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[RP] Une Histoire pleine d'histoires.

Audrey_
Cela faisait désormais plusieurs jours, et même plusieurs semaines, qu’Audrey déambulait dans cette ville aux mille visages. Elle avait vu des quartiers où la misère et la pauvreté hantaient les rues. Des quartiers où des nobles débordant de richesses se pavanaient comme des coqs dans une basse-cour. Des quartiers où la seule activité était de vendre des nuits de plaisir et d’interdits. Bref, la musicienne avait visité Paris.

Mais le quartier qui avait retenu son attention et qui semblait propice à sa première représentation était celui où se mêlait toutes les couleurs du monde. Celui où les tisserands et les tailleurs flirtaient avec les herboristes. Où riches et pauvres se côtoyaient, à la recherche d’une bonne affaire ou bien d’une bonne arnaque à conclure. Un quartier hétéroclite où voyageurs et habitants se mêlaient. Un quartier qui assurait à la jeune étrangère de trouver un public conséquent, un public qui saura apprécier son art et lui rendre grâce. Enfin, c’est ce qu’elle espérait, en tout cas. Mais ici comme ailleurs, tout est une histoire de circonstances. Une histoire d’être au bon endroit au bon moment, afin de faire la bonne rencontre… Ou la mauvaise.

Quoi qu’il en soit, Audrey en était certaine, cet endroit était parfait pour tenter une approche, pour tenter un récit, et peut-être glaner quelques écus. Non pas qu’elle en avait besoin. Mais pouvoir se mettre quelques sous en poche c’était prouver à son paternel et à son monde de marchands de tissus qu’elle est capable de vivre avec ses talents.

C’est ainsi que la jeune étrangère se présenta finalement en début d’après midi dans l’artère principale, celle qui était bordée de nombreuses échoppes et remplie de passants. Le luth en main, il lui fallait dans un premier temps se trouver une place. Jouant des coudes férocement avec les badauds devant elle qui étaient trop absorbés par les plantes du marchand pour remarquer qu’ils gênaient, Audrey s’avança, cherchant patiemment une place. C’est quelques mètres plus loin qu’elle remarqua des caissettes empilées, appartenant sans doute à l’un ou l’autre des vendeurs alentours. En tout cas, c’était sa chance !

Sautant avec souplesse sur les caisses, Audrey grimpa rapidement en hauteur, afin d’avoir une vue plongeante sur la rue et surtout sur les badauds devant elle. Elle n’avait certainement pas beaucoup de temps avant que le propriétaire de l’estrade improvisée ne se pointe et lui hurle dessus pour lui dire de redescendre, et il lui fallait donc s’activer. Mais maintenant qu’elle avait une place, la blonde pouvait passer à l’étape suivante : attirer l’attention.


Hé, oh…

Bien entendu, la conteuse ne s’était jamais produite devant une foule aussi importante, et c’est d’une voix peu audible qu’elle commença à attirer les gens. Personne ne faisait attention à elle, et la jeune femme grimaça. Elle allait devoir faire mieux. Aussi, elle s’éclaircit la gorge dans un Hem Hem ! bien senti, avant de reprendre d’une voix bien plus forte, bien plus audible. Dans le même temps, ses doigts grattèrent les cordes de son luth, pour jouer une série de quelques notes, dans le simple but d’attirer les regards.

Hé ! Oyez, oyez, tout ça ! Enfin, regardez-moi ! Je me nomme Audrey, conteuse et musicienne ! Approchez approchez !

Voilà qui était déjà mieux, et quelques passants se tournèrent vers elle. Certains affichaient une moue moqueuse, d’autres agacée. Et au travers de la foule, il y avait bien un visage ou deux qui affichaient une certaine curiosité. Principalement sur le visage des enfants, en fait. Quoi qu’il en soit, l’attention était attirée, et il ne restait à la conteuse qu’à accomplir son œuvre.

Connaissez-vous l’histoire de la terrible attaque des terres Armagnacaise ?
Ce jour où, unis sous la bannière d’une cruelle corneille, les quatre cavaliers de l’apocalypse se sont déversés avec leurs armées sur de nobles terres ?

Tout d’abord, il y avait la Reyne de pique. L’on raconte qu’elle est à la tête d’un groupe d’hommes sanguinaires capable de bruler et de détruire des villes entières par simple envie ou amusement !


Se prenant au jeu, la voix d’Audrey était grave. Avec les bruits de la rue et des marchands alentours, elle était obligée d’hausser la voix pour se faire entendre. Néanmoins, elle tentait de prendre un air sinistre, effrayant, pour donner plus de vie à son récit.

Il y avait également le Prince Voleur. On dit de ce Prince qu’il commande secrètement dans l’ombre des groupes de voleurs partout dans ce Royaume et qu’il pourrait piller la Reyne elle-même s’il le voulait !

La troisième cavalière était la Scintillante Borgne. Une femme d’une cruauté sans nom qui vit avec son groupe dans la luxure et la décadence. Elle pourrait arracher le cœur d’un homme et le dévorer !


Et à l’énonciation de ce dernier point, la voix de la conteuse changea, grognant les derniers mots avec plus de force pour insister sur la dangerosité de la personne. Puis la voix changea encore, mais resta dans les mêmes tons. Elle se fît néanmoins plus glaciale.

Et enfin, le dernier et non des moindres était l’Ange Déchu. Un homme ou un démon, nul ne saurait le dire… Mais tous s’accordent sur un point : lui et sa famille d’Italiens sont impitoyables et ne reculent devant rien.

L’histoire était en marche, et peu à peu la foule s’approchait d’Audrey, sans réellement former un groupe compact et agglutiné à ses pieds. Il faut dire qu’elle commençait fort avec ses cavaliers de l’apocalypse ! Quoi qu’il en soit, l’effet était garanti, et elle constata avec satisfaction l’intérêt qu’ils portaient à son récit. Mais ce n’était pas suffisant, la jeune femme espérait bien attirer plus de monde encore, et se faire connaitre du Royaume entier !
Hyilia
Hyilia n'en pouvait plus. Un bref instant elle se demanda si elle n'avait pas fait une erreur en venant ici. Il y avait trop de monde, trop peu d'espace, les rues semblaient toutes identiques. Elle s'était déjà perdue plusieurs fois, si toutefois se perdre était possible quand on avait aucune idée d'où on allait. Ah Paris ! Elle en avait rêvé de cette ville depuis qu'elle avait quitté sa Bretagne natale ! Tout ici était plus grand, plus impressionant à ce qu'on disait. Il lui semblait surtout que tout était plus terne, plus morne, plus étouffant. Et les gens, parlons en des gens ! Que diable avaient-ils en tête ? Ici on se bousculait sans arrêt, sans même un mot ou un regard pour autrui. Elle n'en revenait pas.

De tous les endroits qu'elle avait visité depuis qu'elle était partie de chez elle, Paris était probablement le pire. Rien ou presque dans cette ville ne lui plaisait, et pourtant, elle répugnait à la quitter. Elle avait le sentiment qu'ici elle pourrait devenir quelqu'un. Une nouvelle vie pouvait s'offrir à elle si toutefois elle avait suffisament de cran. Et puis, après plus d'un an à errer sur les routes, il fallait bien qu'elle s'établisse quelque part. Ici ou ailleurs peu lui importait.

Toute occupée qu'elle était, plongée dans ses pensées, elle ne vit pas l'homme arrêté devant elle qu'elle percuta de plein fouet. Surprise, elle perdit l'équilibre et se retrouva sur son séant, une lueur mauvaise dans les yeux.


- Et alors ?! Faut r'garder d'vant soit ma p'tite !

Elle se releva en frottant sa tunique, l'oeil mauvais dardé sur l'homme responsable de sa chute. Elle repoussa une mèche de cheveux rebelle et soupira.

- A l'avenir tachez de ne pas rester prostré en plein milieu du chemin. Cette tunique est neuve, il m'en cuirait de la salir.

L'homme allait riposter, mais la vue de la dague à sa ceinture l'en dissuada. L'oeil méfiant qui avisait l'arc qu'elle avait dans le dos la fit sourire. Evidemment, jamais elle ne s'en servirait contre lui, surtout pour une histoire aussi futile, mais mieux valait le laisser dans le doute et ainsi éviter une altercation. Il se contenta donc de cracher à ses pieds, une chose très répendue ici pour montrer son mécontentement et s'éloigna sans plus un regard en arrière.

Elle secoua la tête. Décidément, les gens ici étaient vraiment différents de ce qu'elle avait connu. Oh elle n'avait pas rencontré que des gens de bonne éducation, mais les plus rustres elle les avait tous rencontrés à Paris.

Réajustant son chapeau, elle se remit en marche. L'artère était vraiment remplie de monde à cette heure, à croire que tout Paris s'était rassemblé ici. Il faut dire que la rue était particulièrement animée avec toutes ces échoppes.

Levant les yeux, elle apperçu une foule qui commençait à se rassembler autour de quelque chose, ou quelqu'un. Probablement un artiste de rue qui allait s'adonner à une chanson ou une danse. A travers le brouhaha de la foule lui parvint quelques notes de musique. Curieuse elle décida de s'approcher. Elle dut jouer des coudes pour se frayer un chemin à travers la masse de gens qui s'agglutinait autour des échoppes. Décidemment, elle détestait la foule. Elle prit sur elle et continua d'avancer, sa curiosité guidant ses pas.

A mesure qu'elle avançait une voix lui parvenait, et elle put appercevoir la jeune femme responsable de cet attroupement naissant. Elle semblait en train de conter une histoire, accompagnant ses paroles de quelques notes de musique. Ses intonations et sa voix changeaient à mesure qu'elle contait l'histoire, dans le but de capter l'attention de son public. Hyilia se mit un peu en retrait, suffisament près pour écouter ce que la blonde disait, mais à distance raisonnable de la foule qui s'amassait. Finalement, cette journée n'était peut être pas si désagréable que ça.
Umbra
Paris: Cité engrossée, berceau de civilisation où se frôlent seigneurs et manants.
Dans ses artères et autres capillaires coulent une foule houleuse. Umbra est là parmi les palpitations de la marée humaine. L'oiseau de mauvaise augure est de retour au bercail. Ses boucles charbonneuses tissées de fils d'argent sont coiffées d'un chapeau à large bord piqué de plumes de corneille, voilant ainsi sa gueule cassée. La tête haute et l'allure fière, elle se fraye un chemin dans la masse de badauds. Sèchement, elle joue des coudes et s'impose aisément. Ses bottes claquent les pavés dans les piétinements environnants. Les gens se bousculent et se heurtent. La Corneille, quant à elle, esquive toute cette violence en roulant des épaules. Sa carcasse se mouve avec fluidité à travers la cohue. Maudit soit le quartier des Halles et ses Galeries bondées. Les lèvres mauves dissimulées dans le haut col brun injurient en sifflant.

A contre courant des errants, elle remonte l'une des veines principales d'un pas déterminé. Les paupières ourlant ses iris de jais se plissent dans l'horizon. Quelque chose vient de capter son attention. A quelques enjambées, perchée sur l'on ne sait quoi, une silhouette domine le torrent humain. Encore quelques mètres à franchir pour percevoir les notes de luth. Un spectacle de rue? Le sourcil brisé s'arque de surprise tandis que la bouche se tord d'un amusement naissant. Se faufilant dans l'attroupement, Ombeline jauge les visages avoisinants avant de se focaliser sur la musicienne quand celle-ci, d'une prestance certaine, accapare son attention.

Dès la première phrase, Umbra est happée par l'histoire à venir. Intriguée, elle croise les bras sous sa poitrine et terrée sous chapeau et col écoute le conte. Quelle surprise et quelle fierté embrase son regard au fur et à mesure des paroles. Le jeu d'acteur est saisissant, parfois l'oeillade s'égare pour guetter les réactions des spectateurs avant de se raccrocher à l'artiste pleine de promesses.

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Kit by JD Gygy
Iginia
    Loin de la misère nauséabonde des Miracles, la capitale du royaume vibre d’agitation. Au cœur de Paris s’agitent les passants et les marchands. Les couleurs vives des échoppes et les produits disposés sur les étals n’ont pas manqué d’attirer la pirate naufragée. Poussée par la nostalgie des navires qu’elle pillait par le passé, elle s’octroie une heure ou deux à déambuler dans le quartier des Halles. Elle ne volera rien, se contentera de regarder, de se souvenir des richesses accumulées en mer.

    Se frayant difficilement un passage à travers le flot de Parisiens, Iginia, vêtue pour une fois de vêtements sombres pour passer inaperçue, laisse ses yeux vagabonder d’une montagne de fruits à un tas d’étoffes soyeuses, et capte quelques bribes de vie. Les commerçants négocient, les gens commentent, les voyageurs tracent leur chemin…

    ...l’histoire de la terrible attaque des terres Armagnacaises ?…

    Les artistes racontent leurs légendes… Quelques mots parviennent aux oreilles de la Salée, par-dessus la rumeur de la foule. Une corneille qui ordonne à des cavaliers de semer l’apocalypse sur le monde ? Un sourire narquois étire ses traits. En comparaison, ses croyances à base de Poséidon, de Kraken, de Néréides et autres créatures mythiques lui semblent bien plus plausibles. Sans même un regard pour chercher la voix qui raconte cette histoire absurde, elle trace son chemin, cherchant à s’extirper de cette marée humaine un peu trop grouillante à son goût.

    ...le Prince Voleur. On dit de ce Prince qu’il commande secrètement dans l’ombre des groupes de voleurs partout dans ce Royaume...

    La pirate marque un arrêt, et fronce les sourcils. Est-ce encore la faute au hasard, ou vient-elle d’entendre parler de quelqu’un qui existe réellement ? Même si ce n’est qu’un conte ? Le doute l’emporte, et elle fait volte-face, fouillant la foule du regard. Elle n’est pas longue à trouver celle qui tente d’attirer l’attention des passants. Une blonde, armée d’un luth et perchée sur une pile de caisses. Vaguement familière… Intriguée, la Salée donne des coups de coude pour se rapprocher de la conteuse.

    ...la Scintillante Borgne. Une femme d’une cruauté sans nom qui vit avec son groupe dans la luxure et la décadence...

    Et soudain, sa mémoire se remet en marche. La musicienne des bains ! La voilà en plein milieu du quartier le plus animé de Paris, à claironner haut et fort l’histoire du Prince des Voleurs et de la Reine autoproclamée de la Cour des Miracles… Elle en sait sûrement plus que ce qu’elle veut bien montrer, puisque toute légende contient une part de vérité.

    « - Pardon… s’cusez-moi… »

    Sous les regards irrités des quelques badauds qu’elle bouscule, Iginia parvient enfin à se faire une place au premier rang, juste au pied de la conteuse. C’est bien elle, l’étrangère rencontrée aux bains publics de la Cour des Miracles, et qui lui a chanté l’histoire d’un meurtrier pendu à un arbre. Elle semble prendre plus à cœur ce conte, à en juger par les variations de son ton et de sa voix. Un sourire légèrement moqueur aux lèvres, la pirate croise les bras et lève la tête, les yeux fixés sur la conteuse. Prête à découvrir les actes des cavaliers parisiens de l’Apocalypse armagnacaise.
Audrey_
Et enfin, la troupe se faisait foule à ses pieds. Des hommes et des femmes de tout âges s'amoncelaient devant elle, un silence que rien ne pouvait traverser s'installa, le monde entier était pendu à ses lèvres... Enfin, tout ça, c'était ce que voulait croire Audrey. C'était ce qu'elle voulait bien voir. Dans la réalité, il y avait toujours aussi peu de monde intéressé par son histoire, bien qu'un petit groupe s'était malgré tout formé.

Qu'à cela ne tienne, tant pis pour les autres. Ils n'auront pas le privilège d'assister aux débuts d'une carrière grandiose et magnifique ! Le sourire ancré sur le visage s’effaça un peu quand la chevelure de sel se glissa parmi les têtes des inconnus. Il ne fallut pas longtemps à la conteuse pour reconnaître la pirate des bains.

De toute façon, Audrey n'oublie jamais un visage... Et l'air de celui qui la regarde, là, qui semble se moquer, ferait presque rougir la blonde. Si elle n'était pas déjà happée dans son récit, elle jetterai volontiers sa botte sur le coin du nez d'Iginia pour lui effacer ce sourire !

Quoi qu'il en soit, elle avait d'autres chats à fouetter...


Ces quatre cavaliers donc, se sont déversés avec leurs armées sur les terres de la pauvre Armagnac. Cette attaque, issue d'une infâme traîtrise, fût accompagnée d'un judas bien caché parmi les fiers défenseurs des villes de Lectoure et de Saint Liziers !

Quelques notes de luth viennent alors accompagner ces mots, des notes grave, sèches, afin d'accentuer le drame passé.

Aussi héroïque furent-ils, les défenseurs ne purent, dans un premier temps, que s'incliner face à la sournoiserie et à la violence de leurs adversaires. Ceux-ci s'étaient divisés en deux pour s'abattre comme un déluge sur plusieurs flancs à la fois... Mais là fût leur erreur...

Et quelques notes à nouveau, cette fois plus légères, afin d'entrevoir un espoir...

S'ils parvinrent, au terme de deux batailles sanglantes, à faire capituler les villes attaquées, il n'en restait pas moins que leurs armées étaient coupées en deux.

Se pensant tout permis, victorieux, à l'abris d'une contre attaque cinglante, les vils cavaliers savourèrent leur victoire autour des victuailles sauvagement arrachées aux pauvres paysans et autres artisans des villes occupées. Enlèvements d'enfants, tortures et mort attendaient ceux qui tentaient encore de résister... La Corneille lissait ses plumes, attendant patiemment d'en finir avec ce monde...

Mais au milieu de cette pagaille, alors que tout semblait perdu et que le monde allait sombrer dans le feu et le sang des innocents, un lion se dressa face aux brigands.


La voix de la conteuse changea, semblant rugir face au public, comme rugirait le lion dont elle parle.

Un homme sans peur, un homme vaillant, un stratège hors paire, à la puissance infinie. L'on pourrait aisément le confondre avec les héros Grecques d’antan et pourtant il était bel et bien là, en Armagnac.

Lion contre Corneille, la bataille fît rage. Le chevalier réuni des armées bien plus puissantes encore que ceux de la Corneille. Il se plia même à son petit jeu, scindant ses forces en deux pour défendre les deux flancs en même temps. L'on dit qu'il était partout à la fois, qu'il était capable d’apparaître sur tous les champs de bataille en même temps. L'on dit aussi que la vu de cet homme suffisait à faire trembler de peur ses ennemis et à redonner de la force à ses alliés.

A lui seul, il parvint à retenir l'apocalypse et à repousser les cavaliers jusqu'à ce que les armées Royales interviennent. Le champ de bataille final fût sanglant, les cadavres des deux camps jonchaient le sol. Et en fin de compte, c'est le Lion lui même qui se chargea de capturer la Corneille, tandis que ses armées étaient en fuite.


Lançant un regard à l'assemblée devant elle, Audrey étira un sourire satisfait. Si tous n'étaient pas vraiment emballés par l'histoire et doutaient de la véracité de ses propos, au moins avait-elle été écoutée.

Pour conclure, les cordes du luth s'arrêtèrent de vibrer, et l'étrangère prit une voix lugubre pour annoncer...


Si la Corneille a bien été capturée, il n'y a cependant aucune trace des quatre cavaliers ainsi que du Judas... Et je ne parierai pas une seule pièce sur leur mort... Attendez vous à les voir resurgir un jour, dans un coin du Royaume, afin de laver l'affront de cette défaite...

Satisfaite, Audrey s'étira puis s'inclina face aux badauds.

Merci de votre écoute! Et souvenez vous bien de moi, Audrey la conteuse !

Et alors que les marchands mécontents s'approchaient d'un air furieux pour faire descendre Audrey de leurs caisses, la blonde leur adressa un clin d’œil enjoué avant de bondir de son perchoir pour atterrir près de la pirate. Allez savoir pourquoi, mais l'Anglaise supposa que la compagnie de la Salée serait toujours mieux que pas de compagnie du tout, quand bien même elles se connaissaient peu.

Bon, tu es venue profiter du spectacle, alors veux-tu bien m'offrir à boire en échange?
Judicael.
Et de bousculer d'un léger coup d'épaule, la stoique Umbra. La voix basse du demi oreille vint cueillit l'attention de celle-ci, minaudant.

- Et alors, comme ça on se fait capturer par des lions...?

La babine retroussée, et cet air pensif qu'arborait le rouquin s'adressèrent à sa voisine, qu'il avait repéré dans l'assemblée depuis le début du récit. Léger mouvement du chef et claquement de langue. La lippe s'arqua un peu dans un constat sans appel.


- Cette petite a de la gouaille, mais elle joue mieux qu'elle ne traduit les aventures brigandes... Qui est ce foutu Lion? Et elle n'a parlé de Balafron tête de co...

Un passant pressé le bouscule, lui faisant ravaler le juron pour en éructer un autre, adressé celui-ci à son touble fête. Les gens de Paris la belle étaient bien trop pressés. On ne vivait pas si vite, dans les murs des Miracles. C'était là bas qu'il avait pu assister pour la première fois aux talents de la jeune fille au luth, dont le souvenir était encore assez vif pour ne pas être passé devant elle sans s'arrêter cet après midi là...

Revenant à la Corneille qu'il finit enfin par saluer d'une tape sur l'épaule l'oeil vert de Vulpes la détailla de pied en cap, cherchant un détail nouveau, qu'il ne trouva pas. Combien de temps qu'ils ne l'avait pas revue?

Depuis l'Armagnac. Justement. Et bonne fortune des faiseurs de contes et autres troubadours, c'était devant la gloire de leurs exploits qu'ils se toisaient, presque incrédules face à la difformité toute chevaleresque de leur postérité vendue aux badauds. Tigist la Traitre n'avait pas été célébrée, quant à la représentation des forces du bien et des forces brigandes, tout n'était qu'affaire de romancière. Cette gamine là connaissait son affaire... Déjà quelques écus pleuvaient. Mais pas autant que ceux qu'ils avaient volé au duché cité. Le crime payait toujours, que voulez-vous.

Il fit signe à Umbra qu'il lui rinçait le gosier dans la plus proche taverne et s'extirpa de la petite assemblée, déjà gêné par les odeurs des curieux. S'amasser sous un soleil aussi radieux n'était pas toujours la meilleure idée, après une journée de labeur. Passant derrière Audrey, il ne manqua pas d'y aller de son petit commentaire en soufflant quelques mots à son esgourde, soucieux d'apporter une précision de taille.


- Neuf mille écus. Nous nous sommes fait neuf mille écus sur le dos du Lion.

Et de lui en glisser un dans la poche, avant de prendre la tangente. Après tout, elle n'y était pas. Comment pouvait-elle tout savoir?

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