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[RP] Et parfois, il y a des Miracles...

.judicael
    "𝙻𝚘𝚛𝚜𝚚𝚞'𝚘𝚗 𝚌𝚘𝚖𝚖𝚎𝚗𝚌𝚎 𝚊̀ 𝚙𝚊𝚛𝚒𝚎𝚛 𝚜𝚞𝚛 𝚍𝚎 𝚐𝚛𝚊𝚗𝚍𝚎𝚜 𝚒𝚍𝚎́𝚎𝚜, 𝚘𝚗 𝚌𝚘𝚖𝚙𝚛𝚎𝚗𝚍 𝚚𝚞𝚎 𝚕𝚊 𝚝𝚎𝚖𝚙𝚎́𝚛𝚊𝚗𝚌𝚎 𝚛𝚎𝚜𝚝𝚎 𝚕𝚊 𝚖𝚎𝚒𝚕𝚕𝚎𝚞𝚛𝚎 𝚊𝚖𝚒𝚎 𝚍𝚎 𝚕'𝚑𝚘𝚖𝚖𝚎."



Les jeux de pari. Pari pris. Pari tenu. Pari tendu. Pari perdu. Si tout avait été exposé aussi limpidement ce soir là, avant qu'il n'abatte sa dernière carte au nom de l'orgueil, le roux n'aurait pas eu à regretter quelques paroles malheureuses... Mais ne faut-il pas tomber, pour apprendre à regarder où poser le pied? Nid de guêpes. les bas quartiers de Genève, joyeux essaim ou l'empereur d'une ruche nuisible est très occupé à pondre ses petits hérétiques. Le fil d'un voyage mouvementé, après un passage relativement longuet en campagne Limousine laisse s'échouer dans la grande Helvète un Judicael exténué nerveusement, peu enclin à rencontrer la faune locale, et pourtant... Pourtant lorsqu'on pieute dans une des seules auberges qui fait tripot à ses grandes heures, il faut s'accommoder avec l'idée que le bruit et les beuglements des joueurs sont légions. Et se laisser atteindre...

Recroquevillé sur une paillasse infestée de punaises, le corps du roux s'agite. Fébrilement, les ongles sales viennent labourer la peau sèche de ses jambes, qui bientôt s'empoisse de sang et de griffures. Les couches dans lesquelles les vermines ne pullulent pas joyeusement sont rares, et vu le prix déboursé pour la chambrée à cause du Tournoi annoncé, la cohabitation était toute sous entendue... Rageusement, les mains claquent la peau, cherchant à apaiser les démangeaisons et à exterminer deux trois parasites au passage. Peine perdue.

En bas, ça gueule, et ça se laisse certainement pas sucer les veines. A coté, ça baise, et ça gueule aussi accessoirement. A l'oreille, Cael en comptait cinq bien imbibés, qui commençaient sérieusement à lui taper sur le système... En bas, pas à coté diantre. D'un bond qui n'avait plus grand chose de souple il se leva, mâchoires crispées, lueur morne dans le fond de la prunelle. La main sèche rabat la courtepointe sur la silhouette pâle qui, au vu des récents et dramatiques événements, dort d'un sommeil de plomb. Le corps Albino avait cédé à ses auto-protection, à ses réparations, longues, mais bien présentes. Hel récupérait peu à peu ce que la vie lui avait arraché. Cael ne récupérait rien du tout, encore plongé dans ses bouillonnements chaotiques.

Une défroque passée à la hâte, le poinçon ceint aux hanches, il envoya valser l'édredon mité dans un élan colérique mal maîtrisé. Puisque dormir ne pouvait... Puisque l'esprit était parasité... Tous ces jours si sombres qu'ils venaient de quitter. La mort de l'enfant à naître. La fin de la fraternité. La fin de tout ce qui pouvait encore le faire reconnaître comme "le plus raisonnable".

Franchissant le seuil de sa porte, il fut immédiatement cueilli par une rumeur masculine que laissait échapper le rez-de-chaussée. Le jeu. Péché, passe temps de peu de vertu auquel il était sujet plus que quiconque. Descendant les marches, il découvrit la pièce bien plus peuplée qu'à son arrivée aux nones*...Et que de beau monde. Des sales trognes, des sourires édentés, des patois a peine compréhensibles. Le tout copieusement arrosé d'alcool et de cartes à jouer. De mémoire, il avait presque toujours gagné aux cartes. Aussi n'y risquait-il rien. Stratège aux jeux, c'est naturellement qu'il s'approcha d'une tablée affairée au Jeu du Pot puis qu'il dévia vers les tables de ramponneau. L'argent passait de main en main, et il s'inséra dans une masse de badauds et de joueurs réformés, dans ce tripot de réformés, de Genève la réformée... Judicael et son impiété légendaire, sa si religieuse impiété.

Il se mit à boire. Boire trop. Et à crier. Crier trop. Frapper la table à chaque entrée d'argent, narguer ses adversaires. Puis quand il sentit qu'il était de plus en plus en veine, il se mit à miser de plus en plus gros. Alcool, vacarme et grosses mises... N'était-ce pas là simplement, la recherche de la baston générale?...

L'énergumène agaçait. Son attitude habituellement réservée et silencieuse avait fait place, cette nuit là, à une étrange manigance. Peu prudent diraient certains. Vivant, aurait-il répondu. En recherche de.

Et quand on cherche...


Tanneguy
    … On trouve !

    En constante recherche d'une quiétude qui n'a de cesse de lui échapper, le Sanguinaire semblait soucieux et il n'avait alors, plus qu'un seul nom en bouche. Celui de Perceval ! Cela faisait trois jours que missives avaient été échangées et pourtant, plus aucune réponse ne lui était revenue.
    Pour sûr que s'il mettait la main sur ce marmot – endossant alors le rôle de coursier – il lui ferait passer un instant des plus magiques, qu'il ne serait pas prêt d'oublier.
    En proie à de toutes nouvelles interrogations naissantes, lui cherchait à en savoir d'avantage sur celui ou celle, qui cherchait à recruter ici-bas. Mais un Sanguinaire, quand ça cherche, ça ne fait pas d'vagues. Silencieux, patient et attentif, il scrutait chacune des trognes autour de lui, mais aucun indice, rien, pas même un vomi d'chat afin de le faire avancer dans sa quête.

    Toutes et tous n'avaient qu'une seule et unique chose en tête, ce fameux tournoi qui avait le don d'éveiller les esprits. Enfin... Esprits était un bien grand mot, car autour de lui, des poches pleines de vin et de bière aussi chaude que sa propre pisse et pas l'ombre d'un génie.
    Lui n'avait jamais entendu parler d'un tel tournoi et il lui avait fallu quitter Paris et sa Cour des miracles pour ainsi découvrir... Le Monde !

    Accoudé sur un bout d'comptoir, tenant fermement sa position aux côtés d'épaules agressives, cherchant à gratter le moindre centimètre, le Sanguinaire pour l'heure se tenait – et ça oui, il se tenait au bois crasseux – tandis que de son autre main, il tenait fermement une choppe dont la moitié du contenu recouvrait désormais son avant bras.
    Il peste, marmonne et jure d'arracher les couilles à celui qui avait ainsi osé renverser la boisson d'un Sanguinaire mais ici, lui n'était qu'un parfait inconnu. Pourtant autrefois encore, il se battait sous les couleurs du Parti Révolutionnaire et ce, dans un but qu'il ignore encore à ce jour, ici-même, sur ces terres.

    Autour de lui, ça braille, comme si les enfers avaient laissé leurs portes ouvertes, laissant ainsi s'échapper tous les cramés du casque. Même des marmots se tiennent mieux ! Mais à une tablée, l'ambiance s'échauffe, c'est qu'un gus semble s'attiser les foudres de ses concurrents du moment et ce genre de situation, ça peut vite se finir la trogne dans une ruelle boueuse et les viscères exposées à la lune.


    _ Hm mais quel con.

    Fuir, c'est tout bonnement la seule et unique solution, qui pourrait lui permettre d'achever cette nuitée avec ses deux bras et ses deux jambes. Mais trop tard, les coups pleuvent déjà et en un rien de temps, c'est un dîner spectacle qui prend forme.

    _ Bordel !

    Le double faces laisse alors le bois du comptoir lui échapper des doigts, se laissant entraîner jusqu'à la nouvelle animation du moment, choppe levée au dessus de sa tête – sans avoir calculé le liquide encore présent qui se déverse un peu partout... Et notamment sur ses fripes – cette dernière vint alors rencontrer la joue d'un joueur récent, prêt à en coller une au brailleur.
    Soupçon nouveau, rythme qui s'accélère, adrénaline qui prend place, les miracles se ramènent en la ville de Genève !

    _ Que Baphomet... Sois témoin !

    Le Sanguinaire abat ses poings fermés dans l'tas et encaisse en retour. But présent, tirer d'affaire le gus à la langue bien pendue. Pour quelle raison ? Allez savoir ! Sans aucun doute, une excuse pour ainsi se mêler à la danse.

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.judicael
Le rire nerveux tonne parmi les injures, les coups se mettent à pleuvoir de toute part. Qui les donne, qui les reçoit? Quelle importance? C'est l'émeute. Les tables se renversent, l'alcool ne vient plus dessécher les gosiers mais arroser les gueules des émeutiers. C'est grisant la violence. C'est prenant. C'est cuisant. Pourquoi fallait-il que ce soit au ventre de Hel que l'on arrache son fruit? C'est consolant la violence. Une main fait voler les cartes, une autre empoigne un col. Le demi-oreille vient offrir la même mutilation à son voisin, de ses dents acérées et poisseuses d'hémoglobine. Il hurle. Ils hurlent tous. Il rit et crie à la fois. Pourquoi fallait-il qu'il n'ait pas droit à sa part de quiétude? Une engeance viable, une donzelle que personne ne lui envierait. Et pourquoi pas une ferme et des jours heureux aussi? Non. Cael n'est qu'un vaurien. Un vaurien de la cour. La poigne fracasse la tête qu'elle retient par les cheveux sur la table. Une chaise se fracasse dans son dos. Il crie. Il hurle. Il rit comme le diable. Il a l'oeil qui tourne, fou, dans son orbite. Con, l'est c'est sur. Mais des cons, Cael en est le Roi.


- Pisse-froid! Alburostre! Fot-en-cul !

Peu à peu la rixe l'a rapproché d'un grand gaillard défiguré à moitié. Pas présentable pour un sou. Peu à peu, la tournure des choses les rend binôme contre tous. Le tavernier a filé avec la caisse. Les maîtresses du comptoir ont grimpé à l'étage. Le rez de chaussée est voué à prendre feu sans eux, et au diable les oreilles délicates qui louaient chambrine en haut. Ce soir, c'est la décharge. C'est la crevaison du furoncle qui pousse, et pousse dans le silence qu'impose Judicael aux autres depuis le pillage avorté. Et tout ce beau monde puant, sanguinolent, se meut comme une seule beste. Baphomet peut se rhabiller. Dos à dos, les deux Miraculeux affrontent les enragés saouls. Cael lui affronte les vicissitudes. L'éclat d'une lame a brillé dans la cohorte. Un cran de plus franchi. Il ne rigole plus. Il exorcise.

- Puterelles à queue ! Venez, venez! Réformés d'Ivrognes...!

Sa voix est rauque d'avoir trop fumé. Sa voix est rauque d'avoir trop crié. Ivre, il est aussi un peu. Et dans sa gorge, le gargouillis d'un rire fou et désespéré déraille un peu. Le poinçon est sorti, ce soir c'est eux ou lui. La vie, y tient-il tant? La vie est donnée et si brusquement reprise. Qu'importe qu'il y tienne, il n'en est pas Maitre. Si l'autre demi brûlé est venu l'épauler ou le sortir de là, il risque bien de le tirer par les deux pieds. Car le grand roux à l'oreille coupée a de la gueule, et il gueule plus fort que les autres, à qui il jette des injures comme l'on jette de la carne aux chiens affamés.

Miraculeusement, il ne s'en sort pas si mal. Peut-être est-ce la Hargne qui le possède, et lui confère cette chance maléfique que l'on suppose aux roux. Peut-être que son orgueil, pour une fois, lui donne assistance pour ne pas devenir chien nourri de vieille carne.




Tanneguy
    Et quelle idée, mais quelle putain d'idée que de s'être ainsi lancé dans cette assaut ! Et quelle gloire, quelle récompense à en tirer, si ce n'est, un bon défouloir faisant face à une frustration naissante d'un visage qu'il ne peut mettre, sur ce nom qu'est celui de Perceval !
    Les coups pleuvent, le Sanguinaire lui, peine à les esquiver et son visage pourtant déjà bien torché, fait alors office de cible pour la plupart des soiffards qui se dressent sur sa route. L'objectif semble pourtant atteint, l'ancien templier se trouve être à portée de langue pendue – voici ce qui arrive, lorsque deux miraculés osent quitter Paris et ses bas fonds – qui pour tout avouer, se débrouille à merveille !

    Mais ce dernier continue de provoquer, il menace et jure, sans même se soucier, de cet esprit de solidarité qui se dresse contre eux. Choix bien peu stratégique de d'avoir ainsi voulu se battre, aux côtés d'un homme seul, c'est ce que beaucoup pourraient penser et pourtant, la folie et la connerie l'emplissent à souhait, ce qui ne peut qu'être un gage de Qualité aux yeux du Sanguinaire.
    Dos à dos, comme deux survivants face à une meute de crèves la dalle, la bataille semble acharnée au premier plan, tandis qu'avec un certain recul, tout n'est que ridicule, bien digne d'un dîner spectacle !


    _ Viens par ici mon beau !


    Un qui s'approche bien plus que les autres, il n'en faut pas plus au Sanguinaire pour l'empoigner par la tignasse, afin de le tirer jusqu'à lui. Comme il pourrait ainsi forcer une catin à lui rouler une pelle, les crocs cette fois-ci viennent épouser le nez de sa présente nouvelle victime.
    Pression est donnée, tel un clébard, il ne lâche plus le bout d'gras dont le goût désormais, se glisse et s'invite en son gosier. C'est salé et crasseux à la fois, mais lui ne s'arrête point sur cette simple pensée.

    Et regardez ces deux yeux emplis de haine, cette poigne qui tire le cheveux gras et ces dents qui bien vite, se trouvent être recouvertes de ce liquide rouge et connu de toutes et tous. Le goût cuivré s'invite à la danse quand sous la pression, il sent la chair céder, c'est le moment !
    L'os est lâché parmi les autres, le Sanguinaire lui, crache et désormais, se donne à un rire gras et bien peu maîtrisé, quand le sang recouvre toute la partie basse de sa trogne.


    _ C'est qu'ils ont bon goût ce soir !

    Comme il s'y attendait, les autres peinent à se lancer dans la bataille, laissant ainsi le temps à Tann' de cracher par dessus son épaule.

    _ J'connais pas tes projets mon gars, mais parfois la fuite c'est bien aussi !

    Fuir... Le mot était lâchée ! Mais tous deux ne pourront pas survivre toute une nuitée durant, l'alcool donne des ailes et fait pousser les couilles et visiblement, tous autour d'eux semblaient bien pleins comme des tonnelets.
    Les bras de double faces retiennent les assaillants, non sans peine, ces derniers ce sont décidés visiblement, à s'unir pour mieux venir à bout des deux miraculés.


    _ Tu t'décides ?! C'est qu'j'ai pas prévu d'caner ailleurs qu'sur les pavés crasseux d'Paris !

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.judicael
Fuir... Fuir? Parfois cela a du bon. Ce n'est pas être couard que sauver sa couenne. Evitant de justesse un coup de cruche qui se serait éclaté sur sa tête de bois s'il n'avait pas eu un heureux réflexe, le roux vocifère entre deux jurons un constat entendu.

- Ouais... Ouais !

Ouais, il n'a pas tort. Maintenant qu'il a mis le feu aux poudres, il est temps de se tirer encore entier. Il n'a pas lésiné sur les mises, aussi d'un geste aussi vif que peu réfléchi il ramasse le tout d'une pogne, et les écus disparaissent chaotiquement dans la doublure décousue de son bliaud.


Maraud n'a jamais rien dans les poches. Des fois qu'on tenterait de les lui faire. Torturer une petite voleuse lui avait déjà suffit, derrière chaque malandrin se trouvait un membre d'une famille en commun. Autant arrêter de s'amuser hasardeusement... Et de récolter des emmerdes. Enfin... Demain.

Délogeant une mandale monumentale dans la gueule d'un des joueurs, il tente la fuite non sans se ramasser lamentablement sur une chope tombée dans le tumulte.


- Whooo Hummmpf!


C'est à quatre patte qu'il dégage le plancher, laissant les uns s'entretuer, les autres brasser du vent, et son acolyte du jour à ses trousses. S'il venait de Paris, il ne pouvait pas foncièrement être dans le camps ennemi, d'ailleurs il avait bien saisit que le zig tenait en respect les canailles. Qui était la canaille d'eux ou des autres, ça, c'était un autre débat. En haut, Hel dort du sommeil du juste, il est inutile de rentrer avant le petit matin, où il faudra d'ailleurs affronter les représailles - sans doute pécuniaires - du taulier. L'arcade ouverte et pissant le sang, le nez rougi et les cheveux hirsutes, Judicael cavale comme un dératé dans les rues de Genève, hilare, le souffle court mais l'aorte gaie, voilà un moment qu'il n'avait plus senti son palpitant lui rappeler autre chose que la colère ou l'accablement. Le revers de sa veste tinte joyeusement, la soirée n'aura pas été perdue ...

Avec tout ça, l'alcool lui est monté royalement à la tête, il ne sait plus bien pourquoi il en est arrivé là mais ce n'est pas si important. Ralentissant sans course à bout de souffle, le roux à l'oreille coupée sent une présence sur ses pas, espère en son fort intérieur que ce n'est pas un des perdants. Quelques rues plus loin, une autre taverne vomissant ses clients sur le pavé humide lui ouvre les bras, le manège recommencerait-il?




Tanneguy
    Et quel Royal foutu merdier, je dirais même plus « c't'un foutu d'bordel de sacré Royal merdier qu'voilà ! » qui se dessinait autour des deux acolytes improvisés du moment. Et quelle rencontre alors, s'ils s'en sortent saints et saufs, pour sûr que l'un des deux s'en ira rouler une pelle à l'autre, c'est qu'il faut bien marquer le coup.
    Les derniers coups pleuvent, ils sont maladroits, bien peu calculés et sans force – un grand merci à la divine boisson qui emplit les veines présentes – alors que dans son dos, l'autre entame d'ores et déjà une fuit... Et c'est qu'il vient de se rétamer lamentablement, mot est faible certes mais à y regarder de plus proche, absolument tout semble friser le ridicule à cet instant précis.

    Le Sanguinaire aurait bien décoché une dernière droite mais pour un risque sans doute bien inutile, non, lui se contente de cracher ce qui lui reste du sang adverse dans le gosier, avant de se retourner sur lui même. Poings et mâchoire serrés, vision réduite et palpitant à son maximum, le voici qui colle au derch, le premier miraculé à quitter les lieux.
    A son tour, les bottes viennent se mêler à la boue de cette sombre et étroite ruelle, mais là n'est pas le moment de se reposer sur ce qui pourrait s'apparenter être un acquis, car rien n'est joué encore !

    Course effrénée alors qu'aucun des gus alcoolisé ne se sera décidé à les courser ainsi, en ces bas-fonds de la ville de Genève. Quand alors, l'autre en face a ralentit le pas, allant même jusqu'à stopper la course et c'est un Tanneguy exténué, qui vint s'affaler contre la paroi voisine d'une bâtisse.
    La respiration peine à revenir à la normale, le Sanguinaire grimace, les os lui tiraillent la trogne et les courbatures se profilent déjà et pour ce qui est de cette boule qui lui déboîte l'estomac, s'il pouvait se l'arracher lui-même, ça serait déjà chose faite.

    _ Erf... Raaah bordel !

    Courbé de l'avant, rondelle offerte et mains posées sur le dessus de ses genoux, le regard se perd sur l'acolyte dont les pensées, semblent déjà vaquer vers une autre occupation... Visiblement similaire à la première.
    Une autre taverne, un peu plus loin, ça braille, ça pisse sur le pavé et ça picole... Comme s'il n'y avait décidément pas d'eau en cette foutue ville.


    _ Hm.. Ergh !

    La gorge travaille, le nez siffle, la viscosité s'invite alors sur sa langue.

    _ Pfuah !

    Glaviot est expulsé, une bonne chose de faite. Revers de la manche essuie les lippes encore recouvertes du sang du goret, puis...


    _ J'espère que t'as un plan c'coup-ci. L'improvisation, c'pas toujours la meilleure des attaques.

    Que ? C'est que le double faces ici présent, semblait également envieux de se lancer en cette folie nouvelle qui prenait forme au sein des deux esprits présents. Erf, laissez deux gaïgos ainsi s'adonner à une tournée des bars et r'gardez le résultat... Quand écouterez-vous les femmes ?!

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.judicael

𝚀𝚞𝚊𝚗𝚍 𝚕𝚎𝚜 𝚙𝚎́𝚌𝚑𝚎́𝚜 𝚍𝚎 𝚖𝚘𝚗 𝚙𝚎̀𝚛𝚎
𝙿𝚎̀𝚜𝚎𝚗𝚝 𝚍𝚊𝚗𝚜 𝚖𝚘𝚗 𝚊̂𝚖𝚎
𝙴𝚝 𝚕𝚊 𝚍𝚘𝚞𝚕𝚎𝚞𝚛 𝚍𝚎 𝚖𝚊 𝚖𝚎̀𝚛𝚎
𝙽𝚎 𝚖𝚎 𝚕𝚊𝚒𝚜𝚜𝚎𝚗𝚝 𝚙𝚊𝚜 𝚙𝚊𝚛𝚝𝚒𝚛

𝙱𝚒𝚎𝚗 𝚓𝚎 𝚜𝚊𝚒𝚜 𝚚𝚞𝚎 𝚕𝚎 𝚏𝚎𝚞 𝚙𝚎𝚞𝚝 𝚍𝚎𝚜𝚌𝚎𝚗𝚍𝚛𝚎 𝚍𝚞 𝚌𝚒𝚎𝚕
𝙿𝚘𝚞𝚛 𝚙𝚞𝚛𝚒𝚏𝚒𝚎𝚛, 𝚙𝚞𝚛 𝚌𝚘𝚖𝚖𝚎 𝚕𝚊 𝚌𝚘𝚌𝚊𝚒̈𝚗𝚎
𝙱𝚒𝚎𝚗 𝚚𝚞𝚎
𝙹𝚎 𝚜𝚊𝚌𝚑𝚎 𝚚𝚞𝚎 𝚌𝚎 𝚏𝚎𝚞 𝚖'𝚊𝚙𝚙𝚘𝚛𝚝𝚎 𝚕𝚊 𝚍𝚘𝚞𝚕𝚎𝚞𝚛
𝚃𝚘𝚞𝚝𝚎𝚏𝚘𝚒𝚜
Ç𝚊 𝚗'𝚎𝚜𝚝 𝚙𝚊𝚜 𝚕𝚊 𝚖𝚎̂𝚖𝚎 𝚌𝚑𝚘𝚜𝚎... *


Il se retourne enfin, adossé au porche de cette taverne grouillante malgré qu'elle aussi, en fin de vie. Il reprend son souffle avec difficulté, observant son vis à vis. Sous la lanterne jaune soudain le dos se détache de la paroi sèche. Il s'approche, un peu chancelant, grisé par l'effort de sa course. Il se met à pleuvoir.


- Ho foutre!

Il semble d'abord surpris. Effaré. Les pognes viennent se plaquer sur les joues du gaillard, plus âgé que lui. Leurs haleines avinée se mêlent, courtes et saccadées, lourdes et chargées d'alcool. Ils ne sont pas beaux à voir. Ils sentent la sueur. Leurs cheveux sont presque dressés sur leurs têtes.

- ... Foutre...

Fasciné, Judicael semble découvrir le visage du type comme s'il n'avait pas remarqué avant sa difformité. Sa différence. Alors qu'il l'avait notée plus tôt dans la soirée. Magie de l'alcool. La main s'agite un peu, comme pincée par un crabe qu'il voudrait envoyer valser plus loin.


- On t'a pas raté mon vieux !

Un léger sourire vient égayer la trogne défaite du rouquin, jeune, beaucoup plus jeune que l'acolyte improvisé. C'était d'ailleurs cette jeunesse, difficile à suivre, tempétueuse qui définissait Cael ce soir. A vingt quatre ans, la nuit s'étend jusqu'à la fin des temps. Le rire est bref, et ne dévoile que l'inconscience momentanée du drôle, qui en flanquant une tape virile sur l'épaule de Tanneguy est reparti déjà jusqu'au bout ne la nuit. Monumentale jeunesse.

- ... Allez viens. Allons détrousser deux trois ivrognes... J'peux pas rentrer à l'auberge jusqu'à d'main...

Teh. Il faut bien s'occuper... Le demi oreille détourne ses yeux du menton sanguinolent qui commence à cailler, les fixant sur le bout de la venelle. Personne ne viendra plus les courser. Personne ne viendra plus donner suite. Il n'est pas familier d'habitude. Il est même plutôt distant avec les inconnus. Mais il vient de perdre son enfant. Il vient de perdre son frère. Il vient de perdre tout ce qui faisait de lui ce qu'il était ... "d'habitude". Judicael entre dans la taverne.


𝚀𝚞'𝚒𝚕 𝚙𝚕𝚎𝚞𝚟𝚎.
𝚀𝚞'𝚒𝚕 𝚙𝚕𝚎𝚞𝚟𝚎 𝚟𝚛𝚊𝚒𝚖𝚎𝚗𝚝
𝚀𝚞'𝚒𝚕 𝚙𝚕𝚎𝚞𝚟𝚎 𝚜𝚒𝚖𝚙𝚕𝚎𝚖𝚎𝚗𝚝
𝙾𝚑 𝚚𝚞'𝚒𝚕 𝚙𝚕𝚎𝚞𝚟𝚎
𝙴𝚝 𝚕𝚊 𝚐𝚛𝚊𝚒𝚗𝚎 𝚊 𝚋𝚎𝚜𝚘𝚒𝚗 𝚍'𝚎𝚊𝚞
𝙰𝚟𝚊𝚗𝚝 𝚍𝚎 𝚐𝚛𝚊𝚗𝚍𝚒𝚛 𝚎𝚝 𝚜𝚘𝚛𝚝𝚒𝚛 𝚍𝚎 𝚝𝚎𝚛𝚛𝚎
𝙼𝚊𝚒𝚜 𝚒𝚕 𝚗𝚎 𝚌𝚎𝚜𝚜𝚎 𝚍𝚎 𝚏𝚊𝚒𝚛𝚎 𝚍𝚎 𝚙𝚕𝚞𝚜 𝚎𝚗 𝚙𝚕𝚞𝚜 𝚌𝚑𝚊𝚞𝚍
𝙴𝚝 𝚖𝚊 𝚏𝚊𝚒𝚖 𝚎𝚜𝚝 𝚙𝚕𝚞𝚜 𝚙𝚛𝚘𝚏𝚘𝚗𝚍𝚎

𝙼𝚊𝚒𝚜 𝚓𝚎 𝚜𝚊𝚒𝚜 𝚚𝚞'𝚒𝚕 𝚙𝚎𝚞𝚝 𝚟𝚎𝚗𝚒𝚛 𝚕𝚎𝚜 𝚕𝚊𝚛𝚖𝚎𝚜 𝚊̀ 𝚕𝚎𝚞𝚛𝚜 𝚢𝚎𝚞𝚡
𝙼𝚊𝚒𝚜 𝚎𝚕𝚕𝚎𝚜 𝚙𝚎𝚞𝚟𝚎𝚗𝚝 𝚊𝚞𝚜𝚜𝚒 𝚋𝚒𝚎𝚗 𝚎̂𝚝𝚛𝚎 𝚒𝚗𝚞𝚝𝚒𝚕𝚎𝚜
𝙱𝚒𝚎𝚗 𝚚𝚞𝚎
𝙹𝚎 𝚜𝚊𝚌𝚑𝚎 𝚚𝚞𝚎 𝚌𝚎𝚜 𝚕𝚊𝚛𝚖𝚎𝚜 𝚟𝚒𝚎𝚗𝚗𝚎𝚗𝚝 𝚊𝚟𝚎𝚌 𝚕𝚊 𝚍𝚘𝚞𝚕𝚎𝚞𝚛
𝚃𝚘𝚞𝚝𝚎𝚏𝚘𝚒𝚜
Ç𝚊 𝚗'𝚎𝚜𝚝 𝚙𝚊𝚜 𝚕𝚊 𝚖𝚎̂𝚖𝚎 𝚌𝚑𝚘𝚜𝚎... *
Tanneguy
    Peu à peu, brouillard se dissipe et laisse de nouveau place, à la magie de la boisson qui se veut être tourbillonnante, il pourrait en gerber ses tripes, mais lui préfère encore serrer les dents pour ne laisser filer que les gros morceaux. L'on dit bien souvent, que la seule façon de connaître un homme, c'est de constater la façon dont ce dernier cogne. Mais battez vous aux côtés d'un gus, dans un but commun et soyez certain d'en découvrir d'avantage sur ce dernier.
    La castagne, ça rapproche, ça ouvre les cœurs – et la chair – et ça rapproche les âmes, en cette ruelle alors, les mots se font rares, nul besoin de tirer quelconque conclusion hâtive, sur ce qui vient tout juste de s'achever.

    Le Sanguinaire lui, reste sans expression, douleurs viendront à l'aube, lorsque ses os et ses muscles, lui rappelleront qu'il n'est pas bon de pratiquer des poings, sans échauffement préalable.
    Acolyte du moment semble beaucoup plus jeune, ce qui explique cette fougue qui coule en ses veines, cette envie de tout foutre en l'air et de retourner à l'assaut, ce besoin de provoquer et de tout dérober, lorsque l'envie dépasse la raison, l'on se croit Roi quand crasseux nous sommes, au regard de ces quelques poignées d'hommes et de femmes... Mais ces derniers ignorent tout encore, soit, laissons-les dans cette ignorance qu'ils chérissent tant.


    _ Hm. Allons bon l'ami !

    Double faces ne pose aucune question, ceci ne lui ressemble que très peu. Comme un semblant de jeunesse retrouvée, moment est apprécié, savouré, tels deux marmots en proie à des conneries sans fin, pourquoi diable y mettre un terme ?
    Après tout, son contact qui répond au nom de Perceval ne s'est pas encore pointé en cette cité qu'est Genève alors, autant passer le temps en bonne compagnie qu'est celle d'un ami improvisé en cette nuitée.

    Chevelure crasseuse peine à voler au vent, au rythme de ses pas, peau lisse restante laisse s'afficher clairement les premières marques, des coups récents reçus en sa face. Les poings restent serrés, phalanges sont écorchées et bien plus encore quand dent du fond est branlante et ne saurait céder sous peu.
    L'esprit est éveillé, templier, déserteur puis sanguinaire, il n'est qu'un simple homme sur ces pavés, une bouffée d'air frais savourée à souhait, entre deux douleurs provoquées par ses cotes partiellement en vrac. Mes amis, ça va chier!

    Jeunot entre en la taverne, bientôt ici-bas, tous danseront au rythme des coups qui s'annoncent mais pour l'heure.


    _ Tenancier !

    Main parcoure le bois du comptoir tandis qu'il s'avance, autre balance quelques piécettes sans grande précision.

    _ Deux godets, de ton meilleur vin.

    Pour sûr qu'les dents du fond vont baigner sévère à leur réveil.

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.judicael
Les deux silhouettes sont rentrées. Personne ne s'est aperçu de rien. Il faut dire que ceux qui restent sont bien plus alcoolisés. Bien plus bruyants. Bien plus indiscrets.

Cael lui n'est que l'ombre de lui-même. Les cheveux ne sont plus à leur place, les coups reçus sont devenus boursouflures, il n'a même plus la chemise rembraillée, elle qui a su recevoir l'obole d'une salve de sang imputable à Tanneguy.
Il récupère les godets à la taulière dans la foulée, sur leur passage, rien n'a changé. Les filles s'émoussent sur des genoux crasseux, leur corsage débordant de ce qu'elles ont de plus beau. Les gars jurent et lancent des paris ridicules qu'ils regretteront demain.
Il est question du Tournois. De tout le grabuge que les gens comme eux viennent foutre lors des festivités. Et ça le fait sourire le roux. En même temps, il y a sa petite voix qui lui raconte qu'il ne va pas y participer à ce foutu tournois, initialement prévu avec son frangin, que ferait-il seul?
Beaucoup de choses ont changé depuis un mois qu'ils sont à Genève. Hel n'est pas en état de mettre à jour ses plans avec Magdelon. Cette dernière aussi se retrouverait seule. Et avec tout le respect qu'il avait pour la gamine, quel duo de merd' ils formeraient tous les deux! Non, vraiment non.

Les yeux verts balayent les lieux de leur fausse inattention.
Il se trouvent bonne place, pas trop loin d'une fenêtre. Pas trop loin du feu. Espérant que son acolyte ne soit pas frileux des flammes vu ce qu'il a sur la gueule...

ça n'a pas du être propre. Ho ça non... Il se souvient momentanément de son passage à tabac en Limousin. Lui aussi aurait pu finir ainsi. Mais on l'avait épargné d'une défiguration en règle pour lui accorder un long repos mortifère... Le cul posé sur un siège il mande sur le ton de celui qui sait déjà:


- T'es là pour le Tournois, c'ça? T'as parlé de Baphomet, t'es donc un Hospitalier?


Les lèvres viennent piquer sec au contact du vin, fendues qu'elles sont d'avoir été gentiment caressées par la pogne d'un énervé. La nuit s'offre à eux. De l'entrée au comptoir, les bracelets de filles de joie ont disparu, les bourses des soiffards se sont évaporées. Personne ne s'est aperçu de rien. Pour le moment...




Tanneguy
    Autre taverne et pourtant, tout est semblable au précédent lieu visité. Tablées et tabourets sont disposés un peu partout, fidèle comptoir et ces soiffards dont la réputation n'est plus à faire. Tous n'ont qu'une idée en tête, se retourner la trogne et se vider les groseilles en ces basses catins à la croupe crasseuse et sèche, tel un champ sans récolte dont la terre est offerte à une canicule qui dure.
    Le Sanguinaire lui, ne remarque plus ces maigres détails, pour l'heure, effets de la boisson et des coups reçus, n'ont de cesse de venir éveiller chaque centimètre carré de son corps. Il se fait vieux, il en a pleinement conscience et pourtant, rien ni personne ne saurait l'arrêter.

    Acolyte du moment semble vouloir reprendre les devants et déjà, une table isolée est acquise, où tous deux peuvent enfin poser un cul et se délecter d'un repos bien mérité... Et d'un nouveau godet de vin.
    Lourdement posé, Tanneguy s'accorde un moment pour jeter un coup d’œil sur la salle, avec ce recul, lui peut pleinement observer... Tout recommence alors ici-bas, ses pensées reviennent sur celui ou celle, qui porte le nom de Perceval. Mystère pour l'heure encore non résolu, des missives échangées puis, plus rien.

    Des mots, à son oreille, deux interrogations à son égard. Tout d'abord, la question du tournoi. Tous ces crevards n'ont que ce mot à la bouche, ce maudit tournoi dont lui, n'a strictement rien à carrer et quant à l'objet de sa présence en la ville de Genève, elle est toute autre. Pourtant, lui ne peut se confier, alors, autant improviser.


    _ Hm oui... Si toutefois, je trouve un partenaire de castagne.

    Et le voici inconsciemment, trempé dans une nouvelle histoire dont il risque de se souvenir et ce, pendant bien longtemps.

    Seconde interrogation porte directement sur ce passé, sur le tournant de toute une vie, sa vie. Cette époque où, il portait les armes, où il pillait, volait et violait et ce, sans la moindre retenue, comme s'il était Rey, sur ce sable chaud dont il se souvient tant.
    Regard est porté sur le pouce de sa main où trône une lourde chevalière gravée aux armoiries des templiers.


    _ Je ne suis plus! Et ce, depuis fort longtemps maintenant.

    Le moment est à la confession. Godet se lève au dessus du bois de la tablée.

    _ Mais mes convictions restent intactes.

    Regard porté sur son voisin, godet s'avance, invitation à trinquer est lancée.

    _ Tanneguy !

    Ainsi, à cet instant pourrait bien être scellé, ce qui deviendrait alors, un nouveau cauchemar pour tous ceux qui ne sont pas portés par la chance.

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Judicael.
- Judicael.

Ils trinquent et les verts se posent sur la chevalière qui doit bien valoir son pesant d'or. Habitué à évaluer le prix des choses au comptoir des Usuriers de la Cour des Miracles, il opine un peu aux dires de son voisin. L'alcool vient couler dans sa gorge avec fausse soif, le demi oreille écoute le demi face avec un demi sourire.

- Tu as le poing sur... Et moi la furtivité.

Il montre en soulevant le bras les breloques dérobées sur leur chemin entre la première taverne et ce nouveau bouge où déjà quelques exclamations se font entendre du coté du comptoir.

- Associons nous.

Deux demi ne font-ils pas un? Le gaillard sait se battre, et il est comme lui de Paris. Il jette un oeil à la femme qui tâte son poignet avec frénésie. Dejà les regards se tournent vers eux.

Ah... La vie de brigand.

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Tanneguy
    Formalités sont faites, parfaitement communes, c'est un fait, et pourtant obligatoires aux yeux du Sanguinaire. Et puis merde quoi, deux miraculés, tous deux éloignés de leur patrie et qui se rencontrent en ces terres genevoises, il faut bien marquer le coup – façon de parler – et ce, quelque soit la raison de leur présence ici-bas.
    Gorgée est envoyée dans le gosier du Tanneguy avant d'être claqué contre le bois de la tablée, avant que son acolyte du moment ne finisse par reprendre la parole. Le regard se veut être observateur, quand l'oreille est tout bonnement attentive aux dires.

    Et suite à ces quelques mots, une main vient instinctivement se porter à sa ceinture afin de vérifier la présence de ses divers effets. Un voleur donc, jugement éventuellement un peu trop hâtif et pourtant, les faits sont là !
    Le voici en possession de biens qui ne lui appartiennent visiblement pas... Il reste néanmoins sur un doute évident, il n'a rien d'un simple voleur, serait-ce donc une illusion causée par cette chevelure rousse ? Encore un.

    Léger sourire en coin, double face apprécie la prestation, voici donc un moyen de pouvoir se remplir les fouilles et ce, dignement, à condition bien entendu, d'avoir l'aisance nécessaire à cette pratique. Demander à Tanneguy de dérober quelques broutilles aux poignets d'une gueuse, serait comme lui demander de tuer et ce, sans verser la moindre goutte de sang.
    Non, lui porte les armes, il fonce dans le tas, parfois même, sans réfléchir, il intimide et cogne, il ne négocie pas ou peu et les catins, il les fou à la retraite !

    Puis alors, proposition est faite, celle d'un nouveau lien à tisser entre les deux poivraux du moment, lien professionnel certes et pourtant, rien n'est jamais pareil lorsque l'on pactise avec les adeptes de Baphomet. Mais lui n'en touchera pas un mot, pas pour l'heure.


    _ J'accepte l'offre.

    Tout simplement, il n'y a rien à redire et après tout, à quoi bon ?!

    Regard Sanguinaire suit celui de son voisin, face à eux, nouveaux visages qui se tournent, certains grimacent, d'autres peines mais finissent par lâcher quelques jurons à leur encontre.


    _ Et beh, les miracles me manquent, pas moyen d'siffler son godet en paix !

    Pourtant, godet est sifflé avant que double face ne finisse par se redresser d'un bond, envoyant valser l'objet face à lui.

    _ Bande culs terreux, si vous approchez vous allez en baver !

    C'est qu'il est un peu sur les nerfs l'ancêtre, comprenez que sa trogne lui tire de toutes parts suite aux derniers coups reçus.

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Judicael.
Quelques jours plus tard, sur le lieu de toutes les empoignes.

- Putain, t'es sérieux? Tu y vas pieds nus?


Dans son dos, le hachoir dissimulé. A ses pieds les bottes. N'est pas contrevenant qui veut, après tout. Les règles? Pour quoi faire? Judicael n'aimait pas. Et voir le Sanguinaire se saper comme un premier de la classe, et se préparer à la baston proprette comme s'il était sobre alors qu'il ne marchait pas droit... C'était à devenir fou.


- Dans la mêlée personne ne verra rien... Arrête de faire le bon joueur, tu sais très bien que si ce ne sont pas les putains qui t'achèvent ce seront les adversaires. T'as trop bu!


Excité, enragé aussi d'avance de voir qu'ils étaient mal barrés pour gagner quoi que ce soit, le roux tenta bien de foutre des grôles aux pieds de Tanneguy, sans succès. Vaille que pourra, c'est bras dessus bras dessous qu'ils partirent au casse pipe. Avec un peu de chance, ils les auraient à l'odeur?

Judicael ne pensait pas qu'il tomberait sur une bosse, et pas des moindres.



19/03/1466 04:10 : Vous avez été racketté par un groupe composé de Bossuet et de Katina_choovansky, les salauds!
19/03/1466 04:10 : Vous vous êtes battu avec un groupe composé de Bossuet et de Katina_choovansky. (coefficient de combat 10), qui essayait de vous détrousser. Hélas,ils vous ont bien défait la tronche. C'est ça d'faire le mariole!

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Tanneguy
    Et le temps d'un tournoi :

    _ T'sais Jud', dans l'temps des grandes œuvres, on s'foutaient nus pieds, pour mieux adhérer au *hips* sable chaud d'brin mais... T'as trop *hips* jeune pour comprendre 'tsé !

    Et il fallait que ces deux oiseaux miraculés fassent équipes, seuls contre tous et les veines emplies de pinard – en tous les cas, pour le Sanguinaire ici présent – si bien que l'avancée fut bien plus que compliquée. Il tangue, titube, trébuche, le visage tourne et tourne encore, ne sachant vraiment sur quel détail s'arrêter.

    _ Si tu veux m'refoutre mes bottes *hips* aux pieds, va falloir t'y prendre autrement, j'pas encore l'âge qu'on change mes braies ! Bluarg, erf..


    Quelques temps plus tard, en pleine castagne :

    _ Approchez ! Z'en voulez à ma graille, TENEZ !

    Les miches de pain sont balancées à la volée sur les quelques adversaires qui passaient par là. Finalement, il n'eut que peu le besoin d'utiliser ses mains, son arme du jour : un mélange vomitif préparé depuis la veille.
    Sanguinaire lui n'avait strictement rien à carrer de ce tournoi, ce qu'il cherchait plus que tout, c'est distribuer et recevoir des coups, que ces derniers pleuvent comme jamais contre sa face pourtant déjà violée en moitié.


    _ Bordel, qu'ils sont cons cette année, r'garde comme ils courent... Jud' ? JUUUUUD' ?!

    Et VLAH, celle-ci, il ne l'avait pas vu venir, torgnole réceptionnée au moyen de sa mâchoire et c'est un Tanneguy qui s'écroule à même le sol.

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Judicael.
Trop jeune, trop jeune... Oui il était jeune. Et fier, et orgueilleux aussi. N'admettant pas de partir perdant d'avance, le rouquin s'engagea dans le tournois avec son acolyte aviné comme un beau diable luttant jusqu'au soir. S'il y avait quelque chose que Judicael maitrisait c'était bien l'art de prendre des risques. Il colla deux trois pains au passage à Bossuet, et comme le fit son père dans un passé lointain, à Katina, puis se fit littéralement tondre en retour... Avec perte et fracas. Le Hachoir s'envola , l'orgueil aussi. Momentanément.


- Ah, foutre de Troll! Y'a pas plus teigneux qu'un archipoète et une archiduchesse à la retraite! La putain vérolée, y m'a chourré mon hachoir!


Dit-il en se massant sa joue. Un pied dans la gueule n'est jamais une sinécure. Mais une Archi-torgnole, quel malheur! Ne restait plus qu'à devenir forgeron. Les verts se posèrent sur Tanneguy qui avait eu sa part et le roux le ramassa en secouant un peu sa vieille carcasse, haletant encore et guettant tout de même que les Angepiques ne se ramènent pas pour leur en remettre une couche. On avait rarement vu plus vicelard qu'une telle association.


- Relève-toi! Y'a pas d'autre moyen que de soigner le mal par le mal. Et si t'entends un mec t'insulter en vers et en rimes, te retourne pas!

Il flanqua à l'hospitalier une goulée de flasque dans le bec, et s'engrainant mutuellement après cette bouffe monumentale, ils repartirent à la castagne. Les règles étaient plutôt simples, mais les deux Miraculeux les appliquaient de façon discutablement arbitraire. Et du coude, et du genoux, la gymnopédie n'avait jamais été aussi Parisienne, saupoudrée gaiement de "tout est permis" et de quelques hurlements de Troll. Remonté à bloc par cette première cuisante défaite, le duo saisit à quatre mains les premiers qui passèrent dans leur secteur, autant dire que les pauvres zigs essuyèrent les plâtres et s'en prirent plein la tronche... Et l'on ne parle pas que du contenu stomacal de Tanneguy, qui commençait sérieusement à fermenter.


19/03/1466 04:11 : Vous avez racketté un groupe composé de Rayanha et de Tom_lissime pour vous venger, mais ils n'avaient dejà plus un radis.
19/03/1466 04:11 : Vous vous êtes battu avec un groupe composé de Rayanha et de Tom_lissime (coefficient de combat 4), qui essayait de vous résister. Vous avez triomphé en les piétinant allègrement, en évitant toutefois les endroits où Tanneguy avait déchargé sa bile. Faut pas déconner.

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