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[RP] Stand élections municipales Lantana

Lantana
Tout commença en taverne, lieu de passage inévitable où toute sorte d'information, de la plus sérieuse à la plus délirante circulaient autour d'un bon verre voire plusieurs. Ce mois-ci, Lantana ne pensait pas à se représenter à la mairie mais ce fut une jeunette de treize ans qui la convint de déposer cinquante écus pour ce faire. Depuis qu'elle résidait à Montauban, elle avait repéré quelques soucis, des témoignages étaient venus s'ajouter, notamment de voyageurs et là, des Montalbanais qu'elle n'avait que très peu eu l'occasion de croiser, lui faisaient part également de leurs doléances. Cette fois il y aurait un programme, évidemment elle mettrait tout ce qui lui passerait par la tête, plus un pense-bête qu'un programme, ce système lui avait permis de voir, au fil de ses mandats en Languedoc, de ne rien oublier, de voir la progression faite et la liste n'étant jamais exhaustive, de discuter avec les habitants.

Prenant une affiche, le programme était clair et sans chichi qu'elle afficherait ensuite sur le panneau de la mairie des élections, sur lequel on pouvait uniquement lire, pour l'instant :

"Parce qu'il y en a marre des impôts !"


Citation:
PROGRAMME MUNICIPAL DE LANTANA


  • GESTION COURANTE :

    • Un marché diversifié avec le denrées de première nécessité à des prix raisonnables.

    • Pas d'impôt municipal, les présents étant beaucoup trop onéreux et n'étant d'aucune légitimité vu qu'il n'existe aucun décret en vigueur à ce sujet.

    • Ecrire aux différents cultivateurs et artisans afin de faire l'inventaire des possibilités de production et redynamiser l'économie montalbanaise.

    • Echanger avec les autres villes guyennoises en comblant nos manques, en répondant aux leurs dès que cela est possible.

    • Courrier municipal, une fois par mois minimum, communiquer les actualités de la villes, les plus sérieuses comme les plus loufoques !


  • FORÊT :

    • Proposer des haches aux bûcherons.

    • Confectionner un stock municipal pour les artisans de la ville mais aussi à la revente.


  • ACCUEIL ET DEFENSE :

    • Missive de bienvenue aux voyageurs.

    • Compléter les rangs de la maréchaussée (afin que la maréchale actuelle puisse dormir au moins une nuit par semaine dans son lit et retrouve un rythme physiologique correct).


Une fois le panneau dûment cloué, elle fit installer une table avec de quoi manger, du sucré du salé et quelques bouteilles de vin, de la tisane et... De l'eau. Ne manquait plus que de voir si les Montalbanais viendraient au moins jouer les piques-assiette, au mieux discuter de son programme...
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Alfred555
À bouffer gratuit ! Enfin une bonne nouvelle en cette sombre journée de levée d'impôts ! Alfred se dirigeait avec grand faim, joie et allégresse vers la table rustique aux victuailles lorsque subitement, il stoppa au milieu d'un pas. Autant dire qu'il manqua de se vautrer.
Ah merde. La dame en noir. Celle qui surine prestement au détour des ruelles sombres. Demi-tour si tu tiens à ta vie, bougre d'âne !
Ce qu'il fit illico presto, car il tenait bien à sa vie, même si celle-ci ne tenait souvent qu'à un fil. Puis de rentrer chez lui, où il enfila péniblement cotte de maille, casque, cuissardes, et prit son bouclier. Ainsi que son épée. Au cas où. Sait-on jamais. On n'est jamais assez prudent. Ni aussi bien servi que par soi-même.
Sus à l'ennemi !
Il ressorti de sa demeure bourgeoise, et chemina dans un bruit métallique, avec entrain et momentanément bon moral vers la table convoitée. Une fois suffisamment proche - dans la vingtaine de mètres - il se protégea du bouclier, seuls les yeux et le casque dépassant, et déclama :


Plus un geste ! Vous êtes cernée ! Veuillez reculer et laisser l'accès libre à cette table ! Seulement alors, nous pourrons débattre calmement et sereinement de ce que vous proposez ! En toute sécurité !
Lantana
Jamais elle n'aurait imaginé une telle arrivée du premier habitant sur son stand. Bien sûr elle ne voyait pas son visage mais vu la posture et l'accoutrement, il était facilement identifiable. Grande hésitation entre désespoir et fou-rire, quoi de mieux que de répondre à une provocation par une autre... La Maréchale prit donc tout son temps pour se servir un verre de vin de son domaine et déguster une bouchée de praline d'Asmodée, sortie tout droit de ses provisions personnelles. Dégustant savoureusement la friandise en faisant un Hummmmm.... de délectation suprême, elle posa une miche (une miche à elle hein) sur le rebord de la table. Puis portant le nectar à sa bouche, elle le huma tranquillement, s'arrêtant encore pour en apprécier tous les arômes avant d'y tremper les lèvres. Ce ne fut qu'une fois tout ce petit cinéma terminé qu'elle interpella le drôle de gus qui, elle l'espérait, ne ressemblait pas au simple troufion disponible à la COG.

Bonjour !
Si vous avez peur de venir jusqu'ici, vous pouvez très bien annoncer ce que vous avez à dire de là où vous êtes.
Je vous entends très bien.


Et de sourire, amusée, finissant sa gourmandise, se léchant le bout des doigts fins.
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Athenais_
A la dérive, cherchant un cadeau pour papy, alias un œuf en chocolat, notre petit monstre ne put louper le stand électoral de Lantana. La jeune fille sachant lire et compter en plus de voler, insulter et picoler ne pouvait louper ce moment pour soulever une interrogation qu'elle estimait pleinement légitime.

B'jour, dites-moi, les impôts lancés par le maire actuel seront-ils annulé ? Car là il en a balancé hier, du coup c'est vachement trompeur, faudrait pas que votre programme passe pour de la publicité mensongère.

Puis pas trop long par contre les courriers...


Elle ne parlerait pas des forgerons ou autres, y avait ce qu'il fallait à minima, et la donzelle lâcha qu'elle avait soif. C'est habituel quand même qu'on soit assoiffé lors des campagnes.
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Alfred555
[Un peu avant qu'Athénais ne ramène sa frimousse]

Pas de réaction. Lantana vaquait tranquillement et lentement à ses occupations de stand. Pendant que lui crevait la dalle. Aucune pitié, cette femme ! Et que j'te grignote un truc. Elle s'en foutait complètement ! Une posture. Une courbure. Et que j'te déguste un verre de vin. Avec un certain savoir faire, manifestement. Ah. Un fessier supposément délicat ostensiblement bien placé sur un coin de table. Ouais. En fin de compte. Il n'y avait pas à dire. Lantana savait superbement y faire. Un bien savant mélange entre je t'ignore et je t'allume. Il faisait soudainement fichtrement chaud sous ce fichu casque.

Bonjour !
Si vous avez peur de venir jusqu'ici, vous pouvez très bien annoncer ce que vous avez à dire de là où vous êtes.
Je vous entends très bien.


Et vas-y que j'me lèche les doigts. C'est qu'elle y mettait du coeur. Elle savait ce qu'elle faisait. Elle.
Fatalement, Alfred était en son for intérieur en train de passer de l'état d'esprit « Nous vous massacrerons tous jusqu'au dernier ! » à quelque chose de légèrement différent, du genre de « On peut négocieeeeer ?! »
NON ! Ne te laisse pas faire ! Encore un de ses tours de passe-passe ! Elle te fait marcher ! Elle en est parfaitement capable ! Tu sais bien que cette femme est dangereuse !


Alors j'annonce ! Je subis grand faim et soif ! Déposez les oeufs de Pâques, ainsi qu'une bouteille de vin à mi-distance ! Et gardez vos mains là où je peux les voir ! D'avance, ne tentez pas de les passer dans vos cheveux, votre petit jeu ne marchera pas avec moi !

Alfred se planqua encore plus derrière son bouclier.
Lantana
Haussement de sourcil vers l'exigeant qui restait caché derrière son bouclier. Elle lampa son verre devant lui, en servit un à la nouvelle arrivée et harangua le faux soldat.

Venez les chercher si vous êtes un homme !
Et montrez-vous qu'on puisse juger réellement de qui vous êtes !
Même si j'en ai une certaine idée pour ne pas dire que je suis certaine de mon idée.


Faisant signe à la jeune fille de venir pour qu'elle puisse également profiter du spectacle, elle lui tendit le verre de vin et profita de ce moment de flottement pour répondre à sa question.

Bonjour et bienvenue.

Sourire agréable, glissant tout de même un regard en coin en direction du rebelle au cas où il tenterait l'attaque déloyale dans le dos.

Oui j'annulerai ces impôts qui ne riment à rien.
Ils ne sont validés nulle part et même pire : quand j'ai demandé explication par missive au maire actuel je n'ai reçu aucune réponse.

Les seuls impôts qui sont dus sont ceux au Duché, à hauteur de quatre écus par champ et échoppe mensuellement.
Aussi, pour prendre mon cas, avec deux champs et une échoppe, je devrais payer douze écus au Duché et cela pour un mois, au lieu des cinquante écus que j'ai payé en deux fois vingt-cinq écus le mois dernier.

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Athenais_
J'en prends note, très bonne note !
Je vous remercie pour ces éclaircissements.

Je n'ai rien d'autre à ajouter votre honneur. Hormis que si, j'ai toujours soif !


Avait-elle dit après avoir torpillé le godet et l'avoir déposé devant la brune. L'essayer c'est l'adopter parait-il.
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Alfred555
La réponse ne s'était pas faite attendre. Elle ne lui disait pas d'aller se faire mettre chez les Grecs, mais il sentait que l'intention y était presque. Avec un petit tacle sur sa virilité supposée, alors qu'il avait justement pris soin de revêtir sa cotte de maille, en réaction (cette excuse) à une remarque qu'on lui avait faite pas plus tard que la veille où on lui avait fait comprendre qu'un mec était bien plus viril en cotte qu'en chemise. Que faire ?

Une gamine arriva à point nommé. Diversion parfaite ! Lantana avait l'air très absorbée par les questions que la "fille de" lui posait. C'était le moment d'en profiter !

Aussi vite que possible - c'est à dire que cela lui prit bien 5 minutes - et aussi discrètement que peut l'être un tas de trucs métalliques tombant lourdement au sol, il enleva ses protections et les laissa choir comme ça, là, avant de remettre son chapeau. Espérant que Lantana n'avait rien vu à son manège, mais sachant à quel point son interlocutrice pouvait être casse-pieds et devait accaparer toute son attention, il se dirigea confiant droit vers le stand. Air innocent, sourire enjoué.


Bonjour Lantana. Oh... Très chère Athenais... Comment allez-vous toutes deux en cette belle journée ?
Regardant le stand.
Ma parole, Lantana, vous avez dû vous donner bien du mal pour dresser tout cela. Toutes ces gâteries ont l'air fort appétissantes. Puis-je ?

Et sans attendre la réponse, il porta sa main en direction d'un machin à l'air bien collant qui semblait n'attendre que d'être dévoré.
Lantana
Bon sang, même quand elle faisait de la politique on la prenait pour un Juge alors qu'elle ne l'avait jamais été, au mieux une gratte-papier de Procureur Royal, enfin si on pouvait dire "au mieux", tout dépendait du point de vue. Même son amie Ame à Béziers lui avait demandé : "Tu es toujours Juge ?" A croire que ça lui collait à la peau et pourtant... Elle était avocate, maréchale, c'était déjà pas mal. Chassant ce drôle de signe de son esprit, elle resservit le verre de la demoiselle, une pointe d'attention toujours fixée sur... Ah ben voilà ! C'était bien lui ! Alfred ! En même temps, sa personnalité si singulière, unique en son genre et à travers le Royaume sauf qu'elle ne lui dirait pas, ou uniquement pour lui faire enfler les chevilles, ce qui pourrait faire patauger ses pieds dans la boue à l'occasion, gnark gnark ! De retour vers la jeune fille, elle ne put s'empêcher un...

Et bien, vous avez une sacrée descente pour votre âge...

Cent quatre-vingt degrés plus tard, en direction de l'amuseur public, qui ôta tout son barda militaire et s'approchait très intensément du buffet.

Bonjour Alfred...
Vous savez, la noblesse a ce privilège de ne pas avoir le droit d'exécuter des basses besognes.


De prendre un air snob, rien que pour l'embêter.

Ce sont donc mes gens qui ont tout confectionné et mis en place.
De braves personnes, vous ne trouvez pas ?...


Qui la connaissait savait qu'elle n'était pas du tout du genre à faire valoir sa condition mais là c'était trop tentant de jouer les pimbêches...
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Alfred555
Le bras tendu attrapa un machin ressemblant à un caramel, qui fut englouti tout aussi sec. Tout en finesse et en délicatesse. Ou presque.
Chomp chomp chomp.


Bonjour Alfred...
Vous savez, la noblesse a ce privilège de ne pas avoir le droit d'exécuter des basses besognes.
Ce sont donc mes gens qui ont tout confectionné et mis en place.
De braves personnes, vous ne trouvez pas ?...


Elle n'avait rien remarqué. Tant mieux. Il avait cependant grande impression qu'elle en faisait des tonnes. À peine plus que tout à l'heure lorsqu'il avait eu grand chaud.
Chomp chomp chomp.


De bien braves perchonnes que vos gens, dit-il la bouche pleine et les dents collantes. Vérifient-ils auchi chi vos chauchchettes chont bien chèches ? Cha va que vous n'êtes pas une archiduchèchche chuichchechche*.

Chomp chomp chomp. C'était vraiment collant.

Vous n'en profitez pas pour leur demander de faire campagne à votre plache ? Comme cha vous auriez du temps pour une petite promenade.

*Pour le lecteur n'ayant pas l'habitude d'écrire la bouche pleine : archiduchesse suissesse.
Lantana
Bien sûr qu'elle avait remarqué le pique-assiette bourgeois se ruer sur le buffet ! A croire qu'il n'avait pas mangé depuis des jours, à moins qu'il profite honteusement de la situation pour se remplir l'estomac à l’œil...

Mes gens sont dévoués parce que je fais tout ce qu'il m'est possible pour qu'ils vivent dans les meilleures conditions.
Par exemple, l'éducation des enfants, comme apprendre à ne pas parler la bouche pleine, ce qui vous fait grandement défaut...

Et non je ne suis pas Archiduchesse, il me semble que ce titre est réservé à l'Anjou, pour peu qu'il en ait une ou un, la dernière fois que j'y suis allée, celle qui le portait était terrée dans un couvent.


Sombre période où elle avait expérimenté la collaboration avec la Couronne, une cata... Battement de cils, perplexe, à propos de la dernière réflexion d'Alfred.

Vous considérez une campagne électorale comme une basse besogne ?...
Personnellement, je vois cela comme l'opportunité de rencontrer du monde, de pouvoir recueillir des doléances...
Enfin là, j'ai grandement l'impression de dilapider mes biens uniquement pour remplir estomac et trésorerie municipale, ainsi que satisfaire gosiers pas forcément asséchés.


Et pour finir, ayant repéré son ultime manège.

Dites donc Alfred, nous ne seriez pas en train de profiter de l'occasion pour me proposer un rencard ?
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Alfred555
C'te crâneuse. Je prends bien soin de mes gens, patati, patata, ils me sont tous dévoués, patati, patata. Certainement que ses braves gens prennent juste bien garde de ne pas froisser la bâtonnière à seule fin de ne pas subir de retour de bâton ! Ha ha ! Et qu'aucun n'a eu la bravoure de le lui dire en face ! Elle devait tous les terroriser, oui ! Une belle idée de pamphlet (à signature anonyme) venait de germer dans son esprit en ébullition toujours à la recherche de la moindre connerie à faire.

Un grand sourire à propos de l'éducation. Alfred n'osait plus parler. Pourquoi était-il allé chercher le seul aliment collant à souhait ? Coups de langue autour des dents et dans les joues pour nettoyer. Il espérait qu'elle ne s'en apercevrait pas, toute occupée qu'elle était à raconter ses péripéties angevines. Il se demanda d'ailleurs si elle n'y avait pas croisé un certain maire avide d'impôts et collectionneur de poufs locales.

Mais ! Pourquoi se met-elle à battre des cils de cette façon ?! Et en le regardant... !
!
!!
Tout ému, il eut grand mal à suivre la suite de ce qu'elle racontait, jusqu'à ce qu'il bute sur la fin d'une phrase où, entre deux étoiles plein les yeux, il entendit vaguement :
...proposer un rancart?

C'était à lui de parler, là. Une question appelle forcément une réponse. C'était quoi le début ? De quoi parlait-elle juste avant ? Dépêche-toi de te souvenir, bougre d'âne ! Il bomba un peu le torse pour se donner de l'assurance.

Chère Lantana. Je suis complètement d'accord avec vous sur le fait que le maire actuel nous martyrise tous, nous autres simples citoyens, en nous faisant crouler sous des impôts d'un montant absolument fa-ra-mi-neux et à cause desquels il faudra des mois, des mois, que dis-je des mois... des années de dur et harassant labeur aux petites gens que nous sommes pour faire face à ce manque créé par ce que nous pouvons d'ores et déjà qualifier de vol en individu organisé ! Tout prince qu'il est, il devra répondre de ses actes et je compte sur vous, en tant qu'avocate, pour surtout ne pas le défendre, mais aider les citoyens honnêtes de cette ville !

Pour le reste, puisque vous me le proposez si gentiment, et aussi un peu parce que je vous aime bien, j'accepte votre offre de rencart.


Il s'approcha, choppa une bouteille de vin au passage, prit doucement - mais fermement - Lantana par la main et fit mine de quitter le stand où, après tout, il n'y avait à part lui qu'une gamine qui n'avait l'air d'être là que pour picoler à l'oeil.
Lantana
Voilà, elle lui avait coupé la chique avec l'éducation et la politesse. En même temps, ce n'était pas bien compliqué avec un tel pique-assiette, sans-gêne et irréfléchi. Un instant il tenta de faire comme si de rien n'était, souriant béatement, pensant peut-être qu'elle n'avait rien remarqué, ça aurait été la prendre pour plus bête qu'elle n'était ! Et donc, tout en discutant, et parce que les femmes étaient les seules à pouvoir faire plusieurs choses en même temps, la Brissagol assista à un magnifique florilège de grimaces, les unes plus ridicules que les autres, offrant de son côté un léger sourire en coin d'avoir réussi tel exploit. Hilare intérieurement, elle ne laissait rien transparaître, savourant chaque seconde de la gymnastique des zygomatiques, songeant à certaines paroles prononcées par sa suzeraine... "Les hommes, c'est comme les vieux bonbons
ça se croit délicieux, mais c'est juste collant, ça rend malade et ça ruine les dents."


Lâchant légèrement prise, ce fut sans doute ce qui la perdit, prononçant sans retenue le mot "rencard" dans une phrase... Berdòl, à chaque fois qu'elle se laissait un peu aller, il fallait que ça parte en vrille... Quand il reprit la parole, il s'étala sur les impôts, la bonne blague...


Je vous rappelle tout de même que c'est vous qui avez filé les point de finances nécessaires qui permirent au maire de nous faire crouler une nouvelle fois sous les impôts hein !
J'ai la preuve !
Et si je dois défendre les honnêtes gens de la ville, comme vous dites, croyez bien que vous n'en faites pas partie.
Vous êtes complice du maire sans vergogne, uniquement parce que vous avez vu votre petit intérêt personnel avant celui de la communauté.


Et vlan, dans les dents, sans caramel ! Nouvelle preuve de mauvaise éducation, il osa prendre une bouteille pour l'emporter ailleurs, sans rien demander ! Elle fronça les sourcils en réaction. Que l'on se serve ne la dérangeait pas, elle avait fait installer le buffet pour cela. Mais là c'était clairement un délit de subtilisation d'alcool, de son domaine en plus, et tout ça sous ses yeux, sans aucune appréhension. Quel toupet ! Le regard sombre, la Maréchale entra dans sa phase "iceberg" (pas la salade...) mais le pire était encore à venir quand il se permit de lui prendre la main, en se hasardant sur le fait que c'était elle qui l'invitait à un tête-à-tête. Elle ôta rapidement sa main de la sienne, ne supportant pas qu'on la touche sans y être invité (ce qui était très rare, voire quasiment impossible depuis plusieurs mois) et récupéra la bouteille dans la seconde qui suivit. Elle la lui aurait bien cassée sur le crâne mais il lui était impensable de gâcher un tel breuvage sur la caboche du bourgeois. Elle le regarda fixement, et comme il était sur le point de s'en aller lui balança...

Merci d'être venu, bonne journée !

M'enfin ! Il croyait quoi ? Qu'elle faisait partie de ces chaudasses de la noblesse ? Il s'était planté sévère et vu le tempérament sauvage de la Dragonne, il ne risquait pas de l'approcher de sitôt, au vu de ce qui venait de se passer.
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Alfred555
Un jardinier bien malveillant devait en avoir laissé traîner un là, justement sous ses pieds, car vu la violence du choc, Alfred aurait sauté sur un de ces charmants outils à pointes à pieds joints que l'effet aurait à peine été plus doux. Ce n'était pas fini ! Un quart de pas plus loin, devait aussi se trouver une grande barrique d'eau bien glacée qui se renversa jusqu'à la dernière goutte sur lui, sans compter quelques glaçons, histoire de bien marquer le coup. Bref. Il venait de prendre cher. Très cher. Ça faisait mal. Très mal. Et c'était froid. Très froid. Le naufrage intégral en plein milieu de la Mer Baltique. Avec averse de grêle.

Lantana l'avait stoppé net dans son élan. Réfléchir. Vite. Très vite. Même s'il gèle à pierre fendre. Lui expliquer que ça ne se fait pas de servir le vin rouge avec des glaçons. Mmh... non. Tes histoires avec elle ne risquent pas de s'arranger si tu lui dis ça. Il se retourna et la regarda. Elle le fixait, l'oeil peu amical. Oh... bonjour, ô toi la panique. Si tu pouvais aller faire un tour un peu plus loin, je t'en serai éternellement reconnaissant. Mais pourquoi était-elle tombée en colère si subitement ? S'était-il à ce point comporté en goujat ? La raison était-elle autre ? Enfouie ? Obscure ? Peut-être était-il simplement stupide.


D'une voix cherchant à rester assurée, il répondit à l'avocate :
Lantana. Je vous ai froissée, d'une quelque manière. J'ignore en quoi. Permettez-moi de vous présenter mes excuses. Je ne m'attends pas à ce que vous les acceptiez dans l'instant.
Une courte pause, puis il reprit :
Je ne connais pas la raison de votre subit changement d'humeur. Si vous avez jamais besoin de parler, d'une épaule réconfortante ou simplement d'une oreille attentive, vous savez où me trouver. Je vous souhaite aussi une belle fin de journée, et réussite dans votre campagne.

Il la salua d'un geste du chapeau, en fit de même avec la gamine, puis se retourna, le visage triste et commença à se diriger lentement vers les bidules et les machins métalliques entassés qu'il avait abandonnés un peu plus loin auparavant sur la place.
Lantana
Le regard froid détaillait son visage. Elle avait été dure, égale à elle-même lorsqu'elle se sentait bousculée dans ses habitudes. Lui ne pouvait pas comprendre, il ne la connaissait que peu et même... Elle ne s'épanchait jamais sur ses douleurs intérieures du moins, ne se confiait-elle qu'à une seule personne : sa suzeraine. Et encore, cette dernière ne savait évidemment pas tout. L'ambiance glaciale ne permettait à présent que peu d'alternative, surtout que dans ces conditions, elle se refermait tellement sur elle-même que les paroles devenaient difficiles à exprimer. Toutefois, elle se permit juste un...

Excuses acceptées.
Merci.


Dire plus lui était impossible, et elle ne put non plus hocher la tête à la proposition. Seule une légère moue apparut, signe que malgré sa bienveillance, elle ne pourrait y répondre favorablement, bien incapable d'exprimer ses tourments. Un dernier salut puis, tentant de passer à autre chose, elle fit ramasser le stand dans son intégralité. Les dés étaient jetés de toute façon, rien ne servait de faire le pied de grue plus longtemps. La fatigue commençait à pointer, la nuit serait encore longue. Autant rentrer pour essayer de dormir, ce serait sans doute difficile, une fois de plus.
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