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[RP] Une histoire de vengeance, de thune et de cu..lotte ...

Judithe
Je suffoque.
J’étouffe.
Je ne sais plus ce qui m’arrive ni ou je suis. J’ai perdu la notion du temps depuis longtemps. Je n’arrive plus à réfléchir, le sang me monte à la tête et la bile et à deux doigts de déborder de mes lèvres pour rejoindre terre.

J’étais sur le chemin qui menait chez Gailen, partie le rejoindre à notre rendez-vous pour cesser de le faire languir sur cette fameuse « surprise ». Mon plan était en place je devais retrouver Erilys en route pour l’amener à lui. L’idée était de lui offrir un plan à trois. Deux femmes rien que pour lui.
Je m’étais apprêtais. Pour lui. Le petiot. Corset noir, bas délicats, robe de soie et cheveux d’or emprisonnés sous le voile de la cape. Je voulais lui plaire.

Sauf que je n’étais jamais arrivée à ce fameux rendez-vous. Je n’en avais pas eu la possibilité.
Une main sale s’était plaquée sur mes lèvres avant d'être remplacée par un bâillon qui avait eu tôt fait de me faire taire, suivie d’une poigne ferme qui m’avait ligoté sans ménagement et balancé sur un cheval au travers de la selle. Une claque vigoureuse sur la croupe de canasson et mon enfer commençait.
J’avais la tête en bas depuis le départ, l’impression que celle-ci se trouvait serrée dans un étau et cette douleur dans le ventre et le souffle qui me manquait avec le bâillon… à chaque nouveau coup de sabot c’était la mort qui frappait de plus belle mon échine de sa main glacée.

Je regarde le paysage se troubler sous mes yeux qui peu à peu veulent rejoindre les limbes de l’inconscience, un instant de lucidité et je me mets à gigoter jusqu’à dégringoler de la selle, tombant dans un bruit sourd suivie de celui très nette d’un os qui se brise, et ma douce voix de retentir sous la douleur.
La peur. Celle de l’inconnu. Un inconnu que je n’ai pas choisis. La peur de mourir si jeune. Mais aussi une sorte de délivrance.
Enfin près de toi Liu !
Puis l’esprit de se remettre en marche à nouveau et de chercher une échappatoire.

Donc petit bilan de mon état :

- Poings liés dans le dos.
- Bâillon dans la bouche. (Avec l’envie de dégueuler c’est géniale, si, si je vous assure essayez !)

Solutions trouvées :

- courir.
- courir.
- courir.
- et courir.

C’est donc décidée, que je me relève non sans étouffer un gémissement de souffrance au niveau du bras sur lequel je m’appuie et que je soupçonne d’ailleurs d’être cassé et me met à courir d’une démarche branlante et mal assurée avant de me casser à nouveau la figure, dégringolant du haut d’un talus pour achever ma course complètement fracassée en son bas. Ce qui m’achève c’est d’entendre le martèlement des sabots annonciateur de mauvaises nouvelles.

Nouveau plan, surement la meilleure idée que je n’ai jamais eu à savoir faire la morte.
Souffle qui se fait régulier, palpitant qui ralenti pour ne plus être mais paraitre.
Mais ils ont beau sembler cons ils ne sont en rien dupe, et, lorsque des mains me saisissent pour me jeter à nouveau comme un sac sur la bourrique je sais que j’ai perdu.

Le calvaire continu comme ça durant plusieurs lieux, et la nuit succède au jour une nouvelle fois sans que nous nous arrêtions ni même faisions mine de nous arrêter, j’en peux plus, je suis épuisée, j’ai faim, j’ai froid, j’ai soif, j’ai mal.
Froid. Tellement froid. Pourquoi il fait noir alors qu’on est en journée ?

L’inconscience.
J’ai sombré. Je sombre toujours. Loin.
J’ai cessé de penser et le temps n’a plus de prises sur moi.
Je vogue. Je pars. Je meurs.
J’attends de voir la mort, pensant à Elle, mon autre. Enfin son visage angélique, nos mains se tendent l’une vers l’autre, semble se toucher, se réunir et partir enfin ensembles.

_________________
Sawyer..
Oui j'suis bel et bien un pourri. Et un vrai d’chez vrai. Un Corellio quoi. Etonnant nan ?

V'là les pensées qui trottent dans mon esprit alors que nous chevauchons tenant à la longe le cheval d'la blonde. Avec mon compère fraichement rencontré on v'nait d’enlever l'Aphro.
Lui il la connaissait pôs et de toute façon tout ce qui l’intéressait chez elle c’était l’argent. Moi l'cul. Chacun son truc.

Mais ce pauv’ gars j'pouvais pas lui en vouloir d’avoir rien pigé à la vie. Non parce que lorsqu’on enlève c'te sublime créature, ce n’est pas pour la laisser r'partir chez elle après que ses amis ou sa famille ait payé. Non quand l’on tient en sa possession un trésor pareil on l'garde jalousement à l’abri des regards les premiers temps, on l’épouse histoire de bien l’enchainer et ensuite on s’expose avec pour montrer sa trouvaille.
Et la nuit (et pas que d’ailleurs) on use et abuse de sa délicieuse personne tellement convoitée.

Donc on venait de l’enlever à Limoges. Mais comme on ne pouvait pas rester là-bas l’avait fallu qu’on l’embarque pour la planquer. J’avais eu l’idée de l’Italie sauf qu’on avait atterri à Mimizan.
Pas tout à fait dans l’même coin. Faut croire que chez moi le sens de l’orientation est un peu erroné.

Mimizan était une ville peu active ce qui pour le coup nous arrangeait bien à lui et moi. Ah oui j'vous ai pas parlé d'ce fameux acolyte (pas si fameux qu'ça si vous v'lez mon avis) mais pour comprendre il faut remonter à quelque jours auparavant.

L’Ecossaise n’était plus là depuis plus de trois mois pour m'surveiller et mon gardien qu’elle payait pour m'surveiller étant rentré ivre, j’avais décidé que c’était l’occasion pour m'faire la malle. J’avais donc fuit sans actes héroïques (mais bien sur si je raconte à quelqu’un comment j'me suis évadé j'vais un peu broder en ajoutant deux ou trois morts de mes mains, un peu d'grabuge et mon nom sur toutes les langues, dans toutes les bouches …). Je ne savais pas où aller. J'n’avais pas d’amis j’avais encore mal un peu partout à cause d'la torture que m’avait fait subir la brune (oui elle m’a torturé au sens propre et littéral du terme hein pas d'délicieuses torture non des souffrances atroces pour m'punir). Puis j’avais envie d’une femme. Si, si vous n’avez bien entendu pas d’une fillette d’une femme ! Une vraie, une belle.
Puis j’avais croisé c'type en ch'min, un vilain pas beau comme moi, un méchant qui voulait d'l’argent.
C’est alors que j'm’étais souvenue d'l’Aphrodite.

La blonde la parfaite.
Si parfaite et capricieuse qu’elle m’avait refusé son corps, ses faveurs. La chienne ! A moi un Corellio pure souche elle avait dit non et m’avait giflé avant d'rire et d'répliquer d'sa voix enchanteresse « Que je couche avec toi ? Mais tu t’es vue ? Tu n’es rien et moi je suis tout ! Stupide petite chose, jamais je ne m’abaisserai à coucher avec toi ! Jamais ! ». V'là c'qui s’appelle, d'nos jours, s'prendre un « râteau ».
Ce jour-là elle m’avait mis plus bas qu'terre. Et ça faisait d’autant plus mal qu'j’étais le seul d'nous quatre à être en royaume français à qui elle ait refusé d’offrir son corps.

D’abord Diego, mon frère à qui elle s’était donnée entièrement allant même jusqu’à lui faire des enfants.
Puis il y avait eu Ezequiel, mon autre frère (mort tué par la deuxième Écossaise), ils s’étaient envoyés en l’air je ne sais combien de fois.
Et le pire, c’qu’elle s’était aussi fait ma sœur cette garce. Et pas qu’une fois !
Oui on parle bien de la même sœur (logique j’en ai qu’une) l’intouchable, celle qui ne s'laisse approcher qu'par les plus grands. Et à moi elle disait non.

Mais aujourd’hui elle serait bien forcée d'me dire oui. Car je ne lui laisserai pas le choix. Elle venait de transformer une perspective réjouissante en quelque chose d'carrément excitant. J’aimais à prendre les femmes (enfin filles parce qu’elles sont plus souvent encore enfants qu'femmes) d'forces, même si je me demandais si un jour une se donnerai d'son plein gré.

Voilà donc la raison pour laquelle j’avais enlevé la blonde. Pour sûr, ça ferait des vagues dans son p'tit monde. Pour sur si on me r'trouvait on me le ferait payer. Mais il y avait fort à parier pour qu'personne ne nous r'trouve. Excepté la sauvageonne qui dès lors qu’elle aurait appris mon échappé s'précipiterait sur ma trace (qu’elle ne mettrait pas longtemps à remonter) et la nos retrouvailles allaient être carrément explosives.
Lorsque nous aurions posé pied à Nevers je serai d'jà mort ou presque.

Je regarde fièrement mon trophée en travers d'son cheval. Oui vraiment une belle trouvaille que t'as fait là mon petit Sawyer. Surtout qu'la capture ne t’a pas donné trop de fils à retordre. En effet, ça avait été simple, une fois dans Limoges d'l’attraper.
On se planque, elle sort bam on la saucissonne on la flanque sur la bourrique et en avant toute !
Là elle faisait moins la fière. Après une chute pas si accidentelle qu'ça mais pour le coup presque mortelle et deux trop gémissement de douleurs on était arrivés sans anicroches à Mimizan.

Le festin pouvait commencer.

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Isidor
Ah l'argent qu'elle belle chose, si douce, si délicate et surtout qui brille comme mille étoiles dans une nuit sombre ou tout ce que vous avez cru perdu apparait soudainement devant vous et vous apporte l'espoir. Un espoir de vie, un espoir de pouvoir et vous rend heureux tout le reste de votre vie.

La Pie chevauchait avec sa marchandise quand son regard dégouter tomba sur son compagnon, mais qu'elle idiot celui-là, on avait déjà insulté Isidor de tout le nom, mais celui la méritait la palme d'or, comment pouvais ton vouloir profiter d'une créature si magnifique ? Mais quand il arriva sur place et comprit qu'il avait pris le mauvais chemin une folle envie de meurtre le pris, il ne fallait jamais rire avec lui.


Idiot ! Chien ! Ça ressemble à l'Italie ça ? Mais quesque, je fais avec toi hein ?!

Mais après, c'était aussi de sa faute, l'argent le faisait faire n'importe quoi, comme suivre un inconnu après comme promesse plein d'écus. De toute façon a la première occasion la pie prendrait le chemin de la maison et laisserait son compagnon sur place, mais avant il fallait lui prendre les écus et pour ça, Isidor avait le truc.

Bon alors monsieur le grand malin qui ne fait même pas la différence entre l'Italie et une petite ville perdue au fond de je ne sais où, on fait quoi maintenant ? Et mon or il est ou hein ?! J'te préviens, j'veux ma part si non, tu es un homme mort !

Voilà comment ne pas avoir de problème, arriver sur place, prendre les écus et sortit le plus vite possible et laisser les problèmes aux autres.
Judithe
Je les entends qui parlent.
Je les entends mais je ne comprends pas ce qu’ils se disent, le sens des paroles m’échappent, c’est comme si … comme si je voulais me réveiller mais que je ne le pouvais. Comme si une partie de moi était consciente et attendait patiemment que l’autre émerge de son profond sommeil.

Puis je ne sais pas je laisse mon esprit vagabonder et dériver très loin et très longtemps.
Je repense à une époque oubliée, refoulée. L’époque de l’insouciante enfance jusqu’à franchir la frontière presque invisible de l’adolescence et des complications qui viennent en même temps.
Durant l’enfance j’avais eu un semblant de famille, une jumelle et si je me souviens bien un frère. Et puis dès l’éclosion des corps et des charmes tout avait disparu. Et la solitude avait lentement pris place et posé bagages. Puis l’enfer avec le vieux. Et tout le reste. En perdant mon innocence passé et mes joues rondes et enfantines j'avais tout perdue.

C’est à ça que je pense en me demandant quel sera mon sort.
Parce que je sens brièvement des corps qui se rapprochent. Pourquoi n’arrivai-je donc pas à ouvrir mes yeux ? Mes paupières sont si lourdes.
Nouveau trou noir.

Ce sont les rayons du soleil qui dardent sur ma peau nue leurs chaudes caresses. Peau nue ?
Mon cœur se met à cogner, à tambouriner avec force dans ma poitrine. Je suis dans ma chemise de corps blanche que je portais sous ma tenue d'apparat et qui ne cache pas grand-chose tellement le tissus est léger.
Je me lève faiblement du lit sur lequel je me trouve en chancelant et me rattrapant au bord de celui-ci.
Je maudis ma faiblesse.

Je regarde mon reflet dans la semi obscurité de la fenêtre avant de me détourner les larmes aux yeux. Je suis méconnaissable, j’ai les yeux cernés, le teint plus pale que d’habitude, maigre au possible bientôt il me manquera un os. Mon chignon est rapidement défait laissant mes cheveux libre avant de me diriger vers ma porte pour aller enguirlander l’aubergiste de sa négligence à propos de l’état de ma chambre.

J’empoigne la poignée avec rage en tirant plusieurs fois sur le loquet que je pense d’abord bloqué puis les souvenirs de l’enfer des derniers jours me reviennent. Alors je me mets à cogner contre cette foutue porte qui ne veut pas s’ouvrir.
J’ai oublié mon apparence qui d’ordinaire me préoccupe tant, à la place je cède lentement dans la panique, mon esprit turbine en même temps que s’affole une nouvelle fois mon palpitant.
Alors ma première idée et de faire ce que toute femme ferait à savoir crier, je cris fort, je hurle ma peur et ma détresse.

Ahhhhhhhhh ! Aidez moooooooiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !

Mes mains cognent contre le bois dure qui les écorchent, épuisée et en larme je me laisse lentement glisser contre la porte qui refuse de me libérer et sanglote à court d’idées en attendant, je ne sais quoi mais attendant.

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Sawyer..
L’autre me tape sérieux sur l’système avec ses questions et s’prend pour qui d’ailleurs ?! L’est en rien supérieur à moi nan parce que c’moi qui l’ai trouvé et attrapé la Aphro donc bon sa grande gueule… Peut la r’fermer.

Nan mais mon gars ton pognon va pas tomber du ciel ! Va falloir que tu t’serves de tes mimines et que tu d’mandes une rançon à ses amis hein !
Et c’pas moi qui veut la thune alors tu d’démerdes !


Non mais j’veux bien croire que j’suis con mais faut pas abuser non plus ! J’suis pas une triple buse. Bon c’vrai que je m’suis trompé d’route mais vous v’lez quoi hein ?! J’viens de rester à moisir pendant plus d’quatre mois dans une piaule dégueulasse (non c’pas vrai ça, la sauvage fait attention aux lieux et la propreté une vraie p’tite ménagère… nan sans dec’ j’ai jamais vue un bourreau comme ça (bon en même temps ça pas tous les jours qu’on a une femelle bonne pour bourreau)).
Donc en gros c’pas ma faute si j’en suis réduit à l’état de légume c’est d’sa faute à elle.

Après encore pas mal de temps sur l’dos du canasson on s’pose enfin dans une p’tite ville, j’crois Mimizan de c’qu’on m’en dit). Bref on prend une chambre on enferme la blonde encore inconsciente j’la dessape la flanque au lit et part fait un ‘tit tour.
Pis quand j’rentre dans la vielle auberge pourris j’l’entends elle cris cette chienne. A cause de sa grande va rameuter tout l’quartier et t’vas voir que j’aurai même pas l’temps d’la sauter au moins une fois. Bon avant d’pendre un quelconque risque j’vais faire ça maintenant d’façon j’suis chaud toute l’année sept jours sur sept et vingt-quatre heures sur vingt-quatre !
Je r’garde l’aubergiste qui me r’garde bizarrement.

Heu sieur j’vais aller voir pourquoi elle crie la demoiselle.
Nan pas b’soin c’ma sœur j’ai tué son chat parce qu’il m’cassait les roubignolles du coup elle vet m’faire la peau.
Ah ben je vous laisse vous dépatouiller dans ce cas, bonne chance.

V’la c’que c’est qu’un bosse ! Je suis littéralement un as !
Je grimpe les escaliers avec rapidité ouvre la porte à la volé l’assommant au passage l’attrape par les cheveux et la jette sur le lit avec un sourire carnassier.

Tu t’souviens Aphrodite quand tu m’as mis plus bas que terre ? Tu t’souviens quand t’as refusé d’coucher avec moi ? Bah maintenant t’vas payer ! j’suis un Corellio !

Sur ceux sans plus de préambules je lui arrache son ligne de corps et grimpe sur elle, baissant rapidement mes braies et la prend sans plus m’attarder, vite et fort et en même temps je la frappe je veux qu’elle cri et si ce n’est de plaisir de sera de souffrance.
Mes lèvres viennent mordre la peau si délicate de ses seins r’gardant l’carmin glissant sur sa blancheur immaculée. Mais c’pas assez pour moi elle n’a pas encore assez payé.
J’me retire d’elle et la frappe fort sur tout l’corps. J’me fou d’l’endroit tant qu’elle a mal et qu’elle voit si cher corps se détériorer.
Pis j’ai d’l’imagination alors commande une bouteille de c’qu’il veut au tavernier et dès qu’il me la remet en main j’la tiens par le boulot éclatant le cul contre l’mur avant de r’venir comme un prédateur sur l’lit la regardant toute recroquevillée. J’l’attache poings et chevilles aux montant pour plus qu’elle bouge et lui enfonce d’un geste violent entre ses cuisses sanguinolentes et elle hurle de douleur et elle pleure j’pouvais pas rêver mieux.
J’me r’cule pour la r’garder et m’caresser d’vant cette vision d’rêve avant de m’approcher pour la prendre une nouvelle fois, laissant à nouveau pleuvoir les coups sur son corps.
Repus et fatigué j’me couche sur elle et m’endors.

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Judithe
Je me suis endormie en pleurant. Mais lorsqu’il ouvre la porte avec violence elle me claque en pleine figure et me réveille.

Je recommence à avoir peur. Très peur. Mais il ne me laisse pas le temps de me demander ce qui pourra suivre car il fait ça vite il m’empoigne les cheveux je hurle, j’ai mal.
Je suis une véritable femme, une femme qui cri, une femme qui pleure. Là j’en suis rendue à faire les deux en même temps avec de la panique en prime.

J’ai pas besoin de me demander ce qui va suivre je le sais déjà, en vérité je n’ai même pas été étonnée en découvrant l’identité de Sawyer, je le connaissais. Je savais qu’il avait eu des vues sur moi.
Je savais aussi que Sawyer n’était qu’un moins que rien, je ne pensais pas qu’il pourrait me faire du mal. Mais les faits étaient là il avait indéniablement changé et il allait me violer.

Le pire c’est que personne ne doit se douter d’où je suis. Personne ne s’inquièterait pour la simple et bonne raison que lorsque je me trouvais un bon amant je disparaissais durant plusieurs jours sans donner signe de vie.
En l’occurrence je pouvais seulement compter sur le fait que j’avais rendez-vous avec Gailen et Erilys et que je n’avais jamais pointé le bout de mon nez à cette fameuse soirée. Le jeune Noble ne s’inquièterait pas au pire il prendrait la mouche car il ne me connaissait pas en revanche Erilys devrait s’inquiéter, elle devrait savoir, je lui avais dit à quel point il était important pour moi ce plan à trois et de lui faire plaisir au brun...
Voilà à quoi je me raccrochais, de l’espoir. Et l’espoir aussi qu’elle soit tombée sur la ma capeline qu’ils avaient arrachés.
Toutes mes espérances reposaient sur de simples petites choses. Des futilités quErilys ne verrait surement pas.

Alors quand je me retrouve nue devant lui je ne pense plus à rien si ce n’est à mourir. C’est la première fois que ma nudité me faire si peur.
Puis je ne sais pas il fait vite, il fait mal et je pleure. Je me débat je cogne mais je suis impuissante, je ne suis rien face à lui je suis un corps qui s’agite et duquel il tire son plaisir. Puis je me remets à hurler, et enfin quand il s’arrête je pense que le clavaire est finie mais au contraire il ne faisait que commencer.
La bouteille. Ça fait mal, ça me détruit. Quand les femmes parlaient du viol je me moquais et pensais que je serai épargnée. Mais force est de constater que ça n’arrive pas toujours qu’aux autres.

Cette fois il cesse et se couche sur moi, j’en ai des hauts le cœur tellement il me dégoute. Quand sa respiration se fait régulière l’idée de m’échapper me vient. Je le vire de dessus mon corps vérifiant qu’il dort toujours avant de tirer sur mes liens.

Celui du poignet droit est le moins serré, alors quitte à avoir mal autant que cela me serve, je mords ma lèvre au sang tandis que la cordes entailles mes chaires mais je continue de tirer. Enfin il cède.
Alors ce n’est plus qu’une question de temps, mes mains tremblent et j’ai du mal à les dénouer étant donné qu’ils se sont resserrés mais je m’en fou je tire quand même. Au bout de plusieurs minutes d’effort me voilà libre.
Faiblement je me lève. Inutile d’essayer la porte je la sait grinçante, je sais qu’elle ne fera que précipiter le supplice suivant, en revanche la fenêtre en plus d’être ouverte n’est qu’à deux mètres cinquante environ du sol.

Je m'arrête deux minutes pour poser mes mains sur mon ventre me demandant soudain si la vie est toujours présente à l'intérieur.
J’attrape ma chemise et m’en recouvre le corps par un soudain excès de pudeur avant d’attraper les draps au sol qui est tombé et de l’attacher au bord de la fenêtre en faisant un nœud tant bien que mal avant de le saisir tremblante, passant mes jambes dans le vide et de m’y agripper faiblement.
Et lentement je commence ma descente avant de me rendre compte que ma force et bien trop insuffisante pour arriver jusqu’au bout, ainsi que le drap qui peut à peut se déchire avant de craquer.

Je tombe en chute libre attendant la fin, et quand enfin je percute le sol avec violence je me retrouve à nouveau dans le noir et le froid.
Alors cette fois j’attends que le mort vienne me chercher.
Puis quand je me réveille je sais que l’enfer est loin d’être fini. Il m’a rattrapé cette fois bien attaché sur le même lit, témoin de mes supplices.
Je veux mourir, mais l'enfer recommence, inlassablement.

_________________
Niallan
[Marche funèbre.*]

Je suis remonté, carrément furieux même. J’ai le sourire du psychopathe qui égorge des femmes dans sa cave pour boire leur sang et le regard du mercenaire qui bute des gens toutes les deux heures. Ça va saigner. Je ne sais pas me battre et je n’ai payé personne pour le faire à ma place mais j’ai l’impression d’avoir la force de deux Titans réunis. Cette force, je la tiens de ma haine. De ma rage, de ma rancœur. On (je ne sais pas encore qui est ce « on » ) a enlevé ma blonde. Aphrodite. La mère de mon futur enfant, mon amie, mon amante, ma confidente. Alors croyez-moi, j’ai qu’une envie c’est de tuer cet énigmatique « on ». J’ai déjà tué. Deux fois. Le premier en avait après mon service de tuyauterie masculin et le deuxième n’était autre que le type qui avait enlevé et battu ma fille. Je ne les ai pas tués par plaisir mais pour tout vous dire ça ne m’a fait ni chaud ni froid. Ils sont morts. Ouais, et alors ? Ils n’avaient de toute façon personne pour les pleurer. Moi, en revanche, si la blonde meurt, je n’ai pas fini de la pleurer. Et Erilys non plus.

Citation:
Nial’,

J’ai besoin de toi. C’est urgent.
Rassure-toi, je ne vais pas te proposer des galipettes adultérines qui pourraient compromettre ton futur mariage même si, si tu veux mon avis –et même si tu ne le veux pas d’ailleurs-, il ne tiendra pas plus longtemps que l’autre. C’est à propos d’Aphro, notre adorée. Notre blonde.

Vendredi dernier nous avions prévu de nous retrouver. Elle, G. –je ne me risquerai pas à dévoiler son identité, tu t’en doutes- et moi. Un truc à trois. Elle n’est pas venue. On l’a attendue très longtemps, jusqu’au matin. Ça ne lui ressemble pas. Tu me connais, j’arrive toujours à glaner des renseignements utiles quand j’en ai besoin. Ils sont deux, deux hommes. Bien bâtis, bruns à première vue. Ils sont en Gascogne dans une ville assez grande pour être mentionnée sur la carte, une ville portuaire mais je serai incapable de te dire s’il s’agit de Bayonne ou de Mimizan ni dans quel endroit ils la retiennent.

Je ne peux pas bouger, je suis trop faible. Je ne lui serai d’aucune utilité là-bas. Mais toi…toi, tu peux. Tu dois faire quelque chose. Vous vous aimez, à votre façon mais vous vous aimez. Elle porte votre enfant. Alors, Niallan, où que tu sois, quoi que tu fasses et quelles que soient les personnes qui t’accompagnent tu vas bouger ton derjo, massacrer ceux qui lui ont fait du mal et tu la ramèneras. Si elle meurt à cause de toi, je te tuerai. Même si je t’aime bien.

Puisse nos vices t’éloigner des précipices,

Erilys.


J’avais parfaitement pigé, je devais foncer. Je savais la rousse dangereuse mais très honnêtement ce ne sont pas ses menaces de mort qui m’ont décidé à bouger, c’est uniquement la perspective qu’il arrive du mal à Aphrodite. Alors je m’étais exécuté, j’avais plié bagages sans dire un mot à Ali ou à sa sœur et j’avais pris la route. Elles m’en voudraient très certainement, surtout la première mais je n’avais pas envie de devoir batailler pour qu’elles me laissent aller sauver « l’Aubergine » comme elles l’appelaient ou pire, de devoir y aller avec elles. Parce que j’étais assez d’accord pour me faire casser la tronche mais voir ma fiancée et sa frangine recevoir le même traitement j’y étais carrément opposé.
J’avais pris un canasson, quelques vivres et pour seules armes j’avais pris … un couteau. Et mes poings, surtout mes poings. Mimizan était la première ville sur ma route et si mes recherches ne s’avéraient pas concluantes j’opterai pour Bayonne.
Début des interrogatoires.

Eh ! Vous, là, vous n’auriez pas vu une magnifique blonde avec deux gus qui inspirent pas la confiance ?
Ah non, désolé mon ami ! Allez voir du côté de la taverne, celle de la mairie, vous trouverez peut-être des …
Une blonde comment ? Parc’qu’moi j’vu une blonde ‘vec un cul gros com’ça et des seins qu’tombaient jusqu’là alors à vot’ place, j’la laiss’rai où elle est.
C’est pas elle.
Ah bah dans c’cas j’peux pas vous ai…

J’étais déjà parti direction la taverne municipale. Celui qui articulait correctement avait raison, c’est là-bas que j’avais le plus de chance de rencontrer quelqu’un qui les avait croisés. Ma blonde et ses ravisseurs. Mais là, c’était moi le traqueur. Même que j’ai pas peur (et que je fais des rimes).
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Bannière réalisée par les grands soins de JD Calyce.
Sawyer..
J’me réveille en sursaut à cause d’un cri et d’un bruit d’chose qui tombe de haut.
J’me relève sur mon séant et constate avec agacement qu’la blonde à fichue l’camp.

‘Tain p’tite Sal*ope ! T’vas pas m’échapper comme ça j’en ai pas fini avec toi !

Le mobilier qui meuble rustiquement la chambre vole et vient finir sa course contre l’mur dans un beau bruit avant de r’tomber sur l’sol en morceau.
J’rage littéralement. J’l’attrape, l’attache et elle trouve l’moyen d’se libérer !
J’relace mes braies et ma ceinture avant de descendre en courant sans penser à zieuter du côté d’la f’nêtre. Alors qu’j’déboule dans la salle commune d’l’auberge j’vois une foule se presser devant en criant affolés.
Pis l’tavernier qui m’choppe l’épaule affolé en beuglant :

Et c’est votre sœur elle est tombée de la fenêtre !

Faites pousser tous ces c*ns ! Vont la tuer !

J’sors à la hâte et pousse les gros qui m’bloquent l’passage avant d’m’agenouiller à côté d’la blonde en essayant d’prendre une expression attristé. Finalement j’abandonne l’idée d’essayer de feindre de quelconque sentiments la prends avec brusquerie dans mes bras et l’embarque à nouveau dans la chambre.

J’la balance sur l’lit avant d’arracher la chemise et d’attacher en veillant à bien serrer ses poignets et chevilles aux ferrures du lit.
T’vas payer !

T’aurais pas dû essayer d’filer ! j’te traitais bien t’sais, j’aurai même pu t’traiter mieux qu’mes frères s’tu m’en avais laissé la chance. Mais t’as fait ta peste.
Maintenant oublis le traitement d’faveur. Si t’es sage et mignonne j’changerai d’avis. P’être j’pourrai t’faire l’honneur d’venir ma femme.
Mais en attendant faut qu’apprenne à obéir.
T’sais j’ai appri des choses ‘vec Ayla. Mainteant la torture ça m’connait !
Mais j’vais pas trop abimer ton beau corps s’tu dois d’venir ma greluche …


Le ceinturon est débouclé, pris en main puis l’cuir vient s’abattre plusieurs fois sur la peau d’jà bleuit.
Encore et encore. Jusqu’à c’que j’me calme et qu’le sang commence à couler.

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Eiche
Le voilà sur les routes, la blonde entre ses cuisses, assis sur le cheval le Germain avance, tenant fermement les rênes de chaque côté de son esclave. Ce n'était pas pour l'empêcher de fuir, elle n'avait pas besoin de barrière physique pour cela, elle savait déjà qu'elle lui appartenait entièrement, qu'elle avait été créée par le Très Haut simplement pour lui. Aucun des deux ne parlaient, seul le bruit des sabots du destrier claquant sur le sol tranchait le silence.

Le Soleil était haut lorsqu'ils commençaient à voir la ville, la route avait été bonne et le peu de voleurs croisés s'étaient enfuis en voyant l'allure du Germain. Cela n'arrivait pas souvent, mais il adorait cela, c'était flatteur pour son ego, le blond s'était amusé tout le voyage à rabaisser ce genre de brigands auprès de la blonde.

Retenant les rênes d'une seule main, il remonte la deuxième le long du corps d'Isyle, caressant lentement sa cuisse, puis continue sa route jusqu'à son propre visage, glissant ses deux doigts sur sa moustache, qu'il lisse avec application, redessinant correctement les pointes, la ville était là, il n'était pas pouilleux et ne souhaitait pas en avoir l'air. Une fois satisfait de son travail, au jugé puisqu'il n'avait de miroir et qu'il ne se soumettrait pas au jugement de son esclave, il reprit les rênes en main. Ses deux talons claquèrent sur les flancs du cheval qui n'eut d'autre choix que d'accélérer, la bête était préservée, Eiche en prenait grand soin car il savait qu'un cavalier sans monture était aussi utile qu'un archer sans arc au milieu du camp ennemi. Rapidement les bâtiments riches de la ville se rapprochaient, mais là n'était pas sa cible. Un voyageur n'avait pas envie de flâner dans les ruelles après une longue route, et il se mit rapidement en quête d'une taverne.

Il ne cherchait pas une bonne auberge, il avait appris à force de coups répétés qu'un lieu sûr était un lieu qui n'attisait ni l'envie ni la jalousie. Trop fréquemment des bourgeois se faisaient sauter dessus en sortant d'un lieu richement décoré après une nuit sur une literie payée trois fois le prix de son cheval et dont les draps étaient beaucoup trop propres.
Cherchant du regard le lieu idéal pour s'installer quelques jours dans ce village il observait un attroupement devant une auberge qui semblait moins coupe gorge. Flattant la croupe de son destrier il s'approchait de l'abreuvoir et fit descendre la blonde d'un léger sourire, il n'avait pas besoin de parler la plupart du temps pour qu'elle comprenne ses attentes. La détaillant rapidement du regard il fit glisser sa main le long de son corps, s'arrêtant un peu plus sur la poitrine gonflée à travers le tissu alors même qu'elle descendait de la monture. Il suivit rapidement le mouvement, liant les rênes au poteau. Posant sa main dans le creux des reins cambrés de son esclave il s'avançait vers l'attroupement, remarquant une blonde entourée de draps rougis, un léger sourire en coin il l'observait, les traits de la blonde étaient crispés, visiblement elle n'aimait pas la vie, pour tenter de se suicider ainsi, ne bougeant pas alors que sa nudité provocatrice attisait sans doute les virilités des mâles présents autour.
Il haussa les épaules et tapota rapidement la croupe d'Isyle, se dirigeant vers l'aubergiste.

"Bonjour Sieur. Je veux une chambre. Avec un peu de bruit autour... Je n'aime pas déranger les autres.

- Bien entendu, la chambre de la ... Femme allongée là devant et son frère est un peu bruyante, vous vous installerez à côté voici les."


Tournant le visage vers l'escalier, l'aubergiste apercevait le Corellio descendre les marches, d'un pas sûr et décidé, il tendit rapidement les clés au blond qui s'empressa de les récupérer.

"Voici les clés, veuillez m'excuser.

-Hm."


Pas plus qu'un grognement, ses excuses il pouvait se les garder, le Germain souhaitait seulement s'installer, lui et son esclave. Un léger sourire se dessinait sur les lèvres d'Eiche alors qu'il attrapait l'esclave par la taille, l'amenant dans la chambre, passant doucement l'index de sa main libre sur le tissu relevé légèrement par sa poitrine.

"Décidément j'aime cette robe... Qu'est ce qui t'a excité ainsi... ?"
Judithe
Le refuge vers l’inconscience ne tarde pas à se briser et me voilà sortie de ma torpeur.
J’avais senti les gens se presser autour de moi, j’avais senti les regards peser sur ma personne à demi morte. j'étais une bête de foire exposée aux commérages et aux vues de tous.

Est-ce de l’espoir qui renaissant alors que des bras venant me prendre avec brusquerie ?
L’espoir qu’enfin l’on se rende compte de l’horreur que je vivais, que l’on lance l’alerte et que l’on me délivre enfin de ses chaines qui étaient en train de me tuer à petit feu.
Et pourtant la libération tant attendue ne vint pas au contraire je me sentie à nouveau emportée dans l’antre de l’ignoble pour encore subir ses sévices.
Finalement l’enfer n’avait pas de fin.

Et soudain une pensée de me frapper, presque aussi fort que le cuire qui se nourrit de ma chair délicate ; serai-je en train de payer pour tous les pêchers commis au court de ma courte vie ?
Serait-ce le châtiment que le très haut me réservait pour avoir tant de fois été la maitresse d’hommes mariés ?
Pour avoir fait tant de mal autour de moi ?
Je n’en sais rien et je commence à regretter mes négligences au seigneur.
Mais je n’ai pas le temps de trop réfléchir à la question qu’un cri involontaire basse une fois encore la barrière de mes lèvres, je tremble, je pleure et je hurle ma douleur, ayant un seuil de tolérance très bas, étant surtout habituée aux caresses et non aux coups.

Nouveau hurlement à faire vriller les tympans. Je suis certaine que si des voyageurs ont loués dans cette auberge ils vont le regretter très fort.
Comme hurler ne semble que peu efficace je me mets à appeler au secours en espérant que cela serve et qu’enfin l’on mette fin à ma torture.

Aidez-moi ! Je vous en supplie au secoure !


Mais mes suppliques restent veines une fois encore. Puis il parle. Il parle de devenir sa femme.
Cette pensée me donne envie de vomir.

Plutôt crever que de devenir ta femme !

Voilà petit côté rebelle qui refait surface, de toute façon je n’ai plus rien à perdre, l’héritier de mon blond va probablement se faire la malle comme le précédent. Cette pensée m’arrache quelques sanglots supplémentaires. Je veux ce bébé.
Mon regard s’est éteint alors que je ne rêve plus que de deux choses ; que l’on me détache pour que je puisse poser les mains sur mon ventre et le protéger des coups et crever.

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Niallan


Je cours vers la taverne municipale avec l’horrible pressentiment que, même si je me transforme en Usain Bolt, je n’arriverais pas à temps. Du coup, inutile de préciser que je ne m’embarrasse pas de chronophages formules de politesses quand je pousse enfin la porte de la bâtisse. J’irai même jusqu’à dire que, d’un point de vue strictement objectif, j’ai fait preuve d’une absence totale de politesse lorsque, sans réfléchir, je suis monté sur la table centrale en envoyant valser ce qui se trouvait dessus. Les clients ont m’en ont d’ailleurs fait la remarque, eux aussi très courtoisement.

Putain mais tu fous quoi toi ?
C’quoi ton problème à toi ?!
Fiche-moi l’camp avant que j’te foute une branlée.
Vos gueules. Fermez tous vos gueules.

La conclusion de cet échange, si elle n’est pas à inscrire dans le manuel du politiquement correct, a au moins le mérite de faire taire la clientèle sur les nerfs. Remarquez, je suis peut-être plus impressionnant que je le croyais quand j’ai un couteau dans les mains, les poings fermés et les dents serrées. Sans oublier le regard de tueur et le souffle court. Avec lenteur, je fais un tour d’horizon, observant tour à tour les différents buveurs/mangeurs/dragueurs/glandeurs. J’essaye de faire passer à chacun la notion d’urgence qui va être contenue dans les mots qui vont suivre et je tente d’insuffler un petit quelque chose de menaçant.

Ecoutez-moi tous très attentivement. Tour d’horizon en accéléré. La mère de mon enfant a été enlevée par deux hommes, deux bruns. Elle est blonde, d’une beauté que vous pouvez tout juste imaginer. Longs cheveux, dix-huit printemps. Des yeux verts et…
Eh m’sieur, moi j’en ai vu une blonde, bien roulée ! L’était tombée d’la f’nêtre.
Ah ouais, ouais, moi aussi j’lai vue ! Sa ch’mise s’barrait un peu et du coup…
…on a pu voir ses seins !

J’allais leur dire que je me foutais royalement de l’attardée qui avait choisi de se suicider et avait manifestement raté son coup mais l’allusion aux seins dévoilés m’en a empêché. N’allez pas croire que mes pulsions sexuelles se réveillent, c’est pas le moment. Aphrodite a des seins de rêve, oui, mais ses seins sont particuliers. Sur le côté du sein gauche un A et un N sont entrelacés, en dessous un prénom s’y trouve, celui de sa sœur.
Je saute de la table, chope l’un des gus par le col et appose la lame de mon couteau sur sa gorge. Ça me va bien le côté mercenaire décidé, hein ?

Ses seins, comment ils étaient ?

Perte de toute crédibilité, personne ne m’engagera dans le mercenariat.

Euuuh bah z’étaient beaux…
Z’avaient l’air fermes, ronds !

La lame est appuyée plus fortement, je pousse un soupir mauvais.

Est-ce que tu as remarqué quelque chose de particulier dessus ? Une cicatrice, un tatouage… ?

A ma grande surprise ce n’est pas l’un des trois types qui répond mais un autre homme, dans le fond de la taverne. Un blond. Comme quoi, les blonds servent toujours plus que les autres.

Elle était tatouée. Un A et un…M ? N ? Je sais plus.
Où ça ? Quelle auberge ?

Là c’est la taverne entière qui donne des indications et, n’en retenant que l’essentiel, je délaisse tout ce beau monde pour rejoindre le lieu mentionné. Encore une fois je ne prends pas la peine d’être poli ou/et patient. J’empoigne l’aubergiste par le col et, esquissant un sourire carnassier, je refais le coup du couteau qui se pose sur la gorge.

Je te la fais courte, je cherche une blonde, celle qui est « tombée par la fenêtre », dis-moi où est sa chambre ou je peux t’assurer que ton établissement sera recoloré avec ton sang.

Il ne cherche pas à me raisonner et me dit immédiatement ce que je veux savoir. Je ne le remercie pas mais ne l’égorge pas non plus, me précipitant vers l’escalier. Nouveau sprint jusqu’à la porte de la chambre et c’est là que je change de tactique. Je reprends mon souffle, toque et adopte la voix la plus mielleuse au monde.

Monsieur ? Je vous apporte le civet et le vin, cadeau de la maison. Pourriez-vous m’ouvrir ?

Que je t’éclate la tronche.
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Judithe
Parce que dans mon malheur vient l’espoir.
Parce que je ne suis peut-être pas si mauvaise que ce que l’on dit et que la vie juge m’avoir suffisamment punie ?
En tous les cas j’ai entendu les coups frappés à la porte.
J'ai entendu cette voix. Une voix que j'aurai du reconnaitre entre mille. Mais ça n'a pas été le cas. Je l'ai juste vue comme mon sauveur. La clé qui allait me délivrer de mon malheur.

Mon cœur à raté un battement, puis un second avant de battre de façon effréné. Si je voulais que tout cela cesse il fallait que j’agisse maintenant. Il fallait faire vite car l’autre allait comprendre ce que j’allais faire.
Alors je ne réfléchis pas plus avant de me remettre à hurler en tirant sur mes liens.

Aidez-moi je vous en supplie ! Ouvrez cette putain de porte sauvez moi !
A l’ai…


Et le reste de ma phrase se perd dans le long hurlement qui suit alors qu’il se met à frapper plus fort. Je vois mon propre sang lui maculer le torse alors que la ceinture mort ma chair meurtrie. Mes yeux s’écarquillent devant l’horreur de la scène.
Dans ses yeux je vois une promesse de mort sanglante. Et j’ai peur.
Finalement il comprend que je ne vais pas me taire. Alors il déchire un morceau de drap sanguinolent et me le fourre dans la bouche.
J’étouffe. Je goute à mon propre sang. L’air a du mal à se frayer un passage jusqu’à mes poumons bouffés par la panique grandissante de voir l’histoire se terminer ainsi.

Les larmes, intarissables se remettent à couler de plus belles sur mes joues, reprenant le sillon laissé par les précédentes séchées.
Mes assauts contre le cordage qui m’emprisonne se fait de plus en plus lent et de plus en plus faible.
Jusqu’à ne plus être.
Je cesse de me battre. Je n’ai ni la force ni la volonté. Le sang bat à mes tempes et j’ai mal. Et froid aussi, très froid.

Alors je me laisse retomber sur les coussins en fixant le plafond d’un air morne. Mes yeux sont aussi vides que le fond d’un puits tari par la chaleur du soleil. Ils sont vides et mon expression est figée. Comme si j’étais morte sur le coup et que l’on avait oublié d’abaisser mes paupières. Et au fond de moi c’est ce que je suis, morte.

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Sawyer..
On frappe.
Rois coup très nettes. Sur l’coup bah j’flippe à mort. J’me dis qu’p’être on a fini par trouver mes affaires louches et qu’on vient voire c’qui s’passe. Ou alors qu’l’autre à force de brailler a rameuté tout l’quartier ?
Finalement l’annonce d’un bon r’pas me fait saliver, parce qu’avec cette baise intensive j’en avais oublié jusqu’à me restaurer.

Une petite minute j’arrive !


Et bien sur l’autre se remet à piauler.

T’vas voir, moi j’vais t’donner une bonne raison d’couiner !

Mon sourire est celui d’un sadique, pervers psychopathe. En fait j’suis probablement les trois à la fois. Pas mal nan comme palmarès ?
La ceinture est tenue dans l’autre sens de sorte que lorsqu’je l’abats sur la blonde le cuir entaille sa chair et la boucle en métal bleuisse son corps. Charmant tableau d’couleur.

Ma parole mais c’est qu’tu vas finir par r’sembler à une vraie peinture !

Le rire est gras et mauvais alors qu’elle hurle une fois encore.

Vraiment il faut qu’j’te fasse taire.

Parce que j’avais vraiment pris un gout salace pour les trucs dégeux, j’arrache un bout d’draps pleins d’son sang et lui fourre dans la bouche.

Na maint’nant t’vas rester bien sage jusqu’à c’que j’revienne. Sinon je vais fâcher et tu vas prendre cher. C’serait dommage de t’abimer nan ?


J’me lève du lit, ne re’marquant même pas l’sang qui macule mon torse nue et vais ouvrir la porte sans me douter l’moins du monde que d’l’autre côté un gars rêve de m’buter.

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Niallan
[Alors, regarde-moi tout de suite,
Je joue juste mon rôle
N'essaie pas de forcer ta chance et barre-toi de mon chemin
Car je suis de retour*]


Wow. Putain. Rien qu’avec sa gueule, ce type me donne des envies de meurtre. Il a la trogne du petit vicieux sournois, vous savez, ce rat de bibliothèque (quoiqu’au vu de son langage, il n’a jamais dû ouvrir un bouquin de sa vie) qui fantasme secrètement sur la jolie petite étudiante. Des fantasmes bien dégueulasses sur lesquels je ne compte pas m’étaler. A la place, je vais vous parler de ce que m’a procuré la vision du sang sur ses frusques. Je ne suis peut-être pas médicastre mais je ne suis pas tout à fait demeuré non plus. Ce sang, ce n’est pas le sien tout simplement parce qu’il n’a aucune plaie et qu’il ne saigne pas du nez. Ce sang, si ce n’est pas le sien, c’est celui d’Aphrodite. Oui, dit comme ça, ça fait franchement raccourci. Mais il y a eu le cri, son cri. Je connais ses cris de plaisir, je n’avais encore jamais entendu ses cris de douleur. Ça ne m’a pas empêché de reconnaître sa voix. Du coup, je suis en mesure d’affirmer que le sang sur la chemise du vicieux est celui de ma blonde. Cqfd (pour se donner un peu de classe). Et donc, ce que j’ai ressenti s’apparentait à...

Du Bourbonnais. Le vin. C’est du Bourbonnais.

Vous ne saurez pas ce que j’ai ressenti, vous ne pouvez savoir. En revanche, vous pouvez essayer d’imaginer à quel point il me fut compliqué de prononcer cette phrase sur le vin. Il fallait que je garde mon calme, juste le temps de… De quoi d’ailleurs ? Le gus avait beau être attardé, il n’allait pas tarder à se rendre compte que je n’avais ni civet ni vin. Lorsque j’ai compris que je pouvais arrêter mon petit numéro de groom, j’ai laissé un vague sourire carnassier flotter sur mes lèvres juste avant d’envoyer mon poing dans le tarin du bourrin. Il a fait quelques pas en arrière (parce que, quand même, je frappe fort) et j’ai recommencé. Plusieurs fois. Jusqu’à ce qu’il tombe au sol. Là, je me suis servi de mes pieds. Plusieurs fois. Dans son dos et sa tête. Et pendant que je le lattais bien cordialement, je me suis lancé dans une autre démonstration de cordialité :

C’est toi que je vais transformer en civet, enfoiré de fumier ! Et le vin…putain… PUTAIN ! Ton sang, je boirai ton sang en guise de vin. Putain d’ordure !

J’aurais pu continuer longtemps à l’insulter et à débiter mes menaces (j’ai explosé mon quota, aujourd’hui) mais quand mes yeux sont tombés (métaphoriquement bien évidemment) sur le corps nu et ensanglanté de ma blonde, je me suis dit que j’avais mieux à faire. J’ai arrêté de cogner et je me suis précipité vers elle. J’ai dégluti en voyant ses plaies, retenu mes larmes en voyant les siennes. Et puis, avec la plus grande délicatesse possible, j’ai ôté le bâillon improvisé de ses lèvres. Je lui ai souri, j’ai enlevé ma chemise et, toujours délicatement, je l’en ai enveloppée. Je l’ai blottie contre moi en prenant grand soin de ne pas appuyer sur l’une ou l’autre de ses blessures. J’ai encore souri, j’ai pris sa main dans la mienne et plongé mes yeux dans les siens avant de lui dire cette phrase entendue et réentendue qui prenait tout son sens aujourd’hui dans cette piaule infâme.

Je suis là, tout ira bien maintenant.

Et puis parce que j’aime bien faire des ajouts persos, en caressant son ventre du bout des doigts, j’ai ajouté :

Je vais prendre soin de vous deux.


*Traduction paroles AC/DC - Back in Black

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Judithe
Crier était une mauvaise idée, mais que pouvais-je faire d’autre ?
Je suis faible, une femme faible. J’avais toujours refusé d’apprendre à me battre ou de porter une dague sous mes jupons, pour la simple et bonne raison que pour moi, c’était aux hommes de se dépêtrer avec la violence, je me contentais de violence verbale.
Pourtant aujourd’hui, si j’avais été armée, si j’avais su me débrouiller, je n’en serai pas là car aucun homme ne viendrait me chercher et j’allais crever là sans donner naissance à l’héritier de Niallan.

Mes cris ont entrainés ses coups. Encore et toujours plus fort. Bien sûr cela ne m’a pas fait taire bien au contraire j’ai hurlé à m’en déchirer les cordes vocales. Je suis une femme douillette vous en doutiez encore ?
Quand il me frappait j’essayais de prendre une position de sorte à protéger mon futur bébé mais c’était peine perdu.
Puis, comme je ne le soupçonnais pas, Sawyer avait un esprit assez tordu et développé, bien pire que dans mes pires cauchemars. Et c’est ainsi que j’ai gouté à mon propre sang ; cette saveur de rouille et de… c’était tout simplement immonde, la panique à une fois de plus paralysé mon être alors que je me débattais avec le souffle qui quittait peu à peu mon corps, yeux agrandis par l’horreur de la situation.

Sawyer s’est détourné, mais ça m’a pas apaisé, j’avais envie de vomir, mal au ventre, mal partout. J’avais entendu la porte, mais l’autre ne serait pas assez con pour laisser entrer le serviteur jusque dans la chambre, et la prière ne m’aiderait pas, il était trop tard pour penser à sauver son âme, c’était la fin, et je payais pour tout ce que j’avais pu faire.
Une fois de plus la volonté de me battre quitte mon corps décharné, le froid et le vide tombent à nouveau sur mon être défait, car je ne vis plus je suivis, tel un fantôme foulant cette terre, attendant la fin.

Je n’ai pas même prêté attention à l’homme qui est entré, j'étais déjà bien loin, trop loin pour revenir parmi les vivants.
J’étais trop occupée à fixer ce plafond délabré, à me souvenir de ce que m’avait dit Erilys sur les lézardes qu’elle avait compté. Combien déjà ?
Ah oui cent deux. Elle en avait compté cent deux.
Et j’ai pensé qu’il n’y avait pas de lézardes sur ce plafond, justes des taches, beaucoup de taches que j’ai entrepris de compter minutieusement. Ou alors les taches ne venaient pas du plafond mais de mes yeux. Je ne sais pas, je sais juste que j’ai trouvé bizarre qu’elles se mettent à bouger et que le plafond tourne. Vraiment très bizarre.

Puis il y a eu une voix. Mais je crois que je rêvais simplement. Oui je rêvais à cette voix qui avait si souvent chuchotée mon nom, qui murmurait à mon oreille des jolies choses. C’était la voix de Niallan, mais je savais qu’il ne servirait à rien que j’ouvre les yeux car il n’était pas là. Il devait être ... ? surement en train de fumer. Oui il devait fumer et draguer une femme.

D’un coup le passage de l’air dans mes poumons a recommencé à affluer, et je pouvais fermer ma bouche à présent libre, c’est à ce moment-là que mes yeux se sont ouverts et qu’ils l’ont vue sans réellement le voir. Niallan.

Ma première pensée a été de me demander ce qu’il fichait là.
La seconde de me dire qu’il ne me trouverait surement plus à son gout.
Puis je me suis remise à trembler. Alors il m’a couvert mais le tissu me brulait la peau. J’ai eu peur au début qu’il me touche. Peur de ses mains masculines qui avait su si bien me faire soupirer de plaisir auparavant. Mais aujourd’hui pour moi ces mains représentaient simplement deux choses horribles qui blessaient le corps d’une femme et marquait son âme au fer rouge.

Il a parlé comme il le faisait avant. Et je me suis souvenu. Je me suis souvenu qu’il était l’homme que j’aimais (à ma manière bien sûr). Je me suis souvenu que je ne devais pas avoir peur.
Quand ses doigts ont frôlés mon ventre j’ai frissonné et ait eu un mouvement de recul, avant de murmurer d’une voix éteinte :

Non, touche pas, il est vide.

C’était une réalité, il ne pouvait en être autrement. Cet enfant était mort, il n’aurait pu survivre aux coups.
J’ai appuyé mon visage contre son torse et je me suis laissée aller à rêver dans ses bras, respirant son odeur apaisante, calquant ma respiration sur les battements de son cœur.
Il était venu finalement, il était venu me chercher.
Cette pensée me tira un léger sourire alors que mes yeux se fermaient lentement, main appuyée contre son torse pour l’empêcher de me lâcher.

Ne pars pas s’il te plait.

Je me pensais perdue dans un rêve et priait de toute mes forces pour ne jamais me réveiller.

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