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[RP/IG] une lueur au bout d'un long tunnel

Anguillerusee


L'ordre de Saint François privilégiait l'humilité et le travail manuel, tout autant que l'étude. Pour mettre cet adage en pratique, le cardinal archevêque in partibus curé avait décidé de contribuer avec sa petite maisonnée à l'appel du commissariat aux mines ducales pour remplir les mines. Saint Brieuc partage sa mine de fer avec Tréguier, il fallait donc s'équiper pour la journée. De la lecture pour lui, des pioches et des paniers pour ses sbires, de quoi se rafraîchir et se sustenter. Du pain et du vin clairet, cela éviterait la migraine en plein soleil.
Ils avaient veillé à se faire enregistrer auprès du bureau des mineurs pour recevoir leur - fort maigre - écot, ils n'avaient pris son embauche que pour deux jours

Citation:
15-07-2009 04:10 : Vous avez gagné 7,50 écus.
14-07-2009 04:10 : Vous avez gagné 7,50 écus

La mule portait les paniers et le fourbi de mineur, ils avançaient d'un bon pas pour aller creuser.

La brume du matin se levait, chassée par la brise de mer, tandis qu'ils avançaient dans la lande sur le chemin de la mine. Il y avait un peu plus de monde qui se rendait à la mine, le message devait être passé. Qu'il était facile de faire réagir les villageois quand on faisait appel à leur amour propre ! se dit le prélat.

Il s'était fait connaitre au porion qui avait l'air un peu las. Comme si la mine était affaire de gens de robes ! Son visage chenu était désapprobateur, mais il opina du chef en tendant un doigt avec un ongle comme un sabot

- An divizoù a ra ar marc'hadoù. Les conditions font le marché, je ne vais pas cracher dans la soupe. Allez commencer la veine là bas, elle démarre juste, cela devrait éviter les accidents. Vous avez les consignes ?

Le prélat se souvenait vaguement de ce que le tabellion au bureau du commissariat lui avait dit.

- Je ne m'inquiéte pas, mon fidèle aide que voilà, Oecolampade, vient des montages helvètes, ils ont du sang de gnome quand nous en avons de farfadet en Bretagne.


Un petit chemin plus tard, ils se trouvaient face à la veine.





Suppression lien vers site autre que RRs {Kyana}

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--Oecolampade


La journée s'annonçait longue et salissante. Fini de se promener de cérémonies en cérémonies, tel un papillon mondain.

Comment arriver à entamer la veine correctement ? Il n'allait pas grimper dessus et y mettre des plots de bois qu'il arroserait , il fallait suivre la veine. Il allait donc falloir faire cela à l'ancienne, ils pourraient commencer à débiter assez longtemps, comme ça, son Patron se lasserait peut être de compter les cailloux avant qu'il aie à taper dans le dur.

Pour se simplifier la tâche d'attaquer la paroi, la meilleure méthode décrite dans le De Re Metallica, qui faisait autorité en Helvétie chez les porions, était de faire un tas de bois très sec et de foin contre la paroi et de l'enflammer.

La chaleur très forte faisait exploser la roche qui se délitait en morceaux et qui ensuite n'était plus qu'à détailler en morceaux suivant leur part de métal

L'autre avantage du tas de bois, c'est qui est plus facile de faire ramasser du bois à un prélat que de lui faire manier la pioche et que lui occupper les mains et lui donner une occasion de se plaindre permettait aussi de lui éviter de revenir sur ses lubies.

Le tas prenait forme. Quelques brins d'amadou - quelle difficulté à le tenir sec en ces terres côtieres - on gratte le métal et hoplà ! Une belle flambée qui allait servir aussi à se griller quelques couennes pour Son éminence et un lapin de garenne pour ses aides.

Anguillerusee


Oecolampade était issu de la race des montagnards helvètes. Dur à la tâche et silencieux. Il allait se faire à la Bretagne, une fois qu'il se mettrait au dialecte.
Il suivait le manuel à la lettre et commençait à faire rôtir le lapin et ses couennes. Il lui semblait que le moment était parfait pour évoquer la parole divine.

- Sais tu , Oecolampade, pourquoi nous creusons la glébe à chercher du métal ou du charbon ? Cela prouve la volonté divine depuis la Création, comme nous le rapporte le Livre des Vertus

Citation:
Cette boule de matière, Dieu la nomma Monde. Afin que mouvement se fasse, Il entreprit de défaire l’ordre hiérarchique des éléments. Il plaça le feu au centre de la terre et l’eau dans le ciel, au-dessus de l’air. Les éléments bougeaient, alternant ordre et désordre, retournant systématiquement du désordre à l’ordre. Dieu se plaisait à voir comment Sa création se mouvait pour correspondre à l’ordre hiérarchique de leur pesanteur.


Les cailloux éclataient sous la chaleur du feu dont les flammes rugissaient encore. Un petit tas commençait à se former avec les cailloux au pied du tas de bois. La récolte pourrait reprendre après la sieste, une fois que cela aurait refroidi.

Les couennes grillaient en petit cubes, comme lardons en poêle, et le lapin brunissait à vue d'oeil sur sa branche . Ils manquaient d'herbes et de racines pour accompagner cela, mais un peu de pain pour le trancher, mouillé au vin clairet ensuite pour caler.

Une rapide action de grâce et ils allaient pouvoir déguster. Assis le dos contre la paroi, les genoux légèrement pliés, un petit vent frais qui alimentait le feu et faisait danser les escarbilles. Finalement, les études lui avaient fait passer à côté de plein d'expériences.

Rêveur, il regarde le plafond de la galerie qui se dessine et se met à réciter un texte qu'il avait lu au Saint Office à Rome. Il se retira un petit os de la bouche, se cala la couenne dans la joue pour la déguster.



- Sais tu, Mon cher Fils, que selon de nombreux savants aristotéliciens et illustres théologiens romains du passé, il existe une mesure divine qui rendrait beau tout ce qui répondrait à cette proportion bien précise. Ce nombre divin aurait des propriétés mathématiques et esthétiques fabuleuses. Il serait la matérialisation de l’étincelle divine dans la nature et la tentative humaine de rendre hommage au Très-Haut en bâtissant des monuments à sa gloire en respectant les divines proportions. Nous y voyons aussi la représentation physique du concept philosophique complexe du juste milieu Aristotélicien auquel tout homme et tout chose doit tendre pour rejoindre le dessein divin.

Son aide avait une lumière dans l'oeil quand il arrivait à tenir le crachoir avec son maître. Il hésita un peu avant de saisir une gigolette.

- le juste milieu , comme chez les franciscains ?


- c'est cela, comme Nicolaïde nous l'a enseigné. Mais revenons au nombre d'or.
Le « nombre d’or» se dit également « Phi », en hommage à un théologien et architecte grec nommé Phidias, à qui l’on doit le Parthénon de l’Acropole d’Athènes. Merveille du monde antique, le Parthénon aurait en effet été construit selon des mesures divines bien précises, telles que sa façade s’inscrit dans un « rectangle d’or », c'est-à-dire dont le rapport de la longueur est égal à Phi. Le Saint-Office nous apprend que ce nombre est en fait la résolution d’une équation de second degré relativement simple : x² - x - 1 = 0. La solution positive se nomme « phi », se note en valeur exacte (1+v5)/2 (où "v" est la racine carrée) et est égale à 1.6180339887498 …

Que Dieu est grand et beau, l’univers est à son image !


- Amen !

Oecolampade y mettait du sien, peut être pour s'épargner la suite du laïus.

Le prélat était tel le gravier qui s'écoule le long du talus, rien n'aurait pu l'arrêter.


- Mais en quoi ce nombre étrange, issu des desseins du Très-Haut, peut-il bien être synonyme de beauté ? La réponse se trouve à l’origine en Egypte : il y a plusieurs millénaires fût bâtie Kheops, la plus haute pyramide de l’époque pharaonique. La hauteur d’une de ses faces triangulaires divisée par la moitié du côté de la base donne en effet le « Phi », dont la révélation fut donnée aux hommes par le Très-Haut. Les pyramides sont en effet le symbole spirituel de l’Egypte antique, et sont la première preuve historique de l’utilisation de la divine proportion. Le secret du nombre d’or serait passé ensuite passé grâce entre autre au précurseur pré-aristotélicien, le théologien et géomètre Pythagore, puis dans toute la civilisation grecque, qui s’en seraient à leur tour servis pour donner à bon nombre de leurs édifices religieux de « divines » proportions aristotéliciennes.

Le prophète Aristote écrit lui-même en sa « Poétique », dans un chapitre sur l'esthétique métaphysique, que la beauté de la nature résulte de certaines proportions et de certaines mesures et rythmes harmonieux. la Sainte Eglise Romaine Aristotélicienne a donc suivi l’inspiration de son prophète et a à son tour adopté le nombre d’or pour matérialiser les desseins du Très-Haut. On le retrouve en effet à partir du XIIe siècle dans certains édifices. C’est notamment le cas de la divinement belle cathédrale d’Amiens. Bon nombre de ses dimensions répondent en effet à la divine proportion. Entre autres, la longueur de la cathédrale, depuis le portail (dont les dimensions dépendent de lui-même de Phi) jusqu’à l’autel, divisée par Phi donne exactement le centre de la cathédrale, au dessus de la nef centrale. Mais les façades de nombreuses autres cathédrales ont également révélé l'utilisation fréquente de la divine proportion les rendant d’une subtile harmonie, mêlée de pieuse théologie et rationalité aristotélicienne.

Mais à quoi peut bien correspondre le Phi issu des desseins du Très-Haut, dans l’idéal de la beauté ? Ce nombre à donner des vertiges n’a pourtant pas grand-chose d’esthétique, et ressemble plutôt à un jeu de mathématiciens.


Citation:
Mais en fait, la divine proportion permet de fabriquer le dodécaèdre. Il s’agit d’un polyèdre à douze faces, qui fait partie des cinq solides de Platon. On compte en effet :
- le tétraèdre, symbole du Feu ;
- l’octaèdre, symbole de l’Air ;
- l’icosaèdre, symbole de l’Eau ;
- le cube, symbole de la Terre ;
- le dodécaèdre, symbole de l’Univers.
Ce dernier est en effet le plus complexe, et se forme curieusement à partir de Phi, qui trouve grâce à la symbolique du dodécaèdre tout son intérêt esthétique. Ainsi, en plus de ses surprenantes propriétés mathématiques, le nombre d’or rentre dans une perspective religieuse, et permet à n’importe quel objet répondant à ses proportions d’être plus proche de Dieu, et ainsi d’une beauté quasi divine.


Oecolampade commençait à fourrager dans les cailloux, en portant l'un ou l'autre à son oeil à la lumière pour regarder l'éclat du minéral. Il essayait de trouver les formes que son patron citait pour lui tirer un hochement de tête approbatif pendant qu'il continuait son discours.


- Mais cette beauté qu’insuffle le nombre d’or à tout ce qui répond à ses proportions, quelle est-elle ? Nous pouvons lui donner plusieurs significations. On peut en effet la trouver comme une application directe de la pensée d’Aristote, pour qui l’harmonie résultant de proportions (comme la divine dont il est ici question) se fait alors le fondement même de la beauté du monde. Mais on trouve également la beauté dans les théories de son professeur Platon : le monde est une image plus au moins exact de principes absolus appelés Idées (« eidos » en grec). Les Idées s’incarnent dans les objets, à travers lesquels le sage peut reconnaître la beauté. Car une chose est belle si elle est exactement ce qu’elle doit être de par sa nature, c'est-à-dire si elle s’approche au plus de l’Idée même de ce qu’elle est. La divine proportion permet donc aux choses d’être plus belles, en les rapprochant du monde des Idées que seule la raison peut appréhender. Mais il s’agit également de la Beauté, en tant que principe esthétique absolu et divin, appréciable par l’Homme, quelles que soient ses opinions sur de quelconques normes esthétiques. N’importe quelle création reconnaissant la divine proportion doit ainsi être appréciable par l’humanité toute entière, car celle-ci peut y voir le sublime et la perfection de la création de l’Être divin. Car l’œuvre de Dieu n’est-elle pas le sublime par excellence ?


Oecolampade avait l'air un peu narquois quand il lui tendit le panier en osier par une anse.


- Je ne sais pas, mais il me semble que nous sommes face à la mise en oeuvre matérielle d'une autre idée : comment extraire du fer de ces tas de cailloux, votre Eminence. C'était la sieste ou l'éducation spirituelle.

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--Oecolampade


Le Patron prit la panière par l'anse et se décida à me suivre. Les pierres avaient pas mal refroidi, on pouvait maintenant s'avancer sans avoir l'impression de griller . Un torchon humide, on passe un coup sur le caillou et on regarde son éclat



Là ça s'annonçait plutôt bien, le minerai apparaissait. Il restait donc à ramener les cailloux pour en faire un gros tas.



Deux trois sbires envoyés par le porion se présentèrent, il ne reconnut pas de paroissiens de saint brieuc, peut être des trégorois, on les disait un peu revêches. L'un d'eux tendit un papier.

- T'nez c'est de la part du comptoir.

Un reçu pour leur travail de ces dernier jours

Citation:
18-07-2009 04:11 : Vous avez gagné 7,50 écus.
17-07-2009 04:10 : Vous avez gagné 7,50 écus.


Bon, ça avançait plutôt pas mal, il allait être temps de se reposer un peu, de toutes façons le tas commençait à baisser.


Anguillerusee
Bon on avait un tas de cailloux qui se vidait, des cailloux qui étaient triés et des cailloux triés qui s'entassaient en tas d'un autre côté. Finalement, le minage, c'était surtout l'affaire de transbahuter des gros cailloux , les transformer en petits.

Donc il y avait d'autres étapes. Il fallait séparer le caillou du métal.

Pour ce faire, toujours dans le De Re Metallica qu'Oecolampade connaissait sur le bout des doigts, il fallait tapoter avec un marteau pioche à manche court, un moyen caillou sur un plus gros caillou.

Par l'application d'un choc non élastique , de manière répétée et de haut en bas, il obtenait le résultat attendu. On obtenait d'ailleurs un son différent suivant la teneur en minerai et la taille du caillou.



En s'appliquant, il arrivait à tenir un certain rythme. tant pour les cailloux que pour battre la mesure. Peut être même arriverait il à pousser la chansonnette en choeur avec ses sbires.

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--Oecolampade
Maintenant que Son Eminence cassait des cailloux avec entrain, il pouvait se mettre à les trier et les calibrer. Les classer par taille et présence de minerai quoi.

Plusieurs petits trous, des fosses, sont creusés dans la terre pour accueillir des paniers plein de cailloux à faire trempette. Débourbés, lavés à plusieurs reprises, on arrivait à avoir un tas de petits cailloux d'une prometteuse couleur foncée.




Il allait falloir se mettre bientôt à la dernière phase de la collecte, à savoir faire un premier cycle de fonte pour avoir de quoi fournir les forgerons du village, qui en avaient bien besoin.

Mais bon, cela devrait pouvoir attendre le lendemain pour clore la semaine de minage. Bientôt la paye. Il se demandait combien de paroissiens oeuvraient dans les autres veines, ils en avaient rencontré si peu pour l'instant.
Anguillerusee
Se redressant pour se frotter ses reins meurtris par l'abus de posture assise contre un mur à superviser, le prélat regardait le résultat de leur activité minéraloextractive.
Oecolampade et Melanchton s'étaient affairés à purifier la minette pour en faire des lingots de fer brut, longs comme un gros pain.



alors 7 écus et 50 deniers multipliés par 7, j'ajoute deux et je retiens un
Citation:

26-07-2009 09:02 : Le Comté vous a reversé 52,50 écus d'arriérés de salaires.
19-07-2009 09:02 : Le Comté vous a reversé 45,00 écus d'arriérés de salaires


Hé bien, si la quête rapportait autant que cela... Toujours est il qu'il devait quitter la mine , il avait à faire au village, une pastorale l'attendait.
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