Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] Quand ça veut pas... ça veut pas...

Inddra
3 Mai 1466

Quand ça veut pas... ça veut pas...
Ouais bah ce matin je me disais bien un truc du genre en fait, pourquoi parce que j'enchaînais les galères en fait.
Une engueulade musclée avec le frangin
Une soirée où je m'étais faite exploser le nez
Et là...
là....
Je me retrouvais bloquée sur un noeud avec mon jumeau.

Comment ? Pourquoi ?
Oh c'était pas bien compliqué
En fait, après l'altercation en taverne, sur un coup de tête, il avait été décidé qu'on parte, s'aérer l'esprit et chercher du poiscaille et du lait, jusque là rien de bien risqué.
Sauf que moi, j'étais malade, et ça le frérot le savait et j'avais pas réussi à voir de médecin, bon c'était pas méchant, juste mal un peu partout, des courbatures en somme, mais je pouvais manger et j'avais pas de fièvre alors pourquoi pas.
J'avais mis ça sur le compte de la cueillette intensive de la semaine passée vu que c'était apparu juste le lendemain de la fin du concours, un peu comme mon corps qui se vengeait quoi.

Donc on était parti comme on était arrivé, sans emmerder personne et sans bruit, j'avais juste prévenu Oswald parce que j'avais eu l'occasion de le croiser en taverne juste avant le départ.
Pis j'avais laissé la charge à mon grand tas de muscle fraternel de guider nos pas, et bien sur, bah ouai fallait s'en douter, qu'est-ce qu'il avait fait ?
Je vous le donne en mille ?
Y'avait deux embranchements en sortant de Limoges et bah ce couillon avait pas pris le bon, for-cé-ment, y'a des fois je me demande même comment y se débrouille pour réussir à s'habiller tout seul ou à pas se blesser avec sa hache.
Et sur ce noeud, on a commencé à se gaver de barbac, un truc qu'un vieux nous avait dit pour grailler plus autour d'un feu de camp, alors on avait testé.
Bon y'a bien quelques morceaux qu'avaient fini par cramer au final et qu'on avait perdu, mais c'était plutôt efficace. Du coup, je m'étais dit que manger plus de viande me requinquerait plus vite, pis quitte à prendre l'air... la rase campagne c'était pas mal.
Alors on avait fait une pause de quelques jours là... mauvaise idée !

Sauf que j'allais pas mieux, hé non, et que ce matin... Iago était pas bien non plus...
Résultat : impossible de voyager et bloquer sur ce foutu feu de camp, j'avais de la bouffe sur moi heureusement, je prévois toujours dix fois trop, mais là en étant pas fichu de nous déplacer, combien de temps on tiendrait avec ce que j'avais en réserve c'était le grand mystère.

Y se disait qu'au bout d'un moment le mal passait, sauf que moi ça faisait déjà une semaine que je tenais ces douleurs et que ça s'arrangeait pas, alors quoi ? On allait crever comme deux cons sur un noeud limousin faute de pouvoir bouger ?
Alors il allait falloir se démerder, dans un premier temps, fini la nuit à la belle étoile parce que si y se mettait à flotter...
Et en avant pour le mode survivant, construction de cabane et tout le chambardement.

Moi je vous le dis...
Quand ça veut pas... ça veut pas...

_________________
Inddra
4 Mai 1466

Petit matin et au programme du jour construction d'un abri, ouais c'est ce que j'avais décidé la veille, laissant pas trop le choix au frangin, fin sauf si j'allais mieux et que je pouvais nous guider hors d'ici bien sur.
Sauf que... non toujours ces foutues douleurs, saletés de courbatures qui me donnent l'impression d'avoir fait vingt fois le tour de la lice alors que je viens de m'extirper de sous la couverture qui me couvrait.
Et là je regarde Iago et je vois son visage, je lui dirais pas parce qu'il niera mais je vois bien qu'il souffre, quand il dort il contrôle pas son corps et son visage, et les grimaces qui passent sur sa trogne sont parlantes, bien trop et ça me peine.
Qui aime voir souffrir ceux qu'il aime hein ? Bah pas moi c'est certain...
Alors je le laisse se reposer, je vais me débrouiller de ce putain d'abri à faire, je suis pas plus conne qu'une autre.

Ballade en forêt, faut de la matière, déjà j'ai repéré deux arbres assez proches l'un de l'autre proche du campement, et là bah faut je trouve des grosses branches pour faire un peu comme un cadre histoire de l'appuyer contre pour faire un abri.
Vous voyez pas ?
Vraiment ?
Bon bah vous verrez bien quand j'aurais réussi à le faire, fin si j'y arrive, mais avec un peu de volonté.

Bonne pioche, mes menottes s'accrochent au végétal et j'arrache de l'arbre le lierre qui s'y est agrippé, et je tire, je tire mais c'est que c'est vachement bien accroché cette saleté et forcément ce qui devait arriver...
Me v'là les quatre fers en l'air quand le lierre cède, mais... Je l'ai eu !!!! De quoi attacher le bois pour faire un cadre, pu qu'à le trouver quoi...
Une grosse branche trainée jusqu'au campement, deux puis trois mais pas moyen d'en trouver une quatrième qui aille....
Quand ça veut pas... ouais ouais on connait la suite...

Bon en attendant... je me mets à former un carré, rectangle bancal vu qu'il manque un coté avec mes branches et j'enroule, je tresse, je noue avec le lierre pour faire tenir ça comme y faut.
Je regarde le résultat, ma foi c'est plutôt pas mal en fait, alors j'attrape le centrale et je le tire avec peine jusqu'aux arbres que j'avais repéré et je hisse comme je peux contre les troncs pour que ça forme une pente sous laquelle on pourra s'abriter.
AH voyez ça commence à prendre forme dans vos têtes à vous aussi, vous visualisez tout doucement.

Bref j'enroule encore le lierre entre le tronc et mes branches et ça a l'air de tenir mais juste pour être certaine je viens coller les pierres de vieux feux de camp abandonnés au pied des poteaux dressés histoire de les caler.
Et après...
Bah après je m'effondre sous l'armature de mon abri, le cul dans l'humus parce que c'est fatiguant ces conneries et j'ai toujours mal partout l'air de rien hein.
Long soupir... mon regard émeraude se porte sur la pente à ciel ouvert
Oh c'est un genre remarquez hein, mais coté protection, vous repasserez, et je me mets à faire un inventaire mental de ce dont je vais avoir besoin.
Du lierre encore
Des branches encore mais moins grosses là
Et des feuillages genre fougères

Bon bah je suis pas sur une île déserte avec plein de thunes à gagner si je m'en sors vivante, mais... je pourrais hein ???
Aller trêve de plaisanteries le frangin va finir par émerger et tant qu'à faire se serait bien si j'avais terminé alors....
Courage Indra, direction le marché forestier faire tes emplettes.


_________________
Inddra
5 Mai 1466

Un jour de plus ou un jour de moins, c'était une question de point de vue tout ça...
Pour moi c'était un jour de plus avec mes douleurs, et un jour de plus bloquée sur ce noeud entre Limoges et Tulles, et un jour de bouffe en moins dans mon sac.
Terre à terre tout ça, ouais à force j'avais le moral un peu en berne voyez, quand on se retrouve paumée au milieu de nul part avec son frangin qu'allait guère mieux que moi et qui le supportait pas franchement bien pour tout dire, y a plus idyllique comme tableau en fait.
Mais quand ça veut pas... bah ouais hein c'est comme ça.

La veille j'avais défougeré les bois autour de notre campement, comprenez par là que j'avais arraché toutes les fougères qui m'étaient passées sous la main, j'invente des mots parfois quand je m'ennuie alors là je vous dis pas que j'aurais pu vous faire un lexique complet.
Retenez donc Défourrager du préffixe Dé comme contraire ou destruction et du verbe fougérer de fougères.
Hum... je m'égares total là, ça y est je deviens maboule...
Pire qu'un lapin garou oswaldien autour d'une chope
Han mais préparez la camisole ou sortez moi de ce trou !

Bref en gros j'avais fait le plein de feuillu pour faire une sorte de toit à mon abri de fortune et aider du frérot on avait vite réussi.
A un ça avance bien
A deux ça va plus loin...
Enfin surtout plus vite hein parce que plus loin vu notre état à tous les deux on verrait si ce sera possible demain.

Le frangin était claqué, comme moi au début de la crise, et alors qu'il dormait j'avais pris le temps d'écrire pour donner des nouvelles à qui je pensais que ça pouvait peut-être intéresser.
Aussi parce que j'avais le temps
Pis pour s'occuper et m'échapper un peu d'ici sans pouvoir vraiment en bouger.
J'aimais ça écrire en plus, c'était toujours moi qui m'occupait de la correspondance, des demandes de laisser-passer, des commandes, de la paperasse quoi.
Je donnais des nouvelles en cachette à mère au début, et il y a peu encore mais maintenant...
Fin tout ça pour dire que la veille j'avais écrit à un homme avec qui j'avais partagé de bons moments depuis mon arrivée à Limoges.
Imagination débordante et besoin de se changer les idées m'avait fait l'apprécier, la réciproque était-elle vrai je n'en avais aucune idée.


    Limousin, 4 mai 1466

    Le bonsoir Benjen,

    Je t'écris car Ginette n'arrête pas de me saouler avec son Oswald à croire qu'elle ne peut plus se passer de lui, et pour te donner un peu de nouvelles aussi tant qu'à faire.
    Et non ça ne veut pas dire du tout que nos délires lapinesques me manquent un peu, pas du tout, et oui oui je suis toujours d'aussi mauvaise foi.
    Et oui tu peux deviner que j'en souris de raconter de telles conneries en moins de quelques lignes.

    Mais bon on s'en fout un peu de tout ça, j'écris parce que j'ai le temps aussi, ça m'occupe.
    Tu sais j'étais pas très en forme et bah mon grand dadet de frangin à rien trouver de mieux que de copier sa soeur, résultat on est bloqués comme deux couillons sur un noeud entre Limoges et Tulles, faut vraiment pas avoir de bol.
    Du coup on se prend un grand bol d'air, on voulait s'aérer bah c'est gagné, mais au moins je suis ton conseil de voir personne quelques jours le temps que mon nez se soigne.
    Il me fait moins mal, même si toujours contusionné, tu pourrais me faire sourire de deux doigts agités sans que j'en souffre maintenant.

    J'espère que tu te portes bien et qu'Oswald aussi, préviens le que ce serait bien qu'il donne de ses nouvelles à Ginette, elle est super chiante, en manque je crois bien, mais un gros hein.

    Prend soin de toi

    Indra

Une petite parenthèse dans cet endroit avant de m'être couchée auprès de mon barbu préféré pour dormir en espérant qu'au petit matin mes maux ce seraient envolés.
Mais une fois encore ce matin, pas d'amélioration ni pour l'un, ni pour l'autre...
La communion entre jumeaux n'a pas que du bon...
Encore un jour ici...
Au moins...

Quand ça veut pas... ça veut pas...

_________________


Dernière édition par Inddra le 06 Mai 2018 10:42; édité 1 fois
Inddra
Impossible... tout juste simplement impossible...
J'avais décidé d'aller en forêt voir si je trouvais pas des racines sauvages ou des baies ou n'importe quoi pourvu que ça se mange.
Moi manger franchement... comment vous dire ça... si je devais le zapper un jour, deux voire plus et n'avoir quasi rien à me mettre sous la dent, ça me génait pas mais Iago...
Croyez que ça se nourrit de deux feuilles de salades un bestiau pareil ?
Bah non bien sur

Bref, au retour d'une ballade forestière franchement pas concluante j'avais retrouvé un campement vide de masse musculaire.
Je l'ai cherché, je l'ai attendu, je l'ai appelé mais non rien...
Par dépit j'avais décidé de me foutre à l'abri forcément et c'est à ce moment là que je me suis rendue compte que...
Sa hache était pu là !
Il était quand même pas à couper du bois ?
Parti tenter de tuer une bestiole après avoir manger les derniers morceaux de viande ?
Est-ce qu'il se rendait compte deux secondes de son état ?
Encore ce matin il avait mal partout, même tout à l'heure d'ailleurs
Tête de lard !

En attendant la nuit tombait et mes douleurs me reprenaient, il fallait que je me repose
Il rentrerait bien à un moment de toute façon
Sauf que pas savoir où il était j'arrivais pas à m'endormir

Quand ça veut pas... ça veut pas...

_________________
Inddra
6 Mai 1466

Encore un matin, un matin pour rien...(*)
Encore un matin à me réveiller avec mes douleurs, encore un matin chagrin, et surtout un matin sans frangin...
Pas de nouvelles, pas de retour, le sommeil avait fini par avoir raison de mon corps endolori, affaibli et inquiet, et au matin... rien..
Aucune présence, aucun indice de son passage pendant que je dormais, pas un signe, même pas la queue d'un...

Encore un matin, sans raison ni fin, si rien ne trace son chemin...(*)
Où ? Pourquoi ? Comment ? Avec qui ? Comment ? Pas un mot, pas un pigeon, juste moi seule avec moi même perdue au milieu de nul part face à mon destin
Ca allait pas être jojo, une blonde qui cogite parait que c'est du domaine de l'hérésie, que c'est un risque d'implosion, de folie furieuse, aaahhh mais il était où p'tain !
Inquiétude, colère, déception, tout se mêlait dans ma tête, on s'était pas engueulé depuis qu'on avait quitté Limoges, en même temps y'avait pas de raison pour, alors pourquoi il serait parti sans moi sur les chemins ?
Est-ce qu'il avait perdu sa route, égaré en forêt ou fait un malaise je sais pas où, je pouvais être certaine de rien.
Et ça... ça... ça me rendait maboule, je pouvais clairement pas rester ici à cogiter et à me torturer l'esprit pis j'en avais plus que ma claque de ce coin.

Encore un matin, qui cherche et qui doute, matin perdu cherche une route...(*)
Et bien j'avais décidé de chercher la mienne et j'avais réuni mes affaires, tout rangé dans mon sac et parce que je savais pas trop j'avais même cassé la croute.
Mon baluchon sur le dos j'avais décidé de me mettre en marche, peut-être que je pourrais pas atteindre mon but, peut-être que je m'écroulerais, que je filais droit vers une déroute.
Mais franchement... j'avais rien à perdre et savez quoi ? J'avais une putain d'envie de choucroute (et ouais désolée me fallait une rime en oute)

Matin innocence, matin intelligence, c'est toi qui décide du sens...(*)
Et le sens voulait que j'écoute mon instinct et que je prenne la direction prévue avec Iago, après tout peut-être même qu'il voulait essayer de trouver des essences ?
Il est tellement buté quand il s'y met qu'il faut même pas chercher à comprendre son raisonnement, et puis j'espérais qu'une chose c'est qu'il n'est pas surestimé sa puissance.
En attendant, j'en prenais mon parti et oubliant ma colère et mon inquiétude, j'avançais vers le sud, en serrant les dents, faisant fît de mes souffrances.

Aller on va espérer que pour ce coup là on fera mentir l'adage du Quand ça veut pas... ça veut pas...



_________________
Inddra
7 Mai 1466

Miracle parmi tant d'autres, enfin d'après ce qui se raconte, puisqu'il parait que des aveugles retrouvent la vue, des paralytiques leurs membres, des muets la parole, bref vous aurez saisi l'idée, le principe du miracle de base, toujours est-il que j'avais réussi à rejoindre la ville suivante malgré mes douleurs.
Chercher le frangin en arrivant, et non surprise, même pas, bien trop rincée pour ça...
J'avais réussi à sortir de ce trou, j'étais exténuée et encore plus courbatue, je ne voulais qu'une chose : un lit ! Des jours que je dormais par terre alors un lit, un foutu lit je voulais un lit !!!! Et ouais caprice de môme, de blonde peste qui se prend pour une princesse, rien que ça.
Je n'avais de toute façon pas même la force de chercher son frère, alors j'avais poussé la porte de la première auberge venue, jeter une bourse pour un baquet d'eau chaude et chambre et donner mon nom et celui de mon frère à l'aubergiste juste au cas où, non parce que si ça m'évitait de courir à travers Tulles qui semblait aussi déserté que la chambre d'une nonne... j'allais pas m'en priver.
Alleluia !!! Chambre, lit, aaahhh ouiiiii !!!!
Virer mes chausses sans savoir comment j'avais pu réaliser ce prodige vu comment j'étais naze de chez naze et endolorie de partout, m'effondrer comme une loque sur le lit et m'endormir profondément comme une merd... et oui.

Quand j'avais enfin fini par émerger, genre ch'ai pas, milieu ou fin d'après-midi, y'avait comme un élément de plus dans ma piaule : un grand barbu blond à la trogne familière, pour pas dire fraternelle, assis dans un fauteuil à me regarder pioncer.
Hésitation quand tu nous tiens, lui demander direct sur un ton très aimable "foutredieu t'étais où t'as foutu quoi" avec le risque que ça se barre en couille direct ou lui faire un petit sourire entre deux eaux vu que j'avais encore la tête dans le cul ?
Mhm... deuxième option définitivement deuxième option, pas envie de me prendre la tête juste envie de me la couler douce encore dans ce pieu où les rayons du soleil qui traversaient la fenêtre venaient gentiment me chauffer le dos.
Petite discussion calme, quelques explications du frangin et une pause confort fut décidé, on avait tout le temps d'arriver au prochain lac.
Pis en toute honnêteté ça tombait super bien parce que vu notre état commun, y'a le gars de la porte Est du bled qui nous avaient regardés de travers pendant une petite promenade printanière en nous sortant un truc du genre "Vous pouvez pas voyagez dans votre état" refusant carrément de nous laisser sortir de la ville au cas où on aurait voulu prendre la route.

Quand ça veut pas... ça veut pas


8 Mai 1466

Ce matin là tout était d'un calme presque morbide à part les cloches qui volaient pour rythmer la journée, avec Iago on avait fait comme d'hab, une chambre pour deux.
Ca choquait souvent dans les bleds où on passait mais on s'en foutait, ça pouvait bien jazzer sur notre dos au moins ça les occupait.
Et nous ça nous faisait ni chaud ni froid, de façon le plus souvent on restait pas.
Comme souvent j'étais debout avant lui, alors j'avais rejoint le fauteuil qu'il occupait la veille, pour prendre connaissance d'une missive que l'aubergiste m'avait donné quand j'étais redescendue chercher de quoi manger après la promenade.
J'avais vite fait regardé de qui c'était et j'avais souri en découvrant un semblant de dessin représentant des oreilles de lapin sur la signature.
Pas envie de provoquer la suspicion inutile de mon frère alors j'avais rangé la missive en me disant que je la lirais plus tard... et voilà on était plus tard.
Confortablement installée, j'avais donc sorti la lettre de mon sac de voyage pour la lire, me calant bien au fond de mon fauteuil, jetant un dernier coup d'oeil sur l'endormi avant de démarrer lecture.


    7 mai 1466

    Inddra

    On sait tous les deux que Ginette est folle d’Oswald, il ne faut pas trop lui en vouloir. C’est tout à fait normal qu’elle lui manque !
    Saches que ta mauvaise foi m’attriste, moi qui pensait que la lapintitude comptait beaucoup pour toi ! Et en plus, tu m’écris « juste » parce que tu as du temps ! Non vraiment, va falloir que tu te rattrapes la prochaine fois qu’on se croise.

    J’espère que vous vous en êtes tiré de ce noeud ? Je ne sais pas si tu recevra cette lettre du coup. Sans réponse, je saurai que le pire est arrivé. Oswald en sera très attristé, et comme on joue la mauvaise foi, moi je n’en aurai rien à faire, na!
    Je suis heureux d’apprendre tout de même que ton nez s’en remet, c’est que tu faisais peur à voir. J’essayerai de te fourrer deux doigts dans le nez pour te faire rire la prochaine fois, je pourrais ainsi vérifier l’état de celui-ci !

    Sinon, pour ma part. Je vais partir ce soir pour La Rochelle, une petite ballade avec plusieurs personne. Nous devrions être de retour à Limoges dans quelques jours, peut-être qu’on s’y croisera si vous n’avez pas décidé de partir vers d’autres horizons. Mais je vous préviens, la France c’est fantomatique !

    Concernant Oswald, il s’adonne toujours à la couture sur pièce vivante. Mais il faut bien avouer que faire ça sans que Ginette regarde est bien moins excitant ! Pffff … Ce sale pervers !

    Salutations lapinnesque,

    Benjen
    *Le « B » est surmonté de deux oreilles de lapin plus ou moins bien dessinées.*
J'avais souri de nombreuses fois en découvrant le contenu de la missive, retenu des rires même pour certaines fois, ce grand brun j'étais franchement contente de l'avoir croisé, il valait la peine d'être connu.
Qui il était vraiment j'en savais trop rien mais franchement je m'en foutais pas mal, je passais de bons moments avec lui, on se fendait bien la poire, et...
Sans refaire le monde on l'avait quand même agrémenter de deux zigotos pas piquer des hannetons, rien que d'y penser j'en souriais encore.
Tout ça parce que ce jour là j'avais pas envie d'être toute seule et que lui il avait pas la forme, comme quoi parfois rencontrer quelqu'un d'intéressant ça tient à rien.

Il faudrait que je réponde, mais plus tard, là j'avais un ours mal léché à réveiller pour convaincre le garde de la porte de la ville de nous laisser poursuivre notre route.
Missive rangée, précautionneusement, j'avais extirpé ma carcasse encore endolorie du fauteuil pour aller déjuquer le grand gaillard qui me servait de frangin.
Méthode douce d'une caresse sur la joue : échec
Des bisous tout doux : échec
Papouilles capillaires : échec

Bon, me restait pu que la solution extrémiste vu que même les chatouilles gentillettes avaient été un échec, à croire qu'il en faisait exprès donc...
Petite blonde grimpée sur un lit une jambe de chaque coté de l'endormi et....
C'est parti pour les sauts et la secousse, ouais j'avais opté pour le mode chiasse tremblement de terre ce matin, sauf que le tremblement de terre avait pas été celui attendu.
Parce que sans le vouloir, en se réveillant de surprise et en se retournant, le mouvement du frangin avait été si vif que ça m'avait fait valdinguer du lit, résultat une blondinette aux paquerettes avec un mal au cul s'ajoutant aux autres douleurs.

Quand ça veut pas... ça veut pas...

_________________
Inddra
9 Mai 1466

Enfin Ventadour avait été atteint après bien des péripéties, j'en étais plus que ravie, et j'avais qu'une hâte dévalisée le marché des beaux poissons du lac.
Alors une fois passé les portes de la ville la première chose avait été de me diriger vers la place du marché.
Sauf que...
Pas un poisson sur les étalages des camelots... pas un ni même la queue d'un ou la tête, a nageoire, un bout, une tranche, rien du tout de rien du tout...
Franchement énervée, y'en avait un qui m'avait embarqué à l'auberge du coin pour dormir et que je pique pas une crise à peine arrivée.
Peut-être qu'il était trop tôt aussi.
Sauf que...
Midi et toujours pas de poiscaille, ah si un !!! Je peux vous dire que je me suis empressée de l'acheter et j'avais laissé des demandes, dans la journée on m'avait livré deux poissons de plus et un pour le frangin je mangerais l'autre demain,
Oui un peu comme la comptine des mains.
Parce que là... y'avait pénurie
Alors qui tente rien n'a rien j'avais laissé une affichette sur un panneau qui se trouvait là pour des annonces.



Achète poissons jusqu'à 18 écus
Contactez Inddra ou déposez vos poissons à l'auberge du gardon tranquille


10 Mai 1466

Et une nouvelle journée à l'église, rien de bien folichon mais j'étais nulle à la pêche, tout au plus je profitais de la barque pour roupiller.
Ma petite annonce de la veille avait fait son petit effet, un poisson avait été déposé par une dénommée Santreize, d'après ce qu'on m'avait dit, à mon attention sur le marché et coup de chance, deux autres que j'avais réussi à chopper à l'arrache en me frittant avec une rombière du coin.
Non mais sans rire, elle croyait vraiment que j'allais lui laisser MON poisson pour son crétin de chat la mère michelle ?
Pfff m'énerve.
En attendant le frangin pataugeait dans le lac pour en attraper , est-ce qu'il y arrivait ça j'en savais rien du tout, y se vantait pas... surement qu'il prenait que dalle.
Bah ouais...

Quand ça veut pas... Ca veut pas...

_________________
Iaggo
11 Mai 1466


Pour un voyage de merde, c’était un voyage de merde. Il fallait croire que l’Autre là-Haut m’en voulait encore d’avoir corrigé Indra pour s’être donné à un dragueur de taverne. Résultat: je me trompe de route en sortant de Limoges et au lieu d’aller à Ventadour on tombe sur le cimetière de Tulle, on se chope une maladie et on est à bout de force entre Limoges et le mouroir. Ensuite je ne sais pas comment même j’ai réussi à rejoindre Tulle…et à perdre Indra. Et maintenant voilà qu’il n’y avait même pas un seul poisson sur le marché de Ventadour et qu’il fallait que je le pêche moi-même. Ventre-Dieu! Mais quelle poisse! La prochaine fois, je la battrais deux fois plus fort pour éviter que l’Autre là-haut me punisse d’avoir été trop gentil. Finalement, je crois que l’air du Limousin ne me va pas.


- Ça mord?

La pêche, ça n’a rien d’excitant: vous restez assis (enfin allongé dans mon cas) dans une barque comme un gros tas de lard, la ligne à l’eau et vous attendez que ça morde. Il ne faut pas bouger pour ne pas faire de vague, pas faire de bruit, regarder passer les oiseaux ou deviner à quelle paire de fesses vous fait penser les nuages qui passent dans le ciel. Remarquez, dans mon état, je ne sais pas si je pourrais faire quoi que ce soit de plus. Je suis vanné, vidé. J’ai l’impression de m’être perdu dans un harem délaissé par le maître des lieux depuis des lustres. Même si Josefa faisant dandiner ses gros lolos au dessus de mon nez, je pense que je ne bougerais pas d’un poil.

N’empêche, y’a pas à dire: elle a une jolie paire de fesses ma soeur! Les fesses, c’est la fierté familiale! Y’a pas mieux au nord des Pyrénées. D’ailleurs, je parie que je ne suis pas le seul à l’avoir remarqué. Depuis quelques temps, je ne sais pas comment elle fait mais elle est bourrée d’écus. Et moi, j’en profite: nouvelle chemise, nouvelle ceinture. Ah! Y’a pas à dire, elle prend soin de la famille la soeurette. Dans un sens, je m’en fous. Si elle fait miroiter à des gogos qu’ils peuvent obtenir quelque chose en échange de petits cadeaux, c’est pas moi qui vais m’en plaindre. Les nobliaux ou les bourges bourrés de fric, c’est bon à se faire siphonner leurs deniers. L’important, c’est qu’elle ne leur donne rien à ces empafés. Oui, je sais, vous allez me dire que je suis de mauvaise humeur. C’est vrai mais j’suis tellement fatigué, j’ai l’impression d’avoir couru vingt tours de piste à essayer de rattraper Miss gros lolos sans y avoir réussi. Et ça, ça m’joue sur les nerfs.


- Dis, faudrait que tu me tailles la barbe. J’ai les pointes abimées.

La barbe, c’est ma fierté. J’en prends soin. Enfin, je laisse Indra la tailler d’habitude. Elle sait y faire. Elle est douée pour ça et puis gardez ça pour vous mais je pense qu’elle a un petit faible pour elle. Remarquez, elle n’est pas la seule. Si les fesses sont la fierté féminine de la famille, la barbe, c’est le symbole masculin par excellence pour les gars de la famille. C’est ça qui fait notre charme. Enfin, ça…Entre autre. On va dire que ça y contribue beaucoup.

Ouais, comme vous le voyez, la pêche, y’a rien d’excitant là. Vivement qu’on prenne nos poissons et qu’on se tire de là sinon j’vais devenir un vrai mollasson et ça c’est pas bon ni pour ma santé, ni pour celle de ma soeur.


_________________
Inddra
11 Mai 1466

"Ca mord"...

T'en as beaucoup des questions cons comme ça

Non mais franchement il était avec moi dans la barque, suffisait qu'il arrête deux secondes de roupiller et il aurait vu...
Rien du tout de rien du tout, j'en étais même venu à lancer une sorte de filet de fortune pour voir demain.
Je reviendrais parce que franchement c'était pas avec la folie de vie trépidante de la ville que j'allais être occupé
Quoique...
Depuis que j'étais là j'avais joué les infirmières, oui oui, le premier ou le deuxième soir ici je sais pu trop bien.
On m'avait dit que ça brigandait en Limousin mais avec la plaie que j'avais nettoyé au bide du gars là, c'est que ça faisait pas dans la dentelle quand on se faisait braquer ici.
J'avais dit au dénommé Lairon d'aller se faire voir par un médecin, moi un coup de nettoyage un pansement je pouvais pas plus
J'ai jamais étudié ni rien pour savoir ce qu'il fallait faire, juste l'habitude de soigner le frangin quand il se castagne, donc...
Bah assez souvent
Même si ces derniers temps c'est plutôt lui qui soigne mes blessures, mais ça c'est une autre histoire.

Et un taille de barbouse en commande...
Vrai que je lui ai pas taillé le poil depuis quelques temps déjà, et si je veux que ce soit bien fait vaut mieux que je le fasse.
Il avait laissé une de ces poufiasses qu'il tringlait à l'occase lui faire, bonjour le carnage, je vous dit pas comment j'avais ramé pour rattraper le massacre.

Ouais on fera ça

Toujours est-il que du coup, j'avais rien pris au lac, je verrais demain, là retour à l'auberge avec le jupon trempé où j'avais fait la rencontre d'un vieux sage
Oui vieux sage parce qu'il m'a refilé des tuyaux sur où prendre de plus de poisson donc "sage" faut pas chercher plus loin.
Reyk... le professionnel du lac et de sa poiscaille.

Après on va dire que c'est plutôt calme ce petit patelin, même très endormi c'est étonnant d'ailleurs avec le lac
Mais bon...
Alors quand j'avais entendu parler du départ d'un groupe par mon grand blessé, je m'étais engouffré dans la brèche.
Escorte pour lui pas très en forme et pour nous pas trop costaud, plutôt un bon compromis, restait pu qu'à en parler à Iago.
Et à mon grand étonnement il avait même pas chercher à en savoir plus et accepté aussitôt.
Fait je crois que le Limousin lui tapait sur le haricot alors partir pour ailleurs lui plaisait bien.

Quand ça veut pas... ça veut pas...


_________________
Inddra
14 Mai 1466

Et faux départ !!!!

Sac de voyage et carcasse frêle jetée à l'arrière de la carriole du grand brun tailladé au bide, j'étais franchement en mode "à la cool"
Et après une journée de minage pour pas louper le départ, j'étais naze de chez naze alors forcément.
Je m'étais endormie une fois mon coussin barbu arrimé à mes cotés, y'avait pu qu'à se laisser vivre en laissant Lairon menée la danse
Sauf que...

Petit matin et "oh surprise dans ton lit ça bouge, sur ce coup là man t'as été un homme"(*) euh... je suis un peu en train de m'égarer là.
Reprenons...
Petit matin et ô surprise.... Ventadour, son église, ses champs, son auberge, son lac...
Quand le frangin m'avait demandé "on va où par où" j'avais répondu "surprise totale" bah là pour le coup...
Sauf que...
On était pas prévu bouger ailleurs cette nuit ? Hum ?
Alors forcément vu que le blessé de grand chemin rechigne à voir un toubib me suis dit que ce crétin avait réussi à caner pendant la nuit.
Tout va très bien, madame la marquise (*).... juste que effectivement madame l'élue de son coeur avait pris un taf et bah pas de départ.
Si j'aurai su j'aurai pas venu (*), sauf que... j'étais là.
Y'avait pu qu'à espérer que ce soir serait la bonne, même si vu l'objectif du brun, je comprenais pas trop par où y passait...

Quand ça veut pas... Ca veut pas...


_________________
Inddra
15 Mai 1466

Maison douce maison !
Oui sur ce coup j'étais assez contente de retrouver la capitale limousine, ses rues, ses tavernes, ses potins, ses rumeurs, ses cancans, ses...
Bref Limoges quoi.
J'avais enfin pu récupérer les gains du concours de cueillette, mieux valait tard que jamais vous me direz
Même si le poisson était devenu viande et les légumes des fruits, mais vu que je savais pas combien de temps on restait sur place avec le couple de brun.
Je pouvais pas attendre que le poisson annoncé soit disponible, je me ferais des muscles au lieu de me faire de la cervelle
Quoi ça me fera pas de mal ? ça va hein... on dit tout ce qu'est p'tit est mignon et tout ce qu'est grand est...
Hum pas dire ça à Iago y partirait encore en vrille pour rien, même si au final par moment...
Ce que je peux être nouille quand je m'y mets, je me ferais rire toute seule, tout ça pour dire de la bouffe chouette.
Et là on sent bien mon engouement pour cet aspect vital qui nous oblige à mâcher des trucs pour survivre non ?

Mais c'est certain que passer de Ventadour à Limoges y'a comme un fossé, entre papoter avec un vieil accroc à la pêche, super sympa soit dit en passant et es vas-y que je te donne le dernier potin
Entre les histoires de fesses des uns et des autres dont je me foutais royalement, les ragots sur les coeurs brisés, les frasques de truc et les pleurs de muches, bordiol j'en avais pris pour dix ans ah si si.
Et une liste comtale incomplète aussi, avec un maire en désespérance de trouver deux âmes, à tel point qu'il me l'avait demandé à moi, une blonde ? et à mon frère plein de muscles ?
Il connaissait pas l'adage qui disait qu'on compense en muscle ce qui manque de neurones et qu'une décolorée n'a pas de cervelle ?
Remarque tout le monde répète encore que les hommes préfèrent les blondes, qu'ils fondent pour une décolorée en moins d'une seconde ?(*)
Allez pas dire ça à une brune, pis bon j'étais pas une décolorée moi, une vraie blonde de chez véritable tiens.
Mais la blonditude en mode naïvitude, connitude, vous savez c'est tout un art qui se travaille pour qu'on vous prenne pour une cruche.
Cela dit ça peut être utile ah si si.
Bref tout ça pour dire que la liste comtale c'était pas pour nous.
Et oui deux blonds que voulez-vous que je vous dise, même pour rendre service.
Et puis on avait d'autres projets alors même avec la meilleure des volontés, y'avait d'autres chats à aller fouetter...
Même si j'avoue l'idée de Iago procureur et moi juge était assez tentante, j'aurais adoré voir le proc Iago péter le nez de certains et moi juge "impartiale" l'acquitter sans poursuite.

Quand ça veut pas... ça veut pas...



_________________
Inddra.
17 Mai 1466

Périgord Angoumois nous voilà !
Ou...
Pas !
Faux départ sur faux départ... sans un courrier, sans un mot, aucune prévenance, rien
Il est bien gentil le grand brun mais quand j'annonce un truc à quelqu'un j'aime bien ne pas me trouver comme une gourde en découvrant le lendemain que...
Et non on a pas bougé.

Et pour couronner le tout ?
Me revoilà prise d'une crise de douleur intense qui irradie partout, dans des coins que j'imaginais même pas pouvoir sentir même
Et en bonus de seconde crise ?
Le peu que je mange je le garde pas... Je suis déjà pas épaisse alors là bah ça va être régime express et on pourra me glisser sous une porte.
Je m'étais éloignée du chariot pour aller rendre tripes et boyaux pas la peine d'embaumer tout le monde, pis si le frangin pouvait ignorer ça
Et tant que ça dormait j'avais écrit à un doc du coin, mais sans succès... alors ni une ni deux, peste en marche.
J'avais récupéré mes affaires, ranger tout mon bordel, ma bouffe et tout ce qui va bien et réveiller le frangin.

On se casse

Ouais pour une fois c'était moi qui le disait, toute façon ce serait pas une surprise pour le grand brun et sa brune.
Ils savaient qu'on bifurqueraient en cours de route, c'était juste pas prévu si tôt c'est tout.
Mais la patience et moi ça faisait deux alors avoir quitté Limoges en voleur pour stagner sur Roche, ouais mais non en fait.
Je voulais être certaine qu'on me laisserait passer les portes du patelin, alors même si Iago râlait j'avais décidé qu'on partait sur le champ.
Le guêt avait un peu tiqué devant mon teint plus blanc qu'à l'ordinaire, savez quand on dit blanc comme un linge ou le cul d'une laitière ?
C'était ça mais en pire, heureux que le frérôt était pas forcément bien réveillé pour s'en rendre compte sinon il aurait refusé de partir
M'aurait fait suer pour voir un toubib, sauf que y'avait pas...
Pinçage de joue, tapote et voilà quelques couleurs supplémentaires, factices ouais et alors.
Route prise, restait pu qu'à espérer atteindre le Perigord Angoumois à un moment, parce que...

Quand ça veut pas... Ca veut pas...

_________________
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)