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[RP Juin] B.D.C. Arrogante ou Sulfureuse demande ...

Cersei_


    [ A la sortie de l'Aphrodite, direction sa chambre ]

    Il fallait quitter le bar, quitter le bordel pour aller se reposer un peu. Cersei salua le barman, le remerciant de prendre le mot destiné à Dacien et fila.
    Les ruelles étaient devenues noire, limite glaciale. Elle regagna sa couche en essayant de faire le vide dans sa tête. Difficile après cette soirée enflammée.


    [ Le lendemain, dans la ruelle adjacente, puis la cours, puis la porte et le portier ]

    Cersei attendit qu'on lui ouvre. A cette heure il n'y avait que les livraisons de la journée dans cette partie de l'Aphrodite. La brune ne mit pas longtemps à trouver le bureau.
    De l'assurance, de la prestance et un pas assuré. Cersei se trouvait devant la porte du bureau du patron. Un moment de doute, mais qui ne dure que le temps d'une pierre tombant sur le sol. Le bras droit se lève pour frapper à la porte. Hésitation. Remise en question. Petite pensée pour Dacien qui est loin de se douter de ce que la brune s’apprête à faire. Cersei espère juste qu'il aura trouvé le message ce matin.
    Et c'est partie.


    TOC TOC TOC.

    Trois coups sec et distinct. Et l'attente. Longue selon elle. Le boss était peut être occupé avec une autre embauche.
    C'est que la brune n'avait nulle part ou aller. La chambre qu'elle avait prise depuis son arrivée commençait à lui coûter cher. Paris, la ville au mille facettes. La ville au mille lieux. Loin de sa Valencia natale. Le climat est humide mais l'ambiance vaut bien cette chaleur sèche de son pays.

    Et si il la mettait dehors. Et si il n'appréciait pas qu'elle ait goûté au courtisan. Et si ....
    Avec des "Si" on pourrait refaire le monde. Surtout que celui de Cersei aurait besoin d'être remis à plat. Ici à l'Aphrodite, pas de doute, à plat elle allait y être souvent. Enfin, si cette porte voulait bien s'ouvrir, ou si un "entrez" se faisait entendre. Que le temps peu paraître long quand on n'est sur de rien.

Alphonse_tabouret
L’attente parut longue à l’Hispanique et elle le fut, sans doute, comme elle l’est toujours lorsque l’on guette et espère après quelque chose, le temps ayant cette fâcheuse habitude de s’étendre toujours de manière interminable dans les moments où l’on souhaiterait qu’il s’évapore sans plus tarder. De ce fait elle parut longue, et pourtant, on pouvait jurer qu’il ne s’écoula qu’une poignée de secondes avant que la voix d’Alphonse ne retentisse de l’autre côté, assourdie par le panneau de bois ouvragée mais néanmoins nette.

-Entrez.

La porte s’ouvrit, révélant la demoiselle, ses cheveux bruns, son teint halé par le soleil ibère, et Alphonse, relaçant ses braies, attarda un regard sur elle tout en resserrant le nœud visant à les attacher. L’habitude de garder derrière la façade de son visage poli toutes les affres de ses sensibilités attachait à la ligne du jeune homme un flegme où il avait appris à toujours y noyer la pointe d’arrogance de ces gens qui n’ont manqué de rien et se permettent tout, et l’intrusion de la jeune femme ne perturba nullement l’attitude désinvolte qu’avait récemment ré-apprivoisé le flamand.
Les doigts finissant de travailler le lien nécessaire à retrouver l’essentiel de la pudeur face à un nouveau convive, en aucun cas gêné par l’inconnue qui surprenait les gestes aussi équivoques et dont le calme du bureau contredisait l’essentiel du message qui pouvait être perçu, le fantôme d’un sourire traversa brièvement ses lèvres, guettant malgré lui, la réaction de la jeune femme.
Ses onyx dévièrent lentement sur Dacien assis sur le fauteuil en face, avant de revenir sur la silhouette joliment longiligne qui avait fait irruption dans le confort ouaté et doucement étouffant du bureau. Cersei n’avait pas pris rendez-vous comme tous les autres avant elle, officialisant sa demande et le temps du Comptable au travers d’un courrier. Si Dacien était éventuellement dans la confidence, ils n’avaient pas eu le temps d’évoquer le sujet ensembles… le temps libre était parfois trop précieux l’user en palabres… Son sourcil se haussa donc dans l’esquisse d’une expression légèrement étonnée, savamment étudiée, en avisant l’espagnole, ne se souvenant d’aucun rendez-vous pour cette matinée qu’il comptait presque entièrement dédier à a comptabilité.


-Bonjour, la salua-t-il en l’examinant rapidement, notant les lèvres pleines, les cils longs et épais, les hanches assez dessinées pour s’y agripper Puis je vous aider ?
_________________
Cersei_



    Je sais ce que je veux, il faut me le donner. Voila à quoi elle pensait en poussant la porte après avoir attendu, entendu. Cersei découvrait enfin le visage du maître des lieux. Il avait des mèches de cheveux qui retombaient sur son visage baissé vers le lacet de ces braies. De long doigts enroulaient le lacet pour resserrer les liens. La brunette afficha un sourire légèrement coquin. Quand elle ouvrit un peu plus la porte elle s’aperçut qu'il n'était pas seul. Oups, mince.
    La chevelure assise sur le fauteuil face au bureau du patron ne lui était pas inconnue. Dacien ... Il avait donc reçu le message qu'elle avait laissé la veille au bar de la maison haute, lui demandant de bien vouloir la rejoindre à la maison basse ce jour dans le bureau du patron.

    La scène en disait long et pouvait avoir à la fois plusieurs fin. L'esprit de Cersei était ouvert et elle avait tendance à imaginer avec plein de ressource les différentes positions, les envies, le plaisir de chacun selon ce qu'elle entre apercevait. Mais avec le visage d'Alphonse il était difficile de comprendre les sentiments qu'il avait à cet instant.


    Bonjour, je suis désolée de vous déranger señor, mais j'ai une demande à vous faire.

    Cersei s'avance d'un pas léger jusqu'à poser les mains sur le fauteuil ou se tient Dacien. Après la nuit qu'ils venaient de partager, il ne lui en tiendrait pas rigueur.

    Je m'appelle Cersei, Hispanique de naissance, fraîchement arrivée sur Paris il y a quelques jours. J'ai passé la soirée ici, à l'Aphrodite, en compagnie de cet homme assis en face de vous. Je voudrais .... elle prit un temps avant de continuer ... vous proposer mes services en tant que courtisane.

    Voila, c'était dit, lancé, comme ça. Il fallait juste qu'un "oui" sorte de la bouche fine du patron. Lui ouvrir les portes de la maison haute, lui permettre de rester ici, de lui prouver qu'elle saurait prendre soin avec la plus grande affection des clients comme elle avait réussi à donner du plaisir à Dacien.
--Dacien2
[La veille au soir]

La nuit avait été longue, passant de corps en corps et de discussions bien affriolantes entre courtisans et courtisanes qui pouvaient attiser sa curiosité envers certaines dirons-nous. Voilà que l’Arrogant, comme chaque soir, se coucha, pas assez satisfait de sa nuitée. Quoique. En y repensant bien…..
Une hispanique avait bien laissé trace dans son subconscient. Bien assez pour désirer la revoir. D’habitude, c’était plutôt lui qui laissait une emprunte indélébile et pour la première fois dans sa carrière de courtisan, cette espagnole qui faisait rouler ses r lui avait donné ce petit goût amer que l’on essayait de dissimuler lorsque la personne devait vous quitter.
Pourtant, le boulot était le boulot. Le Fier n’était pas en ce lieu que pour elle et son corps n’appartenait qu’à lui. Bien plus vite qu’il ne pensait qu’elle reviendrait. Cela l’avait fait sourire. Dacien aimait trop la luxure pour s’envahir de quelconque sentiment à l’égard de qui que ce soit. Mais, il était évident que cette Cersei, si elle remettait les pieds dans ce Bordel, ne passerait pas la soirée seule, sans sa compagnie.

Le voilà qui commença à enlever ses affaires pour se pieuter lorsqu’un parchemin arriva sous sa porte de chambre. Qu’était-ce encore. Une seconde d’immobilité et il alla chercher le bout de papier. Ouverture et lecture.

Etrange mot que voilà. L’hispanique désirait le revoir mais à la maison basse. Pour y faire quoi…..Si elle comptait demander l’exclusivité sur l’Arrogant, cela était déjà peine perdue. Besoin de lui mais…..Pour quoi faire……Le cerveau en ébullition de savoir ce qu’elle pouvait bien lui réserver comme mauvaise surprise, Dacien se coucha tout de même.


[Le lendemain matin, dans le bureau du patron]

La nuit avait été courte, ressassant ces quelques mots écrits et déposés à son encontre. Peut-être pour lui rembourser les verres offerts. Mouarf…Pas la peine de se rendre chez Alphonse pour pareille action. Dacien était arrivé plus tôt sur les lieux du rendez-vous et bizarrement, l’attente fut plus courte que ce qu’il avait prévu. Alors que l’Arrogant allait s’asseoir de l’autre côté du bureau, trois coups retentirent sur le battant. A peine le temps de s’installer dans le fauteuil que le Flamand déclara que la pièce était prête à accueillir la personne se trouvant derrière. Le Brun se retourna pour voir qui rentrait et c’était bien elle. Cersei n’avait pas lancé de paroles en l’air. Désireuse de voir l’employeur, elle était bien là. Un sourire en coin, coquin et taquin envers elle. La lueur s’échappa de sa verdure pour laisser place à la jade froide. Dacien remit ses quelques mèches derrière son oreille. L’index et le pouce se posèrent de chaque côté de ses lèvres pour essuyer légèrement ses commissures. Ses émeraudes se remirent un instant dans les onyx du Flamand. L’espagnole s’avança et se posa derrière l’Arrogant mettant ses mains sur le dossier de son fauteuil. La Sulfureuse ouvrit sa bouche pour en sortir quelques mots. Bon elle n’allait pas étaler non plus ce qu’ils avaient faits oh! Elle voulait…Mais elle voulait quoi. Et là, ce fut le drame.

Alors que le Fier venait de baisser la tête attendant la suite de ses dires, son minois se releva vers Alphonse, avec un peu d’incompréhension. Il n’était pas au courant qu’il servirait de ticket d’entrée pour l’Aphrodite. Pendant un instant, la Sulfureuse vint déclencher l’algarade dans son estomac. Tout son égo en prenait un coup. Un seul mot défila pendant quelques secondes dans son esprit. La garce! Elle s’était bien foutu de sa poire. Silencieux d’abord. Préférant ravaler sa salive plutôt que de monter dans les tours. Puis, voilà qu’il se ravisa. Son visage reprit un intérêt apparent pour la cliente qui voulait se transformer en courtisane. Ses béryls devinrent transparents. Son minois se pencha sur le côté de quelques millimètres. Ses phalanges vinrent enserrer la dextre de Cersei. Sa paume fût portée aux bords des lippes de l’Arrogant et d’un regard de provocation envers son employeur, Dacien entra dans la partie avec la Sulfureuse. Elle voulait donc rentrer à l’Aphrodite. Pour lui, cela était peut-être de bonne augure. Au moins, quand il le désirait, il l’aurait à portée de mains. La belle Brune ne pourrait lui échapper. Et même si celle-ci souhaitait se défiler, le Narcissique lui rappellerait certains points.

Faisant croire qu’il était de connivence avec l’espagnole, l’Arrogant attendit de savoir ce qu’allait dire le Flamand. Après tout, il ne pouvait lui refuser cette faveur. Il lui avait bien imposer une soirée d’amusement de mauvais goût et Dacien voulait avoir de quoi se sustenter à portée de mains s’il le voulait. Inopportunément, elle s’était servie de lui, il allait lui faire payer. Et pour cela, il ne laisserait pas le choix à Alphonse de la prendre dans sa ruche.


Alphonse_tabouret
Rentrant sans plus attendre, la brune se dirigea vers le fauteuil où siégeait fraichement Dacien tout en laissant le flot accentué de sa voix venir rouler à ses oreilles, situant les parfums ensoleillés de l’Espagne dans chacune de ses syllabes.

Je m'appelle Cersei, Hispanique de naissance, fraîchement arrivée sur Paris il y a quelques jours. J'ai passé la soirée ici, à l'Aphrodite, en compagnie de cet homme assis en face de vous. Je voudrais… vous proposer mes services en tant que courtisane.

Une pointe de curiosité aiguisa son regard tandis qu’elle parlait, qu’il tourna encore une fois vers le courtisan qu’il sentit imperceptiblement se fermer à quelque chose.
Alphonse ne pouvait pas prétendre connaitre Dacien, leurs étreintes ayant toujours eu jusqu'alors le gout d’une absolution directe dans laquelle on ne s’attardait nullement en palabres, mots doux ou préliminaires trop langoureux… Mais le Fier était un objet si parfait pour exulter sa frustration endeuillée de sentir le désir naitre dans ses veines, si prompt à s’ombrer d’un mot en trop, à s’extasier d’un geste de moins, qu’il avait néanmoins appris à en décrypter les signes les moins voilés. A cet instant ci, si le véritable caractère de la pensée de Dacien lui échappait, il sentit, inextricable, une colère mauvaise se muer en revanche, et lorsque le regard de défi du jeune homme accompagna le ferrage de la main de l’hispanique dans la sienne, Alphonse sentit toute l’insolence du fauve venir lui gratter les tempes.
Il aimait cet air chez Dacien qui le poussait à le taquiner plus encore, à déclencher chez lui ce moment de vacillement où l’arrogance et la peur se mêlaient si adroitement qu’elles transformaient le jeune homme en un hôte plus volcanique, étrangement plus chaotique, plus facile à cerner… et à manipuler au bon gré de ses envies…

-Votre professionnalisme aurait voulu que vous preniez rendez-vous… Votre courtoisie, aurait quant à elle attendu une réponse de ma part… Les onyx s’accrochèrent aux perles ibères, un sourire aux lèvres contrastant avec la froideur des mots, l’insolence pointant, ineffable dans chacun de ses mots et de ses gestes mesurés. L’entrée en matière ne lui déplaisait pas mais le jeu étrange auquel ces deux-là se livraient devait connaitre les règles les plus élémentaires. Le bureau du comptable ne se fréquentait qu’au rythme de la volonté de son propriétaire… Cela dit, puisque vous êtes là… lâcha-t-il, du ton de celui qui accorde une faveur en quittant le bord du bureau pour rejoindre son fauteuil et s’y installer, jaugeant brièvement l’un puis l’autre dans un amusement discret qui ne cessait de croitre avant de poursuivre : Je suis ravi que Dacien vous ai assez satisfaite pour que vous songiez à nous proposer vos services… Il planta son regard sombre dans celui du jeune homme, appuyant, là où il devinait l’écorchure, malignement espiègle avant d’accorder à nouveau son attention à leur hôte : ...mais voyez-vous, Dame, l’Aphrodite n’est pas vraiment un bordel comme les autres. Il ne suffit pas de mener un courtisan à l’extase pour faire ses preuves, ici. Si vous devez travailler en ces murs, je crains qu’il ne vous faille aussi un peu de discrétion et beaucoup de loyauté. Jugez-vous la prestation de Dacien suffisante pour payer ce tribut-là à votre nouvelle maison ? Le sourire, taquin, fendit définitivement le visage du flamand.
_________________
Cersei_



    [ Entre un fauteuil, un bureau et deux hommes ]

    Des regards étaient échangés. Les mains de Dacien s'étaient resserrées sur les accoudoir du fauteuil. On pouvait en voir la blancheur sur les articulations à l'annonce que l'Hispanique venait de faire.
    Cerseï, courtisane.
    Une vie de débauche et de plaisir. Qui plus est dans un lieu qui sentait bon le "reviens-y".
    Elle saurait garder des clients, elle saurait les faire revenir la langue pendante.

    Il ne lui manquait qu'un contrat. Un bout de papier certifiant qu'elle serait embaucher.

    Je n'aime pas attendre les coursiers, volatiles ou autres bestioles qui apportent des vélins. Veuillez m'excuser si je me suis montrée très investigatrice de votre bureau, jefe* ...

    Le ton prit par Alphonse ne lui faisait pas peur. Ni ne la mettait dans le moindre doute. Par ailleurs, elle saurait pour plus tard, si l'occasion de repasser par la se présentait, qu'elle devrait prendre rendez-vous et attendre sagement qu'on lui donne l'autorisation de descendre.

    La nuit qu'elle avait passé avec Dacien, elle ne l'oublierait jamais. Elle n'en aurait pas l'occasion s'ils devaient travailler entre les mêmes murs. Dire qu'il l'avait satisfaite était vrai, mais il n'en était pas ressorti sans être aussi convaincu qu'ils se reverraient.


    Je ne connais personne ici. Mes terres natales sont très loin et je doute croiser un jour une personne qui serait à même de me connaître. Je serais discrète, loyale. Vous pouvez en être certain.

    Cerseï inclina légèrement la tête pour affirmer, confirmer ses dires. Le sourire d'Alphonse était assez interrogatif. Comme s'il aimait jouer avec les mots pour en faire sortir le pire comme le meilleur.
    La brune ne pouvait pas voir la réaction sur le visage de Dacien. Derrière son dos elle pouvait simplement respirer son odeur fraîche et admirer ces longs doigts serrer par moment le fauteuil.


    jefe > chef, patron.
--Dacien2
Le Flamand venait de reprendre la place derrière son bureau. La nargue qu’il mettait dans ses mots taraudait sérieusement les pensées du Narcissique. Il croyait quoi le Tabouret? Se rendait-il compte au moins qu’il avait le meilleur courtisan de tout Paris dans sa ruche? Possible que non. Eventuellement, en comprenant que Cersei désirait offrir ses services aux prochains clients, il l’apprendrait à ses dépends. Ses onyx n’étaient pas des plus chaudes. Dacien en était perturbé intérieurement. Le calme faisait front à la rage d’avoir été pris pour un emmanché par l’espagnole. Il lui avait permis d’atteindre le paroxysme. Elle lui avait laissé un goût de revanche indéniable. La belle Sulfureuse ne serait pas en reste de languir le retour du Dacien tendre, enjoué et joueur, laissant au loin son narcissisme et ses meilleurs attraits afin d’assouvir ses plus bons plaisirs. Si la Brune l’avait prit pour un sobriquet de façon à la faire pénétrer au Bordel, lui ne serait pas de la plus grande gentillesse avec elle.

Assez satisfaite. Wow!! Son regard noir revint. Ses mâchoires se serrèrent tout en dévisageant Alphonse. Lui aussi le prenait-il pour un sobriquet ou quoi……Son individualité était sacrément touché. D’abord la Brune en l’imposant devant le patron et en plus sans prendre de vrai rendez-vous et maintenant le Flamand qui croyait, qui croyait…..Mais qui croyait quoi au juste…..Il ne manquait plus que son patron puisse penser que l’on pouvait le manipuler à bon escient. Ben, apparemment, cela était le cas. Tout bas, dans la barbe qu’il n’avait pas, il parlait tout seul.

J’suis pas un jouet, bordel…..

Ses jades se remirent dans le vague un instant. Il ne dirait rien devant le patron. Il resterait de marbre pour une fois et ravalerait sa fierté le temps de cet entretien. Tout venait de se mettre en lumière. Cersei avait tout bonnement poussé la porte de l’Aphrodite pour devenir courtisane. Elle s’était bel et bien servi de l’Arrogant pour avoir place en ce lieu. Son jeu avait été bien caché. Il était tombé dans le panneau comme un débutant. Sa dextre se serrait au fur et à mesure que la Brune sortait le peu de mots de sa bouche. Dacien compressait ses doigts de plus en plus autour de ceux de Cersei. Et quand elle eut fini sa déclaration d’être inconnue au bataillon, il relâcha la pression. Ses émeraudes se posèrent dans les onyx de son employeur. Et presque comme un ordre, il osa enfin sortir quelques paroles du fond de son gosier.

Elle restera discrète, je m’en assurerai s’il le faut.

Ascendant elle croyait avoir, autorité il aurait sur elle. Un sourire en coin envers Alphonse pour lui apporter garanti de ses dires et qu’il pouvait avoir pleine confiance en son courtisan.

Alphonse_tabouret
Si Cersei ne pouvait pas lire sur le visage de Dacien, le flamand lui, avait toute la latitude pour le faire, et ce qui se dessinait sur le visage effilé du courtisan venait aiguiser sa curiosité à la manière d’une pelote de laine sous le museau d’un chat.
Elle ne voyait pas, la belle hispanique, la mâchoire crispée et le regard blême qu’il tentait de juguler en gardant la prestance qui l’habillait de coutume, au mieux sentait elle la poigne dont les articulations blanchissaient aux siennes, prenant en étau les doigts fins de la demoiselle. Il y avait quelque chose de sulfureux, de presque malsain dans le jeu qui se déroulait devant lui quand l’’une venait en terrain conquis, et que l’autre, passé la surprise, cédait trop facilement…


Elle restera discrète, je m’en assurerai s’il le faut.

La phrase amusa le félin, retranché derrière le masque attentif et il en savoura aussi bien les mots, que l’intonation, que la suggestion… Son regard sombre se posa alors sur la jeune femme, laissant un silence s’étirer, doucement, le long de quelques secondes, au profit d’un sourire venant dessiner sur son visage, l’étrange bonhommie de son jeune âge, menaçant volontairement l’empreinte jusqu’alors austère et louvoyante dont il s’était vêtu.

-Espérons que cet arrangement nous apporte à tous la satisfaction souhaitée…
Les onyx glissèrent sur Dacien, reprenant ses mots… Et ça, cela sera à moi de m’en assurer, s’il le faut. Le pacte, tacite, était passé entre les deux hommes. La demande était entendue, mais la patte du fauve s’estampillait en bas de page du contrat, aussi silencieux soit-il. Son regard se reporta sur l’un des parchemins vierges qu’il saisit, jetant quelques lignes dessus avant de le présenter à l'hispanique, le retournant vers elle d’un index. L’Aphrodite n’attend plus que votre signature pour que Dacien vous mène aux chambres des courtisans. Vous m’excuserez de ne point vous raccompagner moi-même, mais j’ai des obligations qui nécessitent toute mon attention… Il attendit qu’elle relève la tête une fois la signature apposée pour lui glisser d’un ton poli que mordait un sourire ironique : Et n’hésitez pas à prendre rendez-vous si vous avez besoin de me voir…
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--Dacien2
Le Brun lâcha les phalanges de la presque courtisane et posa sa sénestre sur l’un des accoudoirs. Ses verdures accompagnèrent son geste. Pour la première fois devant le Flamand il se sentait mal à l’aise. D’habitude, c’était plus un tournoiement de tripes qui agissait sur lui en le lorgnant mais là. Cette Sulfureuse lui avait indélicatement imposé une fausse image de lui face à Alphonse. Alors qu’il essayait de montrer un visage plutôt serein, Dacien cachait tant bien que mal ses machiavéliques pensées. Sa mâchoire qui ne cessait de se serrer, ses rétines qui ne cessaient de naviguer depuis quelques minutes pour éviter le regard de son interlocuteur…Tout sonnait faux et, le Tabouret, loin d’être dupe avait du s’en apercevoir. Une gêne certaine l’entourait alors que le patron de cette ruche donnait pleinement accès à Cersei en tant que courtisane au Bordel.

Nous? Non que pour elle et pour lui la satisfaction. Dacien, il l’aurait où le plaisir de la voir là….Aucun. Voir une client que devenait courtisane pour séduire d’autres hommes, les faire vaciller dans cette ouate d’extase et de plaisir indéfectible à l’œil nu. Cet arrangement lui était édicté. Le plaisir de la revoir, de la toucher, de l’effleurer n’était plus présent et laissait plutôt la place à une haine sans mesure adéquate. D’ailleurs….

Dacien se leva avec des yeux plutôt froids et distants vis-à-vis d’Alphonse. Le narcissique n’avait encore jamais eu ce regard pour celui qui aiguisait ses plus viles pensées mais là, cet entretien était…Malsain. Heureusement que le Flamand tendit le contrat à l’espagnole afin qu’elle appose sa signature.
Le Brun prit la plume entre ses doigts, la tendit à Cersei pour qu’elle s’approche. Ses émeraudes glissèrent sur elle en commençant par les pieds. Presque une observation de dédain qui remonta jusqu’à son visage de brune. Œil froid même glacial et minois qui se fermait au fur et à mesure que les secondes s’égrainaient. Une dextre s’appuya sur le bureau alors que l’autre attendait d’être libérée de la plume pour faire de même. Le ton fut autoritaire et appuyé.


Signes! Et je te conduis à ta chambre.

Un détour de rétines vers Alphonse en un clignement de cils. Dacien était affecté d’une telle embauche et de la façon dont cela avait été amené. Il ne dirait rien au Flamand pour l’heure. Si celui-ci n’était pas curieux, il tairait tout mot.

Cersei_





    [ Dans le bureau, plume en main et regard toisant ]


    Cerseï se demandait si elle avait bien fait de demander à Dacien de l'accompagner pour appuyer son embauche. Le ton de sa voix était devenu froid, limite glacial.
    Cette situation avait l'air d'amuser Alphonse qui affichait un sourire diabolique en laissant le silence s'emparer de la pièce.
    Bien sur que ce contrat lui apporterait satisfaction, bien sur qu'elle ne dirait rien et saurait rester discrète.


    La lecture du contrat lui prit un peu plus de temps qu'à d'autres. Elle parlait le français, mais le lire et l'analyser demandé quelques secondes.
    Signer, de son nom complet, De la Rosa Cerseï.


    Et n’hésitez pas à prendre rendez-vous si vous avez besoin de me voir…
    Je vous promets de le faire jefe.

    Sourire glamour au patron en lui rendant le contrat signé ainsi que la plume. Cet homme était occupé, elle ne savait même pas si il mettait les pieds à l'étage. Au moins maintenant elle connaissait son bureau et surtout, elle savait qu'il fallait prendre un rendez-vous pour le voir.

    Signes! Et je te conduis à ta chambre.

    Cerseï avait senti Dacien se lever. Elle se retourna face à lui. Ces yeux étaient d'un sombre à couper le souffle. Comme si au coin du couloir il allait lui faire payer cet affront.

    Je te rémercie, je te suis ...

    Un dernier regard vers Alphonse, un sourire, un léger salue de la tête avant d’emboîter le pas avec Dacien. L'hispanique allait vite savoir s'il avait des reproches à lui faire.
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