait bien ressembler l’énergumène ? La curiosité se mit à piaffer jusqu’à démanger le bout de ses doigts, prête à l’accueillir d’un grand sourire d’une parfaite hypocrisie. Sauf que le bestiau en question commençait fichtrement mal, et trainait derrière lui les fumées de l’opium s’échappant d’une pipe. Ô, mauvaise augure pour l’intrus quand depuis qu’elle avait été accueillie au retour d’une escapade par un blague à tabac pleine, elle ne supportait plus ni les pipes, ni aucunes des fumées qui pouvaient s’en échapper. Pourtant le chanvre avait été sa marotte jusqu’à en cultiver dans le fond du jardin de la Combe.


Alors, ronchonnant, sans même prendre la peine de passer la tête par-dessus la balustrade de la mezzanine, elle lança,
M’faites pas marrer avec vos scrtiiiiictement professionnel, j’connais les hommes. Faites gaffe j’pourrai vous prendre au mot. En attendant, allez finir vot’ pipe dehors ou éteignez la, après pourrez grimper. Pis si vous pouvez pas supporter un tête à tête avec une femme sans avoir la cervelle embrumée, j’vous ficherai sous l’pif qu’qu’z'uns d’mes diluants, c’est radical pour perdre la boule.
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Niallan
La voix ronchonnante au-dessus de ma tête me fait presque sursauter. Presque. En revanche, elle me surprend assez pour que je tire une mauvaise taffe et que je m’étouffe. Et vas-y que je tousse, et vas-y que je sente la fumée me monter aux yeux. C’est la grosse honte de tousser pour un fumeur régulier d’opiacés, ça fait type qui se la joue mais qui, en réalité, ne prend pas plus de trois bouffées par semaine. J’aime pas ces gus qui se la jouent branchés, c’est pas cool de devenir accro. C’est d’ailleurs cette addiction qui m’a poussé à aller dans des lieux glauques au possible, qui a fait de moi le futur mari d’une Corleone et qui m’a conduit à buter un inconnu au cours d’une soirée agrémentée de trop d’opiacés. Donc, là, j’ai l’impression de passer pour un blaireau et autant dire que ça ne me plait pas du tout, ce qui me pousse à ronchonner aussi :

Ouais ouais, ça va, je l’éteints.

Ce que je fais aussitôt avec une pointe de remords pour ce gâchis monstrueux. Y n’empêche que lorsque je rejoins l’artiste dans la mezzanine, je lui souris.

Pipe éteinte et cervelle exempte de brume, prête à discuter de ma requête ou vous voulez finir vos rangements colorés ?

C’est avec un sourire amusé que je zieute les bocaux de piments. Personnellement j’aurais plutôt mis les verts avec les jaunes et les rouges avec les gris mais je ne vais pas me risquer à m’attirer les foudres de la brunette qui, d’après le renflement au niveau de son ventre est en cloque et je ne sais que trop bien à quel point les encloquées sont casse-pompes. Même qu’elles ont tendance à distribuer les gifles plus vite que les explications.
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Axelle
Fichtre, elle qui n’avait pas coutume de beaucoup parler, voilà que pour une fois qu’elle alignait plus de trois mots, ne lui vint comme réponse qu’une vilaine cacophonie de toux, tant et si bien que la Bestiole un instant s’affola. Manquerait plus que l’animal de compagnie de Fleur crève dans son atelier ! Ah, elle aurait l’air fin, la Gitane, avec un macchabée sur les bras ! Déjà elle imaginait le micmac pour évacuer la dépouille, heureusement elle savait Hubert discret, parce que c’était quand même un coup à voir son verre agrémenté d’une pincée revancharde diluée par les doigts habiles de l’Empoisonneuse ça ! A moins que finalement tout ne soit calculé. L’homme était peut-être riche mais pulmonaire, trame toute tracée pour la Fleurette de s’en mettre plein le poches sans trop avoir à se fatiguer. Quoique partager sa couche avec un malade ne soit pas franchement réjouissant. Mais, peut-être là se dissimulait le secret de ce mariage incompréhensible.

Forte de sa découverte, Axelle écouta, rigide, l’escalier grincer sous le pas du moribond, attentive et sur ses gardes quand il ne fallait surtout ne pas choper son mal. Arrivé enfin devant ses yeux, l’homme parlait, finalement encore vivant malgré la grimpette, au son grand soulagement de la peintre. Il parlait, mais elle ne l’écoutait pas, bien trop occupée à le détailler indécemment des pieds à la tête et de la tête aux pieds, sans la moindre trace de confusion dans ses prunelles noires. Il était peut-être beau, peut-être laid, la gitane s’en souciait comme d’une guigne quand elle ne voulait élucider qu’une énigme : pourquoi lui ? Non, Fleur avait beau être Fleur, elle ne pouvait pas être légère au point de vraiment se marier au premier venu. Il devait avoir quelque chose de particulier, ce n’était pas possible autrement.

Alors la gitane se fit confiance, après tout, ne disait-on pas d’elle qu’elle savait mettre les âmes à nu ? Petite qualité qu’elle s’appliquait à développer sur tous les cobayes passant sa porte, et le sujet d’étude présent là, juste devant ses mirettes était pour le moins prometteur.


Les bocaux attendront, sauf s’vous voulez m’filer un coup d’main, c’qui j’avoue serait la preuve d’une certaine courtoisie,
appréciée ou non, de ça elle n’en dit rien, puis, d’un pas léger, laissant rebondir joyeusement ses boucles brunes sur ses épaules rouges se glissa derrière sa table à dessin avant de plonger dans le regard du blond, petit sourire au coin de la bouche. Si vot’ cervelle est prête, ‘lors dites moi. Tout. Plus vous m’casserez les oreilles d’détails sur vous, plus vot’ requête aura d’chance d’aboutir. Premier point à découvrir, avait-il honte d’être ce qu’il était ?
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Niallan
Oh, vous avez l’air de vous en sortir à merveille toute seule…

J’esquisse un sourire, avançant d’un pas pour zieuter les rangements qui nécessiteraient peut-être mon aide. La dextre s’égare sur des bocaux rouges tandis que l’Artiste me demande de parler de moi. Euh… De moi, sans déconner ? D’habitude les autres me demandent pourquoi je suis « comme ça », pas ce que je suis. Et des détails, ahum. Sans la regarder, je dégaine une réponse qui risque très fortement de m’attirer ses foudres.

Je crois que votre grossesse et tous ces rangements vous épuisent, laissez-moi vous aider.

Sans attendre, je me saisis d’un premier bocal, rouge, pour le mettre à l’emplacement occupé par un jaune. Parler de moi, chiabrena ! Se rend-t-elle compte de ce qu’elle me demande ? Un bocal vert est saisi tandis que j’entame une description de surface « J’aime les femmes, toutes les femmes. Dans le genre des étreintes passionnées qui te font te sentir plus vivant que n’importe quoi. Mais j’aime aussi l’alcool, les opiacés, la belladone, datura, jusmiaque…enfin, vous voyez le topo. C’est d’ailleurs ça qui m’a conduit à épouser Gaia Corleone ». Le bocal de piments verts est reposé à sa place d’origine, « Dans les filets de l’Ortie, ça sonne plutôt bien non ? Vous pouvez en faire quelque chose de brûlant, j’en suis sûr ».

Toujours sans la regarder, je m’empare des bocaux déplacés tantôt pour les remettre à la place que la brune leur avait attribuée. Etrange comme façon de ranger, n’est-ce pas ? C’est surtout qu’il me fallait un peu de temps avant de gratter sous la surface et de pouvoir regarder l’Artiste pour lui livrer ce que j’ai de plus précieux. Je pourrai vivre sevré de sexe et de mes substances pas franchement licites mais pas sans Elle. Pas sans ma fille, ma Lexi.

J’ai une fille, aussi. Et vous voyez, ma gamine…elle m’a tellement surpris que j’en suis resté Papa. Vous pensez pouvoir faire figurer ça sur votre œuvre ?
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Axelle
Si le gus s’amusait avec son bocal de pigments carmin, c’était la Gitane qui voyait rouge.

De quoi se mêlait-il à parler de son ventre ? Personne ne lui parlait de son ventre ! Mieldech ! Elle lui en posait, elle, des questions? Oui, mais bon, c’était lui qui était venu, et pour le peindre, il fallait bien savoir un peu. Et ces pattes ignorantes là, qui osaient toucher ses trésors ! La gitane ruminait, s’agaçait, et ce fut bien car il était le promis de Fleur – paix à son âme - qu’il ne se prendrait pas une beigne en travers de la figure malgré sa dextre qui la démangeait furieusement.


Pourtant, la mention de la gamine l’attendrit, à fleur de peau dans un sens comme dans l’autre, ce grand gaillard amoureux de sa fille était certainement la plus jolie facette de lui qu’il pouvait dévoiler.

Alors, hochant la tête, la voix rêche de ceux qui refusent de montrer avoir été touchés malgré eux, Touchez plus mes bocaux, m’foutez l’bordel plus qu’autre chose! Oui, bon tout était exactement à la place qu’elle leur avait désignée, sauf que c’était lui qui les avait replacés, et ça, c’était inexcusable. Assoyez-vous là. L’fauteuil est vieux mais confortable. Z’endormez pas, les ronflements m’déconcentrent. Lança t-elle grincheuse tout en tournicotant le bocal de carmin sans le déplacer pour autant. Puis hochant la tête, satisfaite de son rangement, s’en saisit sans égard pour l’embarquer sur sa table à dessin avec plusieurs autres méticuleusement triés.

Et sans plus vraiment s’intéresser à lui, elle commença à esquisser, longuement, avant de laisser les pinceaux valser sur la toile, un léger sourire aux lèvres. Puis enfin, quand elle remonta le museau, présenta la toile, bien décidée à ne pas s’attarder en formules de politesse.
V’la.


Code:

[url=http://forum2.lesroyaumes.com/viewforum.php?f=10356][img]http://img11.hostingpics.net/pics/702747niallanban3.png[/img][/url]

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Niallan
Jamais contente celle-là, hein ! Il ne fallait pas me proposer de l’aider à ranger si c’était pour me passer un savon la minute suivante. Pestant intérieurement contre les femmes enceintes et leurs sautes d’humeur, je me force à sourire. Oui, j’ai pas franchement envie de finir avec un pinceau planté on ne sait où. Désireux de suivre ses indications, je me vautre plus que je m’assoie sur le fauteuil. Et c’est parti pour l’attente.

Les premiers temps je la regarde avec attention, me la jouant client sérieux et pas impatient pour deux sous. Sauf que les minutes passent et que ma patience trépasse. Alors je trouve un jeu : imaginer combien de piments il y a dans chaque pot. Seul problème avec ce jeu : aucun moyen d’aller les compter pour vérifier sans m’attirer les foudres de l’Artiste. Lâchant un discret soupir, je passe à un autre jeu : essayer de décrypter les vélins éparpillés non loin de moi. C’est tellement chiant que j’arrête au bout de dix minutes. Et maintenant ? Hahum. Tâtant mes poches à la recherche d’une occupation, je repars bredouille et c’est là que me vient une idée de génie ! De génie attardé mais de génie quand même. J’arrache plusieurs mèches de mes cheveux en retenant des grimaces de douleur (oui, arracher les cheveux, surtout les petits, ça fait mal) et m’occupe durant un laps de temps indéterminé à en faire des figures. Je fais des lassos, des bonhommes, des triangles carrés et des ronds rectangulaires (si un matheux passe par ici…pas taper !). C’est dans la réalisation d’une cerise que la jeune femme me coupe par un « V’là ».

Haussant un sourcil, je me demande si elle ne vient pas de m’insulter. Ne raccourcissant pas mes mots et n’ayant aucun accent, j’ai du mal avec les palabres écourtées. En fait, c’est la vue de la toile qui me sauve. A cette vision, mes yeux deviennent soucoupes et ma bouche s’ouvre façon carpe.


Eh bah putain !

Je me lève d’un bond du fauteuil qu’elle avait daigné m’attribuer pour la rejoindre, un large sourire aux lèvres.

Fleur ne m’avait pas menti, vous êtes une Artiste. C’est magnifique, pour un peu je vous embrasserai…

Je fais mine de me pencher vers ses lèvres avant de me mettre à rire. Et, déposant une bourse alourdie d’écus devant elle, je lui décoche un sourire radieux.

Merci, merci beaucoup.
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Axelle
Impoli. Gesticulant. Provoquant. Grossier. Agaçant au point de lui faire grincer des dents. Joli lot que venait de pécher la Fleurette. Dans un coin de sa caboche, Axelle nota de lui faire toutes ses félicitations à l’occasion. Si à l’annonce de ce drôle de mariage, Axelle n’avait pas trop pigé, elle devait avouer piger encore moins à avoir vu de ses yeux vus l’énergumène.

Un coup à se faire nonne ça, sans le moindre doute. Mais bon, après tout, si Fleur aspirait à la cornette, c’était son problème.

Bon au moins, il avait bon gout, on ne pouvait pas lui retirer ça, la fresque lui plaisant. Et c’est certainement ça qui lui épargna une taloche bien méritée quand elle vit les bourrelets rosés encore plein de l’odeur d’opium et certainement du gout d’une tripotée de donzelles s’approcher d’elle. Par chance pour lui, pleutre pour couronner le tout, il n’osa pas. Pour une fois que l’un de ses défauts lui rendait service, certainement devrait il aller bruler un cierge à l’église.


Et enfin maladroit. Sans le savoir, il venait encore de faire une bourde. Artiste, Axelle détestait être qualifiée d’artiste. Trop prétentieux, trop orgueilleux, trop vaniteux. Les Artistes étaient des créateurs, Axelle elle se contentait de recopier des trognes sur de la toile.


Et de cela, contrairement à la torgnole, elle ne lui épargna rien.
J’suis pas artiste, j’suis peintre. Pourquoi n’pas vouloir appeler les choses par leur nom ? Comme si qu’vous qualifiais d’séducteur moi, cause qu’vous partagez vot’lit avec l’tout venant !

Haussant les épaules, blasée, elle ouvrit la bourse pour en retirer les 150 écus correspondant au prix de la toile et repoussa la petite aumônière vers lui.

Allez hop, filez, d’vez être en manque d’fumée !
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