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[RP] Nuit de Septembre_ Réception

Lev.
Nuit de Septembre. Tout première. La Fraîcheur a fait porter au Portier un gilet à col rabattu de chaque côté de son visage. Les mains se frictionnent, les cent pas de long en large, sous la lumière rouge de l'Aphrodite, nébuleuse, attirant les papillons et chats de nuit. Lev reste transit dans cette posture, dos appuyé, contre le mur à proximité de la porte au butoir, entrouverte. Il cale une botte contre, genou en avant, les bras autour de son thorax. Il discerne à peine les mises en place de l'établissement pour le début de cette Réception. Il prend sa part d'oxygène au grand air avant la course-poursuite à l'intérieur calfeutré, dans une ambiance de velours, à vous en faire déshabiller, vous abandonner entre les mains expertes mi-ange, mi--démon des employés de la Maison. Pour l'instant, Lev n'a pas eu l'envie de franchir le cap même si à son arrivée en ce lieu, il aurait pu, en faire la demande.Un coup de talon contre le mur, le Portier se redresse, passe la porte d'entrée de l'Aphrodite, referme celle-ci, dans un bruit de verrou sec. Les salutations de rigueur à l'équipe. Le félin prend de plus en plus d'aisance en ses gestes, ses actes. Ses pas feutrés traversent le couloir. La musique du clavecin annonce une nuit nouvelle, une symphonie d'éveil.
--Dacien2
La nuit était tombée. Depuis quelques jours, Dacien avait retrouvé sa chambre. Cette ancienne antre dans laquelle il y avait tellement et qu’il y aurait encore. Le Courtisan n’avait pas eu besoin de repasser l’entretien puisqu’il avait déjà exercer ici. Juste dire qu’il revenait avait suffit pour qu’il puisse s’introduire dans ce Bordel.

Il était bon dans sa fonction. Il l’avait prouvé quelques fois par le passé. Mais, cette fois-ci serait différente. Le Brun avait changé. Adryan l’y avait aidé. La bouteille n’avait pas arrangé les choses mais celle-ci l’avait aidé à prendre conscience qu’il ne devait plus se mêler des affaires des autres et encore moins laisser place à une curiosité dévorante.

Un pas dans le couloir et une porte se refermant pour se rendre à la Maison Haute et reprendre du service. Il s’avança de quelques pas dans le salon pour se réfugier auprès du bar. Une chose ne changeait guère, le premier sur les lieux. L’Arrogant avait besoin de sentir l’énergie de la soirée pour parfaire sa volonté de reprendre du service. Un hic se présentait cependant. Croiser le Chat. Il ne s’était efforcer de prendre le temps d’aller à sa rencontre pour lui annoncer qu’il revenait et après tout pour quoi faire s’il lui refusait cet état de fait. Dacien ne savait faire que cela et pour se reconstruire, il avait besoin de cette famille bancale.

Un œil au bar pour s’apercevoir que ce n’était plus Adryan qui servait et heureusement. Cela l’arrangeait bien pour le coup. Il se rongeait déjà l’esprit d’avoir laissé parler sa revanche personnelle, il n’aurait pas à affronter son regard. Un siège se présenta à lui et le prenant sans gêne, il apposa ses coudes sur le comptoir. D’une voix assurée.


Bonsoir.

Une commissure s’étirant.

Un raki s’il vous plait.

Ni plus, ni moins.

Alphonse_tabouret
Le retour de Dacien ne lui avait pas échappé, chat silencieux en ce domaine mille fois arpenté dont les cadavres des uns et des autres au travers des murmures portés par les soubrettes et domestiques divers finissaient toujours par ressurgir, mais il avait jusque-là, pris soin de l’éviter, encore en proie au gout infect de la trahison que le courtisan avait porté au moelleux de leur amitié jusqu’à ce que la vérité lui apparaisse, fiable, sans fard, cruelle.
Au final, de Dacien, il ne restait rien dans l’âme fauve, pas même l’ombre d’un mépris pour faire honneur au passé, rien d’autre qu’une vaste mascarade qui lui avait fait renier le moindre bon moment passé en sa compagnie.
Fallait-il qu’Etienne soit finalement plus tendre que lui pour reprendre à son service un homme aussi malhonnête que l’Arrogant…

Passant à côté de lui sans même lui prêter attention, Alphonse se pencha par-dessus le bar pour saluer Adelaïde d’un baiser à la commissure des lèvres et commander, dans un sourire, ce qui saurait être parfaitement identifié comme un whisky malté :


« Comme d’habitude s’il te plait », commanda-t-il en s’installant quelques instants au comptoir pour savourer le verre dont la fin marquerait pour lui le début de sa soirée de comptes.
_________________
--Adryan
L'enfer, c'est les autres
J.P. Sartre



Ne plus chercher. Ne plus se tourmenter. Ne plus comprendre. Taire les voix. Ecarter les interrogations. Ce soir. Cette nuit. Pour pouvoir avancer, simplement vers ce bar soudain étranger. Ne pas regarder les deux hommes déjà installés. S’asseoir sur un tabouret, à l’opposé d’eux. Etrange tableau que ces trois oiseaux se boudant sur l’extrémité d’une corniche. Lancer Bonsoir tel un automate huilé par un rôle connu par cœur, et regarder dans le vide en usant sa voix de quelques mots encore, par habitude. Un arak je vous prie Adélaïde. Et replonger, là, au plus profond de soi, où une relative paix cherche à s’installer pour quelques heures. Malgré Eux
--Edgarleon
Le feu du crépuscule venait de s'éteindre dans le ciel de Paris. De ci, de là, on voyait encore quelques nuages rougeoyait avant d'être dévoré par la nuit. L'été tirait à sa fin, septembre était déjà là. Edgar Léon, sortit de sa chambre et se dirigea vers le bar.

Le loup avait réussi son objectif, se faire embaucher à Aphrodite par l'aval du comptable, de la façon la plus simple du monde...

Tendit qu'il s'approchait du comptoir, il regardait ses nouveaux "collègues". Ils étaient déjà trois au bar. Ils ne parlaient pas, ou seulement pour commander à boire. Le parisien se dit qu'il serait un jour nécessaire de démêler le sac de nœuds de relation des "ouvriers" du lupanar, Edgar serait ainsi plus en mesure de comprendre quelle scène se tramait, se jouait ou se préparait et d'y jouer un rôle.

D'un signe de tête et d'un léger : "Bonsoir... il salua ceux qui étaient là avant de s'accouder au comptoir avec grâce d'y poser un coude et de se demander quel alcool lui donnerait l'étincelle pour allumer ce feu en lui et cette flamme dans ses yeux. Sa bonne amie la fée verte, lui tendait les bras dans sa prison de verre, il céda donc à ses avances. Confiant qu'elle viendrait sûrement lui prodiguer l'inspiration, après tout n'était elle pas la boisson des poètes et des dieux ?

Sirotant son absinthe, il se retourna et scruta en direction de la porte d'entrée, tel un loup dans sa tanière prêt à bondir sur sa proie.

L'air était doux, mal grès la lourdeur habituelle qui régnait dans l'endroit. Volte face encore pour se retrouver à admirer la collection de bouteilles sur les présentoirs, profitant d'un calme et d'un répit qui ne dureraient sûrement pas.
Adelaide.


Un nouveau jour. Une nouvelle nuit. Le soleil laissa sa place à sa compagne de nuit. La saison de l'Automne était déjà là, les arbres perdaient leurs feuilles qui venaient s'échouer sur le sol, balayées par un coup de vent pour aller tourbillonner en l'air et atterrir on ne sait où. Ce n'était pas sa saison préférée mais elle s'y accoutumait. En même temps, la rousse n'avait pas trop le choix.

Avant de se rendre sur son lieu de travail, elle décida de faire un petit détour dans une boutique vendant des gourmandises. Une boite d'une douzaine de macarons aux diverses saveurs fut achetée. Sur le chemin, la jeune femme ne put s'empêcher de savourer le mélange de douceur et d'acidité des fruits rouges de deux des galets épais et ronds . C'était un vrai régal !

Arrivée devant la porte, elle salua Lev d'un signe de tête, un sourire aux lèvres. Le sourire était un trait de caractère chez elle, c'était naturel de sourire pour elle. Un sourire ne lui coutait rien et il pouvait faire du bien à la personne qui le recevait. Elle déposa ses affaires, mais pas sa boite de petits gâteaux. Elle, elle serait en dessous de son comptoir et si jamais elle avait un petit creux, elle irait picorer dedans comme la gourmande qu'elle était.

Le plan de travail était propre, rangé, il n'y avait pas grand chose à faire si ce n'est de ranger les verres de différentes formes. Mais c'était une tâche inutile puisque les premiers clients allaient se présenter d'une minute à l'autre et qu'il faudrait les servir. D'ailleurs le premier ne se fit pas désirer, un homme s'installa sur l'un des sièges du comptoir et passa commande. Un "Bonsoir" fut lancé puis deux minutes ensuite, le verre était posé devant lui.

Je ne pense pas vous connaître. Je suis la barmaid des lieux, Adélaïde.

Se présenter était la moindre des choses. Ceci aussi elle le faisait assez souvent. Mais pas le temps de s'attarder sur cet homme, un mâle des plus importants pour elle fit son entrée. Un petit sourire se dessina sur ses lèvres généreuses, sourire qui s'étira bien davantage à sa façon de lui dire bonsoir. Elle lui répondit simplement par ce sourire qui en disant bien long sur le plaisir de le voir ce soir et un petit regard complice qu'elle lui lança. Le whisky était devant lui en peu de temps.

J'espère que mes lèvres n'ont pas trop le goût de fruits rouges, j'ai mangé il y a peu deux macarons de ce goût là...Mais chuttt...

Petit sourire espiègle esquissé. Puis Adryan et Edgar arrivèrent à leur tour, leur consommation fut rapidement servies. Chacun était satisfait ainsi. Un nouveau léger sourire en coin prit place sur sa bouche, elle avait devant elle une belle brochettes d'hommes, plutôt séduisants chacun à leur façon. Ce spectacle était un vrai plaisir pour les yeux. Voyant que les arrivées se calmaient un peu, Adélaïde se présenta devant le Comptable.

Comment vas tu beau brun ce soir?
--Dacien2
Adélaïde. Nouvelle barmaid. Cela l’arrangeait bien à vrai dire. Aucun besoin de croiser l’Enivreur qui ne l’était plus et aucun besoin de lui parler non plus. Une jeune Flamboyante avec un regard azur et sa chevelure ondoyée dont l’éclairage du Bordel reflétait dans ses mèches pour laisser apparaître par moment des reflets carmin. Charmante au regard. Le verre fut servi avec une main voluptueuse et sa présentation fut sommaire. Cela suffisait bien après tout. Un sourire en coin, une gorgée avalée histoire de se mettre dans l’ambiance et Dacien faucha sa main pour effleurer sa paume de ses lèvres.

Un bon point pour vous.

Non, en effet, ils ne se connaissaient pas mais, cela n’allait point tarder bien évidemment.

Dacien. Nouveau…Ancien courtisan. Ce que vous voulez tant que vous avouez que je suis indispensable en ce lieu.

Non, là où il y avait de la gêne, il n’y avait point de plaisir. Certaines choses restaient alors que d’autres s’évanouissaient dans la souplesse de la perdition. Et merde….Pas le temps d’étayer plus quoi que ce soit que le Chat entra dans le Lupanar et s’installer au bar. Il était évident qu’aucun regard ne serait en sa faveur et encore moins un sombre mot. Un serrement de mâchoires, un étirement de commissure de le voir assis non loin de lui et de constater cette indifférence flagrante qui se mettait en œuvre. Du temps, il allait en falloir obligatoirement pour que ces deux hommes daignent s’adresser la parole. L’Arrogant en avait à revendre, sachant qu’il ne pouvait vivre loin de cette famille boiteuse puisque c’était ici qu’il avait connu ses plus grandes joies mais aussi ses plus grandes peines. Non, pour rien au monde, il n’en partirait. Le Flamand n’avait plus le choix que de supporter sa présence.

Aucun son ne sortit de sa bouche. Rien à lui dire de toute façon. Et à croire que le sort s’acharnait sur lui ce soir là. Adryan entra. Le Brun se retourna un court instant. Il regarda son visage et se remémora la scène. On aurait dit que le Nobliau ne savait plus où il nichait tellement son minois était hagard. Mais lui, il n’avait rien oublié. Pas une minute ni même une seconde. Pas une caresse et encore moins un seul baiser. Et cette petite voix qui revenait. "Qu’as-tu fait……."Ses verdures furent perdues et abattues l’espace d’un instant. Cependant, il devait taire ce qu’il avait fait et l’enfermer à double tour dans son esprit. Et une autre entrée vint taire ce remord pour découvrir un homme……une femme….Mmhh….Dur à définir. Dacien ne se priva pas pour observer et aux vues des allures, c’était bien une personne aux allures masculines s’installant au comptoir.


‘Soir.

En dégustant son verre. Dacien savait bien que les premiers qui arrivaient en général n’étaient que les courtisans. Défaut professionnel. A présent, il n’y avait plus qu’à attendre les clients et clientes.

Alphonse_tabouret
S’il salua Edgar d’un sourire, il ne s’attarda pas au reste, détaché volontaire de ce trop plein d’émotions, bon ou mauvais, qui saturait l’air, se raccrochant au sourire d’Adelaïde en guise de ligne conductrice, se rendant compte à quel point il pouvait être parfois reposant de se contenter du calme plutôt que de braver la tempête.

Comment vas tu beau brun ce soir?

Les réflexes prirent le pas sans la moindre anicroche, jongleur vétéran des costumes dans lesquels il fallait paraitre, et rien n’abimerait celui qu’il portait à l’instant quand bien même ses tempes catégorisaient le feu, le gel et la foudre qu’il comptait bientôt abattre sous peu. Un instant il regretta pris la main d’Adelaïde pour l’amener au cœur de cette mascarade impitoyable qui ne cessait de s’agiter entre les murs du lupanar, se souvenant comme le temps était facile et doux quand ils profitaient tous les deux des heures adolescentes de leurs Flandres natales, comme la pureté était une chose fragile qu’il fallait protéger des autres, comme de soi-même.

J’irai mieux si mes nuits étaient dédiées à d’autres bras que ceux de la Maison, répondit-il dans un sourire suggestif, attardant volontairement un regard espiègle de sous-entendus dans celui de son amie avant de finir son verre d’une traite et de le reposer sur le comptoir. Cela me conforte dans ce que j’ai toujours pensé :définitivement, mieux avoir un amant qu’une maitresse, conclut-il en se redressant, laissant planer le double sens possible du jeu et de la froide disparition d’Etienne, qui commençait à se remarquer dans les couloirs de la maison et même au salon où il avait pris pour habitude d’apparaitre tous les soirs pour satisfaire ses besoins et ceux de ses dames. Que dirais tu une fois ton service fini d’aller flâner en bord de Seine et de petit déjeuner à l’aurore ?, lui proposa-t-il en repoussant le contenant vers elle pour qu’elle le remplisse de malt à nouveau, conscient qu’il cherchait uniquement à fuir l’attente imbécile qui le tiraillait dès qu’il était entre les murs du lupanar, espérant sans se leurrer que la rédemption à défaut d’être dehors, commencerait peut-être dans l’oubli d’un bras à prendre au sien pour s’éloigner de ce brouhaha qui ne cessait de prendre de l’ampleur avec les jours passants.
_________________
Adelaide.


Le sous-entendu était reçu cinq sur cinq par la Flamboyante, elle savait décoder les paroles d'Alphonse et puis le sourire, le regard remplis de malice ne trompaient pas. Elle en avait passé plus d'une des nuits dans ses bras dans les Flandres. Une époque lointaine mais qui apparait si proche en même temps. La rencontre du Chat avait été LE bonheur de sa jeunesse, ils avaient été rares mais celui là, jamais elle ne l'oubliera. La première réponse qui lui venait à l'esprit était trop facile, elle aurait pu très bien lui répondre : "Alors comme je fais attention à toi, tu ferais mieux de venir passer tes nuits dans mes bras, comme au bon vieux temps." Mais au lieu de cela, elle lui répondit d'une façon plus taquine.

Pour mieux dormir ou pour mieux occuper tes nuits, tu ferais mieux de te trouver une autre paire de bras que ceux de la Maison, ce n'est pas ce qu'il manque dans ce monde quand même et puis avec ton charme naturel, tu n'aurais aucun mal à trouver !

Il avait cette faculté de prononcer des mots mais dont le sens n'était pas forcément toujours limpide. Il aimait bien faire planer un certain doute probablement et cela amusait Adélaïde. En réponse, elle esquissa un simple sourire à sa remarque.
Une proposition à laquelle elle ne s'attendait pas mais qu'elle espérait bien quelque part en elle fut donnée. Tout en lui resservant un verre du même alcool précédemment bu, Adélaïde sortit de son bar deux minutes pour s'approcher de son ami et lui répondre, une main déposée sur l'épaule.


C'est avec plaisir que j'accepte ton invitation. Cela fait longtemps que nous n'avons pas passé un moment ensemble. Nous allons pouvoir s'amuser, boire, manger, rire, discuter, j'ai déjà hâte de finir mon service moi !

La jeune femme douce donna un baiser sur sa joue. Même si ce n'était pas avoué, elle savait très bien que l'absence d'Etienne plombait le moral du Comptable et que le manque commençait à se faire ressentir de plus en plus. Un être vous manque et tout est dépeuplé, c'est bien connu. Il avait besoin de se changer les idées, peut être même de se confier, de parler et une amie c'était là aussi pour cela. Avoir une amie dans les meilleures moments de sa vie était très bien mais c'était encore mieux quand cette amie se transformait en soutien dans les mauvais moments. Et ce serait son rôle prochainement pour Alphonse, c'est ce qu'elle désirait s'il l'acceptait. C'est dans un simple regard et un tendre sourire qu'elle lui fit comprendre cela.

La Flamboyante retourna derrière son comptoir, sa place attitrée depuis quelques temps maintenant. C'est fou comme le temps pouvait passer rapidement parfois. Cette impression d'être là depuis des années alors que cela ne faisait que des mois. C'était un bon signe, signe qu'elle était bien dans le sein de l'Aphrodite, qu'elle avait trouvé sa place.
--Edgarleon
Le blond faisait tourner ses pensées dans sa tête en même temps que la cuillère de son absinthe entre ses doigts.

Il avait incliné la tête au sourire d'Alphonse, le loup observa ensuite la conversation avant de s'en détourner assez vite. Point le cœur, ce soir de septembre à écouter les jérémiades des uns et des autres, ou d'en observer les liens, les tenants et les aboutissants. Replongeant son regard sur la petite fée, qui jouait dans son verre, un flot de pensée l'envahissait .

Tôt ou tard, parler, aller vers les autres serait nécessaire. Pour l'instant il attendait que les autres viennent. Hélas, il se connaissait, il savait qu'il n'était pas un bon compagnon de parlotte, un bien mauvais interlocuteur quand la conversation ne l’intéressait pas, qu'il ne la contrôlait pas, ou qu'il sentait qu'il perdrait la joute orale. Tout pour lui était jeux et combat....

Souvenir de cette pauvre fille, de qui il s'était joué, petite ingénue aux airs fragiles, aux nez légérement retroussé et aux cheveux noirs. Qu'elle était belle dans sa robe pourpre. Léon, en plus de son cœur lui avait volé une coquette somme d'argent et planté son surin au fond de la gorge de son chambrier. Pourquoi il pensait à cet instant à cette fille ? Le parisien n'en avait aucunes sortes d'idées, juste un petit regret inavouable...

Ce qu'il avait envie en cette instant, c'était juste de faire cavaler la petite fée verte dans sa tête, elle remontait déjà le long de ses bras, laissant derrière elle une douce trainée de feu... Edgar voulait aussi se perdre dans la nuit sans fin. Images éparses lui vinrent... Des mains attachés, des lèvres ourlées, un joli postérieur rougis par le soufflet, des mots qu'on murmure les paupières mi-closes au coeur de l'extase...

Sa tête fiévreuse commença à suer par la chaleur et la douce euphorie que la fée semait dans son sillage. De la pulpe d'un index, il enleva la goutte de son front. Il recommanda une absinthe et se replongea dans d'autres pensées et souvenirs...

Quand il revint à la réalité, rien n'avait bougé dans ce tableau immuable. Chacun était à sa place, seule la petite fée courait maintenant dans sa tête, allumant un petit brasier à l'intérieur. Soûl ? Il ne l'était pas, peut être était ce l'effet de ces fleurs étranges qu'un vieux malandrin de ces connaissances lui avait vendu comme de l'opium.Edgar Léon, n'était pas certes consommateur régulier de ces stupéfiants, seulement il aimait parfois à tirer sur la bouffarde pour s'oublier un peu, oublier un peu le reflet dans le coin du miroir.

La petite fée verte semblait jouer à la corde à sauter dans la boite crânienne du parisien. Il l'a distinguait vaguement sauter au ralenti, entourée d'un épais brouillard d'une fumée bleue opaque.

Un pas chancelant lui fit vite comprendre qu'il devait rester au comptoir et sauver les apparences. Des images violentes et rouges, crépitaient comme des flashs dans sa tête, entrecoupées parfois du brouillard et de la petite fée qui sautait avec un horrible ricanement.

Un regard circulaire lui assura que personne ne l'avait remarqué. Les images se firent plus douces et plus estompées dans le temps, la fumée s'évapora, la petite dame verte, sortit, glissa le long de son bras et plongea dans le verre encore à moitié plein.

Il posa une main, sur son front, ses jambes étaient flageollantes, et son corps trempé de sueur, ses cheveux collés au front. Le loup s'assura que personne ne le vit, s'essuya le front d'un revers de manche et fit un pas en avant afin de s'assurer que sa démarche n'était pas trop chancelante. Quand il en fut sûr, il quitta le salon de réception, pour gagner sa chambre.

Dans un couloir, il entendit ricaner derrière lui. Elles revinrent dans sa tête, la fée, la fumée et les images rouges, le son en plus cette fois ci. Entre deux hurlements stridents qui résonnaient contre sa boite crânienne, amplifiant l'écho, il s'adossa contre un mur.

Après un petit moment, tout revint à la normale, il se calma et gagna sa chambre, s'affala sur le lit après avoir fermé la porte à double tour...
Lev.
Septembre aurait du mal à ouvrir ses portes pour ce mois entre encore quelques belles journées d'été écrasantes par la chaleur et si fraîches en nuit. Le temps semble orageux, lourd, pesant malgré les quelques bribes de vent qui lui hérisseraient les poils jusqu'à la racine des cheveux. Lev rejoint ses collègues par cette ambiance feutrée, calme. Il salue:

Bonsoir à Tous...

Le Portier prendra peut-être au fil des nuits de réception quelques habitudes au fil du temps. Il ne veut pas non plus s'endormir à en prendre de trop. Il s'accoude au comptoir, examine et observe tel une déformation professionnelle dans son sang. Il aime, c'est tout. L'Aphrodite n'est point un lieu de philosophie, quelques mots glisser pour savoir si le ou la partenaire serait l'idéal pour assouvir bien des désirs ou autre. Il se cale en biais, pour garder un oeil vers le fond du couloir, à l'affût d'une présence à la porte d'entrée. Sans mot dire, il détaille ce qui l'entoure. Il reste sans ne songer à rien de particulier, ni à chercher à sonder, comprendre ce qui peut se dérouler autour de lui. Même s'il remarque la disparition très discrète du blond au comptoir. Et un courtisan qu'il n'a pas encore croisé en cet endroit.

Il est bien en temps que Portier de l'Aphrodite. Il aime bien les petits rituels. Il aime bien ce qu'il fait, ce qu'il est. Il apprend la patience, à forger ses capacités, ses aptitudes. Il ne veut pas se lasser de l'inertie, bien au contraire, devant le calme, il doit trouver ce qui pourrait le pousser à mieux s'immerger dans son lieu de travail. Il change au fil des mois sans s'en rendre compte aux contacts des hommes de la Maison. Avec les femmes, il est un peu plus réservé. Il prend un peu plus de chien, et c'est dans un sourire à peine visible que Lev, a trouvé sa place, pour combler ses nuits sans sommeil, d'oiseau de nuit.
--Ysendre


Avec application la baronne a évité le regard courroucé de la suivante qui la coiffait. Tout comme elle a éludé l’air inquiet et désapprobateur du vieil homme qui stoppe à l'instant les chevaux devant l’Aphrodite et l’aide à descendre de la voiture banale qu’elle a commandée pour ce déplacement particulier. Elle a juste acheté leur silence.
Discrétion oblige, elle rabat sa capuche sur les mèches noires qui dansent sur ses tempes et stoppe quelques secondes auprès du cocher.

Comment s’appelle votre femme, Yvain?
La voix est altérée par l’épaisseur du tissus qui maintenant la dissimule aux indiscrets autant que par l’angoisse qui lui vrille les entrailles.
Ysendre, ma dame.
Elle hoche la tête en silence. Ce prénom en vaut un autre. Et il l’ancre dans une semi-réalité qu’elle peine à quitter.
Je vous retrouve ici dans un moment.
Elle resserre sa cape autour d’elle, cherche à se donner une contenance et s’avance au devant de celui qu'elle imagine être le portier de la maison close.

La distance qu’il lui reste à franchir est courte, quelques pas tout au plus. Au sol, une ligne semble tracée pour elle. Un écoulement d’eau, la trace d’une roue de charrette, peut importe. Elle l’enjambe, se faisant l’impression de passer de l’autre coté du raisonnable.
- Le bonsoir, messire.
- Je suis ...

Qu'il est difficile de se présenter autrement que par les mots qui habituellement coulent de ses lèvres par automatisme et la situent dans son monde habituel, protocolaire, réglé, connu.
Je viens pour la soirée.
Faut-il un parrainage? Une invitation? Elle s’en veut de ne pas s’être posé la question avant.
Déjà sa résolution s'estompe, et de nouveau le doute l'encombre. Il ne faut pas flancher. Surtout pas.
Elle repousse légèrement la capuche dont l'ombre lui dévore le visage. Son tient de neige et son regard d'eau claire ainsi éclairés aux yeux de son vis à vis, elle se donne l'impression de reprendre le contrôle sur elle-même mais se leurre surement. Elle ne sait pas ce qu'elle va trouver derrière ces portes closes, elle sait juste qu'elle ne peut pas reculer, qu'elle ne peut pas faire demi-tour, qu'elle doit les franchir. Si elle renonce maintenant, elle a la certitude qu'elle ne se trouvera pas une seconde fois la force de revenir.
Lev.
Les banalités d'usage ponctuelles à ses collègues, l'instant de flânerie est éphémère pour ne pas perdre autant le sens de la réalité que des affaires de l'Aphrodite. Quelques minutes de présence au comptoir, et, ses pas rejoignent le couloir vers la porte d'entrée. Cette nuit-là, Le Portier brave tout ce qu'il a fait jusqu'à cette nuit de Septembre. Est-ce l'annonce de l'automne qui l'incite à passer plus de temps, devant la porte de l'Etablissement, à rêvasser sur la rue couleur carmin sous l'enseigne rouge ou bien marquer sa présence pour attirer les papillons de nuit. Ca a l'air de marcher, pas cinq minutes qu'il vient d'ouvrir la porte, de se poster à l'extérieur devant, pour s'aérer qu'au loin des pas de chevaux tout comme sorti d'un rêve étrange font leur apparition pour stopper net à sa hauteur.

Lev examine avec soin la scène. Première fois. Il se redresse mieux pour accueillir sans prêter attention aux échanges. Pour lui, seul compte de savoir si ce sera de la Clientèle pour l'Aphrodite. La réponse, il l'a quelques minutes à peine après. Un sourire de bienvenue à une présence, une forme dissimulée par une capuche. Le félin détaille de son regard expert la démarche féminine trahit par bien des points dont il en gardera le secret. De plus, le son de la voix qui s'y joint, ne lui laisse pas de doute. Lev sent le début des présentations sur la réserve, ce qui n'est pas étonnant, pour l'endroit et les services proposés. Il ne cherche pas à savoir, à tirer les vers du nez, ni à vouloir en savoir davantage, il laisse venir selon ce que la Clientèle souhaite garder secret ou non:


Bonsoir. Bienvenue à l'Aphrodite.

Un silence. Une réponse en suspend sans fin. Un mouvement pour dévoiler son visage de sa capuche retirée en arrière. Lev examine. C'est son travail. Il détaille. Tout. Bien dissimulé derrière son rôle d'accueil et de sécurité. Il se tient droit, un regard compréhensif, un sourire chaleureux dans la retenue, ni de trop, ni pas assez. Ce n'est pas lui le fruit convoité, il doit se tenir à sa place. Il hoche de la tête quand la Cliente résume qu'elle vient pour la soirée. D'une main plaquée sur la porte d'entrée entrouverte par un filer à peine visible grâce aux jeux d'ombres et de lumières, le Portier ouvre l'accès de cette nuit de réception de Septembre, à la femme. Un mouvement de main pour l'autoriser à prendre connaissance de l'endroit chaleureux, feutré, qui contraste avec l'extérieur:

Je vous en prie, vous pouvez entrer...
Nej_ma
Un long entretien avec celui qui semblait le maître des lieux, la veille, le comptable. Car en ce bas monde, c'était bien l'argent qui dominait tout. L'argent pouvait presque tout payer, sauf le sentiment. Et encore, on pouvait agréablement faire sans, en se payant un ersatz. Elle était ici en fuite, bien loin d'Alexandrie. Pour oublier celui qui lui avait su lui faire chavirer le cœur, lui répétant sans cesse de ne pas tomber amoureuse, mais faisait tout pour. Crises de jalousie, reconquêtes, fuites, retours, disputes, réconciliations ... des hauts, des bas... Puis un jour, il lui avoua, alors qu'elle était bel et bien mordue, qu'elle avait répondu l'affirmative à sa proposition de s'installer à Paris, qu'il avait déjà une femme et des enfants. Alors, meurtrie, elle s'était enfoncée corps et âme dans une vie de luxure, de débauche, de villes en villes... jusqu'à Paris. Sa bourse n'était pas énorme, elle avait pu vivoter, mais il lui fallait un établissement. Pour jouer les courtisanes de luxe, et pas les prostituées des ruelles, sales. On lui avait parlé de l'Aphrodite, et de fil en aiguille, avait parlé longuement avec le comptable. Nul ne savait ce qui s'était dit cet après midi là, mais le résultat était là. Elle avait été invitée. A l'essai. Un point de chute. Peut être resterait-elle, ou alors elle irait chercher bonheur ailleurs, elle ne savait pas...
Elle toqua à la porte. On entrait pas comme cela dans le temple de la luxure... Un portier. Elle attendit qu'on lui ouvre pour découvrir les lieux...


Oubli réparé, mon égyptienne passe évidemment par le portier... ;)

_________________

        Il n'est point de bête plus indomptable qu'une femme...
--Ysendre


Derrière elle la porte se referme et devant un autre monde se dévoile.
"Ysendre" appréhende l'espace qui s'ouvre devant elle les sens en alerte. L'inconnu la happe en même temps qu'il se révèle à elle. L'atmosphère, toute pesante du silence feutré et entretenu par les quelques personnes installées au bar s'avère pourtant énivrant d'un parfum qui éveille en elle des images inattendues. L'odeur fraîche des fleurs coupées chatouille ses narines et apporte en elle des images d'enfance rassurantes, alors que celle, musquée, lourde, entêtante, vaguement animale qui lui parvient en seconde note olfactive réveille une émotion chaude et douce au creux de son ventre. Elle s'y attardera plus tard. Son regard maintenant accoutumé à la faible lumière ambiante distingue plus nettement les différents acteurs de la scène d'attente qui se joue devant elle. Elle avance encore, vers eux, vers la zone où la pénombre est la moins présente.
Sa capuche glisse sur ses épaules et dévoile une chevelure d'ébène, un visage émacié aux pommettes hautes, comme l'ont les filles de l'est, et des yeux d'azur clair. La dame est grande, avec le maintient altier que donne les heures passées à cheval.

Quels sont les lois, les codes dans l'antre de l'Aphrodite ? Les habitudes, les manières de faire, d'être, en vigueur ici ? Ce qu'elle connait n'est plus. Ce qu'elle est non plus. Elle est autre, qu'elle ne connait pas encore, mais qu'il lui tarde de découvrir maintenant.

Lentement elle s'approche du bar.

Bonsoir...

Elle aurait voulu sa voix plus assurée, plus porteuse, plus sûre. Mais l'ambiance poudrée a éteint sa voix. A moins que ce ne soit l'appréhension.
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