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[RP] Bataille infernale contre les bêteuuh

Kar1
RP ouvert à tous comme de bien entendu, dans la joie et la bonne humeur!


Touraine.. Me revoilà..

La Blonde est une éternelle revenante. Pour le plaisir de certains comme pour le malheur de certains autres. La dernière fois qu’elle y était passée, elle s’était laissée aller à quelques folies qui ne sont pas à proscrire et qui lui ont valut bien des fous rires. Faut bien, quand l’on sait que les tavernes de la plupart des villes de ce duché sont vides de sens et de monde. Ben voui, ça peut paraître étrange, ou peut être pas, mais lorsque l’on s’ennuie il est nécessaire, pour le bien d’autrui comme pour le sien, de kidnapper THE Recteur, qui n'est autre que notre très vénéré vieux con, contre son gré et de l’emmener loin du pays des fantômes. Le mieux, c’est quand même quand il est à moitié consentant. Parce que là, le réveil est encore plus rigolo. Même pas de colère, juste un peu mal à la tête parce que forcément faut que ça fasse réaliste, et l’étonnement laisse la place à quelques regards gratifiants. Que c’est agréable de ne pas faire les choses bien et d’être remercié en plus. Pis, faut dire ce qui est, c’était l’idée de Karine. Oui Madââme, oui Môôsieur! De quoi être fier en somme.

Le seul inconvénient maintenant, c’est qu’elle a mis la barre un peu trop haute pour une première fois. Faut réussir à trouver le moyen de surprendre encore plus. Pas facile. Elle emmerderait bien une mairesse mais ça aussi c’est déjà fait, la pauvrette. Puis faut dire qu’elle n’a pas la langue dans sa poche la Blondine. Ou qu’elle aille, si quelque chose ne lui plait pas ben elle crie et fort en plus. Et c’est à se demander s’il y a encore des ignorants dans ce royaume.

Cette nuit, c’est elle qui conduit. Bon, c’est un peu une habitude. D’ailleurs, on pourrait se poser la question fatidique et qui revient souvent dans sa tête. Depuis combien de temps n’avait-elle pas dormi. Mais cette fois ci, le chemin est passé comme une lettre à la poste. Tout d’abord parce que Canasson commence à connaître les raccourcis, mais en plus parce que son cerveau n’a pas arrêté de cogiter toute la nuit, cherchant, refoulant, imaginant tout plan machiavélique à faire subir à la Touraine. Karine, l’ennemie jurée numéro un. ‘Fin, c’est étrange parce qu’en soi, pas sur qu’elle puisse faire de mal à une mouche. Alors certes, ses plans sont tirés par les cheveux, certes ils sortent tout droit de derrière les fagots, mais ils peuvent être très divertissants.

Le regard au loin, elle continue de se creuser la cervelle en quête du graal des idées mais la voilà qui ronchonne. Et oui, les rêves ont toujours une fin. Les portes de la ville de Loches sont juste devant elle, de plus le jour se lève. En fait, elle est tout simplement en train de revenir tout doucement à la réalité. Pour l’heure, la solitude est terminée, il faut sociabiliser. C’est pas si dur que ça pour la blonde.

Un petit coup sur les rênes, Canasson ralentit. Karine tourne la tête vers l’arrière de la charrette et soulève le tissu légèrement vieillot qui la sépare du reste de la troupe. Et que ça ronfle, et que ça bougonne, et que ça ouvre un œil. Alors, la blonde ne peut s’empêcher de sourire et de susurrer aussi doucement que discrètement.


En route vers de nouvelles aventures Blondine..
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Karine de Pommières.
Alex_
Rebonjour ô mes fidèles amis. Comme je me faisais grave tartir en la tourrainoche, j'eu la lueur de faire un p'tit aller retour du côté d'chez les voisins castelroussins. Durant le voyage j'me suis fait fâné par un guignol voulant m'truander mes pauvres lollypops. L'en a eu pour son compte l'nullard : si l'était allé à la minasse l'aurait mieux gagné, mais bon ...Son casse ne fut pas non plus un bide, l'avait juste pas eu de baraka, ça arrive. Mais bon, à moitié mourru, j'arrivai à la castelrousse, où j'ai décidé de m'y poser poireauter à défaut de carotter (faute de cresson...ah oui j'l'ai déjà sorti).
Bref, là j'y ai croisé une blondasse sympatouille (rare pour être souligné), et une moujingue gaveuse de bonbons et de bières, m'nommant l'galeux et m'truandant tous mes coups avec son sourire niais. Pis elle m'aime pas, d'abord que c'est elle qui le dit, alors ...

Là, j'les suits, n'ayant rien de mieux à faire, j'bouffe la viande prêtée par la blondasse, j'attends mon heure que je puisse me mettre à mon compte. Nada (surf) d'autres. J'passe en coup d'éole mes amis, toute manière j'resterai pas dans ce comté pourrave, où que d'abord les fichus politicards ont tellement peu de roubignoles qu'ils se laissent insultatere en se disant que Votre Humble Narrateur est du genre nullard qui vaux pas la peine de s'interesser à lui.J'vais pas nan plus me triturer le rassoudok à essayer d'vous faire plaize; mahomet shine un peu trop dans votre pays, et on le voit, vu le gulliver des péquenots balançant des tomatos bien rouges et des toltcocke sur une estrade miteuse en direction d'un pilori de chié. Moi, ça me fait gondoler, j'y pige que pouic à ces vecks soit disant patriotisch; mes amis, vous l'savez, mon seul but c'est de leur casser leur cabane, et j'le ferai tot ou tard, par le biais du truandage.


Moi j'suis là, j'moufte pas, j'reluque juste les camarades compagnons, l'canasson éponyme, j'waite comme on dit, j'la waite grave mon heure, je sais qu'elle viendra ô mes freres.
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Référence de vocabulaire : orange mécanique principalement...et ici
Clemens
Bon, moi je crois bien que la vie à Châteauroux, que j'avais jamais quitté jusqu'à présent, devient un peu trop lourde...
Et oui, y a des choses qu'on peut pas effacer, des paroles et des actes qu'il faudrait 5 vies pour faire oublier... mais j'en ai qu'une à vivre, alors...
Tiens, ça me rappelle une chanson qui disait :
"Toutes mes années, de déroute..."
"Toutes... je les donnerai toutes..."
"Pour m'ancrer à ton port..."
...

Enfin bref...
Et pis y a des matins où on sait plus, où on s'dit : Là, j'sais plus quoi faire... et où soudain, ben y a un truc qui s'passe. On avait pas prévu, on y pensait vraiment pas, limite ça pouvait pas arriver...et pis ben on croise une p'tite blonde à faire chavirer le royaume entier, qui fait une glissade dans la taverne, et a un peu mal au fessier...
Alors on la soigne un peu, juste pour qu'elle ait moins mal... juste pour qu'elle ait moins mal...
On sait que le lendemain, y a l'homme de sa vie qui arrive... mais on s'en fout... alors on sort son grand sourire...
Le soir arrive et on se dit, "qui sait ?"... pis elle vous fait comprendre que non elle l'aime trop fort ! qu'il faut qu'vous arrêtiez !
Le lendemain il arrive et vous comprenez que c'était bien mieux comme ça ! Que ben oui, c'est bien l'homme de sa vie !

Et pis on vous invite à partir, à faire un p'tit bout d'route, juste si ça vous tente... alors vous vous dites "Allez, c'est parti !"...

Vous partez en pleine nuit, vous ne savez même pas où, vers le Nord il paraît... sans même s'en rendre compte vous vous endormez dans la charette qui avance dans la nuit... et vous vous réveillez au petit jour...
Loches... C'est là que vous êtes il paraît...
Louise..
Bring blam tam tam bab bring blam tam.. ( en accéléré )

Dans un coin, poupée sous le coude. Toujours. Petite besace également contre elle, pensée réconfortante de savoir que personne ne s'en emparera, surtout pas le Galeux. Des milliers de pensées. Une gamine torturée. Brinbringuebalement de la charrette qui la berce. Physiquement présente, moralement.. C'est autre chose. Penser au nouveau tournant que prend son existence. Penser à Claire, Neils, Persan.. Se poser des questions, un tas de questions, trop de questions. Où va t-elle ? Dans le Nord. Oui, mais ? Voyager, ce qu'elle souhaitait. A quel prix ? Celui de s'éloigner de Claire, d'abandonner l'écuyer et sa jument. Et de faillir à sa promesse.

- On se reverra !

- Moui..

- On se reverra que j'te dis !

- Je ne peux pas le dire.. Si je n'y crois pas, Louise.

- Groumpf !

Ces phrases qui résonnent dans sa tête.. Comme une chanson, une foutue chanson. Qui tourne .. Et qui tourne, inlassablement. La mioche se tient la tête, mains sur les oreilles, comme-ci elle pouvait faire cesser ces voix qui la contrarient. Elle ne veut plus rien entendre, ni ces foutues voix, ni les soupirs, ni les ronflements, ni la respiration de ses compagnons.. Ne plus rien entendre. Tout oublier. Traits du visage qui s'étirent en une grimace. Le noir, le flou. Plus rien ne doit exister. Les yeux fermés, le corps recroquevillé. Seule, calme. Elle rumine.

Bring..blam..tam..tam..bab..bring..blam..tam..

Brinbringuebalement de la charrette qui non plus la berce, mais la dérange. Sentiment de honte qui s'empare d'elle : Malgré tous les souvenirs, elle se sent plus vivante que jamais. Une impatience grandit en elle. Sentir le goût de la liberté lui titiller les narines. Faire ce dont elle a envie, même si ça déplaît. Boire de la bière et manger des bonbons à se donner la gerbe. Emmerder ceux qui ne lui plaisent pas. Faire la bagarre. Râler, se plaindre, couiner. Se promener, seule. Se perdre. Retrouver son chemin. Se perdre à nouveau. Rendre une blonde folle d'inquiétude. Vivre pleinement, du haut de ses dix années. Epicétout.

Bring..blam..tam..tam..bab..bring..blam..tam

Lentement, elle vacille.. A force de penser, c'est qu'elle en a oublié de dormir. Ça ne lui ferait pas de mal, pourtant. Dormir, juste un peu. S'abandonner aux rêves.. Mais après elle se réveille hein ? Évidemment. Comment feraient-ils, les autres sans elle ? Comme avant ? Oui, mais non. Avant n'existe pas, n'existe plus. Et puis.. On oublie tout, on recommence. Oui, c'est bien ça, recommencer. Et s'ils arrivent bientôt ? Les bougres la porteront. Bring..Blam.. *La ferme*. Tam..Tam..Bamb.. *N'enflure de char...* Tête qui bascule. Gamine qui s'accorde un moment de répit, au pays des rêves.

Bring..blam..tam..tam..bab..bring..blam..tam. Sur la route, sur le chemin.. D'une nouvelle vie.
Calentot
Il marche le bourguignon, il a le pas rapide et allongé, le balancement des bras en adéquation avec la cadence qu’il s’impose. Le menton levé, le regard haut, les oreilles en alerte, les pupilles dilatées, oui, il avance vers Loches.

Il a préféré partir avant les autres, l’est un peu solitaire sous ses airs de bout en train pis c’est la blonde qui tient les brides et ça ben l’a un peu de mal à l’encaisser l’ours mal léché. C’est toujours lui qui décidait pour les autres, qui guidait la troupe, veillait à ce que tout se passe bien...

Bref, il est devant et pense, se triture l’esprit comme à son habitude alors il trouve un moyen pour penser à autre chose. Il ramasse un caillou et se l’enfonce dans la botte, ouais un peu bizarre comme façon de faire mais c’est bien connu on soigne le mal par le mal pis quand il pense qu’il a mal au pied, il ne pense pas qu’ils sont dans son dos à le rattraper. Il se trouve une bonne raison pour grimper dans la charrette tout en gardant l’illusion de conserver sa fierté…

C’est pas qui les aime pas ses compagnons de route, c’est qu’il les connaît pas et qu’il est méfiant le gros con. Il avait besoin d’ivresse et il se retrouve sur les chemins en boitant, reste d’une vieille chute et son nouveau compagnon de route qu’il appelle Aupied pour la peine. Alors, il râle l’ours, il ronchonne et presse le pas en chantant un de ses airs préférés : "La couleurs des blés…"

Les heures passent, le ciel changent de couleur et enfile son habit de nuit. La lune est pleine et éclaire doucement les chemins, c’est appréciable quand on voyage et qu’on ne veut pas de lanterne pour éviter de se faire remarquer par les brigands mais il ralentit pas le bonhomme. Il fatigue et son pied commence à le faire souffrir plus que de raison, l’a gagné, il ne pense plus…

La charrette est là, la blonde aussi, elle semble animée par ses songes. Il hésite à lever le bras pour qu’elle s’arrête. Il a bien envie de s’asseoir à coté d’elle et lui tenir la conversation mais il est fatigué et il ne sait pas comment elle le prendrait. Il l’a connaît pas encore assez pis il se connaît, il est nerveux et pourrait bien râler après elle. Ils ont deux caractères fort et sait bien qu’ils peuvent s’embraser très vite.

Non, c’est décidé. Il laisse la charrette passer devant lui en se cachant dans la pénombre et une fois certain de pouvoir se hisser dedans, met son plan à exécution. Il n’y a pas beaucoup de place et ça ronfle en plus. Alors il se fait petit, se recroqueville et attend l’œil ouvert que le périple se termine. Le passage des remparts signifiant pour lui, le début de la fin ou l’inverse comme on veut…

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Alex_
Ah mes amis, j'piffait bien que ce groupe puait la pisse de minou. S'trimballer sur 5 gus une blondasse et une morback, c'est pas d'bon augure.

J'étais dans cette tav miteuse à me triturer le bulbe avec la bonbonovore comme d'hab, que voilà t'il pas un des deux gus inconnu plus ou moins, qui prends son parti tout l'temps qui passe. Cool raoul que j'me dis, normal nicht ? Gente de classe des costauds à l'esprit erectif prends parti prenant pour la gamine. Un truc de louche...Il veut s'la taper, qu'voilà le beans que j'me dis (et le dit à haute et intelligible voix mes amis).

Bon l'était assez tard : la chiard se casse faire je sais pas quoi dans son lit avec sa foutu poupée, on discutos vite fait avec le clems, échange de courtoisie à coup de "qu'est-ce t'as narco, t'es leptique?" dans la bibine ,que voilà t'il pas que le môssieur s'ennerve...

Et shbam dans la table ronde (sans chevalier) de la salle ma tete part. Oh oui mes doux agneaux, il a été rapidos et pas mollo pour le coup. J'lui défonce la tronche à coups de combos made in lancelot du sac et j'le laisse faire un bon dodo au milieu de la salle...

Fin d'l'histoire, la morale est p'tetre qu'il faut pas s'attaquer à plus salaud que soit, et que dans un groupe de tarlouzes, les tarlouzes y règnent comme des caphards puants. J'vous laisse la méditoche mes poteaux, moi j'me contente de soigner mes blessures. Bosse roulée tranquilou, elle s'calmera un d'ces quatre je le sais.

Là, on s'casse vers vendôme qu'il parait. J'suis la rouliche de loin, pas envie de voir la face tronchée du clems, son sang m'ferai trop plaisir, j'sourirai et j'ai mal à la machoire là mes freres...J'me suis enfin un peu dérouillé, j'reconnais cette utilité à cet idiot...Pour le reste, on en r'causera croyez moi.

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Référence de vocabulaire : orange mécanique principalement...et ici
Kar1
Lorsque Karine déplace le tissu séparant le banc du meneur au reste de la charrette, c’est un sourire sur les lèvres qu’elle accueille l’Ours mal léché endormi parmi la troupe. Il était parti devant pour se dégourdir les jambes paraissait il. La blonde sait pertinemment et mieux que quiconque qu’un homme a tout simplement besoin d’espace qu’on le veuille ou non. On n’apprivoise pas un solitaire en une fraction de seconde. C’est pourtant simple à comprendre, surtout après un nombre incalculable de mois passé auprès de Liam.
Elle lui fera quand même comprendre au Cal’ qu’elle aimerait bien qu’il reste auprès d’elle pendant les déplacements. Même sous ses airs de femme râleuse, insupportable et tout ce qui s’en suit, Karine a besoin de présence, de tendresse et d’affection. Et oui, à la grande surprise générale, elle est câline. Peut être qu’elle cache un grand mal être qui sait. Ca ne s’improvise pas une femme. Elles ont en fin de compte toutes les mêmes attentes.

Par contre, parait qu’elle a des airs de bonhomme. Faut dire, le Cal' l’a grillé en train de bouffer un épi de maïs en taverne. Pas facile à faire hein. Faut le prendre par les mains, le porter à la bouche, l’ouvrir en grand et y croquer à pleines dents. Et ben ça rate pas, ces foutus trucs jaunes se coincent entre ces dernières. Pas s’étonner donc qu’à la fin du repas, elle ait la face entièrement repeinte avec un petit grain solitaire qui aime à se poster au coin de ses lèvres. Avis à celui qui le lui enlèvera.
Enfin, Loches, une simple étape.

Grande surprise d’ailleurs, il semblerait que cette commence à se repeupler petit à petit. Les tavernes ne sont pas désertes pour une fois. M’enfin, c'est pas pour autant qu'il ne faut pas se méfier. En plus, il manquait l'Doc'.
D'ailleurs, elle a préféré se balader dans les rues de la ville. Les tavernes c’est bien, le grand air, c’est parfois mieux. Une envie de se retrouver seule peut être et de mettre les choses au point dans sa tête torturée.
Des concessions, rebelote, c’est reparti pour un tour. Les attentes de Cal’ ne sont pas les mêmes, mais il semblerait que l'on veuille encore changer un petit coin d’elle-même, juste un mini peu. Elle n’est pas difficile et se pliera à certaines de ses demandes parce qu’il lui plait tout simplement. Oui, c’est bien de Cal’ dont il s’agit et de personne d’autre. Blondine est flattée par ses paroles. Ses sentiments grandissent qu'il lui dit, il ne veut pas aller trop vite en la découvrant doucement mais surement. Attendre, patienter, profiter. Et ces mots. Bien longtemps qu’on ne lui avait pas parlé de cette manière. Avec le Noir, fallait tout deviner, sentir, ressentir, tout était sous entendu. Là, l’erreur ne se fera pas deux fois. Pas de cachoteries, pas de prise sur soi. Tout dire, tout penser, y aller à fond et puis c’est tout.

Toutes ces questions, elle se les est posée pendant sa petite balade qui a fini par être interminable. Mais tout à une fin. Le temps lui est compté, la troupe l’attend il faut repartir. Ils trépignent et la cherchent. Karine réapparait enfin, pour le plaisir de tous ou presque puisque Cal' est encore parti devant. La charrette peut donc grincer de nouveau, vers le nord, vers l’aventure et la découverte d’un nouveau départ.


Arrivée à Tours.

Tard dans la nuit, les roues de la charrette tournent au rythme des sabots ferrés de Canasson qui claquent sur le sol. La Capitale est devant elle et toute la troupe dans les bras de Morphée. Une taxe de passage est de mise ce qui leur donne la possibilité de dormir en auberge. Mais cette opportunité, elle se la donnera le lendemain, à Vendôme. Les soldats la toisent alors, puis lui demandent de s'arrêter. Contrôle de routine à ce qu'il parait.

- Vos écus voyageurs!
- Tsssss..
- La vie est ainsi faite mam’zelle.
- Mais on squatte la charrette m’sieur, on veut pas d’hôtel nous, r’gardez par vous-même. Y dorment comme des loirs, tous.
- Ma petite dame, vous avez deux solutions, soit vous payez, soit vous ne rentrez pas. Compris?


Ouep, aucune raison d'hésiter, Karine préfère se poser dans les petites villes de charme, ou tout est moins cher, tous sont plus chaleureux et la binouze coule à flot. Mais elle n’avait pas le choix. Il fallait nourrir la monture et la laisser gouter au plaisir d’une herbe bien grasse pour lui redonner du poil de la bête. Blondine sort alors des écus de sa poche. Ils sont cinq en tout. Elle essaye tant bien que mal de compter sur ses doigts. Elle fait l’école buissonnière aussi faut dire, ce qui ne lui donne pas la possibilité d’aller sur les bancs de l’université pour plus de connaissances.

Les regards agacés des soldats la stressent sans surprise, il a fallut qu’elle s’y reprenne à deux fois avant d’y arriver. Il semble alors qu'ils imaginent déjà tous les envoyer dans les geôles de Tours.


Vais pas rester longtemps dans c’te ville, moi j’vous l’dis. Bon vent m’sieurs!

Regard aux sourcils froncés, elle y pénètre, puis réveille doucement ses compagnons de voyage pour leur offrir la miche de pain quotidienne. La blonde s'asseoit en tailleur aux cotés de son homme pour lui voler un baiser endormi. Le couteau en main, elle casse la croute et la distribue au fur et à mesure. Un bras se tend ensuite, et une bouteille de lait se cogne contre une parroi de la charrette. Heureusement elle a résisté. Elle lance alors de but en blanc.

On part rapidos d’ici les gars. C'soir départ pour Vendôme, et on y reste un ‘tit bout. Trouvez vous d’quoi vous faire des écus. Ca vaudra mieux.
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Karine de Pommières.
Calentot
Loches.

[Saleté de voyage, saleté de ville, saleté de tout, tiens. Ben oui puisse qu’on en est là, à tout se dire, à tout se raconter…]

Mais qu’est ce qu’ils ronflent ! Impossible de fermer l’œil pour le peu de temps qu’il reste à le fermer pis quand enfin ça se calme, ça rumione et ça se tourne. Ben voilà, les remparts sont passés et c’est le moment de quitter la charrette. Heureusement qu’elle est là Karine et que malgré les traits tirés, y a encore de la force pour un joli minois tout sourire. Elle l’est belle la blonde malgré ses airs de garçon manqué pis elle a un joli petit nez mutin qui fait craquer l’ours.

Pouaaaa !!! Ca sent le bouc la dedans pis pas que le bouc d’ailleurs, à se demander si la chèvrerie n’a pas fait le voyage sur le toit de la chariote. Il a le nez fin le môssieur et l’aime pas trop sentir l’odeur d’un fromage à pate de molle dès le matin. Alors il se sort par la peau du cul et saute sur le sol en oubliant qu’il est pas en forme. Il râle, l’a mal au pied quoi pis il a pas beaucoup dormi non plus et pour couronner le tout, au lieu d’avoir faim, il a la nausée.

Mais comme on l’a dit, elle est belle la blonde et tout sourire aussi alors il met ses humeurs dans le fond de ses braies pour être sur de pas les retrouver dans la journée pis va lui donner un tendre baiser sur le front. Il mangera pas ce matin et il en mourra pas. Il souhaite un bon réveil à tout le monde et s’en va dans les rues de Loches pour visiter un peu, pas se poser, non surtout pas où on va le prendre pour un mort.

Il visite un peu, flâne, pense et ronchonne encore car crétin comme il l’est, l’a oublié de virer Aupied de sa botte. Bon ben pas le choix, va falloir se reposer un peu et c’est bien connu le meilleur endroit pour ça, ben c’est les tavernes du bouge. Alors il pousse la porte et tombe sur une partie de la troupe, fait un peu plus connaissance et se dit que ce voyage va être long, très long…

Il parle un peu avec eux et décide d’aller faire trempette. Le soleil est à son apogée et il est un peu radin le gros con mais ne lui dites surtout pas, il répondrait qu’il est économe ! Alors il va se baigner dans une rivière et pis il sera au calme en plus et en profitera pour dormir un peu parce qu’il compte bien encore une fois marcher devant…

Le soir est là mais sans la blonde, l’est encore partie sans crier garde ben puisse que c’est comme ça, lui aussi après tout. L’est pas à moitié con, l’est en entier le Cal et plus vite sur la route ben moins de temps avec eux et moins de temps dans la charrette aussi.

Le chemin est difficile et il a pitié d’eux et quand l’envie lui prend, vire les grosses pierres susceptibles de causer du tord aux roues de la chariote. Il fatigue plus mais pense à la blonde qui risque de se fatiguer les bras et s’abîmer le dos à redresser la charrette quand elle ballotte. Non vraiment, il est long ce voyage et quand la charrette joue la même musique que la veille ben il garde la même partition et grimpe sans bruit avec les autres et pour cette nuit s’endort sans se soucier du reste. Il pourrait le jurer qu’il s’est prit une buche sur la bobine et qu’il s’est endormi comme un nouveau né…



Tours.

Quel doux réveil, y a pas à dire, la blonde, elle sait le prendre par les sentiments pis la nuit à fait son boulot et pour une fois, elle aurait mérité un petit compliment aussi. Il s’étire, se redresse et voit que la blonde n’a plus les traits tirés car ils ont décidés de faire le tour de sa tête sans lui demander son avis. Elle va encore râler ou vient de râler, il sait pas trop pis se montre discret. Il prend la miche tendue, remercie et croque dedans malgré sa bouche pâteuse qui crie pitié. Il s’en doutait, il devrait partager leurs repas à un moment donné…

Ah non maintenant voilà qu’il y a une bouteille de lait qui tourne et change de bouche. Il va gerber, il le sent alors il préfère quitter la charrette avant de tâcher tout le monde. Il embrasse sa blonde sur le front et saute en leurs souhaitant un bon repas.

Il va au marché et commence sérieusement à rouspéter, il y a rien d’intéressant et aucune bonne affaire à faire. Ben, il ira pas se pistacher la tronche en taverne, il est économe comme on l’a dit plus haut ou alors il passera en coup de vent pour voir la blonde et montrer qu’il est là aussi et qu’il faut pas la lui faire à l’envers. Il y a pas que lui qui louche sur la donzelle et il est temps pour lui de poser un peu ses marques d’hommes sur sa conquête.

Il y va et par chance, elle y est mais pas seule. Il prends les devants bien décidé à partager un moment avec elle et discuter un peu, de faire le point et de poser ses marques sur elle, un peu comme la signature d’un gros con. Bon, il cherche ce qui pourrait le déranger et trouve le coup du maïs, il s’en moque qu’elle s’en mette partout ou pas mais s’il lui dit qu’il aimerait bien qu’elle mange plus proprement ben quand les autres la verront faire, il se demanderont quoi et lui seul, sourire aux lèvres saura que ce quoi ben c’est lui…

Elle a pas l’air de mal le prendre et a même envie d’en faire un moment complice avec lui. Il est ravi et se dit qu’il va lui offrir des tonnes de maïs et se sent déjà un petit peu mieux. Il va reprendre la route encore devant pour cette nuit mais c’est la dernière fois et puis à Vendôme vont pouvoir partager la même chambre, le même lit et peut être le même coussin de plume si elle veut bien s’endormir blottie dans ses bras, sur son torse…

Ah ça oui, l’est content le gros con et il redouble d’effort sur la route et garde à celui qui se trouve derrière lui. Les pierres vous tombent sur la tronche comme une mauvaise pluie d’été. Il a vraiment pas envie qu’elle se blesse l’échine alors c’est tout content qu’il se met à chanter pour garder sa bonne humeur :
"Les filles des forges..."
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Kar1
Vendôme, la Blonde va enfin pouvoir dormir la nuit et pas en taverne. Ca fait un bout de temps qu’elle l’attend ce jour, puis en plus, les bras du gros Ours sont grands ouverts. Une bien étrange pêche de celui là d’ailleurs. Ils sont censés voyager ensemble voilà qu’il marche, qu’il râle continuellement, qu’il fait le solitaire plus que ce n’est imaginable et qu’il se méfie en permanence de Karine. Bon, c’est ce qu’elle ressent hein, c’est pas forcément vrai mais, étant donné qu’elle a le chic pour se triturer le cerveau à longueur de temps, c’est moins qu’étonnant.

En fait, le plus exaspérant dans tout ça, c’est qu’ils se ressemblent comme deux goutes d’eau. La blonde a l’impression de se retrouver face à un miroir à chaque fois qu’il lui parle. Oui parce que dediou qu’est ce qu’ils sont bavards à deux. Et que je te reproche ceci et que je te reproche cela, et que c’est l’amour vache et qu’ils ont réciproquement envie l’un de l’autre. C’est d’ailleurs un peu compliqué de mettre des mots sur leur relation. Y en a pas un pour rattraper l’autre. C’est un amour fusionnel, une passade insupportable ou une douce mélodie. Et bien ils sont incapables de le dire. Tous les jours qu’ils ont passés ensemble jusque là, n’a été fait que de « Est-ce que je ne devrais pas repartir d’où je suis venu », « Est-ce qu'il ne devrait rentrer par chez lui avant que ça devienne un carnage ». Mouarf, elle s’embarque encore dans un truc la Blondine.

Mais les sentiments sont bien là, dans les deux sens, ça augmente, ça cajole, ça câline et ça a envie de passer à l’acte. Mais attention, môsieur s’improvise romantique. Ahh bah oui, fallait bien rendre les choses encore plus compliquées qu’elles ne l’étaient déjà sinon, c’est pas rigolo. Donc faut que Karine soit patiente, nan mais quelle idée saugrenue qu’il a eu le bel homme. Bien sur qu’elle a envie que les sensations soient fortes, mais à force de s'engueuler pour se réconcilier ensuite, il serait temps qu'ils passent à l’acte tous les deux.
Mais de toute façon, cette chambre à Vendôme, cette couche commune et ce coussin ne pourront pas le faire résister bien longtemps quand elle lui aura fait subir les pires sévices. Mais paff! Elle n’est pas au bout de ses surprises et loin de là. Oh oui, il avait, semble-t-il, réservé le meilleur pour la fin bien sur.

Tout était bien parti, les deux corps ne voulaient faire plus qu’un. La chambre était réchauffée et les fenêtres embuées. Le jeu du chat et de la souris s’était installé et les mouvements étaient de plus en plus brusques bien que marqués par de tendres caresses. En pleine action, lorsque la blonde voulut lui donner tout le plaisir qu’il méritait, un cri se fit entendre. Il hurla sans gêne aucune qu’il avait gagné son pari.
La bouche s’ouvrit telle une carpe en rut, les yeux devinrent aussi exorbités que des poissons frits, et la blonde ne sut même plus ou se foutre se sentant pire que blessée. Leur moment à deux qui ne devait être que rythmé par leurs ébats amoureux ne devint plus qu'une scène psychodramatique intense. Il y eu du sang, des pleurs et des morsures. Elle avait perdu une bataille.

La vengeance est un plat qui se mange froid. Voilà le message qu’il avait voulu faire passer par cet acte des plus déplorables. Pour avoir traité l’homme de sorcier lors d’un précédent voyage, il voulu tout simplement la faire souffrir. Mais la blonde avait plus d’un tour dans son sac, pas qu’elle le sache, mais ils avaient fait leurs œuvres.
Cal’ ne voulais plus partir, charmé et tout simplement envoûtée par Blondine. Elle avait gagné la guerre.

Les réconciliations ont été longues et pesantes, mais finalement les corps se sont mêlés pour la première fois.

Ce soir, ils quittent Vendômes, ville qui n'était qu'une étape mais qui a marqué l'esprit de la Karine. Demain, c'est la campagne. La blonde passera la journée à apprendre à Louise comment se battre, comme promis.

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Karine de Pommières.
Calentot
Vendôme I : "Je t'aime, moi non plus"

Froissement d’ailes au dessus de sa tête, il lève les yeux en se demandant à quel moment ce fichu volatile va enfin décider à se poser. Ca fait déjà un moment qui dessine des cercles à quelques mètres au dessus de lui. L’ours s’arrête, ne bouge plus pour lui permettre de se poser. Le messager choisit un banc comme perchoir et guette son homme.

Calentot s’approche doucement enfin il essaye, l’est un peu même beaucoup nerveux en ce moment. Allez savoir pourquoi ? Il devrait être content, il est sur les chemins comme il le voulait tant. Il râlait à Montluçon, il se plaignait de ne pas pouvoir voyager et maintenant qu’il a tout lâché pour Karine, pour l’ivresse, pour les coquelicots jonchant les chemins, l’est pas encore content !

Bref, bruit de parchemin qui se déroule, envole de l’oiseau, pas lourds ou rapides dans son dos, il s’assoit et entame sa lecture. C’est une missive de sa fille, une missive débordante d’amour. Il lui manque et elle est triste. Il referme la missive, la porte à son cœur quelques instants et sent une pointe de tristesse lui voiler les yeux. Il soupire l’ours, faut pas croire sous ses airs bourrus, il y a un cœur tendre qui s’y cache et un cœur amoureux qui plus est. Enfin amoureux quand il aura décidé à baisser sa garde.

Il range la missive dans sa poche, se lève et décide de rejoindre sa blonde. Il sait pas trop où elle se trouve, il la cherche, se lasse et décide de l’attendre à l’auberge, dans cette fameuse chambre. Elle arrive enfin et le jeu de l’amour commence, s’installe, s’insinue doucement en lui, en eux. Les gestes, les mots, les sensations, tout n’est que torture et confusion. Il la baisse sa garde et se laisse aller.

Tandis que le plaisir l’envahit peu à peu, il reçoit un flash, se souvient d’une vengeance, d’un pari stupide, de paroles échangées, de promesses faites et d’honneur à sauver. L’est con le Cal, il gueule, l’exprime, le crache comme pour se délivrer de cette pensée. Il n’a pas envie de penser à ça, non pas à ce moment là, pas maintenant, non, non et non ! Mais elle est pas sourde la blonde, elle l’entend et prend ses mots en pleins cœur. Il tente de s’expliquer, ne comprenant pas lui-même pourquoi, il a crié. Non, elle doit pas partir, il l’aime déjà. Oui, il l’aime sinon pourquoi la voir si fragile lui arracherait le cœur ? Il a mal l’ours et encore plus quand sa bouche si douce et si sensuelle vient lui meurtrir le torse avec puissance. Elle mord, le lâche pas, lui rend un chien de sa chienne et s’effondre vidée. Il s’en va tel un chat blessé, c’est le moment de fermer le rideau, l’acte I s’est improvisé psychodramatique…

Il retourne sur son banc, pense, elle le retrouve. Ils discutent, se réconcilient et se donnent le droit au bonheur.



Vendome II : "Elle fait des bulles de savon"

Mains douces sur sa nuque, dans son dos, sur sa joue. Douceur et tendresse, il ne la croyait pas capable de ça. Il en est surpris, agréablement surpris. Oui, elle sait, elle sait prendre soin d’un homme, de son homme. Il est chiffonné l’ours, il a mal dormi et a fait des rêves. Des rêves, plutôt un cauchemar, son cauchemar qui répond au nom d’abandon. Oui, il a peur l’ours et ça lui prive du bonheur qu’il recherche tant. Alors quand il entend la blonde lui confier qu’elle a le même, il panique et se demande s’il aura la force de les tirer vers le haut.

Il est mal l’ours et souffre, s’énerve, se renferme, se retranche pour essayer de se planter dans le sol du mieux qu’il peut. Sa défense ? Le rire ! Alors il vient un peu fou, un peu taquin et ça tourne mal. Disputes, échanges d’insultes, nerfs qui se tendent et qui se figent. Il pète un plomb le bonhomme et s’en prend à sa blonde. Il est temps de partir, de prendre la route. Elle a donné sa promesse à la môme et lui, il lui a donné la sienne pis ça lui fera du bien de se dérouiller un peu.



La campagne :

Trois silhouettes foulent la terre caillouteuse, on y reconnaît la forme d’une femme, d’une enfant et d’un homme. C’est eux, ils s’en vont mettre à exécution la promesse faite à l’enfant. La nuit et ses couleurs se sont écrasées sur eux avec un épais manteau brumeux. La campagne la nuit c’est complètement exotique et on y va pas plus loin que le bout de son nez. On sursaute de temps en temps en entendant un hululement de chouette, une branche qui craque sous nos pieds. C’est pas qu’on est peureux, c’est surtout qu’on se méfie. On se méfie des bosquets, des rigoles, des buttes de terre un peu trop haute ou bien encore des champs qui s’animent d’un coup pour laisser s’échapper un animal sauvage ou une paire de brigands prêt à vous tuer pour votre argent.

Ils auraient été plus en sécurité dans la chariote mais impossible de la prendre, les autres en avaient besoin et la petite grande devait faire son apprentissage. Alors on marche, on cherche, on scrute et on dit qu’il va falloir se poser à un moment donné. On repère un bouquet d’arbres bien feuillus, on y déloge les habitants et on s’y installe…

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