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[RP fermé] Pardonnes-moi..

--Dacien2
[Tard dans la nuit, revenu sans crier gare]

Le seul fait d’être en présence de Adryan avant que Dacien ne s’enferme dans son antre, pouvait le mettre dans une ébullition terrible et sans arrêtoir quel qu’il soit. Même le Flamand avait essayé d’apaiser cette fêlure si douloureuse mais sans succès. Adryan avait enfoncé l’épine loin, très loin, trop loin de surcroit. Et pour le coup, tous les autres en avaient pâti.
Pendant son exil, l’Arrogant avait eut le temps de penser et repenser. Il avait eut cette faculté enfin de se dire qu’il avait peut-être mal agi. Mais apprendre presque aussi soudainement que quand le Comptable rendrait le rubis au Barman, il décamperait du Lupanar, cela lui avait fait bouillir le sang avec paroxysme. Dacien s’était promis de ne rien dévoiler de cette conscience qui se mettait en place à chaque fois qu’il croisait les grises du Nobliau. Il ne servait à rien de lui avouer quoi que ce soit. Comme avait dit Alphonse, Adryan n’était pas un homme à se mettre à genoux.

Seulement voilà. Le Barman était venu le voir complètement saoul dans sa chambre et laisser entendre à l’Orgueilleux comme quoi il pouvait profiter de son corps contre une ou deux poignées…..Non carrément huit mille écus! Adryan n’arrêtait pas de cantonner comme quoi l’Arrogant n’était qu’un couard. Qu’un jean-foutre qui aurait profiter de la situation qui lui tendait les bras alors qu’il n’en aurait jamais de plus belle. Pour le coup, le Nobliau avait raison. Mais, trop digne dans l’âme et le Brun ne désirait pas un coup d’un soir, lui cracha à la figure ce qu’il avait sur le cœur avec un dédain particulier de lui confesser ce qu’il aurait préférer cacher pour lui. Rien que pour cela, il lui en voulait amèrement. D’ailleurs, le lendemain, il lui avait fait payé. Puérilement, vénalement et comme un enfant auquel on avait piqué son cheval de bois pour avoir une énorme bêtise.
Le Chat l’avait arrêté à temps tout de même. Mais de cette colère furibonde n’en était resté que le mauvais. Et quand le Comptable fit venir tous ses employés pour un essayage de costumes afin de leur offrir quelques heures de liberté enjouée au gré de ce qu’ils désiraient, Dacien avait refusé platement, préférant laisser Alphonse en plan de but en blanc et, comme il l’avait déclaré faire grève par la même occasion.

La digestion de tous ses mélanges d’historiette l’abasourdissait et le laissait pantois sans ne savoir quoi faire. L’Arrogant soupçonnait certaines vérités, reniflait quelques anecdotes et sentait la pénitence à plein nez. Et il avait eu tout le temps de réfléchir pendant ces long mois de solitude sans causer à personne, sans ne vouloir voir personne.

Et contre toute attente, après quelques nouvelles découvertes de la bouche de Angella, après la conviction qu’elle avait mise de le revoir à la Maison Haute, le Fier avait décidé d’y remettre les pieds. La première vision était toujours la même. Le gars du bar en train de ranger ses bouteilles et de lustrer ses verres pour le plaisir des consommateurs. Une nouvelle courtisane brune aux yeux bleus. Quelques clients et clientes pour parfaire le décor et vous étiez bien dans le plus magnifique Bordel de tout Paris. Néanmoins, pendant toute la soirée, il savait qu’il serait confronté au regard de Alphonse. Le Comptable venait toujours trainer au salon pour prendre la température de la nuit qui s’était encore profiler sous les meilleures auspices. Forcément, le Chat arriva. Dacien n’osait même pas le regarder. Il préféra continuer sa soirée comme elle avait commencé. Bien.

Ce ne fut que tard dans cette nuit froide, quand toute la clientèle fut partie et que l’Aphrodite tira son rideau théâtral que l’Arrogant se rendit à la Maison Basse pour se retrouver devant le bureau du Flamand. Un filet de lumière passait dans la jointure. Le Brun ne l’avait pas prévenu avant, il n’avait même pas daigné venir l’avertir de quoi que ce soit et pire, il avait senti que l’amertume du Comptable était grande. Et avec ses journées de réflexion qui s’étaient organisées passant d’un sujet à l’autre, il en était ressorti que le Courtisan avait peut-être été un peu trop loin. Pour une fois, il n’en était pas fier et quand même, il se devait au moins d’aller voir le Félin pour cicatriser les griffures qu’il avait pu lui faire.
Dacien frappa fébrilement à la porte en la poussant par la même occasion et se faufila dans le bureau. Il s’avança d’un pas peu sûr et s’installa comme à chaque fois dans le fauteuil qui ornait le bureau, en face du Comptable. Un raclement de gorge avant de se prononcer.


Tu m’a évité toute la soirée Patron.

Les rituels restaient. Apposant un mollet sur l’autre genou et laissant trainer sa dextre sur l’accoudoir du siège.

Je me suis installé, cela ne te dérange pas au moins…

Relevant le menton et gardant l’aspect un peu froid.

Alphonse_tabouret

Il ne releva pas la tête en entendant toquer les coups à la porte de son bureau, sachant, chat à l’affut perpétuel du moindre son l’environnant, que quelqu’un se trouvait dans les couloirs, que l’hésitation l’amenait à un vacillement le long de quelques secondes et s’il ne jeta pas un regard à Dacien, il le reconnut à la seconde où sa silhouette se découpa dans l’encadrement de la porte, refrénant le mouvement d’agacement venant pincer la plume tenue entre ses doigts.
Le chat était rarement vexé, trop peu attaché aux gens pour se sentir lésé de leurs humeurs, ayant trop souvent observé chez ses congénères les subtilités qui autorisaient les limites à franchir pour souhaiter se mêler à la cohorte des sentiments les plus profonds, inapte dès qu’il s’agissait des autres, à leur ressembler quand il tenait encore à bout de bras le brisures orchestrées par la science paternelle. En refusant de se joindre au bal, deux injustices avaient frappé le chat sans qu’il ne s’y attende, décuplant une aigreur neuve pour le courtisan qu’il avait laissé approcher jusqu’à frôler le réconfort d’une amitié futile mais tangible. L’Arrogant, englué dans son attirance pour le Castillon se laissait distraire de tout jusqu’à l’essentiel, et s’il aurait été plus facile d’en vouloir à Adryan, le fauve ne pouvait pas à se résoudre accabler plus le nobliau. Tous les jours, félin déterminé, il luttait avec un acharnement dévot à démêler les nœuds que la présence d’Etienne tissait à son âme, méthodique, amputé ne tolérant pas la repousse, et, égoïstement, supportait mal de voir les autres sombrer là où il s’acharnait à maintenir sa tête hors des flots. La première vérité était là, dans l’image que lui renvoyait malgré lui la faiblesse avouée de Dacien, et la seconde se lovait au sein d’une incompréhension totale.
En refusant ce bal offert aux employés au même niveau qu’à celui des clients, le comptable qui avait tant espérer amener le cocon d’un sourire aux lèvres de cette presque famille bancale et chaotique, s’était retrouvé dépossédé d’une intention saine, dévouée, non pas à ce ventre rouge mais à eux, oubliés constants des plaisirs quand il les dispensait chaque soir.


Tu m’a évité toute la soirée Patron.
Je me suis installé, cela ne te dérange pas au moins…


Tu m’as évité de longues semaines Dacien, rétorqua le jeune homme sur le ton de la conversation, voix égale que rien ne trahissait, surtout pas le contentement qu’il ne pouvait s’empêcher de laisser filtrer à ses veines de voir le Fier venir possiblement solliciter la paix, en finissant la ligne sur laquelle il travaillait, avant d’enfin poser ses yeux sur lui, laissant à un bref silence, le temps de perdurer. Sanguin, maladroit, et tellement orgueilleux, Dacien pouvait tout aussi bien venir éclairer l’ombre jeter sur leur relation comme lui annoncer de but en blanc qu’il quittait le bordel, arrogant courtisan dont la faiblesse était comme bien souvent la force.
Puis je te souhaiter un bon retour parmi nous ?
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--Dacien2
C’est pas faux….

Il ne pouvait le nier. Cependant, l’Arrogant savait bien au fond de lui qu’il aurait pu pousser cette porte quand il le souhaitait pour venir trouver soulagement à ces maux au détour d’une conversation futile ou non. Dacien n’en avait rien fait, affublant les murs de sa chambre de coups plus violents les uns que les autres lorsqu’en sourdine, d’un bref passage dans le couloir, il pouvait entendre la voix carnassière et pleine de cet homme qui lui causait tant de tourments. Et si il avait tant chéri son antre, cela n’était que pour éviter au Flamand de se retrouver face à cette rage grandissante, l’emmenant dans un dangereux piège dont lui seul pouvait se sortir la tête haute, glorieux de savoir faire face à la criante vérité qu’il n’aurait jamais ce qu’il désirait le plus. Adryan.

Alphonse finissait d’écrire les quelques mots sur le parchemin ornant son bureau. Les émeraudes du Courtisan naviguaient entre le visage du Félin et le vélin, se demandant si pendant quelques minutes, il allait arrêter de faire crisser sa plume, son désagréable à ses oreilles. Allait-il le dépeindre de la plus triste des façons? Allait-il lui hurler dessus pour la conduite qu’il avait eu? Allait-il s’insurger au point de le foutre hors de l’Aphrodite? Le Fier réfléchissait aux probabilités d’un licenciement qui, dans n’importe quel autre lupanar aurait eut lieu, aurait pu faire figure de fin de tout que cela puisse concerner le contrat, l’amitié, la fragile fraternité ou encore ne serait-ce que l’indicible désir que possédait tout à chacun de revoir une personne. Le profond respect en possession dans son sang pour celui qui acceptait tant bien que mal les accès de l’Arrogant, venait de s’amplifier au regard de ses onyx, sans poser de jugement quel qu’il soit, attendant de savoir ce que Dacien allait vraiment faire. Partir vers d’autres horizons pour offrir ses services à d’autres maisons closes de Paris ou rester pour admirer l’objet de ses désirs, l’aimant le jour et le convoitant la nuit, tendre envieux qui se ferait à l’idée que cela ne serait qu’un rêve à atteindre dans un absolu divinatoire.

Le silence que Alphonse venait d’imposer le déconcerta une fraction de secondes, le bouleversa la seconde juste après pour finir sur une note de désorientation. Quoi lui dire à ce moment précis. Comment lui faire intégrer que Dacien avait analysé la précédente situation, que ce n’était pas lui qui aurait du subir cette acerbe colère, qu’il s’en voulait au point de déchanter sentir ses phalanges sur son épaule, à ce tel point de se pointer là, devant lui, pour venir demander la clémence encore une fois de ses griefs malsains. Le Courtisan resta encore silencieux, le développant de ce regard à peine chaud d’enfin attirer son attention, un maigre sourire aux lèvres de feinter s’étendre sur un sujet dont il connaissait forcément le point final bien avant lui. Et la question offrant paisiblement un…


Pas encore….

…..Venait de faire son entrée. S’en suivirent les quelques mots….

N’as-tu jamais eu ce sentiment que plus rien autour de toi ne tournait rond?

D’apprendre que l’Enivreur partirait le jour où ce fameux rubis serait rendu à son illustre propriétaire l’avait rendu presque fou de rage. Mais quand, ivre, ne sachant même pas comment il faisait pour tenir debout, Adryan avait débarqué dans sa chambre pour venir lui soutirer les quelques indices de sa curiosité mal léchée envers lui, son sang n’avait fait qu’un tour et tout était partit en vrille.

Ce n’était pas à toi d’avoir tel éclat…

Son échappatoire ne se ferait qu’à demi-mots mais il était bien présent. Le voilà insufflant une authenticité rare, perlant un avant-goût de ce relâchement intense de laisser ses émotions le guider dans une abysse afin de ne plus tomber au fond et de faire souffrir l’hypothétique personne capable de comprendre à certains instants cette cruauté que le Barman lui soumettait.

Alphonse_tabouret
N’as-tu jamais eu ce sentiment que plus rien autour de toi ne tournait rond?

La bienheureuse ignorance de Dacien l’égratigna et il rejeta d’emblée l’irritation qui le menaçait, la connaissant bien, fidèle amie mortuaire du printemps passé, douce sœur de sanglots solitaires, maitresse affamée auprès de laquelle il avait dormi durant des mois, cherchant l’odeur de l’anglais dans des vestiges de passé n’appartenant qu’aux limbes des sommeils troubles.

Rien ne tournait rond parce que le monde lui-même n’était pas rond, univers cabossé dont les fils du destin se brisaient à chaque ornière nouvelle, à chaque rebondissement, et les uniques fois où la grâce touchait du bout du doigt l’instant, ce n’était que le temps de la chute, secondes s’étirant parfois des années mais clin d’œil fugace dans une vie entière, née pour mieux célébrer l’effondrement une fois le sol touché.
Il était né avec ce sentiment et avait assisté, tour à tour spectateur et acteur à l’inflation de cette tumeur naturelle au fil des ans sans savoir quoi faire pour l’endiguer, ne songeant même pas à pouvoir la détruire, acète désœuvré choisissant finalement , invincible au creux de sa foi, à se laisser porter par le chaos, puisque le chaos l’emportait toujours.
A la question, il répondit donc d’un simple haussement d’épaules, taisant des mots qu’il estimait déplacés pour laisser au courtisan le temps nécessaire à trouver l’approche, arrogant démuni qui se trouvait devant le raisonnement comme pour la première fois.


Ce n’était pas à toi d’avoir tel éclat…

Taiseux autant que possible, prudent des mots et de leurs sens, le chat accueillit ce qu’il estima être des excuses, et se sut lui-même, frileux à demander plus quand l’indispensable venait d’être dit. Enfant élevé dans l’intonation de l’ordre, adolescent soumis à la voix de son désir, il trônait désormais, adulte, dans un monde dont il était seigneur quand ses folies ne le gangrenaient pas de leur peste, et s’étonna d’éprouver de la satisfaction quand il ne pensait percevoir que la justice en guise de dime.


En effet, conclut il en inclinant le museau, laissant la lumière des bougies éclairer plus encore le dessein délicat et encore timoré de ses lèvres félines, l’index et le pouce jouant distraitement de sa plume. Et en même temps, qui d’autre t’en pardonnerait ?
A demi-mots également, pudique et au final soucieux de ses propres réactions, le chat posait les bases d’une réalité et proposait la paix que Dacien était venue chercher, laissant en filigrane derrière, l’expectative d’une autre intransigeance à la récidive. Chat échaudé ne craint-il pas l’eau froide ?
As-tu besoin d’encore quelques jours de repos?, hasarda-t-il finalement, jouant du vague pour satisfaire la pudeur du courtisan et son envie à connaitre les projets qu’il avait nourri dans son exil
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--Dacien2
Il savait. De par ce mutisme imposant, Alphonse savait. Dacien venait de comprendre qu’il avait connu déjà pareil cas. Ressentir cette impression de sombrer dans un gouffre, que cela était incontrôlable au point de vous enliser dans cette noirceur perpétuelle. Si seulement Dacien avait pu s’enticher de quelqu’un d’autre que du Castillon, tout serait bien plus facile pour lui. Le Flamand eut un haussement d’épaules sans dire un seul mot. L’Arrogant entrevit l’impertinence de sa question juste à observer la ferveur que mettait le Chat à ne pas rétorquer. Peut-être était-ce déplacé mais au moins, il venait de comprendre que Alphonse ne laisserait pas en suspens cette demande de trêve. En même temps, Dacien ne demandait rien. Il se devait de venir présenter ses excuses à la seule personne qui arrivait éventuellement à discerner un semblant d’homme bien sous cette arrogance perpétuelle qu’il mettait en place autour de lui. Fallait-il en rajouter à ce moment-là….Fallait-il étaler tout ce qu’il avait ressasser dans sa tête pendant cet isolement…Assurément non quand le Comptable ouvrit la bouche pour sortir un en effet. Cela ne servirait à rien. A quoi bon se morfondre en excuses quand votre interlocuteur avait reçu le message.

Son visage jouait des ombres imposée par la lueur de la bougie. Ses rétines taisaient tout sentiment. Malgré les regrets qu’il éprouvait d’avoir fait subir au Flamand cet acharnement, Dacien ne laissait rien transparaitre. Et il valait mieux que cela reste ainsi. L’accalmie avait fait son entrée à l’instant où il avait quitté sa chambre pour reprendre place dans le Bordel. Il ne pouvait en être autrement que de paraitre de marbre au lieu de crier la rage qu’il avait envers le Castillon de l’avoir forcé à endurer autant de souffrance.


Personne ne pouvait le faire mieux que toi.

Et cela était bien vrai. Le seul pardon qu’il désirait pour l’heure était bien le sien. Le Taiseux se faisait à présent curieux. Quels allaient être ses projets futurs?

Si j’avais encore eu besoin de repos, je ne serai pas assis devant ton bureau Patron.

Un sourire en coin, quelque peu amusé.

J’ai pris bien assez de temps pour retrouver mes esprits.

Et plus encore. S’il pouvait se douter à quel point, Dacien avait pu réfléchir pendant son exil, il serait stupéfait des découvertes qu’il s’était mis en tête, au point de taire tout ce qui pouvait l’émouvoir même une infime seconde.

Alphonse_tabouret

Si j’avais encore eu besoin de repos, je ne serai pas assis devant ton bureau Patron.
J’ai pris bien assez de temps pour retrouver mes esprits.


Si Dacien semblait convaincu, Alphonse lui, n’y croyait pas une seule seconde, attendant, circonspect, qu’on lui montre le contraire, sans qu’il eut douté de la bonne foi du courtisan, mais prenant en compte l’aveuglement des déterminations forcées.
Etait-ce la première fois que l’Arrogant tombait amoureux aussi profondément, aussi désespérément, s’interrogea le chat en contemplant le jeune homme qui délayait son insolence dans la pose avachie qu’il avait choisi d’adopter. Brièvement ses quatorze ans lui revinrent en bouche, épiçant son palais du parfum des souvenirs à ce point saisissant qu’ils restent inscrits dans la chair jusqu’à la mort, mémoire vive du cœur, balance éternelle de l’avant et de l’après, et dans un soupir à peine audible, Alphonse chassa le visage juvénile de Quentin de ses tempes, les rideaux épais qui trônaient alors dans le hall de l’Aphrodite, et l’odeur de cette chambre baptisée par la brulure de leur rencontre.
L’amour subsistait après la mort, plaie dont on ne mesurait l’ampleur qu’en l’expérimentant… Que pouvaient bien faire une poignée de mois contre cette délictueuse insistance du cœur à garder à jour ce qu’il avait de brutal ?


Je suis ravi de l’apprendre.
Il concéda à se redresser, s’adossant à son fauteuil ; délaissant visiblement son travail en dernier signe de paix.
Des projets dont tu voudrais me parler ? , hasarda-t-il sans croire à la confidence, proposant dans un sourire une alternative au froid possible que jetterait un refus de s’épancher : Un verre à m’offrir pour justifier le retard que tu me fais prendre?
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--Dacien2
[ Chat. Nom masculin. Définition: félin de petite taille au pelage soyeux, généralement domestique.]

Il fallait être convaincant et plus que d’habitude. Alphonse devinait en un instant les pensées les plus profondes que vous aviez, celles qui vous font tenir le coup contre tous et toutes, celles dont vous-même vous ne pourriez vous y attendre ou encore celles que vous pourriez projeter. Il allait bien. Ou du moins, il faisait celui qui allait bien. Parce qu’avec ce que le Fier semblait déceler avec le peu d’indices qu’il possédait encore dans sa mémoire, il ne fallait pas croire que Dacien laisserait cette question de gage en suspend. "Et tu seras bien moins ravi quand j’aurais trouvé ce que tu me caches toi et Adryan" pensa-t’il. Un maigre sourire vint aiguiser sa bonne humeur. Du moment que le Chat acceptait ses excuses, après tout, le reste semblait bien futile en réalité. La seule chose qui le dérangeait était d’observer son insistance à vouloir connaitre ses futurs projets.

Rien de bien florissant Patron.

Un sourire en coin.

Juste de revenir tranquillement, de travailler encore pour l’Aphrodite avec envie comme avant et….

Un ravalement de salive.

….Et éviter le Barman pour les dix prochaines années à venir.

Une lueur dans ses émeraudes.

D’une bonté divine Patron, je serai à l’avenir.

Et Dacien se leva, se dirigea vers la console et servit deux verres de whisky. Quelques pas vers le Flamand lui tendant son verre et le Courtisan ne se gêna pas pour s’appuyer sur le bureau un instant aux côtés de Alphonse.

Je ne ferai plus d’esclandre au Salon si c’est-ce que tu veux savoir.

Mais ailleurs, en privé se nargua-t-il de garder pour lui. "Ailleurs tu m’entendras".

Alphonse_tabouret
D’une bonté divine Patron, je serai à l’avenir.
Je ne ferai plus d’esclandre au Salon si c’est-ce que tu veux savoir.


Le discours de Dacien fut suivi d’un silence où le chat prit le loisir de démêler ce qu’il jugea relever de l’aigreur, du mensonge, le tout pour cacher çà et là quelques vérités, mais quoi qu’il ait derrière la tête, le comptable souhaitait s'en détacher, distant volontaire des expériences qui forgent sans pouvoir se douter qu’il serait victime lui aussi, des idées nées entre les tempes de l’Arrogant.

Une bonté divine, répéta-t-il sans sourire, se demandant pourquoi l’ironie avait été choisie à cet instant ci puisqu’elle ne pouvait qu'agiter les sens de celui qui la percevait, sentant là, toute la dualité chez le courtisan, sans arriver à imaginer où elle l’amènerait.
Il se saisit du verre tendu, examinant brièvement l’ambre dansant dedans, ignorant encore que la paix chez Dacien était à double tranchant, conscient que son instinct le plus primaire s’agitait, ne sachant s’il devait l’ignorait par amitié pour le jeune homme ou verser dans cette méfiance perpétuelle des autres et perdre ce qui ressemblait le plus à un ami dans son entourage
. Ne t'en demande pas tant...

Je ne ferai plus d’esclandre au Salon si c’est-ce que tu veux savoir.

Je n’ai rien contre les esclandres justifiées, le reprit il après avoir avalé une gorgée de Whisky et savouré la langue de chaleur lui léchant le palais pour lui traverser la gorge. Je te demande juste de ne pas mélanger l’intime et le professionnel.Si nous sommes d’accord là-dessus, alors la discussion est close, fit il en finissant son verre et le posant d’un geste sec sur le bureau, le corps engourdi une seconde dans la fulgurance du malt, remarquant qu’il était à jeun depuis le matin même. Autre chose ? demanda-t-il en penchant la tête pour poser le velours de son regard sur le profil du courtisan.
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--Dacien2
Avant, on aurait pu déceler n'importe quel sentiment juste en admirant ses jades un court instant. Mais cela, c'était avant. Avant de devenir reclus dans sa prison dorée pour quelques semaines. Avant de n'entrevoir chez celui qui le faisait grimacer par ses traits fins et son sale caractère, une once de décalage avec la vie et l'animation qui pouvait l'entourer. Adryan ne vendait pas son corpsnaubplus offrant et encore fallait il l'appâter pour lui donner l'appetence qu'il méritait. Le Barman n'était pas de ces hommes qui se laissaient séduire par la petite brune qui rentrait avec cet air dérisoire de s'envoyer en l'air. Il n'était pas homme non plus à se laisser charmer par la petite blonde qui se donnait des airs de petite fille modèle. Alphonse lui avait spécifié qu'il n'était pas homme à poser genoux à terre face à un autre. Mais, bizarrement, bien des choses avaient gamberger dans l'esprit du Brun et depuis l'épisode tragique du débarquement du Nobliau dans sa chambre, il n'était plus sûr de rien. Alphonse et Adryan se vouaient une haine inexplicable et immuable face aux autres. Alors que, pourtant, ils travaillaient des nuits ensemble. Et si, les deux protagonistes s'offraient des nuits torrides en fuyant le regard des autres en cachant toute vérité.....Non. Impossible. Adryan ne se serait pas saouler la gueule pour venir lui soutirer ce qu'il soupçonnait. Mais, du temps avait passé sous les ponts. Et si, finalement...Cependant, restait encore en suspend la fameuse question du rubis. Celle là même qui conduisait Dacien à penser qu'il y avait quelque chose de signer entre les deux comptables. Comme un pacte, un contrat qui avait scellé cet échange. Et l'histoire des huit milles écus....Non vraiment, les pièces misent bout à bout donnait l'envie d'en apprendre plus, d'en savoir plus, de fouiller plus. La curiosité était débordante. La soif de savoir ne serait étanché que quand il aurait compris ce qui les reliait tous les deux.

Un regard vers le Flamand esquissant un sourire et resserrant sa mâchoire. S'il savait le pauvre. S'il pouvait se douter un instant de tout ce qui pouvait lui traverser l'esprit.


J'ai bien compris la leçon et j'ai bien pris le temps de réfléchir aussi. Et je gage de rester tranquille et de ne plus mélanger.

A présent, il irait direct cueillir les informations dont il avait besoin là où il fallait. Plus simple, plus sûr d'avoir ce qu'il voulait et souvent, les preuves directes causaient plus que les personnes qui cherchaient à dévier des réponses simples à formuler. Autre chose qu'il avait demandé. Si Dacien pouvait lui demander toutes ces autres choses sans essuyer des réponses théoriques pour éviter le sujet, s'en détourner encore une fois. Mais non. Rien d'autre après tout. Il n'avait rien à lui rétorquer de plus sinon des interrogations mettant mal à l'aise. Et le but de voir le Patron n'était pas celui là mais bien d'obtenir son pardon pour ce qu'il avait fait.

Non. Rien d'autre. Buvant son verre d'un trait. Tu viens de me donnerce que je voulais. Je pense que... Se relève du bureau, passant derrière le Chat en posant une main amicale sur l'une de ses épaules.…Je vais te laisser à présent.

Et cela était certainement mieux ainsi. Pas la peine d'en rajouter. Dacien avait ce qu'il désirait, sa grâce malgré son énervement qui n'aurait pas du avoir lieu.

Alphonse_tabouret
Le comptable hocha la tête, imbécile naïf ayant choisi de croire, bien loin des idées que nourrissaient Dacien, incapable de penser un seul instant que la trahison viendrait de là quand bien même il percevait chez le courtisan une amertume laissée par le Castillon, fléau asphyxiant son espace le plus proche et gangrénant depuis Noël, jusqu’à l’intimité de ses souvenirs par des réminiscences d'odeurs salées, de gouts insupportables étreignant ses nerfs des frissons laissés à sa peau affamée.

Bonne soirée Dacien, le salua-t-il sobrement, se doutant bien que tout ceci n’était pas clôt mais prenant le parti de faire confiance, sinistre erreur de l’animal prenant le pas sur l’humain, faiblesse dormante dans la relation qu’il entretenait avec l’Arrogant.
Et bienvenue chez toi, conclut-il quand un sourire sincère glissait à ses lèvres, pli étirant à son visage une luminosité franche.

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