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Brèves de Vendangeurs, chronique de la piraterie ordinaire.

Bastogne
" Mais Bastogne aussi, il était à moitié canné s'clebs, et p'tet ben aveugle avec ça... Fallait être con pour pas l'voir !
- Roh, ferme là, t'y connais qu'dalle."

"Aux trois freux", établissement familiale depuis 1427, est une des meilleurs adresses de la rue de la mortellerie, notamment pour les amateurs de combat de chien ou de coq.
Ce bon Bastogne venait tout juste de perdre une bonne partie de son maigre bas de laine, en pariant sur un cabot famélique dans un épique combat contre un groupe de rats... Mais il faut croire que cette foutue enflure de Gratte-pince était doué pour dresser les rats, car ce maudit cabot avait succombé rapidement aux morsures en jappant malgré le flot d'insultes qu'il lui lançait pour le motiver.


Le patron qui tient à ses meilleurs ouailles, déposa une timbale de gnôle devant sa gueule renfrognée.
-Allez. Tiens, t'as eu des nouvelles des canards ces derniers temps ? S'fait un bout d'temps qu'on à pas vu une patte palmée dans l'coin.

Trop content de changer de sujet, la trogne de l'affreux se déplissa un peu, et il se redressa sur un coude, avalent une lampée au passage.
- Tu connais ces foutus palmés. Toujours les puces au cul, pas moyen d'rester en place... dit il avant de continuer sur un ton de conspirateur. Mais t'sais qu'moi... J'suis dans leur p'tits papiers comme on dit. J'ai d'l'info d'première main, du frais, du bon... J'sais c'qu'ils font tes saligauds...

Une assemblée de soudards dont l'oreille traînait aux alentours s'était massée autour de l'affreux, attentif. Bastogne repris alors son récit, ménageant son auditoire....

- Paraîtrait qu'ils sont repartis sur les chemins, voyez, pour arrêter l'châlants... J'vais vous en raconter une belle sur c'genre de saloperie qu'les canards font en province avant d'revenir ici bas pour tout dépenser dans vos rades et vos puteries au rabais... Alors voilà ... ...
Bossuet
...Comté de Toulouse, entre Castelnaudary et Carcassonne.

"Non ça ne va pas du tout. Oncque ne croirait que cette minuscule chianlie serait une pauvrette abandonnée. Regarde voir, elle sourit d'une oreille à l'autre en jouant avec les limaces. Soupira le poète avec une touche d'énervement. Et quand on se cache elle nous montre ses trouvailles...Ah non, arrête de lécher les limaces c'en est tout bonnement écœurant. "

Bossuet, masque de carnaval sur le nez, jette un oeil ennuyé sur Petit-pois. Il faut bien avouer malgré tout que rançonner le voyageur sur la route avec comme équipière - entre autre - une fillette d'à peu près 5 ans permet une stratégie tout à fait innovante. Le plan était théoriquement simple : Petit pois comme appât, pauvrette abandonné par ses indignes géniteurs, ou perdue dans les bois appâte le gentillet, qui lui ne peut résister à l'appel de son gros cœur et s'en va réconforter et porter secours à la petite chose. Pendant ce temps, Bossuet et Umbrella surgissent alentour, assomment le généreux quidam en quelques coups de bois durs bien placés. S'en suit le traditionnel pillage des bourses, vêtements et actes de violences gratuites.

Idem, en théorie il était positivement simplet d'un point de vu de poète qu'il allait enfin pouvoir conclure avec sa rouquine de partenaire - l'air du soir, le parfum de l'aventure, l’excitation de la vie de hors la loi et surtout l'intimité du feu de camp - avec un envoi digne des plus grandes bacchanales romaines. il avait même prévu de voler la couverture d'Umbrella, pour avoir matière à l'inviter à se réchauffer sous la sienne, le vieux fourbe. C'était sans compter que cette assommante calamités haute de 3 pommes et demi se retrouve entre eux deux, "cadeau" de l'équipe adverse, au milieu d'un glorieux sonnet.

Il n'empêche que le premier soir, tout les rouages de cette magnifique ingénierie de truandaille fonctionna à merveille.

Citation:
0/10/1465 04:09 : Vous avez racketté Maloo.alexander. qui possédait 166,68 écus et des objets.
10/10/1465 04:09 : Vous vous êtes battu avec Maloo.alexander, qui essayait de vous résister sans grande conviction. Vous avez triomphé, l'obligeant à vous ouvrir sa bourse plutôt bien garni.


Une affaire rondement menée, certes,mais on ne gagne pas un concours de vendangeur avec un si modeste pécule. Quand bien même, Il y a une deuxième nuit, plus prolifique et moins orthodoxe, à raconter...
_________________
Celena.c
[Comté de Toulouse, entre Castelnaudary et Carcassonne. Toujours.]

L'poète ! Croque-donc celle-ci ! J'suis sure qu'elle est en Or coulé dans de l'Or coulé. Si c'est possible ! On m'l'a dit !
Glaire ! Suce-moi ça, personne n'pourra dire que tu ne t'es jamais vautrée dans l'opulence et ça, c'grâce à nous, et un peu à toi. Tiens. Si on t'appelait Pépite maintenant ? Pépite de luxe.


Les trop grandes mirettes pivotent en direction de Bossuet, l'énergumène dont elle avait tant entendu parler et qui était présentement son meilleur camarade de chasse.

En parlant de ça... C'est moi ou ce mot ressemble quand même vraiment à "luxure" ? Que dirais-tu de faire un petit tour, en ma compagnie, dans les bosquets du coin ?

N'attendant pas la réponse, la dreadeuse poursuit, certaine de perdre assez de temps pour que jamais ne se réalise cette indécente proposition.

Après avoir comptabilisé notre petit rendement du jour, bien sûr.

J'crois que la Dési elle va en avoir de la fesse à lécher, et pour nous le spectacle ne fera qu'commencer.


Causer, causer c'est bien. Mais au bout d'un moment, la nécessité de trier tout ce merdier était primordiale et c'est enchantée et moins bavarde que Céléna se met au travail.
Une pièce, deux pièces, trois pièces...




11/10/1465 04:08 : Vous avez racketté Sepillo qui possédait 2876,00 écus et des objets.
11/10/1465 04:08 : Vous vous êtes battu avec Sepillo (coefficient de combat 5), qui essayait de vous résister. Vous avez triomphé, l'obligeant à vous ouvrir sa bourse.

_________________
Yap.
[Quelque part sur les routes du Languedoc]

-C'qu'on va leur mettre aux anciens !, un sourire de connasse prétentieuse coincé entre les chicots.
-Bon, et au pire, on aura qu'à les attendre ici et les racketter, hein ! Nan parce qu'à force d'essuyer des échecs, on prend l'habitude de penser à des solutions de replis.
-Nan parce qu'j'sens qu'sinan l'aut' tartouze va pas nous lâcher avec ses chansons à la noise...

En disant ça, l'échevelée plissa un bout de pif, tandis qu'elle ajustait sa position fort peu confortable. Roulée en boule sur la terre aride du Languedoc, tartinée des pieds à la tête d'argile qui la rendait presque invisible à un oeil de borgne ou d'aveugle, elle en était venue à la conclusion qu'être un rocher, bah, ça donne le temps de réfléchir. De fait, faire cette expérience lui avait octroyée un bonus d'intelligence de +12, ce qui lui fit dire, tout haut :


-La vie en fait on en ressort jamais complètement vivant !

C'est ainsi que le destin ou tout autre force énergétique supérieure (pour les plus sceptiques) décida de mettre sur la route des deux frangines cette jeune femme à l'allure incertaine. Elle était seule, peu armée, et allait certainement se recevoir en pleine gueule les considérations métaphysiques de Yap, qui, hurlant comme un rocher ne l'avait jamais fait, roula dans ses jambes, la fauchant comme un blé. Dési en profita pour lui mettre un grand coup derrière la tête, et ce fut vite réglé. Effectivement, le tour de propriétaire se révéla rapidement fait :

Citation:
10/10/1465 04:08 : Vous avez racketté une meuf qui possédait 19,13 écus et des objets.


-Tu vois, la preuve !


Citation:
Ce personnage n'existe pas, ou plus, ou pas encore.
Bossuet
[Comté de Toulouse encore ]

"En parlant de ça... C'est moi ou ce mot ressemble quand même vraiment à "luxure" ? Que dirais-tu de faire un petit tour, en ma compagnie, dans les bosquets du coin ?"

Il faut bien entendre que Bossuet, avant que la rouquine n'ai fini cette phrase que tout homme espère entendre à chaque fois qu'une jolie femme s’apprête à ouvrir la bouche, était déjà en train de délasser ses braies, sur le chemin des bosquets sus-mentionnés. Mais la déception de voir ce rêve brisé par les débuts d'un exercice comptable de longue haleine fut de courte durée : difficile d'être malheureux sur un tas d'or gagné malhonnêtement.

Revenons quelques moments en arrière, alors qu'en fiers représentant de la truandaille nationale, le Poète et ses comparses barrent de leurs corps la route de Carcassone à un rutilant chariot plein à craquer. Il faut imaginer les yeux brillants d'avidités des vilains, devant le spectacle d'un riche voyageur esseulé, vraisemblablement en train de transbahuter le contenu d'un parc municipal - seule explication plausible au fait de transporter des buissons, des parterres de fleurs, une statue, une fontaine, et autre mobilier de jardin ridicule. Au boulot donc.
Le Bossuet en expert se saisi de son épée, bombe le torse et, masque de carnaval vissé sur le nez ouvre le bal.

Halte là, nul ne passe, foi de truand !

-Grands vendangeurs ou escrocs paillards,
Les Piques font de l’embûche un art!
On descend et on laisse sa charrette,
Ou qu'il soit su qu'on te fait ta fête !


Tout en songeant dans une pointe de narcissisme béat que ces quatre là n'étaient pas si mauvais, le monde est suspendu. Nul ne bouge, et surtout pas la future victime, qui sourit, en leur adressant un signe. Déconcerté, le poète continue.

-On ouvre en grand les esgourdes, grand benêt !
On lance un pied dehors, l'autre vite fait ,
En cas de refus, stupide bourgeois
Tu apprendras qu'Ici les Piques font la lois !


Loin de s’exécuter, le voyageur réponds enfin de son air le plus désolé.

- Disculpe, no hablo frances, amigo !*
- Ceci explique donc cela, soupire le poète en se grattant la barbe, sous son masque. Euh ... descendo de ta grosse charettas?
- Lo siento señor, no tengo ni idea de lo que està diciendo... està todo bien ? Necesita ayuda ?*
- Non non, mais bougrenouille de cocu ibérique, vire ton gros cul bourgeois de ce corbillard de mes deux ! Tu comprendo ?
- *Grand sourire d’incompréhension, sincère sympathie *
- Aboule les pesetas, foutu fils de putain vérolée ! Enrage un Bossuet qui hôte son chapeau, soudain sur le point de s'arracher les cheveux.
- Pesetas? Oh ! Enteiendo eres actor ! Toma ! Esto es poco, pero sincero !* dit l'espagnol en se penchant de sa charrette pour déposer quelques pièces dans le chapeau du Poète.
- ... "

C'est à ce moment que Umb s'avance, attrape sans ménagement la jambe du pauvre voyageur inconscient, et en tirant vigoureusement dessus, le jette au sol. Sans perdre une minute, la rouquine lui assène un violent coup de gourdin au visage, puis un autre, et un autre et ainsi de suite jusqu'à ôter toute véléité de résistance à sa victime, recroquevillée en position foetale au pied de sa charrette. Petit pois, dans l'enthousiasme de la jeunesse se joint à la fête et saute à pied joints sur le pauvre homme en riant de bon cœur pendant que Bossuet lui vole ses bottes. La providence n'attends pas, et Umb se saisit déjà des rênes du chariot, les fesses sur la banquette.

"Tu grimpe l'poète, ou tu fais un bisous à ton nouveau copain ? lance la rouquine, alors que bossuet est encore penché sur l'espagnol prostré à terre.
- J'arrive ma doucette, ma terreur ma joliette ! lui répond il à la volée avant de littéralement lancer Petit pois dans le chariot, de monter lui même et de se retourner pour un dernier mot: Hé crevure de fond'chiotte d'espagnol, tu diras dans ton pays de crétin qu'on est les Piques...euh...Los Picos !"

Il n'y a de plus belle vie que celle de misérables brigands, lorsqu'ils s'aperçoivent soudain qu'ils sont riches une fois de plus.


Citation:
1/10/1465 04:08 : Vous avez racketté un sympathique représentant en mobilier de jardin espagnol qui possédait 2876,00 écus et une tonne d'objets à la con.
11/10/1465 04:08 : Umb a battu le pauvre homme avec un baton, alors q'il essayait de vous aider. Vous avez triomphé, l'obligeant à vous ouvrir sa bourse.



traduction :
1 : Navré, je ne parle pas français mon ami.
2 : Désolé monsieur, je n'ai aucune idée de ce que vous venez de me dire. Est ce qu tout va bien ? Avez vous besoin d'aide?
3 : Pesetas ? Oh je vois ! Vous êtes des acteurs ! Tenez, c'est peu, mais donné de bon cœur !

_________________
Grayne
[Quelque part près de la frontière Mainoise]


- Nan mais s'pas bientôt fini ouais ? Fichtre cul d'canasson poit'vin !

Hurla l'édentée à la pauvre mule "empruntée" la veille dans la pâture d'un petit hameau isolé. Elle donna un nouveau coup de bâton sur la croupe de la bête qui lança un cri indigné avant de lui mordre rageusement le mollet en guise de vengeance.

- RAAAH ! 'tain ! j'aurais mieux fait de voler une vache ! Foutu mulet à con !

Il faut dire que la cohabitation était difficile. Si les mules sont réputées être têtues, c'est sans compter sur Grayne pour relever le défi. Donc, depuis le moment où la veille, elle s'était dit qu'il lui faudrait un moyen de porter son bardât et le butin énorme qu'elle se ferait sur le chemin, l'édentée et la mule s'étaient lancées dans une lutte sans merci pour le pouvoir : qui serait le plus têtu, qui avait raison, qui choisirait le chemin à prendre, qui aurait le dernier morceau de pain, qui crie le plus fort, qui sent le plus fort, qui serait le plus con...

Donc quand la mule force dans une direction, ignorant les insultes et les coup rageurs de son cavalier... Grayne se venge : manger avec un plaisir tout a fait exagéré un morceau de pain rassis devant les nasaux de la bestiole par exemple. Et quand Grayne éclate d'un rire tonitruant quand la mule bute dans une souche, la fière bête chie sur ses affaires.


- Oooh foutu mulet d'mes deux, à peine j'remet un pied dans un coin d'ville, que j'te carre à l’équarrissage !

La mule souffle brutalement, faisant frémir ses naseaux avec un air presque dédaigneux. Mais une seconde plus tard, les voilà toutes les deux qui s’immobilisent et tournent la tête vers le sentier avec un synchronisme digne d'un comédie musicale. Du bruit, du monde ! Ni une ni deux, l'édentée saute sur son bardât et y décroche son vieux coutelas rouillé des grands jour et fonce vers les broussailles bordant la route.

Un jeune homme accompagné d'une donzelle marchent tranquillement, sacs et besaces à l'épaule. Parfait. Grayne avance doucement dans la pénombre et surgit brusquement, saisissant le bras de la donzelle au passage.

La jeune fille pousse un glapissement aigu de terreur, mais se retrouve rapidement avec la lame émoussée du long couteau sur la gorge et le souffle fétide de l'édentée près de son oreille.


- Allez les bouseux On m'file l'pognon, les breloques qu'vous avez et... Et vos chaussures tiens !

C'était sans compter sur les réflexes du jeune homme qui envoya valser son bâton en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Le coup qui frappa Grayne en plein dans le menton la fit tomber le cul dans la boue. Un peu sonnée mais pas sans réflexe, elle eu tout de même le temps de faire un vilain croche patte à la donzelle effrayée qui voyait l'occasion de se faire la malle. La jolie retombe alors violemment sur le sol.

- Fichtre-cl d'bouseux d'mes couilles !


Crie l'édentée en essayant de se relever tandis que le bâton est prêt à s’abattre une nouvelle fois sur elle... Mais le jeune homme ne finira pas son geste, deux sabots le cueillent dans le dos en une ruade brutale qui le fit chavirer cul par dessus tête.

- Oh p'tain ! Foutue mule ! ET PAF !


S'exclame l'édentée un sourire s'étirant jusqu'aux oreilles. Elle se relève alors complètement, s'épouste, donne un coup de pied derrière le crane de la donzelle à terre, termine le jeune homme d'un coup violent de son propre bâton et se charge de décrocher les sacoches.

- Bah voilà. Ça c'est fait.


Elle sourit à la mule et lui donne une tape amicale sur l'encolure.


- T'auras servi à quelqu'chose foutu mulet. J'aurais pas à t'transformer en boudin.


La mule saisit alors l'anse de la sacoche restée au sol et part en trottant.

- HEY ! Fichtre-cul d'sac à purin ! R'viens ou qu'j'te fait bouffer tes sabots par l'fion !



Citation:
09/10/1465 04:06 : Vous avez racketté un groupe composé d'un jeune homme et d'une donzelle en guenilles.. qui possédait 61,92 écus et des objets.

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Petit_pois
La vie était une étrange succession d’évènements et de rencontres. L’existence du petit pois, bien qu’à ses balbutiements, s’annonçait prometteuse. Les dernières rencontres de l’enfant présageaient une vie pleine de rebondissements durant laquelle ses poches se rempliraient tandis que ses dents viendraient à manquer.

La mort lui avait arraché la présence aimante d’une grand-mère qui l’avait élevée dans la pauvreté afin de mieux la projeter dans le giron de personnes aisées. Elle aurait pu grandir là, entourée d’amour et dans des robes toutes plus belles les unes que les autres. Sans doute aurait-elle trouvé un foyer aimant, aurait-elle gagné le nom de ces personnes qui l’auraient choyée comme si elle avait été de leur sang. Mais le destin en avait décidé autrement et avait mis sur sa route la plus étrange des familles : les piques.

Et toute la politesse qu’on avait tentée de lui inculquer ces derniers mois volaient en éclat sous la rudesse des nouveaux enseignements issus de la fange. Insultes, crachats, vols et bastons. Voilà qui résumeraient certainement ses prochaines années. Mais l’enfance dorée envolée n’a rien à envier à celle qui se profile. Du moins pour la narratrice. Sans doute aurait-il mieux valu pour l’enfant connaître la vie paisible et routinière d’une enfant bien née.

Mais le Petit Pois n’est pas bien née, sinon pourquoi aurait-elle été élevée dans une masure par une femme éructant ses poumons, vieux et malades ? Elle a retrouvé sa patrie, sa famille de condition, à défaut de son sang. Et c’est pourtant avec la même joie, la même innocence qu’elle évolue parmi ces êtres déchus, comme elle le faisait avec les têtes couronnées.

Elle a trouvé en Bossuet et Umbrella deux modèles, très écornés, mais qui revêtent à ses yeux l’habit de la perfection. Elle imite, elle plagie. Et c’est avec une joie pure qu’elle participe à ses premiers brigandages. Tout n’est que jeu, rien n’est réel et c’est sans doute parce qu’elle n’a pas conscience de la violence des actes qu’elle s’y jette à rires perdus.

Et les mains s’amusent à fouiller les poches, tandis que les pieds se perdent dans les côtes offertes. C’est pour de faux, ça ne fait pas mal. Et si ça fait mal, la douleur n’est que momentanée. C’est la normalité, tout est normal.

Et les pièces sont écartées, au profit d’un caillou coloré qui ravit son regard. Elle le tourne et retourne entre ses mains, les poches déjà pleine de trésors en tout genre. Mais de tous, c’est celui-ci qui retient son attention. Joli joli joli caillou. Une langue tendre vient le marquer. Il est sien désormais. Et de derrière une rangée de dents mal alignées naît la mélodie du bonheur. Elle rit de cette journée, et si elle a donné du fil à retordre à ses camarades, la prise n’en est que meilleure.


- Beaujouet, Beaujouet ! Lèc’e ! Toi aussi, Bo’del !
Yap.
[Quelque part vers Montélimar]


-Il fait noiiiiiiiiir
Car il fait nuiiiiiiiit
Et y a personneuuuuh
Car il fait nuiiiiiiit


C'était un peu sa façon à elle de se rassurer, tandis que ses semelles battaient le sentier qui menaient jusqu'à Montélimar. La gueuse avait préféré partir de nuit pour profiter de l'obscurité, prétextant qu'elle passerait plus facilement le guet de la ville, et puis, parce qu'elle avait pas envie de montrer sa sale gueule aux gens. En fait, ceux qui voyageaient de nuit avait toujours quelque chose à se reprocher. Ce n'était certes plus le cas de notre échevelée, puisqu'elle s'était confessée la veille, mettant ainsi toutes les forces de l'univers pour arriver sans encombre à la prochaine ville. Mais quand même, on n'est jamais trop prudent quand sa tête était mise à prix.

Bon, sauf qu'évidemment, ça avait foiré.

Quelques secondes après son dernier couplet, un drôle de bipède surgit devant elle, tout de noir vêtu, silencieux, et d'abord, Yap le salua d'un air qui se voulait confiant, mais qui en fait, respirait l'inquiétude. Elle se laissa tout de même vite aller au badinage de la rencontre fortuite au détour d'un chemin.


-Belle nuit hein pour se promener ?
-...
-Oui, c'est vrai, un peu froid quand même hein.
-...
-En fait j'chantais un brin pour m'réchauffer... ça vous dit d'chanter avec moi ?
-...
-Ah j'vois, 'savez pas m'comprendre. Hablas espagnol ? Spik inglish ?Italiano ? Euh... AH JE SAIS ! Vous êtes MAINOIS !
-...
-Oui c'est ça, j'en suis sûre, les mainois souffrent de quelques difficultés de langage !
-...
-En fait, vous saviez qu'on ne pouvait communiquer avec les mainois car ils sont simplement trop cons pour comprendre des phrases élémentaires ? Par exemple...
-File moi ton fric, connasse.
-Oui par exemple, même si c'est quand même assez rare pour un mainois ! D'habitude on est plutôt sur un répertoire de...
-Ta gueule et donne ton fric.
-Voilà, c'est déjà mieux ! Ohlalala c'est merveilleux, nous allons pouvoir échanger culturellement, apprendre l'un de l'autre, se confier sur nos coutumes, façons de faire, façon de dire...
-Donne moi ton fric ou j'te bute, connasse.
-Oui oui j'ai compris, vous avez bien appris cette phrase, c'est trèèès bien, allez y, recommencez, j'vous écoute !
-ABOULE TON PUTAIN DE FRIC !!
-Ah, une variante, c'est bien, vous irez loin..
-BOUGE TON CUL !!
-Mhmm... D'ACCORD !!


La brune ne se fit pas attendre pour prendre au pied de la lettre l'ordre intimé ; elle se mit à courir assez drôlement, lançant sur son sillage les pains d'argiles qui l'encombrait, espérant que son agresseur s'en prenne un en pleine poire. Elle jeta un coup d'oeil de trop derrière elle pour vérifier, mais faute d'adresse, s'emmêla les pattes, finissant étalée par terre, les quatre fers en l'air, et une sacré bosse sur la tête. L'homme masqué en profita pour lui asséner un coup de botte au visage, la laissant sonner, l'air bête, tandis qu'il la détroussait.

Ainsi, elle se réveilla le lendemain matin en se disant que les mainois, c'est plus c'que c'étaient...
Bossuet
[Quelque part entre Lyon et Montbrisson]

Ils partaient pourtant la fleur à l'arbalète, le cœur chargé de cette confiance qu'apporte une franche réussite encore récente, mais quand bien même les Parques, tisseuses redoutables du destin vous offre d'une main, elle reprennent de l'autre.

Le soir venus, quatre Piques fourbissaient leurs armes, s'encourageant mutuellement dans une franche camaraderie...

- Ah vraiment? Ignoble puterelle dégarnie, si tu ne trouve pas mes vers à tout gout, c'est normal : Ils s'adressent uniquement aux êtres doués raison... explique le poète à Yap avec la plus grande condescendance qui soit. Mais ce n'est pas grave, il y a des ineptes bourrins dans ton genre qui ont une belle vie de pochtron ignard...
- Fermes ton claque-merde ou j'te fais bouffer mon poing !
- C'est exactement ce que je voulais dire par inepte bou...
- Vas y ? Ouais dis le voir ? Crache la Yap en joignant le geste à la parole, poing levé et menaçant.
- Oh si c'est comme ça, je vais parler à ceux qui veulent m'entendre !

Le poète se lèva, et s'en alla dignement vers un bosquet, satisfait de sa sortie dramatique. Et de toute façon il avait une envie pressante.
Il avancait donc dans le noir, tâtonnant entre les arbres et les racines, s'accrochant sur les ronces en jurant, trébuchant une fois, manquant de se vautrer mais finit par trouver un arbre idéal. Passons les détails sur la suite.
Mais alors que Bossuet en était à son affaire, il entendit un rire, rocailleux et masculin.

- ....et alors j'ui dis..."Et ben ça c'est pas mon doigt !" Hahahaaaaa

- Haaahaaha ! T'es impayable ! Haha
- Nan mais j'te jure...


De l'autre coté de l'arbre, deux soldats hilares. L'un était ventripotent, enchâssé dans une brigandine flambant neuve, son visage marqué par la petite vérole s'étirait en un sourire fier alors qu'il racontait ses frasques à l'autre, plus petit et maigrelet, qui buvait ses paroles. Bossuet relaça ses braies aussi silencieusement que possible, et tel un ninja barbue et vieillissant, trébucha sur une racine avant de s'étaler de tout son long dans un fourré avec force fracas.

- Hé dis donc Enest, t'as entendu ?
- Ouais... juste une bestiole...
- Nan j'ai cru entendre quelqu'un jurer...
- Oh l'autre hé....

*Huuuuit ! Huuuuit ! Huuuuit ! Papapapapapapa...*

- Ah tu vois, c'est juste un lièvre... Au cri, je dirais une femelle.
- Une hase.
- De quoi ?
- Non laisse tomber...

Ce grand débat de philologie naturelle laissa tout juste le temps au poète, particulièrement fier de son imitation de hase en chaleur de jeter une caillasse dans l'autre sens pour couvrir sa fuite. Il courut ensuite vers le campement, afin de prévenir qu'en guise de butin ce soir, tout ce qu'on pouvait attraper c'était une armée sur la gueule.

La richesse, pas pour ce soir...
Citation:

Aujourd'hui, en chemin, vous avez croisé l'armée "Châtaignes BA , Res , Non Verba" dirigée par Halgar.

_________________
Yap.
[Campagne lyonnaise]

Ils voyageaient avec cette marchande rencontrée plus tôt dans un rade de la capitale, et la fleur dans l'âme, lui avaient proposé une escorte, moyennant la totalité de ses paquets en cours de chemin. Car oui, les Piques étaient aussi de bons samaritains quand l'occasion se présentait, et ce n'était franchement pas cher payé pour voyager en compagnie des quatre lurons. Bien sûr, il avait fallu expliquer à Yap que non, un coup de gourdin sur la tête n'était pas un gage de confiance ; elle qui était plutôt du genre expéditif quand il s'agissait de faire une bonne action, la gueuse se plia, non sans rechigner, au plan machiavélique du Poète.

Chaque pas dans le sillage de cette marchande bourrée à craquer d'un luxe rare, faisait naître dans la caboche de l'échevelée une question élémentaire : mais pourquoi attendre ? Elle était là, à portée de mains, il suffisait juste de lui sauter dessus comme les cinq enfers, abandonner son corps dans un buisson, et aller vite à la prochaine ville pour revendre le butin... Mais non, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? La brune commençait à comprendre que quelque chose ne tournait pas rond chez leur meneur, et ça lui avait valu de se dire qu'il était temps de remettre les choses au carré dans sa ganache à grands coups de tarte dans le pif.

Néanmoins, au bout de deux soirs à trépigner, dont un à éviter une armée en vadrouille, l'occasion se présenta enfin : une large plaine boueuse entourée de quelques bosquets, offrant un abris idéal pour un traquenard. La nuit commençait à poindre quand la gueuse prétexta qu'elle allait chercher du bois pour le feu de camp, emmenant sous sa paluche une Petit Pois pour lui faire découvrir les joies du bivouac... elle ricanait dans sa barbe inexistante parce que c'était surtout pour lui faire tout porter, et peut-être l'abandonner dans un coin de forêt si elle se montrait récalcitrante. Puis elle se rappela que c'était juste un prétexte pour s’éclipser en douce, et qu'il n'avait jamais été question de bûcher.

-Bon, tu la fermes hein ? Faut pas qu'on nous remarque ! soufflant à l'oreille de la petite tandis qu'elle la hissait maladroitement dans ses bras pour s'en servir de projectile.
-Ouééééé !
-Mais chuuuuuuut !
-Ouéééé !
-Rhoooo mais c'pas potib ça ! tu vas la fermer ?!
-Ouéééé !
-Comment ça s'éteins c'machin..., tandis qu'elle tripotait la figure de la môme, qui en profita pour lui croquer un doigt dans ses quenottes de lait. La gueuse laissa échapper un gloussement en suçant son doigt meurtri, sans se rendre compte que deux éclaireurs arrivaient dans le sens inverse, lourdement armés et dont les visages étaient éclairés par une torche.

-T'as entendu ?
-Quoi ?
-Mon prout, ahah !
-Pfffff...
-Nan j'dec, j'ai entendu des voix.
-Elles viennent de ton cul ces voix, c'est ça ?
-Ah ah, très drôle... j'te jure que j'ai entendu quelqu'chose. Comme un "crouic".
-Le coin est infesté de sanglier, on devrait pas trop traîner !
-Chut écoute... !


- 'A des monsieur derrièr' nous !
-Mais nan n'importe quoi y a personne dans c'foutu bois !
-E'garde !
-Bon, d'accord, mais après t'arrêtes d'me faire chier...


A contre-coeur, la gueuse se retourna dans la direction indiquée par Petit Pois. Et à contre-coeur encore, elle dût admettre qu'elles n'étaient pas seules. C'était la merde. Les deux soldats n'avaient qu'à faire 100 mètres de plus pour tomber sur le reste du groupe, et au vu de leur bannerai, tout une troupe de grouillons en armure devait certainement les précéder. Quelles étaient les probabilités pour que l'armée royale, commandée par la Reyne en personne, se trouve dans le coin le plus inintéressant du Royaume pendant que les Piques vaquaient à leurs petites activités routinières ? La chance était pour les Piques un oiseau de proie survolant une troupe de chasseurs aveugles...

Yap envoya donc le signal, celui répété à maintes reprises avant de partir sous la direction du Poète, qui avait trouvé un moyen infaillible pour échapper à une armée en vadrouille. Avec la plus grande conviction, en chœur avec Petit Pois, elles se mirent à hurler :

*Huuuuit ! Huuuuit ! Huuuuit ! Papapapapapapa...*


C'est que ça avait déjà fait ses preuves...

-P'tain je t'avais dit que y avait des sangliers ! ARGHHHHH....

Citation:
Avant-hier, en chemin, vous avez croisé l'armée "Sub Rosa" dirigée par Keyfeya.
Bossuet
[campagne lyonnaise, à 50 pas de là...]


Huuuuit ! Huuuuit ! Huuuuit ! Papapapapapapa...*

- Ah ça, mirifique Céléna, c'est le cri amoureux d'une chouette hulotte. L'aimable bestiole cherche sans aucun doute à se pelotonner auprès d'un grand duc amoureux.... Cela ne te donnerait pas quelques idées ... ?

A quelques centaines de pas de l'armée royale et de Yap et Petit pois - Que la vilaine gueuse avait emporté sous le regard suspicieux du poète, Bossuet et Céléna en étaient déjà à s'embusquer sur la route, afin de mettre une fin dorée à ce plan parfaitement sournois. Quelle infamie par ailleurs ! user de charme et de persuasion pour endormir les soupçons d'une riche héritière, se proposer pour l'escorter, elle et tout ce qu'elle possède (et ce n'était pas peu dire), puis sans scrupule se détourner et disparaitre dans les bois, pour revenir à la nuit tombée l'estourbir et mettre la main sur le magot. Heureusement pour eux, les Piques n'ont aucune morale.
Donc ils sont là, tapis dans l'ombre, Bossuet dévidant comme d'habitude un filet ininterrompu de propositions lubriques, de rimes en -ouille et de vers à deux sous. L'épée dégainée et le masque sur le nez.

Dans l'obscurité, des silhouettes indéfinies se dévoilent. Deux, peut être plus, un chariot. Deux ? Mais elle devrait être seule... pourquoi deux ? Allons bon, elle a du rencontrer un voyageur et le persuader de lui venir en aide... Le poète se gratte la barbe. Après tout, qu'elle soit seule ou non, on s'en fiche, le butin est à nous.

Les piques passent à l'attaque et surgissent de tout bord, encerclant le chariot, dardant leurs lames au hasard dans l'obscurité de la nuit, souriant comme des diables dans leurs habits de travail.

"Hop là, vilaine, on lâche les rênes et on abdique !
Béatrice jolie, gente bourgeoise, riche ingénue,
Quelle idée de confier votre vie à un Pique !
Pied à terre, triste victime, vous l'avez dans le...


Le poète s'interrompt, scrutant l'obscurité en plissant les yeux. Ses yeux tombèrent sur un visage encadré de mèches brunes. Brune ? La riche ingénue était blonde... Et puis ce chariot, tiré par une foutue bourrique ne lieu et place d'un canasson peu gracieux certes, mais canasson tout de même ? Le poète regarde autour de lui et se reprend.

N'auriez vous pas aperçu... Une jeunette, blonde, chariot plein à craquer ? Oh et puis... Si tout de même : La bourse et tout le reste sinon on vous égorge comme des poulets !



Citation:
06/11/1465 04:07 : Vous avez racketté un groupe composé de Antoynette et de Ellya qui possédait 154,27 écus et des objets.

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Antoynette
Manquer de se faire égorger, Antoynette avait déjà connu ça. Une lame froide glissant le long de son cou...La sueur froide coulant le long de sa tempe. Elle en avait perdu sa main droite en empoignant l'épée par la lame.
Si, cette fois, la lame restait à bonne distance, la sueur froide, elle, lui rappela qu'il ne ferait pas bon résister. Un regard vers Ellya ne lui apprit rien sur ses intentions, la nuit noire rendant encore plus indéchiffrable que d'ordinaire toute expression de la nonne aux pieds nus.


- Vous n'allez pas vous en prendre à deux religieuses, quand même?

Ben, visiblement, si. Il faut dire qu'avec un âne de l'abbaye, une ânesse acquise tant bien que mal après plusieurs années d'économies, le double poney pie brun offert par son Altesse Mélusine, et une charrette achetée pas chère à un pseudo guerrier douteux qui aimait refourguer ses choses acquises tombées du camion*, dans laquelle dormaient deux enfants emmitouflés dans des couvertures bien chaudes, ça ne donnait pas trop l'image de pauvreté dont se targuaient les gens d'église.

A peine le temps de choper les moutards dans la charette, en les réveillant, sinon, ça serait pas drôle, que la Cistercienne et l'estropiée se retrouvèrent dépouillées, sans rien, dans la nuit noire.


Citation:
06/11/1465 04:07 : Vous avez été racketté par un groupe composé de Bossuet de Petit_pois de Yap. et de Celena.c .


* Je sais, un camion, ça existe pas au MA! M'en fous

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Grayne
[Campagne Mainoise]

-T'vois, en fait, s'qui compte, c'est l'gras. Même s'il est sec et tout, s'pas grave.

Penchée au dessus d'un pot ébréché chauffant au dessus sur un petit feu, Grayne balance quelque chose dans le bouillon. Elle à l'air professoral de ceux qui connaissent un rayon sur la vie, le doigt tendu en l'air.

- Nan mais, j'ai d'jà expliqué l 'r'cette à du monde, mais y'en a qui on rien compris. Pour la soupe à la couenne, l'important, s'le gras. C'est s'qui donne l'goût. R'garde.

Elle attrape dans le chiffon sale et gras étendu sur ses genoux un morceau de vieille couenne complètement sèche, surement faisandée, peut être bien moisie, mais avec encore de beaux lambeaux de gras translucides. Elle jette le morceau avec les autres dans le bouillon d'eau chaude.

-Bon, après, pour l'gôut, faut rajouter une lampée d'gnôle forcément.

Elle hausse les épaules et jette un nouveau morceau de peau de cochon presque tannée par l'âge.

Après de nombreuses frasques à aller chatouiller le Bourguignon et le Mainois, il faut dire que l'édentée n'avais plus les poches garnies. En fait, elle était même plus qu'à sec : Plus un radis, plus un rond, plus une pastille. Elle avait dépensé son dernier écu pour un morceau de viande coriace dans une taverne miteuse.

Sa cuisante et honteuse défaite lors du duel avec son poète de frangin l'avait laissée boiteuse et la tronche cabossée. Du moins, plus qu'à l'habitude. De belles traces entre le violet et le jaune bordaient encore sa paumette et son menton. Quoi qu'il en soi, elle avait eu besoin de se refaire une santé, et la viande même dégueulasse, ça coûte plus cher qu'une vieille miche de pain rassis.

La voilà donc, accompagnée de deux frangines franchement louches à discuter popote de voyage. Grayne à l'âme d'un professeur et quand elle à l'occasion de débiter une énième fois la recette de son infâme soupe à la couenne, elle s’exécute. Et il faut bien s'occuper en attendant de voir passer un voyageur qui aurait la bonne idée de voyager les poches pleines.


-Si tout s'passe bien, l'bouillon va infuser et d'ici qu'on chope un connard d'Mainois en goguette, on pourra s'faire un ptit dej' chaud.


Grayne sourit largement et touille son bouillon gras.
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Yap.
[En cours de cuisine, Campagne mainoise]

Pour une fois, Yap ne regrettait pas d'avoir proposé leur compagnie à la vieille carne qu'était la Grayne, avec sa gueule en biais et ses frusques fripées, l'édentée avait de quoi en raconter, des histoires. Et bordel, ça, ça faisait passer le temps, quand on était paumé dans le Maine, et que y avait pas un gars foutus de se pointer sur la route... le mainois voyage peu depuis qu'ils sont devenus la cible privilégiée des angevins en goguette. Et tout le Comté semblait s'en cogner qu'une de leur ville soit tombée aux mains "de brigands de bas étages", mais ça, la gueuse le mettait sur le coup de l'habitude. C'était toujours la même chose de toute façon : on prenait une ville, on découvrait les caisses vides, alors on tenait deux jours rien que pour faire chier, puis tout le monde se barrait voir ailleurs. Pourtant, Yap avait espéré l'arrivée de renfort, aussi, le trio s'était-il placé juste à la lisère de la ville, prêtes à cueillir les troupes.

Mais bon, comme cité plus haut, tout le monde s'en fichait de Montmirail. Alors, elles étaient là, assises autour du feu, à causer cuisine & compagnie. Peu avant, la chevelue leur avait fait une démonstration de pantanfles, alors elles avaient parlé couture : 'voyez, la peau de moufette a son avantage qu'ça garde l'odeur, alors quand vous puez des pieds, vous pouvez mettre ça sur l'dos d'la pantanfle.... Et pis elle s'était tordue la cheville dans sa démonstration, alors elle avait planté ses miches sur un bout de bois et écoutait la Grayne faire son cours.

-Et t'as d'jà essayé la galette d'boue ? qu'elle lui balance en la voyant balancer ses bouts de semelle dans la soupe. -Ca fait des tartines, et franch'ment, si quelqu'un t'emmerde, tu lui balances à la tronche, j'te jure c'est plus efficace qu'un quignon de pain ! Elle entreprend alors de lui montrer comment faire, puisque y avait que ça à foutre.

Jusqu'à ce que miracle! quelqu'un se pointe enfin, là bas, au bout du chemin. Vite, la gueuse écrase le feu, ne manquant pas de renverser la marmite de soupe, et avant que Grayne se mette à gueuler, elle souffle, pressée :

-La première qui lui fout un coup dans les boules a l'droit de lui faire les poches en premier!

Et c'est dans la précipitation la plus totale que Yap surgit comme un fauve devant le voyageur, à plat ventre, à cause de la frangine qui venait de lui faire un croche patte pour la devancer. Elle s'accrocha aux braies du malheureux, qui, dans la confusion la plus totale, se retrouvèrent entre ses mains. Le malandrin lui décocha un coup de pieds dans la tempe.

-HAN LE SALAUD !

Citation:
29/11/1465 04:09 : Vous avez racketté Niallan qui possédait 47,09 écus et des objets.
29/11/1465 04:09 : Vous vous êtes battu avec Niallan (coefficient de combat 5), qui essayait de vous résister. Vous avez triomphé, l'obligeant à vous ouvrir sa bourse.
Niallan
Campagne mainoise, on me cherche des noises.

Pendant que certaines préparent -ou observent- un plat que nous ne qualifierons d'aucune façon pour ne pas vexer la cuisinière, d'autres se magnent le derche pour rejoindre un rassemblement de poireaux. J'ai raté le départ. Comment j'ai pu rater le départ ? Perplexe, je tire sur ma pipe bourrée d'opium et réfléchis aux possibles causes sans jamais y inclure la fumette. Au bout de quelques minutes de réflexions, j'abandonne pour me recentrer sur l'objectif : les rejoindre au plus vite. Comme tout le monde le sait, les troupes sont d'autant plus motivées en chanson. Alors je chante, ignorant superbement les règles du prudence de base :

Si nous pouvions revivre hier avant aujourd’hui
Dans ces heures érotiques près du resto de Grégory,
Quand Neijin au beau fixe pris la fessée de sa vie,
Niallanix lança ce chant magique :
Et moi pendant c'temps là, j'fouillais sous la dentelle
Et moi pendant c'temps là je dansais très à l'étroit
La la la la la *
Laaaaaaah !


Loin d'être un effet artistique, l'accentuation de la dernière voyelle reflète ma surprise et mon effroi quand une forme hirsute se jette sur moi. Les yeux écarquillés, je fixe ce qui m'a tout l'air d'être un individu de type femelle suspendu à mes braies. L'espace d'une demie seconde, je reste sans bouger, froc en bas, à cligner des yeux. Et puis je réagis. J'y balance un coup de pompe dans la tronche en gueulant :

Touche pas à ça, grosse cracra ! Je suis un homme mariaïïïïee !

Et vlan que je ne sais qui ou quoi m'assomme, me propulsant à terre sans douceur aucune. Un peu sonné, je me masse la caboche et plisse les paupières pour tenter de discerner mes assaillants qui, si mes estimations sont bonnes se révèlent être des assaillantEs en intégralité. J'incline la tête sur le côté pour les évaluer. Trois donzelles. C'est clairement pas les trois mousquetaires même si l'une d'elle semble avoir de la moustache. Vu qu'elles ont l'air d'en vouloir à mes bijoux de famille et vivent dans un coin reculé, ça pourrait être des Amazones. Des amazones mainoises. Et là, je commence à flipper. Nouveau coup, dans les côtes cette fois.

Barrez-vous, j'suis stérile de toute façon !

Je me relève en titubant et répond à un énième coup par un mouvement aléatoire -quoique rapide- du bras qui heurte une poitrine complète. Deux seins. C'est pas des Amazones. Le soulagement est bref, vite remplacé par la douleur, conséquence d'un gnon. Je chancelle et envoie un coup de pied dans la masse se dressant devant moi. C'est pas les trois mousquetaires, pas des amazones... les trois petites cochonnes ? Allez savoir pourquoi, cette pensée me fait marrer. Pas longtemps parce que le coup suivant fait plus mal que les autres.

Attendez que j'vous pète vos autres dents, bande de truies désossées !

Là je me fâche et fonce dans le tas, littéralement et métaphoriquement. Je frappe la plus épaisse en plein visage juste après m'être jeté sur elle. Et puis je me fais frapper, beaucoup.

Citation:
29/11/1465 04:09 : Vous avez été racketté par un groupe composé de Desideratum de Grayne et de Yap. .
29/11/1465 04:09 : Vous vous êtes battu avec un groupe composé de Desideratum de Grayne et de Yap. (coefficient de combat 14), qui essayait de vous détrousser. Hélas, il a triomphé de vous, vous laissant inanimé dans un champ.


Ou comment je me suis fait later par deux femmes et demi.
Oui, elles ont toutes des morceaux en moins.

*Wazoo – La manivelle, avec nombreuses modifications

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