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[RP]Maman les cachalots qui vont sur l'eau...

--Marzina
... Ont-ils des chaaaaambreuh?


L’Ursidé à nouveau Grand-Duc. La Blonde n’en revenait pas. Elle avait beau lire et relire la dépêche qu’elle avait reçue, elle n’y croyait pas. Elle s’était alors tournée vers le seul employé qu’elle avait sauvé de l’incendie de sa maison, et lui avait demandé de la pincer. Bien entendu, elle avait eu mal, s’était plainte qu’il avait mal dosé sa force, qu’il l’avait fait exprès, que tout le monde la détestait…et il avait fini rossé. Comme Finn avait coutume de le dire : on ne contrarie pas une Marzina sous influence hormonale. Elle avait un peu attendu ensuite, pour avoir des nouvelles du sacre. Et rien. Rien ne venait. Bon, elle avait un lourd passif avec le nouveau Grand Duc en question, mais il lui semblait que le dossier avait été clos et qu’elle le lui avait bien signifié la dernière fois qu’elle l’avait croisé. Un chaste baiser de paix. Le pendant affectueux du baiser vassalique pour Marzina. Alors oui, elle s’attendait à un traitement relativement différencié. Mais non, elle n’avait rien reçu. Elle n’était pas plus étonnée que ça cependant, son entourage n’était de toute façon qu’une grande source de déception.

Ainsi, après un message en direction du principal intéressé pour se foutre ouvertement de sa tronche face à ce nouveau mandat qui débutait, elle était partie vers la Bretagne pour s’inviter aux festivités. Parce que non, Marzina n’avait jamais vraiment besoin d’une invitation pour se rendre quelque part, et en vérité elle préférait même s’imposer, c’était bien plus amusant. Une missive était partie bien avant elle pour lui réserver une chambre à l’auberge de Nantes. Ce n’est pas parce qu’on est sans domicile fixe parce qu’on a délibérément choisi de mettre le feu à sa maison qu’on apprécie moins le confort pour autant ! Et comme elle savait le paternel flamand absent en ce moment, il n’y avait aucun intérêt à s’inviter chez lui. Elle était partie à cheval, et sans trainer cette fois. Il faut dire que pour toute escorte elle avait dû accepter la compagnie salace d’un botaniste-confesseur dont l’obsession était de « mettre une fessée à la vilaine pécheresse ». Et si elle était loin de s’émouvoir habituellement des allusions sexuelles à peine voilées de ces messieurs (et même de ces dames parfois), cet homme-là était tellement lourd qu’elle envisageait de l’achever bien avant la fin du voyage.

Ereintée par la patience qu’il lui avait fallu pour ne pas finir par l’embrocher comme une dinde de Noël, elle se débarrassa sans ménagement de cette escorte à deux écus aux portes même de Nantes (hors de question qu’en plus il connaisse l’emplacement de son auberge, on ne sait jamais où s’arrête la ténacité d’un tel individu). Finissant le reste du chemin seule, elle sauta à bas de son cheval fauve ventre en avant. Un ventre qu’elle avait fort rond d’ailleurs, étant dans le dernier tiers de sa grossesse maudite. Elle entra en poussant un long soupir, trainant derrière elle sa cape qu’elle tenait en boule dans une main. On avait beau être en plein hiver, la Blonde était en prise avec de grosses bouffées de chaleur qui n’avaient rien à voir avec sa grossesse.


« J’ai une chambre réservée au nom de Montfort-Penthièvre »
marmonna-t-elle en espérant qu’elle ne serait pas trop élevée dans les étages et que l’aubergiste ne serait pas trop lent, sa patience étant déjà épuisée pour la journée.
« MONTFORT ! J’ai ! Chambre 5 !
« Montfort-PENTHIEVRE… » qu’elle rétorqua d’un air hautain, c’est qu’elle y tenait à ce nom compliqué.
« Trop long ! Pas assez de place ! » répondit avec indolence l’aubergiste qui l’emmena vers sa chambre.

Une fois la clé tournée dans la serrure elle fit quelques pas dans la chambre en trainant les pieds et commanda de l’eau chaude pour un bain qu’elle se savait bien mérité. Si la Blonde savait que son âme était entachée à vie, elle tenait fortement à une hygiène irréprochable de son corps. Ainsi une fois le bain prêt, elle posa son cul nu dans le baquet et se laissa tomber en arrière. L’Altesse n’avait plus rien de la mélusine svelte en ce moment, le ventre et les seins ronds dépassaient de l’eau et lui donnaient davantage l'apparence d'un animal marin. Une baleine ouais.
Mais bientôt, l'ennui lui fit repenser aux derniers courriers qu'elle venait de recevoir, et à un certain courrier qu'elle avait elle même écrit où elle parlait bain, picole et...recyclage de bouteilles vides. Avec difficulté elle commença donc à tenter de se relever pour sortir de son bain pour aller quérir le précieux sésame menant à l'ivresse.

L_aconit
Et d'un confesseur botaniste à un autre... Peut-être de plus agréable compagnie tout de même si l'on apprécie de parler avec une plante verte... La porte s'ouvrit à la volée, et la grosse malle, l'énooooorme malle qui avait traversé la France pour s'échouer sur le tapis de la chambrine émit un gros bruit sourd qui ne couvrit pas le bruit de la mâchoire Aconitienne se décrochant.

- Oh fout.....Seiiigneuuur .... Cachez ce ... Ventre que je ne saurais voir! JE SUIS PRETRE! JE NE DORS PAS AVEC DES FILLES!


Bordel de cul.


ô rage ! ô désespoir ! ô traitresse ennemie ! N'avait-t-il donc tant vécu que pour cette infamie ? Et n'était-il pas blanchi dans les travaux de la curée que pour voir en un jour flétrir tant de pureté ? Son bras qu'avec respect tout le Périgord admire, son bras, qui tant de fois a sauvé un empire, tant de fois affermi le trône de ... Bref. Une main dissimulant les grands yeux bleus de l'Aconit vint se visser à sa blanche gueule, un peu tremblante peut-être tandis que sa jumelle signa frénétiquement le torse couvert de soie. Ce voyage vers la Bretagne n'avait déjà pas été une sinécure... Et d'ajouter avec une amertume assumée, rassemblant ses esprit et réalisant que Marzina, Marzina! Etait là:


- D'ailleurs... vous ... Vous n'y êtes pas étrangère!


[Attention, toute ressemblance avec un sous entendu existant ou ayant existé sur la tendance de Marzina à envoyer les hommes en retraite est totalement et purement fortuite ...]

C'est vrai quoi. Si Marzina ne l'avait pas délesté de 10 000 écus - les économies d'une vie au service de Taliesyn - pour combler le trou faramineux de sa fortune qu'elle avait elle-même exagéré en n'héritant pas ET en dilapidant tout ce qu'elle possédait en futilités, Faust Nicolas n'aurait pas eu à chercher un Décameron en Perigord - le fin fond du trou d'séant du monde Francoy - vu qu'il aurait eu assez d'argent pour envoyer quelqu'un le faire à sa place, et n'aurait pas été tâté comme un gigot par un évêque pervers aimant les jeunes garçons frais et beaux comme le jour, n'aurait ainsi de fait pas été pris au service du prélat en échange de l'effacement des charges retenues contre le Duc de Trun, son ancien am... Hum, maitre qui avait eu un geste de trop en voyant un religieux tester la marchandise, et rien de tout cela ne serait arrivé. Rien! Berdol.

... Hormis qu'il ne dormirait tout de même pas avec une femme, non, certes non. Et pour une fois là n'était pas la faute de Marzina, mais bien celle de la nature.

Car OUI le Grand Duc avait un bâtard pédéraste, ET prêtre, ET presque sans le sou à cause de Marzina. Presque oui. Il est vrai qu'être religieux et faire comme si l'on était véritablement pauvre tenait de l'oxymore.

Adoncques, Marzina se tenait là. Dans SA chambrée. Nue. Et odieusement enceinte. Toute cette histoire commençait à puer la conspiration.

C'est que d'une Montfort à un autre... Et avec tous les aubergistes illettrés ou bourrés du pays...

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(En Bleu italique, les pensées Laconiques.) galerie d'avatar-Recueil
--Marzina.
Le bruit de la porte qui s'ouvrait à la volée avait surpris la Blonde dans ce moment hautement périlleux que celui de la baleine s'extirpant de l'eau avec toute la grâce qui lui restait. Mais fort heureusement, le bruit de l'énorme malle s'écrasant au sol avait largement suffit à couvrir celui du cachalot retrouvant son milieu naturel avec fracas, le tout en se cognant méchamment l'arrière de la tête.

"GAAAAST! Foutu pays! Foutu rejeton à la con et...ET FOUTUE FAMILLE DE..."

Elle se releva finalement d'un bond, les forces décuplées par la puissante rage contenue dans ce corps menu actuellement difforme. Un regard sur Nicolas lui confirma qu'elle ne s'était pas trompée.

"FOUTUE FAMILLE A LA CON AUSSI OUAIS! On peut pas prendre un bain tranquille sans voir débarquer un pervers ici!"

Les yeux se plissent sur le jeune homme pendant qu'elle lui assène avec cruauté un:

"T'ES BIEN LE FILS DE TON PERE! VICIEUX!"

Ils n'avaient techniquement aucun sang en commun, l'apprenti prêtre et la baleine en fin de vie, mais il fallait croire que porter le nom de Montfort semblait conférer une certaine prédominance pour la chose aux survivants du nom.
Se drapant dans sa fierté, à défaut de tissu, et levant son nez altier elle lui fit remarquer avec hauteur:


"Si tu voulais pas me voir fallait PAS venir dans ma chambre!"

D'une logique implacable. L'index accusateur se pointa sur Nicolas tandis qu'elle continuait:

"Prêtre? Prêtre?! On aura tout entendu ici! Tous les pervers passent le séminaire pour cacher leur voracité maladive pour le sexe derrière une soutane hmm?!..."

Ses yeux le scrutèrent alors de haut en bas, suspicieuse qu'elle était.

"Et elle est où la soutane hein?! Mensonges que voilà!"

Elle fronça le nez la bretangevine, vexée qu'elle était d'être traitée comme le Sans Nom en personne, tout ça à cause du bébé maudit en plus! Arborant une petite moue elle ajouta de sa voix insidieuse:

"Le ventre c'est pas le pire en plus, j'ai le buisson mal taillé! J'arrive plus ni à le voir ni à l'atteindre avec ce ventre énorme!"

Et son sourire en coin sadique revint se dessiner sur son visage.
L_aconit
- Lavez-vous la bouche Marzina! Telles choses peuvent-elle s'en échapper? Si belle, si sournoise, votre bouche est un corne d'abondance de vice, intarissable !

ça, c'était le petit moment pudibond. En réalité, qu'attendre d'une créature aussi pernicieuse que la Bretangevine? Elle l'avait spolié jusqu'au dernier écu, contre quelques révélations familiales pas très aristotéliciennes et avait pris grand plaisir d'ailleurs à le faire, en triant des simples comme si c'était une distraction sans importance. Outré, il cria plus fort qu'elle.


- c'est MA chambrée, ICI! Je l'ai faite garder au nom de Montfort, vous vous êtes mariée cent fois, vous auriez dû en choisir un autre!

ça, il le tenait des rumeurs innombrables qui courraient sur elle. Elle même qu'on disait souvent courir le rempart, ou s'amuser avec des dépouilles en dansant nue dans les cimetières les soirs de Sam Hain. Où s'arrêtait la fiction, où commençait la réalité, quelle importance? Le mal avait les traits d'une blonde jusqu'à lors plantureuse, présentement plutôt potelée, voir grosse. Oui, grosse. De qui encore, certainement pas de son époux!

Voyant qu'elle pouvait le laisser poireauter là, debout les yeux baillonés pendant des heures juste pour le plaisir de le voir passer pour un crétin à brailler à l'aveugle, il ôta sa main et tâtonna jusqu'à un lange recouvrant le dossier d'un siège, siège dans lequel il devait déjà à l'heure qu'il était s'avachir et se détendre de l'interminable voyage qui l'avait emmené de France jusqu'au sacre Grand Ducal. D'un geste ample, il lui lança l'étoffe, persuadé que vu la taille qu'elle se payait il ne pourrait de toutes façons pas la louper.


- Et Habillez-vous, Tudieu!


Voilà. Il blasphémait. Les femmes étaient si corruptrices! Il se retourna, bras croisés sur sa tenue civile, tenue qu'il avait enfilé dès la frontière de Bretagne passée. Comme si une ligne imaginaire le séparait de sa vie de réclusion au Palais Episcopal d'une liberté chérie, qui mine de rien lui avait furieusement manqué.

Quelle déception de constater que c'était elle qui venait la saper, bedaine à l'air, barbotant dans sa flotte comme un navet dans la soupe du soir et salopant son tapis comme un évêque après son quatre heure chez les enfants de choeur! Blasé, il se tût un instant. Mais les mots qu'elle avait toujours abondants comme son fiel, le provoquaient encore en écho.


- Ma soutane est dans ma malle. Avec... Des tas d'autres vêtements. Et des effets très personnels. Je suis en tenue de sacre! Il me fallait... Détendre l'étoffe. Pour y être bien le jour crucial.


C'était vrai, il avait la peau délicate après tout. Il insista sur le mot "personnels" et s'assit, au cas où, sur la malle. Des fois que. Au fond, un petit reliquaire abritait toutes les lettres controversée et contre-nature qu'il avait entretenu avec ses amants. Des lettres chéries qu'elle ne devait trouver pour rien au monde, et qu'il ne se résolvait pas à consigner.

Un marmonnement à peine audible se fit entendre de la barbe qu'il n'avait pas. Car si Marzina avait "le buisson en friche", l'androgyne lui était bien glabre, et presque partout. C'est qu'il ne fallait pas trop en demander à un curé de dix huit ans...


- Et puis pervers... Vous poussez Marzina. Vous poussez. On n'parle pas ainsi à un homme de Dieu.


Fut-il avant, l'homme de main de son frère. Ce n'était après tout pas lui qui mettait le petit Christos dans la crèche à n'importe quelle heure et avec n'importe qui! On pouvait lui imputer de le mettre à n'importe quel endroit , tout au plus...
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(En Bleu italique, les pensées Laconiques.) galerie d'avatar-Recueil
--Marzina.
Elle avait levé les yeux au ciel quand le jeune cousin avait fait état de son verbiage très fleuri. Oui elle pouvait faire de grandes envolées lyriques aux mots savamment recherchés dans ses correspondances et autres discours, mais au naturel elle avait le langage grossier. Et elle ne voyait pas lieu de s’en offusquer. Elle avait attrapé le lange qu’il lui avait maladroitement balancé et une petite moue indécise s’était dessinée sur son visage aux traits juvéniles. C’est qu’elle n’était pas pudique la Bretonne, et encore moins quand ça causait le trouble chez quelqu’un. Avec un soupir elle avait fini par se décider à se draper dans le tissu comme une toge et sortir princièrement de son bain. Devant les hurlements de Nicolas elle n’afficha qu’une complète indifférence tandis qu’elle nouait le lange sur son épaule pour qu’il tienne seul. D’une voix doucereuse elle lui répondit alors d’une voix mielleuse :

« Nicolas…Nicolas de Montfort même, puisque tu sembles y tenir… »

Se rapprochant de lui elle appuya un index ferme et agressif sur le haut de son torse avec un sourire des plus mesquins.

« Viens pas fanfaronner avec ton nom auprès de moi, j’étais Montfort avant toi je te ferais remarquer ! Bien avant. Et MOI j’ai pas choisi MOI ! On me l’a imposé ! Ca ou la bâtardise, tu parles d’un choix ! Mais toi, toi tu as choisi de l’être, tu voulais si ardemment une famille…et maintenant tu vas venir t’en plaindre ?! »

Le nez altier se lève alors qu’elle le toise, hésitant un instant à le bousculer de son ventre proéminent, mais se contentant finalement de le surplomber de toute sa petite taille pour clore la discussion d’un :

« On a la famille qu’on mérite ! »

Retournant fièrement mais avec lenteur vers sa besace, elle en sortit sa pipe où restait encore un fond d’herbes qu’elle alluma avant d’en tirer une bouffée.

« M’enfin je vais être magnanime pour ces retrouvailles…Vu que tu tiens absolument à ce que ce soit TA chambre…soit, tu paieras l’addition. »

Elle ponctua cette dernière affirmation d’un lancer de besace sur le seul lit disponible, indiquant clairement qu’elle ne comptait pas déguerpir d’ici.

« Et si tu joutes pour moi au sacre, je pourrais faire croire à ton père qu’on a couché ensemble. Il sera fier de toi. »

Un petit mensonge n’a jamais fait de mal, et puis elle n’avait aucune réputation à défendre aux yeux de l’Ours : avant de se trimballer à poil devant le fils elle l’avait déjà fait chez le père. Et avec des idées toutes autres à l’époque… Peu importe ce qu'en venait à penser l'ex-ami-amant.

« En fonction de ton score aux joutes, je dirais que ca a été catastrophique ou que tu t'es pas trop mal débrouillé. Sois pas trop mauvais... »

Mais la perfide Marzina n’en avait pas fini avec son martyr préféré, non. Elle poussa soudainement un petit cri strident tandis que quelques gouttes venaient tomber sur le sol entre ses jambes avant d'y être rejointes par sa pipe.

« OH MA DOUE ! Vite Nicolas! VITE! Je perds les eaux! Va me chercher de l’alcool, j’accouche ! »

Et elle en rajoute des tonnes la menteuse professionnelle, le visage grimaçant, le corps crispé.
Et derrière elle, ses mains planquées tordent un pan trempé du lange.
Vilaine Marzina.
L_aconit
- Non.

Voilà. Non. Un non calme et froid, résigné et sûr de lui. Marzina avait le don de le blesser visiblement dans son égo là où avec les autres, il savait l'être sans le montrer. Coucher avec... Il n'avait pas eu un instant de répit depuis qu'il avait remit un pied en Bretagne pour le salut de son âme. D'abord Marwenn et sa chambre à partager. Ensuite Son père et ses projets de le faire gouter à toutes les femmes de Bretagne. Enfin ça. Non. Résolument non. Marzina n'aurait pas son âme, pas après ce qu'elle lui avait fait. Il trouva presque doux le souvenir du temps où il n'était qu'un simple écuyer transparent et ignoré de sa famille... Confié au Retz et complètement délaissé de tous ces ennuis de nom et de secrets de famille.


- Je suis prêtre. Pour mon père ou pour toute la France et la Navarre, je ne peux coucher avec personne. Même et surtout pour un mensonge monté de toutes pièces.


Il la jaugea d'un oeil, son ventre proéminent le révulsait. Ses seins lourds le dégouttaient. Tout son corps de femme l'appelait à la fuite. Ah comme Alphonse lui manquait à cet instant... Où était-il, ce faune aux attraits autrement désirables...? Il regretta presque sa tranquillité périgourdine.

- Jouter pour vous au sacre, il n'en est pas qu....

Un haut le coeur le coupa dans sa tranchante réflexion lorsqu'il la vit se tordre de douleur. Non... Non, non, non, non ! Pas ça. Pas maintenant.

- Pas ICI!

La réflexion s'échappa d'elle même, tandis qu'il se leva pour aller la cueillir, tremblant un peu. Il la repoussa sur le lit, et repartit en sens inverse en s'essuyant les mains sur ses cuisses. L'idée qu'elle puisse expulser la vie sur son lit manqua de le faire tourner de l'oeil, n'étant dejà pas coutumier des cuisses féminines, il n'imaginait pas une seconde que deux d'entres elles puissent délivrer quoi que ce soit en sa présence.

- A moi ! Tavernier !

Tout ! Elle lui aura tout fait. Peste soi de cette blonde. Peste soit de toutes les blondes de la terre! Couardise en bandoulière il dévala les marches des escaliers pour aller supplier quelqu'un de monter de l'alcool et du courage.

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(En Bleu italique, les pensées Laconiques.) galerie d'avatar-Recueil
--Marzina.
Elle avait soupiré, au "non"."Non", c'était un mot qu'elle adorait prononcer, mais qu'elle ne supportait pas d'entendre. Pourquoi "non" d'abord?! Pourquoi fallait-il que la gente humaine soit toujours si contrariante et ne veuille lui laisser ce privilège? Nulle déception ne se paint cependant sur le visage juvénile encadré de boucles blondes tant la réponse était de toute façon prévisible. Mais si la vie avait appris quelque chose à cette tête dure, c'est qu'on n'obtient jamais rien sans tenter. Mais le couplet sur le prêtre, celui-là, il lui fit lever les yeux au ciel.

"Ma doué beniguet!"

Quelle excessive pruderie! Quel manque d'audace! Ce jeune avait-il vraiment squatté les jupons de Taliesyn à un moment de son existence? Elle en douterait presque. Il n'y avait qu'à voir la vitesse avec laquelle il s'était décomposé à l'annonce de ce faux accouchement. Et comme ces jambes là s'étaient agitées avec agilité pour courir, fuir, loin, d'une vitesse...Et comme elle était tombée comme un gros sac tandis qu'il l'avait à peine repoussée. Elle avait mouliné des bras, encore et encore, mais rien n'y avait fait. Baleine échouée sur le lit, avec une nuée de boucles dorées en guise de couvre-lit, et un ventre proéminent pour la plomber contre le matelas.
Elle soupira alors que déjà elle l'entendait hurler.


"M'enfiiiiiiin! Reviens gamin! C'était pour rire*!"

Trop tard, il était trop tard. Nouveau soupir de la Blonde qui rassemble le reste de ses forces pour s'appuyer sur un coude et se redresser, finissant par ahaner comme si elle avait monté 5 étages en courant.

"Je voulais juste une bouteille de chouch'!" qu'elle maugréé, tout en sachant qu'il ne l'entend pas.

Elle retourna récupérer sa pipe, se baissa avec difficulté une main posée dans le creux de son dos, et tira une bouffée dessus pour la rallumer. Non, elle n'allait pas accoucher maintenant mais gast! Il ne tarderait plus cet enfant. Une question de jours. Déjà la douleur lancinait ses reins comme une sourde menace. Elle retourne ensuite s'installer dans le lit, creusant un nid avec les oreillers pour appuyer son dos tandis qu'elle attrape sa besace pour l'attirer à elle. Le sac ne veut pas bouger, elle tire furieusement sur la lanière, et le contenu se renverse sur le sol.
Biscuits. Ecus. Bouteille vide. Petite culotte. Plume. Bouteille d'encre.
Et des lettres. Tout un tas de lettres...
Nicolas avait son courrier controversé?
La Blonde aussi. Marqué d'un trèfle, comme son omoplate gauche.
Courbée en deux sur le lit, penchée vers le sol, se mordant la langue pour résister à la douleur, elle essayait de récupérer ses courriers sans bouger malgré le ventre proéminent qui à n'en pas douter était une formidable gêne.
Un chapelet de jurons bretons lui échappa des lèvres.


"...enfant maudit!"
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*référence à "C'est arrivé près de chez vous". Oui oui, j'assume.
--L.aconit
Et lorsqu'il revint, ayant rameuté derrière lui toute l'auberge qui se tenait avec bassines langes et courage au seuil de la chambrée, Nicolas gesticula en vociférant que la parturiente était là et qu'il allait retourner compter les carreaux de la salle commune, en bas, histoire de voir s'ils n'avaient pas bougés...

Tout le monde se tut, perplexe face au spectacle lamentable de la duchesse, échouée à demi sur le coté, bras tendu vers le contenu de son sac éparpillé comme le contenu de son estomac fragile à l'idée de la voir mettre bas dans sa chambre.


- M'enfin!? Mes lettres! Ce sont mes leeeeeeettres!


La bouteille d'alcool trouva les mains de Marzina en lieu et place du courrier vvement arraché. Accouchant ou pas, il prit les lettres pour les siennes et se précipita dans un désespoir teinté de rage pour les ramasser à grands gestes , vous savez, comme on écluse de l'eau inutilement , et tenir à l'écart de ses mains aux petits boudins de doigts d'engrossée toute nouvelle lecture.


- Accouchez au lieu de fouiner dans mes affaires, sinistre belette d'Anjou!

Oui. Là, ça lui avait échappé. C'est que l'idée qu'elle mette à jour ses petits ( grands) secrets était aussi stressante qu'une phobie au saint radis lors du Sacre Grand Ducal: ça dégoutterait tout le monde et pourtant personne ne pourrait détourner son regard ni ses oreilles du drame entrain de se jouer. Les bleus parcoururent par réflexe les mots , tout de même...


Citation:
[...] je me dis que c'est plutôt flutain de dommage la grosse race de sa grand mère l'édentée." [...]


Et des lèvres s'échappèrent un hoquet de surprise-stupéfaction-grivoiserie-cynisme-affolement.

- Ah Gast! Mais qu'est-ce que...?!

Tandis que la main gagnait la bouche pour la recouvrir, prête même à s'y engouffrer entière s'il le fallait pour ne pas s'ouvrir encore d'une triste conclusion. Non, ce n'était pas ses lettres... On était loin des mots fleuris et tendres qu'Alphonse savait lui vendre. Figés à la porte, l'aubergiste, la laitière, la bonne et même un passant curieux qui s'était hissé sur la pointe des pieds restèrent suspendus au théâtre de l'amitié Franco-Bretangevine. Ouh qu'ça allait chier.
--Marzina.
Elle relève la tête en entendant arriver tout ce petit monde, avec le regard d'un animal sauvage surpris en pleine sortie du bois. Alors elle se redresse tant bien que mal, essaie de sauver les restes de sa dignité, ramasse les morceaux de son amour-propre d'un grognement:

"Vous n'avez jamais vu une femme enceinte ou quoi?!"

Elle aurait pu trouver mieux, c'est sûr. Elle était habituellement plutôt adepte des phrases blessantes, cassantes, qui visent où ça fait mal. Mais là, tout de suite, elle avait été prise au dépourvu, démunie. Elle était sur la défensive.
La suite ne la ménagera pas plus.


- M'enfin!? Mes lettres! Ce sont mes leeeeeeettres!

Le cri de protestation vient mourir dans le fond de sa gorge, étouffé, tandis qu'elle voit comme au ralenti ses précieuses lettres lui échapper des mains au profit de l'alcool demandé. Mais la bouteille n'a plus d'importance à ce moment précis, non, elle aurait même échangé toutes les bouteilles de l'auberge pour récupérer son courrier avant qu'il ne pose les yeux dessus. Et tandis qu'elle trouve un reste d'énergie pour réussir à se mouvoir, elle voit immanquablement les yeux de Nicolas se poser sur les lignes dessinées sur le vélin par la patte de l'Archicanard. Elle se redresse et telle une enfant impuissante, elle agite désespérément ses petites mains pour récupérer son bien, tente de lui arracher des mains et pousse un feulement de contrariété.

- Ah Gast! Mais qu'est-ce que...?!

Le feulement se transforme en cri de rage tandis qu'elle bondit sur lui, baleine s'écrasant sur lui dans une dernière tentative désespérée pour récupérer son bien et son honneur bafoué. Si elle ne pouvait se mouvoir rapidement, elle n'en était pas moins dangereuse. La détresse venait à déterrer des forces insoupçonnées, poussait aux extrémités. Bretangevine se fichait désormais qu'on puisse la voir diminuée, handicapée par le ventre disproportionné, faible. Non, cette faiblesse physique là n'était que temporaire, dans ces lettres se nichait sa vulnérabilité véritable: l'âme mise à nu derrière la façade de glace. Si Blondie n'avait aucune pudeur concernant son corps, il en était tout autrement sur ce qu'elle cachait sous ses bouclettes. Elle était bien plus que pudique en ce qui concernait pensées et sentiments, tout était enfermé à double tour dans une coquille, elle-même planquée bien à l'abri derrière une carapace de givre. Et égrainé au fil de cette correspondance.
Alors même si ce n'était pas ses propres sentiments qui se trouvaient couchés sur ces lettres, c'était néanmoins ceux qui lui étaient destinés.
C'était à elle.
Les griffes finalement se referment sur les lettres et les lui arrachent des mains comme elle lui aurait bien arraché le cœur. Les yeux se posent sur le Montfort, ils l'assassinent à distance, silencieusement, et pourtant...Pourtant c'est la panique qui se dessine en fond sur ces billes noires, le coeur s'est affolé, la voix trahit le trouble tandis que l'index impérieux s'enfonce sur le torse juvénile.


"Qu'est-ce que tu as lu?!"

Et soudain, sous la tignasse blonde, les neurones font l'inventaire de tout ce que ses yeux auraient pu accrocher. Le baiser manqué. Le bain. Les histoires-qui-empêchent-de-dormir. La complicité entre les lignes. Le coeur s'affole à nouveau à l'idée que ses secrets puissent s'éventer. Elle manque d'air soudain, une horrible nausée prend possession du corps fluet. Le nez orgueilleux se relève, le regard glacial se pose sur les curieux à la porte:

"DEGAGEZ! C'est lui qui va accoucher, PAS MOI!"

La main libre vient alors attraper la bouteille qui a roulé à terre, et elle s'envole pour mourir en une pluie d'étincelles sur l'encadrement de la porte.
Première sommation.
--L.aconit
Une prise de catch. Littéralement. C'est à peu près le ressenti de Faust Nicolas quand Marzina lui tombe tout aussi littéralement dessus. Pas assez qu'il aurait pu finir aveugle en lisant la correspondance intime - car prometteuse - il vient de réveiller la fureur d'une Bretangevine qui visiblement n'est pas en état d'être clémente ou miséricordieuse.

Rouge comme un gratte-cul, le prêtre lâche la missive et s'éloigne d'elle comme si le diable en personne y avait mis le feu, ce qui au vu des yeux de Marzina de devait probablement pas tarder. Criant plus fort qu'elle, avec ce petit air fillette qui venait couvrir ses gestes lorsqu'il paniquait, le Montfort se défendit comme un lion, avec toute la verve dont il savait faire preuve en cas de danger imminent:


- Je... Rien! Rien!

Négatif mon capitaine ! Il tire sa malle comme un forcené, machine arrière toute! Elle veut sa chambre, oh foutre qu'il va la lui laisser avant d'y perdre un bras, rongé jusqu'à l'os par l'engrossée bourrée d'hormones et de secrets. Elle avait eu les siens entre les mains dans une lettre de la discorde, il venait d'avoir un dixième des siens entre ses mains dans une lettre de la discorde, et diable que c'était assez... Un partout balle au centre.


- ... Gardez la chambre!

Couard, il s'échappe en boitant et en se couvrant a tête blonde dans les escaliers comme si Zeus en personne allait abattre toute sa haine sur lui. Une femme enceinte qui vous tombe sur le râble, c'est une façon bien cruelle de sentir la suprématie féminine de près. Peut-être pas ce soir, hein?
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