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[RP] Pendule, mon beau pendule, dis moi...

Euridyce
...qui est la plus barrée de ce royaume !

« Ajoutez quelques fleurs à son écrin, un crâne de fourmi et vous êtes bonne pour le bûcher. »
Dôn, elle-même.



    L’entrevue prenait place en un lieu qui, s’il fut annoncé comme sien, présentait davantage les caractéristiques d’une garçonnière que d’une maisonnée familiale. Les pièces, garnies de meubles d’un joli bois, semblaient tout à fait délaissées à leur naturelle usure tandis que l’air frais trahissait les fréquentes tribulations et visites. L’habituel fouilli venant encombrer la promiscuité du décor de mille trésors de banalité avait été chassé au petit matin, pour que ne persiste du réel propriétaire des lieux que l’affreuse bestiole, pigeon obèse et enfermé dans la chambre isolée de son maître. Nul doute, même à l’œil ignorant : ici ne crèchait la troupe du Levrat, et d’eux ne viendraient troubler aucun piaillements ou pleurs infantiles.

    Lorsque Canéda y fit entrer sa compère, cependant, elle y sembla tout à son aise. La gestuelle naturelle, détendue, trahissait l’habitude de demeurer entre ces murs, de rayer de le même parquet grinçant. Là, le fauteuil creusé des insomnies de l’hôte, plus loin, une causeuse qui bombait autrement son confort d’une allure intacte. Dans l’antre habituelle du plus doux des bardas régnait cet inestimable silence, morcelé par les crépitements de l’âtre et les fractions de voix réchappées de la ruelle. Unique joyau de ce lieu de bohème : un pendule, trônant sur la table comme abandonné là à la dernière envolée. Celui-là même qui, la veille, avait éveillé curiosité mystique chez les deux demoiselles attablées.

    « Avez-vous pensé aux questions que vous voudriez poser ? Les miennes seront exemptes de mâchoires de chevaux et de ruisseaux, c’est promis. Y croyez-vous seulement ? »

    Et blonde frimousse de s’égayer d’un de ces petits sourires qui, discrets, relèvent le coin de la lippe. Que pourrait bien demander son vis-à-vis à leur cristal du jour ? Là flottait un mystère qu’entretenaient les moues changeantes de l’Ophelie.

    « Commençons par vous. »

    Couplet de néophytes allait pouvoir renouer avec leurs angoisses, et de manière ludique, s’il vous plaît !

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Don.
La ferveur des novices est reconnue pour s'évanouir en un souffle. Devraient-elles souffrir de quelques bourrasques impromptues, en ce mois de janvier dont la clémence étonnait encore Kerdraon ?

Aux talons d'une Canéda déterminée, Dana trépigne et retient un langage des plus fleuris menaçant d’inonder l'espace et ternir la découverte des lieux aussitôt appréciés. L'endroit était unique. Et si Lucie semblait paisible, à ses côtés loge désormais un palpitant tourmenté dont la propriétaire pénètre à pas lents dans ce sanctuaire inopiné. Il paraît être le théâtre marginal d'une vie à présent acceptée par l’asociale en quête de sédentarité. Mais voilà plus d'un an que cette jolie lubie siège au purgatoire des projets avortés.
Reprenant un peu la chaleur l'ayant quittée lors du trajet parcouru pour venir jusqu'ici, Bretonne ôte sa cape et n'hésite pas à s'accaparer l'encoignure du canapé, dont la prétention à exhiber son luxe renflé attire l’œil d'une Dôn réputée paresseuse.

Le confort à portée, l'arrondie silhouette mime la détente. Elle esquisse volontairement quelques gestes qui se veulent spontanés, espérant gagner en confiance et l'effort s'avère fructueux tant son faciès traduit une jubilation non feinte. Les bras blancs s'étendent, quand l'échine s'affaisse. La place est adoptée et se fera sienne jusqu'en bout de soirée, ou beau milieu de nuit.


De commentaire sur le décor accueillant leur folie commune, il n'y aura pas. Dana, commère notoire sait pourtant respecter les secrets et leurs détenteurs, que les confidentialités soient impénétrables ou non. Seuls importent le moment présent, et l'entreprise amorcée la veille en compagnie d'une Luciheol enthousiaste.


J'en ai tant.
Certaines bien plus extravagantes que d'autres.
Pour commencer, restons raisonnables.


D'un signe du menton - qu'elle n'a, contrairement à Isaure qu'en un seul exemplaire - sa besace est désignée, invitant Eurydice à y farfouiller.

J'ai pris soin d'apporter de quoi nous aider à réfléchir, si jamais nos idées venaient à manquer. C'est de la prune, mais cette dernière a macéré avec de la menthe. Mon palais ignore encore ce que cela peut bien offrir. Contentement ou déception, dans les deux cas, je n'imaginais pas notre entrevue sans une bouteille de cave.

Précision faite, il est temps de débuter l'expérience.
Le corps se tend et la voix annonce, sans qu'un seul sourire ne vienne trahir l'amusement certain mais pourtant inquiet qu'imposait le contexte présent.


Mon avenir, promet-il l'infortune de mon aumonière ? Pourrai-je parvenir à traduire mes désirs et évoluer comme je l'entends, au sein de ces terres qui n'ont malheureusement jamais été miennes ?


Le sérieux de la demande pourrait faire rire, ou attiser l'ennui et lassitude dans le coeur d'une Dehuit présente à ses côtés, et pourtant, le ton est donné.
Qui a déclaré un jour, que sans alcool la fête n'en était que plus folle ?

Que pleuve la prune !

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Euridyce.
« Destinée n. : Justification du tyran pour ses crimes, excuse de l’imbécile pour ses échecs. »
Le dictionnaire du Diable, Ambrose Bierce.



    Et la prune fut.

    Contorsionnée d’une échine visiblement accoutumée à se tordre en mille, Laocoon improvisée, Canéda ne se délogeait que d’un bout de séant décollé pour atteindre le sac de son amie : la fainéantise de mademoiselle n’avait qu’une limite, sa souplesse. Le crochet de doigts se referma sur la bouteille dont la voix sinueuse de la propriétaire faisait état. Bien vite, le coin d’un sourire s’étendait, comme pour saluer le récipient de verre qui pointait désormais sa couleur sous les noisettes ravies. Si nouvellement acquise à la robe rougeoyante du vin et à son âpre goût, l’amatrice de tanins couvait pour l’alcool limougeaud par excellence une affection toute chauvine. De la paresse, la prune vint donc à bout, et Lucie se vit bien obligée de quitter le confort de son assise pour trouver à chacune un godet. Quête effectuée, la bohème retrouvait son trône en un éclair de secondes, virevoltantes de nippes.

    Revenons-en au pendule. La bretonne eut déclamé ses premières interrogations que, déjà, Canéda s’emparait du présent objet de divination. Toute pieuse qu’elle était, pareille expérience occulte ne pouvait être écartée par peur ou superstition. Entre les fines aiguilles de ses doigts tournoyait le précieux.

    « Merci d’avoir songé à la collation. Quelles limougeaudes aurions-nous été, de n’en goûter une rasade entre deux questions ? » De raisonnables demoiselles, peut-être ? De celles-là, aucune des deux participantes n’était, assurément. Connivence s’était établie là, au hasard de réflexions alambiquées. Puis, continuant d’une voix qui ne se faisait qu’écho de celle plus grave et plus experte du Zolen, dont Lucie héritait le trésor. « Il suffit de tenir le pendule ainsi... Voyez, comme cela. Il ne peut répondre que par un « oui » et un « non ». Il tournoie dans le sens des aiguilles d’un cadran dans le premier cas, à l’inverse dans le second. Prête ? »

    L’œil infiniment curieux dévisageait son vis-à-vis, l’impatience s’étalant sur ses traits sans qu’elle n’eut volonté de la dissimuler.

    « Il ne vous reste plus qu’à songer à cette question et uniquement à celle-ci, et nous verrons comme il bouge. »




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