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[RP] Seras-tu un homme, mon père ?

Drago_corleone
    [Trois mois plus tôt - Venise - Quartier San Marco]


Mamma ! Mi hai detto che ho potuto vedere il paese in cui sei cresciuto !
E si vuole andare lì così presto ? Non hai anche dieci anni !
Battista vieni con me. Non voglio andare a lungo. Per favore.

Le nez de sa mère se plissa légèrement, mais enfin, elle finit par capituler. Elle avait sans doute trop bien élevé son fils et se trouvait incapable de résister à ses arguments et ses airs angéliques.

Scriverò una lettera a tuo padre. Lui ti troverà.

C'était l'ultime condition. Rencontrer le père honni, et lui rappeler de qui il était le fils. Une rencontre que Drago ne parvenait pas à craindre. Sa mère lui avait suffisamment parler de son géniteur pour qu'il sache à quoi s'en tenir à son sujet.
Moins d'une semaine plus tard, la lettre maternelle était envoyée, en même temps que le fils adoré, suivi de près par un homme de confiance, le muet Battista et sa panoplie d'armes en tous genres.


Citation:

    Niallan,

    Il est temps que ton fils sache qui est son père. Il te rencontrera à Paris. Il y sera dans trois mois. Tu te souviens de l'auberge où je vivais à l'époque ? La Mère Lablanche ? La femme est morte et l'établissement a été repris par une autre, qui l'a rénové, m'a-t-on dit. Il t'attendra là-bas.

    Ne le déçois pas.

    Fleur




    [Aujourd'hui - Quartier des Halles - Paris]


Le voyage avait été long, Drago lui-même, malgré sa curiosité, s'était ennuyé les trois quarts du temps. Rien ne ressemblait plus à une vague qu'une autre vague. Sa mère lui manquait, malgré les échanges de courriers réguliers. Battista étant muet, il lui avait été impossible d'entamer la moindre conversation. Et il ne maîtrisait pas suffisamment la langue françoyse pour discuter avec les autres voyageurs. Il avait été satisfait d'arriver en France. Il allait enfin voir d'où sa mère venait, et apprendre à la connaître davantage en marchant dans ses pas.

Les rues de Paris avaient été parcourues les unes après les autres. Drago s'était montré intéressé par tout ce qu'il voyait. La ville était immense, et lui qui n'avait jamais quitté Venise, trouvait que cela manquait cruellement de canaux et de ponts discrets. Tout était grand ici, presque démesuré. Mais Battista ne laissa pas le temps au garçon de s'attarder davantage, ni de regarder comme il l'aurait voulu. Ils étaient pressés, semblait-il dire à sa manière. L'une de ses larges mains était posée sur son épaule et le poussait en avant, jusqu'à ce qu'enfin, ils pénètrent dans l'auberge miteuse. Cela ne sentait plus le chou, depuis toutes ces années, et cela semblait nettement plus propre, même si ça n'avait rien de très reluisant pour autant. L'homme de main désigna une chaise, près de la fenêtre crasseuse, et partit s'accouder au comptoir.

Pour s'occuper, Drago vérifia que sa mise était nette. Il lissa ses cheveux d'une petite main blanche, réajusta sa chemise, ôta une minuscule poussière de ses braies brunes, et une fois satisfait, sortit un dé en ivoire de sa sacoche. Un cadeau de sa mère, avant qu'il n'embarque, pour toujours lui rappeler que seul le hasard et la chance forgeaient les destinées. La vie n'était qu'un jeu, rien de plus. Et l'essentiel était d'avoir les bonnes cartes en main, quitte à les voler à son voisin. Ses yeux bleus rivés sur la porte d'entrée, Drago attendait, calme, semblant serein, l'air impassible, que son père franchisse le seuil. Enfin.




Traduction de l'italien :
Maman! Tu me disais que je pouvais voir le pays dans lequel tu as grandi !
Et tu veux y aller si tôt ? Tu n'as pas dix ans !
Battista viendra avec moi. Je ne partirai pas longtemps. S'il te plaît.
Je vais écrire une lettre à ton père. Il te retrouvera.

_________________
Niallan
[J'aurais dû cette lettre
Ne pas l'ouvrir peut-être*]


Aujourd'hui, j'ai reçu une lettre. J'avais soupiré, prêt à découvrir une énième mauvaise nouvelle. Ali m'avait pris mes mômes, l'une de mes amies était morte, Maryah me faisait tourner la tête et pour le reste c'était des créanciers très fâchés. J'avais donc cherché l'entête « urgent » ou « important » avant de sourire devant son absence. Ensuite, la couleur de le l'encre m'avait fait froid dans le dos. J'avais immédiatement pensé à mon ex-femme mais comme ça faisait longtemps, j'avais décidé d'exclure l'hypothèse. Même en lisant le prénom de l'expéditeur, j'avais réussi à me persuader qu'il pouvait très bien y avoir une autre femme s'appelant Fleur dans le royaume qui aurait eu envie de m'écrire. Après tout, j'avais déjà croisé plusieurs Marguerite et plusieurs Rose, alors une Fleur en plus, c'était pas si impossible que ça.
Et puis, j'ai lu la première phrase. Le « il est temps », déjà, c'était grillé. Du Fleur tout craché, toujours à imposer, toujours à décider. Vous comprendrez donc qu'en apprenant que mon ex-femme que je croyais clamsée ne l'était pas tant que ça, je me suis servi un grand verre de whisky avant de poursuivre la lecture.

La lettre avait beau être courte -étrange, ça, d'ailleurs venant d'elle-, j'ai pu ressentir moult émotions.
D'abord, ça a été la joie. Une joie difficile à expliquer, je le conçois. Mon mariage avec Fleur avait été tout sauf idyllique et pourtant, une part de moi espérait encore la revoir. Parce qu'elle a été la première femme que j'ai aimé comme un dingue, parce qu'il m'arrive encore parfois de penser à elle, à nos bons moments. Rassurez-vous, quand je suis assez con pour ressentir le manque d'elle, je repense aux mauvais et je me mets à la haïr. Et aujourd'hui, elle qui m'avait privé de mon fils me laissait la chance de le rencontrer.
A ce moment-là de mes réflexions, j'ai ressenti de l'inquiétude. Fleur qui revient vers moi après tant d'années, m'offrant mon fils sur un plateau d'argent ? Mouais. Il y a anguille sous roche et poisson sous caillou.
Enfin, je me suis énervé. La faute au « ne le déçois pas ». Elle m'a privé de notre enfant, je n'ai jamais pu tenir celui-ci dans mes bras. Et elle ose me donner des recommandations ? Si elle m'avait laissé l'élever, elle n'aurait pas eu besoin de me le dire.

J'aurais pu répondre, c'est ce que font les gens quand on leur écrit. Surtout si on leur pose des questions. Mais celles de Fleur étaient rhétoriques, elle s'en foutait bien de savoir si je me rappelais de son auberge parce qu'elle savait que je n'avais d'autre choix que d'y aller. Elle connaissait ma faiblesse: mes gosses. Elle savait qu'elle aurait pu me traiter comme de la crotte de pigeon, je serais quand même venu.

[Trois mois plus tard]

Et donc, je suis venu. J'avais légèrement galéré à retrouver la fameuse auberge et une fois arrivé devant j'avais failli faire demi-tour. La gorge nouée, je gardais la main sur la poignée de la porte sans pour autant pousser celle-ci. J'étais pas prêt, ça faisait trop longtemps. Trop longtemps qu'il vivait avec sa mère, trop longtemps que cette dernière lui montait le bourrichon contre moi, trop longtemps que je me disais qu'un jour, mon propre fils me tuerait. Je ne savais pas s'il coucherait avec sa mère pour parfaire le complexe dOedipe -après tout, Fleur avait bien couché avec son cousin- mais sa haine à mon égard, je la sentais gros comme une maison. J'allais devenir à nouveau papa, je pouvais me passer d'un gosse voulant ma mort.

Et pourtant, je finis par l'ouvrir cette putain de porte. Après avoir vérifié ma dégaine dans une flaque. Cheveux bien coiffés, chemise blanche, braies et bottes noires. Complètement sobre, aussi, ce qui n'est pas mon plus petit effort. Et c'est là que je le vois. Le portait craché de sa mère, je déglutis difficilement. En revanche, c'est un sourire qui vient étirer mes lèvres quand j'avise ses yeux. Les mêmes que les miens. Mon fils... Je me racle la gorge, prends une grande inspiration et m'avance vers la table. J'ai l'air confiant mais dans ma tête, c'est le gros bordel. Je tends la main pour serrer celle du gus accompagnateur.

Bonjour. Niallan, ravi de vous rencontrer.

Et ensuite, je me tourne vers Drago. Si je m'étais écouté, je l'aurais serré dans mes bras mais ça aurait été oublier qui l'a élevé. Aussi, j'opte pour une seconde poignée de main, avec un sourire en bonus.

Je suis ravi de faire ta connaissance, Drago. Tu ressembles beaucoup à ta maman. Comment elle va ? Et toi, comment tu vas ? Parle-moi de toi, raconte-moi tout...

C'est sans réfléchir que je me suis assis face à lui, sans jamais lâcher ses yeux bleus du regard.

*Renan Luce -La lettre

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Bannière réalisée par les grands soins de JD Calyce.
Drago_corleone
S'il n'avait pas eu Gaia Corleone pour mère, Drago n'aurait sans doute pas pu contenir ses sentiments, et son visage aurait exprimé ce que la figure paternelle lui inspirait : un profond et irrémédiable dégoût. Mais Fleur avait réalisé-là le plus puissant des poisons, une arme si parfaitement forgée qu'elle pouvait se faire passer pour une inoffensive petite chose. Les traits de Drago ne se contractèrent pas en grimace, il ne tenta même pas d'éviter la poignée de main. Au sourire qui lui fut adressé, il répondit par un autre, un sourire de petit garçon, un sourire timide d'enfant qui rencontre son père pour la première fois. Mais celui-ci, s'il étira ses lèvres, ne monta pas jusqu'à ses yeux, qui restèrent glacés. Il tourna le regard vers Battista, qui assistait à la scène.

Mamma ci ha avvertiti che mio padre ha l'aria di un debole, fit-il sans cesser de sourire.

Battista émit un rire muet, saluant le concerné d'un mouvement de tête. Amusé, Drago observa de nouveau son géniteur. Il cherchait le sonder, tentait de voir au-delà des apparences quel genre d'homme il était. Quelles étaient ses failles. Mais il avait le temps, oui, tout son temps en vérité. Ne pas se précipiter, attendre le bon moment, guetter sa proie. Il agirait lentement, comme certains poisons que préparaient sa mère. Il lui emprisonnerait les sens. Mais il ne devait pas se hâter. Il risquait de tout gâcher. Ce n'était que la première entrevue. Aujourd'hui, son but était de se faire aimer. D'être le fils qu'il avait rêvé d'avoir.


Mamma va bene, répondit-il. Elle ne pas aimer que je partir. Ma je demander depuis molto lungo à rencontrer mi padre. Ti. Elle ne pas parler de toi, mai. Elle dire à mi, mauvais memoria. Poi, je insister ancora più a lungo. Et elle finir par dire sì.

Dans une parfaite imitation de la timidité et de l'angoisse du rejet, Drago posa ses petits doigts près de ses yeux bleus.

Je vouloir savoir d'où venir les yeux azzurri.

Il fallut quelques minutes à Drago pour réfléchir aux autres réponses. Il en profita pour étudier les traits de son père, cherchant une quelconque ressemblance qu'il ne trouva pas. Puis se lança.

Je grandir à Venice. Con Mamma. Je ne pas connaître du tout le France. Mamma ne parler pas de ti. Qui tu es ?


Mensonge, bien sûr. Il savait déjà tout de Niallan Ozéra. Tout ce que sa mère lui avait dit. Donc tout ce qu'il y avait à savoir. Drago offrit à son père un léger sourire engageant. Il avait l'air si gentil, ce fils d'empoisonneuse. Si réservé. Le fils parfait pour un père qui l'avait tant attendu.



Trad :
Maman nous a avertis que mon père a l'air d'un débile.
Maman va bien./depuis longtemps/mon père/Toi/jamais/souvenir/Mais/encore plus longtemps/oui
Bleus
Venise/toi

_________________
Niallan
[Pour toute la lumière que j'ai éteinte
Pour toutes les choses innocentes dont j'ai douté
Pour toutes les plaies que j'ai causé et les larmes
Pour toutes les choses que j'ai fait toutes ces années
Ouais pour toutes les étincelles que j'ai piétiné
Pour toutes les choses parfaites dont je doute
Je serai bon, je serai bon
Et j'aimerai le monde, comme je le dois*]


Il y a quelque chose de flippant chez ce gosse, quelque chose qui aurait fait tourner les talons à tous les géniteurs possédant un semblant d'instinct de survie. Et pourtant, je reste. Parce que c'est mon fils, cet enfant qui m'a si souvent manqué. J'ai rêvé de lui pendant des années, de lui et de ce qu'aurait pu être ma vie si sa mère et moi nous nous étions aimés d'une autre manière. Je me souviens de tout le mal qu'on a pu se faire, de toutes ces choses horribles qu'on a pu se dire mais même dans toute cette haine, j'arriverai jamais à oublier à quel point je l'ai aimée. Alors quand le froid dans ses yeux me glace le sang, je continue à sourire. Et je souris encore lorsque je devine qu'il vient de me traiter de débile. Remarquez, c'était pas bien compliqué à comprendre : d'abord le « maman », totalement évident, ensuite le « mon père », tout aussi clair, le « aria » j'ai bugué mais j'ai assimilé ça à « air ». Et puis « debole », ça reste quand même assez explicite.
Mais je m'en fous.

Je m'en fous parce que c'est mon fils et qu'enfin je le retrouve. Je m'en fous parce qu'au fond de moi j'ai l'espoir fou qu'il finisse par m'aimer. J'y crois, sincèrement. Et je vais tout faire pour, je serai bon avec lui. Je vais être un super papa, le genre qui mérite un godet avec écrit « pour le meilleur papa du monde ». Et si en attendant je dois faire comme si je ne comprenais pas qu'il me traite comme le dernier des cons, c'est pas grave.
En l'entendant me répondre et en traduisant ses phrases, je note pour moi-même qu'il va vraiment falloir que ma ritale me donne des cours d'italien. Et puis je souris. Parce que dans tout ce qu'il me dit, je sais qu'il y a un fond de vérité. Je me souviens de la ténacité de Fleur et j'imagine sans mal un refus ferme à la demande de Drago, tout comme j'imagine -avec une certaine fierté, je ne peux le nier- mon fils se battre pour me rencontrer. Peut-être pas pour les bonnes raisons mais le résultat est le même. Il est là, en face de moi.

Combien de temps as-tu insisté ? Je me souviens qu'il me fallait beaucoup de temps pour la faire céder mais j'imagine que toi et ton jeune âge avez mieux réussi.

Et c'est là qu'il sort LA phrase. Une phrase sans doute fausse, bourrée de mensonges et de manipulations. Mais encore une fois, je m'en moque. Il vient de me toucher en plein cœur. Déglutissant difficilement, j'approche une main hésitante vers lui avant de la laisser retomber, réfléchissant à la suite de ses paroles.
Je doute sincèrement que Fleur n'ait pas passé son temps à me maudire mais je n'en dis rien, décidant de me prêter au jeu des faux-semblants.

Je suis Niallan, ton Papa. Quand j'ai eu cinq ans, ma mère a décidé que j'étais devenu trop encombrant et j'ai grandi dans une petite ville du sud. J'étais pas malheureux, j'y ai rencontré Kachina, mon amie. J'ai beaucoup voyagé, me suis beaucoup amusé. J'ai découvert, appris et expérimenté plus de choses en vingt ans que la plupart des gens en une seule vie. J'ai aimé et morflé dans les mêmes proportions.
J'ai des amis, des amours et des emm...soucis. Et puis je suis papa de trois autres enfants, aussi. Deux jumelles rousses, qui ont les mêmes yeux que toi, elles ont un an. Et un petit garçon, Percy, il a huit ans et il est chevalier.


Je me gratte la tête, prenant conscience que ma réponse est pire que brouillon. Je regarde mon gamin et esquisse un petit sourire amusé.

Et visiblement, je suis pas doué pour raconter des histoires. Alors avant que tu ne meurs d'ennui, veux-tu que je te commande quelque chose à manger ? Ou pour ton … ami ? Et tu pourras peut-être me parler de toi aussi, de ta vie. De ce que tu as fait, de ce que tu aimerai faire.

J'ai conscience que je n'obtiendrai peut-être qu'une demie-vérité ou un énorme mensonge mais...allez-y, devinez. Ah, monsieur dans le fond là-bas ! Oui ? Je m'en fous ! Voilà, c'est ça. Parce que c'est mon fils, que je viens de le retrouver et que je n'ai jamais cessé ni ne cesserai de l'aimer.


*Traduction paroles Jaymes Young - I'll Be Good

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