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[RP]Travaux#5 : Garder son corps

Archibald_ravier
Comment mener à bien une mission refusée par la bénéficiaire ?
Comment protéger une casse burnes de premier ordre qui refuse toute protection au prétexte qu'elle va peut être éventuellement un jour engager un branquignole pour ce faire ?
L'angle d'attaque est délicat.
D'autant plus que des missions, il y en a deux en même temps.




Cher Archie,

Dites à Mère Ellya que c'est d'accord pour tout... Sauf pour les novices. Qu'hélas, je ne peux sortir de mon chapeau. Si je trouve des candidats valables, je lui enverrai bien sûr, mais enfin je ne peux pas lui en promettre comme on pourrait lui promettre une cargaison de bois ou un nouveau retable pour sa chapelle. Je suis bien certaine qu'elle comprendra.

Pour la cinquième tâche, Théodrik a raison. C'est bien compliqué de veiller sur Isaure, alors je vous l'accorde bien volontiers. Passons donc à la sixième, si vous le voulez bien : J'ai l'intention d'éliminer Pollux, ce furoncle sur mon corps de déesse, et cependant j'aimerais que cela passe pour un accident. Aussi je voudrais que vous preniez langue avec cette vicomtesse périgourdine, Mahaut de Nabinaud, qui élève des poules. Je voudrais que vous acquériez sa poule la plus méchante et la plus sanguinaires, et bien entendu, une haine viscérale pour les cygnes est un énorme plus.
Ensuite nous mettrons les deux bêtes dans le même enclos, et le Très-Haut décidera de l'issue de l'ordalie. Avec un peu de chance, Pollux ne sera plus.

Sinon, pour vous répondre, nous arrivons à Limoges dans deux jours. Lucie a eu un fils, qui s'appelle Henri, et c'est mon filleul... Le second plus adorable bébé au monde, après bien sûr Nicolas. Comment allez-vous, vous ? Et comment va la dame de vos pensées ?
J'espère que nous nous reverrons très vite.

Que le Très-Haut vous garde,

Madeleine.


Bon, la poule, c'était en cours, et ça ne serait pas bien compliqué. Il avait écris à la dame, irait visiter son poulailler, et bon an mal an, choisirais une poule méchante. Après tout, un fils de paysan, c'est assez calé en poules, même de luxe.
Le vrai problème, c'était la protection d'Isaure.
Garde du corps.
Il l'avait gardé son corps, déjà. D'un peu trop près. De beaucoup trop près, même.

Figé dans son lit, étendu sur le dos, une main flattant les cheveux blonds du corps mâle assoupi à ses côtés, il réfléchissait. Se demandait s'il avait eu raison de laisser filer Isaure.
Mais là. Là au milieu de tous ces amis, de tous ces nobles... Il s'était senti tout petit. Tout pas à sa place. Gauche. Gourd. Idiot, même, parfois. Alors, ça avait été facile de la laisser fuir encore. D'autant qu'elle portait le parfum. LE parfum. Elle ne l'avait pas repoussé quand il avait baisé le creux de sa paume en guise d'adieux.
Au cœur de ce nid de vipères où elle évoluait, ce bref instant d'intimité accepté, c'était de l'or. C'était une preuve. Il l'avait laissée fuir, oui. Le pas léger et l'âme en fête parce qu'elle s'était laissée toucher.
Il la rejoindrait bientôt. Toulouse n'était pas si loin. Et quand bien même aurait-elle filé jusque dans les Flandres d'ici là, il la rejoindrait. Partout, il la rejoindrait.
Voilà.
Il n'y avait plus qu'à espérer qu'elle n'irait pas se fourrer une nouvelle fois dans les pires emmerdes de la terre d'ici son retour. Et qu'elle lui écrive plus souvent. Surtout.

Vaguement rassuré, il roula sur le flanc, se lovant contre le dos tiède et nichant son nez sous les blés.
Demain, il lui écrirait.

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Archibald_ravier
[So close no matter how far
couldn't be much more from the heart
forever trust in who we are
and nothing else matters]*


C'était un échec absolu.
Un peu à cause d'un Marquis pas capable de retenir ses gamètes.
Surtout à cause de sa trouille à l'idée de la gêner devant ses amis.
Encore plus parce qu'il l'avait laissée filer à la recherche d'ados en goguette dans un sens pendant qu'elle l'envoyait en sens inverse.



Isaure,

Doné moi des nouveles.
Je suis fou d'angoisse.
Alé vou bien ?
Je prie pour vou a chaque instan.
J'ai peur pour vous, Isaure. Répondé moi vite.

Je vous aime.

A


Il se tournait et se retournait dans son lit. Cherchait le sommeil. Se relevait. Se recouchait. Se collait au blond pour s'en détourner aussitôt. Et quand enfin il s'endormait, c'était d'un sommeil lourd et peuplé d'ombres.
Il avait écrit son angoisse.
Il espérait une réponse.
Tout valait mieux que le silence. La pire engueulade valait mieux que le silence.
La tendresse partagée, le corps mâle à ses côtés ne suffisait pas. Il fallait qu'il la voie. Qu'il sache qu'elle allait bien. Qu'il la touche. Qu'il la hume, au moins.
Mais l'aube n'apporta que de nouvelles ombres.


Citation:


Archibald,

Je n'ai guère le temps de vous écrire longuement.

Rassurez-vous, je suis pour l'heure encore vivante, mais seul Dieu sait pour combien de temps. Il se joue de moi comme il le fit par le passé. Je sais bien qu'il cherche à m'éprouver une nouvelle fois, alors je m'efforce d'avancer sans douter de lui et de son Amour. Je tâche de conserver ma foi intacte et d'avancer vers sa Lumière.

Priez pour moi Archibald

Isaure





Isaure,
Je prie.
Chaque heure, chaque minute, chaque seconde je prie. Je ne dors plus. Je prie. Je ne mange plus. Je prie. Je ne ris plus : je prie.
Je prie et je marche. Je prie, et j'arrive.
Je vous aime.
Archibald
PS : j'ai fait corriger ce courrier par un écrivain public afin que vous puissiez le déchiffrer facilement s'il vous était arrivé malheur. Je le recopie et l'envoie dans toutes les directions possibles en espérant qu'il vous trouve. J'arrive. A.


Plus rien ne compte maintenant. Plus rien ne compte qu'avancer. Il a passé la journée en préparatifs. Conduit les chevaux chez le maréchal ferrant pour qu'il vérifie leurs pieds, leurs fers. Trouvé une mule de bât, au pied sur et endurant. Acheté des vivres, une ou deux couvertures bien chaudes de plus, fait réparer l'accroc à sa cape de voyage, envoyé ses affaires inutiles chez son ami Arnauld pour les savoir en sécurité. Tout pour ne pas penser au trajet qui les attendait. Tout plutôt que l'attente.
Plus rien ne compte maintenant. Rien d'autre qu'elle. Avancer vers elle. Et prier, en chevauchant.
Où qu'elle soit, il la trouvera.
De tous ces travaux, c'est le seul où il ne peut pas, ne doit pas échouer.
Plus rien ne compte. Il la trouvera.


[* traduction]
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