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[RP] Aujourd'hui j'ai dīner et je vous em..m..erde.

Alaynna
[Le dîner] - Benabar -

Voilà. En gros et pour résumé, il ne fallait pas venir me faire chier ces derniers temps. Mais j'ai un mari qui merde tous les jours. Et pas qu'un peu. Je suis entourée de personnes qui parlent, parlent, parlent, font même des blagues qui étrangement me font pas rire moi mais les font vachement marrer eux, me donnent des conseils assaisonnés à différentes sauces et moi je fais mon huître. Mais l'huître sauvage, pas l'huître domestique. Comme m'a dit l'autre jour Neijin, la maîtresse de mon mari, ils n'aident pas du tout à l'acceptation totale. Alors certes j'accepte, mais il y a des choses qui ne passent pas dans l'attitude de mon époux. Et Eliance ne supporte pas quand je le fais remarquer.
Mais ça y es, j'ai trouvé la parade avec Eliance. No parce que elle, c'est l'une des pires et pourtant je l'adore. Sans doute pour ça que je l'écoute malgré tout, même si je prends mes airs de vas y cause toujours, j'en ai rien à foutre, et que je m'amuse à l'épuiser et à la rendre chèvre. Donc vu qu'elle m'emmerdait avec mon mari, je l'ai emmerdé avec Audric. Et elle m'a dit d'arrêter et je lui ai répondu que j'arrêterai quand elle en fera de même au sujet de mon mari. Et là, étrangement, on s'est tout de suite retrouvées d'accord elle et moi.
Hier, j'ai eu droit à tout un chapitre sur les aventures de Diego, Eliance et la maîtresse de Diego. L'art et la manière de virer sa femme tout en restant auprès d'elle quand même et s'occuper exclusivement de sa maîtresse. J'ai aussi eu droit au chapitre ou Diego pousse des cris avec sa maîtresse comme il n'a jamais poussé avec sa femme. Et que donc les murs tremblent et Eliance pousse le lit au milieu de la pièce pour pouvoir dormir peinarde. Et bien évidemment j'ai eu aussi droit au chapitre ou la femme s'occupe de son mari, lui parle, lui fait des sourires sans jamais montrer combien elle peut être mal elle, et ça, parait il que c'est la recette miracle d'Eliance. Ouai ouai, parce que Diego après il est revenu vers elle.
Ouai. Alors l'histoire était charmante mais je ne suis pas Eliance et Niallan n'est pas Diego. Et je pense que je serai déjà en train de danser dans les flammes avant que je n'en arrive à devoir subir le même scénario. Et moi j'en ai déduit que la recette n'était pas si miraculeuse que ça, parce que pour ce que j'en sais, vu que le Diego en question c'est le meilleur pote de mon mari, et puis que je suis pas aveugle non plus, et bien le Rital il n'est pas avec Eliance et il s'est enfermé dans l'Endroit, quelque part dans le Sud.

Et donc j'ai décidé d'accepter l'invitation à dîner du Danois.

D'une parce que j'ai envie de le voir et que je sais que ça fera plaisir à Apollo.

De deux, parce qu'il a une très bonne élocution et qu'on va avoir plein de choses à nous dire. C'est pas le genre d'homme que tu regardes dans le blanc des yeux et qui va se la boucler.

De trois, parce que c'est pas tous les jours qu'un homme m'invite à dîner. Surtout un homme comme lui. La dernière fois qu'on m' a invité à dîner, c'était l'année dernière, sur une plage de Narbonnes. L'une des rares fois où mon mari m'a invité à dîner. Mais bien évidemment, je n'ai absolument pas pensé en acceptant l'invitation du Danois, que ce dîner pourrait se terminer de la même manière que celui avec Niallan l'an dernier. Ab-so-lu-ment pas ! J'ai l'esprit à mille lieux de là.

De quatre, parce que je veux bien moi aussi qu'on partage le même coin de ciel bleu, surtout que si ça se trouve, le ciel danois et le ciel italien c'est pas les mêmes ! J'en oublierai presque qu'on est sous un ciel françoys.

De cinq, parce que j'ai toujours dans l'idée de trouver une femelle à Apollo. Et que je compte bien négocier ferme, et même lui demander de venir me l'apporter en main propre cette petite femelle une fois qu'il me l'aura trouvé. Je compte bien demander au Danois que ses pas rejoignent les miens. Et en plus, ça lui fera de l'exercice pour sa jambe. Je me préoccupe de sa santé ! Même si je dois payer une petite fortune la femelle pour Apollo. Je m'en cogne, j'ai largement les moyens.

Et je pourrais continuer à énumérer tout un tas de raisons encore, mais ça risque de devenir gavant. Ou alors parce que je refuse de m'avouer la raison essentielle pour laquelle j'ai accepté d'y aller. Et ça restera donc du domaine de l'inavouable et qui ne se dit pas.

Alors certes, j'ai tergiversé un bon moment avant d'accepter. Pesant le pour et le contre. Essayant d'analyser au travers des écrits du Danois, la moindre de ses intentions. Et puis j'ai fini par en toucher un mot à Gabriel, mon presque frère, qui était arrivé la veille pour me secourir, car il me croit en grand danger. Et alors quand Gabriel m'a répondu que puisque mon mari aime aussi une autre femme, j'avais tout autant le droit d'accepter d'aller dîner, j'étais satisfaite. J'ai bien aussi entendu la suite, quand il a ajouté que par contre si le dîner se prolongeait par d'autres choses, faudrait pas que je m'étonne que mon mari se permette encore plus de libertés qu'il ne le fait déjà actuellement. Ce à quoi j'ai acquiesçé. Sans trop me demander ce que Gabriel voulait dire par "d'autres choses".

J'ai donc laissé Anna-Gabriella avec son papà. Je l'aurai bien emmené avec moi mais même si l'auberge en question n'est pas trop loin, il y a toujours potentiellement le danger qu'avec la chance que j'ai , je me prenne des brigands dans la tronche. Et comme moi, je dis TOUT à mon mari, je lui ai expliqué que j'allais dîner avec le papà d'Apollo. Il m'a fait un grand sourire tout enfumé et puis moi j'étais contente de le voir me sourire. Peut-être que plus tard on en reparlerait tous les deux de ce dîner mais dans l'immédiat, je le laissais être papà avec Anna-Gabriella. Et je lui donnais mille recommandations pour le cas où, en mon absence d'à peine quelques heures, notre petite pirate-princesse ait une nouvelle dent qui veuille percer.

C'est accompagnée d'Apollo que j'ai pris la route vers cette fameuse petite auberge que le Danois m'avait écrit avoir repéré.
Et j'étais tellement perdu dans mes pensées que c'est quand Epo, s'est cabré et que je me suis retrouvée à terre avec une lame pointée sur moi que j'ai réalisé ce qui se passait. Je n'avais rien vu arriver et ça venait de me tomber dessus.

Même par une journée comme celle-ci, il faut qu'on vienne tenter de me gâcher mon dîner !

Du coin de l'oeil j'ai bien vu qu'Apollo en tenait un en respect. Et moi, je portais une senestre discrète le long de ma hanche et j'attendais le moment opportun pour me saisir de ma triple dague et planter l'homme qui me menaçait.

En plus le gus avait une haleine qui puait grave la bibine. Mais le problème avec ce genre de type, c'est que c'est difficile de prévoir leur réaction. Donc, je ne bougeais pas, je retenais même ma respiration parce qu'il pue vraiment quoi, et j'essayais d'analyser la situation.
Elle était pas mirolifique sur le champ. J'étais par terre, sur un chemin peu usité parce que j'avais eu la bonne idée de me dire qu'en passant par là justement je tomberai pas sur de la racaille, une lame pointée sur moi.

Mais mon Danois était là, ses crocs plantés dans le mollet de l'autre type qui beuglait comme un boeuf.

Non seulement Apollo en avait maîtrisé un mais en plus il avait trouvé l'art et la manière pour essayer d'attirer l'attention.
Quand je le dis que ce chien est doué d'une intelligence extrême.

Finalement. La situation n'était peut-être pas si désespérée qu'elle ne le paraissait.

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Osfrid_
    A traîner sa carcasse dans tout le royaume, Osfrid en avait oublié de vivre. Tel un vagabond à l'allure patibulaire, il déambulait au gré de ses envies et de ses humeurs, pas toujours jolies il fallait bien le dire. Et le sud s'était avéré un endroit idéal pour se cacher des siens, personne de la famille ne venant foutre son grain de sel dans cette partie là du royaume. A croire qu'en dehors de la Normandie, les Courcy ne connaissaient pas grand-chose. Mais lui, il avait l'âme aventureuse alors vagabond ou prince, Osfrid gardait cette étincelle au fond de son âme qui lui disait de toujours mettre un pied devant l'autre et d'aller voir ailleurs si l'herbe était plus verte.

    Pourtant, décidé à rentrer au bercail puisqu'on le lui demandait, Osfrid avait donc suivi les chemins de traverse afin d'être en Normandie pour la réunion de famille printanière. Cette dernière, si elle n'annonçait pas de malheurs, elle était au moins synonyme de renouveau, du moins sur le papier parce qu'avec le jumeau d'Adeline et Adeline elle-même, le danois doutait avec sincérité que tout se passe pour le mieux. Mais vaille que vaille, il avait donc accepté et c'était retrouvé comme un con au milieu d'un duché qu'il n'appréciait pas outre mesure, trouvant les gens trop surfait pour être honnête et surtout s'intéresser à leur prochain. Mise à part la couronne vissée sur leur tête, les autres ne les atteignaient donc pas aussi, le danois décida de ne pas rester dans le coin et de repartir le plus vite possible.

    Ce fut là que la première de l'italienne vint le cueillir. D'abord surpris que cette missive le trouve, il lut attentivement les mots, en devina d'autres plus profonds, de ces maux qui vous rendent l'âme éternellement blessée et qui vous donne des envies de quitter ce monde. Osfrid avait lu et relu ces passages avant de prendre la plume à son tour afin d'y faire réponse. Si en plus la brune pensait pouvoir lui refourguer l'Apollo parce qu'elle avait décidé qu'un jour elle disparaitrait, c'était mal connaitre le danois. Il ne voulait plus aucune attache avec quiconque et s'occuper d'un chien ne faisait pas exception à la règle. Mais les mots employés durent plaire à Alaynna car le jour suivant, il reçut à nouveau un pigeon affamé. L'homme du nord crut d'abord à une plaisanterie mais il se trompait.

    Au travers de sa lecture, Osfrid fut prit d'un grand éclat de rire qui se changea rapidement en une insulte en vieux danois qui aurait faire pâlir les Ases eux-mêmes. Sa main vint à frotter sa cuisse et sa vilaine cicatrice qui le faisait souffrir tandis qu'il se demandait ce qu'avaient les femmes à vouloir se jeter toujours dans les bras du plus crétin qui soit. Ce n'était pas faute de l'avoir prévenu à l'époque l'italienne mais il la devinait trop orgueilleuse pour tenir compte des avertissements de ses aînés et maintenant il n'avait plus qu'à ramasser les pots cassés. En avait-il envie, certainement pas et tandis qu'il se levait difficilement de la grosse pierre qui l'avait accueilli quelques heures plus tôt, osfrid maugréait et s'en allait boitillant jusqu'à son cheval qui le supportait depuis des mois. L'animal s'ébroua et le danois lui lança un œil noir pour lui faire comprendre qu'il n'admettait aucune contradiction. Il n'avait pas envie de revoir la brune c'était là sa décision. Et il reprit sa route vers nulle part, fermant sa conscience à ce qu'il ne voulait pas entendre.

    Sauf qu'une conscience c'était là pour vous bassinez. Et à peine avait-il fait quelques lieues que déjà son cerveau s'agitait dans tous les sens. Il ne pouvait décemment laisser Alaynna dans un marasme émotionnel proche de la rupture. Parce que sa tête de con de mari jouait à celui qui aimait bien aller butiner dans une autre fleur et qu'elle, amoureuse qu'elle était, pardonnait. Mais il arrivait un moment où tendre la joue ça n'avait plus aucune signification. Alors au prochain village qu'il visiterait, Osfrid lui ferait un courrier et lui dirait de partir loin de ce néfaste furoncle qui lui servait d'homme. Puisque c'était le printemps et que le renouveau était de mise, qu'elle commence à se sentir libre et heureuse comme elle l'entendait.

    Si seulement sa plume n'avait pas pris les devants dominée par un esprit guerrier qui n'admettait pas qu'on fasse de mal à une femme. Il avait de beau reste le guerrier déchu et bien entendu, ce qu'il avait voulu dire à Alaynna était passé à la trappe. Au lieu de ça, il l'avait invitée à se retrouver dans une auberge non pas pour la coucher sur une paillasse, Osfrid n'était pas comme ça mais simplement pour lui parler et lui prêter son épaule pour poser son chagrin le temps qu'elle voudrait. Et maintenant que ses pas le conduisaient au lieu de rendez-vous, le danois se trouvait des plus cinglé. Lui qui fuyait tout le monde parce qu'il n'était même plus capable de défendre les siens allait faire la mariole avec une donzelle. Mais quel crétin il faisait. Et cette route qui n'en finissait plus. Le mouvement du cheval qui balançait de droite à gauche tel une barque qui vous berce au bord de l'eau. Combien de temps qu'il n'avait pas fermé l'œil correctement le danois, combien de jours qu'il n'avait pas avalé de repas chaud ? Il était au bord de la rupture depuis si longtemps qu'on se demandait encore ce qui le faisait tenir debout. Et quand il entendit les aboiements d'un chien et les hurlements d'un homme, il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre que du grabuge allait ternir son voyage.

    Avec une certaine négligence, Osfrid donna un coup de pied dans les flancs de sa monture qui se crispa légèrement, évitant de se cabrer tant le danois tenait les rênes serrées. Mais la monture fit un bond en avant afin de sauter un léger obstacle avant de se réceptionner sur un chemin de terre et de gravier manquant pour le coup de glisser. Les quelques mètres parcourus ainsi fut un enfer pour le danois qui serra les dents tandis que la douleur de sa cuisse se réveillait. Mais lorsqu'il se rapprocha du lieu de l'agression, il saisit sa Clémence et la brandit en avant en hurlant. Cri de fier guerrier parti au combat, cri d'avertissement mais cri de douleur, Osfrid pouvait en toute impunité lâcher cette frustration et ce mal qui le rongeait de l'intérieur sans qu'on y trouve à redire. Le cheval était lancé, l'homme prêt à asséner un premier coup lors de son premier passage.au moment où la Clémence allait toucher le malfrat ce dernier donna un coup d'épaule dans le cheval qui dévia légèrement la trajectoire de l'épée ce qui fit louper la première blessure. Qu'à cela ne tienne, Osfrid n'avait jamais reculé devant l'adversité. Et mue par des actions conditionnées par des années de combats, le danois sauta de sa monture pour se lancer dans le combat. L'objectif était de libérer la victime afin qu'elle puisse s'échapper. Osfrid chargea tel un ours en hurlant, l'épée en avant, le corps en pleine puissance et la douleur galvanisant le tout.

    La lame vint se frotter au gras du bras du bandit avant qu'Osfrid ne se retourne pour mieux lancer son épée à hauteur du cou et de venir frapper l'épaule. L'homme recula en hurlant, voulu à son tour répliquer mais le danois avait la faveur d'Odin qui retrouvait son champion. Et dans un grand fracas de tonnerre et de mouvement, Osfrid ne lâcha plus l'abruti qui s'en était pris à l'italienne. Il aurait pu en faire de la charpie mais l'homme décida qu'il tenait plus à la vie et se mit à courir, oubliant pourquoi il était sur cette route, pissant le sang mais heureux d'être encore de ce monde. Et ce ne fut que lorsqu'il fut assez éloigné, que son comparse avait réussi à fuir les crocs du grand danois qu'Osfrid tomba à terre, face la première au sol en hurlant, lâchant à son tour son épée afin de poser sa main sur cette foutue cuisse qui allait finir par le tuer.


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Alaynna
[Ce sont nos décisions qui font de nous ce que nous sommes.
]
- Game of Thrones - Main Title | The Best Version of Main Theme | Epic/Metal/Violin/Dubstep/Rap-



Et à cet instant précis où je sentais la pointe de la lame du brigand ivrogne titiller la chair tendre de mon cou, je me félicitais au moins d'une chose : celle d'avoir eu la sagesse de ne pas emmener Anna-Gabriella avec moi.
Et pour couronner le tout, et cela ne laisse absolument planer aucuns doutes sur l'état d'esprit qui est le mien depuis quelques semaines, je fixais l'homme d'un regard qui semblait dire " Allez abrège qu'on en finisse". J'allais crever pratiquement au même âge que ma mère. Comme elle je laisserai un enfant derrière moi qui serait élevé par son père. Sauf que moi je n'ai pas su mourir en couches, mais je vais très probablement finir sous une lame avinée.
Ce qui ne me met pas vraiment en confiance parce qu'avec le degré d'alcool que l'homme doit avoir dans le sang, il a le temps de me rater et m'estropier plusieurs fois avant de me décaniller vraiment.

Alors, ce putain d'instinct de survie est là, quand même. Et c'est au moment où je me décidais enfin à me saisir de ma dague que j'ai entendu le martèlement lourd sur le sol des sabots d'un cheval suivi d'un hurlement qui me glace le sang. Je n'ai pas tout de suite regardé, occupée que j'étais à réellement paniquer, m'imaginant que c'était là un troisième luron qui s'amenait pour prêter main forte aux deux autres.

J'ai alors vu l'ombre d'une masse sombre approcher et c'est là que j'ai levé mon regard. Et que je suis resté en arrêt, perles d'azur écarquillées et la bouche béante de stupéfaction, mâchoires prêtes à se décoller.
Cette silhouette là, je ne pouvais que la reconnaître. Et même si durant un petit millième de secondes j'aurai pu m'imaginer qu'il s'agissait de mon mari je savais pertinemment qu'il n'en était rien.
No. Mais je venais de comprendre que les secours venaient d'arriver en la personne de ce Danois sauvage qui poussait des cris de guerriers sur le retour et qui ne s'en laissait nullement imposer.
Mon regard embrassait la situation, ou du moins tentait de le faire mais tout se passa alors trop vite pour moi. Je voyais la silhouette agile et puissante du cavalier brandissant une épée qui devait sans doute s'insérer dans le baudrier suspendu à sa ceinture. Et dans ce tourbillon de folie j'eus tout de même la présence d'esprit de remarquer avec quel art consommé, le Danois pratiquait la danse de sa lame. J'étais moi-même douée pour danser dans les flammes, les fontaines et les ruisseaux mais alors cet art là, j'étais loin, et même très loin de le maîtriser aussi habilement que lui.
Je notais un détail qui m'avait échappé il y a deux ans. C'est qu'Osfrid n'est pas blond, mais châtain clair.
Mais ce qui me frappa surtout, c'est que l'homme que j'avais devant moi en train de lutter n'avait plus rien à voir avec celui que j'avais rencontré sur Pau. Celui-ci avait tout du guerrier, et une incroyable aura de puissance émanait de sa personne.
Pourtant je le sais irrémédiablement blessé, et je l'ai connu se déplaçant avec une canne.
L'acier de la lame étincelait tandis que je le vois alors se retourner et asséner un coup sur l'épaule de mon attaquant qui finit alors par lâcher prise et s'éloigner de moi.

Tétanisée, alors que j'aurai du chercher à me sauver ou tout du moins me mettre à l'abri, je restais le souffle coupé en observant ce qui se passait.
Tout s'est déroulé si vite que je n'ai pas le temps de vraiment réaliser que c'est fini, que je suis en sécurité maintenant.

Et c'est là que je le vois tomber face contre terre et lâcher son épée dans un hurlement. Je n'ai néanmoins pas vu qu'il portait la main à sa cuisse. Et alors que je sens tout mon être exploser de culpabilité rien qu'à l'idée qu'il ne soit blessé, je me traîne à quatre pattes jusque lui, me fichant bien de maculer ma vesture.
La seule chose que je n'avais pas prévu, serait la réaction de mon danois. Et il est déjà trop tard que je lui intime un ordre, Apollo, dans sa joie de retrouver son papà, s'est déjà précipité sur le Danois à terre pour lui faire la fête.
Après m'être assurée d'un coup d'oeil que nul sang ne coule sur mon sauveur du jour, j'ai tout de même fini par claquer l'ordre à Apollo de se tenir tranquille et je hoche un menton approbateur quand je le vois obéir et se coucher au sol.

Dans ma tête, Osfrid vient de détrôner Rikiki, le mari d'Eliance. Le nain avait en effet administré une branlée à mon ancien mari. Le Corleone. Je n'avais pas été témoin de la scène mais la chose m'avait été racontée.
Néanmoins, aujourd'hui, le Danois m'avait littéralement scotchée sur place. Je frémissais encore à l'intérieur de moi. Mais celui qui était désormais mon héros continuait de hurler. Et ce n'est qu'en voyant enfin, la main qu'il posait sur sa cuisse que je compris qu'il s'agissait d'un cri de douleur.
Agenouillée devant lui je le regardais. Réalisant alors qu'il m'avait secourue au mépris de sa propre souffrance. Et je n'y connaissais absolument rien en médecine.


" - Osfrid, cessez de vous agiter ainsi, je crois que plus vous vous énervez et plus la douleur persiste. Détendez-vous, allongez votre jambe."


Je n'en menais vraiment pas large mais j'avais mis toute l'assurance que je pouvais dans le ton de ma voix. Mais fatalement, ça aurait été trop beau que je me la boucle sur ces sages paroles.


" - Putana ! Rien qu'à vous avoir vu faire aujourd'hui, je suis sûre qu'avec de l'entrainement vous allez avoir le dessus sur votre m.ierda de satanée blessure."


Et si. Je venais de comprendre. Et si j'avais compris plus tôt, j'aurai peut-être pu l'aider il y a deux ans. A l'écouter, il n'est plus bon à rien, et il a peur du regard de sa propre famille sur lui. A trop s'apitoyer sur soi-même on perd toute notion avec la réalité.
Et la réalité, c'est qu'aujourd'hui, je venais de comprendre que le guerrier n'était pas si diminué qu'il ne le pensait. Le fier combattant est toujours là.


" - Osfrid, que puis-je faire pour vous aider ? Soufflez, respirez. Détendez-vous. Et laissez-moi vous aider, c'est la moindre des choses après ce que vous venez de faire."

Je crois que je ne me suis jamais sentie aussi maladroite et impuissante face à un homme. Et puis surtout, c'est la toute première fois de ma vie que je vois quelqu'un prendre ma défense alors que je suis agressée. J'avais beaucoup plus l'habitude de me prendre des gnons, plutôt que l'on vienne à ma rescousse.

" - Qu'est ce que je peux faire pour vous soulager ? Je suis tellement désolée. J'aurai du prendre l'autre chemin. Je ne pensais pas que quelqu'un essaierait de gâcher notre dîner."

Honteuse, je n'osais même pas le regarder. Et puis je me rendais compte que je tenais, sans doute bien plus que je ne le pensais, à ce dîner.

Et puis j'ai une illumination soudaine.
Et tirant sur ma besace, j'en sors une pipe et quelques sachets d'herbes dont je lis les noms un à un.
Je n'ai aucunes connaissances médicales.
Par contre j'ai un mari accroc à la fumette.
Et ce n'est pas comme si depuis quelques semaines je ne m'en tapais pas quelques bouffées également. Pas assez pour me soulager, mais juste ce qu'il faut pour arriver à me détendre quand mon mal de crâne se fait trop percutant.
Et j'ai depuis longtemps maintenant appris à reconnaitre à l'odeur certaines herbes. Je sais donc que ce que je suis en train de lui tendre, devrait, à défaut de lui faire voir le nirvana, calmer, pour un temps du moins, sa putain de douleur.


" - Tenez. Cela devrait vous soulager."


Je lui tends ma pipe, emplie du mélange que je viens de lui concocter.
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Osfrid_
    - RAHHHHHHHHHHH

    Le son s'étouffait dans sa gorge au fur et à mesure que le cri mourait. La respiration s'agita, s'intensifia tandis qu'Osfrid gardait face contre terre. Plissant les paupières avec intensité, il espérait contrôler la douleur qui irradiait maintenant dans tout son corps. Et Alaynna qui s'agitait autour de lui. Il ne la voyait pas encore mais il sentait les tensions du corps, dans les paroles prononcées. Elle allait finir par le rendre dingue si elle continuait aussi, prenant son courage à deux mains, il tourna légèrement son visage dans la direction de l'italienne, posant sa joue dans la boue puis la regardant, il soupira.

    - soufflez, respirez… Alaynna je ne vais pas accoucher… AAArrrgggGGG

    Dans un effort surhumain, Osfrid posa ses mains à plat et tenta de se soulever, au moins pour se mettre sur son fessier. La manœuvre fut délicate et il s'y reprit à deux fois afin de parvenir à ses fins mais en véritable borné, serrant les dents, l'homme du nord réussit à se redresser. Clignant des paupières à plusieurs reprises, il prit le temps de respirer profondément pour chasser un peu de cette terrible souffrance avant de soupirer devant l'adversité.

    La main tremblante remonta sur la cuisse à la recherche de la balafre qui sillonnait la chair. Il aurait pu la sentir onduler sous ses doigts tant il connaissait la moindre boursoufflure, le moindre sillon, le moindre creux. Le boucher qui l'avait rafistolé sur le champ de bataille avait fais avec les moyens du bord, ne prenant pas la peine de se poser de question et aujourd'hui il était devenu le boiteux, l'estropié, celui qui ne pourrait plus jamais marcher convenablement, la honte de la famille, la honte de son peuple… une grimace vint tordre la bouche d'Osfrid tandis que son corps se pliait en deux sous le coup de la douleur. Un grognement digne d'un ours sortit de sa gorge tandis qu'il faisait un effort monumental pour parvenir à contrôler ce qu'il se passait, il tendit la seconde main vers la belle italienne qui s'agitait en tout sens comme un feu follet.


    - Alaynna… Alaynna arrêtez de bouger de grâce !

    Mais en disant cela, Osfrid eut le sentiment qu'elle s'y remettait de plus belle. Alors il ferma les yeux en priant pour que ça s'arrête et qu'il puisse revenir à quelques minutes plus tôt mais les dieux n'avaient pas cette si grande miséricorde. Odin appréciait particulièrement qu'on meurt au combat en son nom et pas qu'on joue les mauviettes en se tordant de douleurs. Finalement, même la foi semblait être perdue pour le danois. Et tandis qu'Alaynna lui tendit une pipe, Osfrid se recula légèrement pour la regarder, mi crédule, mi méfiant. Et sa main rejeta l'objet qui aurait pu le soulager.

    - C'est gentil Alaynna mais j'ai un remède dans la sacoche de mon cheval…

    Il ressemblait déjà à une loque, il n'allait pas en rajouter une couche avec la fumette. Il se disait dans les quartiers mal famés de Paris que les gens devenaient vite accrocs à cette saleté et que ça les rendaient agressifs. Osfrid avait déjà bien assez mauvais caractère pour qu'en plus, il rajoute cette tare-là. Non il préférait ses remèdes d'apothicaires peut être pas très catholiques mais qui au moins lui plaisaient.

    Osfrid mit ses doigts entre ses lèvres et il siffla afin de faire revenir sa monture vers eux. Il ne pouvait pas se lever mais au moins l'italienne pourrait le faire à sa place. Le cheval arriva tranquillement avant de s'arrêter près de son maître, sembla fouiller le sol à la recherche de quelques herbes à arracher avant de donner un coup de tête dans l'épaule du guerrier.


    - Ouais c'est ça, moi aussi j't'aime bien.

    Les vieilles habitudes de solitaire, le danois passait son temps à parler à son cheval. Pour un peu on le prendrait pour un cinglé. Pour un peu seulement ? Allez savoir ce que les gens pouvaient penser de ce vagabond qui parlait seul à longueur de temps. S'ils savaient…
    Prenant la main de l'italienne dans la sienne, il tira dessus afin de l'attirer vers lui ou simplement d'attirer son attention, la capter pour qu'elle se calme un peu.


    - Dans la sacoche du côté droit, vous trouverez une fiole opaque de couleur marron. Prenez-la et amenez-la-moi s'il vous plait.

    Et avant qu'elle ne se lève pour y aller, Osfrid serra sa main pour la garder dans la sienne quelques secondes encore.

    - Dites-moi que vous n'êtes pas blessée au moins, que vous allez bien ?

    Parce qu'à s'agiter comme elle le faisait, avait-elle au moins pris la peine de regarder si une des lames adverses lui avaient fais du mal ? Et le regard que le danois posa sur la jeune femme révélait réellement une forme d'inquiétude.

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Alaynna


Je n'avais pas conscience que je m'agitais de trop autour de lui.

En fait, je n'avais plus vraiment conscience de grand-chose. Et encore moins que ma fébrilité puisse masquer ma frayeur.
Depuis des semaines je danse sur un fil.
Tombera, tombera pas. Mes ténèbres ou ma lumière.
Et je venais de passer à quelques centièmes de millimètres d'une lame tueuse.
Sans son intervention, il est fort probable que ma fille n'aurait plus de mammà. Et je flippes. Je flippes grave. Encore plus quand il me balance qu'il n'est pas en train d'accoucher. Là je me suis sentie blêmir. Et j'ai fermé les yeux un instant pour repousser toutes ces images qui sont venues m'assaillir.
Et alors j'ai du m'agiter encore un peu plus sûrement.
J'entendais sa voix au Danois mais, comme venue de très loin. Toute ouatée. Je n'ai pas vu que je tremblais comme une feuille. Moi je me sens très bien. Pourtant ça va pas. No, ça va pas. Mais je percute pas.

Je le vois valdinguer la pipe et je lis comme de la méfiance dans son regard. Et puis il me dit qu'il a un remède. Et mon regard lui, s'est focalisé sur le vol plané de ce que je venais de lui tendre.
Pourquoi est-ce que je perds tous mes moyens face à la souffrance de cet homme ? Je voudrais lui ôter sa douleur d'un claquement de doigt mais même ça, je ne sais pas faire.
Je suis toujours dans mon cocon, mon corps s'est tendu comme un arc, mes mains tremblent à n'en plus finir mais je ne ressens rien. Juste l'impuissance de ne pas savoir quoi faire pour le soulager lui.

Et c'est là que je n'ai pas compris le pourquoi du comment, mais je me suis retrouvé ma main dans la sienne et mon visage à quelques centimètres du sien. Et ça m'a claqué comme un coup de fouet.
Soudain son regard a capté le mien. Je me suis figée net. Et je crois même que je me suis détendue, petit à petit. Mon anxiété se calmait et je cessais de m'agiter. Mais pas mes tremblements de main, eux ils persistaient. J'ai compris qu'il me demandait d'aller chercher ce qui pourrait le soulager et j'écoutais ses explications.
Et quand j'allais me relever pour aller fouiller la sacoche sur son cheval, il a serré un peu plus fort ma main, la meurtrie, celle qui se soigne doucement de la brûlure que je lui ai infligé. Celle que Gabriel m'a soigné en m'y administrant un remède de grand-mère avec de l'alcool et du miel qui m'a arraché des bonds et des grognements dont je me souviens encore.
Et mes doigts se sont resserrés autour des siens. Alors que mon regard accrochait celui du Danois et y lisait une lueur que je ne lui connaissait pas. Je frémis des narines en portant mon autre main à ma gorge.


" - No. Je ne suis pas blessée."

J'ai zappé le reste de sa question et puis sous son regard je me suis sentie rougir et j'ai regardé nos mains. La mienne paraissait toute fine au creux de la sienne. Mais surtout, elle avait cessé de trembler. Et j'aurai voulu la laisser où elle se trouvait. Mais je me suis éclairci la gorge et j'ai fini par balancer

" - Mais si vous voulez que j'aille récupérer votre fiole, faut me rendre ma main ! Sinon vous risquez de l'attendre longtemps ! Et je suis pas aussi agile des pieds ! ".

Et j'ai pas demandé mon reste, je me suis reculée toujours à quatre pattes sur le sol et j'ai fini par me redresser pour aller près de son cheval. En même temps, je jetais un oeil pour voir si Epo était là mais mon Camarguais avait suivi le mouvement du cheval d'Osfrid et se trouvait donc non loin de lui à s'ébrouer paisiblement.
Je fouillais donc dans la sacoche concernée, tout en caressant le cheval et lui parlant doucement pour le mettre en confiance, et je trouvais enfin la fiole opaque marron dont il était question et je repartais m'agenouiller près du Danois en la lui fourrant dans la main.


" - Vous avez de la boue sur votre joue. Le dîner était prévu mais j'ignorais que le bain était en option. J'crois quand même que ça vous fera pas de mal d'en prendre un avant qu'on dîne."

Il croyait quand même pas qu'elle allait dîner avec un type maculé de boue ! Evidemment, je n'avais pas vraiment jeté un oeil sur ma propre personne que je trainais à quatre pattes au milieu de la boue et de la terre depuis tout à l'heure.
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Osfrid_
    La fiole passa d'une main à l'autre. Les doigts d'Osfrid, légèrement tremblants, se resserrèrent autour de l'objet avant de l'amener jusqu'à la bouche afin que cette dernière, d'un coup de dents, fasse sauter le bouchon. Et le liquide fut répandu dans le gosier du guerrier qui se jeta en arrière, se laissant aller à la douleur le temps de retrouver son calme. Une main crispée sur le front, sa jumelle cherchait celle d'Alaynna qu'il saisit comme si elle était la dernière personne sur la terre, se raccrochant à elle comme à une bouée.

    - Merci pour votre aide Alaynna… et je vous promets, ça va vite passer et tout redeviendra normal…

    Mais qu'est-ce qu'il racontait le danois ? Tout redeviendrait normal, tu parles ! Plus rien ne serait comme avant et il le savait. Même sa cousine ne pouvait rien pour lui malgré ses connaissances et le fait qu'elle soit à la tête de l'Hostel-Dieu, haut lieu de la médecine de Paris. Les chairs avaient été trop endommagées et maintenant, il ne pouvait que prier pour que la douleur le laisse tranquille, il s'accommoderait de sa patte folle.

    Les secondes passèrent puis les minutes. Osfrid sentait la chaleur de la main de l'Italienne entre ses doigts ce qui, il en était surpris lui-même, l'apaisait. Depuis le temps qu'il naviguait à vue dans le brouillard de la douleur physique pour ne pas dire la déchéance, enfin une belle âme se trouvait à ses côtés alors qu'il était le plus vulnérable qui soit. Et bien qu'il n'aimait absolument pas ce genre de situation, le danois se laissa aller à en profiter un peu, rien qu'un petit peu, histoire de reprendre le dessus plus rapidement. Et la potion fit son effet, Osfrid se redressa avec lenteur pour faire face à la jeune femme qui s'était faite agresser. Fronçant les sourcils, il observa avec attention celle qu'il n'avait pas revue depuis presque deux ans puis inspira profondément avant de sourire en se focalisant sur le peu de boue qu'elle avait sur le bout de son nez.


    - On m'a dit que la boue avait des vertus insoupçonnées, vous devez absolument en profiter !

    Puis s'enhardissant, il lui colla un peu de la substance sur la joue. Et toc, il ne serait pas le seul à devoir se laver ce soir. Si elle croyait qu'il allait partager un repas aussi facilement que ça avec quelqu'un qui se ruait dans la boue en toute circonstance, elle se mettait le doigt dans l'œil. Lui offrant un sourire innocent et angélique autant qu'il le pouvait, Osfrid s'appliqua à se relever afin de ne pas subir des représailles et à bondir sur sa jambe valide avant de poser celle qui le torturait afin d'établir un précaire équilibre. Son regard se posa à nouveau sur la jeune italienne puis sa main se plaça sur l'épaule d'Alaynna la serrant légèrement avant de faire fi des bonnes manières et de la serrer dans ses bras.

    - Quel soulagement de voir que vous n'avez rien. A cause de moi, vous auriez pu être tué et jamais je ne me le serais pardonné…

    La repoussant gentiment en respirant profondément, Osfrid ne cessait de la regarder droit dans les yeux.

    - Mais vous savez Alaynna, il y'avait d'autres moyens pour me faire me déplacer que de vouloir fricoter avec des brigands.

    La taquiner lui permettait de faire abstraction de se qu'il ressentait. Mais il était heureux de pouvoir enfin la voir. Et elle était telle qu'il s'en souvenait. Enfin pas tout à fait, son visage après pris une certaine maturité, ses formes s'étaient harmonisées mais quoi de plus étonnant pour une femme qui était devenue mère ? Osfrid releva le menton avant de faire claquer ses doigts pour appeler Apollo afin que ce dernier vienne vers lui.

    - Et bien mon vieux, tu as profité ! Ta maitresse s'est bien occupée de toi on dirait…

    Et l'une des mains d'Osfrid vient chahuter le haut de la tête de l'animal.

    - Ma mère serait heureuse de voir ce qu'il est devenu. Vous en avez fait une belle bête.

    Et un léger sourire vint confirmer les dires du danois tandis que l'homme claudiquait dans la direction de sa compagne.

    - Allons-nous rester ici, en pleine campagne, ou bien pouvons-nous partir afin de se régaler d'un bon repas ?

    Montrant leur monture respective, Osfrid continua sur sa lancée.

    - Mais avant, je vous invite à prendre un bain dans l'auberge qui nous servira un bon repas. Avec un peu de persuasion, ils pourront même nettoyer nos vêtements afin qu'on soit un peu plus présentable. Qu'en dites-vous belle dame ?

    Et la galanterie d'Osfrid revint au galop tandis qu'il avait oublié les bonnes manières durant pratiquement deux ans. Présentant sa main devant Alaynna, il attendait qu'elle prenne ses doigts pour la conduire jusqu'à son cheval. Puis il prendrait son propre compagnon et ils pourraient reprendre leur chemin en priant pour ne plus faire de mauvaise rencontre.

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Alaynna
Et ma main se retrouve de nouveau dans la sienne. A croire que c'est là où doit se trouver sa place. Et puis elle s'y trouve bien, alors je l'y laisse. Pour une fois, je n'ai pas ce vilain réflexe qui est souvent mien, de vouloir cogner.
Puis ça serait idiot de faire ça, je m'y ferai mal plus qu'autre chose. Parce que le Danois est quand même bien bâti, y'a pas à dire !
Et j'ai l'occasion de m'en apercevoir davantage encore quand, un moment plus tard, je me retrouve dans ses bras. Et là. C'est le chaos complet dans ma tête. L'espace d'un instant, je suis submergée par l'odeur qui émane de lui, de sa peau. Contre toute attente, ce parfum me troublait, tout comme le contact de ses mains chaudes au travers de mes vêtements. Mon coeur s'était mis à battre tellement fort que je me demandais comment il pouvait ne pas l'entendre.
Et puis je me suis retrouvée libérée. Et je me suis détendue, rassurée par la voix calme d'Osfrid qui semblait aller mieux maintenant. Bien que je me sentais bizarre sous son regard qui me scrutait avec attention. Et quand je le vis inspirer profondément, instinctivement, j'en fis de même.

Avant de me retrouver avec une joue barbouillée de boue.

Ah ouai ! Alors comme ça, il est joueur le Danois ! Mais je n'ai pas eu le temps de riposter, parce qu'il s'était déjà remis debout, et j'éclatais de rire.
Depuis combien de temps un éclat de rire n'avait-il franchi mes lèvres ? Je ne m'en souviens même pas.
Les yeux Danois ne lâchent pas les miens, tout en continuant de me taquiner. M.ierda. J'ai l'impression qu'il essaie de lire tout au fond de mon âme. Et il me trouble bien plus que je ne veux l'admettre. Même si je suis incapable de dire pourquoi. Cet homme est pour moi une énigme à lui tout seul. Il se dégage de lui une impression de danger, mais pas dans le sens habituel du terme.
Le Danois est quelqu'un de franc et sûr de lui, il est rude, mais pas agressif. Néanmoins, je savais déjà d'instinct, qu'il valait mieux très certainement ne pas lui chercher querelle. Seul un fou aurait pu prendre ce risque. Et une seule fois. Pas deux. Et puis il semble maîtriser l'art de dissimuler ses pensées. Et au final, je ne savais jamais trop à quoi m'attendre avec lui.
Et puis le voilà qui prête attention à Apollo et je souries. Depuis le jour où j'ai vu ce Danois débarquer dans ma vie avec cette petite boule de poil qu'était alors Apollo dans les bras, j'ai décrété, - allez donc savoir pourquoi -, que le Danois était son papa. Puis quand il évoque sa mère, je retrouve mes esprits.


" - Peut-être aura t'elle l'occasion de le découvrir par elle-même un de ces jours."

Puis je le vois se rapprocher de moi de nouveau. Me montrer les chevaux et finalement avouer à demi mots qu'il semble avoir faim.

Et c'est là que l'invitation au bain est lancée. Et moi je ne sais pas si je dois prendre ça au premier degré ou au second. Et puis j'ai une vision qui me traverse l'esprit quand il parle de nos habits.
No mais sérieusement la Ritale, où as-tu la tête pour avoir des idées pareilles ! No parce que quand il évoque le bain et les habits, moi ça me projette dans la vision d'un repas pris à deux dans une chambre d'auberge, enroulés dans des draps pendant que nos habits sèchent près du feu. Genre. Dans mon esprit, cela m'évoque un repas d'amants, que nous ne sommes pas. Et j'en poufferai presque de rire, si je ne me retenais pas.

Parce que je ne suis pas certaine, que lui, soit en train de s'imaginer la même chose que moi. Mais quand même, faut que je me venge de la boue qu'il a étalé sur ma joue ! Et d'un ton très sérieux, je prends mes airs de Madone pour lui rétorquer, avec un regard empli lui de malice.


" - Si vous m'invitez à un bain dans le secret espoir que je vous frotte le dos parce que vous m'avez tiré des griffes d'un soudard, vous vous mettez le doigt dans l'oeil. Jamais au premier bain ! Ja-mais !"


Puis je fronce les sourcils quand je le vois me présenter sa main. Je viens peut-être d'une famille dans laquelle il y a des bourgeois et des nobles, mais je ne connais rien aux convenances et encore moins à la galanterie des hommes. Et j'ai toujours fréquenté les salons diplomatiques en solitaire, évitant les cérémonies trop collet monté à mon goût, lorsque j'étais diplomate.
Mais quand même, je suis d'accord avec le Danois.

Alors pour sceller cet accord, ma main vient taper dans la sienne, avant de s'y glisser, tout naturellement, pour rejoindre nos montures.

Parce que l'air de rien, moi aussi je commence à avoir faim.

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