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[RP] Pêcher pour pécho.

Niallan
[Et dans 150 ans, on s'en souviendra pas
De ta première ride, de nos mauvais choix,
[...]
De ce monde qui pousse, de ce monde qui crie,
Du temps qui avance, de la mélancolie,
La chaleur des baisers et cette pluie qui coule,
Et de l'amour blessé et de tout ce qu'on nous roule,
Alors souris. *]


Dans 150 ans, au risque de vous décevoir, on sera en principe tous morts. Alors on se souviendra plus de rien. Je ne me souviendrai pas de toutes les conneries que j'ai pu réaliser, de tout le mal que j'ai pu faire. Je ne me souviendrai pas d'avoir souffert, je ne me souviendrai pas d'avoir été trahi. Vous allez me dire, c'est plutôt pas mal d'oublier tout ça. Ce qui ne l'est pas, en revanche, c'est d'oublier à quel point j'ai pu être heureux. A quel point j'ai pu aimer et être aimé. Je ne me souviendrai pas de mes gosses, je ne me souviendrai pas de mes amis, je ne me souviendrai pas des femmes qui ont traversé ma vie. Et je me ne souviendrai pas d'elle.
Déglutissant difficilement, je me tourne vers la ritale, couverture et nécessaire de pêche sous le bras. J'ai pas envie d'oublier. Alors il serait temps que la fontaine de jouvence soit découverte et qu'on m'en tienne informé.

En attendant d'obtenir la vie éternelle, je vais passer la journée à la plage. Ouais, c'est pas à tout fait la même ambition. Y n'empêche que c'est tout de même compliqué à mettre en œuvre. Il nous a fallu prévoir les couvertures et mon nécessaire de pêche. Ensuite, j'ai insisté pour passer au marché afin d'acheter quelques épices et agrumes pour agrémenter ma future pêche. Et enfin, il nous a fallu trouver LE coin. Très à l'écart, protégé par des rochers. J'avais décoché un immense sourire à la ritale et m'étais empressé d'étendre les couvertures sur le sable.

Là, on sera bien, tu vas voir. Personne pour venir nous casser les noix et le premier qui s'y risque, je le noie.

J'avais souri, encore. Mais pas le même genre de sourire, plutôt le sourire du gamin qui sait pas trop si ce qu'il vient de dire va passer. Et puis j'avais tapoté la couverture en regardant la ritale d'un air autoritaire.

Bon, toi, tu écoutes le médecin, tu vas pas crapahuter sur les rochers. Et moi je vais aller nous attraper deux délicieux poissons. Non, même quatre ! Parce qu'il faut que tu manges pour deux et que, quand même, je vais pas t'abandonner. Si tu veux, tu peux faire le feu ou simplement observer ton homme exercer son art de l'attrape poisson, promis, je trémousserai mes fesses en attendant qu'ils mordent.

Je l'ai embrassée sur le front et j'ai promené une paluche hésitante sur son ventre. J'avais appris un peu plus tôt que la demeure de notre -ou nos- futur enfant avait été malmenée pendant la prise de mairie. Et ça, ça m'avait très beaucoup contrarié.

Prends soin de vous et appelle-moi si ça va pas, je serai au rocher juste-là.

J'ai montré le rocher s'avançant dans l'eau, à une vingtaine de mètres, l'ai une nouvelle fois embrassée et me suis levé.

J'en ai pas pour longtemps, c'est promis.

Nouveau sourire de la panoplie : celui du gars confiant et sûr de lui.
C'est sur ce dernier sourire que je suis parti rejoindre le rocher. Remontant mes braies pour m'avancer dans l'eau et pestant quand les vaguelettes réussissent à mouiller mes frusques. Une fois sur le rocher, je dégaine ma canne à pêche improvisé et me mets en place. Pour Alaynna, je serai prêt à choper un barracuda !


Raphaël – Dans 150 ans

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Bannière réalisée par les grands soins de JD Calyce.
Alaynna
[Moi je veux vieillir avec toi
C’est mon plus beau rêve ici-bas
Oui je veux vieillir contre toi
C'est mon plus grand rêve ici-bas
[...]
Oui je veux vieillir contre toi
là où la vie n'en finit pas.
]


Il est beau et saisissant le regard de celui qui, à cet instant même, se trouve sur un rocher, face à la mer, s'étant mis en tête de pêcher pour nous rapporter de quoi nous faire un repas poissonier.

Nous nous étions plus tôt retrouvés en taverne, suite à une missive qu'il m'avait fait parvenir en début de journée. Je sentais toujours cette houle qui s'était levé en moi mais j'étais rôdée, je savais la canaliser et la maîtriser. Même si j'attendais et continuais de le tester, histoire de voir s'il avouerait ou pas ce que je ne supputais plus mais était certaine de savoir, surtout au vu de certains gestes peu discrets de Maryah.

Finalement, il avait voulu savoir ce qu'il en était ressorti de ma consultation médicale et je lui en avais fait un résumé. Sur certains détails, je lui avais dit de voir ça avec Gabriel parce que j'étais certaine que j'avais certainement du oublier de lui mentionner d'autres infimes détails. Et je savais que dans sa tête, Gabriel avait tout noté lui.
J'avais aussi fini par lui avouer que je m'étais reçu quelques coups de pieds au creux de l'estomac lors de notre petite fiesta, et je lui avais aussi parlé de cette fringale qui s'emparait parfois de mon corps sans que je ne puisse y remédier quand il n'était pas là. J'avais bien vu son visage s'assombrir et je savais qu'il me cachait quelque chose, mais comme une idiote, je lui avais révélé qu'Actyss avait dit qu'il ne me fallait absolument aucunes contrariétés. J'espérais qu'il ne se servirait pas de ce prétexte pour m'épargner une vérité qui, si je l'apprenais d'une autre bouche que la sienne risquerait de faire plus de mal que de bien.
Et il m'avait encore une fois estomaquée, lorsque je lui disais que je ne pourrai plus aller courrir avec Apollo, il s'était proposé pour aller courir avec lui. J'avais souri aux anges, maintenant je n'avais plus du tout à m'en faire pour mon molosse Danois, je savais qu'il continuerait d'avoir ses entrainements quotidiens avec Niallan et Gabriel.

Puis nous nous étions doucement rapprochés, pour finir par nous retrouver, comme cet aigle royal qui revient toujours vers une seule et même femelle. Je l'avais regardé, attendrie, me proposer de terminer notre journée tous les deux, sur un coin de plage, histoire que je puisse rassasier mon corps affamé.
Il ne m'en fallait pas plus pour m'allécher, et j'acceptais toutes ses conditions sans rechigner. La couverture, que l'on passe par le marché, me poser tranquille près des rochers pendant qu'il pêchait.
Je savais qu'il adorait ça la pêche. Nous avions cet amour de la mer en commun et je lui avais même raconté mon rêve éveillé de l'avant-veille au soir alors que j'étais venu écrire à mon frère sur la plage. J'avais eu peur qu'il me prenne pour une folle lorsque je lui ai raconté que j'avais rêvé nos enfants sur cette plage et lorsqu'il m'avait demandé de lui raconter, j'avais vu ses océans se remplir d'émotion. Et moi, j'étais rassurée qu'il ne se moque pas.

Nous avions fini par nous trouver un coin isolé, à l'écart de tout et je riais de bon coeur le découvrant si protecteur et attirant à la fois. Je savais, moi, la chance que j'avais d'être la compagne d'un homme tel que lui. Et je prenais tout, ses qualités comme ses défauts. Je me foutais bien de tout le reste.

Je profitais de ce qu'il était occupé avec sa canne à pêche, sur le rocher à quelques vingtaine de mètres devant moi pour ôter ma vieille veste de la Compagnie, révélant dessous le bustier que je n'avais pas quitté, et quittant mes braies, je nouais le même foulard à longues franges autour de mes hanches et j'envoyais valser mes bottes, retrouvant avec volupté la sensation du sable sous mes pieds nus, les chevilles simplement ornées de mes bracelets de perles rouge sombre. Mais j'avais gardé mon précieux tricorne sur la tête, Madone des Pirates que je suis.

J'avais légèrement tiqué lorsqu'il m'avait proposé de m'occuper du feu, surtout que depuis deux jours je luttais contre mon envie de danser sur les flammes. Je grimpais sur quelques dunes chercher du bois, je ramassais même du bois flotté et je ramenais le tout, agenouillée dans le sable, j'avais creusé un trou que j'avais rempli de brindilles et l'amadou faisant son oeuvre, quelques flammes se mettaient maintenant à crépiter. Je les nourrissais de bois sec jusqu'à ce que les flammes prennent sur les plus gros morceaux de bois que 'j'avais disposé avec méthode tout autour. Et m'orientant sur le souffle du vent, j'avais fini par disposer quelques bûches protectrices, qui permettrait au feu de s'alimenter correctement sans être mis à mal par quelques coups de vent intempestifs. Maintenant il n'y avait plus qu'à attendre que les braises se fassent rougeoyantes et brûlantes, afin de retenir la chaleur qui servirait à la cuisson des poissons que mon Salaud ne manquerait pas de nous rapporter sous peu.

Mon regard se porte sur la silhouette aimée et je souris intérieurement en me rendant soudain compte du manège d'Apollo. Le Danois ne cessait de faire des allers retours entre moi et Niallan, se rapprochant de celui-ci , à chaque fois un peu plus. Comme si le chien tentait d'apprivoiser cet homme qu'il avait su me retrouver, je ne savais toujours pas si c'était vraiment du au flair de mon chien ou bien au hasard de la vie.

Mais ce dont j'étais sûre à ce moment précis, c'est qu'au final, peu m'importait les conneries et les ratés que Niallan pouvait faire, parce qu'avec mon Salaud, nous commençions à comprendre ce que c'était que d'être heureux. Ensemble.

*Vieillir avec toi - Florent Pagny
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Niallan
[Et j'voulais vous parler des femmes*]

« T'es un véritable amoureux des femmes ».
Voilà ce que m'a dit Maryah hier. Et elle a foutrement raison. J'aime les femmes. Toutes autant qu'elles ont, elles ont ce petit truc indéfinissable qui les rend belles -même si pour certaines il faut bien chercher, je vous l'accorde-. Et pourtant, faut choisir entre toutes parce que la polygamie universelle, c'est pas au programme. Et des fois, alors même qu'on sait qu'on a trouvé LA nana, celle qu'on est fier de présenter à ses potos, celle dont on est raide dingue, y'en a d'autres qui vont compter.
Le fil se tend, m'arrachant à mes réflexions. Sourire, aux lèvres, je récupère un poisson de bonne taille et après m'être préparé à en accueillir un autre, j'entreprends de le vider.

Au cours de cette étape que j'aime pas beaucoup, je reprends le cours de ma réflexion. Oui, je veux vous parler des femmes en toutes circonstances, même en éviscérant un poisson. Ali a compté, vraiment. Tellement que j'ai bien cru ne jamais pouvoir m'oublier. Et puis j'ai enfin pris conscience qu'elle se fout probablement de ma gueule. Qu'elle qui qualifiait Fleur de monstre parce qu'elle m'avait privé de mon fils s'apprêtait sans doute à faire la même chose. C'est le poisson qui prend cher à sa place, j'ai la rage. Parce que mes mômes, quoi qu'on en dise, je les aime et je vais me battre pour elles, même si c'est contre Ali. Parce qu'elle a compté, compte encore mais pas assez pour que j'accepte d'avoir un trou dans mon cœur, un trou en forme de Juliette et Héléna.
A peine ai-je fini de nettoyer le poisson numéro un que je suis à nouveau interrompu dans mes réflexions. Par un bruit derrière moi. Haussant un sourcil, je me tourne et esquisse un sourire en avisant Apollo. J'ai jamais été très porté bestioles, que ce soient cabots, matous ou canassons. Et pourtant, ce chien-là, je l'aime bien. Il m'a retrouvé, a protégé Alaynna alors si j'ai juste à lui offrir quelques entraînements en échange, ça me va.

Va plutôt voir ta maîtresse, c'est elle qui a besoin de toute notre protection. Main qui se perd dans les poils danois. Allez, va la retrouver parce que si j'apprends qu'elle s'est fait mordre par un serpent dans les dunes, je t'en tiendrais pour responsable.

Je délaisse le chien lorsque la ligne se tend une nouvelle fois et c'est au cours d'un nouveau vidage de tripes que je reprends mes réflexions sur les femmes. Et plus particulièrement sur celles qui partagent ma vie. Mes pensées s'égarent vers Maryah. Si j'avais su...bah quoi, qu'est-ce qui se serait passé si j'avais su ? Est-ce que je peux réellement le savoir, est-ce que j'ai seulement envie d'y penser ? Et puis il y a eu cette nuit et... Et je suis tellement agité que, bien évidemment, il faut que je me coupe le doigt. Pas carrément un morceau du doigt, hein, on est bien d'accord. Juste le genre de petite coupure bien chiante qui met de mauvaise humeur.

Nouveau poisson, nouvel atelier préparation, nouvelles réflexions. Cette fois celles-ci se portent sur Alaynna. Est-ce qu'elle s'en doute ? Est-ce qu'elle va me jeter si elle sait ? Je sais bien qu'il faudra que je lui dise, parce qu'on se l'est promis. Mais pas maintenant, pas alors que ça pourrait avoir une influence sur la vie de l'enfant à naître. Pas de contrariétés qu'il a dit le médecin. M'est avis qu'apprendre ce que j'ai fait serait source de contrariété. Alors j'attends parce que si ma connerie tuait notre enfant, jamais je ne me le pardonnerai. Et elle non plus ne me le pardonnerait pas. Parce qu'elle l'aime, ce petit être. Ces petits êtres. Elle les a vus, m'a-t-elle dit. Sur cette plage. C'est d'ailleurs, bien que je ne l'avouerai jamais, l'une des principales raisons qui m'a conduit à proposer cette journée plage. Moi aussi, j'aimerai les voir mes tout petits. Les premiers que je verrai grandir, les premiers qu'on ne m'arrachera jamais.
C'est sur ces dernières réflexions que le dernier poisson fait son arrivé. Et, après l'avoir vidé dans les règles de l'art, je me tire de mon rocher qui m'a tout de même bien mâché le postérieur.

Eh beauté, regarde ce que j'ai attrapé !

Que je lance en arrivant près d'elle. J'voulais vous parler un peu d'elle.* Elle qui s'est débarrassée de quelques épaisseurs en mon absence, ce qui a inévitablement entraîné un sourire de demeuré heureux de ma part. Elle qui fait des feux aussi bien que les dragons. Elle qui me rend heureux, elle qui va me rendre Papa. Elle, la première femme qui me laisse voler, la première qui accepte que je sois moi sans conditions. Elle devant qui je me laisse tomber à genoux pour l'embrasser. Elle à qui je souris en m'accroupissant près du feu.

Bon, tu vas voir, je vais nous cuisiner des poissons à tom-ber.

Et, sur ces mots, j'improvise une broche sur laquelle j'enfile les poissons, concentré. Je chope deux morceaux de bois sur lesquels j'appose la broche. Après, c'est l'attente. Au cours de laquelle je sors parfois les poissons de la broche pour les agrémenter des épices et agrumes achetés plus tôt, sans oublier de sourire à ma ritale par-dessus les flammes.


*Boulevard des airs - San Clemente

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Alaynna


Petits pans de vie et de simples plaisirs qui s'enfilent les uns aux autres. Est-ce que ce serait donc cela le vrai Bonheur ?

Silhouette Aimée qui même à plus d'une vingtaine de mètres de moi, a le don de venir allumer un brasier ardent dans le creux de mes reins et de nouveau, au moment le plus incongru, voilà que je sens cette fringale étrange, sur laquelle je n'arrive pas à mettre de mots, qui s'empare de nouveau de moi, éveillant mon corps en une frénésie qui en deviendrait presque douloureuse, tellement le besoin de se rassasier se fait sentir. Je dois être une accro de la boustifaille en ce moment. Quoique non. Parce que là tout de suite, je sens bien que ce n'est pas l'attente du poisson grillé qui m'émoustille. Et j'en viens à me demander comment mon Salaud peut arriver à me mettre dans des états pareils, alors qu'il se trouve à des mètres de moi en train de pêcher et de vider des poissons. Si je pouvais savoir que les réactions de mon corps sont tout à fait normales chez une femme enceinte, victime de capricieuses hormones, je voterai illico pour porter un enfant de Niallan tous les ans ! Mais je n'ai aucune idée du pourquoi de ces réactions plus qu'enflammées de mon corps et là tout de suite je ne vois qu'une seule raison : je suis atteinte du syndrome de la névrose Nallianesque. Attention, ça pique. Attention ça glisse. Attention ça..mouille.

Bordel de m.ierda ! Alaynna !

Je déglutis avec difficulté, tout en essayant de me focaliser sur l'envol de quelques goélands, là, à la pointe de l'horizon, qui semblent se rapprocher, ayant du sentir le poisson. Vols planants et quelques cris stridents lâchés. Fascination de l'éphémère beauté. Pour tenter d'occulter les sensations de ce corps qui me joue de sales tours depuis quelques jours.


Eh beauté, regarde ce que j'ai attrapé !


Je le vois revenir, sans doute que j'ai les yeux un peu trop brillants, les pommettes écarlates, et mes lèvres cramoisies que je viens de torturer par mon plantage de quenottes intempestif. Et je me laisse emporter par ce baiser qu'il m'offre, alors qu'il vient de s'agenouiller près de moi, baiser qui vient transcender les vagues de mon corps qui étaient déjà en mode déchaînement et qui approchent du cap de la déferlante.

Je ne sais pas ce qui m'arrive. J'ai chaud, j'ai froid, je me sens bouillonner de l'intérieur, j'ai la chair de poule qui me hérisse le derme et plus que tout...


"- J'ai faim ! "

Et par dessus les flammes, je retourne un sourire taquin et empreint de gourmandise à mon Salaud.

" - Oh si Amore. Fais moi [tom-ber]avec tes petits poissons ! D'ailleurs. Tu nous a pêché quoi ? "
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Niallan.
[Lady lady lay, lady lady lady lay, Lady lady lady lay, 
Je redeviens un enfant 
Son regard et ses élans de tendresse 
Étaient pour moi des caresses 
Je fermais les yeux et j´étais heureux*]


Bon, en vrai elle s'appelle Alaynna. Mais dans Alaynna, il y a « Lay » et c'est une lady, la lady du tricorne. Le truc chouette c'est que, contrairement au gus qui chante, moi je peux en parler au présent. La pêche, ça me renvoie à mon enfance. Enfance pas très gaie de la violette, certes mais quand j'avais appris à pêcher, pépère sur ma barque ou au pied d'un arbre, j'avais découvert le bonheur. Pour résumer, mon enfance c'est la pêche et Kachina. Du coup, en pêchant, je redeviens un môme. Curieux de tout, avec l'impression stupide que rien de désagréable ne peut arriver.
Son regard brillant et ses élans de tendresse sont encore plus agréables que des caresses. Et vous savez quoi ? Même pas besoin de fermer les yeux pour être heureux. D'ailleurs, je préfère pas. La mater elle et son sourire taquin par-dessus les flammes m'intéresse bien plus. Même que je lui adresse un clin d’œil.

Ne jamais chercher à percer les secrets d'un pêcheur. Tout ce que tu as à savoir, c'est que je nous ai pêché le meilleur.

Bon, en vrai, c'est surtout que je sais pas quel nom on donne à ces poissons. Voyez, je sais les attraper mais leur blase, je m'en tamponne. J'ai bien réussi à en retenir quelques-uns, dont celui des baudroies parce que leur laideur m'avait frappé, mais certainement pas tous. Je sais différencier les poissons goûteux de ceux qui le sont moins voir pas du tout, les préparer je maîtrise à la perfection. Mais les identifier scientifiquement...c'est une autre histoire. Là, par exemple, sur les quatre qui cuisent, je pourrai affirmer avec certitude qu'il y a un bar. Oh, hein, ça va, j'ai retenu celui-là mais aucun rapport avec mon penchant pour la bibine ! Et y'en a un autre, je crois que c'est un maquereau. Mais là encore, ma mémoire n'a aucun rapport avec les maquerelles. Bande de mauvaises langues.
Bref, une fois que ces poisons approximativement inconnus ont fini de griller -épices et autres joyeusetés dans le bide-, je les dépose tous les quatre, toujours sur leur pique, sur une pierre plate -et propre- pile à côté de la couverture étendue. Parce que je suis trop prévoyant comme gars. Ensuite, je me vautre sur la couverture en regardant ma ritale.

Choisis ceux qui te font le plus envie, Amore Mio. Je prendrai ceux qui restent.

Esquissant un sourire, je me redresse pour venir me placer derrière elle, déposant un baiser dans son cou avant de venir mordiller son oreille. Parce qu'évidemment, j'ai pas tilté au « j'ai faim » qu'elle a faim d'autre chose que de poiscaille et personne n'a cru bon de me dire que les femmes enceintes ont une libido sur-développée. En revanche, en m'asseyant de façon à ce que ma belle italienne soit entre mes jambes et puisse poser sa tête contre mon torse, j'ai parfaitement conscience d'allumer un tout autre genre de feu entre mes reins.


*Pierre Groscolas – Lady lay
Alaynna_
[Oh mon amour, tu es la vague, je suis l'île nue.]

Il y a de ces moments où l'on voudrait que le temps se suspende et se fige.

Et si j'avais su ce qui m'attendait dans les jours à venir après notre escapade en bord de mer, croyez-moi, que j'aurai arrêté le temps pour l'Eternité.
Pour pouvoir savourer et profiter de ces instants que nous partagions, encore et encore. Parce que je ne l'avais rien qu'à moi aujourd'hui. Pour une fois, il n'y avait pas d'Alicina ou de Maryah pour surgir à chaque coin de ville où nous nous rendions. Il n'était pas rattrappé par son passé, il n'avait pas une couille qui lui ou nous tombait sur le coin du museau.

Aujourd'hui nous pouvions vivre notre vie à nous. A lui, à moi, à ce ou ces petits bouts de Nous qui grandissent dans mon cocon italien. J'avais hâte de parvenir à Marseille, que l'on puisse se poser enfin quelques temps, dans ce mas dont nous rêvions tous deux, de ce navire que nous souhaitions autant l'un que l'autre.

Sur cette plage aujourd'hui, il n'y avait que lui et moi. Sans personne pour nous déranger. Sans personne qui vienne s'immiscer sans vergogne dans notre vie, comme si cela était normal. Aujourd'hui, je n'avais pas cette crispation au ventre en me levant le matin, et en me demandant ce qui allait me tomber sur le coin du visage.
J'étais heureuse. Parce que nous partagions un moment d'éternité rien qu'à nous. Même s'il s'agissait d'un simple pique-nique sur un coin de plage reculé et isolé de tout, je l'avais lui, mon Salaud, cet homme dont j'étais tombée éperdument amoureuse au point de l'aimer d'une manière particulière, qui n'appartenait qu'à moi.

Alors aujourd'hui j'oublies tout ce qui n'est pas lui. Et je me laisse attirer entre ses jambes, glissant ma tête lascivement contre son torse, et l'une de mes mains s'abandonne dans la nuque blonde aimée. Je joues de mes hanches pour caler mes reins contre son bassin, prenant conscience que ce geste ne fait qu'attiser le feu qui couve en moi, et je ne retiens pas le léger gémissement qui s'échappe de mes lèvres lorsque les siennes viennent se glisser dans mon cou et faire frémir mon oreille et tout mon corps.


Choisis ceux qui te font le plus envie, Amore Mio. Je prendrai ceux qui restent.

Ma main libre se glisse sur la cuisse masculine et renversant ma tête vers lui, de manière à lui offrir mes lèvres, mes emperlées d'azur empreintes d'une lueur sans équivoque, je lui demande alors, le souffle court.

" - Si tu étais un poisson, lequel serais-tu ? Parce que, si je dois choisir celui qui me fait le plus envie. Là tout de suite, maintenant...J'ai faim de toi."


Inutile de lui préciser que je suis affamée, car nul doute que mes yeux et tout mon corps, parlent pour moi en ce moment même. Et la lueur dans son regard ne m'a pas échappé non plus.

Serge Gainsbourg/Jane Birkin Je t'aime moi non plus
Niallan
[J'aime t'aimer bébé*]

Alors, là, gros changement d'ambiance. En même temps, faut me comprendre : quel homme normalement constitué aurait pu résister ? La main dans la nuque, j'aurais pu supporter, celle-ci m'arrachant un simple frisson. Mais alors le jeu de hanches suivi du gémissement, c'est déjà trop pour moi. Elle qui se pensait novice, si seulement elle savait quel effet elle a sur moi. Parce que là, messieurs dames, si on mange les poissons froids, ce ne sera pas de ma faute. Elle l'a cherché. Et comme si ça suffisait pas, il faut qu'elle sorte LA phrase -je vous l'accorde, d'habitude elle me parle pas de poisson juste avant- avec LA façon de la dire. Mordillant ma lèvre inférieure, je me fends d'un sourire taquin.

Je te l'ai dit, il ne faut pas chercher à percer les secrets d'un pêcheur.

Et ce sera la dernière phrase que je prononcerai avant un bon moment. Parce qu'à vrai dire, pour répondre à ma question précédente sur la résistance des hommes normalement constitués, j'en ai aucune foutue idée mais je m'en tape. Tout comme je me moque pas mal qu'on soit sur une plage où n'importe qui pourrait nous surprendre. Et alors, en cet instant précis, je me fous royalement du reste. D'Ali et de sa trahison, de Maryah et de ma propre trahison, de mes erreurs, de mes peurs. Ici et maintenant, il n'y a qu'elle qui compte. Elle qui me fait plonger dans un vertige divin.

Afin d'épargner les âmes sensibles et les éventuels jaloux, je tairai les détails sur notre étreinte en bord de mer. Mais pour résumer, à peine avais-je fini ma phrase sur les secrets des pêcheurs qu'elle était allongée sur les couvertures. J'ai perdu toute notion du temps, suivant uniquement le rythme de ses gémissements pour les accentuer. Je me suis fait esclave de ses désirs avant de succomber aux miens.
Et maintenant, essoufflé, décoiffé et comblé, je me laisse rouler sur le côté, la gardant au creux de mes bras. Promis, j'avais pas prévu que notre virée à la plage prendrait cette tournure-là mais je m'estime extrêmement chanceux d'avoir prévu les couvertures, tirant sur l'une d'elle pour recouvrir la peau nue de ma ritale.

Faudrait remettre les poissons à cuire. Faudrait vérifier que nous n'avons pas eu de spectateurs. Ouais, faudrait. Sauf que maintenant encore, il n'y a qu'elle qui compte. Et, incapable de prononcer le moindre mot, je me contente de la garder tout contre moi, mes azurs rivés aux siens. Si j'avais su que quelques temps plus tard ils deviendraient froids et gris, j'en aurais bien plus profité. Mais j'en sais rien, alors je ne me contente pas de noyer mon regard dans le sien et l'embrasse amoureusement. Passionnément. Éperdument. Et tout autre adverbe agréable qu'on pourrait ajouter à ce début de liste.


*Traduction paroles Donna summer – Love to love you baby

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