Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] Tu m'aimes encore ?

Don.
" Vous allez le regretter Dana, lorsque vous ne pourrez plus le lui dire.
- Quoi ?
- Que vous l'aimez. Et qu'il vous aime encore, il va le dire aussi.
- Il a sa vie. Sa compagne. Leur fils. Je ne suis plus qu'un vilain souvenir, Amarante.
- Vous êtes sa fille, il ne va pas vous oublier comme ça.
- Nous étions en froid.
- Dana ! Ecrivez lui ! Et sans intermédiaire. Vous devez penser à vous un peu. "


Mais Dana n'a pas la force d'adresser un mot à son père, tout du moins il n'aura pas la primeur.
Le silence lui paraît capable de s'écouler, il est un temps, un temps qui lui paraît long, presque interminable. Face à ce vélin vierge, la jeune femme retrouve son statut d'orpheline. Muettes, les lippes tremblantes se mordent entre-elles. Les azurs disparaissent sous une pupille dilatée.

Le pardon. La compréhension. Tout ceci paraît si désuet après tant d'années, mais un petit être importe, il est le lien qui peut permettre à la Kerdraon de replonger, de retrouver. Il doit être celui qui fera la différence. Cette différence qu'elle attend depuis des automnes, et des hivers, cette différence qu'elle espérait venir d'eux. D'elle, de lui et qui pourtant sera celle de son audace personnelle.

Dis papa, est-ce que tu m'aimes... Encore ?



Citation:
Dôn ap Maëlweg de Kerdraon,
"Aux Gorges Chaudes - l'Origine"
Limoges - LIMOUSIN.



Azylys,

De quelle façon aurais-je dû débuter ce courrier ? Vous êtes très certainement étonnée, là, à lire mes mots, découvrir mon écrire et mon nom.
Pourtant, je ne suis pas une grande adepte des surprises. Je m'y prends toujours mal, je révèle avant même de réussir à susciter l'interrogation sur le visage de mes interlocuteurs. Une fois de plus n'est pas coutume, et je compte éviter une introduction trop poussée afin de venir au vif sujet de ma lettre, le plus rapidement possible. Il est vain de vous faire perdre votre temps, et le mien par la même occasion.

Nous n'avons pas toujours été en bons termes. Pour tout dire, JE n'étais pas en bon terme avec vous. Vous étiez aimable, douce, à l'écoute, toujours avenante alors que j'étais, une fois la révélation passée, d'une froideur extrême. Vous aviez déniaisé mon frère, Azylys. Vous aviez touché au seul être qui avait à cette époque, toute mon attention et qui me donnait en retour, la sienne. Vous aviez osé pervertir l'être qu'il était, m'arracher à ses pensées, à son coeur et plus encore.
Il m'avait fait la promesse de ne plus vous toucher, et vous auriez dû garder le rang qui était le votre. Je sais qu'il vous a cédé plusieurs fois ensuite, malgré ce qu'il avait pu jurer. J'étais loin, mais informée. Vous étiez le garde de mon père, l'amie de ma mère. Comment aurais-je pu comprendre ? Espériez vous que le lien, qui m'unissait à Myrdinn pouvait être effacé ? Échangé contre le votre ? Plus passionnel, j'entends mais pas plus étroit.

J'aurais pu pardonner.
Mais lorsque j'ai su que ma mère pleurait le départ d'un mari infidèle, lorsque j'ai appris qu'une femme était grosse de lui, laissant derrière elle les dégâts d'une famille brisée, lorsque j'ai su que cette femme, c'était vous. Je n'ai pu vous accorder le bénéfice du doute.

Pourtant, je crois que je ne vous déteste plus. Les années ont su m'infliger réflexion. Jamais il ne me sera possible de comprendre vos actes, ni ceux de Grand Sage. Jamais ne pourra être rattrapé le passé, qui fuit toujours un peu plus loin de nous, chaque jour. Mais je veux connaître l'enfant, il est ma famille, il est mon frère aussi et j'estime avoir le droit de faire sa connaissance.

Vous serez libre de ne guère vouloir m'approcher.
Vous serez libre de retenir le patriarche des Kerdraon, car s'il n'est plus en Bretagne, il reste le père d'une grande fratrie.
Vous serez libre de penser ce qu'il vous plaira.
Mais laissez moi voir mon frère. Donnez moi son nom, et dites moi s'il est aussi beau que l'était Myrdinn. Il l'est, sans doute. J'imagine cet enfant brun, comme père et frère. Ses yeux sont-ils bleus ? Décrivez moi ce bout de nous, en attendant de me donner l'adresse où je pourrais enfin le découvrir.

Répondez,
Dôn MdK-SdK.





Et plus tard, car le courage n'attend finalement pas.

Citation:
Princesse Cosson,
A toi, papa.


Je t'aime.

D.

_________________
Azylys
Marseille, 16 Juillet 1465

Bien loin de Limoges, bien loin de la Bretagne également, vivaient désormais les destinataires de ces deux missives. Elles arrivèrent pourtant jointes à la demeure provençale qui abritait la petite famille recomposée. C'est à l'ancienne capitaine de la garde d'Ouessant qu'elles furent remises, à sa grande surprise. Il faut dire que depuis plusieurs mois qu'ils étaient installés, ils étaient très loin de crouler sous les missives et les nouvelles. Soit tout le monde avait décidé de les oublier, soit la majorité de leurs anciennes connaissances ne pouvaient plus les encadrer, au choix. Azylys s'était donnée à corps perdu dans ses études de médecine et GS savourait une retraite bien méritée, partageant leur toit avec le fils aîné de la brune et le cadet qu'ils avaient eu ensemble.

- GS ? Du courrier pour nous deux ! dit-elle en lui tendant le vélin qui lui revenait.
- De qui ?
- De... ta fille Dana.


Dana... que de souvenirs... Azylys se rappelait fort bien des tensions qui avaient ébranlé la famille quelques années auparavant et de l'éloignement qui s'était installé entre le père et la fille. La brune n'avait jamais été parmi les plus proches amis de Dana et se trouvait donc fort surprise de recevoir un si long courrier. Ce qu'elle y lut lui fit l'effet d'une double gifle en plein visage qui la laissa sans voix. Aussi prit-elle immédiatement la plume pour y apporter réponse.

Citation:
Chère Dana,

Je suis en effet fort étonnée de recevoir pareil courrier, mais je vous remercie d'avoir fait le premier pas. J'ai souvent pensé à vous écrire pour tenter de renouer le lien entre vous et votre père mais je n'ai pas voulu m'immiscer entre vous deux, de peur de faire plus de mal que de bien. Vous lui manquez beaucoup. Aussi têtu qu'il soit, vous restez sa petite fille.

A vrai dire, j'ignorais que cette histoire avec Myrdinn vous avait tant blessée et je m'en excuse. Je n'ai jamais eu l'intention de vous éloigner de votre frère, et encore moins de vous remplacer dans son coeur. Vous n'êtes pas sans savoir qu'il m'avait fait la cour et que j'avais consenti à lui offrir une nuit, qui ne fut d'ailleurs qu'une fin de soirée. C'était une erreur de ma part, et je le reconnais. Je n'aurais pas dû. Et j'étais à mille lieues de penser qu'il s'enticherait de moi et persisterait à me courir après. Ceci dit, vu le caractère de votre frère, je pense n'y avoir été pour rien dans sa perversion. Il voulait prendre une place que j'ai toujours refusé de lui donner, et nous nous serions évité bien des colères si je ne lui avais pas cédé cette soirée là. La dernière fois que je l'ai vu avant sa disparition, il a osé menacer mes enfants et j'ai failli l'étriper de mes mains. J'aurais de loin préféré qu'il s'entiche de vous que de moi.

Je n'ai jamais eu la prétention de séparer vos parents non plus. Si le monde retiendra que votre père a quitté Lallie pour moi, je dois avouer que notre liaison datait de quelques années déjà. Vous étiez tous ma famille, et vous m'avez adoptée à l'époque où je fuyais un passé douloureux avec mon jeune fils dans les bras. J'ai envers vous tous une immense reconnaissance, et plus d'estime pour vos parents que vous ne pouvez l'imaginer. Briser une famille n'a jamais été mon intention. Il se trouve que votre père et moi nous sommes peu à peu rapprochés alors que sa relation avec Lallie se délitait. Imputez moi leur rupture si vous le voulez, je préfère encore que vous me détestiez plutôt que de vous voir en froid avec votre père.

Nous vivons à Marseille désormais, avec Kilian que vous connaissez déjà et votre petit frère. Ce fut l'enfant le plus désiré du monde et un miracle à mes yeux. Il s'appelle Esteban et vient de fêter son premier anniversaire. Ses yeux sont bleus en effet, d'un bleu profond et sombre qui tire un peu sur le vert, couleur d'océan. Il est brun également, comme votre père. Mon regard de mère ne saurait être objectif mais je le trouve magnifique. C'est un enfant toujours souriant, curieux et sensible.
Vous êtes évidemment la bienvenue ici, si vous voulez le rencontrer et revoir votre père. Vous faites partie de la famille et je serais heureuse de vous revoir et de vous accueillir chez nous.

Prenez soin de vous et à bientôt je l'espère,

Azylys


La missive fut envoyée sitôt terminée, pour mettre un terme à ces années de non-dits qui avaient abimé toute la famille.
_________________
Grand_sage
Heureusement qu'il était assis. Mais quoi de plus normal pour un vieux que d'être assis la majeure partie de la journée dans le fond ? Et pourtant ! Tout vieux qu'il était, il passait peu de temps assis. Retraite ne voulait pas dire inactivité. Il restait juste le plus possible en retrait et loin de toute vie sociale. Isolement, calme et vie de famille : le vrai bonheur.

Mais à ce moment là, donc, assis il était. Et fort heureusement car à l'évocation de Dana et alors qu'Azy lui glissait un bout de parchemin dans les mains, ses jambes flageolèrent un long moment tandis qu'une masse de souvenirs lui revenait subitement en tête le submergeant d'émotions soudaines.

N'imaginez pas qu'il n'avait jamais aucune pensée pour ses enfants. Et parmi eux, Dana n'était pas la dernière à occuper l'esprit du père qu'il était. Mais leur relation, devenue difficile et conflictuelle, n'était pas au beau fixe depuis plusieurs années. Ce qui avait toujours eu le don tant d'agacer que de blesser ce vieil affectif qui concevait, pour chacun de ses enfants, un amour total, surtout ses filles. L'absence et le manque de nouvelles faisaient le reste.

Il bafouilla légèrement puis lu le message, le coeur affolé et la gorge serrée. C'était court mais c'était intense. Deux mots lourds de sens, deux mots qu'il rêvait encore d'entendre après toutes ces années.

Aussitôt il décida de lui répondre. Mais les mots se bousculaient dans son esprit confus. Il fallut de nombreux brouillons, reprenant de longues phrases, ajoutant ci et là des explications, rayant des formules maladroites. Au final, après deux bonnes heures, le résultat était là.


- C'est trop long GS.


Elle eut le tact de ne pas ajouter "comme toujours". Il grommela et s'attela à synthétiser son discours. Il supprima le superflu, reformula et réécrit le tout. Content du résultat de ses efforts, le texte passa une seconde fois l'épreuve de la relecture.

- Trop long.

Ce furent alors de larges coupes et une bonne dose d'auto-censure, reportant à d'hypothétiques autres futurs courriers les détails de sa pensée. Aller à l'essentiel, se centrer sur ses sentiments, mais sans être trop court, trop succinct.

- Trop long...
- Mais zut à la fin !
- C'est trop long GS, je n'y peux rien.


Il rala encore pour la forme, déchira sa dernière version et, sur un beau papier vierge traça une simple phrase.

Citation:
A toi ma princesse Cosson
De ton vieux pôpa


Moi aussi je t'aime ma fille.

GS


- Et bien voilà ! C'est parfait là !

Signé, scellé et envoyé. Dans les jours qui suivraient, le vieux passerait sans doute plus de temps assis à guetter une réponse.
_________________
Don.
Citation:
Dôn ap Maëlweg de Kerdraon,
"La volière BIS"
Marseille - PROVENCE



Grand Sage, Azylys,


Voilà bien des jours que je me trouve à Marseille.
Nous aurions pu nous voir. J'aurais dû vous prévenir et pourtant je pars. Demain, dans la soirée. Il sera très certainement trop tard pour avoir l'opportunité de vous voir, tous les deux. Trois.

Le conseil qui me fut donné, par Lauralou était de vous chercher. Sur le bateau qui porte le doux nom d'une Margot regrettée de tous en Bretagne, ou bien chez vous. Il ne serait pas vain d'investir quelques efforts afin de vous retrouver et rencontrer Esteban mais je crois qu'en réalité, je n'ai pas trouvé le courage d'oser plus que mon précédent courrier.

Quelle pâle figure je fais, n'est-ce pas ? Remuer le passé pour mieux le repousser, une fois que celui-ci effleure enfin mon présent.
J'aimerais qu'à défaut d'une présence, je puisse offrir à ce frère les mots justes. Des mots beaux. Mais je suis aussi mauvaise à l'écrit qu'à la voix. Qu'elle soit forte ou bien tout donnée tout bas.

Dites à Esteban, dites lui pourtant, qu'ici, en France existe une femme de vingt ans son aînée. Que cette femme reste sa sœur et qu'il pourra s'il le souhaite s'imposer à sa vie, lorsqu'il aura l'âge d'entreprendre la sienne. Dites lui qu'un cœur, qu'il soit écorché ou pire ne pourra qu'être ouvert lorsque enfin, il viendra. Dites lui qu'il n'aura pas à avoir peur, qu'elle sera là pour taire toutes celles qu'il pourrait connaître.

Et surtout n'oubliez pas, que j'étais là. Que sans voir, vous pouvez au moins ressentir.
N'oubliez pas.

Mon chemin est fait, même si nous n'en sommes pas encore au bout.
A cette heure, il est temps pour moi d'écrire à mère, qui sera peut-être un point de chute, enfin.

Que le très-haut protège vos âmes,
Dana.


_________________
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)