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[RP] Ouvert - Les Bains Publics

Iginia
[Iginia & Audrey]
    Heureusement pour la musicienne qu’elle a eu la présence d’esprit de rester hors de portée de la pirate. Parce que c’est un sifflement furieux qui s’échappe de ses lèvres. Elle, être dans les rangs des… corsaires ?! L’insulte, parce que c’en est une, lui donne une brusque envie d’attraper son poignard et de le brandir sous le nez de la blonde. Au lieu de quoi elle serre les dents et darde sur elle un regard glacial.

    « - Ne me traite pas de corsaire ! » crache-t-elle sèchement. « Les corsaires sont des couards, des faibles qui pleurnichent dans les jupes d’la royauté et s’prennent pour de grands forbans. Je suis une pirate. Une pirate, tu comprends ? Pas une foutue corsaire. »

    Son regard se fait un peu moins dur face au sourire de l’ignorante, qui continue de lui parler de la chanson. Au moins, elle a touché – presque – juste. Les hommes comme elle, comme le dit l’artiste, sont ceux que l’on pend, pour les punir de piller des navires. Iginia boit ses paroles, découvrant avec étonnement l’interprétation qu’elle en fait. Pour elle, la chanson revêt une toute autre signification. Sa voix s’adoucit lorsqu’à son tour, elle reprend la parole.

    « - J’devrais finir pendue, t’as raison. J’ai connu des hommes qui l’ont été. On a chanté l’Arbre du Pendu en leur mémoire. Mais notre version n’a pas l’air de correspondre à la tienne. »

    La Salée inspire et décrispe ses muscles un à un. Elle ne va pas égorger quelqu’un qui vient de la traiter de corsaire. Ce n’est pas la faute de l’Anglaise si elle ne sait pas distinguer les couards des pirates. Son regard vagabonde un instant à la surface de l’eau, dans les malicieux volutes de vapeur, le temps de rassembler ses mots. C’est l’instant que choisit une voix de femme pour demander à la musicienne de s’approcher. C’est l’autre blonde, celle qui s’est planquée dans une alcôve un peu plus loin. Iginia relève légèrement la tête et jette un regard noir à la femme qui ose interrompre ses échanges avec l’artiste.

    « - La musicienne a déjà une cliente. Attendez votre tour. » lance-t-elle avec sécheresse.

    Puis les prunelles grises, vaguement vertes, reviennent se poser sur la fille au luth.

    « - Ne me fais pas dire c’que j’ai pas dit. Ta chanson m’a plu. Ta musique aussi. Tu es douée. Si t’acceptes de me jouer encore un morceau, j’te file quelques pièces. Et j’t’explique c’que veut dire l’Arbre du Pendu, pour moi, et pour les pirates que j’ai connus. »

    La pirate fixe la musicienne avec insistance, attendant sa réponse. Et, pour appuyer ses dires, elle tend un bras vers ses vêtements encore entassés par terre, à la recherche de ses écus.
Lemerco
Une silhouette sombre s'avance avec hâte dans ces ruelles pavées inconfortables de Paris; ces ruelles qui tracent des sillons inégaux à travers les bâtisses constituant les faubourgs de cette bonne vieille ville lutécienne. Ces bâtisses qui se chevauchent et copulent, en missionnaire, en levrette, l'une sur l'autre, l'une contre l'autre, ces bâtisses aux façades ratatinées, délabrées, affaissées en raison de la qualité aléatoire des matériaux les composant, et pour laquelle l'usure du temps a fait son oeuvre en appliquant sa sentence, sans pitié, sans compassion, avec justesse et justice. A cette heure Paris grouille de monde, c'est un bal masqué où se mélangent toutes franges de population, toute sortes de fripes et de vêtements colorés avertissant l'observateur de la classe d'appartenance de tel ou tel individu. Ca et là trainent des universitaires, remontés de la rive gauche dédiée aux cultures, aux lettres, à ces fils et filles de qui veulent intégrer l'église, la basoche, le service du roy ou de monsieur le bailli de Paris, ça et là trainent les habitants, pécores, commerçants aisés, nouveaux riches ayant bâti leur fortune dans un artisanat dont les bourgeois et nobles sont friands. Un diplomate passe, trainant dans son sillage son cortège d'ambassade au sein duquel cela parle quelques langues incompréhensibles, aux accents à s'arracher une dent. Devant des façades colorées bien entretenues, des groupes de filles tantôt vêtues simplement, tantôt présentant des apparats plus nombreux et sophistiqués, de soie, de coton, de laine finement tressée, d'extractions plus nobles en résumé, regardent passer les gens, toutes à leurs messes basses et leurs chuchotements, nous infligeant parfois leurs petits rires aigrelets et moqueurs, ou nous gratifiant d'autres fois de leurs gloussements de vierges prises de quelques chaleurs à la vue d'hommes de haute prestance, présentant, altiers, ces physiques dont la beauté est unanime, mais qui laissent à penser aux mesquins qu'il n'y a guère d'éclairs dans la caboche. C'est ainsi qu'on croise également les régiments des archers du roy, ou les brigades de la prévôté de Paris, qui bien souvent se montrent et paradent comme des paons, et qui, parfois, rarement, mettent de l'ordre dans ce bordel populaire où se mêlent inlassablement le haut du panier, et les fruits pourris, ceux de tout degré de maturité, du juteux à celui qui n'offre qu'un goût indécelable sous l'écorce.

Encadré par sa garde, et le regard peu avenant, le Grand-Duc de Bretagne avait quitté le Louvre pour un entretien diplomatique inutile, chose qui l'agaçait grandement, d'autant plus que l'inutilité l'avait mené loin de chez lui. Le breton aime voir la mer, pas les quartiers qui sentent la marée, inondés par la marée humaine. Alors imaginez, s'infliger cette vue sordide, qui le révulse, pour rien? Que lui importait la population parisienne, toute à son anarchie architecturale qui consistait à promouvoir des formes bâtardes laissées aux seuls délires d'artistes qui jamais n'ont eu une once de bon goût, de savoir technique, et qui ont fait sortir de terre, de son ventre puant les égouts, perchée sur son promontoire instable, cette hideuse difformité qu'on appelle Notre-Dame, au détriment d'églises romanes aux courbes harmonieuses et à la structure intelligente, sage, pragmatique, que les architectes de profession concevaient dans les règles de l'art, telle Saint-Germain-des-prés? Que lui importait la population parisienne toute à son meurtre du Très Haut et du monde, par ces penseurs, ces philosophes, ces ecclésiastiques, ces gratte-papiers qui ne regardent plus la nature et ses lois avec leurs yeux, ni leur coeur, mais au travers de livres, écrits et imprimés, qui tentent stupidement de les normaliser à grands renforts de paragraphes, de mots, de lettres, de paradigmes péremptoires, tuant curiosité, tuant ferveur, remplaçant la foy par le dogme, remplaçant l'apprentissage par le rabâchage, remplaçant l'intellect par la mémoire?

Il transperçait telle une lame cette scène de théâtre insupportable, d'hommes et de femmes arrogants, prétentieux, précieux, se revendiquant d'une race dont la splendeur surpassera celles de toutes les civilisations déjà tombées, arguant faire de Paris la Babylone sans égale - un bordel ambiant oui, où l'on effleure du doigt les étoiles, tandis que les profondeurs abyssales des turpitudes humaines guettent votre chute, se délectant d'avance de recevoir en leur sein, une âme perdue de plus. Le mal a un appétit insatiable, il n'y en a jamais de trop.

Paris, aux yeux de Lemerco, c'est une ville remplie d'Icare, et la cire n'est pas éternelle, surtout à l'approche des chaleurs. C'est une ville idiote, remplie d'idiots, qui n'auront de cesse de tuer ce monde qui nous porte, et prétendront le contraire, de par leur idiotie. La boucle est bouclée.

Combien de temps avait-il marché?
Combien de temps avait-il dû respirer les effluves nauséabondes remontant des entrailles de Paris, irriguées par ces artères et veines qui charrient inlassablement excréments et maladies de bâtisses à la Seine?
Seule satisfaction de Lemerco, soit dit en passant, de savoir que la merde des parisiens se retrouve tôt ou tard en Normandie, et plus particulièrement à Rouen. Rouen, c'est le pot de chambre de Paris, et le duc de Normandie, le troufion qui le récure.
Combien de levers de coude pour savourer le contenu d'une gourde oscillant le long de la jambe droite de l'ours breton, ont été opérés?

Ses pas l'avaient mené à ce qui la nuit devient le territoire des brigands, des fripons, des larcineurs, des égyptiens, des gens de bohème, guerriers et estropiés, quand les soldats patrouillent de nuit dans les quartiers plus huppés. Il comptait se rendre en premier lieu dans un bouge, mais se sentant sale de cette ville pestilentielle, alerté par la présence d'un commerce semblant plus approprié, de fait, il se hâta de tambouriner à la porte de prétendus bains publics, et pénétra l'édifice, la bande de molosses le talonnant.


Demat.
J'aimerais prendre un bain.


Entrée en matière pour le moins classique, peu originale, car c'est sûr qu'il n'allait pas acheter une barquette de frites en pareil commerce. Lemerco, tu es le digne chevalier de La Palice, l'enfonceur de portes, déjà enfoncées.
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Audrey_
[Iginia & Audrey, puis au milieu de tout le monde, pas de jaloux!]

Les remontrances de la pirate firent l'effet d'un coup de poing dans l'estomac de la musicienne, surprise de la colère subite de la baigneuse. Toujours assise au bord de l'eau, Audrey recula néanmoins de quelques centimètres, reportant son regard sur le visage de la Salée, pour constater de ses traits tordus par la fureur.

Grimaçante, la jeune conteuse se tritura les doigts nerveusement, attendant que l'orage passe. Que pouvait-elle dire d'autre, de toute façon? Et à voix basse, elle répéta, comme pour comprendre, pour retenir, pour apprendre...


Pas corsaire... Pirate...

Acquiesçant, elle reporta ensuite un regard davantage curieux sur la fille au haut du corps émergé. Quelle signification avait cette chanson pour elle? Voilà quelque chose d'intéressant que l'étrangère voulait apprendre. Mélanger les cultures, emmêler les versions de différentes langues, croiser les interprétations... Un morceau de musique contre des informations et des pièces. La blonde n'en aurait pas demandé autant. Tant mieux.

Se relevant, sans un mot, sans un bruit, avec la souplesse et la discrétion de celle qui aime maîtriser tous les sons qu'elle produit, elle s'approcha de quelques pas du bassin privé, afin de se retrouver à mi chemin entre tous les clients du moment, sans se mettre sur le passage des servantes pour autant. Bien qu'elle aurait aimée voir les deux femmes se battre pour elle, parce que c'est toujours gratifiant de se sentir désirée et appréciée, et qu'elle trouverait presque un plaisir malsain de voir à quel point on la veut, son travail était néanmoins de satisfaire tout le monde.

Une fois de plus, les doigts grattent les cordes, les notes s'envolent pour se réverbérer sur l'eau. Le regard de la blonde s'ancre d'abord sur la pirate, qu'elle fixe désormais avec plus d'aisance, ses grands yeux dorés plongé dans ceux de la salée, comme si elle était capable de l'hypnotiser, de la faire succomber. Un sourire léger s'étire sur le visage d'Audrey, l'air de dire : "tu as intérêt à tenir ta promesse maintenant !"

Enfin, la blonde se tourne vers l'autre, celle qui est plongée dans l’alcôve plus intime, en compagnie du roux pour qui elle a jouée plus tôt, et de l'autre décharnée. La voix d'Audrey s'élève, par dessus, la musique. Non pas pour chanter, mais juste pour répondre...


Je... Travaille déjà ici vous savez.. Enfin.. Presque.. Il faut que je rencontre celui qui dirige cet endroit mais...

Attendez...? C'est vous ? Je euh... Enfin non je voulais pas dire que je travaille déjà ici mais.. Enfin... Oui, je veux bien discuter avec vous...


Par peur de s'enfoncer, de raconter davantage de bêtises, de se trahir par rapport à ce qu'elle a dit à l'entrée pour pénétrer la bâtisse sans payer, l'Anglaise se tait de nouveau et se contente de jouer une musique d'ambiance plus simple que celles qu'elle jouait auparavant, afin de satisfaire tout le monde..

Au passage, le regard de la musicienne se porte sur le nouveau venu, l'homme au corps musclé qui vient d'entrer...
Lucie
L’après-midi touchait à sa fin. Bientôt ça serait l’heure des trop longs banquets, de la musique battante, des richesses déployées avant tant d’excès que la nausée viendrait à la marquise de Nemours. Aux diplomates étrangers on ferait une cour empressée, les remplissant de vins de Bourgogne et de Bordeaux comme s’il s’agissait d’outres ; aux camarades français on soufflerait les ragots appris durant le jour, les bruits de couloir, les rumeurs les plus laides. C’était une ritournelle sans fin. Epuisée, blasée d’avance par une société parisienne qui ne lui était agréable que fréquentée à petites doses, Lucie quitta son bureau du palais de la Cité en automate et s’enferma dans le coche qui l’attendait au-dehors. L’air était étouffant. Il stagnait sur la ville, lourd, charriant lentement les fumets puants qui remontaient depuis la Seine.

Posée sur sa banquette tendue de velours bleu, pulpe des doigts pressée contre ses tempes dans une vaine tentative de faire refluer la migraine qui depuis quelques heures la menaçait, la Josselinière songea à l’invitation que lui avait faite le Grand-Duc de Bretagne. A l’instant même où il avait parlé, elle avait intérieurement décliné l’offre. Sans hésiter. Sans même réfléchir. Elle n’était pas de cette noblesse qui aimait à se dévoyer, à s’aller perdre dans les bas quartiers en compagnie de la racaille. Elle respectait les règles, elle. Elle faisait les choses bien comme il faut, sagement enfermée dans son carcan de bienséance. Elle avait réussi à tuer toute spontanéité chez elle, se contentant tout au plus de faire encore usage de quelques sarcasmes quand la conversation s’y prêtait. Ou presque. Oui, presque car d’une voix tendue par la fatigue, dans un murmure las, elle souffla une adresse qui n'était pas sienne au cocher.

Ce fut suivie de deux dames de compagnie et du double de gardes qu’elle entra dans les bains. L’endroit semblait particulièrement sombre, après la lumière de la fin du jour, après ce ciel de printemps au bleu solide. Il était peuplé d’ombres dansantes et de vapeurs par trop sensuelles. Il appelait au laisser-aller, à l’allègre abandon, à tout ce à quoi, entêtée, elle refusait habituellement de céder. Fuyant l’introspection, refusant de se demander pourquoi elle était venue, la délicate marquise arrangea distraitement le chignon trop parfait, bien tiré, qu’elle portait.

- Vous m’invitez ? Demanda-t-elle au breton retrouvé tandis qu’elle s’approchait de lui à petits pas avant de préciser, doucement : je prendrais bien du vin. Il doit y avoir moyen de s’en faire servir ici, non ?

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Vivia
Il y avait parfois du monde dans les bain mais ceux-ci étaient soit des Miraculés, soit des gueux des environs. Mais voilà qu'en une entrée, la réputation des Miracles était bafouée. Si l'arrivée du soldat était passable, l'arrivée de la Princesse accompagnée de ses dames de compagnie de ses mignons – gardes – lui arrache un haut le cœur. La Cour des Miracles n'était plus respectée. Lieu des Rats, des vermines, des âmes putrides, des fils de putains et de chiens, ce lieu autrefois craint, suffisait par sa simple réputation à marquer les âmes les plus lisses pour les détourner de ce lieu de sous merdes. Pourtant, parmi les vérolés, les gueux, les putains et les rats, un parfum de propreté se fait sentir.

Ni une ni deux, les sourcils froncés du Barbier restent ainsi scellés et contrariés alors qu'elle cherche du regard la servante pour lui intimer de préparer LE vin de ces invités. Sans un mot, tant pour Judicael que pour la Grise, le corps de la Sicilienne s'extirpe de l'eau et s'empare d'une robe qui en tant normal, fait assurément office de sous vêtement.

Je reviens. Lentement, elle s'avance donc et se rapproche dans un premier temps de cette Artiste. Si elle avait pu mentir pour pénétrer ici-lieu, cette fourberie s'était vite essoufflée lorsqu'elle vu avouée directement à l'un des gérants. C'con. Doucement, une main se tend à l'attention de celle qui c'était permis quelques familiarités, comme pour lui faire entendre qu'ici lieu, elle pouvait à sa guise couper la parole et pire, recommencer.

Heureusement, vous jouez mieux que vous mentez. Quoiqu'il en soit, votre talent sera utile aux bains. Votre audace sera donc récompensée par un travail. Mais nous en rediscuterons dans d'autres conditions...

Puis laissant la musicienne à ses clients, le Barbier regagne le comptoir d'accueil pour porter assistance au vérolé. La robe encore collée à la peau par cette moiteur qu'elle n'a pas pris le temps de sécher, la Bicolore finit par croiser les mirettes de toute ce bordel qui s'amasse devant la porte.

Bienvenu aux bains le Breton, une fois vos armes retirées et confiées, vous pourrez à loisir profiter des bains en toute quiétude. Le Vérolé se charge déjà de vous apporter les éléments utiles à votre détente. Quant à vous ma jolie... Regard se tourne aussitôt vers ses accompagnateurs et le haut le cœur finalement s'apaise. Diable qu'elle détestait ces arrivistes...Vous êtes ici à la Cour des Miracles et ces bains, ne sont pas fait pour recevoir vos soldats et encore moins vos dames de compagnie. Que vous soyez prudente est tout à votre honneur, mais ce lieu est dédié aux Miraculés, à ceux qui ne peuvent jouir de soins quotidiens par manque de moyens. Vu votre parfum et votre escorte, je gage que vous ne manquez de rien. Libre à vous de pénétrer dans ce lieu de raclures mais cela sera à vos risques...et périls. Pour pénétrer, vos hommes, vos armes et vos chiennes de compagnie restent dehors. Sans déconner, manquait plus que ça...que ce lieu dédié aux nécessiteux soit parsemé de péteux fortunés. Il y a bien des sujets qui peuvent ainsi animer d'avantage le franc parler et l'amertume du Barbier et ce genre d'outrage..voir de plaisanterie en faisait partie. La Cour des Miracles n'étaient pas un port de plaisance et s'il était évident qu'elle avait eu de la chance pour arriver ici lieu, malgré cette escorte, rien ne garantissait qu'elle serait encore en mesure d'en sortir en un seul et même morceau...Après tout, provoquer la Cour avait un prix..Parfois élevé.

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Cixi_apollonia
𝖏𝖚𝖉𝖎𝖈𝖆𝖊𝖑 𝖊𝖙 𝖔𝖜𝖊𝖓𝖗𝖆


Soupir. Sa question passée inaperçue. Le roux profita donc de l'absence d'une Vivia sur tous les fronts pour saisir à lui la rousse amaigrie, et l'attirer contre son torse où quelques mèches dégoulinaient encore. Ce qu'il se passait dehors ne lui importait guère, tout ce qui faisait l'objet de son attention du moment se trouvait là, face à lui, bien qu'un peu parasité par l'apparition de cette nouvelle.


- Tu la connais et tu ne veux rien me dire, c'est cela?

Grogna-t-il un peu à la tempe renarde où les lèvres déposèrent un fin baiser. Owenra, ce tout, indispensable et omnipotent, ciment d'un groupe qui savait se reconnaître. Il laissa à la cadavérique pâle l'air qu'elle réclamerait certainement s'il continuait à trop l'accaparer, chassant une de ses mèches rouille et bien plus longue que les siennes derrière son oreille.


- Tu dois manger, min vixen*... Regarde.

Il glissa l'épaisseur de deux doigts dans le creux de la clavicule, et s'assombrit malgré lui. Si seulement il pouvait la gaver, la rendre plus hardie, plus vivante.. Moins en sursis.
A cet instant, le maquereau aurait donné n'importe quoi pour lui insuffler un peu de vitalité.


* Ma renarde
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Anaelle_.
[Alcôve Vivia & Cael & Owen']


    Elle se laisse faire. Poupée de cire se voit ainsi frottée le haut du corps. Les muscles se délient peu à peu sous les mouvements des mains de la Sicilienne alors qu'au loin elle entend une voix sèche s'élever. Qu'importe. Pupilles fixent un point invisible sur l'eau. Absence de l'esprit quand le corps accueille les pattes. Injonction est soufflée, pantin s'exécute, offrant ainsi sa nuque. Les doigts s'immiscent sous les crins, massant les bulbes donnant naissance aux boucles carmines. Agréable. Agréable au point de faire à nouveau fermer les paupières et pousser un autre soupir d'aise. Il semblerait que la Barbier sache y faire. Elle tient ses promesses et permet à Vulpes d'atteindre un certain état de détente. Les épaules se sont relâchées après un dernier passage des mains sur la tâche de naissance puis sur la marque du clan gravé au fer rouge entre les tentacules s'étendant sur le haut du dos. Tête bascule sur une épaule. Vue est recouvrée. Babines arborent un léger sourire en coin en imaginant un Cael dont la peau gorgée d'eau, se flétrirait absolument de partout. Mais voilà Hyaena venue cueillir l'oreille canine entre les crocs et susurrer quelques paroles au creux de l'ouïe. Tête se redresse alors que les globes oculaires se révulsent dans les orbites et qu'une réponse ne se fait guère attendre :


Les Corleone se reproduisent entre eux, non ? Ça expliquerait grand nombre de choses.

    Et Griseo Vulpes ricane. Avant de porter un regard pensif sur Cael. Non. Jamais il n'y avait eu coucherie entre ces deux-là. Ils sont seulement Renards. L'une pour l'un et l'un pour l'une. Un compagnon, un ami, un fils. Ils font tout ensemble et se complaisent ainsi. Même si leur première rencontre avait pu susciter une once d'intérêt réciproque, le pas n'a jamais été franchi. Après tout, Renarde porte le collier autour du cou de Vipère. Apprivoisée et peut-être même domestiquée. Plus aucun homme ni aucune femme n'a su rompre le cuir de ce lien. Ajoutons à cela le physique sans aucun attrait de la Grise et voilà de quoi forcer la fidélité. Cael et Owen' vivent ainsi, en bons Renards unis. Partageant tout, ou presque, après tout, Albines aux cheveux de neige restent uniques dans les bras de chaque Canins. Il est amusant de constater comme le roux et le blanc se marient, Cael et Hel, Owen' et Kel. Le hasard fait bien les choses. Ces Roux se sont bien trouvés. De cela on peut être sûr. Du fait qu'aucun des deux ne franchiraient jamais le pas, un peu moins.
    Mais Cael coupe les réflexions de Renarde en désignant la femme aux côtés de la musicienne. Elle n'a cependant pas le temps de répondre car une nouvelle entrée improbable extirpe Vivia du baquet, l'arrachant à l'instant.


[Alcôve Cael & Owen']


    Attrapée et attirée. Elle se retrouve contre le Renard. Poitrine déchue contre torse. Question est grognée contre la peau temporale bientôt baisée. Lippes charnues tire un léger sourire appréciateur. Marque de tendresse aimée à sa juste valeur. En temps normal, l'accaparement aurait pu prendre fin par la fuite du Cadavre ou une révulsion oculaire. Or, pour l'heure, tête trouve repos contre une épaule large. Réconfort. Mèche de cheveux trouve son chemin derrière une oreille alors que deux doigts se faufilent au fossé d'une clavicule. Léger sourire s'invite sur les babines quand elle darde les pupilles vers le visage racé. Fine patte s'invite à son tour sur le torse et bout des doigts suivent, effleurent à peine la cicatrice encore récente recousue par Vivia. Renard ne comprend pas. Ne veut pas comprendre. Ni entendre. Il ne veut pas voir l'inéluctable. L’inesquivable. La Fin à laquelle la Mère Renarde se prépare un peu plus. La nourriture ne franchit plus ses lèvres. Ne peuvent se frayer un chemin à travers la gorge enflée, bourrée de métastases, que les soupes et autres décoctions procurés par la Blonde Bicolore. Enfant, Cael le reste, refusant de la laisser dépérir. Gardant toujours espoir quand ce dernier, s'est envolé depuis longtemps. Touchant. Renard l'est.
    Le silence se fait un instant sans que les doigts n'aient de cesse d'esquisser le dessin gravé dans la peau dure de l'homme.


Je ne la connais pas. Elle ne doit pas être de la Cour.

    Léger ricanement.


Je ne pourrai pas t'aider à la mettre dans ton lit, tu m'en vois navrée.

    Amusement point alors qu'elle offre un sourire renard à ce Compagnon si cher à son cœur. Bien mieux qu'un amant. Mieux encore qu'un ami. Comme une part d'elle.


Je mange, ne t'inquiètes pas. Je mange tellement que je vais finir par rouler dans les pentes.

    Mensonge. Mensonge pour dédramatiser. Mensonge pour préserver. Dextre quitte le torse pour s'inviter sur une joue virile. Corps se redresse. Tête se penche. Lèvres se posent sur celles de Cael. Simple baiser déposé là comme il aurait pu se poser sur une joue. Chaste. Vierge de toute pensée impure. Un murmure caresse les babines du Renard.


Je sais que tu aimes la blancheur d'une chevelure immaculée, mais je crois que la blanche là-bas possède quelques noirceurs.

    Changer de sujet. Et se réinstaller dans l'eau sans quitter le confort du contact de la peau de Renard. Vulpes savoure la chaleur ainsi transmise, se laissant quelque peu bercer par les clapotis de l'eau, troublée parfois par quelques mouvements. De la chance. Elle en a.
Cixi_apollonia
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Elle mange. Il la croit. Il veut la croire, c'est ainsi que l'on trie le bon grain de l'ivraie, ce qui blesse de ce qui repaît. Il la laisse se redresser un peu, alors occulte tout d'un baiser, les os qui pointent à la place de fiers seins passés. Le teint qui se grise, à défaut de ce qui les grisaient à leurs escapades opiacées. Et si le contondant des hanche ne le rappelait pas à la raison, peut-être aurait-il saisit celles ci pour les chahuter un peu, et reculer l'échéance. Les yeux reviennent alors à cette inconnue dont la voix a raisonné d'autorité, pensifs. Rien qui ne lui déplaise. Rares étaient celles qui osaient faire fermer son caquet au Barbier.

- Tu as sans doute raison. Je crains que ce ne soit ce qui attise ma curiosité.

Bien sûr, le mystère , l'inconnu et le danger fait plus palpiter que la quiétude sages des jours qui se suivent et se ressemblent. Tous Blancs qu'ils soient.

Lippe lâche une prémonition avisée quand la main vient calquer un à un ses doigts à ceux de leur voisine. Renard délaisse définitivement cette vision pirate - et non pas corsaire , donc - dans un soupçon d'humeur. La Cour est petite. On a tôt fait de s'y recroiser. Babines confient aux oreilles leur tendre secret, leur espoir désuet:


- Bientôt, je te ferai danser. Nous danserons sur un grand feu de joie. Les rats iront grignoter les campagnes, quant à nous, main dans la main nous rallumerons des futaies magistrales. Serre-moi cette patte et montre-moi encore qui est le Patron.


De la Mort, il y a bien un Patron derrière chaque ouvrière. Chaque renarde ne vaut-elle pas un Gruyère?

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Anaelle_.
[Alcôve Cael & Owen']

    Raison, elle avait. Raison, elle a toujours. Comme toute femme qui se targue d'avoir des intuitions correctes face à quelques signes énonciateurs. Evidemment, le goût du danger attire les hommes qui aiment mettre leur résistance à l'épreuve, au jeu du chat et de la souris, ils sont parfois bons et d'autres fois se laissent attraper sans rien voir venir car il ne faut oublier les fourberies féminines qui grandissent et prennent de l'ampleur avec l'âge et l'expérience. Cael est un homme. Cael aime les femmes. Cael aime les ennuis.

    Les pattes se joignent et paroles viennent caresser l'ouïe fine. Sourcil s'arque. Ainsi donc, Renard a quelques projets qui promettent de mettre un sacré bazar. À cette pensée, Renarde tire en coin les babines et la patte se tourne pour serrer son homologue :


Alors nous danserons après avoir chassé les chats. Il me tarde de remuer tous ces proprets.


    Nouveau baiser est glisser sur la joue à l'épiderme ferme avant que le frêle corps ne se lève. Que les mains se libèrent pour s'emparer du bord du baquet et permettre à la masse cadavérique de s'extirper de l'eau. Tranquillement, le linge sèche la peau humide, les cheveux sont laissés comme tel : mouillés. Quelques paroles sont adressées au Complice :


Les soins de Vivia sont plutôt agréables et vous avez fait une belle affaire en ouvrant cet endroit. Ceci dit, je serai étonnée de voir quelques Miraculés enfreindre leur règle de non-hygiène. J'espère être agréablement surprise avec le temps.

    Puis vient le temps où Renarde se rhabille et où elle quitte le lieu sans omettre de lancer un regard reconnaissant vers Vivia, toujours accaparée par la visite impromptue. Sans non plus oublier de glisser quelques pièces au portier vérolé par simple courtoisie. La rue est gagnée et les pas prennent le chemin du domaine.
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Rouquin observe Rouquine se retirer. Elle n'a rien d'une naiade, sa piètre Compagne. Et les verts s'échappent ailleurs, loin de vouloir la détailler dans cette nudité morbide. Vivia a promis qu'elle prendrait soin d'elle. Pour l'heure, les soins apportés à la rousse ne sont pas de son ressort. Il la laisse s'éloigner en opinant un peu à ses dires. Dès lors, le silence revient. La gamine a cessé de jouer. Il se retrouve seul dans son baquet. Renarde déserte, Cael médite.

Il escompte bien l'emmener vers le Domaine Royal. La Champagne en ligne de mire. La raison ne murmure rien qu'il ne transforme. Ainsi les " Elle n'aura pas la force " se muent en " Ce sera peut-être son dernier voyage" . Et ce dernier voyage, il le veut à ses côtés. L'onde redevient plane. Quelques éclats de voix filtrent à l'entrée. Il pourrait y aller. mais Judicael n'est pas homme à se mêler de ce qui ne le regarde pas. Si Vivia avait des ennuis, elle aurait dejà sifflé l'alerte. Cael est un homme. Cael aime les femmes. Cael aime les ennuis. Il se lève.

Dans un soupir, enjambe le rebord, saisit un linge et se drape à la taille. Quelques pas, ébouriffe la jeune joueuse de Luth, par provocation ou par amitié, l'incitant à reprendre une autre musique. Elle a adoucit son moment. Il lui verserait une plus conséquente obole la prochaine fois. Sa ligne de mire: Iginia.

Pour le meilleur ou pour le pire. Demi oreille a toujours pris des risques. Après tout, elle n'était pas de la Cour. Le comité serait restreint pour le voir se prendre un vent pirate. S'attendant à tout, il borde le baquet de la blanche... Et entre dedans.

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Iginia
    Les mots “corsaire” et “pirate” se dessinent sur les lèvres presque silencieuses de la jeune artiste, qui semble bien penaude face à la réplique assassine d’Iginia. Elle parvient à extirper quelques écus de sa bourse, sans lâcher la blonde du regard. Mais cette dernière s’éloigne déjà, pour aller jouer plus près de l’étrange trio. Elle soupire. Elle payera la musicienne plus tard, quand l’occasion se présentera. La pirate se détend, donc, et se contente de savourer le nouveau morceau qui résonne dans les bains, soutenant distraitement le regard insistant de la chanteuse qui s’est tue, au profit de son instrument.

    Trop occupée à apprécier la mélodie s’échappant du lut, Iginia remarque à peine que les occupantes de l’alcôve en sont sorties, abandonnant l’homme aux cheveux de feu dans son coin. Et celui-ci s’approche, en quête d’une autre proie. Le temps que la pirate lève les yeux sur l’individu et s’interroge sur ses intentions, il s’est déjà glissé dans son baquet.

    La Blanche met quelques secondes à réagir, se contentant de le fixer en silence. Puis ses lèvres s’étirent en un sourire mêlant agacement et amusement. D’un côté, l’audace de cet inconnu n’est pas pour lui déplaire ; de l’autre, toutefois, elle est tentée de dégager ce sans-gêne de quelques coups bien sentis, pour ne pas laisser impuni cet envahissement impromptu de son territoire. Non pas que la proximité immédiate d’un corps masculin et dévêtu ne la dérange, elle qui n’a toujours vécu qu’avec des hommes et n’est guère familière avec le concept de pudeur ; mais c’est son bain, elle l’a payé avec ses écus, et elle n’a pas l’intention de partager son eau avec un autre crasseux des Miracles.

    Un bref regard parcourt la salle, avant de revenir se poser sur l’intrus. Ce n’est guère le moment de se faire remarquer en entamant une rixe au milieu de cette étrange assemblée de nobles et de gueux. Se bagarrer nus, trempés et sur un sol glissant était bien la plus mauvaise idée qu’elle ait eue depuis longtemps.

    La nuque posée sur le rebord du baquet, la surface de l’eau chaude frémissant juste au-dessous de ses épaules, la pirate toise donc le rouquin d’un air vaguement moqueur.

    « - C’est une coutume, aux Miracles, de s’incruster dans l’bain des unes et des autres ? »

    Du coin de l’œil, elle surveille toutefois ses affaires, au cas où l’indésirable aurait un complice dont la tâche serait de lui voler sa bourse, ou ses bottes, ou les deux. Cela étant, Iginia résiste à la tentation de chasser le malotru de son bain ; si elle a bien suivi les échanges passés, il est proche de la blonde propriétaire de l’établissement. Peut-être la Salée aura-t-elle l’occasion d’apprendre deux ou trois détails utiles à connaître dans ce milieu hostile qu’est la Cour des Miracles…
Cixi_apollonia
    𝕵𝖚𝖉𝖎𝖈𝖆𝖊𝖑/ 𝕴𝖌𝖎𝖓𝖎𝖆


Je peux sortir, si tu le désires.


Dit-il simplement. Le ton est un peu rocailleux. La gestuelle assez détachée. Il ne la détaille pas dans sa nudité, l'audace a ses limites, il l'a dejà observée sous toutes les coutures bien avant de venir à sa rencontre. Renard n'a pas envie de la faire fuir. Renard n'a pas envie qu'elle le rejette. Il est déjà étonné qu'elle ne l'ait pas dégagé d'un seul geste, peut-être sait-elle qu'il est mauvais d'attaquer avant de connaitre les intentions de son voisin.

Sans attendre la réponse , il étend ses jambes dans le fond de la cuve, et trouve l'appui au dos sur l'incurvaison de la paroi de bois.


Je suis déjà lavé.

Prévient-il pour éviter qu'elle ne l'accuse de lui gâter son eau. Il est en effet aux bains depuis plus longtemps qu'elle. N'a de fait rien raté de son arrivée. De son échange avec la joueuse de luth. L'aveu annonce aussi plus qu'il n'y parait. S'il est dejà propre, il ne partage pas son bain pour se laver. Alors pourquoi? Les réponses pourraient être multiples. Toutes convergent vers une évidence: il veut la connaitre.


On ne voit pas souvent de nouvelles têtes aux miracles. Les guetteurs ne t'ont pas annoncée.

    Alors tu connais quelqu'un ici. Ou tu as quelque chose qui fait de toi une personne dont la Cour n'a rien à craindre. Une alliée, peut-être. Et qu'est-ce alors?


Les questions se chevauchent lorsqu'il la regarde, yeux dans les yeux, persuadé que les réponses ne viendraient pas. Pas aujourd'hui. Après tout, il n'avait pas posé de questions.
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Tire_laine
      Aout 1466


Cela faisait plus de dix ans qu’il ne s’était pas rendu au miracle, dix années pendant lesquelles il n’avait fréquenté que les rats de sa cellule, mais il était de nouveau libre et de nouveau ces doigts fourmiller de ce picotement caractéristique propre aux voleurs et autres scélérat de la cours. S’il avait passé le plus clair de sa jeunesse cours Brissel, il n’en demeurait pas moins fervent connaisseur de ces rues.

Ces premiers pas d’homme libre l‘avais mené dans le Maine, comté royaliste bien loin de ces habitudes d’antan, et si il se faisait passer pour un homme courtois et charmant auprès de ces habitant il y avait toujours au fond de lui le voleur agile et audacieux qu’il avait été. On ne change jamais vraiment de nature, et bien qu’il veuille saisir cette nouvelle chance qu’il lui été donné, il ne put résister bien longtemps à venir de nouveau foulée les pavés de la cours. Juste comme ça... en souvenir du bon vieux temps…
Ces pas l’avais mené devant un établissement qu’il n’existait pas lors de sa dernière venue. Des bains publics. Qu’elle charmante idée, il aurait bien besoin de se détendre dans ce genre d’endroit, ou il était sûr de trouver boissons et charmante compagnie. Oui il avait promis à la jolie blonde fidélité, mais touché avec les yeux n’étais pas trompé après tout. De plus ces cheveux n’avait pas connu de peigne depuis dix années et, si il ne comptait pas les couper, il se dit qu’il pourrait peut-être les démêler… ou trouver une âme charitable pour le faire pour lui.

Il poussa la porte de l’établissement où il fut accueilli par un homme à la mine patibulaire. Le genre auxquels l’ancien voleur ne tenterait pas de se frotter. Il lui remit une bourse plutôt généreuse contre ce qui se faisait de mieux dans l’établissement. Le blond ne savait pas encore quand ces pas le mènerais de nouveau aux miracles, et il comptait bien profiter sa liberté de nouveau acquise, laissant ces problèmes de conscience sur le pas de l’établissement. Il rejoignit ensuite la pièce voisine sous les indications du chauve et y déposa ces vêtements, s’enroulant dans une serviette, pour couvrir sa nudité avant de se dirigeait vers les bains. Tout de même un peu de pudeur. Si il n’aimait guère exposer ces nombreuse cicatrices aux yeux des Mainois, reflet de son passé mouvementé, ici il n’était pas gêné par celle-ci. Il serait même étrange de trouver un corps immaculé entre ces murs.

La serviette fut déposée sur une chaise et le blond pénétra avec délice dans le baquet. Lorsque la totalité de son corps fut immergé il ferma un instant les yeux et savoura le contact de l’eau chaud sur sa peau.

Les bains étaient plutôt calmes en ce mois d’aout, mais quelques corps aux courbes genreuses passaient tout de même près de lui et le blond ne cachait nullement l’intérêt qu’il portait à leur nudité. Oui dix ans de prison c’est long, même si le vieux brigand avait trouvé une très jolie blonde auprès duquel passé ces nuits.

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Vivia
[Dans le baquet de Tire Laine]

Citation:
Bain Public : Unique Propriétaire : Barbier Fou.


Il avait suffit de cette simple modification sur le registre des comptes et sur la devanture des bains pour se sentir à son aise. Oui, la mort de son confrère avait eu cela de bon pour ses propres affaires. Racheter la part du Renard et s'approprier ce qui devait être sien et leurs. Quelques recommandations furent apportées au vérolé et en dehors de tout cela, elle décida de prendre quelques minutes pour elle. Depuis combien de temps ne l'avait-elle pas fait d'ailleurs ? Des jours, des semaines, des mois ? Se laver n'était devenu que simple obligation et les bains, rares. Triste ironie. Pourtant, le retour à la Cour lui offrait cette occasion et si elle avait pris soin d'avertir les patients de son absence, elle savait qu'à l'occasion, qu'en cas d'urgence, les Rats sauraient la retrouver. La Cour après tout, n'était qu'une grande fourmilière néanmoins familière.

Ainsi, elle s'isole quelques temps derrière un paravent et retire sa robe. Seul effet dont elle autorise la présence et le contact, préférant la simplicité et la légèreté à tout ces froufrous et épaisseur que d'autres estiment nécessaires. Le tissus chute et les bras déjà s'affairent pour attacher sa tignasse en un chignon évasif dont quelques mèches blanches déjà s'échappent d'ores et déjà du nœud. Puis, elle s'empare d'une bouteille de carmin qu'elle débouche et finit par s'avancer dans les couloirs. Nue, les cicatrices de son dos mises à nues et assumées, le Barbier cherche un baquet où se nicher. Finalement, le regard se porte sur un blond, déjà immergé et assurément à son aise. Nouvelle tête ? Étonnant. Noble ? Gueux ? A elle de voir ce qu'il en fait pour faire le tri..Les nobles n'étaient pas très bien vu ici lieu et leur attrait pour le risque, un moyen comme un autre de se moquer ouvertement du danger véritable que représente cette Cour. S'ils s'estimaient intouchables et immortels, ils oubliaient qu'ici lieu..c'était à leur risque et périls.

Bonjour.. Lentement, elle pose le tissu sur un tabouret et d'un regard, invite une servante à apporter son nécessaire. Puis, c'est avec un naturel déconcertant qu'elle s'invite dans le baquet pour soulager les iris des Miraculés de sa nudité hâlée et au combien meurtrie. Au moins, dans cette eau, toutes les flétrissures disparaissent, tout son vécu et ses maux s'estompent. Dans l'eau, dans cette atmosphère opaque, elle est femme. Première fois que je vois votre trogne ici lieu...

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Tire_laine
    Aout 1466 – Avec une Vivia qui dans son Baquet


Son corps se détend, doucement, il se laisse aller à la tiédeur de l’eau, oubliant un instant qui il est et d’où il vient. Il savoure simplement ce moment simple auquel il a été privé durant de longues années.
Il est amusant de voir comme ce sont les choses les plus simple qui nous manque le plus, un bain, une bonne ripaille, des chopes bien remplie, et les corps d’une jolie femme…

Ses yeux se posent sur celle qui s’avance, un peu trop maigre à son gout, mais il aime l’assurance dont elle fait preuve. Il remarque les marques qui labourent son dos, il a les même. Elle ne peut en revanche pas les voire de là ou elle se tient.
Ces coups de fouet caractéristique, la belle a dut passer un certain temps enfermé elle aussi.
Elle s’installe dans son baquet, il plie un peu les jambes pour lui faire de la place et lui adresse un sourire amusé.


- En effet cela est la première fois que je viens ici lieu, l’établissement n’existait pas il y a quelques années.

Jean ne s’étale pas plus que cela sur le sujet. Les Miracles il connaît, il n’est pas un noble de passage venue chercher des frissons, il n'en a d'ailleur surement pas l'allure avec sa barbe mal taillé et ces cheveux long qui crie haut et fort leur envie de rencontrer un peigne. Non, il est gueux, troubadour, voleur, parfois illusionniste et connaît le danger que peut représenter cette cours, il sait aussi qu’il est inutile de s’étaler plus que nécessaire sur un sujet.
Son regard clair se plonge dans celui de la sa partenaire de bain.
Elle l’intrigue, il veut en savoir plus sur elle. Aussi, sourire légèrement provoquant sur ces lèvres perdu dans sa barbe, il ajoute.

- Je pourrais vous faire la même remarque, c’est la première fois que je vous voie également.

Rapidement Tire Laine calcule, il a passé dix années en prison, la jeune femme à l’air d’avoir trente ans, peut-être un peu moins, elle aurait eut environ vingt ans à l’époque où il était au sommet de sa gloire… avant sa chute brutal. Il aurait pus la croiser il est vrai, mais son visage lui est inconnue, il faut dire qu’à cette époque il fréquentait plus souvent Brissel que les Miracles. Le Canard marquer au fer rouge sur son mollet, juste au-dessus des marques laissées par les chaînes qui l'entravaient durant ces dix dernières années en témoigne.
Mais heureusement pour lui, l’eau dissimule ces marques, comme elle dissimule celle de sa jolie partenaire de bains.
Il n'y a plus d'ancien bagnard, plus d'ancien détenue, seulement un homme et une femme profitant d'un moment intime, laissant l'eau recouvrir leur secret respectif.

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