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[RP] Poupinette apprend la levrett... la hase !

Eliance

    [Il était une fois, dans une forêt.]


"Eliance, finis ce verre et détache ta robe de ce foutu buisson"
"J'veux pas sortir comme ça !"
"Tous les Poupine de la forêt t'ont déjà vu ! Et j'ai une surprise pour toi !"
J'agite mes sourcils, l'air de dire "tu vas voir, ça va te plaire".

La dernière fois qu'on lui a fait une gueule de "Tu vas voir ça va te plaire", elle s'est retrouvée pendue au milieu d'un tournoi de castagne, alors elle hésite."Une surprise, genre... surprise ?"

Répondre à une question comme ça, c'est un peu compliqué, y'a pas beaucoup d'options. "Bois"
Je lui fourre la bouteille sous le nez et disparais dans les fourrés, à la recherche de la surprise.

"Gnagna... gloup... gloup... gnagna..."
Eliance râle, boit, râle, boit, boit, râle. Mais surtout, elle boit.
"T'es parti où ?!!! Tu m'abandooooonnes !"

"Fais pas de bruit jusqu'à ce que je t'appelle",
que je dis au type planqué derrière le deuxième fourré.
À Eliance, je dis "Chercher ta surprise, bois encore ! Et détache ta foutue robe."

"Quoiiiiii ? elle est d'jà fendue jusque... jusque... jusqu'au centre d'la terre ! Je l'enlève pas !"

Et elle boit, parce que vraiment, sa surprise pue d'ici.

"J'espère que t'es pas en train de sous-entendre que ton nombril est crado, je t'avais dit de prendre une douche", aux deux.

"Mais qu'il est con..." Une main vient se taper sur le front de la roussi-blondasse et elle soupire et elle boit. Toujours. "J'défais quoi ?"

Je repasse la tête derrière l'arbre avec un petit sourire en coin de circonstances et une nouvelle chorégraphie de sourcils.
"Une bretelle, pour faire plus sauvage."

Gémir, c'est bien. Mais gémir d'angoisse, c'est ni le lieu ni l'occasion. "Mais je suis pas sauvageee..."
Ceci étant dit, elle est obéissante, alors elle baisse un tout petit peu une bretelle de son épaule, tenant le reste de la main pour pas que ça choit.

C'est à mon tour de me frapper le front. J'ai un boulot monstre, elle va me tuer.
"Bon, on va dire que c'est parce qu'il faut que tu boives encore, bois encore."
Je jette un coup d’œil à la surprise, un à Eliance. "T'aimes les italiens et les russes pas vrai ?"

"Euh... oui ?" Elle boit.
Il parle des Italiens et des Russes.
"Euh... oui ? mais qu'est-ce que tu fous ! J'commence à flipper, moi !"
Elle boit. Avec un peu de chance, boire lui fera oublier qu'elle a froid, qu'elle a une bretelle de chue et qu'elle flippe.

Je commence par pousser le type qui a cru que je l'appelais, ensuite, je lui adresse un sourire infiniment rassurant.
"Alors un italien russe, ça te plairait encore plus, non ?"

Première nouvelle : boire ne fait rien oublier, ni la peur, ni le reste. Rapido, Eliance se cache de ses mains. Enfin, elle tente.
"Mais c'est qui, ça ?!!!"

Le type est parti du mauvais côté de l'élan de mes mains, forcément. Comme entrée en matière, il s'impose. Lui, c'est un grand brun barbu et costaud, aux yeux MARRONS NOISETTE qui fait un grand sourire. Il est bien habillé, avec une chemise blanche qui laisse apparaître le haut de son torse. Je toussote, l'interrompant peut-être en plein matage.
"Je te présente Rodrigo Volkov".

Sans déconner, il fait 3 degré et voilà deux abrutis sapés comme en plein mois d'août. Non, vraiment, Niallan est fort pour rendre les gens cons.

"Mais... mais... et ma surprise ?! C'pas ça ma surprise !"
Accessoirement, la surprise est pas mal du tout. Mais JAMAIS Eliance ne l'admettra. Et puis dans le noir, on voit pas la couleur des yeux, bordel !

Elle a clairement pas assez bu. Je grimace, j'ai foiré l'évaluation de son taux d'alcoolémie. Je me saisis de deux bouteilles cette fois et les lui tend, comme ça, elle pourra accessoirement éviter de remonter la bretelle qui choit.
Bon, deux bouteilles gratis, ça se refuse pas. Du coup, Eliance, en fille bien élévée (même dans un grenier), les prend, laisse choir ce qu'il y a à choir et boit. Beaucoup. En mode gavage d'oie.
Je fais signe au type de fermer son clapet pour le moment et de se contenter de sourire, il faut que je la prépare. J'attends que les bruits de gavage soient en pause pour lui causer, avec le sourire rassurant de tantôt.
"En fait...je me suis mal exprimé, c'est Rodrigo Volkov qui a ta surprise."

"ah..." Oui, là, ça change tout. Eliance regarde le Rodrigo Volmachin, d'abord en coin et puis plus franchement (merci la bouteille ingurgitée). Même pas elle repense à sa bretelle. Heureusement. Heureusement aussi qu'elle a pas les nichons à la Brigitte Barde-du-Haut, parce que déjà un téton poindrait à la claire lune.
" Alors comme ça, c'vous qui avez ma surprise ?"
Et là, elle sourit comme une quiche, rapport à la quantité d'alcool ingurgité.

Si elle n'a pas les nichons à Brigitte Barde-du-Haut, Rodrigo n'a pas le français de François le français. En fait, il bite pas un moment de ce qu'elle raconte et moi, ça m'étonne d'y comprendre quelque chose. Mais comme je suis un type sympa, je me sens obligé d'éclairer sa lanterne :
"Il parle seulement italien, t'affole pas."
Là, je tapote l'épaule du gars, du genre "vas-y, c'est à toi de jouer maintenant". Roro s'approche de l'autre Roro -Roberte, suivez un peu- et lui cause pendant deux minutes en italien, d'une voix suave, absolument pas flippante. Même pas pour Eliance, du moins c'est ce que j'espère.

Et que fait Roro-berte ? Elle cligne des yeux comme une oie gavée, et donc privée de tout réflexes de survie. Il l'a pas touché, elle a pas crié. Et, on ne sait pas pourquoi, elle sourit encore plus maintenant qu'il lui cause italien. Ça lui rappelle Diego, tout ça, alors elle sourit comme une quiche.

C'est parfait, ils sont lancés. Il manque plus que le cadre pour que l'idée germe dans l'esprit de Roro-l'oie. Ramassant les bouteilles, je tends une main à l'alcoolisée :
"Il vient avec nous, on va ... t'as pas besoin de savoir ! Debout !"

"D'accord." Ouais, parfois, c'est aussi simple que ça. Un peu d'esprit embrumé, l'impression qu'on vous veut du bien, une obéissance à toute épreuve et... une main tendue ? Là, Eliance fronce le nez. Faut pas déconner. Elle ignore la main et se lève par ses propres moyens, offrant peut-être à Roro ou Nini une vue sur le dessous de ce qui a chu. Et puis elle suit, docilement. Elle a bien l'impression que la route n'est pas droite, mais ne se demande pas si c'est la route ou une simple impression.

J'aurais tellement aimé que ce soit Roro qui voit le dessous de la bretelle. Mais ce fut moi. J'ai retenu un cri, les yeux écarquillés, et sur tout le trajet, j'ai picolé, pour oublier. Diego me tuerait, il y a le pacte, je devrais me flageller. Je vais gerber. Merde, j'ai peut-être un peu trop bu. Avant d'arriver au bordel, n'importe qui saurait où on va : la musique, les cris. Mais Eliance non, elle saura pas. Du coup, même quand on arrive pile devant le machin, avec les types qui tripotent -et autres- des donzelles dans la rue, des échanges d'argent, je me sens obligé de demander:
"Tu sais où on est ?"

Question con, bien sur qu'elle sait où ils sont. "Han, t'as vu la belle lanterne rouge ?!! Niallan, re-gar-deeee !"
Elle lui aurait bien choppé le bras pour qu'il lève les yeux sur la lanterne, mais le toucher, même bourrée, reste pas possible possible. Du coup elle se contente de s'agiter devant lui pour attirer son attention.

Parfois, quand je suis avec Eliance, j'ai l'impression d'être avec une môme de trois ans. Et c'est sacrément glauque. Ajoutez à ça le cadre qu'il faut et vous comprendrez que j'ai à nouveau trop forcé sur la bouteille et que j'ai pas eu la force d'aller voir la lanterne. J'ai parlé à Roro, ou plutôt: je lui ai montré Eliance, la porte et j'ai ouvert cette dernière pour me faufiler à l'intérieur. Le fameux Roro a donc offert son bras à Rorete et a tenté de s'exprimer. Sauf que c'était en italien alors de toute façon, on comprendrait pas.

C'est dans des instants pareils que Eliance regrette de ne pas avoir demander des cours particuliers à Diego. Non, c'est vrai, quoi. Ça sert à quoi de rester mariée deux ans à un italien infidèle si c'est pas pour connaitre les méandres de la langue italienne ? Alors RoRo-berte fronce le nez, regarde Niallan en mode "quéquidit", se doute qu'il pige que dalle et puis de toute façon, elle a lancé son regard à un dos, donc elle finit par suivre le dos, tout en ignorant une main pour la seconde fois de la soirée, offrant par la même occasion son cul à la vue italienne. Mais ça, elle n'y a pas pensé.
Arrivé dedans, elle s'arrête. C'est que c'est quand même sombre tout ça.

"Niallan ?... Dis... ils manquent de chandelles ?"
Et là, elle plisse les yeux comme tous ces gens cons qui pensent que, éventuellement, ça peut aider à voir, d 'avoir les yeux mi-clos.

On ne saura pas ce qui est passé dans la tête de Vovo quand il a vu le fessier, ni dans la mienne quand elle a causé de chandelles. J'ai décidé d'ignorer sa question, ai poussé une chaise recouverte de drôles de résidus vers ses genoux -la faisant donc asseoir contre son gré- et ai fait signe à Vovo d'en faire de même. J'ai bu, je lui ai tendu la bouteille, je me suis ravisé, j'ai bu encore et je lui ai tendu à nouveau la bouteille.
"Disons qu'actuellement, la seule chandelle, c'est moi qui la tiens. Mais ça va s'arranger..."
Je disparais un petit moment, laisse l'italien-russe déblatérer en italien-tout-court et me ramène avec une fort jolie blonde qui s’assoit elle aussi à notre table. Je regarde Eliance, incline la tête sur le côté.
"Alors, ça te plaît ?"

"Chandelle... t'as beau avoir une tête de tournesol, t'es loin d'illumi..."

Il s'est barré, le con. Et l'Italien a cru bon de combler le vide. Eliance a refroncé le nez, a rien compris, a bien bu, a regardé revenir le blond et... une blonde, a cru qu'ils ont besoin d'être à plusieurs blonds pour faire de bonnes chandelles, a refroncé le nez, a trouvé ça bizarre, a cru qu'il fallait répondre à la question, là, maintenant.
"Ben... c't un peu bruyant. Tu sais, j'ai un peu d'mal avec les grands foules. Mais bon, on boit bien. Et puis y va y avoir une surprise, alors ça peut pas être trop mal, non ?"
En fait, une parcelle d'elle flippe encore et toujours. Mais elle boit, hein.

C'est désespérant. Heureusement que j'ai une multitude de plans. Il faut qu'on applique le suivant, maintenant. J'abandonne les caresses sur la cuisse de ma voisine et me relève. Je fais le signe à Roro : un poing fermé qui frappe sur une main, à l'abri du regard d'Eliance qui a, fort heureusement, le nez dans la bibine. Je vais vers le comptoir, glisse quelques mots à l'oreille d'un type ainsi que quelques écus dans sa chemise. L'air de rien, je me ramène et affiche un grand sourire.
"Tu sais, la grosse insulte qu'on dit sur les mamans, elle irait très bien ici. Fils de... On ne saurait même pas qui ça vise." Je me tourne vers la blonde, lui souris. "Sans vouloir t'offenser."
C'est à ce moment-là que le type du comptoir se ramène et chope les seins qui n'ont rien à voir avec ceux de Brigitte Barde-Du-Haut. C'est aussi à ce moment-là que Roro-Vovo se lève et colle une énorme gnon au pervers, vociférant en italien. Et moi j'attends de voir l'effet.

L'effet produit est similaire au kiss-cool. D'abord ça pique et après on aime bien. Eliance lance un regard hyper noir (en même temps dans la pénombre,on fait rarement des regards clairs), et un regard doux à son défenseur du soir. Et même un sourire. Ouais, un de ces sourires niais par excellence, en mode "il m'a défendu, monsieur muscle". La remarque débile de Niallan n'a pas pris sur elle. En même temps, parler de fils de aheum n'est pas son fort. Alors elle sourit encore à l'Italien et puis aussi à Niallan.
"T'as vu ?"

Faut pas croire, c'est pas parce que je me fous de sa gueule que j'écoute pas ce qu'elle dit. J'ai cherché longtemps avant de sélectionner ce type. D'ailleurs, le fait qu'il parle pas français n'est pas un hasard: il ne fuira pas en entendant parler Eliance et elle, elle ne s'inquiétera pas de pas le comprendre. Je joue tout de même le type étonné et hoche la tête, dans un sourire appréciateur.
"J'ai entendu que ce gars-là avait tendance à réagir impulsivement, on raconte même qu'il a fait l'amour à son ancienne femme près du type qui avait essayé de la violer. Dingue, hein ? Bon, la nana est morte, depuis, enfin, disparue. Mais il a besoin d'argent, alors...Tu connais la suite. Enfin, non. Bois plus."
Je trinque avec elle, lui fais un clin d’œil et siffle mon verre d'un trait, un bras autour des épaules de ma blonde du soir.
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© JD Calyce ♥
Niallan
"Han... hm..." À aucun moment la roussi-blondasse ne percute que Niallan raconte l'histoire qu'elle lui a elle-même raconté, un soir de confidence. Non, elle trouve ça juste for-mi-da-ble ! Et elle boit. Elle commence à avoir les yeux qui brillent dans le noir, d'ailleurs, d'autant d'alcool dans le coco.

C'est bon, elle est arrivée au stade où elle barle chamallow. Quoique, non, elle cause même plus. On pourrait d'ailleurs croire que Roro lui fait des trucs sous la table, ce que je vérifie par curiosité. Non, bien. Elle est presque prête. Je file un coup de coude à l'italien pour qu'il réemploie son dialecte devant elle, un bras passé autour de ses épaules. Pour l'encourager, je roule un patin à la blondie d'aujourd'hui.

Eliance sourit niaisement au rital qui cause rital. Pas réellement parce qu'elle le trouve sexy et a une folle envie de tâter de son torse poilu. Juste parce que ça lui rappelle Diego et, d'ailleurs, ses yeux qui brillent se perdent un peu dans le flou, dessinant même une moustache au rital présent qui, lui, n'en a pas, de base. Mais elle est vite tirée de sa rêverie par un truc sur el côté qui la dérange. Un coup d'oeil rapide suffit pour lui donner envie de vomir et vite, elle cache sa vue de la main.
"Ah, mais beurk !" Si y a de l'échange de salive dans la bouche du blond, elle n'a pas remarqué les autres mélanges bien plus dégueulasses qui se passent un peu plus loin dans le bordel. La naïveté a parfois des oeillères.

Y'a eu attouchement, on progresse. Et on dégresse. Si elle trouve cette insertion-ci dégueulasse, y'a peu de chances qu'elle s'adonne aux autres. Je bois un coup de plus pour m'encourager, mes yeux deviennent aussi brillants que les siens. Je teste autre chose. Je me lève, me départis de quelques écus -décidemment, elle m'aura ruiné- et attends que des bardes de seconde zone entament une chason entraînante. Là, je reviens, tourne mon index droit autour du gauche en regardant Roro, chope la blonde par la taille et commence à danser, plus ou moins chastement. Pendant ce temps-là, l'italien, loin de tourner la manivelle, entraîne Eliance pour reproduire une danse similaire à la notre, sans lui laisser la possibilité de protester mais sans être brutasse non plus, hein.

"Non merci, j'préfff.... HAN ! Niallaaaaaaaaaaan ! Il me touche !"
Il la touche et pas qu'un peu, en l'occurence. Elle aurait dû apprendre à dire "non" en italien, pas de doute. Parce que là, elle a beau pencher sa tête en arrière, elle sent tout le corps du rital contre le sien, ses grosses mains dans son petit dos (voire le bas de son dos pour une...) et sa gueule en face de la sienne qui sourit comme... "NIAAAAALLAAAAAAAAAAAAN ! fais quéque chose !!!" Elle beugle, parce que se débattre n'est pas très beaucoup possible vu sa carrure à elle et celle du danseur improvisé. Elle tente cependant de le repousser du bout de ses petits doigts minus, mais l'Italien semble prendre ça pour une caresse et sourit encore plus. "NIIIAALLLAAAAN !" Elle va crever, maintenant, elle en est sûre.

Ce qui est certain c'est que je l'emmènerai pas avec moi chaque fois que j'irai au bordel. J'en suis même pas au stade où je fais basculer la danseuse un peu trop près d'un truc qui nous permet d'être un peu trop l'un sur l'autre qu'elle beugle mon prénom. Eliance, pas la nana. Et pas qu'une fois. Résigné, je lâche quelques temps ma paternaire pour m'emparer de la bouteille restée sur la table. Après m'être copieusement servi, je me dirige vers le duo unilatéralement consentant.
"Eliance, ouvre la bouche. Réfléchis pas, c'est comme pour les chouquettes. Faudra que t'avales, comme pour les chouquettes encore."
Et là, j'attends de voir si mon expérience a marché.

"glou...glou...glou..." Elle est chiante, frigide, naïve, mais elle a l'immense qualité d'être obéissante. Alors elle boit sans rechigner et sans même que le rital ait bien voulu la lâcher. Il a arrêté de la trimballer dans toutes la pièce, c'est déjà ça. Et parce que la bouteille était quand même sacrément remplie, elle boit sacrément, s'en fout un peu partout au passage parce que Niallan n'est pas un teneur de bouteille hors pair et finit par respirer un peu après la dernière gougoutte avalée. A ce moment-là, il se passe pleins de trucs non-identifiable dans sa caboche et l'environnement prend un air particulier. C'est sans doute ce qui explique qu'elle se mette à sourire à Niallan. Et c'est assez inhabituel pour être souligné. Quant à ce qui suit... elle niera pour toujours avoir prononcé ces mots un jour.
"Tu sais que j'...hips... t'aime, toi ? Non mais c'vrai, t'comme un frè...hip...reeeeeeeee. Bon, un frè...hips... reeeeeeeeeeee moche, mais un frè...hip...reeeeee quand même !"
On ne sait pas ce qui arrive au sol sous ses pieds, mais il prend des allures de péniche prise dans une tempête. Alors Eliance s'accroche à la chose la plus proche d'elle, soit le rital, et plus particulièrement sa chemise. D'ailleurs, elle s'y accroche un peu trop, un bouton saute... "oups... hips..." rendant le tout encore un peu plus ouvert. Mais ça a l'air de la faire rire...

Après avoir donné à Eliance -et ses frusques- un type de biberon tout à fait particulier au contenant très alcoolisé, il se passe un truc très bizarre. Nos yeux brillants s'accrochent, même qu'elle me sourit et que je souris aussi. J'ai l'air d'un con, j'ai envie de lui faire un câlin. A l'écoute de cette pensée, ce qui me reste de conscience me file un imaginaire coup de pompe, ce qui se traduit par un léger sursaut. Puis elle cause et certains gros mythos diront que j'ai répondu en ces termes:
"Moi aussi j't'aime. T'es mieux qu'une soeur, parce que j'aime pas ma soeur mais t'es carrément plus moche. Et c'est pas peu dire. Mais j't'aime quand même."
Franchement, qui pourrait croire que j'ai dit un truc pareil ? Déjà, j'écorche jamais mes mots. Ensuite, en admettant que j'ai pu commettre l'erreur de lui dire une fois, comment expliquer que je fasse la même erreur dans la même phrase ? Non décidément, c'est pas crédible. Ce qui l'est encore moins c'est la bise que je dépose sur le sommet de sa tête avant qu'elle ne parte désapper l'italien. Ce qui l'est beaucoup plus, par contre, c'est la suite de cette danse. Le rital a interprété les signaux envoyés par Eliance comme une invitation à l'embrasser. Torse poilu dévoilé précedemment qui se colle contre elle, les mains baladeuses empêchant le naufrage de la péniche.

"HMMMMMMMMMMMMMMMMMMM" Ceci est le bruit produit par un viol de bouche. Le sourire à Niallan s'est fait bouffé la gueule par le rital et ses envies débordantes.
"hmmm..." Ceci est le bruit produit par une Eliance qui trouve qu'une galoche, c'est pas si déguelasse tout compte fait. De là à tâter du torse poilu, il n'y a qu'un pas qu'elle ne franchit pas. Faut pas déconner. Par contre, elle en redemande volontiers et s'abandonne un poil contre l'Italien entreprenant. Au diable les attouchements intempestifs. La pierre ponce attendra. Est-ce une langue qui se fourre dans la gueule italienne ? Un fin observateur pourrait le confirmer. Et les mains se cramponent à la chemise encore un peu plus, juste pour être sûr que le type se fasse pas la malle. Et accessoirement pour éviter de se croûter par terre, aussi. Bon, dans tout ça, faut quand même respirer, alors les moules parviennent à se décrocher et Eliance regarde Niallan à nouveau, à nouveau les yeux remplis d'amour. Un bisou fraternel (aka celui sur le haut de sa tête) et une galoche dans la même soirée, c'est trop d'émotions pour elle. Il ne faudrait pas qu'elle se trompe entre le galocheur et le presque-frère, ça serait con.
" Y sent l'miel. Tu veux goûter ?" Généreuse en plus de ça...

Ca serait con qu'une autre erreur soit commise, tout comme il serait con que je hoche vigoureusement la tête pour sniffer l'italien ensuite. Alors comment expliquer qu'en posant la main sur ce que je crois être les fesses de ma blonde, je dise: "Moi je dis qu'il sent la fraise, t'as le nez bouché comme...un bouchon.". On ne s'attardera pas sur les explications, ni même sur le large sourire de débile que j'ai étiré après avoir sorti ma comparaison merdique. En revanche, on pourra s'attarder sur un autre signe que j'ai fait à Roro, celui d'un pouce levé. J'ai chopé Eliance par les épaules sans l'éloigner trop du rital et j'ai dit:
"Ecoute, il faut que tu me fasses confiance, je te ferai jamais de mal. Et puis t'as signé, tu poses pas de questions. Rodriguo va te donner ta surprise."
Je lui fais un clin d'oeil et la relâche pour permettre au rital de la soulever du sol, la portant telle une princesse en causant dans sa langue maternelle.

L'avantage de l'alcool, c'est que ça colonise vite. Ca s'immisce partout et ça anéantit toute conscience rationnelle. L'avantage avec les Italiens, c'est que ça colonise vite. Ca s'immisce partout et ça... bref. Vous avez compris l'idée. Eliance a à peine le temps de cligner des yeux devant NIallan qui lui confie qu'il sera éternellement gentil, qu'elle se voit stoppée dans son idée de câlin au blond, quand le rital l'a soulève dans ses bras. Autant dire que là, Niallan n'existe plus, les gens autour encore moins et le fait qu'il la touche est parti loin, loin, très loin. C'est que ce truc, de la soulever comme ça, c'était le truc de Diego. C'était son petit rituel pour la faire craquer. Et... bon... ben elle craquait à coup sur. Alors, là, dans les bras de celui-là, il a beau être dépourvu de moustache Eliance se voit avec son ancien mari et sourit. Un sourire qui tire de partout sur les joues. Un sourire qui montre bien les dents. "Tu m'as ram'né Diego..." Elle murmure, à l'attention d'elle-même et potentiellement de Niallan, sans quitter l'italien des yeux. L'alcool c'est moche. Mais parfois l'alccol c'ets beau.

J'ai l'honneur de vous dire que vous venez d'assister au premier succès du plan 3B. L'immense sourire qui illumine sa trombine se dédouble sur la mienne. Vous voyez, ça c'est ce qu'on appelle une putain de bonne soirée. Le genre où on boit un peu trop, jusqu'à se faire des déclarations qu'on choisira de nier, le genre où tout le monde va se pieuter heureux. Dans le cas présent, certains feront plus que se pieuter. Je suis le preux chevalier exempt de moustache et sa princesse alcoolisée, ma blonde non pas dans mes bras -faut qu'elle le voit comme le seul capable de faire ça, tellement bien que je pousse un type qui s'apprête à le faire- mais, disais-je donc, accrochée à mon bras.
Roro a reçu quelques règles pour cette nuit, dont voici la traduction en français:
Citation:
1-Ne lui pose pas de questions, ne lui montre jamais que tu doutes. Prends les choses en main.
2-Si tu la brusques, je t'arrache la queue pour la faire bouffer à tes vieux.
3-T'as intérêt à assurer, fais-la planer, sinon je te colle une raclée. Tu vas voir ta gueule à la récré.
4-Si tu la mets en cloque, je te défroque pour t'enfoncer un phoque. Elle est pas prête, demmerde-toi pour te retenir.
5-Pour le lendemain matin, tu lui laisseras une cruche d'eau fraîche, une infusion citronnée et des trucs à bouffer de ton bled. Du saucisson, du fromage. Des fruits aussi.

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Bannière réalisée par les grands soins de JD Calyce.
Eliance

    [Il était une autre fois, dans une pas-forêt.]



    Calyce : Haaan faut y réecrire alors [à Diego]
    Eliance : J'peux pas lui dire que j'ai pas t'nu ma promesse, Calyce, pas à lui. Ca l'tuerait.
    Calyce tortille la bouche en triturant sa robe et ouvre grands les yeux
    Calyce : HAN ! Eliance, j'ai... j'ai tué Diego !
    [Ici des cris, de la panique, de l'hystérie à l'état pur]
    Eliance : FAUT FAIRE QUOI ?!
    Calyce : Faut écrire à Niallan pour savoir si Diegolo respire toujours ?
    Eliance : non mais NON ! y peut PAS ne PLUS respirer DU TOUT !
    Calyce : Alors il respire et faut attendre qu'il revienne parce qu'il reviendra c'est sûr ?


C'est ainsi que le lendemain (parce que la nuit-même la roussi-blondasse s'est faite pierre-poncer maritalement pour retrouver un peu le goût de vivre et accessoirement une peau rouge à la place d'une verte), Eliance prend mine et velin, à la première heure, pour écrire au plus célèbre des Poupineurs.
Citation:

    Nini,

    Concentre-toi, oublie ta gueule de bois, d'acier et de sable et VA VOIR SI DIEGO RESPIRE.
    C'est urgent. DÉPÊCHE-TOI !

    Calyce a été lui écrire que je suis mouru et que j'ai trahi notre promesse. Mais je suis plus mouru et... NE LUI PARLE SURTOUT PAS DE NOTRE PROMESSE ! Si tu le trouves et qu'il respire, surveille-le comme... pas comme tes mioches sinon il va crever c'est sûr. Surveille-le comme le aheum de Fleur ! C'est bien ça le aheum de Fleur.

    Je compte sur toi.
    Si il lui arrive quelque chose, ça sera ta faute, même si c'est la mienne.
    ET ARRÊTE DE ME LIRE PUTAIN ! VA LE VOIR !

    Eliance


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© JD Calyce ♥
Niallan
[Il était une fois, dans un verger presque forêt.]

Un Poupine qui pine sa Poupinette en levrette.
Nous épargnerons vos chastes yeux en évitant une description en long, en large et en travers de nos travers. Venons-en l'après, les deux corps encore raccord, les souffles essoufflés. Allez savoir pourquoi, faut que je pense à Eliance et Diego. Passés la surprise et le questionnement sur mon état psychologique désastreux, je me redresse sur les coudes et ressors la dernière lettre de ma mieux qu'une sœur mais pire qu'une gosse.

Je passe mon temps à faire l'amour. Eux, ils se font la guerre et se donnent la mort. Quelle bande de branquignols, sans déconner. Je lâche un profond soupir de dépit, replace une mèche brune derrière l'oreille italienne et rajuste la couverture autour de ses épaules nues. Une poignée de secondes plus tard, je me lance dans la rédaction d'une réponse au rythme de la respiration de ma compagne endormie.

Citation:
Morue pas mourue,

Tu me fais chier. Pire que les pruneaux.
Je vous avais dit que c'était une idée de merde de vous marier séparément, que ça allait finir en chiasse.

Voici la liste des diverses conséquences prouvant que j'ai raison :
1-Diego a épousé ma sœur. La saloperie de furie qui a essayé de me noyer dans un seau d'eau et m'a jeté dans les escaliers, tout ça pour quelques bricoles cassées. Imagine quand le rital va casser ses affaires sous le coup de la colère.
2-T'as épousé un blond. UN BLOND. Avec un nom de porte. Non mais tu peux me dire ce qu'il s'est passé dans ta tête ? T'en as toujours voulu à mon cul et comme t'es sur le pacte c'est le seul moyen que t'as trouvé pour assouvir ton fantasme ?
3-T'es tombée amoureuse. DU BLOND. T'aurais mieux fait de tomber d'une échelle dans une fosse à purin.
4-Le groupe s'est séparé alors qu'on devait rester ensemble toute la vie jusqu'à la mort, dans l'amour pour toujours.
5-T'as essayé de te suicider.
6-Il a essayé de se suicider.

Vous avez toujours pas compris que si vous arrivez pas à vivre ensemble, vous finirez par crever seuls ? J'en ai ras le derche de devoir vous dépendre. Non seulement je frôle l'arrêt cardiaque à chaque fois mais en plus vous mettez du temps à vous réveiller, pire que la Belle-au-bois-dormant. C'est moche. Surtout toi.

Vous êtes encore plus au fond du trou que moi quand je me tape tapais des catins qui ont un vagin de la taille d'un sac de voyage. Vous voulez pas essayer d'être heureux, juste un peu ? Là tu vas me dire que vous avez déjà essayé, que ça a foiré, tu me ressortiras la liste de vos cafouillages et ça va me gonfler. J'aime pas les problèmes alors je vais directement en venir à la solution. Je te laisse le choix entre deux et y'a pas d'entre-deux.

Solution 1 : à notre retour du voyage en mer, t'arrêtes les conneries et tu jartes Tyty. On en entend plus jamais parler, même s'il veut toujours ton gros minet. Tu lui écris pas, il ne nous suit pas, tu l'oublies. Lui, il devrait pas avoir trop de mal à le faire, ça a l'air de lui arriver épisodiquement et je pourrais l'aider avec un coup sur la tête.
Solution 2 : tu restes avec Tynop parce que t'es conne et connement amoureuse. Mais tu fous la paix à Diego. Tu ne lui demandes pas de revenir pour qu'il assiste tous les jours à la construction de votre histoire d'amour, tu ne lui écris pas pour lui dire que t'as envie de mourir et tu empêches Calyce et les autres de le faire. A la place, tu lui dis que t'es heureuse et tu le remercies de t'avoir offert ce bonheur.

J'espère vraiment que tu choisiras la première solution parce que même si tu me gaves plus qu'une oie en prévision d'un foie gras, tu me manques. Et puis je t'aime, plus que les pûtes mais moins que Diego. J'en ai assez de le ramasser à la petite cuillère, voire à la louche. Depuis la Bretagne, je me bats pour que votre couple arrête de battre de l'aile. Je t'ai préféré à Dae et te préfère à Maryah. Mais au bout d'un moment, il faut que je regarde les choses en face : elle le rend heureux quand tu l'enfonces. Faut pas que je fasse comme les gosses de divorcés qui œuvrent pour remettre leurs parents ensemble mais que je pense à leur bonheur. Qu'ils soient ensemble ou séparés.

Reviens et épouse-le.
Ou reste mais laisse-le.

S'il te plaît, choisis bien. Choisis-le, choisis-nous.

Je t'embrasse mais pas trop près de la bouche vu ton nouveau penchant pour les blonds.

Reviens putain.

Niallan.

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Eliance
Tout ce qu'elle a lu de la longue lettre du blond, c'est « Morue, il a essayé de se suicider. Elle le rend heureux quand tu l'enfonces. Tu me manques. Niallan » Un hyper-résumé pour une cervelle en vrac qui ne sait plus où camper sinon sous les draps d'un autre blond, qui ne ressemble pas-du-tout au presque-frère même si il pourrait y avoir confusion, ça ne va pas être possible monsieur, Tynop est BEAU, lui. Là.

Diego n'est donc pas mort et Eliance, en apprenant la nouvelle, ne réagit pas spécialement théâtralement. Elle ne fait rien. À part respirer, ce qui est déjà quand même beaucoup pour elle. Impossible de s'en réjouir ou de s'en peiner. Impossible de se décider à ce qui est finalement le mieux, pour lui, pour elle. Mais il n'est pas mort. C'est un fait.

L'envie de lui écrire la brûle, mais plus encore crament en elle les mots de Niallan. « Elle le rend heureux quand tu l'enfonces. » Le reste de la lettre n'est pas retenu, n'est quasiment pas lu. Tout s'est arrêté à cette phrase. Cette stupide phrase qui tourne en boucle en elle. Elle ne se demande pas comment on peut essayer de se tuer en étant heureux. Elle ne se demande pas comment ce tour de passe-passe est possible. Elle n'est pas capable de réfléchir comme ça. De réfléchir tout court, sans doute.

Pourtant, les ultimatums tombent les uns après les autres. D'abord celui de Tynop, qui, l'air de rien, a déclaré qu'un jour ou l'autre, il lui faudrait trancher (ce qui fait qu'elle s'est trancher la cuisse, histoire de rester dans le thème du sujet). Et à présent Niallan s'y met. Choix 1. Choix 2. « Elle le rend heureux quand tu l'enfonces. » Si son cœur était déjà fortement compressé, il vient de se chiffonner encore plus et la douleur thoracique amène une main à sa poitrine. Pas sûr qu'il reste davantage que de la poussière là-dedans, à la fin du combat.


Citation:


    Nini,

    Tu me manques aussi. Oui, même toi.
    Et puis lui. Surtout lui.
    Dis-lui.
    Ne lui dis pas.
    Je ne sais pas ce qu'il faut.
    Je l'ai cru mort.
    Et tu me dis qu'il est heureux.
    Comment revenir et l'enfoncer encore ?
    Tu l'as écrit.
    S'il est mieux... là... sans moi... dis-le moi.
    S'il te plaît.
    Raconte-moi comment il va.
    Dis-moi si je dois faire 1 ou 2.
    J'ai juste envie de mourir.
    M'engueule pas.

    Eliance


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© JD Calyce ♥
Niallan
[A bord de l'Amman, direction le pays des mangeurs de rosbif.]


Si j'étais un bon ami et un presque frère digne de ce nom, j'aurais répondu à Eliance sitôt après avoir reçu sa lettre. Je l'ai pas fait. Officiellement c'est parce que les pigeons mettent plus de temps lorsqu'il faut voler au-dessus de la mer : vu qu'il y a pas d'arbres pour s'arrêter, ils sont obligés de se poser sur la tête des baleines qui parfois repartent en sens inverse. Officieusement c'est parce qu'elle m'a gonflé. Sérieusement, ça sert à quoi que je me décarcasse à lui écrire une lettre formidablement bien argumentée si c'est pour qu'elle en retienne un vingtième ?

A chaque fois que je relisais sa missive dans l'optique d'y apporter une réponse, je soupirais bruyamment et abandonnais une poignée de secondes plus tard pour repartir montrer mes talents de poupineur à l'italienne.

En parlant de ce peuple du sud, vous savez qui je surveille avec assiduité ? Mon meilleur ami moustachu. Je passe mon temps à le fliquer, vérifiant son tour de taille pour être sûr qu'il mange correctement, l'accompagnant dès qu'il va faire un tour en forêt pour éviter une pendaison arboricole et balançant par-dessus bord tous les objets tranchants trouvés sur le bateau. Il faut me comprendre, c'est un suicidaire fini en pleine dépression. Comme je prends mon rôle d'ange gardien à cœur, je profite de son sommeil pour m'introduire dans sa cabine et lire son courrier. Le dernier courrier de sa moitié suicidée a achevé de me faire flipper. Elle lui a écrit avec du sang. Et vu la tournure de la lettre, ça devait être le sien. Non mais je vous jure, j'aurais mieux fait de me lier d'amitié avec le boulanger. Tous des tarés. Et c'est moi qui dois gérer.

Citation:
Elili,

J'ai décidé d'écrire plus gros que d'habitude pour être sûr que tu lises correctement TOUTE la lettre. Si tu pouvais relire celle que je t'ai envoyé précédemment, ce serait pas mal non plus. Si tu l'as jetée, je te souhaite une pénétration intempestive du popotin par un concombre de mer.

Il n'est pas mieux sans toi.Il fait avec -ou plutôt sans- parce qu'on le laisse pas mourir mais il est plus tout à fait lui. T'es la meilleure part de lui et sans toi il commet le pire. Si tu reviens en faisant une croix définitive sur Trinop, tu le répareras, il sera à nouveau complet. T'es un peu la bûche de sa cheminée, quand t'es là il brûle, il s'enflamme ; quand t'es pas là c'est qu'un tas de cendres.

Alors évidemment, je te dirai de choisir la 1. Mais seulement si t'es sûre de pouvoir mettre Triporte à la porte. Réfléchis, demande-toi si t'es capable de l'oublier et si la réponse est négative, cherche pas plus loin. Laisse Maryah essayer de le transformer en phœnix.

Tu me manques, même ta connerie.

NIALLAN.

P.S : Tu trouveras avec cette lettre des poils. J'espère pour toi que tu les as pas jetés avant de lire cette phrase. J'ai profité que Diego soit dans les bras de Morphée -et de Maryah- pour lui en arracher quelques-uns, histoire que tu te souviennes de la douceur de sa moustache.

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Eliance
Toute l'ambivalence de l'esprit ménudiérien se trouve dans ses mains. La lettre. Les poils. Elle ne les a pas jetés. Elle a su tout de suite qu'ils ne provenaient pas de quelque c... blond ignoble. Pas assez puants, pas assez frisés. Et puis du poil de moustache de Diego, ça ne s'oublie pas. Ça se vénère. Ils vont atterrir rapidement dans une petite boîte qui se voit débarrasser de son contenu pour désormais accueillir trois poils qui se battent en duel.

Juste après ça, une entaille nouvelle vient décorer la cuisse, endroit secret par excellence. Les précédentes ne sont pas alignées, ne sont pas similaires, n'ont rien d'artistique. C'est un fouillis de traits rougeâtres qui labourent la peau, tantôt dans un sens, tantôt dans l'autre, tantôt profond, tantôt moins, tantôt large, tantôt étroit. Seul le résultat compte : le sang qui parvient sur sa joue pour y imprimer une larme artificielle mais ô combien réelle.


Citation:

    Nini,

    Quelle femme t'a donc arraché un œil pour que t'écrives aussi gros ? Ça devait bien arriver un jour, à force de merder, mais laisse-moi te dire que tu fais pitié. J'imagine que t'es devenu encore plus moche qu'avant. Reviens et je te noyerais. Sous les pùtes, les bouteilles. Et si t'es gentil, je te ferais visiter Blaye et son port et je te montrerai son concombre de mer.

    1
    1
    Quoi d'autre que 1 ?
    Bien sûr 1.
    Ça a toujours été 1.

    Tu sais pourquoi il est parti, Nini ? Est-ce que tu sais, au moins, ça ? Il m'a promis d'être fidèle, un jour. Je lui ai dit que j'attendrai toujours ce jour-là. Mais en attendant, Nini, j'avais besoin de réconfort. Tu vois ? Passer ma vie à le regarder dans les bras de Maryah, de Sarah, de n'importe qui, ça suffit. Je peux plus supporter. J'y arrive plus. Tu comprends, ça ? Parce qu'il est jamais qu'avec moi. Tu le sais. Il y a toujours eu une autre. C'est pour ça que j'ai pensé aux mariages. Pour qu'il soit avec une autre, mais que moi aussi, je puisse fermer les yeux et trouver des bras quand il n'est pas là. Sauf qu'il ne veut pas, ça. Il veut bien que je souffre. Il veut bien que j'en chie. Mais il ne veut pas que moi à toucher.

    Nini, si il vient, qu'il me dit que Maryah c'est fini, que n'importe quelle autre, c'est fini. S'il revient et me demande de l'épouser, je le ferais. J'en rêve. Mais il n'est pas prêt. Je le sais. Il me l'a dit. Alors quoi ? je dois jarter Tyty et mourir de le voir se faire tripoter par l'autre ? Je sais ce qu'il fait, là. Je sais avec qui il est. Elle est là depuis si longtemps. Depuis trop longtemps. Presque depuis toujours. Je doute qu'elle parte un jour. Et moi je peux pas le partager si lui ne me permet pas de peupler mes nuits sans lui. Tu comprends ?

    Non, tu comprends pas. T'as oublié comment j'étais quand il s'est barré en Italie. T'as oublié comme il n'y a pas que lui qui a mal. T'as oublié parce que c'est ton pote et que tu ne vois que lui.
    Tu vois, ça ? C'est mon doigt. Mon sang. Ma larme. Elle coule tous les jours pour lui. Juste pour lui, Nini. Je fais rien ici, sans lui. Je marche et je sais même pas où on va. Je parle plus. Je bois pas. Je fais juste couler un peu de sang pour oublier. Mais ça ne marche pas. Tyty est là mais on parle peu. Le sang, c'est pour qu'on parle tous les deux. Il n'y a que comme ça qu'il m'entend. Qu'il m'écoute. Même loin.

    Nini, c'est lui qui est parti. C'est toujours lui qui part. Et moi je l'attends. Je l'ai toujours attendu. Je l'attendrais toujours. Qu'est-ce que je peux bien faire d'autre que de l'attendre ? Si il m'avait demander en mariage, à son retour d'Italie, tu crois vraiment que j'aurai dit non ? Il m'a rien demandé. Il m'a juste offert la bague de Bianca. Et puis après, un autre jour, longtemps après, il m'a dit que c'était une demande déguisée. Depuis quand il déguise ses demandes, aussi, hein ? Moi j'ai toujours cru que Bianca, personne ne pourrait l'égaler. Alors j'ai gardé sa bague contre moi comme on conserve le souvenir d'un vieux rêve. Je pensais pas...

    Et puis merde. C'est lui qui est parti. Il a qu'à revenir. Vous avez qu'à revenir. On est en Empire. Je crois. Me demande pas ce qu'on fout là-bas. Merci pour les poils. T'as toujours su quoi faire pour moi. La prochaine fois que tu vas les épier, les plumer dans leur sommeil, hésite pas à ôter la vie de l'autre, là. C'est elle qui fout le bordel. C'est elle le merdier.

    Oublie ça. Si c'était pas elle, ce serait une autre.
    Putain, elle va encore dire que j'ai voulu sa mort.
    Fais chier.

    Revenez.
    S'il te plaît.
    Revenez.
    Ramène-le moi.

    Eliance


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© JD Calyce ♥
Niallan
[Du haut d'un mur à Saumur]

Je balance mes jambes dans le vide, la bouteille de gnôle vide elle aussi. Blasé, je me rabats sur l'opium de mauvaise qualité acheté à bas coût dans les bas fonds. Et puis comme j'ai rien d'autre à foutre que regarder un horizon qui m'inspire rien de bon, je me mets à la verticale et entame enfin la réponse pour la presque sœur qui manque tout à fait trop.

Citation:
Elili,

Je m'excuserai pas pour le temps de réponse, j'ai seulement pris une pause dans vos délires sanguinolents de dépressifs pour me consacrer aux miens. Je t'expliquerai plus loin dans cette lettre de quoi il en retourne, je vais commencer par te démontrer que tu te mens à toi-même. Ça m'évitera d'avoir à lire trop de conneries dans tes futures lettres, oui, je suis optimiste.

Tu veux pas que Diego change. T'as peut-être envie qu'il s'assagisse un peu mais tu supporterais pas qu'il devienne le petit mari idéal que tu décris. Tu finirais par te lasser comme tu t'es lassée des autres Monsieur Parfait. Elias ne jurait que par toi, l'autre connard des steppes aussi. Et pourtant ça a pas marché, tu les as tous les deux jartés pour Diego alors même qu'ils auraient pu te rendre heureuse et t'offrir une vie plus stable que le niveau de stupidité des bourguignons.

Il y a une part de toi qui a développé une addiction aux drames et aux rebondissements des histoires d'amour sombres. T'as beau détester que le rital aille se blottir dans d'autres bras, il n'y a rien qui te fasse plus vibrer que ces moments où il fait tout pour te reconquérir. T'as besoin d'avoir mal pour qu'on te fasse du bien. Y'a qu'à voir le nombre de fois où t'as échoué à te suicider. Va pas t'enorgueillir de ce qui va suivre mais t'es intelligente et débrouillarde, si t'avais vraiment voulu crever, ça ferait longtemps que j'aurais pu pisser sur ta tombe. T'aimes juste autant tester les extrême de l'amour que de la vie, éprouver la mort pour retrouver l'envie.

Je sais pourquoi il est parti, oui, tout comme toi. S'il est parti c'est pour t'offrir la vie de rêve que tu voulais même si ça le conduisait à cauchemarder toutes les nuits. Résultat : t'es toujours pas satisfaite. Il pouvait pas rester parce qu'il y aurait eu au minimum un mort, dans le meilleur des cas Trinop, dans le pire des cas lui. Il supporte pas de te voir avec un autre. Traite-le d'égoïste si tu veux, affirme haut et fort que c'est injuste, déséquilibré et je ne sais quelle autre vérité. Mais c'est comme ça, il est comme ça, on est comme ça. On arrive pas à appliquer le « ne fais pas aux autres ce que tu ne veux pas qu'on te fasse » et crois-moi, on cessera jamais de se détester pour cet échec. Ni de vous aimer avec la même intensité.


Je marque une pause dans ma rédaction pour m'emparer d'un petit morceau de parchemin découpé sur l'ancienne lettre d'Eliance. Je le colle sur la missive en cours de rédaction à l'aide du miel contenu par heureux hasard dans ma besace.

Citation:
T'as oublié comment j'étais quand il s'est barré en Italie. T'as oublié comme il n'y a pas que lui qui a mal. T'as oublié parce que c'est ton pote et que tu ne vois que lui.


Et puis je m'y remets, juste en-dessous de cet essai approximatif.

Citation:
Tu m'as rarement autant énervé qu'avec cette phrase et pourtant, crois-moi, il s'est rarement passé une journée sans que j'ai envie de t'enfoncer une courgette dans la gorge pour te faire taire. T'es tellement ingrate que j'ai envie de te maraver la tronche avec tout un potager. C'est toi qui as la mémoire courte. J'ai été là pour toi du début à la fin.
Comment je pourrais oublier tous mes efforts pour mettre en place le plan 3B censé te sauver ?
Comment je pourrais oublier toutes tes crises de larmes aussi longues que bruyantes ?
Comment je pourrais oublier toutes les fois où j'ai dû t'empêcher de crever, incluant la fois où tu te balançais au bout d'une corde ?
Comment je pourrais oublier ta souffrance alors que t'as passé le plus clair de ton temps à me la décrire en long, en large et en travers ?
J'ai rien oublié. J'ai juste souvent envie de baisser les bras avec vous deux parce que votre détresse est trop lourde à porter. Je vois pas que Diego, t'es toujours dans un coin de ma tête avec ton insupportable voix et j'imagine sans mal tes différentes réactions à la lecture de cette lettre. De tes roulements d'yeux exaspérés à tes soupirs blasés, en passant par tes chouineries.

Bon et maintenant qu'on en a fini avec l'explication de ta psyché, on passe à mes malheurs. Je vais le faire en rapide parce que j'ai bientôt plus d'encre et pas assez de blé pour en racheter. Fleur s'est barrée, sans prévenir ni laisser de mot. Je sais déjà ce que tu vas dire et non, je l'ai pas trompée, non j'ai pas dragué une autre nana devant elle et non je lui ai pas ramené un énième bâtard. Y'a pas vraiment d'explication si ce n'est qu'elle avait prévu le coup depuis le début et qu'elle a fait semblant tout ce temps. Ou alors faut juste que je finisse par assimiler que je suis incapable de garder une femme et qu'on me privera toujours de mon droit de père.

Je suis mal à un point que tu peux difficilement imaginer. Dis-toi que j'arrive même plus à baiser. Depuis qu'elle est partie, j'ai plus envie de rien, même pas des catins à gros seins. Je suis comme mort alors j'ai décidé de faire en sorte de l'être vraiment. Maryah-la-chieuse veut aller faire la guerre en Helvétie, je sais même plus contre qui et je t'avoue que je m'en carre. Je sais juste qu'avec un peu de chance, un gus me frappera assez fort pour que j'en crève et personne pourra dire que je me suis suicidé.

En attendant, si tu pouvais m'envoyer de quoi m'acheter de l'opium de qualité supérieure, je t'en remercierais.

J'aimerai bien te revoir avant d'y passer mais je comprendrais que tu sois trop occupée par des projets poireautiques et ta vie maritale parfaite. Je voudrai juste te demander de veiller sur les miens jusqu'à ce qu'ils s'en remettent.

Puis je voulais aussi te dire que je t'aime de toutes mes forces. Mais seulement les 29 février.

Prends soin de toi mon putois,

Niallan.

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