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[RP ouvert] Au diable Vauvert

Kachina
“Oh ! Dieu, ne me soumets pas à la tentation. Je trouverai le chemin tout seul.”De Rita Mae Brown


Une des roues de la carriole du coutelier grince lamentablement accompagnant la harangue du brave homme qui arpente les ruelles. Et le regard vert de la Brune suit la démarche claudiquante du bougre, rythmée par les couinements de l'essieu usé. Adossée à la fontaine où elle vient de remplir une outre de cuir, elle laisse le soleil matinal réchauffer ses reins fourbus par la chevauchée de la nuit, alors que l'homme s'éloigne déjà au détour d'une venelle.

La fille du sud qu'elle n'a jamais cessé d'être respire à plein poumons, les odeurs de cette terre du pays catalan. Et elle rejette la tête en arrière, tourne son visage aux traits tirés vers le ciel, pour suivre un instant un vol de corbeaux qui s'en vont rejoindre les Corbières. C'est une belle journée qui s'annonce, même si la tramontane quelques heures plus tôt à malmené les bâches des chariots, agacé les esprits fatigués et emmêlé la tignasse sombre qu'elle tente de discipliner du bout des doigts, sans succès. Elle serait sans aucun doute jetée à coups de pieds dans le séant, d'un dîner mondain, tant sa mise poussiéreuse ressemble à celle d'une sauvageonne. Mais quelle importance, puisque les bonnes manières, les discours feutrés et hypocrites des grands de ce monde l'ont toujours ennuyée à mourir.

Un sourire ravi éclaire le visage fatigué. Ils y sont enfin, dans cette ville qu'ils avaient cerclée d'un trait de fusain noir sur la carte, en prenant soin de noter d'éventuelles armées belliqueuses. Ils ont atteint le but. Et ses pensées s'envolent un instant vers cette soeur à la traine , et ses compagnons. Ils manquent en ce matin là...

Mais ils y sont. Ne reste plus qu'à Niallan de jouer. Lui qui a parcouru toutes ces lieues dans l'espoir de revoir ses filles. Elle s'abandonne à l'instant, paresseuse et indolente, cherchant dans sa tête quelques rimes pour un poème promis, songeant à ce cap que le blond devra relever.


C'est alors qu'un attroupement de commères vient rapidement faire cesser le sourire sur la bouche féminine.
La mairesse s'est tirée. Emportant certainement avec elle sa progéniture.
Et Kachi n'ose à cet instant , imaginer la déconvenue de l'Ami. Tant de lieues dans le froid et la pluie, à éviter les ornières, essuyer les bourrasques, et dormir à la dure....pour au final cette déception là.

Un juron s'échappe de ses lèvres, vient indigner une riche bourgeoise qui s'évertue à éviter la rigole des eaux usées. Et la bouche pincée de la précieuse ainsi que son regard furieux, amènent cette fois un rire moqueur et insolent pour toute réponse.

Elle n'y peut rien, après tout, elle ne laissera personne entacher cette journée.
C'est à nouveau du vif-argent qui coule dans les veines de la Louve.
A nouveau le feu en elle, et l'envie chevillée au corps.
Vivante comme jamais.
Et puis, elle l'a dit à Micka, qu'est ce qui peut nous arriver de pire quand on a traversé les enfers ?

C'est une journée à savourer.
A céder aux tentations en tout genre, à rêver de miel.
Et puis, peut-être que ces heures là verront d'autres retrouvailles. Elle a reconnu des montures familières dans le coin. Espère les revoir. Savent-ils seulement ces trois là, combien il lui en a coûtée de les regarder partir, un soir ?

Alors......Narbona, nous voilà ! Accroche toi foutre Dieu !!

On ira voir au clair de lune, voir si le Diable sait danser...
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(Merci à Jd Axelle pour la bannière)
Anzelme
"La défense la plus sûre contre la tentation, c'est la lâcheté." Mark Twain



Que faisait-il là, menton légèrement rentré, regard de prédateur fixé sur la mairie ? Aucune idée, mais personne n’aurait osé s’approcher de lui à cet instant.

Anges et démons venaient lui murmurer à l’oreille, livrant un a un leurs arguments… Eprit par le doute, ne sachant plus à qui se fier, ses paupières se fermèrent doucement pour se livrer à lui-même, mettre de côté toutes ses idées parasites. Que lui dirait L’ange ? Le visage de fraternel apparu à lui. Cette image représentait l’apaisement, la douceur ; la douleur, le joueur. Deux forces toujours opposées l’une à l’autre. La réponse, il devra la trouver par lui-même.

On lui avait promis un baquet. Un grand baquet. Le genre de proposition qui ne se refuse pas, surtout pour le barbu qu’il est. Mais cette fois c’était différent. Il ne voulait pas, ne pouvait pas pousser son jeu plus loin, ce jeu qu’il aime tant, celui des échanges de regards, des petits piques pour tester les réactions de l’autre. Si jeu il y avait, il avait peur, peur de perdre le contrôle, car il est si simple de le laisser aller.

Le vent se mit à souffler par petites rafales, venant titiller la barbe du nordique et les tresses qui l’ornaient, d’une brune bien trop loin à son goût. Ses pensées étaient à l’Est, impossible de les faire revenir. Des blessures, il en avait déjà distribué beaucoup, et celle-là, s’il l’a donnait, se retournerait contre lui.

Sa vulnérabilité n’avait jamais été aussi grande. Sa hantise, la peur de l’échec ne l’aidait pas à prendre sa décision. Deux possibilités s’offraient à lui : un feu dont il savait les flammes éphémère, ou la possibilité de déchainer un brasier aux flammes immuable. L’instant présent ou l’espoir. Ce qui était sûr, c’était qu’il n’aurait jamais les deux et que sa sentence était irrévocable. La défaite était une fatalité, mais il avait la possibilité de la reporter à plus tard.

La tentation était grande. Les flammes semblaient l’appeler, le charmer dans ses ondulations, dans ses soupirs. Les doigts du viking se crispèrent, ses oncles pénétrant la chaire des paumes de ses mains, eux qui voulaient venir caresser le flamboiement.

Ses paupières levèrent le voile. L’homme avait décidé de tourner le dos à la bâtisse, seul moyens d’échapper à sa propre chute. Son visage était refermé. Ce qu’il venait de faire ne lui ressemblait pas. Ce faciès là, ce n’était pas celui qu’il voulait qu’on ait. Il se voyait partir… comme un lâche.
Plus il s’éloignait… plus il arrivait à distinguer ce qu’il voulait vraiment depuis un long moment… rien, ni personne ne lui fera changer d’avis. Il s’était fixé un but à atteindre, il ne reculera plus maintenant, car cette défaite-là, il venait de l’éviter, et c’était le plus important à ses yeux.

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Gabriel.louis
J’en avais fini de prétendre, ou presque…

Nos routes s’étaient séparées sur ma décision, pour ne pas glisser de l’Irraison vers la Déraison. Mais je savais l’enjeu, le besoin Rital. Et puis il y avait Bibus, fraîcheur d’un brin de muguet, luxe d’un caognole, et sa quête en héritage. Comment celui qui n’aura jamais saurait-il rester aveugle à la souffrance de celui qui perd ? Enfin, il y avait Anzelme, force fraternelle impitoyable dans sa poigne élévatrice, et carapace s’entrouvrant à la complicité, pour lui, pour moi. Flamme et Glace pour deux brasiers ardent à l’unisson en force d’incinération devant tout ce qui ne devrait être : tenter d’atteindre l’un signifiait se brûler à l’autre.

J’avais pris du recul, m’étais ressourcé, avais fait le point et m’étais préparé. J’en étais ressorti grandi, toujours d’une même force, mais Ô combien plus dur et plus cruel comme j’en avais fini de prétendre, ou presque…

Ce presque, c’était pour Blue.

Douce enfant bien trop fragile et qui lentement, sombrait vers une étrange folie par ma faute. Son attachement lui avait été préjudiciable. J’avais pourtant été honnête, même mise en garde. Non, j’avais déjà fait l’erreur une fois de croiser une prison dénuée de tout sentiment et dont la passion en face n’était que mièvreries et apitoiements, je ne voulais réitérer. Malgré toutes mes tentatives, elle n’avait lâché prise, alors s’en est venu l’idée qui fut soumise.

Ce presque, c’était par Catalyna.

Lorsque les Irraisonnables nous auraient rejoints, elle allait tenir le rôle de ma compagne. Simulacre d’autant plus dangereux qu’elle m’inspirait d’étranges passions contre lesquelles je luttais. Sans en avoir conscience, elle éveillait ma folie. Elle était le feu avec lequel je jouais, que je frôlais du verbe, attirais et fuyais. J’avais pleinement conscience de ses manœuvres pour se faire passer pour l’enfant docile, fragile, presque futile. Je me complaisais à lui laisser croire en la réussite de ses stratagèmes pour mieux traverser ses faux semblants afin de m’approcher de sa nature profonde, sans pour autant vouloir l’atteindre, mais suffisamment pour déclencher ses résistances. Silencieusement, je la rêvais ployant sous mon emprise, m’implorant tandis que j’étreindrais son âme à deux mains. Elle m’appartiendrait et ma seule servitude ne serait plus que de la protéger et la satisfaire.

Elle est encore en train de sombrer. Mon dieu, quel adorable péché.
Je crois qu'il n'y a plus rien à faire, mais j'ai ma propre méthode.
Elle peut sentir que c'est bon et c'est pour cela qu'elle ne ferme pas les yeux.
Elle sourit et me répond « ça ne semble pas être important ».
Perdue au milieu de ma tête malsaine, quelque chose me dit que je suis le seul qui reste.*


J’effaçai mon aliénation dans un froncement de sourcils comme je me refusais d’être cet homme-là, je savais que c’était mal. Un mois de mai au soleil désormais haut, et voilà que je rallumais les feux pour me purifier aux flammes dansant dans l’âtre.


Un rôle de compagne qu’elle n’aurait finalement pas dû tenir comme Blue n’était pas là, et pourtant, elle le clama, malgré tout. Pourquoi avait-elle décidé de s’infliger cela ? C’était dangereusement irrésistible et je ne pus qu’adhérer au mensonge et à cette douce torture qui y serait liée. La garce m’envoutait et me suppliciait, et pire que tout, tout le monde fut dupe à notre méfait. Avec le recul, je réalisai plus tard qu’ils ne pouvaient que l’être car mon attirance, elle, devait leur être palpable.

Et de m’enliser alors profondément dans un conflit qui m’était presque ingérable. Et non content de cela, je persistai et annonçai qu’elle m’accompagnerait pour notre soirée festive.

Plus tard, isolé dans ma chambre, je répondais à un pli, non sans peine comme j’avais la rage au ventre d’avoir dû m’arracher à leur compagnie.


« […]D'ailleurs, j'espère que ton nez va mieux. »

La plume levée, je recouvrais un fin sourire, hésitant avant de gratter à nouveau le vélin.

« Mais avoue, n'est-elle pas merveilleuse ? »

Peut-être devrais-je la laisser partir... mais seulement si elle m'aime.
Comment puis-je juste la laisser partir ? Pas avant qu'elle m'aime.*


C’est une fois ma lettre partie que je pestai en réalisant ce que j’avais écrit. Autant dire que la claque de se duper soi-même était monstrueuse. Du « Oh le con ! » au « Mais quel sombre crétin !!! », je pense que cela faisait longtemps que je ne m’étais pas autant insulté. Il me fallait absolument me ressaisir et ne pas perdre de vue que tout ça n’était jamais qu’une sombre comédie dont les lendemains me seraient assurément difficiles.

Une heure plus tard, c’est presque arrivé devant la porte de la Russe que le gamin mandaté me courrait après, une nouvelle réponse en main, que je lui troquais contre une pièce.


« […]T'en fais pas pour mon nez, j'aime bien ta rouquine. Profites-en bien, tu le mérites. »

Nous étions faits pour être ensemble ! Maintenant crève et aime-moi pu***n !
Nous étions faits pour nous blesser mutuellement ! Maintenant crève et aime-moi pu***n !*


Et de froisser nerveusement le vélin entre mes doigts avant de le fourrer dans mon maigre baluchon, puis une profonde inspiration histoire de pouvoir se forger à nouveau un sourire en frappant à la porte. Trop d’ombres à ce tableau idyllique présenté à chacun, ombres dont j’étais seul à connaître toute l’ampleur face aux uns et aux autres. Décidément, je n’en avais pas encore fini de me mettre dans des situations inextricables.

Que disais-je donc ? Ah, oui : J’en avais fini de prétendre, ou presque…


*Slipknot "Killpop

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--.pochtron


"On ne peut pas laisser une mairie sans maire, ça ne se fait pas, c'est moche."Et ça manque de panache ! Ouais ! , voilà ce qu'elle avait dit ma p'tiote avec ce regard vert qui se faisait sans appel et auquel je ne résistais jamais.

Mortecouille, mais du coup, j'voyais s'évanouir tous mes rêves de culbuter dans le foin, la Mariette, cette mignonne qui arborait un décolleté à damner un saint, alors qu'elle vendait ses poules et ses oeufs sur le marché local. J'avais appâté la jolie en lui contant nos exploits en Anjou. Elle aimait apparemment s'faire peur et je lui avais décrit en long , en large et en travers la Loire charriant les cadavres des royalos.
Du coup j'avais rendez-vous à la nuit tombée et je comptais bien finir la nuit dans sa chambrée, avec dans le ventre, une omelette aux cèpes et dans l'gosier un vin du pays. Pour le reste, les rondeurs appétissantes de la donzelle m' promettaient une nuit inoubliable

Sauf qu'on était venu voir l'ex de Niallan. Qu' avait appelé au secours, tourmentée qu'elle était la pauvrette par des malotrus qui lui menaient la vie dure selon elle. On avait talonné les montures, perdu la bande à Thea pour une sombre histoire de tenue orientale qui avait émoustillé Euse, et le pied posé dans Narbonne, nous n'avions pu que constater la fuite de l'indélicate.

Alors, en apparence, le plan était simple. Complète absence de plan, puisque nous n'obéissions tous qu'à l'Irraison. Jouant aux dés des coups foireux, tirant à pile ou face certains chemins de traverse.
Cette nuit, certains escaladeraient le lierre, d'autres crocheteraient tout ce qu'il y avait à crocheter, les plus frileux donneraient la sérénade sur la grand'place pour endormir le peuple. Et on visiterait la mairie.
Visite libre, et gratuite et plus si affinités.


Moi, franchement, j'étais pas motivé.
Des affinités, j'en avais que pour la Mariette en cette nuit de mai.
Et puis entre nous, si la mairesse en fuite n'était pas si godiche, elle avait du confier les écus et les biens à quelques villageois amis. Et nul doute que ces derniers ne tarderaient pas eux aussi à prendre la poudre d'escampette avec le magot.

Bref, j' tirais la tronche,mais j'avais jamais rien refusé à ma petiote. Depuis ce jour , où elle avait vu son père se balancer au bout d'une corde pour ses 14 printemps. J'avais promis de veiller sur elle. Et cette Brune là, me menait à la baguette.


La nuit était noire et c'était le moment. Demain Narbonne aurait un maire ou une mairesse, et nous ferions bombance à la municipale. Possible même que nous pensions à nous installer là. Y'avait le ciel, le soleil et la mer....et les filles au teint de pêche et à la cuisse légère. J'avais pris avec moi, ma massue, celle qui avait défoncé la porte à Saumur.

Mais j'commis une erreur fatale. Au moment M, je tournais la tête vers la ruelle qui menait chez la Mariette. J'imaginais, pauvre de moi, la blondine m'ouvrir la porte, avec le regard frétillant d'impatience, alors qu'un poulet rôti dorait doucement à la broche dans l'âtre.


- Par les saints couillus du Pape !!!!

C'est tout ce que je réussis à dire avant de sombrer dans le néant. Un habitant trop zèlé, jugeant qu'il valait mieux attendre les prochaines élections pour voir quelqu'un à nouveau aux commandes, venait de m'assommer à coup de poêle. Le salaud...

Niallan
Dans ma tête, c'est le joyeux bordel. Et je dis joyeux parce que oui, je suis heureux. Je me sens merdeux mais j'ai repris ma vie, celle qui me plaît vraiment. Je ne passe plus mon temps à regretter la perte d'êtres chers, à la place, je m'éclate un max. Alors oui, y'a des gens qui partent, d'autres qui se fritent et même certains qui peuvent pas se voir. Mais cette bande, nos conneries, ça me plaît. Je flirte avec l'Irraison, ce mot que Kachina a mis sur toutes nos lèvres. Et à juste titre.
Hier soir, on avait prévu de piller la mairie de Narbonne, rien que ça. Bon l'histoire dira un peu plus tard qu'on s'est passablement chiés mais il y a un bon paquet d’événements à relater avant. Et oui, je viens de vous spoiler allègrement.

Le soir je m'étais retrouvée avec l’Épicée en taverne, l'Italienne était arrivée et ça s'était corsé. Je l'avais laissée partir en me disant que j'allais le regretter. Ensuite, il y a plusieurs scénarios possibles, tout dépendant de l'histoire à laquelle on croit. Ce qui est certain, c'est que j'ai bien failli arriver à la bourre pour la fiesta senteur Irraison et que j'étais légèrement débraillé. Coiffé à l'arrache, la chemise dans un sale état, la lèvre inférieure mordue mais un sourire radieux au visage. J'ai mentionné ma chasse au sanglier, parlant de cette saleté de bestiole du nom de Marc que je n'avais pas réussi à choper. Après, on a attaqué. Comme d'habitude, on a escaladé -sans culotte pour les femmes ayant suivi la tradition kachinienne- et comme d'habitude on a distribué des mandales. J'étais chaud bouillant, mon bâton de la mort qui tue écrasait moult cabochons sur son passage. Et puis, allez savoir pourquoi, on s'est fait rétamer. Un truc incompréhensible, des gus qui sortent de partout et les caisses de la mairie qui s'éloignent de plus en plus.
Sur le chemin du retour, je m'étais interrogé. Parce que, vous voyez, les narbonnais, de ce qu'on sait, la seule chose qu'ils savent faire c'est chialasser. Pour du bois et une histoire à dormir debout de gardiennage. J'avais élaboré plusieurs théories, la première étant qu'ils faisaient exprès de chouiner pour qu'on les voit pas préparer leur sournois complot. Ils font la misère à tous les maires pour qu'ils laissent la ville sans surveillance et ensuite, ces cochonous s'enfoncent gaiement tout le bois économisé dans les orifices. Pour résumer, ma première théorie c'est que ce sont des sodomites herboristes. Ensuite, j'avais aussi pensé qu'ils étaient, certes très cons et très faibles, mais trop nombreux par rapport à nous. Et après, je m'étais dit que, de toute façon, j'avais mieux à faire que d'étudier les spécimens narbonnais.

J'avais rattrapé neuf ans de ma vie. Et neufs ans, c'est long les gars. Alors j'avais découché.
Au cours de cette nuit, j'avais pu, lors de brefs instants de répit dans mes séances de rattrapage, élaborer d'autres théories. Notamment celle que « les poissons, ça peut respirer à l'air libre, c'est juste qu'on les a jamais laissé assez longtemps sur un tapis pour le savoir » et, inversement « on peut respirer sous l'eau, c'est juste qu'on sait pas comment faire », t'inquiètes paupiette. Ou encore que « si tu mets juste un peu d'eau dans le vin, ça se voit pas, personne peut savoir qu'il en manque ».
Bref, je suis probablement un connard. Mais un connard intelligent.
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Bannière réalisée par les grands soins de JD Calyce.
Catalyna_


    Déraison et Folie sont devenus mes premiers amis. Dans quelle sorte de guêpier j'étais en train de me fourrer? Je jouais avec une sorte de feu que j'espérais non dangereux. Mais je me trompais, évidemment que je me trompais. C'en était cependant tellement plaisant, d'attiser la passion, l'attirance et l'irrépressible envie de se retrouver dans des relations plus intimes. Mais je ne pouvais pas, une part de moi me le soufflait, quelque part, de ne pas insister. J'avais impunément décidé de faire taire cette partie ingrate. Alors, j'avais plongé, tête la première, dans une eau inconnue.
    Je devais me faire passer pour la compagne de Gabriel, nous avions prévu ça dans la journée, pour l'arrivée de cette jeune qui lui courait après. C'était alors un étrange sentiment que j'avais ressenti lorsque je l'avais appris. J'avais probablement ressenti ce que l'on appelle communément la jalousie, mais je ne comprenais pas pourquoi. Je ne le connaissais pas depuis longtemps, donc, je ne pouvais l'accaparer. Mais qu'est-ce qui me prenait à la fin? Ce n'était pas moi, jamais! Je n'étais pas comme ça alors pourquoi j'en étais retournée? Je m'énervais contre moi-même.


    Narbonne, était une ville peu animée. Mais ces derniers temps, d'étranges personnages avaient décidé de venir prendre la ville. Alors, je m'étais laissée tenter. Après tout, j'avais aussi été invitée à cette petite fête, par le biais de celui qui causait tous mes troubles. Presque tous mes troubles. Les Russes avaient fini par retrouver ma situation, et m'avait envoyé une missive, un nouveau contrat. Je m'en taisais bien, et ne faisais pas la fière. Bientôt, il me faudrait de nouveau partir, mais pas maintenant, l'air était si bon ici.
    Le jeu que je jouais avec Gabriel m'amusait au plus haut point et je n'aurais pour rien au monde arrêté cela. Le monde des êtres humains m'avait manqué. Le monde où on peut enfiler le rôle qu'on veut, pour n'importe quelle soirée m'avait manqué. Je m'étais faite passer pour sa compagne, sans vraiment avoir besoin de le faire. C'était comme naturel et évident et les autres n'en demandaient pas plus. Peut-être sentaient-ils cette tension. Mais, ils ne me connaissaient pas, ne pouvaient pas savoir ce qu'il y avait dans ma tête. Dans celle de Gab, en revanche, c'était bien possible. Ce qui ne pouvait que me satisfaire. Le feu s'était enfin éveillé, et l'envie de jeu, avait rapidement pris le dessus.


    De retour à ma chambre, je prenais un bon bain, et me changeais. Si les choses se corsaient, je ne pouvais pas mettre de robe, ce serait trop encombrant. Nue comme un ver, je décidais de mettre des braies simples, de coincer une lame dans ma ceinture, d'enfiler des bottes et d'y joindre aussi une lame. J'enfilais ensuite une chemise que je rentrais dans la ceinture et m'attachais les cheveux en natte collée au crâne. Armée jusqu'aux dents, j'étais fin prête.
    Je n'aimais pas beaucoup la joyeuse petite troupe. Mais j'allais devoir faire des concessions. Là encore, une part de moi me soufflait de partir en courant, de détaler, et de fuir ces contacts sociaux. Une part voulait s'enfouir à la Cour des Miracles. Une autre part voulait connaître la suite. Est-ce que au détour d'une ruelle j'allais pouvoir agresser le Blond, faisant passer ça pour le compte d'un habitant un peu fêlé? Pourquoi devais-je me retenir? Mais surtout pour qui? Tout nous séparait. Alors pourquoi fallait-il que je m'obstine? Pourquoi insistais-je? Et je m'insultais, en russe, sinon ce n'était pas très amusant. Je m'insultais d'avoir ces pensées.


    You're the judge, oh no. Set me free.


    Mes pensées se tournaient vers lui, quoi que je fasse. Je le haïssais presque de m'avoir chamboulée de la sorte. Ce se sont pas des choses qui se font, voyons. On frappa à la porte et je sus que c'était lui. J'étais armée, rien ne pourrait m'arriver. M'arrêtant devant la porte, je m'interrogeais. La main posée sur la poignée, je me demandais si soudainement j'avais une quelconque arme contre ce brun qui m'attendait de l'autre côté. Je constatais vivement que je n'en avais pas, ce qui me fit l'effet d'une douche froide. Mais je soufflais, voulant à tout prix reprendre ce sourire enjôleur qui lui serait destiné. Je flippais, mais pour l'instant, ça irait. La porte s'ouvrit alors.


      - Nous devrions les rejoindre avant d'être en retard.



    La soirée, au coin d'un feu, à proximité de la plage, avait tout pour être réussie. Mais je n'aimais pas le gens, et pas quand il y en avait trop. Je n'aimais pas le blond, et j'essayais de faire à peu près semblant. Les gens buvaient, et riaient, ils se rappelaient avec nostalgie leur période en Anjou, avant de rire sur leur accueil spécial. Je ne comprenais que des bribes de mots. Je gardais uniquement mon repère sur Gab. Ce n'était que piques avec Niallan, ce qui valait mieux d'éviter de se parler pour ne pas agacer les autres. Son arrogance m'agaçait, son être m'énervait. Mais je prenais sur moi, comme j'en avais pris l'habitude. Je m'éloignais, pour les regarder de loin, m'imaginer qu'à leur place, j'aurais probablement agi pareil. Sauf pour Niallan. J'aimais je n'aurais trompé ma compagne, quel qu'elle soit. Ce n'était pas coutume.

    Cette petite fête se termina en révolte improvisée. L'action et les cris me feraient perdre la notion de ce qu'étaient tous mes sentiments. Ce condensé d'émotions commençait à me faire mal au coeur.


    I don't know if this song, is a surrender or a revel. I don't know if this one is about me or the devil.

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Alaynna
J'étais une de celles qui avaient le moins de raisons valables de venir me perdre dans cet endroit. Mais comme la seule raison qui m'avait décidé à venir c'était que je voulais voir mon compagnon Heureux, je n'avais finalement pas rechigné. Je savait qu'il devait venir ici pour retrouver ses filles. Je savais combien il y tenait et je savais aussi, depuis la veille de notre arrivée, qu'il ne les verrait pas puisque leur mère s'était carapatée vite fait, bien fait. Et je l'avais maudite l'ancienne Morte quand j'avais vu la lueur de souffrance dans les yeux de mon Salaud. Ses filles commençaient tout juste à marcher et à parler et il n'aurait pas l'occasion de le voir. La prochaine fois que l'on vient me dire que Niallan n'aime pas son fils ou ses filles, je vous assure que le poing Rital se fracassera en beauté sur le ou la couillonne qui osera alors ouvrir sa gueule.
A ma façon, le fait d'être venu ici, c'était une preuve d'Amour que je lui offrais.

Le hic. C'est que si moi je le savais. Si l'Amie d'enfance de Niallan l'avait capté aussi, je suis pas certaine que le principal concerné avait percuté. Surtout lorsque ce soir, alors que je ne l'ai pas vu pratiquement depuis plus d'une semaine tellement il était occupé, je m'en pensais, enfin, avoir une soirée tranquille avec lui en taverne. Sauf que quand j'ai débarqué , je l'ai trouvé en compagnie de la mère de son fils. Maryah. Celle qui a passé trois heures tout un après-midi en pleine campagne à le descendre en flèche tant qu'elle pouvait auprès de moi. Celle qui m'a dit qu'il m'abandonnerait comme il l'avait fait avec toutes les autres. Que la descendance Niallanesque que je portais serait orpheline de père, comme les autres également. Celle qui, je l'avais appris la veille, s'était empressée d'aller, de sa langue qu'elle avait bien pendue, au sens propre comme au figuré d'ailleurs, bavasser auprès d'Alicina que je portais l'enfant - ou les enfants - de Niallan.
Et je ne suis pas prête d'oublier la tête qu'ils ont tirés, autant l'un que l'autre à mon arrivée. Il m'avait suffit de regarder mon Salaud pour comprendre et savoir. Je n'étais pas dupe de ce que j'avais vu et finalement, je leur avais même facilité la tâche.

N'avais je pas dit que je le veux libre et heureux, sans chaines mon Salaud ?

Je venais de lui en apporter la preuve sur un plateau en cette soirée. Maintenant j'attendais de voir si la vérité viendrait ou si cachotterie resterait dans le tiroir. Parce qu'en fait, je ne leur avais pas facilité la tâche par plaisir. Certainement pas. Mais je le testais mon blondinet de Salaud de ma vie. Histoire de voir s'il me cracherait le morceau ou pas.

Vous comprendrez donc que je n'avais pas spécialement bien entamé la soirée. J'avais déjà commencé par partir sur la plage, afin de me mettre dans l'ambiance pour répondre à la missive de mon frère que j'avais reçue depuis déjà une dizaine de jours. C'est en revenant que je m'étais arrêtée en taverne de laquelle, j'étais assez vite repartie, dans un état intérieur lamentable mais ça, je savais le cacher à merveille.
Et puis j'avais voulu prendre quelques heures de sommeil avant la fiesta qui était prévue. Mais voila que c'est mon corps qui s'était mis à me jouer un sale tour. Et quel sale tour ! Je n'avais aucune conscience jusqu'alors qu'une femme enceinte pouvait devenir affamée à ce point. Sauf que le seul qui était en mesure d'assouvir ma faim n'était pas auprès de moi et avait sans doute décidé d'aller grailler ailleurs cette nuit.

Dans l'espoir de tromper cette faim étrange qui me tenaillait, je m'étais alors relevée, parée de ce bustier de soie délicate Italienne que je m'étais acheté l'autre jour lors de notre virée sur le marché avec Kachi, et dans ma folie d'affamée, autour de mes hanches j'avais noué un long foulard de satin, qui se terminait avec de longues franges et bien entendu j'avais fait honneur à notre tradition Kachinienne. Aucun dessous pour cette nuit de fête. Et j'avais orné mes chevilles de mes petits bracelets de perles rouges, parure quasi à l'identique que celle que j'avais offerte à Niallan et qu'il portait autour de son cou. Défi que je m'imposais alors que non seulement mon corps était affamé mais que j'avais des envies d'aller danser dans les flammes. Et ça je ne pouvais pas le faire parce que c'était une des rares promesses que Niallan m'avait arrachée. De ne jamais recommencer ce genre de danse.
A défaut j'aurai pu lui montrer ma danse de la fontaine mais le Salaud avait découché. Tant pis pour Lui.

Il avait tout de même réussi l'exploit de me toucher au coeur parce que j'avais découvert le poème qu'il m'avait dédié. Et bien évidemment que je m'en étais emparé en douce, il irait rejoindre mon petit coffret à secrets.

Sauf que je l'ai presque regretté quand, alors que j'avais rejoint la place de la mairie, je l'ai vu surgir dans un état dont je ne fus nullement dupe. Hum. La chasse aux sangliers. J'avais simplement frémit des narines, gardant une attitude impassible. Mais mes azurs , eux, avaient très certainement dus virer aux Tempêtueux. Ce gris qui n'apparaissait que très rarement dans mes prunelles mais qui n'annonçait rien de bon. Je ne faisais pas partie de cette race d'Italienne qui exprime leur colère avec de grands gestes de la main ou de ces femmes qui balancent tout ce qui se trouve à portée de main dans leur immense colère.
Non. Mon ire à moi se manifestait tout autrement. Et n'en était que plus dangereuse. Elle pouvait couver durant des jours, des semaines ou même des mois entiers. Parfois même des années comme c'est le cas avec l'une de mes soeurs. Ce soir en le voyant, j'en étais simplement au commencement. Une légère houle qui se levait.
Puis sans plus me préoccuper de quiconque, j'avais fait ce pour quoi j'étais venue. Mais je me savais perturbée et ce qui devait arriver, arriva. Ou tout du moins, il était dit que ce soir, je me prendrais des coups de pieds bien sentis dans le creux de l'estomac. Au point de m'en couper le souffle et de m'en arracher des larmes de souffrance aux yeux. Au point d'avoir cette putain de fierté qui fit que je me gardais bien d'en faire mention le lendemain, à qui que ce soit. Au point quelques heures plus tard, de dégobiller ma nausée entrecoupé de spasmes inhabituels. Au point de passer ma journée dans un état de panique intérieure latente, alors que les éléments tempêtueux en moi se paraient d'une rage froide lorsque je vis Niallan, qui devait s'en être tout autant perturbé que moi et plus gêné encore, puisqu'il se trouvait dans l'incapacité de me regarder dans les yeux.
Mais moi. Je continuais d'attendre et d'espérer qu'il me dise cette vérité que je savais déjà d'ailleurs. Je m'étais même infligé la présence de Maryah dans la soirée. En compagnie de Gabriel et d'Anzy et d'un ancien Palois qui connaissait mon frère. Et que Maryah connaissait bien évidemment aussi. J'avais le sentiment que cette femme connaissait le Royaume tout entier. Et je ne sortais pas un mot en taverne, Gabriel et Anzy non plus d'ailleurs, et de toute façon elle meublait assez la conversation. A tel point qu'on s'en est foutu le camp avec Gabriel sous prétexte que nous étions assoiffés.
Nous attendions surtout l'arrivée d'une amie à lui, et dans la précipitation de l'Imprévu, je m'étais hâtée de prévenir le Salaud de ma vie par une courte missive, l'informant du programme intempestif de la soirée. Mais sans doute était-il occupé de nouveau ce soir, ou alors, m'évitait il peut être vu la tronche qu'il tirait dans l'après-midi mais c'est seule que finalement je subissais ma toute première consultation médicale.

Seule, pas tout à fait parce que Gabriel surveillait la porte. Mais de loin, depuis l'autre taverne. Il aurait bien voulu m'accompagner mais j'avais refusé et puis il y a des choses que je peux accepter de faire devant Niallan et personne d'autre. J'avais juste demandé à Actyss, de bien vouloir faire un compte rendu à Niallan par écrit de toute notre consultation. Car je savais combien c'était important pour lui. Enfin. Si cela l'était encore parce que depuis la veille au soir, je n'étais plus vraiment sûre de rien, à part de ce poème où il parlait de moi.
Et au fur et à mesure de la consultation, je m'étais sentie blêmir. Parce que je venais de comprendre que la viabilité de ma grossesse allait dépendre des trois premiers mois à venir. Et je savais ou tout du moins j'avais la notion que c'était dans cette même période que l'année dernière, j'avais perdu la descendance du Corleone.

Actyss avait été formelle. Aucunes contrariétés. Plus de cheval. Plus de courses folles avec Apollo. Du repos. Pas d'anxiété. Pas d'exercices physiques violents. Et j'avais regardé ébahie tous les pots et sachets qu'elle m'avait mis sous le nez. Heureusement que nous étions revenus dans la taverne à côté et que Gabriel n'avait rien manqué de tout ce qu'elle me disait. Au fur et à mesure qu'elle notait les étiquettes et m'expliquait les dosages et usages, je sentais la panique grandir au fond de moi et je sentais que Gabriel lui, ne lâchait rien et était très attentif. Je le vis même à un moment porter les mains à son ventre. Je fronçais les sourcils en le voyant faire puis quand nous nous sommes retrouvés seuls, il m'a tranquillement annoncé qu'il avait tout enregistré dans sa tête et que si je le permettais, il ferait lui aussi un compte rendu à Niallan. Il voulait lui parler demain. Machinalement, hébétée que j'étais par tout ce que je venais de subir et plus particulièrement par l'examen intime auquel j'avais eu droit j'avais acceptée. J'avais même expliqué ce qui s'était passé à côté à Gabriel qui s'inquiétait de savoir si elle m'avait fait mal. Ce qui m'avait surtout marqué moi, c'est qu'Amalio, le père de Roman, quand il était venu me trouver l'année dernière pour une auscultation, il n'avait pas du tout procédé de la même manière. J'ai d'ailleurs vu le visage de Gabriel se décomposer quand je lui ai raconté sans trop de détails pourtant, les gestes professionnels d'Actyss.

Et puis j'ai eu de nouveau cette même petite douleur au creux du ventre, la même que celle que j'avais ressenti le matin. Gabriel s'est fait autoritaire pour me forcer à m'allonger sur le banc le temps que ça passe et je suis restée ainsi jusqu'au retour de Catalyna. Une chose m'avait pourtant perturbée, c'est qu'Actyss m'avait dit que de toute façon on se reverrait à Montpelliers pour le mariage. Et là je l'avais regardé avec surprise tout d'abord puis j'avais perçu l'exclamation de Catalyna et je l'avais vu qui faisait les gros yeux à Actyss. Et Actyss avait alors insisté, Catalyna aussi et moi je venais de percuter qu'il y avait quelque chose que l'on ne voulait pas que je sache. Ou que Niallan sache. Ce qui revenait au même de toute façon parce que Moi n'est-ce pas, je ne cachais absolument rien au Salaud de ma vie.

Finalement, sur les conseils de Gabriel et de Catalyna, je décidais de limiter mes exercices pour la journée. Et ce n'est donc pas vers la mairie que je me suis dirigée cette nuit, mais vers la plage. C'est moi ce soir qui fuyait le Blond. Ou bien lui laissais-je de manière inconsciente le choix de choisir entre un bonheur Illusoire ou ce bonheur qu'il sait pouvoir partager de manière Eternelle avec moi. Tout plutôt que de voir un aigle en cage.
Et j'ai passé la nuit contre quelques rochers escarpés en bord de mer. On m'avait interdit les exercices physiques violents, après tout on ne m'avait pas interdit d'aller découcher sur une plage escarpée.

Au petit matin, c'est Apollo qui m'a réveillé, alors que je l'avais laissé la veille dans notre chambrée. A coup sûr, mon molosse se sera fait la malle pour venir me chercher. Je n'avais qu'une envie aujourd'hui. C'était que l'on s'arrache de cet endroit.

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Kachina
Il y avait la grange. Prêtée par cette jolie italienne, avec qui ils avaient partagé quelques verres. Il est parfois de ces rencontres fugaces qui font qu'on reconnait en l'autre, un semblable. Elles avaient échangé quelques confidences, avant l'arrivée d'Anso...Kachi avec son accent du sud et Galatea en roulant les r.
La jeune femme avait fui son pays pour recommencer une nouvelle vie, ici, dans cette ville du sud. Au rythme du ressac, dans des odeurs d'embrun.

Kachi, sans vergogne avait demandé qu'elle leur prête sa grange. Elle était lasse de ces chambres d'auberges impersonnelles, aux draps défraichis et aux matelas éventrés.
Et puis, elle voulait un peu d'épices dans le ragoût comme aurait dit Jactance.


Il y avait la grange, et comble d'insolence une dizaine de chandelles que la Brune avait dénichées chez un oribusier local. Piquées un peu partout, elles élevaient leurs flammes tremblotantes dans l'air aux odeurs de paille et de foin.

Un moment d'inattention, un geste brusque ou une bougie mal fixée et c'en était fini d'eux. Et bien sûr ça ne rendait le jeu que plus délicieux.

Ils avaient besoin de se consumer et surtout, ils se croyaient les maîtres du monde, alors que l'ombre de leurs corps enlacés se dessinait sur les planches mal jointes. Cette garce de Camarde n'aurait pas osé s'inviter dans cette partie là.

Longtemps après, alors que le clocher égrenait deux coups, ils avaient couru jusqu'à la mairie. Parce qu'ils s'étaient promis une nuit fauve et blanche sur fond de laurier et de lierre.

Et ça avait foiré.
Parce que bien sûr, on les avait repérés. Vus venir de loin.
Et que si la joyeuse troupe qui s'était donnée rendez-vous là, était nombreuse, ils étaient encore plus en face à attendre de pied ferme leur assaut.

A vrai dire, elle s'en foutait.
Le plaisir, pour elle... n'était pas dans ces coffres qu'on force, dans lesquels on plonge les doigts pour y cueillir des pièces d'or. Il était dans l'instant où on posait le pied dans la faille d'une pierre, quand on s'agrippait au lierre en risquant le tout pour le tout.
Que pouvaient comprendre à ça, les bien pensants qui défendaient une terre qu'ils avaient déclarée leur ?

Le plaisir était là.
Dans le fait d' hurler à la lune...
De défier les dieux et les roys.

Ensemble...

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(Merci à Jd Axelle pour la bannière)
Emmy-Lou, incarné par Thea_
Moi je comprends rien de ce que raconte les grands , c’est d’un compliqué tous ses mots …
Mais j’arrive a savoir si ça va me plaire ou pas .
Bon hier ,on m’a collé dans les bras de la blonde Stéa ,j’ai fait la grimace au début en remuant mes’ tits bras vers maman, tout en voyant mon père le nez dans le décolleté de ma mère .
Et là ,j’ai compris ,il va encore essayer de me piquer mon lait .Et je braille forcément ,c’est mon lait ,quoi !On ne touche pas à mon lait !
Et puis je me suis calmée , quand Stéa a dit :en route petite louve ,et qu’elle m’a posée sur son épaule en sautillant ,j’avais déjà oubliée mon histoire de lait ,je rigolais ,et sur la route ,quand je fût bien callée dans la charrette ,le tonton Euse se mit a raconter une histoire .Et là ,je sais pas si c’est les ballotements de la route ou l’histoire du blond ,mais moi c’est sur j’étais dans les bras de Morphée jusqu’au petit matin ou je retrouve les bras de ma mère qui semble avoir retrouvé le sourire a l’idée de faire la fête .
Une fête ? ça a l’air chouette ,j’en suis !
Hey , ma sœur pourquoi tu dis que je suis trop petite ?

Dite quand est-ce que je parle, moi aussi ?


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