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[RP Ouvert] Orphelinat Saint Michel

Aelis
[Dans la peau de Marie]

Après l'arrivée d'Arthur de La Marche, Marie était retournée à ses classes. Il était plus dur qu'elle n'avait imaginé d'enseigner à deux petits paysans qui n'avaient jamais côtoyé de personnes cultivées à lire et à écrire, d'autant plus qu'ils n'en voyaient pas encore l'utilité.
Avec douceur, elle prit la main de Violette, afin de la guider tandis qu'elle tentait de tracer un "e" sur son ardoise. Mais un cri lui fit lever la tête.


Qu'on prévienne immédiatement un médicaste! Aller dépêchez-vous! Et faites rentrer les enfants, il ne faut pas qu'ils la voient dans cet état! ALLER!

Deux paires d'yeux la regardaient avec inquiétude... Elle lâcha la menotte de Violette, releva ses jupes et se précipita vers le couloir.

Ne vous inquiétez pas, je vais voir de quoi il s'agit...

Ouvrant la porte, elle découvrit la jeune Aélis, inconsciente, dans les bras du jeune homme précédemment entré, l'air visiblement très mal...

Pierre ! Occupe-toi des petits, surveille-les attentivement en attendant que je revienne, et toi Violette, vas chercher Dame Iasvana, j'ai cru lire qu'elle était la médicastre de San Michele...

L'air déterminé, elle précéda Arthur jusqu'au dortoir des filles, où il déposa une Aélis toujours inconsciente sur un petit lit. L'inquiétude se lisait sur le visage du jeune homme. Sans doute devait-il être lié d'une manière ou d'une autre à Mademoiselle Aélis, c'était sans doute pour cela qu'elle avait eu l'air si heureuse en le voyant...

Bon alors? Il est où le docteur? Et faites mander son père également! Aller on se dépêche un peu!

Le ton autoritaire du jeune seigneur la sortit de ses pensées.

Jeune homme ! Un peu de respect s'il vous plait !

Puis la voix de Marie se radoucit un peu...

Je vais faire mander le père de la petite.

Elle avait remarqué le mouchoir tâché de sang, cela ne laissait présager rien de bon. Tournant les talons, elle se dirigea vers les jardins de l'orphelinat, où se trouvait en ce moment même un jardinier. Elle ne vit pas la petite Louise s'infiltrer dans le dortoir, où elle se précipita au chevet d'Aélis pour tenir la main de la jeune fille. Arrivée dehors, elle bifurqua en direction du potager...

Jacquot, file donc à Annecy chercher le père de Mademoiselle Aélis. Adrien Maledent de Feytiat, surnommé aussi Daktair. Et fais vite, la demoiselle est très mal. Prends donc de cheval de Mademoiselle, elle ne m'en tiendra pas rigueur je pense...

Aussi, Jacquot enfourcha dare-dare Santiago, ravi qu'il était de monter sur un si beau cheval, et le lança au galop en direction du village, tandis que Marie retournait voir comment Pierre se débrouillait avec les petits.
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Daktair
Daktair était gentiment en train de s'occuper de ses.... Enfin de gérer les problèmes de.... en fait, il reflechissait surtout a....
Non, en fait, daktair ne faisait absolument rien, il était gentiment en train de buller au soleil, révant du jour maintenant proche ou le dernier réformé finirait de se consommer au fond d'un bucher comme un bout de charbon dans un barbecue...
Alors qu'il s'imaginait ramasser les cendres pour les jeter dans le lac d'Annecy, un bruit de cheval au galop le sort brutalement de sa torpeur..


Diantre, quel est le félon qui vient icelieu me déranger pendant ma sie.....ance , eh oui, séance de méditation pour-un-monde-meilleur-avec-Aristote

Alors qu'il hurlait tel un beau diable, sur le bonhomme qu'il n'avait jamais vu, il se rendit compte que le canasson, lui, par contre, il l'avait déjà vu....
S'était Dada, le cheval qu'il avait offert à sa fille, et qu'elle avait, de facon grotesque, rebaptisé Santiago...


Sir, Monseigneur, Votre Excellence, vous devez venir vite, votre fille....

Daktair ne comprenais rien à se qui se passait, Sa fille avait encore du oeuvrer dans le domaine de la bêtise, art dans lequel elle excellait...
Le procureur impérial allait renvoyerl'âne et le cheval, mais tout bien considéré, même si il n'aimait pas être déranger dans ses profondes méditations, il adorait qu'on l'appel "Monseigneur", et a plus forte raison "Votre Excellence"..
Gageant qu'une action rapide à la suite de telles appélations reviendrait peut être à multiplier leurs utilisations, il décida de faire l'effort de se déplacer..
Sans doute sa fille avait elle encore casser un vase, ou une quelconque poterie hideuse, mais bon, cela serait l'occasion d'aller lui rendre visite...


Eh bien allons y, et sans perdre de temps, ou est elle?
A l'orphelinat, j'imagine, eh bien ne perdons pas de temps


Et Daktair de filer, sur son propre cheval, en direction de sa fille..
Une fois arrivée devant le batiment agréablement rénové, il entendit moult bruits, et se précipita à l'interieur, non sans avoir pris le temps de descendre de cheval, bien sûr...
Traversant les couloirs, parcourant les vestibules, arpentants les coursières, il arriva enfin dans le vestiaire, ou sa fille était, elle aussin en train de faire la sieste...


Par la barbe du Vieux Grec... que se passe-t-il, ici?
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Aelis
[Dans la peau de Marie, toujours]

Par la barbe du Vieux Grec... que se passe-t-il, ici?

Une voix grave et virile fit sursauter l'intendante, qui était perdue dans la contemplation du visage éteint de mademoiselle Aélis... Elle se pivota, sa robe contre le bois de la chaise émit un petit couinement désagréable, elle espérait qu'on le le prendrait pas pour un bruit de ventre ou de... Enfin...

Des pieds à la tête, elle admirait ce géant qui venait d'arriver, le trouvant fort à son goût... Sans doute les cheveux blancs ou la bedaine naissante... Elle avait toujours aimé les hommes murs et un peu négligés.

Il lui aurait fallu une petite femme pour le bichonner un peu, lui repriser ses chaussettes, lui préparer du pot-au-feu ou lui réchauffer les pieds, le soir, dans le lit... Et la petite Aélis, elle avait tant besoin d'amour maternel...

Passant sa langue entre deux dents jaunâtres, elle s'humecta les lèvres, enveloppant le beau mâle d'un regard polisson... Puis elle secoua un peu sa crinière grisonnante, histoire d'augmenter encore un peu plus son potentiel de séduction...


Et bien... Je suppose que vous êtes le Seigneur Adrien Maledent de Feytiat... Commença-t-elle, contrefaisant sa voix pour lui donner une allure des plus sensuelles, Je vous ai fait mander car voici bien une demi-heure que votre fille est inconsciente...

D'un geste de la main qu'elle voulait élégant et gracieux, elle pointa Arthur, qui se morfondait, adossé à un mur, dans l'ombre.

Elle discutait avec ce jeune homme quand tout à coup une violente quinte de toux la prit, ce qui eut pour résultat de la faire s'évanouir.

Ahh, les jeunes filles de notre époque ne sont plus aussi robustes qu'autrefois... Si je puis me permettre, ne vous pressez pas à la donner en mariage, l'argent que vous verseriez en dot serait perdu, je ne lui donne plus très longtemps à vivre...


Elle avait parlé sans réfléchir, inconsciente de ce que ce manque total de tact pourrait provoquer dans l'esprit d'un père ou d'un jeune homme amoureux.

Cela ne lui ressemblait guère de parler de la sorte, elle qui était d'habitude si tempérée et si sage... Mais dès qu'un homme ayant dépassé la quarantaine entrait dans la pièce, elle n'arrivait plus à se tenir, il fallait à tout prix qu'elle fasse son intéressante.

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Daktair
Dekoissakikomenpourkoioussa?Trop de choses arrivaient en même temps..
D'abord il aurait semblé que sa fille ne faisait non pas une sieste, mais était inconsciente, que la vieille frippé, au duo de dents jaunatre lui faisait de l'oeil( ce dernier étant jaunatre également), que monsieur le maire, président de la cour d'appel était lui aussi dans les parages ET comble du mauvais gout et de l'absudre, il aurait à payer une dot pour le mariage de sa fille?
Ah non mais ca il n'en était pas question, en aucun cas, jamais..
Il se souvînt que pour le mariage de mélisende, étant donné qu'il était en retraite dans tout les monastères du Royaume et de l 'Empire, on lui avait épargné pareil dépense, il se demanda si subitement, l'air du grand large ne lui avait pas repris..
Il calcula rapidement que le prix du voyage, les frais divers occasionnés ne seraient surement pas aussi élevés que se qui allait lui être demandé pour la dot..
Et puis, il aurait toujours l'occasion de revenir une fois le mariagé consommé.
Alors que la main de la Marie venait subtilement de lui toucher les fesseps, il se tira de son projet financié, avant de s'exclamer




OOOOHLA ma bonne Dame, je vous prie de croire, que bien que tout a fait flatté par vos oeillades, je me suis promis à une autre, laquelle n'aurait aucun mal a vous faire tomber le peu de quenottes qui vous reste, tenez vous le pour dit...
Mais maintenant, treve de bavardages inutils.. que se passe-t-il exactement avec ma fille, depuis combien de temps est elle ainsi allitée?
Une quinte de toux, dites vous?
Ma fille s'amuserait elle a fumer de la paille en cachette?
Avez vous avertis un medecin?
Et avez vous seulement essayé de la reveiller?
En lui parlant?
En la secouant?
En la giflant?
En lui deversant le contenu d'un sceau d'eau fraiche sur la tête?
En la plongeant directement dans l'abreuvoir?
Qu'avez vous fait Foutredieux????

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Aelis
[In Marie's skin again]

Elle ne se sentait tellement plus qu'une main vint se glisser sur le postérieur du quarantenaire bedonnant... Mais ce fut la douche froide.

OOOOHLA ma bonne Dame, je vous prie de croire, que bien que tout a fait flatté par vos œillades, je me suis promis à une autre, laquelle n'aurait aucun mal a vous faire tomber le peu de quenottes qui vous reste, tenez vous le pour dit...

Cruelle déception. Et en plus il faudrait répondre à toutes les questions du vieux schnock mal embouché et pas délicat pour deux sous. Nooooon mais, elle avait encore toutes ses dents ! Enfin... Presque toutes...

Mais maintenant, trêve de bavardages inutiles.. que se passe-t-il exactement avec ma fille, depuis combien de temps est elle ainsi alitée?

- Depuis bien la moitié d'une heure, messire.

Une quinte de toux, dites vous?

- Oui, et manifestement mademoiselle a également toussé du sang, voyez son mouchoir.

Ma fille s'amuserait elle a fumer de la paille en cachette?

- Je ne pense pas que l'heure soit à ce genre de plaisanteries !

Avez vous avertis un médecin?

- Oui. Il me semble que Dame Iasvana est partie chercher son matériel, je n'ai pas très bien compris ce que Violette m'a dit...

Et avez vous seulement essayé de la réveiller?

- Évidemment.

En lui parlant?

- Oui.

En la secouant?

- Elle fut déjà suffisamment ballottée dans les bras de messire de la Marche.


En la giflant?

- Oui.

En lui déversant le contenu d'un sceau d'eau fraiche sur la tête?

- Auriez-vous fumé de la paille en cachette ?


En la plongeant directement dans l'abreuvoir?
Qu'avez vous fait Foutredieux????

- Calmez vous ! Nous avons tenté de la réveiller, mais rien n'y fait, elle est toujours inconsciente et brûle de fièvre. Je ne sais pas ce qui lui a valu ce soudain éclatement du mal, mais j'ai peur qu'elle ne passe pas la nuit si cela continue... Ça me rappelle ma défunte tante Adélaïde. Emportée par un mal foudroyant, un peu comme mademoiselle...


Ronchonnante, elle s'apperçut seulement maintenant de la présence de la petite Louise. La gamine s'était attachée à Aélis, et la considérait presque comme sa mère, ce qui était un peu saugrenu étant donné qu'elles n'avaient que dix ans d'écart... Elle lui fit signe d'approcher, et la petite alla attraper une des mains de la jeune fille.

- Dis Marie, pourquoi elle se réveille pas Lili ?

Tudieu, elle n'avait pas envie de répondre...

Tu apprendras quand tu seras plus grande.
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Daktair
Daktair tournicota une méche de cheveux...
Faire la sieste depuis tant de temps, cracher du sang... voila qui est bien étrange..
Même sans être d'un naturel inquiet, voici qui commencait à faire couler quelques goutes de transpirations le long de son échine...


Mais enfin bon dieu, il doit bien y avoir quelque chose à faire...
Déja, mettez lui quelque chose sous la nuque, couvrez la...



Que faire, que faire...
Il avait lu dans un vieux parchemin qu'une saignée pouvait arranger bien des choses..
Sortant un dague, Daktair se mit a genoux à coté de sa fille; prenant son bras, cherchant un veine, la plus grosse si possible...
Prenant un grande inspiration, il approcha la pointe de plus en plus prêt du bras blanc d'Aélis...
Puis se ravisa...
Il ne s'en sentait pas capable


Mais enfin, ou est passé le médicastre? combien de temps lui faut il pour arriver?
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Iasvana


Iasvana était en train de regarder sa petite filleule manger de la brioche en souriant comme une mère qui s'oublie dans la contemplation de son oeuvre. Mais, brusquement, ce moment de calme avait été interrompu par des pas précipités, des cris... Iasvana n'y avait pas compris grand chose, mais obéissant au vacarme et à l'agitation du lieu, elle s'était levée pour tenter de capter une conversation où quoi que ce soit.

Alors, une jeunette, qui se présenta sous le nom d'une fleur, visiblement un peu dérangée (par ce qui se passait, nous ne feront pas plus d'hypothèses), lui annonça qu'il y avait une souffrante, voire une mourante, que c'était critique, qu'il fallait réagir, qu'il fallait un médecin, qu'il... Bref.

Iasvana, qui n'avait pas prévu qu'elle allait à l'orphelinat pour sauver des vies, avait laissé chez elle son nécessaire à urgence. Maudite soit-elle.

Sa petite fille dans les bras et sa filleule tant bien que mal coincée sur son épaule, elle partit donc en courant, ne sachant mesme pas qui était malade ou ce qu'il ou elle avait.
Arrivée dans un de ses points de repères où elle entassait quelques affaires (certains appelleront cela "maison"), Iasvana voulu confier ses petites à la bonne mais c'était sans compter sur une montée de lait inévitable.
Maugréant, elle offrit rapidement sa mamelle à sa petite qui téta bien vite mais bien peu, l'angoisse montante de sa mère ayant sans doute rendu le lait aigre.
Les seins vide, Iasvana repartit en direction de l'Orphelinat en en voulant à la barbe de Christos qui l'avait empesché d'avoir la merveilleuse idée d'avoir sa jument à portée de main.

Sa besace rouge portée autour de la taille, symbole reconnue de sa médecine passa la porte du lieu d'habitation des enfants abandonnés.

La jeune femme reprit son souffle, mais, dans le silence qui avait envahi le bastiment, elle n'eut qu'une solution pour faire comprendre qu'elle était de retour : crier.


- Ohéééé ? C'est la médecin ? Ou sont les souffreteux ?

C'était certes peu distingué comme entrée en matière, mais quoi de mieux pour éveiller les esprit qu'un petit choc mental ?

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Aelis
[Marie, toujours]

Les sourcils arqués à l'extrême, autrement dit touchant presque la racine de ses cheveux, Marie observait le vieil Adrien qui tentait de scarifier sa fille. De commentaire, elle n'en fit point. Ce n'était point là sa place ni son rôle, et après tout, l'autorité parentale est un droit inaliénable, tout comme celui de tuer sa fille en tentant de la saigner comme un cochon de lait.
Mademoiselle frémit au contact de la main paternelle, mais nul mouvement de vint troubler son visage déjà contrarié.
Marie avait attiré Louise sur ses genoux, et la berçait en la serrant contre sa poitrine flétrie.
C'est alors qu'un cri tonitruant se fit entendre...



- Ohéééé ? C'est la médecin ? Ou sont les souffreteux ?

- Tudieu, enfin !

Soulevant Louise dans ses bras, elle se mit en quête de ladite médecin, qui stationnait dans le hall d'entrée.

- Par ici, Ma Dame.

D'un geste qui se voulait ample et gracieux, et qui n'eut d'autre effet que de faire Marie se cogner contre le mur, elle lui indiqua la direction du dortoir des filles, où Aélis était étendue.
Puis Marie se fit un devoir de relater à Iasvana les évènements.


- Mademoiselle Aélis discutait avec le Sieur De La Marche, quand elle fut prise d'une violente quinte de toux, on aurait dit feu ma tante Adélaïde, sauf que cette vieille rombière avait bien attendu d'avoir 60 ans avant de trépasser, en léguant toute sa fortune à son jardinier, la vieille carne... Puis elle s'est évanouie, et ça fait bin la moitié d'une heure qu'elle est ainsi inconsciente, et rien à faire pour la réveiller... Pi c'est qu'elle respire pas bien, elle doit avoir un chat dans la gorge... J'ai jamais aimé les chats, sales bêtes de la Créature Sans Nom ! Son père et là, et messire Arthur aussi. Je crois qu'il a essayé de la saigner. Pauvre enfant...
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Iasvana


La médecin attendit un instant et tout de suite après, une femme agée, portant une petite fille l'encouragea à la suivre. Obéissante, Iasvana suivit la mégère en haussant un sourcil lorsque cette dernière se cogna contre le mur. Drosle de manière, celle-ci...

De nouveau, on lui donna le titre de Dame, ce qui lui fit secouer son chignon blond : les présages la voulait plus noble qu'elle ne l'était réelement... Sacré Aristote et ses coups du destin !

Le convoi arriva enfin dans la chambre où était étendue la jeune Aelis, sœur de Mélisende de Bielle. La jeune femme semblait inconsciente et bien malade, cela, Iasvana le sentit par son appendice nasal, bien exercé à reconnaistre la mauvaise santé.

Muette, elle salua d'un signe de teste qui se voulait neutre mais plein de savoir les deux hommes présents, dont l'un avait une dague en main. Puis, elle tourna son visage vers la mégère qui commençait à lui raconter tout et n'importe quoi entre quelque informations importante.

Ainsi, Iasvana déduisit que l'homme à la dague était le père et que l'autre jeune homme se nommait Arthur. Un nom qui lui disait quelque chose d'ailleurs...

Commençant à penser à toute les probabilités qui aurait amené cette petite noble à s'évanouir à cause d'une toux, Iasvana enleva sa cape de voyage et détacha sa besace.

Puis, elle s'adressa au père, sans autre forme de procès :

- Vous l'avez saignée ?

Elle savait bien que non, elle n'était pas sotte : l'odeur du sang était caractéristique et elle l'aurait bien flairée. Mais en plus de cela, ni bassine ni flaque de sang à l'horizon.

Iasvana, professionnelle et se doutant que tout un chacun aurait l'attention braquée sur ses faits et gestes, approcha de la grande endormie. Elle lui toucha le front, qui était bien chaud, mais pas encore à cuire un oeuf lui ouvrit la bouche pour lui sentir l'haleine.

- Toussait-elle beaucoup avant ce jour d'hui ? Crachait-elle du sang ?

Elle regarda le jeune homme qu'elle sentait tendu comme un arc.

- Avait-elle perdu l'appétit ? A t-elle maigri ces derniers temps ?

Sans doute lui répondrait-il qu'il ne savait point. Elle s'en doutait. Iasvana regarda autour d'elle pour juger de l'état du bastiment. Mais pas de crasse excessive et peu avant on avait proposé de la brioche à sa filleule. A coup sur elle se nourrissait de mets nobles... Comme le lui commandait son rang.

Iasvana attendit que quelqu'un réagisse. Ou un des hommes, ou la mégère.

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Arthur1er


Arthur n'avait pas très suivi ce qu'il s'était passé depuis qu'il avait amené Aelis dans la chambre. Il était bien trop préoccupé par elle pour s'intéresser au reste. Quelle sombre malédiction pouvait lui faire ça, lui faire cracher du sang? Il n'avait pas remarqué l'apparition de Daktair, ni entendu ce qu'il disait, ou plutôt criait. Il ne fallait pas qu'il arrive quelque chose à Aelis, il ne fallait pas qu'elle meurt, surtout pas... il ne s'en remettrait pas, jamais. Inconsciente elle semblait si calme, si sereine.

Puis on lui posa une question, cela le tira de sa "rêverie", il se mit à réfléchir à toute vitesse. Son appétit? Comment pouvait-il savoir si elle avait perdu l'appétit? Elle n'habitait pas chez lui, il n'était pas souvent là non plus, partageant son temps entre la mairie et Aachen. Il se mit à fouiller dans sa mémoire avec difficulté mais rien ne lui sautait aux yeux, rien du tout. Mais d'après ses souvenirs elle n'avait jamais été une grande mangeuse non plus, donc voir une baisse aurait été difficile de toute façon... Mais il fallait se montrer fort , aussi se reprit-il un peu puis répondit-il avec franchise:


Je ne crois pas... A vrai dire je ne sais pas. Le sieur Adrien qui... ha bah qui est là d'ailleurs... Excusez-moi Adrien, je n'avait pas remarqué vostre arrivée, j'étais trop perdu.
Oui donc le sieur Adrien pourra vous confirmer que je ne vis pas avec Aelis, que je ne la vois guère en ce moment, donc c'est assez dur pour moi de répondre à cette question. Peut-être sa soeur, sa Grâce Melisende, pourrait-elle répondre à vostre question dame.


le jeune garçon se força à sourire légèrement.

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Aelis
Toutes ces paroles qu'elle entendait malgré elle la retournaient. Mais... Mais elle ne voulait pas se réveiller. Si c'était pour mourir, autant que cela soit maintenant. Son père était là, Arthur était là, Louise était là. Les trois personnes qui, peu à peu, avaient pris la place la plus importante dans sa vie et dans son cœur. Il ne lui manquait que Mélisende, sa chère sœur, l'adorée et admirée Mélie.

Son père... Il se donnait des airs d'homme inébranlable, se piquant d'humour cynique parfois, tentant d'être sévère envers sa fille qui le taquinait plus souvent qu'à son tour. A présent, elle s'en voulait de lui reprocher son manque d'affection et le fait qu'il l'ait abandonnée. Il avait du penser faire au mieux, car au fond il avait un grand cœur, et Aélis l'aimait plus qu'elle ne lui avait jamais avoué.

Arthur... Pour sûr, l'estre qu'elle aimait le plus sur cette Terre. Un amour indicible, qui devait se contenter de "je t'aime", alors que c'était tellement plus... Elle pouvait mourir pour lui, il le savait. Il l'avait d'ailleurs maintes fois empêchée de faire des bestises. Déjà elle regrettait que la mort soit si proche, elle ne pourrait plus le serrer dans ses bras ni se perdre dans la contemplation de ses yeux...

Louise, sa petite sœur, le petit soleil de ses journées. Si douce, calme et attachante... Encore un regret, celui de ne plus pouvoir passer sa main dans la tignasse blonde, de ne plus voir ses grands yeux bleus s'illuminer quand elles donnaient vie à des poupées, qu'elles coiffaient, habillaient et soignaient toutes les deux sans relasche, dans des moments de complicité...

Et Mélie, la douce et la belle Mélie, sa chère suzeraine, qu'elle admirait plus que tout. L'insaisissable Mélie, toujours occupée à droite, à gauche, au conseil, au ban, à Bielle, prodiguant ses conseils, toujours douce mais si sûre d'elle... Mélie à qui elle devait presque tout : Son retour du couvent, sa famille, son actuelle demeure de Cerrione, mesme sa rencontre avec Arthur... Oh, et quand elle était arrivée en retard à son baptesme, comme elle lui en avait voulu, et maintenant c'était Aélis qui s'en voulait d'avoir témoigné un peu de rancœur à son encontre.

Et puis bien sûr, il y avait tous les autres, tout aussi chers à son cœur... Louis, Adrien, Asphodelle, Nashia, Chartres, François, et ce n'était que le début d'une longue liste...

Quelques personnes s'agitaient auprès d'elle. Elle reconnut la voix d'Iasvana, qui venait d'arriver, Marie, toujours fidèle au poste, puis Arthur, qui ne l'avait pas quittée, comme elle le craignait auparavant, ne l'entendant plus... Sa voix était éraillée et traduisait son inquiétude... Elle aurait tant voulu pouvoir le rassurer, lui dire que sans doute elle trouverait la paix, aux costés de sa mère, si jamais elle était envoyée au Paradis Solaire, il ne fallait jurer de rien...

Puis une pression de sa main inerte éveilla ses sens. Louise l'avait saisie, et pleurait sans bruit, la serrant contre son visage humide de larmes chaudes. Le cœur d'Aélis se fendait peu à peu. Cette pauvre enfant qui n'avait rien, qu'allait-elle devenir sans elle ? Sans doute allait-elle estre séparée de ses frères et de ses sœurs, et confiée à je-ne-sais quelle famille de paysans, et tout recommencerait comme avant, chez sa tante... Non, elle ne pouvait pas la laisser ainsi, il ne fallait pas qu'elle la laisse seule et démunie face à la vie. Elle avait un devoir envers cette enfant qu'elle chérissait. Il lui faudrait... Prendre des dispositions, une plume et...


Écrire ! Écrire, il faut que j'écrive, c'est important, il faut que j'écrive...

D'un coup, elle était revenue à elle, agitant en l'air la main que Louise ne tenait pas, et secouant sa teste sur l'oreiller, les yeux mi-clos, pas encore tout à fait sortie du monde de l'inconscience, et toujours brûlante de fièvre. Puis elle se rendit compte qu'elle était de retour dans ce dortoir de l'orphelinat, et que toutes ces paires d'yeux étaient braquées sur elle. Lentement, elle reposa sa teste sur cet oreiller, ouvrant totalement les yeux, et les contemplant, le visage un peu plus serein.
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Iasvana


Iasvana ne connaissait pas cette Dame, Aelis, plus que par le nom. Sans doute l'avait-elle croisée plusieurs fois, d'ailleurs, la jeune damoiselle était là lors de la mise bas de sa sœur, mais Iasvana ne savait pas plus. Et pourtant, au silence respectueux qui régnait dans cette pièce, la jeune médecin se douta que la Dame de Cerrione était aimé.

Arthur, le jeune homme qui masquait mal son anxiété, fut le seul à répondre à Iasvana. Il ne lui apprit rien, mais cela permit à la médecin de voir son état à lui. Elle décida en quelque seconde qu'il faudrait l'éloigner pour ce qu'elle désirait faire.

- Messire, pourriez vous... Enfin, il me faudrait des feuilles de noyer. Fraisches, si possible. Je ne connais pas les lieux... Vous devriez y aller.

L'homme avait fait un timide sourire. Elle y répondit par un regard entendu, comme si elle lui conseillait de prendre tout son temps pour trouver ce fichu noyer.

C'est alors que la malade s'agita. Iasvana observa la noble Dame qui ouvrait les yeux et commençait à réclamer de quoi écrire. Comme si c'était le moment... La médecin balaya ceux qui étaient présents dans la pièce, et décida, une fois encore, que celle qui était à éloigner était la petite qui pleurait à chaude larme.
D'une voix maternelle mais qui ne laissait pas la place à la discussion, Iasvana s'adressa alors à Louise :

- Petiote, tu as entendu... Trouve nous encre, plume et parchemin. C'est important...

Elle la prit dans les bras et la remit sur pied.

- File, vite.

Iasvana constatait une nouvelle fois que guérir ne se limitait pas au soin du malade mais aussi à son entourage. Et elle y prenait un soin particulier.

Au père toujours à genoux avec la dague à la main, elle souffla de se lever. Puis, elle lui prit gentiment la dague qu'elle posa sur le lit.

Elle ausculta sommairement Aelis : fièvre, ganglions gonflés...
A l'adresse du père, elle parla à voix forte, pour l'intéresser au savoir médical : il allait qu'il soit certain que Iasvana n'était point charlatan.

- Un principe de la médecine veut qu'une personne toussant du sang a trop de ce fluide dans le corps. Vostre instinct vous conduisait bien : il faut la saigner.

La jeune femme soupira. C'était un acte de médecine qu'elle n'aimait pas particulièrement... Mais elle sortit un petit bol de cuivre de sa besace, reprit la dague, qu'elle approcha du bras de la malade...

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Aelis
Aélis continuait à s'agiter frénétiquement sur son oreiller. Des formes étranges naissaient devant ses yeux, et toujours résidait en elle cette obsession d'écrire. Elle ne pouvait décemment pas partir sans avoir fait son testament, et pris des dispositions pour Louise. Dans son délire, elle tentait d'attraper le parchemin qui volait devant ses yeux...

Pendant ce temps, la médicastre faisait sortir Arthur et Louise de la pièce. Elle les regarda partir le regard vide de toute expression, malgré un léger pincement au cœur. Puis on l'ausculta. Elle était de nouveau dans un état léthargique, quoique consciente. Elle fixait son père du regard, et de temps en temps balbutiait :


Papa...

- Un principe de la médecine veut qu'une personne toussant du sang a trop de ce fluide dans le corps. Vostre instinct vous conduisait bien : il faut la saigner.

Une saignée... Elle avait ces méthodes en horreur... Cependant, poussée par la confiance qu'elle avait en la médicastre, qui avait mis au monde l'enfant de Mélie, elle était résolue à se laisser faire. Sans opposer aucune résistance, elle tendit un bras blanc à Iasvana, fixant un point du plafond.

Est-ce vraiment nécessaire ? Je vais mieux... La crise est terminée...
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Iasvana


Iasvana estimait que s'il était fait le nécessaire, si le médecin était vertueux et de bonne foy, si le patient n'avait rien à se reprocher et était aussi vertueux que celui qui le soignait, l'issue d'une maladie ou d'une blessure ne pouvait estre que la vie. C'était la logique mesme. Au moment où elle s'aprestait à entailler cette peau blanche de jeune fille, Iasvana priait de toute son asme : avoir une vie sur la conscience était le dernier de ses désir. Il fallait donc se convaincre que Dame Aelis vivrait.

- Vous irez encore mieux après... Et oui, c'est nécéssaire. Qui estle médecin, ici, dites moi ?

La réprimande était faite sur un ton doux, qui prétendait donner confiance au patient : savoir ce que l'on faisait était la moindre des choses.

Retenant son souffle et criant mentalement à Aristote de veiller sur la Dame de Cerionne, Iasvana fit couler le sang dans son bol de cuivre. Un bruit de métal, lugubre et peu propice à la discussion.
Cela dura une bonne minute. Lorsque Iasvana estima la dose de sang prélevée suffisante, elle posa sur la plaie volontaire sa main pour faire barrage. Posant la bassine et la dague, elle fouillait dans sa besace, d'où elle sortit un petit sac de cendre de cèdre, pour cicatriser.

- Voilà qui est fait, souffla Iasvana. Passons aux choses sérieuses.


Elle planta son regard dans celui de la mégère qui était resté là, muette.

- Il me faut de l'eau chaude, pour faire des tisanes, et de l'eau bouillante pour des décoctions. Il faudrait aussi des linges, pour un cataplasme. Vous pourrez me trouver cela ?

Sans attendre de réponse, Iasvana vérifia la température du front d'Aelis et commença à penser à tout les simples qu'elle pourrait utiliser.

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Aelis
- Vous irez encore mieux après... Et oui, c'est nécessaire. Qui est le médecin, ici, dites moi ?

La question était purement rhétorique. Quittant le point du plafond qu'elle fixait, elle tourna lentement la teste, adressant un faible sourire à Iasvana. Puis, ne voulant pas leur offrir le spectacle de son visage accusant la douleur, elle dirigea son visage vers le mur, afin que personne ne puisse la voir. La sensation de la dague s'enfonçant dans ses chairs était des plus désagréables, et la minute qui suivit lui sembla durer une éternité.

Intérieurement, elle récitait avec ferveur son Credo, tandis qu'elle serrait les dents.

Puis le flot de sang stoppa, et la teste d'Aélis se tourna de nouveau dans la direction de la médicastre, encore plus pasle qu'auparavant.

C'était enfin terminé.

Curieusement sereine, elle dévisageait tour à tour les personnes présentes auprès d'elle. La belle Iasvana qui donnait ses directives, son père, muet et presque aussi pasle qu'Aélis elle-mesme, puis Marie, qui avait suivi la scène avec une sorte de malsaine curiosité.
D'une voix douce, la jeune fille demanda :


Arthur est reparti à Aachen ?

Remarque, c'était peut-estre mieux qu'il ne la voie pas ainsi, car l'empathie qu'il avait pour elle aurait voulu le voir souffrir également, et Aélis abhorrait ces moments.
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