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[RP] Offrez-moi un avenir.

Don.
"L'ancien est en cendres."

N'y allons pas par quatre chemins, lorsque l'Hades lui cause comme ça, sans détour, de la milice qui l'a vu s'épanouir à nouveau, la ch'tiote bretonne elle, n'entendait qu'un seul et unique mot : Rémunération. Et en boucle, s'il vous plaît. Est-ce nécessaire que je... Oui allez : Rémunération - Rémunération - Rémunération - Rémunération. Voyez l'effet que ça fait ? Çà trotte dans la caboche, ça fait des bonds, des sauts et ça n'en sort plus. Surtout lorsque vous manquez cruellement de ré-mu-né-ra-tion.

Et la route fut longue pour atteindre la rue qui l'amènerait à réclamer de l'aide. Pire, interminable. Et pour cause, si Dôn visitait parfois la capitale, elle était loin d'en connaître chaque recoin. Le trajet ne fut donc guère alimenté par des mots plus doux les uns que les autres. Personne pour faire la conversation, personne pour soupirer de concert à ses cotés, personne, personne, personne ! (Oui, la boucle infernale s'applique ici aussi.)

Mais enfin, lorsque Dana allait finalement céder au sommeil de l'ennui, le cocher lui signale qu'elle est arrivée à bon port. Joie. Allégresse. Euphorie même.
Il ne lui faut pas plus d'une seconde pour se hisser sur ses deux pieds et quitter la voiture dont la décoration intérieure lui donne désormais des nausées.

Les azurs curieux découvrent le patronyme du lieu.
Rue de la Plâtrière.
Les pas prennent le dessus, ignorant l'appel du regard qui ne souhaite qu'une seule chose, s'imprégner des lieux, observer, apprendre, dévorer.
Malheureusement, les esgourdes de la demoiselle ne sont pas du même avis, et activent par le même temps, un palpitant qui aux sons qui prolifèrent sous le vent parisien, ne peut qu'accélérer son rythme. Inquiétant.
Il ne fait pas bon de traînasser par ici, et pourtant, si la Kerdragonne souhaite s'extirper des galères dans lesquelles elle s'enfonce chaque jour un peu plus - Norvège seule ne pouvait tout porter - il lui fallait trouver solution. Cette dernière était peut-être cachée au fin fond de cet endroit, que la fausse courageuse apprendrait certainement à appréhender, si jamais sa présence ici était acceptée.

L'amorce s'annonce mauvaise, et pour cause.
Le mot d'entrée est déjà oublié, alors bêtement mais non sans prudence, Maëlweg patiente après s'être immobilisée au beau milieu de la cour pavée, près des écuries.

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La_bosse
Des macarons ! Bordel, avait-il une tronche à s'empiffrer de macarons ? Pas le moins du monde. Il avait la trogne de guingois de ceux qui arrachent la viande crue avec les dents, le menton maculé de sang. Ou à se foutre mal au ventre d'ingurgiter trop de charcutailles. Oui, ça fonctionnait même mieux ainsi. Mais bref, les macarons, ce n'était pas sa tasse de thé. D'ailleurs du thé, il n'en avait jamais bu. Sauf que pour une raison obscure, l'Hadès l'avait envoyé chercher une commande de ces satanés biscuits. Ah, il avait l'air fin le bossu à la peau de cendre avec, ballant au bout de ses doigts cagneux, un petit paquet tout délicat de rubans.

Le colosse était certainement malade. Oui. Et pas qu'un peu mon n'veu.

Ce fut donc, petite chose enrubannée de rose tenue à bout de bras comme si, par un étrange phénomène, c'était elle qui allait le bouffer, que la Bosse ramenait sa fraise, qui n'avait rien de printanière, vers les Yeux d'Hadès quand une silhouette de donzelle plantée dans la cour pavée lui froissa les sourcils.

Avançant son lourd pas boiteux et son intrigant regard globuleux, remontant le menton autant que sa colonne tordue le lui permettait, il gronda, ravi de retrouver un semblant de normalité.


Qu'est-ce vous fichez là vous ?
Don.
Gast, qu'est ce que...

Le minois paraît plus surpris qu'effrayé, et pourtant l'arrière d'une botte prend recul et appui contre le sol, maintenant le reste du corps breton en équilibre. Dôn est en position de semi-défense, celle que l'on appelle généralement "Reculesituveupake'jtefrappe", mais par chance, la supposée victime qu'elle est, prend parfois le temps de réfléchir avant d'entamer une action déraisonnée. Celle-ci l'aurait été, car la vilaine bosse qui s'avance vers elle, avec comme unique but - en tout cas c'est ce qu'elle laisse croire - celui de vouloir causer, ne semblait vraisemblablement pas mériter une correction certaine. Pas dans l'immédiat, en tout cas.

L'oeil vif, Dôn ne lâche plus son nouvel interlocuteur des yeux. C'est la seconde fois qu'elle tombe nez à nez avec un être aussi peu proportionné, et bêtement sa première pensée s'adresse à la princesse Madeleine qui enceinte, se goinfre encore de poisson après les moult recommandations de la Kerdraon pour qu'enfin elle cesse de prendre le risque d'obtenir un enfant cabossé de tous les cotés. Le pauvre homme lui faisant face, devait être fils de poissonnière à n'en point douter.


Moi ?!


Trop absorbée par ses pensées qu'elle était ! La tête brune pivote de gauche à droite, et semble véritablement s'interroger. Mais cela ne dure qu'un court instant, car il est évident, qu'il s'adresse à elle essentiellement.

Je viens retrouver l'Hadès et rencontrer la Pupille.
Une proposition m'a été faite, il y a quelques temps déjà, je voulais pouvoir en discuter avec eux.

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La_bosse
Si la donzelle reculait, le bossu, lui, restait campé sur ses deux jambes qui, elles, avaient le mérite d'être bien droites. Et somme toute était-ce bien là la seule de droite – enfin, en regardant vite - qu'il puisse avoir. Peu surpris de la réaction de la brunette aventureuse quand toutes les femmes reculaient confrontées à sa carcasse, il haussa simplement les épaules. Toutes sauf Narcysse. C'était bien pour cela que son visage de croque-mort s'illuminait -oui oui- dès qu'elle apparaissait dans un coin. Pis en plus, elle était jolie quand, de la greluche face à lui, il n'aurait pas su le dire. Mais cela n'avait aucune importance. Même alors qu'il se dégourdissait les pattes, même si c'était pour aller quérir des macarons trop délicats pour ses paluches et son palais, fallait encore qu'il joue les portiers.

C'était pas une vie tout ça. Souci, c'est qu'il n'en avait pas d'autre, et à dire le vrai, il était bien trop amoureux de sa petite fleur, mais surtout des vieilles pierres grises et macabres de l'établissement pour seulement s'en chercher une autre. Pas pour autant cependant qu'il se cassait la lune à faire l'effort d'être un brin aimable. Aussi, dans un grognement fit-il signe à la greluche de le suivre.

Fatras de verrous tirés, sa silhouette bancale s'engouffra dans le dédale de couloirs connus sur le bout des doigts, jetant de temps à autre de furtifs regards vers l'arrière pour s'assurer que la donzelle suivait bien, mais surtout, qu'elle ne cherchait pas à fourrer son museau constellé là où il ne fallait pas. Et enfin, alerté par le chahut en salle d'armes, d'en ouvrir en grand la porte, agitant son précieux chargement, un sourire railleur au coin de la bouche.

V'là vot' commande, Jouvenceau.
Ça, il le payerai sans doute, mais la tentation était trop forte. Et au pire, si la punition était trop lourde, il suffirait d'une menace toute simple. Aller glisser à l'oreille de la Pupille que l'Hadès grignotait des macarons enrubannés. Pis d'la visite. Sujet d'une proposition qu'aurait été faite. Se décalant d'un pas pour laisser le passage à la visiteuse. Voudrait voir la Pupille aussi. Mais faut savoir qu'elle est d'méchante humeur. Vrai ou faux, ou simplement ni pire ni mieux que d'ordinaire, ça, la Bosse en vérité n'en savait fichtre rien. Mais foutre la trouille aux visiteurs, surtout lorsque c'était des femmes, il adorait.
Kheldar
L'on aurait presque pu dire que la salle d'armes avait été ouverte pour le seul usage de l'Hadès. C'était la son deuxième bureau où il pouvait laisser libre court à sa frustration après une mission ennuyante ou une heure de paperasse encore plus fastidieuse. Son autre remède était de se prendre une cuite avec la pupille, mais il fallait savoir varier les plaisirs.
L'Hadès ne mangeait pas de macarons. Il mangeait de la viande, saignante, et des patates, beaucoup de patates. Mais les macarons, à part lors des buffets pour se caler l'estomac, ce n'était définitivement pas son truc. Seulement voilà, il y avait quelque chose à fêter, et donc à offrir. Cela faisait plus d'un an que la milice existait, un an que les deux démissionnaires de la Prévôté de Paris s'occupaient de leur nouveau bébé. Il était temps de célébrer. Ils avaient subit quelques menaces, mais avaient finalement obtenu la reconnaissance royale, garantissant leur protection, bref, ils étaient toujours debout, et Paris continuait de faire appel à leurs services.

Les macarons étaient pour la pupille, mais allez expliquer ça à La bosse... le bougre n'avait pas manqué esquisser une grimace qu'Eddard savait interpréter comme un sourire moqueur, lorsqu'il l'avait envoyer faire sa course, et lorsqu'il ouvrit la porte de la salle d'armes, la même grimace déformait encore les traits grossiers de son visage alors qu'il tenait ostensiblement le fameux présent.

Insensible à son humour, il rétorqua, lorsque l'insolent bossu lui donna du jouvenceau.
Merci La Bosse. Tu diras au Chauve qu'il peut prendre congé, j'ai pu constater qu'il avait une petite toux ce matin... Tu prendras son quart et ira nos invités des cellules quatre à neuf.

En gros il ferait presque double d'heures, ça lui apprendrait à finasser. En vérité, le Chauve s'était seulement raclé la gorge et n'avait pas plus de toux que lui ne mangerait de macarons.

Il avait bien sûr remarqué que le bossu n'était pas arrivé seul, aussi le congédia t'il d'un geste. Il pouvait être dur avec lui, voire indifférent, mais jamais vraiment méprisant. Le mépris, les insultes, c'est ce qui pouvait éventuellement l'attendre hors de ces murs, alors oui son boulot n'était pas le plus simple, mais ici, il était réellement chez lui. Aussi immuable que ces murs.

Ah Dana! Entrez donc, c'est parfait que vous soyez là.


S’épongeant rapidement le visage, il invita la jeune femme à prendre place sur l'un des bancs.

Je vois que vous vous êtes décidée à venir pour en savoir d'avantage?

Récupérant un tabouret, il prit place en face de la jeune femme, vrillant son regard gris acier dans le sien.
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Don.
Il grogne, mais ne mord pas, va pour le suivre.
La comtesse déchue s'avance donc à la suite du bossu, qui l'emmène jusqu'à son but désiré : Eddard !

Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'elle constate que le petit paquet coloré était tout dédié au colosse lui faisant désormais face, en plus d'être délicat du fessier au point de squatter la meilleure cabine du Black Bow, il semblait l'être du palais aussi, ce qui arracha un fin sourire à la Bretonne.
La bosse congédiée, il n'était plus question d'une réunion, mais d'un petit tête à tête durant lequel la brunette allait pouvoir se détendre et espérer répondre aux attentes de l'Hadès.

Sans attendre d'ailleurs, la moqueuse s'exécute lorsqu'il lui propose une assise. Un banc, très bien, c'est un meuble qui vous permet de vous reposer tout en espérant compagnie, et vous laissant l'occasion de fuir à l'autre bout si la personne squattant vos côtés se fait indiscrète.
Bien qu'aucune fuite n'aura besoin d'être entamée, puisque Eddard semble sélectionner un tabouret, siège à la symbolique claire : Il souhaite s'y installer seul, et pouvoir se mouvoir quand bon lui semble.

Après cette analyse ôh combien farfelue concernant le rôle de chacune des chaises disponibles, Dôn se concentre sur les grisailles lui faisant face.
Azurs VS Acier, inutile de tergiverser, entamons le sujet
.

Ya.
En effet.
Je crois qu'il est nécessaire pour moi de trouver une stabilité, et vous pourriez être celle-ci. Je veux me sentir acceptée quelque part, soutenir et aider.
J'aimerais pouvoir faire partager mes savoirs, et apprendre des vôtres.

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Kheldar
Je ne doute pas de vous, Dana. Je suis certain que vous êtes volontaire et qu'aucun de nous ne permettra son temps avec l'autre. Et pour cause, nous avons du pain sur la planche... mais avant d'en discuter je vais vous présenter à la pupille.

Un bruit de pas se fit entendre dans le couloir, juste devant la salle d'armes. Pas d'bol pour leur propriétaire, le colosse n'attendait que cela.


Ah Edward! Tu tombes bien. Peux tu dire à la Pupille de nous rejoindre en salles d'armes? J'ai une recrue potentielle à lui présenter.

Toujours au mauvais endroit au mauvais moment, ledit Edward, surnommé le Chauve, avait bien du mal à trouver du temps pour lui depuis que l'Hadès l'avait dans le collimateur.

Portant la main vers sa gourde pour étancher sa soif, Eddard en but une longue rasade, laissant planer quelques secondes de silence avant de revenir à son invitée. La bretonne avait parcouru un long chemin pour le rencontrer, ou plutôt pour rencontrer l'Hadès, il ne comptait pas la faire languir plus que de raison. Une question restait en suspend toutefois.

Dites moi... votre ami compte répondre à notre invitation? Elle lui était également adressée.
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Don.
Les quelques secondes de silence semblent interminables pour la Kerdraon, qui se dandine légèrement sur son banc tandis qu'Eddard prend le temps avant de poser les premières bases de la conversation.
Bien. La Pupille, il était évident qu'elle allait la rencontrer, Dôn ne relève donc pas l’évocation de sa venue prochaine, se contentant simplement de l'enregistrer, pour le reste, les choses sont tout aussi simples.
Sa réponse ne tarde donc pas à fuser, incertaine malheureusement.


Nous avons discuté, lui et moi, à ce propos.
J'ignore s'il viendra, il semblait incertain. Je ne peux parler pour lui, j'en suis navrée.

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Axelle
Le museau plongé comme souvent dans une montagne de papelards, ce fut en premier le grognement de la Bosse enflant dans les couloirs qui lui fit remonter le nez. Et après le grognement, la masse voûtée faisant irruption dans son bureau, braillant de sa voix nasillarde toute l'injustice dont il venait d'être la victime, en bon rapporteur qu'il était.

Maîtresse d'école, voilà parfois à quoi ressemblait le boulot de la pupille et, en l'instant, elle n'avait qu'envie de lui ordonner de jouer au roi du silence commence. Mais miracle, le Très Haut se montrant parfois clément, accéda à sa muette prière quand Edward déboula à son tour dans la pièce. Si le sang manouche ne fit qu'un tour, craignant d'avoir deux affaires de front à régler, le chauve la tira vite de l'embarras en lui indiquant que l'Hadès souhaitait la voir en salle d'armes.

Faisant mine de prendre l'affaire très au sérieux, elle cloua le bec du bossu d'un rêche : « On verra ça plus tard » et prit aussi sec la poudre d'escampette, ses bottes claquant un peu trop rapidement dans les couloirs obscurs du bâtiment. Avec un peu de chance, une belle biture s'annonçait-elle même peut-être.

Espérance mise à mal en découvrant le colosse déjà en pleine discussion avec une donzelle croisée en Anjou et, si ses souvenirs étaient bon, en Bretagne, bien des années auparavant. Quand ses pas se faisaient légers et insouciants sous le regard du Chat.

Avançant, sanglée de cuir et de fer, elle hocha la tête, laissant à Eddard le soin des présentations qui, somme toute, seraient différentes de celles égrainées dans la détente des tavernes d'Angers.

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Kheldar
Ainsi le norvégien n'était pas encore convaincu. D'un autre côté, il appréciait le côté personnel de la démarche de Dana, et espérait que le scandinave en fasse de même un peu plus tard, une fois ses craintes gommées où ses interrogations ayant trouvé réponses satisfaisantes.

Mmh bon très bien je vais lui éc... Ah, Axelle, merci d'avoir fait si vite.

Habituelle, pour la faire radiner si vite, il fallait au minima qu'il enlève sa chemise. Mais le mot recrue avait également un bon effet sur les deux dirigeants des Yeux, il valait bien que l'on laisse de côté la paperasse pour bouger sa carcasse jusqu'au postulant. D'autant que cela signifiait généralement qu'un peu d'action se profilait à l'horizon, car voyez vous, il ne suffisait pas d'un entretien pour intégrer la milice. Il fallait partir en mission.

Peu leur importait la réussite de la mission, Même les grands pontes d'Hadès avaient connu l'échec et des facteurs imprévisibles entraient si souvent en ligne de compte qu'il fallait avoir une bonne capacité d'adaptation pour s'en sortir. C'était cela qu'ils observaient chez les recrues.


Dana, je te présente la Pupille, créatrice de la milice.

Axelle, voici l'une des potentielles recrues dont je t'ai parlé, j'aimerai la mettre à l'épreuve après l'entretien... As tu une mission et un binome à lui attribuer? J'avais pensé à Leon et Narcysse, maintenant qu'elle est de retour, ça ne lui fera pas de mal de bosser un peu.

Adressant un bref sourire à Dana, il l'observa d'un air qui disait clairement "Ah tu ne t'attendais pas à ça hein?"
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Don.
Elle arrive.

Elle arrive la gitane, dont tous les esprits qu'elle croise semblent s'éprendre en un instant, qu'ils soient faits de fleurs ou d'aciers. La réputation de l'intéressée n'était plus à faire, on dit qu'elle est flamme et respect, brûlure et douceur.
Loin d'être une admiratrice en secret, un tel succès qu'il soit bon ou mauvais, ne pouvait qu'intriguer l'apatride inconnue de tous - ou presque. Elles s'étaient déjà vues, en effet, mais l'effervescence du jour n'avait pu permettre plus ample connaissance. L'une venait de tout perdre, et sans pleurer refusait alors l'offre d'intendance que la manouche proposait gracieusement.
Ironie du sort, aujourd'hui la fierté bretonne venait quémander. Les économies commençaient à s'amenuiser, l'avenir semblait incertain et bon nombre d'emmerdes menaçaient de pointer le bout de leurs nez incessamment sous peu.
Mais toutes ses pensées soudaines s'évaporèrent lorsque Eddard annonce qu'une mission semblait être prévue, dans le but de la mettre à l'épreuve. Ha, la voici faite, comme un rat ! Qu'allait-elle bien devoir faire ? Prouver ? Et surtout, allait-elle réussir, car si lui sait que cela n'est pas l'essentiel de l'entreprise, Dôn l'ignore, et commence déjà à partir perdante. Mais soit, soit. Il faudra s'y faire, et tenter de se faire mentir soi-même.

Les azurites qui jusqu'à présent étaient accrochées à la silhouette brune, se tournent et se reposent sur l'homme qui par un rapide rictus, lui prouve que quelque soit les épreuves à passer, l'ambiance sera appréciée.

Un bref hochement de caboche est observé de son coté, afin de saluer la Pupille. Puis un second pour signifier à l'Hadès qu'elle était prête, quoiqu'ils proposent.

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Axelle
Une femme qui ne parlait pas à tort et à travers ! Qui saluait d'un simple hochement de tête ! Ah, pour sûr qu'après l'épisode récent d'une certaine incusion au sein de la milice, la manouche aurait pu claquer deux bises reconnaissantes aux joues du colosse, et avec un sourire lui fendant la poire d'une oreille à l'autre en guise de cerise sur le gâteau si les circonstances s'y étaient prêtées. Mais malgré une certaine bonne humeur de voir ce minois là se présenter à elle, la manouche, hochant la tête à son tour en direction de la bretonne, demeura sur une réserve habilement travaillée.

La mettre à l'épreuve, oui, bien sûr. Que penses-tu de la mettre en binôme avec Narcysse et que Léon les chapeaute ?
Oh, bien sûr, l'Hadès et la Pupille seraient au rendez-vous, mais cela, aucun des trois ne le saurait. Puis, remontant le museau, se maquillant d'une certaine distance, poursuivit avant de s'asseoir sur le banc leur faisant face. Mais c'est encore bien prématuré. Dana, permettez-vous que je vous appelle ainsi ? Quelles sont vos motivations pour nous rejoindre et que savez-vous des Yeux d'Hadès ?

Ah, ben oui, elle n'avait pas fait passer des entretiens à tire-larigot à la Grande Prévôté de France sans que cela ne lui laisse de sérieuses séquelles.

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Don.
La parole est à l'accu... Ha non, elle est encore loin d'en être une, prions pour que cela dure.
Lorsque les billes sombres de sa nouvelle interlocutrice viennent la sonder, Kerdraon ne se démonte pas et lance sa voix.


Ya.
Dana reste mon prénom, utilisez-le. Les gens préfèrent bien souvent celui-ci à Dôn.


Vient ensuite le reste. Les réponses seront aussi spontanées que la première donnée, et l'honnêteté ne lui fera guère défaut. Les détails seront donnés s'ils en demandent.


Mes motivations ne sont pas nombreuses. La première, qui prime sur toutes les autres reste le besoin d'argent.
Il serait inutile de vous mentir. Un comté m'appartenait, le titre et l'argent qui vont avec. Il ne me reste plus rien, étant désormais obligée d'évoluer au sein d'un pays qui n'a encore jamais été le mien, je suis dans l'impasse. Mes fils ont besoin de moi, et si je veux pouvoir leur apporter de quoi subvenir à leurs besoins les plus rudimentaires, je dois faire quelque chose, et vite.


Le regard azur se pose sur l'Hadès, mais ne cherche aucune approbation de sa part, le monologue se poursuit donc sur la suite du questionnement, lui permettant d'évincer les autres motivations demandées - puisque toutes aussi inintéressantes au possible.

Eddard connaissait ma famille, et cette dernière avait vraisemblablement confiance en lui. Lorsqu'il m'a proposé de venir vous rejoindre, j'ai pensé que ce serait une idée judicieuse de me rallier à vous, puisque l'offre semblait tout aussi honnête que lui.

Il m'en a dit moult choses, mais m'a principalement énuméré et expliqué les missions que vous accomplissez. Vous pratiquez donc, si je ne me trompe point... Des escortes ? Des résolutions de litiges, des espionnages aussi je suppose ?
Bien entendu j'ai précisé - bien que cela soit évident à première vue - que je ne suis pas une maîtresse des armes en tout genre. J'ai eu à me battre, par le passé et je compte recommencer si cela s'avère nécessaire, mais mes prédispositions ne sont pas celles-ci.
J'ai toujours été plus douée dans la diplomatie, la gestion, ce genre de choses. Arrondir les angles, et inspirer confiance sont ce qui pourrait me permettre de vous aider. Eddard a bien précisé que vous recherchiez autre chose que des combattants, ceci n'est pas tombé dans l'oreille d'une sourde.



Incertaine, mais visiblement à l'aise, Dôn n'ajoute aucun mot.
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Kheldar
Eddard qui avait déjà discuté de cela avec la future milicienne se contenta d'hocher la tête en silence. A la milice, on ne finissait pas richissime, mais avec de l'assiduité et surtout en ayant de bonnes disponibilité, on pouvait amasser un joli pécule avec les missions. La paye était l'addition des écus fournit par les commanditaires dont une partie allait directement dans les caisses de la milice, et des dons de leurs généreux mécènes. Bref, ça payait plutôt bien.


Une organisation comme la leur se devait de posséder autre chose que des fines lames, et si tout le monde sans exception se devait d'être capable de se servir d'une arme en cas de pépin, l'Hadès recherchait avant tout des individus fiables. Ils avaient eu bien trop souvent l'exemple du type barraqué venu en quête d'action venu postuler puis se démarquer par un absentéisme quasi absolu.
Certains ne revenaient jamais, et quittaient sans préavis. Las de cette attitude il préférait de loin avoir à former une recrue volontaire.


Mmh... Leon pour l'experience et les gros bras, et Narcysse pour se remettre tranquillement dans le bain ça me va... On peut les envoyer sur une querelle de voisinage à arbitrer, sur une escorte ou éventuellement sur une visite de courtoisie... Le marchand de tapis ne nous a pas réglé dans les temps pour le convoyage.
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Axelle
Le banc avait beau être trop dur pour le divin fessier gitan, la Pupille ne broncha pas d'un cil en écoutant la réponse qui lui était faite. Évidement, elle avait entendu des motivations bien plus attirantes que le simple fait de vouloir gagner sa croûte. Évidement, elle avait envie d'entendre autre chose, car somme toute, toucher sa paye était possible partout ailleurs quand la manouche attendait de ses hommes une véritable implication dans la milice, fruit d'une envie sincère de s'inscrire dans ce travail si particulier. Évidement. Oui. Elle était un brin déçue. Mais la franchise de la jeune femme recolorait le tableau. Au moins, la Casas savait à quoi s'en tenir. Et qui pouvait dire comment les choses pourraient évoluer ? Avec un peu de chance, l’appât du gain ne serait plus la seule motivation de la jeune bretonne. Peut-être se prendrait-elle au jeu. Et surtout, si Eddard avait assez confiance en elle pour lui proposer de rejoindre la milice, il appartenait à présent à la Pupille de se fier au jugement de l'Hadès.

Aussi, hocha-t-elle doucement la tête en ajoutant cependant d'une voix qui n'admettait pas de discussion.
Malgré toutes les qualités que j'espère découvrir de vous, il vous faudra apprendre à vous battre. D'autant plus que le combat des rues peut-être encore bien différent de ce que vous connaissez. Je serai intransigeante sur ce point. Pour votre propre sécurité et celle des hommes qui vous accompagneront. En attendant de pouvoir faire vos preuves, vous pourrez être nourrie, logée et blanchie. Pas de luxe ici, mais les chambrées sont propres, les couches confortables, les repas simples mais bons et généreux. Ce banc étant définitivement une calamité, la manouche se leva pour se diriger souplement vers l'armurerie où des lames de toutes tailles et toutes formes attendaient sagement l'heure de l'entraînement. Son regard noir se posa sur Eddard, un brin piteux de devoir se montrer si dure, mais le nombre de postulants qui filaient sans plus donner de nouvelles après quelques semaines seulement, forçait à la prudence.

Va pour le marchand de tapis, oui, son ardoise est lourde. En plus de nous payer enfin ce qu'il nous doit, il lui faudra nous céder trois de ses plus beaux tapis de soie en guise d'intérêt.
Puis sur un ton plus bas, Léon pourrait y gagner plus de responsabilités, qu'en penses-tu ? Reprenant nonchalamment sa marche, elle observa l'éclat du fer s’étalant devant ses mirettes. Ces conditions vous conviennent-elles, Dana ? Et sans crier gare, sa main brune saisissant un gant de cuir oublié là, elle se retourna dans le même mouvement, lançant, avec la rapidité et l'habileté de la lanceuse de couteau qu'elle était, son projectile de fortune sur la jeune femme. Et surtout, était-elle prête ?
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