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[RP] Chalon : Confessions publiques

Calyce
Le programme de base était simple : venir trouver Alaynna à Chalon, la sauver des griffes du vilain Baron Noir (coucou Gabriel) et l'emmener loin à dos de cheval blanc dont les rennes seraient tenues par Niallan. Ce devait être une histoire pliée en quelques jours seulement. Deux ou trois, pas plus. Du moins c'est qu'espérait l'angevine, parce que la Bourgogne de ce côté-ci, hein, merci mais non merci.

C'était sans compter sur l'invitation masquée d'un seigneur. Un certain Septutus. Invitation ou menace déguisée. Un truc du genre "j'espère que vous aimez Chalon parce que vous allez y passer un moment", saupoudré d'insultes et d'un dédain horripilant. Tout ça parce qu'ils avaient un peu (beaucoup ?) bousculée l'Encapuchonnée au service du Baron. Baron qui, finalement, ne retient pas tellement l'Italienne captive. Non. Elle sort, elle boit, elle rit et...elle va l'épouser ! Gros sac de nœuds que Dénéré ne cherchera pas à démêler. Trop compliqué.

Ce qu'elle a compris, par contre, c'est qu'ils allaient vraiment passer un moment dans le coin. Il lui faut donc une occupation. Quelque chose pour faire passer le temps plus vite. Un truc qui ferait taire son envie de faire manger ses cheveux au Septutus et ses semblables en allant frapper fort à la porte municipale. Aussi, elle profite du passage de la curette du coin pour se proposer en tant que confesseuse.

Confessionnal ouvert.
Ça se bouscule.

Et vlà que le Calyce se fait réceptacle de tous les péchés du Chalonnais. Confessions auxquelles elle répondait :


- Aaaaarhg ! Mais c'est dégueulasse ça ! M'enfin on dort pas tout nu avec sa brebis, mon frère !...Pour la peine, z'allez jeûner deux mois et demi après avoir mangé la pauvre bête, hein.

...

- Vous enviez vot'voisine parce qu'elle a de plus longs cheveux que les vôtres ? Bon, bin va falloir vous tondre en récitant le crédo, ça ira bien.

...

- Vous avez pioché dans la quête après la messe ? Rhooo mais vous pouvez aller en paix. Vous l'avez fait parce que z'êtiez dans le besoin et c'est justement fait pour ça !...Tenez, reprenez vot'don de 2 écus.
...
Citation:

bonjour je suis sorhon je suis nouveau dans le village je voulais juste vous demander d'annuler le confesse de 17heure-a18 heure car c'est une erreur de ma part je voulais juste voir le fonctionnement et j'ai prit se rendez-vous par erreur merci

Citation:

Monsieur,

Je vous préviens : je ne rembourse PAS !

...
-Non mais ça va allez, oui ?! Je vous ai déjà reçu QUATRE HEURES hier ! POUVEZ PAS ME BLOQUER TROIS HEURES AUJOURD'HUI...pour me raconter vos bordeleries en plus. On a qu'à dire que vous êtes pardonné pour les dix prochaines années, hein ?
...
-Tromper votre mari avec votre cousin passe encore. Mais que le cousin soit roux, faut pas déconner. Faut aller vous enfermer quatre mois chez les nonnes pour ça.
...

-Ooooh...Vous ressentez des trucs contre natures pour les hommes ? Je peux vous présenter mon frangin. Il s'appelle Edern, beau comme un dieu grec et il est aussi vachement contre nature...


...Et qu'ils aillent tous en paix.

Mine de rien, l'angevine râle mais elle aime bien. Tellement qu'elle y retourne le lendemain matin...alors que Boby prépare la vengeance sur Septutus :


Citation:
Préparez vos fourches et votre hargne, ce soir on déglingue du noble bourguignon !

Enfin, surtout vous, moi je regarde de près.
Ils nous ont insulté, ils ont contaminé Lala avec le syndrome du stock de l'homme (c'est Calyce qui l'a dit...), faut laver notre honneur dans les caisses de la mairie.

Ecrivez-moi pour m'informer de votre présence ou non. Le plus tôt sera le mieux.
Je vous confirmerai dans la journée ce qu'on fait ou non.

N'en parlez à personne. Même entre vous. Il y a des espions partout de nos jours !

Boby


- Humpf ! Bah vous ferez une confession de groupe ! Vous sortirez de la mairie tous pardonnés !

Ce sera comme si ils avaient rien fait. Et en attendant, elle gardera les mômes en se demandant :

-Qui d'Edern ou de Mike sera le Roy de la mairie ?
-Est-ce que Nev va bien dessiner le BEAU canard sur la porte ?
-Niallan va t-il proposer à Neijin de faire l'amour sur un cheval DANS la mairie ?
-Vont-ils résister à l'envie de casser les coffres ?

Et de penser à Septutus en espérant que la routourne va vite tourner...

_________________
Gonorrhoeae
Le jeune garçon était encore dans ses songes les plus profonds lorsque l'on vint frapper sa porte comme si c'était la fin du royaume. Lorsqu'il ouvrit les yeux, il se souvint d'où il était : le filet de bave reliant sa bouche à son bureau témoignait d'une nuit au cours de laquelle il était resté travailler au château jusqu'à l'épuisement. La main dans ses braies témoignait qu'il avait fini par trouver un moyen de se détendre tant et si bien qu'il avait fini par s'endormir comme une masse.

Soudain, la voix du messager le fit tressaillir. La main sortit de son logement qui sentait le crabe, et sa tête se dressa, filet de salive inclus. Trois mots suffirent à éveiller l'esprit du ducaillon en un instant.

«Chalon est tombé.»


Abafaféfuper....
Mouarf !

La prochaine fois que tu m'apportes une aussi bonne nouvelle je t'en coupe une, vil gredin !


Vite, il fallait aller vite. D'un geste, il sortit un vélin et une plume afin de gribouiller rapidement.

Citation:
Chers preneurs de ville,

je vous écris ce jour afin de connaître vos revendications, ainsi que les motivations qui vous ont poussé à commettre cet acte aussi singulier que saugrenu. Je suis à votre disposition pour que nous puissions en discuter calmement.
Il va sans dire que si vous touchez à quoi que ce soit dans cette mairie, nous vous traquerons jusqu'au trépas. Vous vous y attendez, j'imagine. Néanmoins sachez que si vous laissez la mairie intacte, nous n'entreprendrons pas de poursuite faucheuse. Il faut savoir discuter.
Je vous remercie et vous souhaite une bonne journée.

Gono de la Pernelle,
Duc de Bourgogne


La missive, qui sentait elle aussi la langouste désormais, partit entre les mains du messager vers la mairie.
Septimus.
Valet: Maître, Chalon est tombée.

-C'était à prévoir.

-Valet: ah oui maître?

-On ne risquait rien, parait-il.

le valet se gratta la tête un moment.

Valet:-Mais alors Maître qu'allons faire?

-Ils ont déclaré la guerre à un Dragon. Ce que l'on ne fait pas à moins d'être Saint-George. Ils en sont loin.

Valet: Et pour...Enfin, vous-savez-qui...

-Ils en répondront devant moi.
Eliance
    ------------
    Nuit N
    ------------

Elle a été désignée première pour se confesser. Elle, la roussi-blondasse qui redéfinit les notions de fidélité et de mensonge comme ça l'arrange, juste pour vivre la conscience tranquille. Elle qui rêve de jour comme de nuit de aheumer son ex-mari sur la première table qui traîne parce qu'il a proposé, qu'elle a refusé et que maintenant elle regrette parce que bordel qu'il est beau. Le seul problème, c'est que ce genre d'aveu ne s'avoue pas. Ni devant un curé, ni en place public, ni devant l'ex-mari fidèle (si, si, j'insiste, il est super fidèle selon leur définition réajustée), ni devant la femme actuelle (la rousse, pas le magazine...).

Eliance est dans la merde. Et les coups qui pleuvent à droite et à gauche (ou plutôt devant, vu qu'elle attend sagement à l'arrière que révolte se fasse) ne sont pas catégorisé dans le merde en question. Ce qui se passe à l'avant est une simple formalité. Quand enfin le vacarme s'arrête, elle décide qu'il est l'heure de ressortir. Mais comme elle s'est trouvé une place dans LE siège tant convoité, bien au fond de la mairie, il lui faut traverser tout le monde.

Pardon, poussez-vous merci.
J'dois aller à confesse.
Préparez vos confessions mais m'interrompez pas ou alors parlez plus fort que moi j'veux pas qu'on m'entende.


C'est ainsi qu'elle enjambe des trucs, en pousse d'autre, se rattrape à certains sans même s'offusquer de toucher des gens. Je vous le disais, cette soirée est folle. Arrivée sur le parvis de la mairie, Calyce est là, l'enflure, prête à récolter les flots, à la mode pute de chez les pervers.

J'CONFESSE AVOIR TOUCHE PAR TROIS FOIS L'AUTRE CONNARD DU BOUT DU PIED HIER SOIR.
... et embrassé Diego sur la joue aussi...
C’EST HORRIBLE, J'EN CONVIENS !


Ben quoi ? tout n'a pas à être public non plus. Faut pas pousser.


    -----------------------------
    LENDEMAIN L
    -----------------------------



Citation:


    Cher Gono de la Pernelle,

    D'habitude, je refile des surnoms aux gens pour qu'ils soient plus jolis à dire ou écrire. Mais je dois dire que le vôtre est tellement verni que je ne peux qu'applaudir vos parents pour vous avoir maudit comme ça dès la sortie de l'utérus maternel.

    On voulait afficher tout pleins de trucs à la mairie, mais on est tellement bourré avec Dédé qu'on n'arrive pas à écrire droit. D'ailleurs, moi-même ne comprend pas comment j'arrive à écrire cette lettre. Le mystère a ses raisons que le poireau ignore.

    Comme vous semblez pas être trop con, je vais vous expliquer l'affaire. Toute l'affaire. J'espère que vous avez le temps. Ouais, vous devez avoir du temps sinon vous ne nous auriez pas écrit pour faire copains-copains.

    Voyez-vous, notre amie Lala, aussi dénommée Alaynna, s'est faite enlevée par un de vos citoyens chalonnais, Gabriel Louis, baron de je sais pas d'où mais on s'en fout ça ne m'empêche pas de dormir. Elle nous a écrit, appelé à l'aide, à la délivrance, nous parlant à Diego et à moi de cette atroce destinée que le mariage concocté contre son gré par son vil enleveur. En bons amis que nous sommes, nous avons rassemblé nos affaires et nos mioches et sommes venus en terre bourguignonne pour la délivrer du mal. A notre arrivée, nous avons croisée une larbine peu causante. Nous avons tenté de la faire causer de mille façons (dont les plus gentilles), puis sont arrivés le vil enleveur ainsi que le dénommé Steptimachin, seigneur de je ne sais où. Ceux-là se sont montrés directement méprisants à notre égard, Septimachin nous menaçant de devoir rester longtemps maintenant que nous sommes ici, insultant ma plume qu'il semble connaître mieux que quiconque et remettant en doute les titres nobles de Calyce Dégénéré-Malignes.

    Bien entendu, les bougres n'ont pas voulu nous dire où trouver notre amie Lala, montrant le peu de coopération dont certains Bourguignons sont capables. Lorsque, plus tard, nous avons croisés Lala, nous avons pu observer une manifique gueule de femme battue. Ainsi, son ex-mari Nini, aussi appelé Niallan pour les moins intimes, a voulu lui défoncer la gueule. Problème, monsieur le baron ne semble pas s'abaisser à cogner du gueux. Ca pourrait lui salir les mains. Et comme Nini est un homme de foi et de droiture, il n'a pas insisté. J'ai dû donner de ma personne et de ma botte pour que le baron finisse par réveiller le monstre en lui et détruire la tronche de Nini. Donnant donnant, Nini lui a aussi pété des dents et en est sorti vainqueur.

    Toutefois, monsieur le Duc, un tel accueil est vraiment pénible à vivre. Et, comme nous sommes susceptibles de la Bourgogne, nous avons décidé d'emmerder ces deux nobles en prenant la mairie le soir-même. Cependant, je tiens à vous rassurer, nous aimons les mairies comme nos maisons. Vous n'étiez pas encore dans le coin, mais nous avons réveillé Mâcon, il y a quelques temps de ça, avec Mike et quelques amis. Un épopée formidable où nous avions réussis à faire venir tout le conseil ducal en ville. Les habitants étaient RAVIS. Ils nous ont félicité et voulaient même que l'ont reste plus que quinze jours.

    Nos buts ne sont clairement pas pécuniers, monsieur le duc, vous pouvez en être assuré. Je l'ai dit ce matin au maire sortant. Un homme charmant mais un poil en colère, il semblerait. J'ai bien tenté de lui dire que nous ferions la poussière dans son bureau, il ne s'est pas décrispé. D'ailleurs, Dédé voulait le féliciter pour son magnifique travail. Les caisses sont bien remplies, il semblerait. Je profite de cette lettre pour vous demander une autorisation spéciale. Dédé est tombé amoureux d'un caillou "parce que c'est vraiment un beau caillou" qui semble être emballé dans un coffre spécial. Il aimerait tellement le posséder. Accepteriez-vous qu'il se l'auto-offre, en échange de laver aussi les sols de la mairie ? Votre bonté serait sans borne si vous veniez lui accorder ce privilège.

    Nous allons bien nous occuper de votre mairie, nous vous en faisons la promesse. Nous n'avons pas de revendications particulières. Par contre, nous serions honorés que le conseil ducal et vous-même nous rendiez visite. Je suis sure que les habitants de Chalon nous en remercieraient chaudement.

    Bien à vous,

    Boby, chef poireaute

_________________
© JD Calyce ♥
Calyce
Et parce que fallait quand même prévenir les locaux de ce qui se passait...

Citation:
Chalonnais,

Toi qui a été surpris de voir ta mairie occupée par des étrangers , toi qui dois avoir avoir les boules, les glandes et les crottes de nez qui pendent : respire un coup. On a rien touché encore.

Sache juste que nous tenons en otage :

-Les impôts que t'as payé en suant de ton front
-La viande que t'as vendue pas chère à la mairie
-Le maïs destiné à tes cochons
-Les fruits et légumes qui, tu l'espères, te rendront beau (fais toi une raison quand même : t'es bourguignon)
-Le pain que t'espères te tartiner au petit-déj
-Le blé que ton bailli attend peut-être
-Toussa, toussa, toussa...

Tu pourras les revoir si le seigneur d'Onsenfou, Septutus de Valerien, présente ses plus plates excuses en faisant des rimes en "bi" "go" "rel" et "li". Il a 24 heures pour le faire, sans quoi on se prépare un festin avec ce que contient la mairie. Festin auquel tu ne seras pas invité.

Voilà, voilà.

Le Poireau de la Revenchure


Ps : Nous te prévenons quand même que le magnifique maire actuel va adopter le caillou qui pourrissait dans un coffre.

_________________
Fel_x
Faudrait que t'ailles te confesser, quand même.
Nan. Même pas en rêve. J'ai rien à dire.


Et pourtant. Planté devant le confessionnal, Félix se demandait où étaient passé ses bonnes résolutions. Et qu'est-ce qui avait bien pu les faire tomber. Peut-être cette espèce de poids sur ses épaules, depuis quelques jours. La fatigue du voyage, certainement. Oui, certainement ; mais le doute était toujours permis. Et si, effectivement, le Très-Haut décidait de matérialiser le poids de ses péchés et de les lui foutre sur le dos jusqu'à ce qu'il se décide à se plier aux attentes de l'Eglise toute puissante ? Il n'avait guère envie de terminer courbé comme un vieux à même pas vingt ans. Ç’aurait été trop moche. Et puis, il n'avait même plus l'excuse des horaires - et c'était peut-être ça le plus triste. Autant, pour la messe, il avait toujours possibilité de prétexter une grasse matinée sacrée, autant là, c'était n'importe quand. Autant dire, c'était n'importe quoi. Depuis quand la religion ne devait pas être vécue dans la contrainte ? Ne devait-on pas souffrir pour se laver de ses péchés ? C'était à n'y plus rien comprendre.

Toujours était-il qu'il avait fini par craquer, et qu'il était là, à attendre (im)patiemment son tour, comme s'il devait se faire diagnostiquer une simple petite glairette. Mais non, il allait tout bonnement raconter sa vie à... A qui d'ailleurs ? Ah oui : à la sœur de son amant. Il avait vainement essayé d'effacer ce détail de sa pensée, mais c'était décidément l'étincelle qui faisait déborder le vase. Qu'est-ce qu'il allait bien pouvoir lui vendre, à cette lanceuse de poulaines professionnelle ? Parce que la question à se poser n'était pas vraiment "quoi lui dire ?" mais plutôt "quoi lui cacher ?". Parce que le soi-disant Dieu grec, il y avait goûté, lui, et plus d'une fois. Parce que c'était certainement son plus gros péché, aux yeux du Tout-Puissant. Et parce qu'il était absolument hors-de-question qu'il se mette à raconter ses coucheries, ni à elle, ni à personne (à part peut-être Dana, mais si peu, et c'est un cas à part), ni ici, ni ailleurs.

Il en était à ce stade-là de sa réflexion, quand la porte-de-tous-les-secrets s'ouvrit, en grinçant. Il se raidit presque imperceptiblement, et évita délibérément de croiser les yeux du/de la sortant/e. Lui, ici, il fallait qu'il se pince lui-même pour s'en assurer. Il ne tenait pas à ce que le village entier soit au courant. Sitôt la silhouette disparue, il se glissa à l'intérieur du confessionnal, et s'assit précipitamment sur le banc en bois, comme s'il risquait de disparaître d'une seconde à l'autre. Et, la tête bouillonnante et le ventre en fusion, sans attendre qu'on l'autorise à parler, sans même savoir s'il devait causer de lui-même ou répondre à des questions, il lâcha :


J'ai toujours rêvé de tuer mon père.

Le premier jet lancé, la suite suivit toute seule, comme si elle était prête à s'échapper depuis des années et des années.

Au début, je ne lui en voulais pas vraiment. Je savais qu'il avait mal, je savais qu'il était malheureux, et je pensais que je l'aidais. Je le laissais faire. Mais en grandissant, j'avais de plus en plus envie de lui rendre chaque coup qu'il me donnait. Je n'en avais pas conscience. Je le rêvais simplement étendu par terre, le crâne fendu, endormi sereinement loin de mes cauchemars, et après, je me sentais mieux. Je lisais des histoires d'empoisonnement, de trahison mortelle, et mon imagination plantait son visage à la place des victimes. Deux fois, j'ai pris le couteau de cuisine, deux fois, je l'ai tenu entre mes mains pendant de longues, très longues minutes, en le suppliant d'aller de lui-même se planter dans la chair tourmentée. La première fois, j'ai fini par le laisser tomber au sol, et je suis allé vomir. La deuxième, je l'ai pris dans ma chambre, et je l'ai caché sous mon lit. Il doit y être encore.

Laissant tomber sa tête vers l'arrière pour l'appuyer contre le mur de bois, il termina d'une voix monotone :

Je ne regrette rien. Ni d'y avoir songé, ni d'y avoir résisté. Et si toutefois la Mort a fini par entendre mes souhaits, qu'il repose en paix.

Et presque sarcastique :

Amen.

C'est fou ce que ça peut faire du bien, une confession.
Gonorrhoeae
Et le Gono dans son bureau, reçut la réponse, à laquelle il répondit aussi sec.

Citation:
Cher chef poireaute,

je vous prie de m'excuser, je n'ai pas du être assez clair dans ma demande. Je ne voulais pas connaître votre vie dans le détail, ni avoir une réponse de politicien de haut niveau. Je voulais simplement savoir si vous aviez des demandes et quels étaient vos projets. Car vous n'êtes pas sans savoir que vous venez d'attaquer la Bourgogne, et que c'est à elle que vous faites du mal. C'est pourquoi je suis peu disposé à croire que vous vous attaquez à la Bourgogne pour une querelle de taverne avec un ou deux noble du coin... Vous allez me faire croire que si un noble impérial vous insulte, vous allez attaquer l'Empire ? Je ne vous crois pas aussi simple d'esprit. Aussi, je vous repose la question de manière plus directe : quelles sont vos motivations pour un tel acte ?

Voilà, je vous remercie dans tous les cas pour la politesse de prendre en considération ma missive. Vous êtes des brigands bien courtois, même si pour le moment je pense que vous me prenez pour une truffe.

Je vous salue et espère sincèrement que vous retrouverez rapidement la raison, afin que nous puissions tous en sortir sans dommage.

Gono de la Pernelle
Daeneryss

- Mais qu'est-ce qu'on raconte vraiment à la confesse...?

- Les trucs que l'Eglise juge qu'on a fait de mal, les péchés quoi.

- Ah...


Les péchés quoi... Il en avait de bonnes, l'époux. Déjà que Calyce n'était pas d'accord avec le fait que le mariage lave nos péchés, alors que la curette qui nous avait officiés en nous faisant damnés épousés nous avait, elle, assuré qu'on était aussi beaux que des sous neufs briqués à l'huile de coude. Rien que pour cette divergence d'opinion, je ne comprenais pas pourquoi ni comment leur peuple pouvait se laisser avoir et mener par un Dieu, alors qu'ils ne savaient pas eux-mêmes comprendre les directives du Tout-Puissant. Mais Calyce avait insisté, tout le groupe s'y prêtait, alors je cédais ou plutôt concédais de m'y rendre. Après.

À notre échange, j'avais hoché la tête simplement sans vraiment arboré le costume de la conviction et j'avais légèrement sourit à Diego quand il m'avait répondue. Généralement, ça passait bien comme manière de faire passer n'importe quoi. Une rancoeur ? Un sourire. Une colère ? Un sourire aussi. Une joie ? Un sourire toujours. Une incompréhension ? Un sourire encore. Le sourire était vraiment le "must" dans l'utilisation de la vie courante et celui qui ne pratique pas le sourire pouvait être considéré comme le pire des gueux has-been (ou "as bean" comprendra qui veut).

Il fallait maintenant que ce soit mon tour, et malgré les explications claires de Diego, je n'ai pas la moindre idée de ce que je vais pouvoir raconter à Calyce. Assise bien droite, de prime allure bien prête pour la confession, les mains croisées reposant sur mes cuisses, pas un mot ne sort et si mes lèvres remuent, c'est uniquement parce que je me mords la lèvre de nervosité. Les autres attendent comme un champs de poireaux plantés à la queue-leuleu, et moi je stagne dans un mutisme pesant qui me mettrait presque mal à l'aise.
Par où commencer ? Lui dire peut-être que j'en aurais pour plus longtemps que Diego serait peut-être un bon début. Dix-sept ans pour lui sans une confession, elle avait été choquée. Autant dire que par bonté extrême je n'avais pas voulu lui prendre rendez-vous avec les étoiles en lui avouant que jamais je n'avais pratiqué ça. Je ne peux pas m'empêcher de penser à mon allure et je me balaie rapidement d'un regard, ma main droite bousculant l'ordre déjà non-établi de ma rousseur si on occulte la mèche blanche qui ne cesse de me retomber sur le nez. Si d'apparence ça ressemble à celle qui se refait une beauté, je m'inquiète surtout de mon allure. Je me suis donc tant fondue dans ces gens que j'en aurais perdu mon côté Nordique ? Le choc ! Je tords les lèvres maintenant dans un rictus dépité, il faudra vraiment que je me reprenne et continue de garder cette touche bien personnelle, qui plaisait autrefois. Le Nord savait être chaud, et Diego le disait aussi : la morsure du Nord est aussi brûlante que le Sud.

Calyce doit me prendre pour une folle.

Je ne sais plus vraiment depuis combien de temps je suis assise face à elle, et malgré ses encouragements, je n'ai toujours pas articulé un mot. Il n'y a que mon corps qui parle, le langage corporel ça compte pas ? Mes jambes qui se dandinent, ma bouche qui remue, mes doigts qui se contorsionnent... j'ouvre en grand les yeux, la fixe de tout mon bleu. Ça y est, j'ai enfin trouvé ce que je pouvais lui dire !

- Faut que je vous avoue...

Et vraiment tout bas sur la confidence, je me confesse enfin.
- Je vais vraiment me faire pipi dessus si vous me laissez pas sortir.


Il y a pas à dire, en terme de soulagement, je suis en plein dedans.
_________________
Niallan


Six heures avant la prise, dans une église.

Il paraît que bientôt, si on ne se confesse pas, on ne pourra plus travailler à la mine. Au départ, j'ai cru à une blague mais depuis quelques temps, j'entends des murmures tous les matins qui me rabâchent que mes péchés commencent à me peser. Et ça me pèse, justement. Du coup quand Calyce a ouvert le confessionnal pour passer le temps, après avoir essayé de négocier une fessée et échoué, je suis venu me confier. Parce que s'il y a bien une personne que je laisserai laver mon âme, c'est elle. Au menu acédie, envie, gourmandise et colère. Extraits :

Pour l'acédie, je l'ai assez dit, je suis DEJA allé dans une église. Bon d'accord, une fois -ou deux-, j'ai pissé dans le bénitier. Je me suis envoyé en l'air sur les bancs mais c'était avec ma femme ! Enfin, cette fois là. Y'a aussi une fois où j'ai mis le feu mais c'était pas ma faute, c'est quoi cette manie de mettre autant de bougie près des rideaux, hein ?!

C'est rare que je me mette en colère, même que la dernière fois que c'est arrivé c'était...euh hier. Mais il l'avait cherchée, ah ça oui ! Puis bon, je l'ai pas tué quand même alors moi je dis qu'il pourrait s'estimer heureux.

Je suis gourmand, c'est vrai. Tenez, ce matin, je me suis fait un petit déjeuner avec de la confiture et du miel, même que Neij' m'a autorisé à la manger sur elle. Sur ses seins, ah si vous saviez comme ses seins sont beaux. A faire tomber des saints. Haaan...
...
Là tout de suite j'ai envie d'elle alors m'en voulez pas mais je dois y aller !


Dix minutes avant le pillage, entre des branchages.

Pssst, eh, Neij', on va peut-être mourir, on pourrait peut-être se dire au-revoir convenablement avant, non ? Regarde ce fourré, y'a de la place pour deux...

Je lui fais mon plus beau sourire aguicheur, commence à déboutonner ma chemise mais je comprends rapidement que c'est foutu quand le fourré d'à côté s'agite. Je soupire et maudis intérieurement le poireau qui s'est planté là. Essayez de me comprendre, pour la première fois de ma vie, je suis fidèle, une seule femme dans ma vie et mon lit alors il faut un rythme de compet' à nos galipettes.

On y va ?

Et on va où ? Le premier qui répond « dans ton cul », je l'assomme. C'est du sérieux. On va laver les affronts qui nous ont été faits, surtout celui du collectionneur de tutus qui a mis Calyce en pétard. Oui, Calyce, vous avez bien lu ! A moins d'être un mainois et de manger un canard, on ne peut pas énerver Calyce, c'est impossible. Lui a réussi alors imaginez le trouduc que c'est. Au passage, j'espère réussir à énerver bien comme il faut mon salaud d'ex-poto jusqu'à ce qu'éventuellement il essaye de me tuer et perde ainsi toutes ses chances d'épouser l'italienne. Malin Franklin.

Pousse-toi de là pignouf !

Et vlam, un coup de casserole -j'ai oublié de prévoir des armes alors j'ai dévalisé une cuisine- et vlam, un retour de poêle. J'adresse un large sourire carnassier au garde qui me fait face, lui flanque un coup de louche et le finit à coups de casserole. J'ai la rage. Contre cet ex-cousin qui l'a battue et étranglée, contre ces nobles qui se paient bien notre gueule et contre moi qui suis le responsable de cette situation merdique. En toute logique, j'ai donc préparé une vengeance toute personnelle. J'ai mangé des asperges toute la journée -je vous déconseille de faire pareil, c'est infâme- et suis maintenant au sommet de la mairie. Je vérifie qu'aucun membre de la bande n'est en dessus, baisse mes braies et vide ma vessie rendue lourde pas les litres de bière ingurgités.


Maintenant tout de suite.

Tout d'orange vêtu, j'arrange les touffes d'herbes que j'ai mis dans mes cheveux et m'observe dans une flaque. Je souris, me trouvant vachement sexy en carotte. Avec un peu de chance ça va inciter Neijin à accepter ma proposition de coït sur le siège du maire. Et même si ça ne me permet pas de réaliser ce fantasme, ça évitera que les membres de la troupe me cognent dessus accidentellement. Complètement beurré, je lance à la cantonade :

Allons les carotter !


[Si notre action vous a plu oh donnez-vous la peine nohhh
De nous payer un bon coup pour reprendre haleinen nohhh
Je n'me souviens plus de la suite alors c'est pas la peine nohhh
De toute façon ce qu'il fallait c'était une rime en "N"*]



*Matmatah - Les moutons, modif chanson/action

_________________

Bannière réalisée par les grands soins de JD Calyce.
Nevgerel
L'entrée dans la mairie en vérité s'était révélée toute fastoche. Le Moustajestique n'avait même pas eu à faire un geste, ce qui était plutôt bienvenu puisque nul ne l'avait renseigné sur ce que la bienséance exigeait en pareille situation, et il doutait qu'une invitation à danser la coincouinette eut rencontré le succès.

Mais à l'intérieur donc, deux missions lui revenaient : piller la cave à vins, car faire un tour en Bourgogne et manquer une telle occasion, cela, c'était criminel, il en était convaincu, toutefois cette mission là serait pour juste après;
et hisser le fanion de la victoire, ça c'était pour juste avant. Il s'en fut donc jusque sur le toit, opération d'une grande simplicité pour son agilité aguerrie même s'il trouvait incongru de ne pas aboutir à une portée de fenêtre d'où se dénuderait une donzelle.

Il y planta le drapeau, barbouillé à la grouillette par ses soins.



Il redescendit. Quelques fouilles plus tard, une bouteille roulant au sol et ses consœurs, pleines, disposées en file d'attente, il songeait verre en main à la délicate mission du lendemain : la confession.

Il était toute une série de concepts abscons qui n'étaient jamais parvenus à se frayer un chemin suffisant dans son esprit pour atteindre la compréhension. Parmi eux, on trouvait facilement des choses comme "vérité", "palingénésique", "chasteté", "synallagmatique", "honneur"... et la confession bien évidemment possédait son petit siège dans ce carrousel de l'incertitude.
D'en être là de ne pas savoir le Nevilique et Splendorable Nevifreux trouvait approprié d'en être ici de pouvoir boire. Néanmoins à l'exception du plaisir berçant qu'octroyait l'ivresse, il faut reconnaître qu'à demeurer ainsi assis, il n'avançait pas beaucoup. Pourtant la confession possédait l'extraordinaire pouvoir de le rendre innocent, concept tout aussi étrange mais qui paraissait revêtir une importance terrible auprès du bon peuple bourguignon : il était donc crucial qu'il trouvât une solution.

Soupçonnant que sa première intuition - à savoir qu'une bonne confession se mesurerait au degré de hurlements proférés par Calyce - n'était peut-être pas exacte, il fit question à un compagnon que l'armée de bouteilles avait animé de courage.
La confession, lui dit-on, servait à avouer des péchés. Le péché était une faute et la faute, quelque chose qu'il ne faut pas faire... ce qui dans le cerveau nevgérélien se reconstituait à peu prés ainsi :


A/mc+x(A*x/Z)/404=f(i/A*x)-f(r*syntax error)+2

Face à son incompréhension cependant, le compagnon eut soudain le génie d'ajouter : le péché est quelque chose que tu regrettes, cherche dans ton coeur.

Ô illumination soudaine ! Ô grâces du ciel ! Ô firmament béni !
Nevgerel venait de comprendre. Ça n'était donc que cela ? C'était donc si facile ?
Rejoignant son compagnon et les autres qui arrivaient à l'assaut des bouteilles, il mena à leur côté de si fières et de si courageuses charges, qu'ils s'en furent tous promptement dormir ensuite du sommeil des bienheureux.

Et le lendemain, tout pimpant et tout gardon - car le bon vin ne fait jamais de mal - il s'en vint vers Calyce pour lui faire très fidèlement la liste de tout ce qu'il regrettait le plus, et que voici :




Je confesse que j'ai abandonné Audelia cul nu à quatre pattes sans la toucher pour le seul plaisir de la faire enrager.

Je confesse que je n'ai jamais pu goûter la fille de mon ami Sly parce que la seule fois où ça aurait pu se produire, alors que je lui ouvrais galamment la porte pour que nous sortions de taverne, elle décidait de se jeter dans mes bras, si bien que je le vis voler dehors jusqu'à une flaque, chute qui devait marquer pour toujours la fin de cette romance.

Je confesse que du temps où j'étais sergent à la maréchaussée, je n'ai pas utilisé la salle d'interrogatoire pour y ligoter Angeline et lui faire subir tous les outrages comme j'avais fait aux grilles de toutes les cellules

Je confesse que je n'ai pas si bien réussi – vraiment pas loin mais pas si bien quand même – à pervertir Mélusine comme j'avais si bien fait avec Achilée, après avoir patiemment semé le vice dans leur amitié.

Je confesse qu'il n'est pas toujours efficace d'encourager Madame à tromper Monsieur avec Bidule pour inciter la femme de Bidule à s'en venger avec moi, et puis sur l'exemple de la mère à la suite, sa fille.

Je confesse mon regret de la disparition de Monseigneur E qui savait si bien à l'ombre des bougies découvrir pour le paradis des chemins ravissants et faire toutes les prières pour affirmer ma foi.

Je confesse que je n'ai jamais pu me rendre à la plage de Bézier pour y rejoindre Sonya, Lisa et Minie pour un bain de minuit tout nu parce que je me suis trop attardé sur un feu de camp avec Ana et Laurie.

Je confesse que lorsque deux femmes se rendent compte qu'elles partagent le même amant, il est inutile d'en prendre une troisième pour tenter de leur prouver que non.

Je confesse que je n'ai pas profité de la syncope de Boby pour lui dessiner des moustaches autour du nombril et des biquettes sur les fesses.

Je confesse que je retiens toujours une mauvaise intention si elle m'empêche d'en avoir deux meilleures, alors que si je me débrouillais mieux, ça m'en ferait trois.

Je confesse que je n'ai pas encore osé semer des nougats dans la chambre de Calyce pour l'inciter à se pencher pendant que je veille à la fenêtre alors qu'en plus ce séjour à la mairie m'a fait manquer son petit bain du matin.

Je confesse le manque de temps cruel qui ne cesse de me faire manquer des occasions.

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Eliance
Citation:

    Cher Duc,

    Je n'ai moi-même pas dû être assez claire : nous n'avons pas attaqué la Bourgogne, nous avons emmerdé deux nobles et nous ne sommes pas brigands. Pour attaquer et être considérés brigands, faut tuer, voler, faire du mal. Nous, on a juste subtilisé un peu un fauteuil pour nous venger d'un affront qu'aucune justice n'aurait pris en compte à son juste degré et on rendra le tout intact et nettoyé quand on aura décidé de le faire.

    Jugez-moi stupide si ça peut vous aider à dormir convenablement le soir, ce n'est pas important. Et puis votre exemple concernant l'Empire ne tient pas, nous ne sommes pas susceptibles de l'Empire comme nous le sommes de la Bourgogne. C'est un fait qui est irréfutable. Alors oui, nous occupons bien la mairie pour une histoire d'insultes et d'enlèvement, je vous l'ai dit : nous sommes susceptibles de la Bourgogne.

    D'ailleurs, causons-en de cet enlèvement. Vous abritez sur vos terres un vil individu qui subtilise des femmes sans leur consentement sans que cela ne vous chagrine. Si ça ne vous empêche pas de dormir la nuit, ce n'est pas une révolte qui le fera.

    J'allais vous écrire que nous n'avons pas de revendications mais en fait si, nous en avons. Nous réclamons que le seigneur d'Onsenfou, Septutus de Valerien, présente ses plus plates excuses en faisant des rimes en "bi" "go" "rel" et "li", soit par écrit public, soit oralement en présence des victimes, j'ai nommé Calyce, Edern et Eliance. Nous réclamons aussi que Dédé puisse s'accaparer le caillou municipal qu'il trouve très beau en dédommagement du dérangement causé (ça fait deux jours qu'il est bourré par cette histoire, le pauvre) et nous réclamons que le vil enleveur soit privé de sa capture (Alaynna, de son nom) et enfermé dans votre cachot le plus sombre.

    Voilà, je crois n'avoir rien oublié. Quant à nos projets... voyons voir... je compte introniser tous les révoltés de cette nuit-là en Poireau d'honneur et leur offrir une miche (en dessin) chacun pour l'audace dont ils ont fait preuve. Je compte aussi trouver une épouse (ou un époux, au mieux) à Dédé, pour qu'il arrête de nous tricoter des tenues infâmes et devenir ainsi la meilleure marieuse entre mon ex-mari et moi.

    Ai-je répondu convenablement à l'ensemble de vos questions ?
    N'hésitez pas à m'écrire si vous vouliez que j'éclaire encore quelque zone d'ombre. Je sais par expérience que le soleil n'éclaire pas tout le monde pareil à tous les étages.

    Sinon, vous, ça va ?

    Boby

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© JD Calyce ♥
Diego_corellio
Si, à la base nous étions venus pour Alaynna, nous allions finalement repartir sans mais avec une mairie. Certains diront qu’ils préfèrent la mairie parce qu’elle parle moins et qu’elle pose moins de questions, allez savoir, moi je me tâte encore. Perdre l’italienne comme amie était un coup dur. S’être dépêcher et traverser la moitié du royaume pour venir la délivrer du mal incarné l’était aussi. Mais la cerise sur le pompon, c’était l’accueil qu’elle nous réservait : des insultes de la part de ses nouveaux potos et en plus des excuses à présenter. Alors ça si c’est pas le comble. Autant dire que la fierté italienne avait tout bonnement dit non. Être pris pour un con c’était déjà pas facile tous les jours. Mais être pris pour un paillasson ambulant ce n’était juste pas possible, ayant raté une vocation en tant que marchand de tapis.

Pour laver un affront, rien de mieux qu’une mairie. L’idée venait de son altesse sérénissime Niallan, roi des idées tordues (et des blonds). Il faut croire que dans ce groupe, les idées bizarres étaient ce qui faisait le plus l’unanimité, parce que celle-ci, dès sa sortie de la bouche du blond avait été adoptée.
C’est comme ça qu’on s’était retrouvé, assez rapidement d’ailleurs à pousser gentiment les occupants de la mairie vers la sortie, leur promettant que « si si, on s’en occuperait bien et que la place serait gardée au chaud ». Ils avaient été plutôt conciliants puisque l’affaire avait été torchée finalement, plus vite que prévu et par une bande de poivrots en plus.

Nous étions sortis de la mairie en courant, assez fier, et joyeux pour finalement tomber sur une Calyce. Ou plutôt, c’était elle qui nous état tombée dessus.La nuance ici, prend toute son importance. En temps normal, ça ne provoque pas d’émotions particulières une Calyce. En temps normal seulement. Là, ça fait subitement retomber la joie. Ben oui, parce qu’après avoir lavé notre honneur en occupant une mairie, il fallait encore qu’on se lave mais cette fois devant une curette qui en avait tout sauf l’allure et en plus devant tout le monde. Après ça, pour sûr qu’on serait archi propre, laver ceci, laver cela, commençait à y en avoir marre, il faudrait aussi accessoirement penser à se laver le gosier et les neurones.

Je m’arrête au milieu des gens qui se pressent (ou pas d’ailleurs) autour de Calyce et écoute avec une grande attention la première confession qui est d’ailleurs, plus hurlée que parlée, mais bon, gueuler est un trait de caractéristique far de la Ménudière. En même temps qu’elle beugle je revois la scène en souriant. Vrai qu’elle n’y avait pas été de pied mort non plus.
Les candidats à la confesse se succèdent pendant quand je cherche un truc à raconter. Bah ouais, parce que c’est bien connu comme la confesse, ça lave du péché autant confesser un mensonge, comme ça, ça lave du mensonge. C’est d’ailleurs un esprit purement entrainé à raconter des salades qui a pu imaginer un truc aussi tordu. J’aperçois brièvement Dae se tirer à la course, me demandant ce qui a bien pu lui prendre pour détaler à si grande vitesse. Un haussement d’épaule plus tard, me voilà donc sous les feux des projecteurs (inexistant hein) pour confesser une connerie. C’est en regardant l’étendard flotter au-dessus de la mairie que l’idée me vient.

Je confesse euh…avoir mangé du canard au petit déjeuner ce matin.

Je ne sais pas qui du canard ou moi fixe l’autre, mais en tous cas, je me souviens, avec un temps de retard non négligeable l’attachement de Calyce pour les bestioles. Du coup, pour rattraper la connerie, la voix grimpe en intensité.

BEN NON EN FAIT C’ÉTAIT DE LA DINDE, DANS LE NOIR J'AI CONFONDU. Au pire puisque c’est un mensonge on s’en tape non ?
AH OUI ET JE CONFESSE NE PAS AVOIR PARTICIPÉ À CETTE RÉVOLTE.
NI AVOIR TOUCHÉ UNE DOMESTIQUE À CAPUCHE.
NI L'AVOIR TRAITE DE PUTE.
NI L'AVOIR FAIT PLEURER.
NI AVOIR INSULTÉ UN NOBLE.

EN CLAIR EN FAIT J'AI RIEN À CONFESSER,PARCE QUE JE SUIS DÉJÀ TOUT PROPRE, AUSSI PROPRE QUE EUH...BREF.

J’achève ma tirade essoufflé, en souriant avant de tourner les talons. Décidément, les confessions en plein air ça me plait bien. Il faudra que je demande à Calyce que lors de ma semaine de confession sur dix-sept années d’abstinence, on fasse ça en plein air, parce que les églises, ça me file la chair de poule.
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Ban : JD Calyce
Nevgerel
Depuis le début de cette aventure, le maire Dédé ne débourrait pas, et même s'il fallait entendre cet état de deux façons différentes selon le moment de la journée et la compagnie associée, ça n'en rendait pas moins inapte à tout le reste Sa Bourgmestrie

Il en revint donc une nouvelle fois au Moustajestique d'accomplir pour la gloire de tous ce qui avait plutôt été agréé collectivement et à l'unanimité (car pour être unanime, il faut avoir une âme, or on sait tous que les Ritaux la remplacent par du parmesan et que donc, ça compte pas), ce qu'il fit avec une grâce et un prestige si intenses qu'il en provoqua plusieurs évanouissements dans la foule.

Ainsi fut posée cette affiche :





    Liste des nouveaux décrets promulgués sur Chalon

    1 : Le symbole de Chalon est désormais un canard à culotte mauve écrasant de la patte un cabot à chapeau rouge.

    2 : Tout individu dont le nom commence par « sept » est déclaré ridicule et nuisible. Il lui faudra impérativement se présenter au poste de la maréchaussée pour être rebaptisé Médor, porter un chapeau rouge et subir un test médical afin d'assurer qu'il est apte à vivre en collectivité.

    3 : Le monopole des carottes est attribué à Lapin, dite Neijin. Aucun légume de cette catégorie ne pourra être vendu, acheté, donné, transmis, consommé sans l'accord expresse de Neijin.

    4 : Par soucis de décence, il est maintenant obligatoire de faire porter des braies aux animaux. Nous rappelons que les femmes n'étant pas des animaux, elles sont exemptées de ce décret.
    En revanche, comme il est notable qu'une femme ne parvient pas à marcher sans s'adonner à un roulement des hanches reconnu comme obscène, il est maintenant établi pour les bonnes mœurs de Chalon que les femmes devront se déplacer à quatre pattes, sauf le dimanche où elles pourront se mouvoir à cloche-pied.

    5 : Les révoltes et brigandages sont désormais autorisés sur Chalon, mais devront faire l'objet d'une déclaration 24h à l'avance au maire, stipulant les motifs, le nombre de personnes participants, les méthodes et comporter un poème à la gloire du maire.

    6 : Dans l'intention d'augmenter la protection des femmes, il est dorénavant interdit aux vierges de se marier. Toute pucelle qui voudrait se marier devra d'abord passer par le bureau du maire pour se mettre en règles

    7 : Par soucis de bonne circulation l'adultère est désormais considéré comme un stationnement interdit. Les couples adultères pourront faire l'objet d'un enlèvement par la fourrière. Pour récupérer sa femme ou son mari détenu à la fourrière, le conjoint devra passer un test de bonne conduite et s'acquitter d'une amende. Les femmes et maris non récupérés au bout de trente jours feront l'objet d'une vente publique.

    8 : Tout rital, spingouin, ritagnol, estugais, et autre spingutale reçoit l'interdiction de se déhancher en public, de tirer à l’arbalète pendant l'orgasme de sa femme et de se livrer à la fornication avec des poulets. En revanche, et compte tenu de la compréhension limitée de cette sorte d'étrangers, il est défini que s'ils restent passibles de fourrière s'ils trompent leurs femmes, ils ne pourront en revanche être condamnés s'il se sont simplement trompés de femme.

    9 : Chalon soucieuse du salut de ses habitants et visiteurs, et volontaire pour devenir une ville exemplaire aux yeux de Rome déclare innocent tout individu qui se sera pieusement soumis à un acte de confession publique. Chalon se déclare protectrice des confessés et ne tolérera pas que quiconque se croyant au dessus de la Loi du Très-Haut ne tente de façon directe ou indirecte de leur porter nuisance.


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Gonorrhoeae
Le jeune homme avait reçu la réponse, à laquelle il répondit encore une fois.

Citation:
Cher Boby,

donc dans votre logique, si quelqu'un vous fait du mal, il vous faut aller taper quelqu'un d'autre. Je suis très loin de comprends pareille manque de bon sens. De plus, vous êtes malheureusement devenu hors la loi, que vous le vouliez ou non. La réalité est parsemée de faits que vous ne pouvez interpréter à votre guise, lorsqu'ils sont déjà plus éloquents que vous-même.

Je ne vais donc pas chercher plus loin sur ce sujet et vous répondre à votre autre question. Je pense que la conversation sera moins sujette à la mauvaise foi : comment-vais je ? Eh bien je vais comme un régnant à qui on vient de faire tomber une ville, donc ça pourrait aller mieux. Néanmoins, je vais plutôt de vous parler de comment j'allais avant tout cela. J'allais plutôt bien. Tout se passait pour le mieux pendant mon mandat, je faisais mon travail et j'avais de quoi me payer mon auberge du soir. Passez-y, d'ailleurs, si un jour l'envie vous prend. Elle s'appelle l'auberge de la Coulée du Grand Bronze, à... Ah en fait non. Si je vous dis ou elle se trouve, vous seriez capable d'aller l'envahir. Enfin... Tout cela pour vous dire que je commence à gagner ma vie maintenant. J'ai un travail honnête et un entourage plutôt sympa. La Bourgogne est pleine de vie (évitez d'en prendre d'ailleurs, lors de votre drôlerie), et il y a pas mal de choses à faire. Bon, certes, je dors de moins en moins, en ce moment. Ma charge mentale est élevée, comme dit la gérante de l'auberge. Même si en fait elle n'est pas vraiment gérante, elle est la femme du gérant. C'est un gros moustachu qui bave quand il picole. Je ne comprends pas ce qu'elle fait avec lui. Bref. Je m'égare. Tant que je vous tiens par cette missive, dites-moi plutôt : comment allez-vous, vous ? Vous êtes un homme ou une femme d'abord ? Vous faites quoi dans la vie quand vous ne venez pas sagouiner la Bourgogne ?

Avec tous mes sentiments les plus révoltés,

Gono
Eliance
Citation:


    Cher Gono,

    Il est vrai que nous avons loupé les présentations polies habituellement requises par la bienséance diplomatique. Ainsi donc, je vais rattraper ça de suite. Je suis une femme et me nomme entièrement et officiellement Eliance la Ménudière. Boby est une sorte de surnom, je crois, que certains blonds pervers avec qui je traîne bien malgré moi emploient pour me désigner. Et j'ai fini par l'adopter. Un peu. Parce que c'est court, c'est moche et c'est pratique, ça tient dans la poche.

    Je n'ai pas trop pour habitude de répondre à la question « comment allez-vous ? ». Plusieurs raisons à ça. D'abord et souvent, les gens s'en foutent de la réponse, alors être sincère à ce moment-là est inutile. Ensuite, ça ne va pas et ça prendrait des lustres que vous n'avez pas pour expliquer le pourquoi de ma vie de merde. Et puis soyons francs, comme la moitié, voire les trois quarts des gens qui demandent ça, vous vous en foutez comme de votre première bretelle qui lâche de ma réponse détaillée sur le sujet. Ainsi, passons à la suite.

    Dans la vie, je ne suis pas grand chose. Je suis journaliste pour un journal parisien quand j'ai des trucs à raconter, je suis la chef poivreaute parce que je trouvais ça chouette d'être chef de gens poivrots et puis c'est à peu près tout. Voyez ? vous pouvez dormir paisiblement. J'attends de vous rencontrer et puis après on s'en ira. Ou alors on restera encore un peu mais on vous rendra la mairie. Sans l'avoir abîmée, c'est promis. Je n'ai rien contre vous personnellement. C'est plus rapport à la Bourgogne et deux ou trois cons nobles. Notez que vous auriez été mainois, auvergnat, breton ou angevin, ça aurait été largement pire. Vous vous en sortez presque bien : vous n'êtes que bourguignon.

    D'ailleurs, en parlant de prendre une vie, vous n'auriez pas à disposition des gens à même de me tuer correctement ? Genre un soir, dans une ruelle sombre, la gorge tranchée ? Non ?

    Ah et je tiens à faire une correction, encore, sur un truc que vous avez écrit : je suis depuis longtemps considérée comme hors la loi, figurez-vous, sans l'être réellement. Les Auvergnats n'ont pas aimé que j'aille me marier chez eux et m'ont notifier bien gentillement que je n'étais pas désirable sur leur sol. Depuis, tous les comtés et duchés de France se transmettent à mon propos des faits complètement erronés que je rectifie ici : je n'aime pas les Corleone et n'agite pas mes menottes à leurs côtés.

    Vous n'êtes pas le premier politique à recevoir mes précisions de taille, mais les autres ont toujours été assez cons pour ne rien en faire. En ferez-vous un truc, vous ? Parce que bon, du coup, je m'emploie à essayer d'être hors la loi comme je le peux et c'est pas évident tous les jours vu que j'aime pas trop piller.

    Vous pouvez dormir en paix, très cher Duc, nous couvons Chalon du mieux que nous pouvons.

    Boby


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