Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] Sois mon Obiwenn, je serai ton Anakig.

Eldearde

    “Neb a oar a gavo zeskift.”*

La belle-mère est le paradigme de ces figures familiales dont le capital sympathie avoisine le zéro, voire côtoie les profondeurs abyssales. Tantôt jalouse, tantôt acariâtre, tantôt pétrie de mauvaiseté, les contes populaires la font armée d'un martinet, de haine bouffie pour les enfants d'un premier lit.
De la marâtre, Eldearde en a certainement la dégaine. Raide comme un passe-lacet, les noires coteries distendant encore un silhouette en échalas, blanche et élongée à l'instar d'un trait de craie, le timbre haut et claquant d'un coup de fouet... Son front trop grand, ses pommettes saillantes, ses lèvres pincées, sont l'incarnation de la sévérité ; point la sienne, cependant, mais celle d'une vie qui ne fait montre d'aucune pitié et qui taille les visages à coups de burin et de maillet.

Kierkegaard, néanmoins, s'en va en guerre contre les lieux communs, munie d'un simple vélin.
Cette prime géniture, ce garçon auquel elle ne reproche ni l'existence ni l'ascendance, elle n'en sera pas l'ennemie. L'acrimonie enfantine est la pire qui soi : elle se déchaîne, se pleure, se crie ; elle ne se répare pas et ne joue pas les agréables ; son caractère injustifiable la fait terriblement véritable.


Citation:



A Dôn af Nærbøfj-Røykkness


    Non, Madame, n'accusez point mémoire défaillante : je n'ai pas l'heur de vous connaître.
    Parce que le Fatum en aura décidé ainsi, Limoges nous a éprouvées toutes deux, nous a bercées de ses vagues délusoires, sans jamais refluer notre âmes ivres de bruit et de calomnies à la baie du même comptoir.

    Trois.
    Je sais trois choses de vous. Pour une étrangère, vous songerez, à raison, que c'est déjà beaucoup. Trop ? Il vous faudra blâmer les indiscrétions de mon mari. Un dénommé Arry. Moustache lactée, grande gueule et léger boitillement ; je gage que vous le remettrez aisément.

    Je vous sais à la fois végétale et animale, de chair et d'écorce, digne héritière des mânes d'un arbre sacrifié pour la jointure d'un coude et d'un poignet. Le menuisier, que dis-je, l'artiste qui vous dota de ce bras, journaliste à ses heures perdues, me compte parmi ses clientes assidues.
    Je vous sais mariée à un homme exilé des steppes. Il vous a offert ce patronyme tout en angles et en traits, comme sculpté dans la glace de ces lointaines contrées.
    Je vous sais loin de votre pays natal, celui des cromlechs qui n'ont pas dit leur secret, celui de Morgane et Viviane dont on entend le rire aux branches des peupliers, celui des phares et du far. Si toute votre personne, pétrie d'un mystère qui n'est pas sans rappeler celui de vos terres, attise grande curiosité, ce sont ces nobles origines qui motivent mon courrier.

    C'est qu'il est, voyez-vous, un petit Brestois avec lequel il me serait doux de pouvoir échanger. Dans sa langue, dans l'apaisante mélodie de son parler.
    Alors me voilà, avec mes gros sabots, à vous prier de quelques mots maladroits de bien vouloir m'enseigner les rudiments de votre patois.
    Sans doute est-ce requête un peu bête ; sans doute me trouverez vous pleine d'arrogance et de fatuité d'ainsi quérir les services d'une donzelle que je n'ai jamais ne serait-ce que croisée.
    Envoyez-moi au Diable, si je vous importune.
    Acceptez et je vous payerai, pour ces leçons, une petite fortune.

      Vale !




* "Qui ne sait trouvera à s'instruire" en breton.
_________________

[Blason en construction]
Don.
Citation:
Dôn af Nærbøfj-Røykkness,
"Aux Gorges Chaudes - L'origine"
Limoges - LIMOUSIN



Eldearde Zolen-Kierkegaard,

L'évidence m'accorde à dire que vous n'ignorez guère un quatrième point me concernant : L'impécuniosité de mon escarcelle.

Menhirs et tables de pierre manquent à ma vie, et mes origines si sacrément évoquées viennent damner mon âme de n'avoir su accorder mon attention à pareilles merveilles quand il en était encore temps. Il est si simple de désapprendre son passé, qu'il m'en vient l'envie de tromper pareil truisme.

Inutile de vous faire patienter plus qu'il ne le faut, j'accepte et accède à votre demande.
Apprenez toutefois qu'avant de convoler en compagnie d'une délicieuse créature venue des lacs de Norvège, et narrant légendes carnassières, ma conjugalité fut bien différente.
De mon statut de veuve désormais perdu, je conserve un souvenir impérissable, celui -évidemment- de feu mon époux. Ce dernier était précepteur, et enseignait aux langues malhabiles, le dialecte des Korrigans. Il ne serait guère vertueux de vous cacher, qu'à cet exercice j'excelle sans doute bien moins que lui. L'homme était le plus bretonnant de tous les chapeautés du pays.

En contraste avec l'honnêteté que j'aimerais pourtant faire entièrement mienne, vénalité se fait entendre.
Dites-moi à combien s'élève cette petite fortune, si poliment promise, qu'à grands coups d'heureuse bombarde je parvienne à réveiller et forcer à danser les Tréo-fall d'une Ouessant bien éloignée, afin de faire savoir à tous combien signer pareil accord m'aura séduit.

A galon,






Le pli est évidemment confié à Mélodie, curieuse pie au service de la désargentée, qui au milieu de la lecture illicite se voit revenir à reculons.

" Ma dame, z'êtes folle !
- Combien de fois faudra t'il te dire de ne plus lire mes correspondances, Mélodie ?
- Mais vous n'parlez pas breton !
- Elle ne le parle pas non plus.
- Vous... Vous z'allez l'escroquer ??
- Si peu. J'ai quelques bases, allons."



"An hini na avantur netra na koll na gounid ne ra*"




*Qui ne risque rien ne perd ni ne gagne

_________________
Eldearde
Trois fois.
Ce n'est qu'à la troisième lecture que Kierkegaard parvient à s'accrocher aux mots encrés d'une main éprouvée, à attraper, au vol, le sens contenu en ces pleins et déliés. Ce n'est point la clarté du discours - tout cisaillé d'une aisance à manier le verbe dont elle fut rarement témoin - qui fait défaut, mais bien les capacités de concentration d'une destinataire gavée de pavot.
Et malgré son piètre état haridelle se met en tête de réponse rédiger.
Ce qui est sans doute une très mauvaise idée.


Citation:



A Dôn af Nærbøfj-Røykkness


      Salutations,

    La chose est rare mais, cette fois-ci, les rumeurs limousines auront failli : je vous ignorais en état de malheureuse pénurie.

    Et puisque le sujet est évoqué, venons à bout de ces pécuniaires considérations sans plus tarder. Adoncques je vous propose de joindre à tous mes plis une lettre de change à remettre à la Banque royale de France en échange de 60 écus. Agréez-vous ce montant très arbitrairement décrété en contrepartie des leçons reçues ? Cela suffira-t-il à déposer aux esgourdes chéries l'absolu contentement qu'engendre notre compromis ? Est-ce assez pour susciter en vous la maigre envie d'invoquer quelques souvenances de ce passé désappris ?

    Attendu que je ne saurais non plus tarder pour faire étalage des amabilités : recevez, cela va de soi, ma gratitude d'avoir donné suite non seulement à mon courrier, mais encore à ma requête maladroitement formulée.

    Je gage que ma langue se révélera tout aussi malhabile que celles que votre époux disparu se dut délier à force de bretonnisation intensive et de trésors de pédagogie chichement déployés. D'expérience il m'est possible d'alléguer que la femme, quand bien même elle s'en dédit, s'imprègne des petites manies de son mari. J'ai donc, nonobstant l'affirmation de votre défaillance, confiance en son héritage didactique ainsi qu'en votre aptitude à faire de moi non une volubile Breizhtoise mais une limougeaude néophyte, capable d'enchaîner deux phrases dans votre dialecte joliet sans lui faire offense ou sauvagement l'écorner.
    Voyez que mes exigences sont, à coup sûr, moins vastes que vos connaissances.

      A galon, donc, en supputant - en espérant même - que cette sentence se fasse porteuse d'affables sentiments.




_________________

[Blason en construction]
Don.
Citation:
Dôn af Nærbøfj-Røykkness,
"La Sainte Murge"
Agen - GUYENNE


Eldearde Zolen-Kierkegaard,

Glaciale pénurie, givrant mes comptes et rêves. L'ordre du ciel se fait entendre et me voilà contrainte d'exiger le double du cachet, pourtant si généreusement proposé. Pour 120 écus et quelques poussières de deniers, bientôt votre bouche fredonnera les louanges de Saint Yves à la perfection et le cygne de Montfort vous reconnaîtra comme sienne, couronnée d'hermine et d'une indépendance belle.

Joints, à mon expéditive missive, trois petits mots - et leurs traductions - qui pourront j'en ai l'espoir, convaincre votre générosité et séduire votre soif d'apprentissage.

-Demat (qui n'a rien à voir avec démâter mais se prononce bien démat) veut dire : Bonjour
Littéralement, j'entends. Car si une grande majorité de bretons utilise ce terme, il est plus poli d'entamer directement une conversation avec la personne souhaitée. Ainsi, on ne perd pas le temps jugé précieux d'une conversation, en salutations parfois superflues et avouons-le, souvent vaines. Ce qui nous amène à utiliser une autre formule, beaucoup plus juste mais bien moins répandue : Mont a ra (Prononcez-le Monara) se traduisant par : Comment ça va ?

- Kenavo ar c'hentañ tro (épargnez-vous la fameuse répartie "Kenavo, au caniveau" et vous n'en serez que plus heureuse) à l'inverse, signifie : A la prochaine. (L'utiliser confortablement installée dans votre troquet préféré est conseillé).
C'est une façon de mettre un terme au dialogue, une sorte d'au revoir insinué.

- Pour finir, que peut-on trouver de mieux que les remerciements ? Trugarez, qui se prononce comme il apparaît sur votre feuillet, vous sera utile pour dire Merci.

Basique. Simple.
Je devine dès lors que vous aimeriez des leçons plus complètes, celles-ci viendront dès la réception de ma première lettre de change. Les bretons détiennent certes de jolis chapeaux ronds, mais leurs circonférences favorites sont teintées d'or et brisent les incisives des plus mordus. Accordez-moi l'identique confiance qu'il m'est possible d'attribuer à ma monnaie, et vous ne pourrez qu'être comblée.

A galon,





Pour l'heure, aucune entourloupe.
_________________
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)