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[RP] Ma vie est un palimpseste, recommençons !

Lou...


    Voilà bien dix minutes que d’un geste délicat le poignet remue la plume dans l’encrier.

    Le cœur à beau déborder, l’âme sèche de ne savoir quoi dire. Les yeux rivés sur le paysage à travers la maigre lucarne, l’esprit se tourmente sur la stratégie à adopter. Comment renouer le contact avec lui qui est tout mais qui n’est rien aussi. Se souvient-il d’elle au moins ? Les murs de pierre froide des carmélites dessinaient depuis si longtemps des frontières imperméables que la jeune femme n’avait plus le souvenir d’avoir vu d’autres visages que celui des moniales. Elle était une enfant lorsqu’on l’avait enfermée ici, elle aurait dû y mourir si son cœur agité n’en avait pas décidé autrement.

    C’est sur cette pensée, que le calame se lançant enfin…


Citation:


    A Octave de Beaupierre, mon frère,
    De Louison de Beaupierre, votre sœur.


      Octave,

      Sans doute que cette missive vous aura cueillit par surprise dans le courant de votre vie quotidienne. Vous souvenez vous encore de moi, mon frère. Nous étions si jeunes quand je fus placé chez les sœurs. Des enfants. Mes souvenirs sont flous de notre dernier rendez-vous, un garçonnet turbulent et impatient. L’êtes-vous toujours autant ?

      Je vous écris car j’ai quitté le monde austère des religieuses ce matin même. J’ai 24 ans désormais et je ne me vois plus y finir mon existence. Je me pense plus utile au Très Haut hors des murs qu’il avait fait mien. Cependant, ma décision fut si prompte que je ne sais que faire désormais. Je suis en marche vers Saint-Liziers, ou j’ai su qu’une partie de notre famille se trouvait. J’espère vous y rejoindre, et si jamais ce n’est pas le cas, qu’au moins le messager qui m’aura précéder puisse vous trouver rapidement.

      Je vous embrasse mon aîné. Que le Très Haut vous garde.


    Faict le 2 février de l'an de grasce 1466.
    Lou.



    Octave...

    Pourvu qu'elle le retrouve un jour.

_________________
Octave.
Fiévreux, il est retourné se coucher après le faux départ de la veille et cette nuit à cheval, immobile, dans le froid... Peu de chances qu'il soit guéri après cette veille forcée, inutile, et bien trop fraiche.

Dès qu'il essaie d'avaler autre chose que du pain, son ventre se rebiffe. Quand il mire son reflet, ses cernes semblent lui manger des joues pâles et creuses. Il n'est pas en forme, et pour cela il peut remercier sa nièce qui préfère partager sa glairette plutot que d'avouer qu'elle est malade. A tous les coups, dans Auch ce matin, ils sont tous au dessus de leurs seaux, grâce à Louise.

Il repousse la couverture, il a chaud.

Il reprend la couverture, il a froid.

Mais ce matin, il ne pense guère à cette douleur qui irradie dans tout son organisme. Le regard et ses pensées tournées vers l'extérieur. Saint Liziers, écrit-elle. C'est si près et si loin. Il sombre dans un sommeil agité.

Le soleil se devine désormais sous les nuages de février. Le jour est levé depuis longtemps, et la fièvre retombée. Relisant une fois encore la missive reçue ce matin, il se munit de son nécessaire à correspondance, qui se réduit au strict minimum.


Citation:

A ma soeur adorée,
De celui qui ne vous a pas oubliée,


    Le bon jour,

    Vous n'imaginez pas ma surprise quand ce matin, parmi les missives qui m'étaient adressées, j'ai trouvé la vôtre. Plusieurs fois il me fallut la lire pour y croire, et vous reconnaitre entre les lignes.

    Nous étions jeunes en effet, quoique l'un moins que l'autre. Vos traits sont restés figés dans mon esprit, comment pouvez-vous songer un instant qu'ils aient pu y être effacés ?

    Puissiez vous pardonner votre frère d'avoir cessé de vous chercher...!

    Je vous ai crue morte. Je ne savais pas où vous étiez, le secret est mort avec nos parents. Etait-ce un secret d'ailleurs ? Peut-être n'ont-ils simplement pas jugé bon de m'en parler. Peut-être ma mémoire d'alors n'a-t-elle pas jugé bon de retenir l'information ?

    Pendant que vous dormiez au couvent, je dormais sous des tentes. Je suis parti guerroyer, ma soeur, longtemps. J'en suis revenu, et votre missive me trouve sur la route. Je ne suis pas très loin, et sur les terres que foulent les notres depuis presque toujours, voilà pourquoi votre lettre m'est parvenue.

    Je suis la garde royale, dont notre nièce, Louise, est l'intendante.

    Ma soeur, je ne sais comment vous narrer les sentiments que votre retour à la vie m'inspirent...! Vous faites bien de vous rendre à Saint Liziers. J'ose espérer que nos neveux vous accueilleront avec les égards que vous méritez.

    Racontez moi ma soeur. Dites moi qui vous êtes devenue.
    Dites moi que vous n'avez pas oublié nos jeux. Que vous vous rappelez comment rire.
    Que vous êtes toujours vous.

    Je vous embrasse.
    Prenez soin de vous jusqu'à ce que je puisse m'en charger.


O.


Il aurait tant de choses à ajouter... Mais il faudrait alors une escadrille de pigeons pour porter le message. Et... c'était il y a si longtemps. La moitié de sa vie. Peut-on rattraper plus d'une décennie en quelques lignes ?

Pour la première fois depuis son adolescence, il sort de sa chambre avec le sourire, sa lettre à la main. Sa soeur est de retour parmi les vivants.

_________________
Lou...


    La lenteur de ses pas trahissait sa fatigue, le ressac de sa frêle silhouette en disait long sur la dureté de son voyage. Alors qu’elle enjambait le Salat, Louison fut stoppée nette aux portes de Saint-Lizier par une missive de son frère. Ainsi le premier pli ne fut pas vain, la gratifiant même d’une réponse. Dans l’antre de chair, au fond de sa poitrine, sa tambourine à en faire vibrer tout son être. Et s’il ne se souvenait plus, s’il ne voulait plus la voir ? Entre les tempes cadettes le pire se dessine alors que les doigts fébriles peinent à déplier le vélin. L’émotion l’emporte.

    Lou lit si vite qu’elle rate des mots, s’agace, recommence, se concentre, relis de nouveau… La brune savoure chaque mot, grave dans sa mémoire le dessin de ses lettres, le sens de ses phrases, puis le regard se relève et fixe l’entrée de la ville juste devant elle. Il n’est pas là, pas encore, mais il arrive.

    Le douanier à son poste de garde la regarde étrangement. Sans doute la croit-il folle de s’émouvoir autant pour un simple message…


      « Vous faites bien de vous rendre à Saint Liziers. J'ose espérer que nos neveux vous accueilleront avec les égards que vous méritez. »


    Ainsi donc elle avait des neveux. Octave était père ? Elle était Tante ? L’idée lui paraissait étrange, quelque chose dans l’épiderme s’hérissa. Il est vrai que dans ce monde, à son âge, on était déjà mère et femme depuis longtemps. Faisant fi de ce désagréable décalage, la jeune Lou s’avança vers le trépignant douanier. Nom, prénom, âge, profession, raison de la venue… Les lippes tiquent un peu à la dernière question. Que dire ? Les yeux tombent alors sur un message du maire placardé non loin. Martin de Castel Vilar Beaupierre. Était-ce un signe du destin ? La brune ignorait complètement si c’était lui son fameux neveu, mais dans le doute, il était une première piste confortable.

    Je dois m’entretenir avec votre maire, ou puis je le trouver?

    La lettre d'Octave fut soigneusement rangé dans son corsage. Dès qu'elle aurait trouvé un endroit calme pour se reposer, elle lui écrirait une longue lettre pour rattrapper avant l'heure les années passées loin de lui. Mais avant, il lui fallait trouver ce neveu, et c'est en direction de la mairie que la jeune Louve se mit en marche.

_________________
Octave.
[Muret - le lendemain]

Il espérait qu'elle allait bien. Qu'elle irait encore mieux. Il résistait à l'envie de prendre la route vers Saint Liziers dans la minute, histoire de s'en assurer par lui-même. Il décide de faire confiance à son neveu. Pour l'instant.

D'autant qu'il a enfin reçu l'essence curative qui va lui permettre de vaquer à ses affaires en attendant le départ. Diantre que cette fièvre ne lui manque pas !

Déambulant dans les rues de Muret, il avise qu'une des maisonnettes du centre ville est à vendre, et sans s'embarrasser de plus de manière, sacrifie une menue partie de ses économies pour se l'offrir. Ainsi il pourra y laisser le reste de son argent et reprendre la route plus serein, et armagnacais, officiellement. Il sera temps plus tard de s'installer ailleurs dans le comté.

Après être allé récupérer ses affaires à l'auberge, il reprend ses travaux de correspondance. Tant qu'à avoir les mains pleines d'encre, autant que cela serve. D'autant que la lettre du jour l'a mise bien moins en joie que celle de la veille. Depuis qu'il l'a reçue, il serre les dents. Comment a-t-il pu se laisser berner de la sorte par cet adolescent irrespectueux ? Il avait pourtant cru sincère sa volonté de progresser, son envie de devenir un homme, et avait sciemment décidé de le suivre afin de l'y aider. C'est aigre de déception que la plume gratte sèchement le velin.


Spoiler:
Citation:

Au jeune baron qui m’a dit vouloir devenir un homme,
Au jeune homme derrière le baron,


    Le bon jour,

    Navré est le mot, Frank, à lire les mots que vous m’adressez.

    Je ne doute pas un instant du fait que vous pensez vos intentions justes, et que ce départ précipité fait suite à une envie qui vous titille depuis quelques jours déjà.

    Lorsque nous étions chez vous, je vous avais demandé si vous étiez prêt à recevoir des leçons. A réellement progresser en tant qu’homme, et non pas seulement dans l’échelle sociale.

    Ce que je comprends de vos écrits ce soir, après avoir pris la journée pour réfléchir à la direction que je prendrai ce soir, sont les éléments suivants :

    . vous souhaitez devenir Comte. Non pas vous engager pour un duché qui vous tiendrait à cœur, mais devenir Comte.

    . Vous avez choisi le duché avec votre cœur d’artichaut, et non pas pour ce qu’il peut receler de trésors. Après les bavardages de Louise, vous êtes conscient que le motif amoureux ne remportera pas la compréhension escomptée.

    . Vous avez un différend avec le médecin royal, et plutôt que d’affronter la chose, vous fuyez.

    . Vous avez mandé près de vous des personnes que vous souhaitiez de confiance. Ma nièce et moi-même. Et vous leur mettez sous le nez un choix que vous avez pris dans votre coin sans à un seul instant leur demander conseil ou assistance pour le faire.

    Ce que je retiens de ces évènements, Baron, c’est que vous n’êtes même pas encore au seuil de votre évolution. Je ne sais pas si vous souhaitez réellement devenir un homme, ni quel homme vous souhaitez devenir. Mais je vous avoue ne pas comprendre la place que vous voudriez m’accorder ni même s’il m’est possible de l’occuper.

    Je suis quelqu’un de droit. Si vous aviez daigné me demander mon avis, que j’aurai eu plaisir à partager, je vous aurais dit, Frank, qu’il faut savoir se tenir à ses engagements, quand bien même ils ne rapporteraient pas ce qu’on en escomptait. Qu’il faut également éviter de se laisser guider par ses pulsions, fussent-elles amoureuses. Qu’un Intendant, noble de surcroit, devrait pouvoir passer outre les bisbilles qui ne manquent pas de survenir dans des groupes qui partagent la route pendant de longs mois.

    Je vous aurais dit enfin que lorsque l’on souhaite s’entourer de personnes de confiance, il faut mériter cette confiance en leur accordant respect et considération.

    Vous m’informez d’une décision que vous avez prise seul, sans vous intéresser peu ou prou à ce qu’en pouvait penser des gens plus expérimentés que vous. Et vous attendez d’eux qu’ils vous suivent, tout en comprenant qu’ils ne le fassent pas.

    C’est sur cette compréhension, qui signifie probablement que vous savez faire une sottise, que je vous invite à vous pencher.

    Pour l’instant, Baron, je reprends la route, mais pas vers le Béarn. Je vous présente mes excuses pour avoir cru que je pourrais vous aider dans votre entreprise : je pense qu’il est trop tôt, et que je n’ai manifestement pas les compétences requises puisque je n’ai pas su vous inspirer suffisamment de respect et de confiance pour que vous veniez me consulter.

    Cependant, je vous reste attaché, et espère sincèrement que nos chemins se recroiseront.

    En attendant, je prie pour que vous appreniez à vous détacher de ce que pensent les autres, à ne plus regarder ce qu’ils peuvent vous offrir, mais à vous intéresser à ce qu’ils peuvent vous apprendre.

Que le Très Haut vous garde,

Octave de Beaupierre


D'avoir couché par écrit sa déception et sa colère l'a calmé. Désormais, il sait quel sera son chemin pour ce soir. Plus calme, il reprend.

Citation:
Princesse,

    Nous reprenons la route ce soir, et mes pas ne me guideront pas vers le Béarn.

    Voyez-vous, lorsque l'on veut s'entourer de personnes de confiance, encore faut il leur accorder respect et considération... et non pas les poser devant un fait accompli, un choix mû par des considérations que mon expérience me pousse à considérer comme puériles.

    Pour attendre de quelqu'un une obéissance aveugle, il faut faire l'effort de gagner le coeur et la raison de ces gens, les gagner à sa cause, et dans mon cas la cause doit être juste.

    Pas de chance pour vous, je serai donc bientot là pour cette seconde leçon d'équitation.

    Préparez vos mollets jeune fille.


O.


Il est désormais de visible meilleure humeur. Repensant à une sotte idée qui lui a été soumise, il attaque un dernier courrier.

Citation:
A Monsieur le Premier Maistre d’Hostel,
D’Octave de Beaupierre, Premier Suiveur bénévole du Cortège royal,



    Le bon jour,

    Je me permets de vous écrire ce jour afin de proposer ma candidature au poste de Gouteur royal.

    Si j’ai bien compris, vous êtes à la recherche de quelqu’un qui serait présent, confiant, et prêt à mourir pour préserver la santé de la Reyne.

    S’agissant du fait d’être présent, figurez-vous que c’est d’ores et déjà le cas, puisque je suis pas à pas le cortège royal et Sa Majesté Alvira, le tout sans faire partie de la Garde Royale. Etant membre de sa famille élargie (J’étais l’oncle de la femme de son neveu) (élargie s’entend donc au sens large vous l’aurez compris), je l’accompagne également lors des évènements familiaux.

    S’agissant d’être confiant : c’est bien simple, j’aime tout et mange de tout. Pas d’allergie connue, pas de dégout particulier, je ne ferai pas la fine bouche.

    S’agissant enfin d’être prêt à mourir pour préserver la santé d’Alvira, il vous suffit de savoir que j’ai été soldat pendant près de 15 ans, et qu’ainsi j’ai déjà éprouvé ma peur de la mort. Suffisamment pour pouvoir postuler ce jour à un poste dont je mesure les risques.

    Pour terminer, je vous assure de ma motivation pour ce poste, notamment grâce au fait qu’il doit être rémunéré (pour changer un peu de mon boulot actuel), qu’on est nourri (pour changer de mon boulot actuel) et probablement logé au chaud (pour changer de mon boulot actuel où l’on m’oublie une fois sur deux au moment du départ).

    Naturellement, je me tiens à votre disposition pour toute précision que vous pourriez souhaiter.

    Vous assurant de ma plus haute considération (enfin la plus haute va à Alvira bien sur, mais vous êtes juste dessous), je reste disponible pour tout entretien.


Que le Très Haut vous garde,
Octave de Beaupierre


Avouez que ce ne serait pas de bol qu'il soit tiré au sort pour le poste, alors qu'il sourit encore dans sa barbe de sa connerie.
_________________
Lou...


    [Saint-Girons, 3 jours plus tard ...]

    Notre vie ne commence que le jour ou l'on prend conscience que l'on en a qu'une seule, parait-il. Louison de Beaupierre en faisait depuis peu l'étrange experience. Elle, qui avait quitté son couvent de pierre froide et de bois nu, se retrouvaitdésormais en résidence dans un château, et invité à déjeuner avec la Reyne de France. Que s'etait-il passé? Le très Haut, un jour d'ennui, avait subitement décidé de se pencher sur son berceau ? Il était temps ! Toute la nuit, la Loup s'était refait le film de ce changement soudain, sans trouver ou cela avait si bien dérapé. Tant pis. Elle saurait savourer cette si belle métamorphose et surtout le retour de son frère chéri dans son giron. D'ici peu, elle pourrait le serrer de nouveau contre son coeur et retrouver la réalité de cet être trop longtemps éloigné. Dieu, qu'elle avait hâte...

    Témoin de cette impatience, sa plume n'avait de cesse que de traduire les humeurs de sa maîtresse dans des lettres sans fin qu'elle expediait parfois dans des pays lointains. Seul un expeditaire faisait parfois butter le calame dans sa course folle. Octave. Lui plus qu'un autre rendait les mots précieux. La brune dut si reprendre a trois fois pour écrire son dernier pli.



Citation:


    Octave, mon cher frère,

    Vous êtes tout pardonné de ne point m'avoir chercher. Quand bien même vous l'aurez fait, les carmélites auraient jeté aux flammes toutes vos tentatives. Ainsi était la règle, j'ai vécue face à moi-même durant toutes ces années en étant persuadée que j'y finirai mes jours. C'était ce qui était prévu. Dans une famille, le premier va à l'armée, le dernier au clergé, n'est ce pas. C'était sans compter cette vision étrange que j'ai eu il y a quelques jours... Ne me prenez pas pour folle mon frère, par pitié. J'etait en haut du clocher quand le Soleil se mit a se refleter si fort sur le Salat que j'en fus intessement éblouie. J'en vacillais presque sur l'instant, puis en me concentrant, je découvris dans les méandres du fleuve d'argent la silhouette d'un clocher de campagne. Je compris alors que cette vision divine était le signe que je serai plus utile à Dieu hors des murs inertes de mon couvent. Je le quittais le lendemain et remontait le fleuve jusqu'au fameuse édifice. L'eglise Sainte-Claire, la patronne des aveugles... Comment ne pas y voir un signe que toute ma vie durant je me fourvoyais dans ce couvent ? Qu'en pensez-vous ? J'y ai laissé 15 ans de ma pauvre vie. 15 ans sans vous. Sans personne. Que je m'en veux !

    J'ai depuis emmenagé a Saint-Girons, chez notre neveu Martin. Un jeune homme adorable que je ne voyais pas si vieux, ni si noble. Je vous remercie de m'avoir prévenu de sa condition... La différence entre nos deux vies est grandement perturbante. J'ai du mal a trouver ma place dans cet élégant décor qui est le sien. Mon hôte a beau être charmant, il m'est déroutant tant il a cette capacité de vivre et d'avancer là ou je trébuche et vacille. Mon manque de vécu se trahit dans tout mon être, vous vous amuseriez sans doute beaucoup de mes maladresses. Je crains d'etre une vieille jouvencelle... Vous me manquez terriblement dans ces moments là.

    A ce propos de noblesse et de cadre trop luxueux, j'ai appris que par l'heureux jeu des alliances la Reyne de France était désormais notre cousine et que nous étions invité à y déjeuner. J'irai en espérant vous y voir, vous qui suivez sa garde. Je porterais la robe que vous m'avez fait porté. A ce propos, merci. Mille fois merci. Je possède peu de chose et cette tenue est la plus belle d'entre elle.


    Je vous aime mon frère.
    Louison.



    Le pli fut sablé, plié et envoyé. Avec pour prière muette qu'il arrive avant le Louvre.

_________________
Octave.
Assis en tailleur auprès d'un feu de camp, il entend au loin ses compagnons de voyage ronfler doucement. Le départ sonnera dans la nuit, mais pour l'heure, chacun se repose, et eux le font assez bruyamment. Le son berce les pensées du Beaupierre qui regarde tranquillement les flammes animer la soirée.

Et puis, lassé des cinq minutes qu'il vient de passer à ne rien foutre, il décide de rattraper son retard en matière de courrier.


Citation:
A ma soeur favorite,

    Le bon jour,

    J'espère que mon courrier vous trouvera en pleine forme et vous vous faites à votre nouvelle vie. J'aurais tant aimé pouvoir passer avec vous plus de temps lors de notre visite au Louvre...

    Je ne sais plus si je vous avais quelle affaire me retient loin de chez nous. A Toulouse j'ai rencontré une jeune femme et ses amis, dont les enfants avaient fugué, et qu'il fallait retrouver rapidement.

    Après quelques semaines de poursuite, nous avons fini par les retrouver. Puis nous les avons perdus de nouveau.... Isaure m'a envoyé chercher un présent d'une de ses amies qu'elle avait égaré au précédent campement, pendant ce temps les deux jeunes lui ont faussé compagnie... Nous les avons retrouvés à Périgueux, et les ramenons à leur père.

    Je vous assure que ce fut bien plus rocambolesque que je ne sais vous l'écrire, et que je suis épuisé par cette aventure, et le caractère d'Isaure est... comment vous dire... pénib fort.

    Cette aventure touche à son terme et nous aurons bientôt rejoint le cortège royal. Entre temps, j'ai postulé pour un poste de porteur de Goutte ou de gouteur, je n'ai pas encore saisi les subtilités de la charge. Qu'importe, c'est tiré au sort, et nous connaissons tous deux ma chance aux jeux de hasard !

    Vous étiez magnifique dans cette robe au Louvre.

    J'espère que vous avez pu vous en faire confectionner quelques autres. J'ai quelques économies, n'hésitez pas à piocher dedans. D'ailleurs, notre nièce Margaryl m'a rendu service près d'Angoulême, je lui dois une cinquantaine d'écus et des vivres. Je lui ai assuré que vous pourriez la dédommager. J'espère ne pas avoir présumé...

    Prenez soin de vous ma soeur,
    Que le Très Haut vous ait en sa sainte garde,


Octave de Beaupierre


Il sourit encore alors qu'il cachette le pli. Puis se saisit d'une autre feuille.

Citation:
A Louise de Beaupierre,
De son oncle qu'elle oublie bien vite,


    Le bon jour,

    Je tourne le dos deux siècles, et je dois quémander des nouvelles ? Et bien jeune fille, tu oublies bien vite ton vieil oncle qui se languit de savoir comment se débrouille la terrifique intendante de la Garde Royale !

    Je n'ai pas eu l'occasion de te dire de vive voix que j'étais très fier de ta nomination à ce poste, et je suis sur que tu y fais un très bon travail.

    N'en oublie pas de me tenir informé de ta bonne santé et de tes progrès en équitation.

    Que le Très Haut t'ait en sa sainte garde,
    A bientôt.


Octave de Beaupierre


Penser à Louise lui fait penser à Frank, dont il ne sait pas encore qu'il sera le futur suzerain de sa nièce. Sacrifiant une troisième feuille, il reprend sa plume.

Citation:
A Frank de Dampyerre,
d'Octave de Beaupierre,


    Baron,
    Le bon jour,

    N'ayant reçu aucune nouvelle depuis ma dernière lettre, j'en conclus que vous avez du être fâché de ma réponse, ou à tout le moins vexé.

    J'espère qu'elle vous a malgré tout donné à réfléchir et que vous avez pu progresser dans la voie que vous aviez décidé d'emprunter. Je vous le souhaite sincèrement.

    J'espère également que vous trouvez le bonheur dans les bras de la Comtesse qui a su vous donner l'envie de vous installer en Béarn. Une femme, quand elle est intelligente, a souvent bien plus de poids dans la maturité d'un jeune homme qu'un mentor, quoiqu'on en dise par ailleurs.

    S'il vous plaisait, je recevrai avec joie de vos -bonnes- nouvelles.

    Pour ma part, j'ai quitté le cortège pour aller récupérer de jeunes fugueurs, qui sont désormais sous bonne garde en attendant qu'on les remette à leur père. Il semblerait que garde-chiourmes soit ma vocation post-militaire.

    Que le Très Haut vous ait en sa sainte garde,
    Puissent nos routes se recroiser,


Octave de Beaupierre


Il baille désormais. Mais il préfère s'étirer, il est l'heure d'aller préparer les chevaux. Et le poney. Bientôt, les enfants seront rendus à leur père, et il pourra se trouver une autre quête sans autre but que s'occuper.
_________________
Octave.
Les derniers jours ont été prenants. Il ne sait pas exactement comment cela a commencé, ni comment il se débrouille pour constamment se fourrer dans une situation où il se sent obligé de se faire pardonner, mais il est épuisé. La quête de la blonde Ysilgonde étant finie, il n'a plus grand chose à faire. Quand, par pure bravade, il a indiqué accompagner Madeleine et Isaure à Toulouse, il a immédiatement cherché ce qu'il pourrait bien y faire. Et bien sur, la première chose qui lui vient en tête est de continuer la route jusqu'à Saint Liziers.

Citation:
A ma superbe soeur,
d'un frère prodigue,


    Le bon jour !

    Vous serez ravie d'apprendre, ma soeur, que j'ai enfin accompli la mission que je m'étais collée sur le dos. Elle fut éprouvante, mais elle est close. La jeune fille a retrouvé son foyer et son père, elle semble revenue à la raison, et je suis libéré de mes obligations.

    Ainsi vais-je pouvoir reprendre la route de mon côté. Enfin presque. La jeune femme dont je vous entretenais dans mon précédent courrier, redescend également vers le Sud. Ainsi je partagerai donc quelques lieues en sa compagnie. Je ne saurais vous dire si je serai triste ou soulagé de quitter ensuite sa compagnie.

    J'apprécie sa compagnie : elle a l'esprit vif, la conversation intéressante, et elle ne manque pas de caractère. Il est donc agréable de deviser avec elle, et j'ai beaucoup d'estime pour celle qui je le crois a beaucoup souffert dans sa vie mais tache de continuer à l'affronter avec panache. Elle a des principes qu'elle applique aux autres à la lettre, et ils ne sont pas si éloignés des miens.

    En revanche... elle est impossible. Dénuée d'humour, je dois m'excuser de chaque bon mot qui la concerne ou presque. D'une mauvaise foi sans pareille -même la mienne n'arrive pas à cette hauteur vertigineuse- elle veut constamment avoir le dernier mot, et comme bien entendu c'est une femme, il convient de le lui laisser. De plus, elle a une opinion de moi désastreuse, et ne m'accorde aucun crédit.

    A me relire, je me rends compte que si je souhaite en faire une amie, il conviendra effectivement que nos routes se séparent quelque temps. A ce compte-là, vous ne me reconnaitrez plus quand nous nous verrons enfin !

    A cet égard, je vous informe que je vous rejoins, du moins temporairement. En effet, de Toulouse, le chemin jusqu'à Saint Liziers n'est pas si long, et vous me manquez. J'espère retrouver dans vos yeux l'estime qui m'a manquée dans ceux d'Isaure, qui ont réussi l'exploit de me faire douter de moi même.

    Je pourrai ainsi vérifier que vous êtes correctement installée, et veiller personnellement à votre confort. Notre neveu est-il prévenant avec sa tante ? Votre teint a-t-il repris de ces couleurs qui l'habillaient enfant ? Affichez-vous ce sourire rayonnant qui savait réchauffer les plus froids jours d'hiver ?

    Il me tarde de vous revoir.
    Dans l'attente, ma soeur, prenez soin de vous,
    Que le Très Haut vous ait en sa sainte garde,


Votre frère,
Octave de Beaupierre.


Il fouille ensuite dans son sac, il est encore une lettre à laquelle il doit répondre.

Citation:
A Frank de Dampyerre,

    Baron, le bon jour,

    C'est satisfait que je lis votre courrier. Il semble qu'effectivement votre fiancée vous ait mis quelque plomb dans la cervelle, et vous me voyez ravi du changement que je perçois à travers les quelques lignes.

    Votre ton même a évolué, et entre ce pli et le précédent, nul doute que l'auteur a évolué. Cela me ravit. Il est toujours agréable de voir un homme prendre forme. Et si j'ai pu participer de quelque manière à cette transformation, alors je m'en félicite.

    Figurez vous que je viens bientot me promener dans le Sud. Je ne sais encore si mes pas me guideront jusqu'en Béarn, mais si tel est le cas, je ne manquerai pas de venir apprécier le nouveau Dampyerre de visu. J'espère bien que vous aurez une chope ou deux à partager avec moi.

    Je vous souhaite de continuer à découvrir votre nouvelle contrée, et vous prie de recevoir mes meilleurs encouragements dans votre entreprise.

    Que le Très Haut vous ait en sa sainte garde,


Octave de Beaupierre


Une fois les missives cachetées et remises à qui se chargerait de les acheminer, il s'adosse tranquille à son dossier, tachant de remettre un peu d'ordre dans ses pensées.
_________________
Octave.
Citation:
A vous mon Oncle,
De nous votre neveu, Martin de Castel Vilar de la Duranxie, Comte de Couserans, Seigneur de Préchac et Clarens,


    Salutation,

    Nous avons appris votre retour prochain en Armagnac et nous aurions besoin de vos services. Nous avons besoin de trouver une escorte pour Son Altesse Royale Mélusine de Malemort pour la ramener au sein de l'Armagnac et Comminges, à Saint Lizier pour être plus précis. Nous faisons appel à vous et à nos liens du sang pour cette mission.

    Nous tenons à ce que cette Princesse qui n'est autre que notre fiancée, arrive entière à Saint Giron. Nous espérons pouvoir compter sur votre présence pour cette mission. Notre très chère sœur et son fiancé seront aussi du voyage.


Fait et scellé le 1er Mars 1466 à Auch,
Martin CVDLD




Lou a donc bien reçu sa dernière missive, puisqu'elle a averti leur neveu de son retour en Armagnac. Est-elle occupée ? Préoccupée ? En forme ? Pourquoi donc Martin lui en parle-t-il pas ?

Qu'il se sente obligé de préciser nom complet et titres, admettons. Des fois qu'Octave ait rencontré une dizaine de Martins dans sa vie, il se doit de préciser. Passe encore le ton chaleureux et convivial qui fleure bon les retrouvailles familiales, on connait Martin, tout dans l'émotion. Mais ne pas donner de nouvelles de Lou ?

Grommelant, et pour une fois, pas à l'encontre d'Isaure, il se saisit de quoi écrire, et se lance dans sa réponse.



Citation:
A mon neveu,

    Le bon jour.

    Je vous remercie de vous inquiéter de ma santé - je me porte à merveille - et de me donner des nouvelles de votre tante qui aux dernières nouvelles logeait chez vous. C'est une touchante attention dont je vous sais gré.

    S'agissant de la faveur dont vous souhaitez bénéficier, vous pouvez compter sur moi. Il ne sera pas dit que j'aurai refusé mon aide à un membre de ma famille. Je suis de toute façon déjà sur les routes, et ce n'est pas un détour d'une semaine qui changera grand chose à mes plans.

    Il me serait cependant agréable que Kenny et son fiancé soient prêts à partir d'ici une dizaine de jours au plus tard, afin que je puisse être rentré pour voter aux élections, qui d'après ce qu'on m'a dit, se tiendront bientôt. Tant qu'à rentrer au bercail, autant que je participe à la vie du Comté qui nous aura vus naître.

    Que le Très Haut vous ait en sa sainte garde,


Octave de Beaupierre


Le Beaupierre n'a pas croisé son jeune neveu depuis une bonne dizaine d'années. Il semblerait que le garçonnet ait laissé place à un jeune homme bien sûr de lui. Oui, c'est une façon polie d'écrire "petit con". De toute façon, Octave aura bientôt l'occasion de vérifier tout ça, en chair et en os. Ça promet d'être funky.
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Martin.cv
A la réception de la lettre et surtout à sa lecture je souris en coin. Je peux donc compter sur lui pour aller chercher ma fiancée/promise/future/autre. Bien, il me reste donc à la faire prévenir qu'elle se tienne prête pour cela. Une réponse est donc rédigée avec toujours au tant d'affection pour mon Oncle inconnu.

Citation:
A vous mon Oncle,
De nous votre neveu, Martin de Castel Vilar de la Duranxie, Comte de Couserans, Seigneur de Préchac et Clarens,

Salutation,

Nous sommes ravi de pouvoir vous compter parmi nous pour l'escorte de Son Altesse Royale.
Nous sommes aussi ravi d'apprendre que votre santé soit bonne.
Quant à votre sœur, ma tante, nous ne pouvons affirmer ou non si sa santé est bonne. Elle loge bien à Saint Giron mais cette dernière n'est point avec nous depuis presque une semaine. En effet, nous sommes actuellement à la capitale pour affaire. Nous ne doutons pas qu'elle soit bien traitée et qu'elle apprécie ce que la vie à lui offrir après tant d'années enfermées au couvent.

Nous allons prendre nos dispositions pour être prêt pour dans dix jours donc.
Notre très chère sœur sera elle aussi prête pour cette mission.

Fait et scellé le 2 Mars 1466 à Auch,
Martin CVDLD



Mon sceau est apposé et un coursier apporte la lettre dans un coin de ce monde.
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Octave.
Il sourit en coin à la lecture de son neveu, qui le trouve attablé dans une taverne biterroise. Après avoir récompensé d'une pièce le petit messager qui a du passer la matinée à gueuler son nom dans les tavernes du coin pour finir par le trouver devant son verre, boudeur, il range la missive avec les autres. Le Beaupierre en profite pour sortir un parchemin vierge.

Depuis qu'il a pris la décision hier au soir, passablement énervé, et sur un coup de tête, il se demande comment annoncer à Isaure qu'il a repris la route de son côté. Certes, il l'a déjà laissé entendre. Et certes, ils se sont quittés sur des mots assez durs. Mais il ne se voit pas clore plusieurs mois d'aventure par ces quelques mots, froids et secs, qui sont restés entre eux comme des raisins fripés au bord d'une assiette de taboulé.


Citation:
A Isaure Beaumont-Wagner, potentiellement Josselinière,

    Le bon jour,

    Qui vous aura trouvée à Montpellier, alors que j'en suis parti.

    Je ne sais pas si vous l'aurez seulement remarqué, il est encore tôt.

    Je considère vous avoir avertie de mon départ, mais je ne doute pas que votre mauvaise foi aura pris soin de retourner la situation dans votre petite tête pas encore chauve, et que vous aurez décidé de faire de moi un rustre qui aurait déserté.

    C'est pourquoi je prends la peine de vous écrire ce matin. Un reproche de moins que l'on pourra ainsi porter à mon - lourd- crédit ouvert dans vos comptes.

    J'ai pris la route hier soir, fatigué de votre attitude et lassé de mes excuses. Vous n'en trouverez pas dans cette missive, ne cherchez pas. Le bien brave Octave commence à en avoir soupé de vos reproches, de votre manque de considération publique et de votre façon de retourner les situations à votre avantage, sans jamais prendre en compte les efforts qui sont consentis par la partie adverse.

    Je vous sais en excellente compagnie et sous bonne garde, entre vos suzerains, votre pouilleux garde du corps, votre soupirant méprisé et les enfants.

    Vous avez beau affirmer quand nous sommes seuls que vous m'estimez, j'ai soupé de vos attitudes en public. Je crois que vous n'avez pas mesuré que si je n'étais pas noble, j'avais tout de même une certaine expérience et un rang social suffisamment élevé pour ne pas être traité comme le larbin de service. Vous en avez déjà deux à votre solde, l'un que vous payez de mépris et l'autre bien trop cher.

    Je vous souhaite donc une bonne route, une bonne continuation dans vos -changeants- projets et une bonne journée. Pour ma part, je vais profiter ici d'un repos bien mérité.

    Si par hasard, une fois décolérée - je vous connais Isaure, j'imagine très bien d'ici vos lèvres pincées, votre regard noir, et vos reproches qui retomberont sur le premier qui se trouvera sur votre chemin quand vous aurez fini cette lecture - vous décidez de me donner de vos nouvelles, je les recevrai avec plaisir.

    Vous savez être, quand vous l'avez décidé, une jeune femme charmante et dont la conversation est des plus plaisantes.

    Que le Très Haut vous ait en sa sainte garde,


Octave de Beaupierre


Une fois la missive terminée, il la tend au gamin.

Elle est à Montpellier. Pas l'auberge du Dragon bleu qui n'existe pas, pas la peine de la chercher.

Complétant le salaire du messager, il étend ses jambes, s'adosse à sa chaise, et se commande à boire. Cette journée sera si calme...
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Lou...


    Non elle n'était pas morte. Simplement occupée et d'une nature assez contemplative de ce nouveau monde qui l'entoure depuis sa sortie du couvent. La cadette se sent perdue, décalée comme inappropriée dans cet écosystème qui n'est pas le sien.

    Louison à le blue...


Citation:

    Mon cher frère,

    Veuillez excusez mon silence.
    Ou êtes vous ? Venez vite.

    Louison.


    C'était sommaire, oui. Elle n'avait pas le cœur ni la plume a se raconter. Mille choses pensées la tourmentait. Hier sur un coup de tête, elle avait acheté une maison dans la commune voisine. Elle faisait n'importe quoi.

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Octave.
La réponse est laconique.

Citation:
Ma soeur,

    J'arrive.

O.


Rien de plus, rien de moins. Et il reprend la route, immédiatement, sans plus penser une seconde à ce qui l'avait fait hésiter jusque là, sans même prendre le temps de réellement se reposer. Il arrivera avec des cernes, soit, mais il arrivera bientôt.
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