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[RP] Tomber est permis ; se relever est ordonné !*

Nikita.novgorod
Proverbe Russe.


Elle a trébuché, souvent. S'est rattrapée, chaque fois... jusqu'à ce soir d'avril où, choix de l'un et décisions de l'autre, ont définitivement changé son existence. Tombée, et de haut, malgré sa petite taille. La chute, brutale, particulièrement violente et douloureuse. Les blessures durables, de celles qui laissent leurs empreintes, telles les fers incandescents, pour vous marquer à vie, de ces plaies qui ne cicatriseront probablement jamais, ou pas totalement...
Elle a chuté, oui. Dévalé la pente abrupte d'émotions, le cœur fendu en revenant à cette réalité qu'elle n'aurait jamais du quitter. Aveuglée, paupières consignées par des paroles enrobées de miel, légères comme ces chouquettes qu'elle aime tant...

Puis, elle s'est relevée, sans pleur, sans cri, malgré la douleur. Elle s'est relevée, hissée par cette main qu'on lui tendait. Il a pansé ses plaies avec patience, appliqué l'onguent au cœur et au corps féminin, jusqu'à enfanter la lente cicatrisation, rassurant.
Au fil des jours, il a stabilisé l'équilibre précaire de la Slave. Erigé des fondations plus stables à leur relation... Il s'est imposé sans brusquerie dans l'univers blondesque, s'y est fait une place, qui tend à croître avec le temps. Sa lumière au bout du tunnel, c'est Lui.

Fébrile, lors de la précédente escale en Guyenne, aussi succincte fut-elle... l'état d'esprit est bien différent au retour d'Armagnac. Confortée par ses retrouvailles cousinesques, elle décide de mettre un peu d'ordre dans sa vie et, pour se faire, un grand ménage est nécessaire.
Aussi, ce matin-là, c'est un véritable raz-de-marée qui s'abat sur le Hameau...la progéniture de Trudy est mise à contribution bien sûr, et la Platinette de s'auto-proclamer contremaître:


    - Bon, vous avez compris... vous me virez tout c'que j'ai épinglé ! Et sans rien abîmer, qu'on m'accuse pas ENCORE de tous les maux hein...
    - Bé oué mais où c'est don' qu'on met l'bordiau nous aut'?
    - Mais... pffff, t'écoutes rien ! Dans la grangeuhhhhhh!
    - Mam'zelle Niki', les nippes aussi ? Qu'ça va ben sentir l'bestiau, cause du bétail
    - Nafoutre, il fera nettoyer épicétout... ou il rachètera hein, avec l'oseille qu'il a du mettre de coté c'radin!... Hop, hop, on s'bouge... c'pas le tout mais les artisans passent demain, donc faut m'vider la maison de l'inutile.


Les lieux s'agitent, la journée durant... ça glousse, ça ricane, ça pinaille, ça chahute et ça beugle aussi. Parfois, on aperçoit le Taciturne, dont l'ombre pèse sur l'un ou l'autre des adolescents, qu'il épaule au déplacement de mobilier réfractaire. La Dodue apporte des rafraîchissements, ne manque pas d'y mettre son grain de sel et le « déménagement » se déroule dans un joyeux bordel jusqu'à l'annonce. De celle qui vous plombe le moral d'une équipe, mais pas celui de la Blondeur

    - J'avions point vu les barriques. Où qu'c'est don' qu'vous les avez mises?
    - Merde, la cave !... p'tain, j'ai oublié la cave !
    - Comment qu'vous faites, c'point l'petiot rien
    - Ouais ben ça va, j'ai oublié, j'ai oublié., j'y vais jamais dans son merdier.. ça attendra demain pis voilà.


Fatalement, la nouvelle fait grincer des dents. Mais, tête dans le guidon, la Tribu approuve comme un seul homme... bah tu m'étonnes, des fois que la Slave pète une crise. Pas sûre que la dernière cuvée du récent Baron supporte le traitement par contre ! M'enfin, l'essentiel n'est pas l'état dans lequel, il retrouvera ses affaires, mais bien de les retrouver et la Novgorod met un point d'honneur à ce qu'il récupère tout... dans la grange à bétail donc.
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Nikita.novgorod


... ceux qui sont armés pour la vie, et ceux qui creusent. La Slave, elle creuse !

Pourtant, rien ne la prédestinait à tout foirer. Non. De la race des bien-nés, à l'abri du besoin et, en toute modestie, la Blondasse est une bombasse... Cerise sur le gâteau ? Elle est gentille, probablement trop d'ailleurs, mais c'est sans doute, ce qui la différencie de ses semblables. La Matriochka cache des trésors de bonté ! -on ne rigole pas dans le fond- au contraire de ses proches. Alors quoi ? On se le demande mais, les faits sont là...

Elle cumule. Des couches et des couches de mouise. En concurrence directe avec l'oignon, sans l'odeur parce que bon, faut pas déconner non plus, elle sent bon, très bon même... oui, oui, malgré son inclination à patauger dans la merde. Badass épicétout !
Ainsi, elle peut passer d'un état à l'autre en moins de deux. Euphorique pour un voyage, déprimique pour un séjour. C'est réducteur... ou pas. La créature est instable. Capricieuse, écervelée, impulsive aussi. Mais gentille, c'est un détail non négligeable keumême !

Et pourtant... malgré les efforts concédés, le fossé s'élargit, prêt à l'engloutir, à chaque pas davantage. Après la pluie vient le beau temps, sauf que chez la Blondeur, c'est le contraire. L'éclaircie ne dissimule pas l'orage, mais un cyclone... Bah ouais, pourquoi faire simple quand on peut faire compliquer, hin hin ! L'ouragan balaye tout sur son passage, c'est le premier de l'an tous les jours, les bonnes résolutions étouffées dans l'oeuf, avant même de briser leur coquille pour s'épanouir au neurone. Ouais, elle creuse, la Platinette. Ce qu'elle creuse, est encore incertain, nébuleux... abyssale.

Bordel Niki, lâches-la cette putain de pelle!

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Nikita.novgorod
L'humeur oscille... le moral vacille. Rien d'anormal. La Slave est versatile.

La chaleur n'aide pas à la stabilité, accablante, étouffante, épuisante. L'hiver a toujours eu sa préférence, pourtant, elle apprécie la belle saison d'ordinaire... mais cette année diffère des précédentes, visiblement, puisqu'elle supporte mal le climat estival. Comble de la loose, la bière lui fout la gerbe, au point que, même l'odeur l'indispose. Autant dire qu'elle frise la déshydratation dans la plupart des villes, la majorité des tavernes ne proposant guère de choix, quand les autres sont, tout simplement, à sec !

Depuis le départ, pour le moins précipité, de Limoges, le trio séjourne en Languedoc... Convalescence pour la Brune, études pour le Brun, ennui pour la Blondeur. Ouais, elle s'emmerde comme un rat mort. Rien n'y fait... même les baignades matinales, relaxantes, rafraîchissantes et, ô combien agréables, ne trouvent l'écho souhaité chez la Capricieuse. Du signe de la chienlit, ascendant casse-burnes, elle n'a de cesse de se plaindre pour tout et n'importe quoi... un rien l'agace. Le moindre détail la contrarie.
Et, quand la Platinette s'ennuie, c'est le neurone qui s'éveille jusqu'à l'illumination à la con... sauf que la folie, semble aussi avoir déserté la caboche aurifère. Même pas l'once d'une esquisse d'un début d'idée. Rien, nada, que tchi, peau d'balle ! Le néant. Le vide sidéral.

Evidemment, on dira qu'elle n'a jamais rien eu dans le citron, ou même, que son manque d'inspiration est rassurant, reposant... peut-être, oui.

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Nikita.novgorod
    Personne ne bouge, j'ai perdu ma cervelle!*


Tout le monde s'accordera à dire que ce n'est pas un scoop, non. Mais pour la Blondeur, c'est clairement une révélation... ouais, en cette nuit de juillet, assise dans la pampa provençale, alors qu'elle observe l'astre nocturne, l'évidence résonne comme un aveu dans la caboche aurifère.

Elle est blonde, dans tous les sens du terme -et vive les clichés-... le choc !

Pourtant, elle est persuadée d'avoir un minimum d'intellect. Plus qu'un certain nombre d'énergumènes en tout cas. Mais, force est de constater qu'en fait, non. La conclusion est brutale, violente, ça pique un peu, ouais... mais, la prise de conscience a le mérite d'offrir des réponses. Longtemps qu'elle s'interroge en vérité, sur son rapport aux autres.
Et là, soudainement, tout devient limpide. Clair comme de l'eau de roche. D'une simplicité quasi enfantine même.


Elle est chiante !



Pourquoi peut-elle passer des heures en taverne, sans voir personne ?
    - parce que la ville est déserte. Oui.
    - parce que la populace sait que les fûts sont vides. Oui.
    - parce qu'on lit sur son minois « casse-burnes en puissance ». Combo !

Pourquoi le silence s'éternise-t-il, quand enfin, quelqu'un se risque dans ladite taverne ?
    - parce que le ou la curieux(se) est muet(te). Oui.
    - parce qu'il ou elle est timide. Oui.
    - parce qu'il ou elle s'ennuie. Oui.
    -parce que la Slave n'a pas de conversation. Double combo!

Pourquoi, ses proches, s'enveloppent de mutisme quand, ô joie, ils l'honorent de leur présence ?
    - parce qu'ils sont fatigués de leur journée. Oui.
    - parce qu'ils connaissent son caractère pourrave. Oui.
    - parce qu'ils savent qu'elle part en vrille pour rien. Oui.
    - parce qu'ils s'emmerdent comme des rats morts. Oui.
    - parce que sans la pitié, ils auraient foutu le camp. Maxi combo!


Elle en est là de son introspection. Très positive, égale à elle-même, quand ça ne se passe comme elle l'envisageait... victime de ses humeurs, bien entendu, plutôt que des autres en vérité. Cela dit, il y a toujours une part de vrai dans ce genre de considérations. C'est ça quand le neurone s'affole, à cause d'une petite contrariété.

Y'a des jours, on devrait rester au lit... c'était aujourd'hui. Dommage!



*Pirates des Caraïbes.
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Nikita.novgorod
    L'enfer, c'est de se lever tous les matins et de demander pourquoi t'es là !


Y'a des jours, on devrait rester au lit... y'a des jours, c'est tous les jours en ce moment. Dans la caboche, une ritournelle résonne, sitôt qu'elle ouvre les yeux, sans qu'elle ne s'explique d'où elle sort. Il y a, dans cette rengaine, quelque chose d'agaçant, quelque chose de dérangeant, quelque chose de blessant, sans doute.
Pourtant, le séjour se passe bien... elle l'imagine. Elle veut croire aux sourires qui parent les visages. Elle espère, plus sûrement. L'espoir, cette petite chose, qui vous tient, vous maintient, vous fait redresser le menton, vous fait avancer. Cette étincelle, qui naît souvent d'un rien et qui change soudainement votre vie. Si fragile et, ô combien, éphémère.

Vous sentez la déprimique là ?

Curieusement, elle ne s'ennuie pas et c'est assez rare pour le souligner. Les heures s'égrainent même rapidement, elle s'occupe l'esprit en desseins improbables, destinés à réjouir le fils de l'amie, un p'tit bouchon à la fraîcheur innocente. Il lui rappelle son Tsar. Sasha lui manque, c'est une évidence et, probablement qu'elle comble inconsciemment ce vide auprès d'Aimé.

Ce soir, le petit est retourné auprès de sa mère, tout crotté d'avoir jouer jusqu'à l'épuisement... la Blondeur assiège une taverne pour un verre bien mérité. Parce que l'air de rien, il a de l'énergie le petit monstre ! Et puis, d'un échange, succinct, une conclusion, vécue comme une catastrophe par la jeune femme... La sensibilité exacerbée depuis quelques semaines, elle se fait une montagne d'un grain de sable, s'angoisse d'un rien, s'agace de tout. En temps normal, elle aurait pris ses affaires et la tangente, sans un mot. Bien sûr, ça lui a traversé l'esprit, les réflexes ont la vie dure... mais elle s'est raisonnée, parce qu'elle sait que rien n'est jamais acquis, et que la colère est mauvaise conseillère. Le miracle !

Elle prend l'air. Mais ça ne suffit pas... alors, elle retourne boire un verre. Puis deux. Trois. Quatre... elle ne compte plus, n'en n'a pas envie de toute façon. S'embrumer la tête, s'envelopper d'ivresse, ne plus penser, l'espace de quelques heures. C'est finalement l'amie qui lui évitera la noyade, lui prêtera son bras pour rentrer... davantage pour retrouver l'auberge que pour marcher d'ailleurs. Se glisser contre le corps aimé, c'est mieux que foutre le camp. C'est bien, ça. Oui.



*Sin City
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Nikita.novgorod
    Je n'ai pas besoin de me donner bonne conscience, j'en ai pas*


Comment ça facilite la vie. Clairement. Qu'on en soit privé, par l'éducation, l'apprentissage ou juste, parce qu'on la musèle, qu'on l'étouffe dans l'oeuf, avant qu'elle ne puisse nous atteindre, qu'importe, pourvu qu'elle ne soit pas.
Les états d'âme d'autrui ? Rien à carrer. L'hostilité des semblables ? Rien à cirer. Les rumeurs, jugements, sentiments, raisonnements, avis divers ? Rien à secouer. On s'en bat l'oeil avec une poulaine, on s'en tape le coquillard, ouais ! Et ça, c'est trop bon.
La Blondeur le sait, elle l'a mit à profit pendant des années... Des années d'insouciance, de caprices, de conneries, plus ou moins solides d'ailleurs, inavouables parfois, occasionnellement méprisables. Des années de liberté, d'indifférence, d'égocentrisme, pourtant clairsemées d'attentions louables, rares, mais sincères, pour quelques précieux individus.

Avec le temps, lesdits visages changent... les alliés d'hier devenus étrangers, comme ils n'ont jamais cessé de l'être, à bien y réfléchir. D'autres trouvent grâce aux prunelles d'or, jadis considérés comme adversaires, quand les mensonges venaient encore piquer l'ouïe crédule. Absurdité de la vie, ou paradoxe de la Slave, tellement naïve, dés lors qu'elle a confiance... Manipulable, exploitable. Jamais redevable, cependant, qu'on est plus sûrement son obligé. Elle s'en moque, le passé négligé au bénéfice du présent, le regard tourné vers l'avenir.

Oui, l'absence de conscience facilite grandement la vie... mais ça, c'était avant !


Maintenant, elle vit avec la morale personnifiée, la raison, la bienséance, la courtoisie. Leo. Son antithèse. D'une paume patiente, il a cueilli son cœur, malgré leurs différences, nombreuses, qui génèrent des situations cocasses ou cruelles aujourd'hui... La pérennité du couple, aux antipodes d'un long fleuve tranquille. L'amour n'est pas chose facile, fragile équilibre qui mérite le combat incessant et, souvent, inconscient, qu'ils se livrent avec obstination, afin d'en préserver la tendre harmonie.
Il a semé au ventre fertile. Elle s'étoffe sagement du fruit de la passion. Depuis, il a ressuscité la conscience blondesque, tandis qu'il incarne l'éthique à l'état pur...

Résultat : elle en chie des ronds de chapeau -heu, façon de parler hein. C'est une princesse namého !-, c'est vachement dur l'empathie en vrai, ça contrarie en plus, pis même que des fois, ça fait mal. Putain d'conscience, ouais!


* Hell
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Nikita.novgorod
Voilà combien de jours, voilà combien de nuit, voilà combien de temps, que tu es reparti...*

Elle erre. Sans but. Pourtant, elle y croit, à ses illuminations qui ne viennent pas, qui ne viennent plus... Certaines escales sont agréables, d'autres sont sensiblement tendues, mais toujours, elle tire le meilleur, elle reste positive, optimiste même. Elle essaye en sommes. Paradoxalement, elle héberge une morosité inhabituelle, sans la comprendre vraiment, probablement fatiguée des aléas imposés par Mère Nature.
Candide créature, qui n'aspire qu'à la tranquillité qu'on lui refuse visiblement... la quête n'aboutit pas. Le paradis sur terre n'est qu'un fantasme en vérité, il n'existe pas, même si les lieux sont charmants, quelques fois, la faune gâche tout, irrémédiablement. Elle s'étonne encore, malgré les années, du nombre incalculable d'abrutis tolérés par la Terre nourricière... Bizarrement, c'est à sa mère qu'elle pense, dans ces moments là, alors qu'elle s'interroge sur ses véritables occupations, sa vie, ses émotions. Toutes ces choses qu'on lui a romancées, ces vérités qu'on lui cache, sans qu'elle ne comprenne pourquoi. Elle gamberge alors, l'envisage à sa façon, telle un modèle bien sûr, comme peuvent l'être ces femmes qui l'ont entourée à quelques moments de son existence... Carrie, Marie, Drus'...

Difficile de se construire. Difficile mais pas impossible... elle avance, à tâtons souvent. Collectionne les erreurs, les maladresses, les quiproquos. En deux mots, elle déconne à plein régime... rien de nouveau sous le soleil finalement.

Un sourire plaqué au minois, elle contemple la ville qui s'éveille doucement. C'est une belle journée qui s'annonce, la chaleur déjà pesante alors que le soleil se lève à peine... Il faudra tuer les heures, encore. Trouver une occupation quelconque, sans le moindre intérêt, attendre le soir presque impatiemment, en espérant que le lendemain sera meilleur. Ainsi s'égraine la vie, dans un trou parmi tant d'autres, jusqu'au nouveau départ, témoin de la routine inéluctable de la Blondeur capricieuse.



*Dis, quand reviendras-tu ? - Barbara
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Nikita.novgorod
    Les conneries c'est comme les impôts, on finit toujours par les payer.*


Genève. Le Tournoi du Léman... quelques mois plus tôt. Bordel, qu'elle l'avait attendu ce rendez-vous annuel. L'exutoire parfait aux tensions, à la colère. Le rencard des possibles, de tous les possibles. Une concentration improbable d'individus, aussi différents que leurs univers originels... Elle y avait retrouvé sa mère, revenue de contrées hostiles. Elle y avait initié une amie, à l'art de la chicane, sans grande réussite quant à la finalité. Elle y avait croisé des pourritures, des chaudasses, et d'autres, plus ou moins intéressants, dont elle ne gardera que des souvenirs éthérés.

Le Tournoi. Point final d'un chapitre. Témoin de la vue recouvrée après tant d'années, à côtoyer le mensonge, la tromperie, l'artifice... un sourire, ironique, s'invite au minois alors qu'elle songe aux impostures vécues si longtemps, sans même les avoir soupçonnées. Crédulité, quand tu nous tiens.
Le Tournoi. Genèse d'une histoire. Celle d'aujourd'hui... celle qui l'a menée dans cette petite ville du sud, avec et pour son compagnon.

Le temps a fait son œuvre, le passé est oublié, sans qu'elle n'en garde la moindre amertume. Regrets et remords lui sont étrangers, aussi, la page fut tournée avec l'aisance qui la caractérise... C'est heureux d'ailleurs.
Ainsi, ce matin-là, elle quitte l'auberge qui les accueille depuis quelques jours. L'objectif ? Remplir les heures à suivre, creuses... attendre sagement le retour du Lisreux, endeuillé et plus taiseux que jamais, enveloppé dans une douleur, dont elle ne sait pas le soulager. Ouais, malgré le retour de la conscience, la Blondeur a du boulot quant à la compassion... Pas de sa faute d'abord ! Sa relation à la mort, pour le moins singulière que, dans ce domaine aussi, elle passe à autre chose avec une facilité déconcertante. L'on pourrait la croire insensible, mais non, elle souffre. Pour lui. Peinée de la mélancolie hébergée par l'émeraude qu'elle aime tant, du chagrin qui ternit la truffe embrassée si souvent... Eprouvée par le mal pesant au corps masculin, lorsqu'elle l'enlace tendrement.

Elle arpente les rues, le museau en l'air, observant distraitement ce qui l'entoure. L'or des prunelles glisse aux affiches, placardées ça et là, sans qu'elle ne s'y attarde. Le mariage d'inconnus, les vendanges, une fête ou une autre, la mort de la Reyne et, soudainement, elle s'immobilise... Là, un prénom attire l'attention féminine, comme un prédateur sauterait à la gorge de sa proie. Le Roukmoute. Il avait déserté la caboche blondesque depuis des lustres, associé au passé négligé après le tournoi, et voilà qu'il réapparaît, sa tête mise à prix. Telle une hyène, elle échappe un ricanement, considérant que c'est bien cher payé pour une peau de chien...

Dans une autre vie, elle aurait probablement arraché le vélin pour se lancer dans l'aventure... vénale, ce n'est pourtant pas l'appât du gain qui l'animerait, la Slave bien assez riche, mais plus sûrement, le plaisir de la traque et la jubilation de dépecer le Goupil. Sans réelle explication, ni davantage de raison en vérité, elle se plait à mépriser le jumeau de Samael.
Mais ça, c'était avant.
Le sourire plaqué aux pulpeuses, elle tourne donc les talons afin de revenir à des occupations plus tranquilles... senestre épouse alors le ventre qui s'étoffe sagement. Elle a promis d'être l'écrin sécurisé au joyau à venir et Novgorod ne revient pas sur sa parole.


    - Quelle belle journée !


*Audiard
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Nikita.novgorod


Elle a tenté d'être une autre, de modifier sa personnalité afin de mieux coller à l'univers du Lisreux. Bêtement. Elle ne sera parvenue qu'à se perdre, à s'isoler. Peu à peu, elle sombrait dans un gouffre irréel dont elle ne connait que trop bien la profondeur pour y avoir déjà plongé. On dit qu'on apprend de ses erreurs, c'est tellement vrai... La volonté est plus forte maintenant et, cette fois, elle peut s'accrocher aux bras tendus...
Alors, elle a vidé son sac, sans réfléchir -pour ne pas changer-, lancé un pavé dans leur mare, s'est soulagée du poids trop lourd à ses frêles épaules, s'est libérée de l'étau qui oppressait sa poitrine. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, elle ne l'a pas fait de gaieté de cœur, consciente de la violence des propos et rien n'est plus douloureux que blesser le Brun. Mais voilà, c'est fait.
Etrangement, pas d'orage, pas de tonnerre... en douceur. Sans cri, sans heurt. Comme si la cascade de paroles féminines avait serpenté autour de l'homme, sans le noyer. Il ne s'est pas braqué, elle ne s'est pas agacée et miraculeusement, ils ont réussi à communiquer dans le calme, quand les dernières semaines étaient plutôt le théâtre d'incompréhensions quasi viscérales.

Réveil serein... les tumultes passés.

Elle relativise, bien décidée à vivre en toute quiétude, le temps de la grossesse au moins. Elle laissera glisser les contrariétés, elle ignorera les déconvenues, elle méprisera les déceptions... parce qu'il y en aura, sans nul doute. Nombreuses, probablement. Elle s'en carre d'avance, ouais. Concentrée sur l'essentiel, ceux qu'elle aime et qui lui rendent bien... Hermétique aux inimitiés, comme elle l'avait toujours été, avant qu'un locataire inattendu ne révolutionne ses hormones et pas que !
Par la fenêtre ouverte, une brise légère s'invite dans la chambre... un sourire se dessine au minois blondesque, l'oreille attentive au murmure soufflé par le vent. La tranquillité de l'esprit, retrouvée, dans la certitude d'entendre une voix, dont l'accent slave chante quelques mots d'encouragements.


    - Da, ja trahaju ljudej!!


* Ouais, j'emmerde les gens !
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Viktoria.novgorod
Viktoria ! Relève toi !
J'ai mal !
Viktoria Relève toi !
Je ne peux pas !
Viktoria Novgorod ! Ne soit pas la honte de ta famille ! Relève toi !
Papa … j'ai mal !

La baffe part. Violente. Sans aucune retenue.

Maintenant, tu sais pourquoi tu as mal ! Relève toi ou ça sera pire

Alors, malgré les larmes, malgré la douleur de la chute, malgré la brûlure occasionnée par la main de mon père, je me relève. L'orgueil en a pris un coup. Mais je suis debout. Les bras ballants, jetant un regard haineux à mon père adoré.
Maman arrive, elle remet une mèche de cheveux derrière mon oreille. Mon père peste de cette tendresse maternelle.

Ma fille, ce n'est pas ta première chute, ça ne sera pas la dernière, mais à chaque fois, tu te relèveras. Tu as ça dans le sang. Tu es le feu, tu es la vie… tu as l'honneur des Novgorod. Ne l'oublie jamais.



[De nos jours - Au milieu de Nulle part]


Il est beau ce ciel étoilé. Je me retrouve au milieu de nulle part à admirer les étoiles. Ils sont là, je le sais. Ils me regardent. Je me redresse, j'ai du mal à trouver le sommeil. Même avec la présence de Jack, Brune et Oliver, à cet instant, je me sens seule. C'est dans ces moments là que je me souviens le plus de Novgorod et de mes parents. Je m'éloigne du groupe.

Elle était rude cette chute de cheval. C'était avant Volka et cette fusion que j'ai avec elle. Mais ce qui finalement m'a fait plus mal c'est la baffe et la blessure de l'orgueil. Je me suis relevée, je me suis assise sur la douleur. Au sens propre comme au figuré et je suis remontée. Et j'ai vaincu l'obstacle. Je me caresse la joue en y repensant. J'ai envie de pleurer. Un peu comme tous les soirs, mais ça ne vient pas. Un peu comme tous les soirs. Je ne le fais pas. Je ne le fais plus. Ça n'en vaut plus la peine.

Je l'ai en travers de la gorge cette séparation. Je ne montre rien, mais elle m'a fait mal, autant que le reste. Je suis restée digne cette fois. J'ai cessé d'être le toutou à pépère. J'avais prévenu que je commençais à être à bout, que j'en avais marre des crises de jalousie infondées, du manque de confiance, des décisions tranchantes prises sans comprendre réellement ce que je demandais.... la suspicion, encore et toujours… Marre de tout ça. Alors, devant l'ultimatum… le nième ultimatum, je n'ai pas cédé et j'ai dit Stop. Pour mon plus grand bien en réalité. Ce soir là, je suis redevenue moi. Je suis redevenue Novgorod et la même petite fille qui avait défié du regard son père.

Seulement, on ne peut pas tirer un trait sur presque 2 années comme ça. le claquement de doigts, ça marche peut être pour les autres. Pour moi, c'est impossible. En réalité, je laisse les choses se faire, petit à petit. A leurs rythmes et surtout, j'ai pris une décision irrévocable : je ne reviendrais pas en arrière. Pas cette fois. Ça a été trop loin…

Je reste avec une certitude : Je connais la vérité, je sais qu'elle sortira toute seule, sans avoir besoin de dire ou faire quoique ce soit. Et j'ai le plus merveilleux des objectifs, ma seule priorité en fait, ce qui me fait avancer : Alexis.

Assise sur une souche, je regarde les étoiles, la mer au loin. Dans le calme de la nuit je peux même entendre le son léger des vagues qui s'échouent sur le sable. J'en ai fini de regarder derrière moi. J'en ai finis de toute cette merde là. L'avenir est devant moi. Il commence à prendre forme au fil du temps qui passe.

Je suis tombée plus d'une fois ces derniers temps. A chaque fois que je pensais pouvoir redresser la tête, on me mettait à terre une fois de plus… on me rabaissait… on m'humiliait.

Ce temps là est fini.

Je suis plus forte que jamais.

Je l'ai compris la leçon… même s'il m'a fallut l'apprendre 2 fois.

je reprends le commandement de ma vie et plus personne ne me dictera rien.

Un sourire accroche le coin de ma lèvre. Une idée vient de me titiller l'esprit et le corps. J'crois bien qu'il est temps maintenant. J'vais aller réveiller Jack. Ça me fera du bien !

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Viktoria.novgorod
Et quand on vous écorche
Qu'on vous ôte l'épaule qui vous supporte
On peut souffrir encore longtemps, longtemps


Il y a les jours avec… et les jours sans. C’est un jour sans. Je ne sais pas pourquoi. Ça me prend comme ça. Quand je me lève, j’suis morose. Et il me manque quelque chose. On ne peut pas oublier presque 2 ans de vie comme ça. Il y a tant de choses qui vous renvoient à l’autre, à ce que vous avez vécu… et puis, je regarde mon petit, mon Alexis. Il me sourit. Il a un truc cet enfant. En un clin d’œil il me fait oublier ma morosité. Mon « pas envie »… Mon « envie de rien » Et pour lui, j’avance. Je me ressaisie. Et j’avance.

Le temps fait son œuvre. Petit à petit, j’accepte les choses. Toutes les choses. Finalement, la douleur vous fait faire des choses insoupçonnables. Alors, il faut pardonner. Pardonner à soi-même aussi. On se rend à l’évidence… L’échéance a longtemps été repoussée. Je n’ai finalement pas de regret. C’est mieux pour tout le monde. J’accepte… et je laisse filer les choses… tout finira par glisser sur moi comme l’eau du gave.

Et on a beau se dire que ce ne sera jamais pareil qu'avant
Qu'à force de reconstruire lentement on avance
Et apprendre à sourire
Essayez d'à nouveau faire confiance
Pour finalement s'ouvrir et saisir sa chance


Je réapprends à vivre. Seule… enfin non, Ensemble, avec mon petit monde. Je ne compte sur personne. Je fais les choses pour lui, pour nous… et je me prends à sourire de nouveau. Je me prends à me laisser approcher… Je me prends à rêver… Je me prends à me projeter, à faire des projets… à rire… à pleurer de rire même… des choses que je ne faisais plus depuis longtemps. Je revis. Espiègle et malicieuse. Taquine aussi.

Je ne retiens que les mots de ceux qui m’aiment, qui sont là pour moi et j’oublie le reste. Et ce qui compte par-dessus tout c’est Alexeï. Petit blond aux yeux rieur. Un sourire toujours au bord des lèvres. Des éclats de rire, pour tout, pour rien. Mon premier sourire, je le lui dois. Mon dernier sera pour lui aussi. C’est pour lui maintenant que je me bats.

Alexis dort contre mon sein. Je le garde contre moi alors que nous cheminons à cheval. De l’inconscience ? Non, je sais ce que je fais. Plutôt il sera familier avec les chevaux, meilleur cavalier il sera. Après, je lui apprendrais la chasse, comme mon père l’a fait avec moi.

On ne se rend pas compte combien ces petits bouts de rien sont des motivateurs, des bouts de tout. Quand on a n’a pas envie, il suffit d’un regard pour que tout s’allume, pour que tout devienne évidant. Finalement, la seule personne à qui je dois quelque chose aujourd’hui, c’est lui. Et maintenant, ça sera avec lui… ou sans moi. Le prochain homme dans ma vie n’aura pas le choix. S’il me veut il faudra qu’il accepte qu’il y ait toujours quelqu’un de plus important : Alexis. Ça promet.

Finalement, le véto, c’est lui qui va le mettre.


Et j'ai trouvé la lumière juste au bout de ses lèvres
J'ai pu quitter la terre ferme faite
Et j'ai trouvé au moment où je n'avais plus d'espoir
Ma religion dans son regard**



[HRP : parole de la chanson "ma religion dans son regard"]
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Viktoria.novgorod
Voir le Mans et finir en rillettes… ça pourrait être un bon slogan. Mais non c'est juste un constat.

Je suis à un tournant de ma vie. Ce voyage est comme un sas de décompression. Un mal nécessaire pour que je puisse me retrouver en face de moi-même et que je finalise ce renouveau dont j'ai tant besoin. C'est un de ces moments charnière où on regarde derrière. Ce que l'on a vécut, ce que l'on a fait. On sourit des bons moments. On pleure de ceux qui vous ont fait du mal… Mais, finalement, je les assume tous.

Quand j'ai trompé Maurin, je l'ai fait parce que l'image que j'avais de moi était sale. J'étais prisonnière du traumatisme que j'avais vécut. De ce viol qui avait fait de moi un objet salit, souillé, une honte faite femme… et je n'avais plus aucun respect pour moi. Ce qui m'a sauvé, c'est la compréhension de celui qui était mon époux. Sa douceur et son intelligence. Beaucoup le prenait pour un simple d'esprit et pourtant il avait une générosité dans le cœur, une grandeur d'âme… Je sais que je lui ai fait du mal, mais il m'a offert quelque chose que personne ne m'avait offert jusque là : la rédemption. Le pardon…

il m'a pardonné mon incartade après avoir compris de quoi j'avais besoin. Il avait compris qu'il avait trouvé un animal blessé par la cruauté de l'homme et qu'il faudrait du temps et de la patience pour que cet animal fasse de nouveau confiance. Il m'a prise par la main. Il m'a montré le chemin… et j'ai commencé à être heureuse et à sourire après 5 années de misère. Et fidèle… finit les incartades. La fidélité est devenue une religion. Quand il est mort, le néant s'est ouvert sous mes pieds… et j'ai sombré. J'ai bu, trop, beaucoup trop et j'ai fait n'importe quoi. J'ai pris le mauvais chemin. Quand on est en phase de guérison, la rechute est terrible.

Depuis que j'ai pris la route, j'ai ré-ouvert quelques pages de mon livre. Maurin était une si belle page même si j'en ai écorné un coin. Une page nécessaire qui a été la première phase de ma reconstruction. La meilleure peut être parce que c'est elle où j'ai affronté tous mes démons. Un à Un. Et je les ais tous vaincus … même si ils ont crus reprendre un temps le dessus à la mort de Maurin. Mais, alors que j'étais au fond du trou, je me suis souvenu de ce que Maurin avait fait pour moi. Il aurait été déçu de me voir ainsi sombrer après tant d'effort… je me suis ressaisie.

Je n'ai jamais cessé de penser à lui. Je ne cesserais jamais de penser à lui. Il m'a manqué. Il me manque encore. Il est là, en moi, pour toujours. Et même si on m'a accusé d'être responsable de sa mort, je ne laisserais jamais personne entacher cette histoire. Parce que cette histoire, seul Maurin et moi en connaissons toutes les ficelles, tous les moments. Elle nous appartient à nous deux et personnes n'a le droit de s'en approprié ne serait ce qu'une once. Tous ceux qui le feraient seraient en dehors de la vérité.

Je me suis demandée souvent durant le voyage qui j'étais devenue, ce que j'allais faire de ma vie. Où j'allais aller. Si j'ai trouvé qui je suis, que j'avais ignoré un moment, je ne sais pas encore où je vais. Finalement, y aller pas à pas n'est pas un mauvais choix. On prend le temps… et on avise au moment. Je vis sans pression… sans que l'on m'impose quoique ce soit.

Je ne renierais jamais ce que j'ai fait, ce que j'ai vécut, qui j'ai aimé. Non, parce que finalement chaque histoire fait de moi ce que je suis aujourd'hui. Et même si les fielleux sont près à me faire une réputation de merde, je sais que je peux rester droite dans mes bottes. Que je peux garder la tête haute. Je suis de nouveau fidèle à moi-même, c'est la seule fidélité que j'avais oubliée. Je suis toujours une femme respectable, qui a de l'esprit et de l'intelligence. Je saurais surmonter les idées toutes faites… les intelligents savent que pour se faire une opinion sur un sujet, il faut toujours prendre tous les sons de cloches.

Même si j'ai eu un coup de mou, je reste sereine sur ma condition. Au pire, j'les finirais tous à coups d'pelle !!!!!

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Nikita.novgorod
L'Armagnac est loin. L'escapade se présentait sous les meilleurs hospices... la Châtaigne retrouvée, ses amis rencontrés et c'est un convoi qui s'éloignait de la capitale languedocienne dans un beau bordel. Une dizaine d'individus, des personnalités hautes en couleur, des échanges improbables, des soirées agréables et les sourires plus nombreux.

Oui, le périple était prometteur... d'emmerdements !


Le souci quand on voyage en groupe ? C'est qu'il y en a plusieurs justement... bah oui, ça ne serait pas drôle sinon ! Quelques exemples ? Vous pouvez être certain d'en perdre au moins un, dés les premiers jours. Celui qu'on doit attendre, parce qu'il a suivi une luciole et que, bien sûr, son canasson est parti avec vous. Vous avez ceux qui font grise mine et qui s'isolent, pour ne pas vous imposer leur morosité ou pour déprimer tranquillement. Et bien sûr, le grand classique : l'incompatibilité d'humeur.
Dans l'absolu, rien d'infranchissable en soi... en théorie, on peut aisément surmonter les petits désagréments de la vie quotidienne, en communauté donc. Mais dans la pratique, c'est vachement moins évident. Pourquoi ? Les susceptibilités bien sûr !

Aussi, il n'aura pas fallu longtemps pour que ça pète et que la joyeuse bande se sépare. Et c'est pas fini !... Quand y'en n'a plus, y'en a encore... Parce qu'après la fugue avortée du chasseur de papillons, s'en est un autre qui disparaissait. Pas d'affolement, on poursuit en imaginant qu'il fait la gueule, qu'il cueille des simples ou, simplement, qu'il surveille les arrières du convoi amputé, mais non moins bordélique... Une roulotte, une ménagerie, un clebs baveux, des canassons, un chiard et trois donzelles, ça donne une idée précise de ce que peuvent endurer deux hommes.
Sauf qu'à mi-chemin, le silence devient inquiétant. On s'interroge. On suppute. On jacasse. Et puis... on sait.

Le Corleone est tombé. Déjà, ça fait tiquer. Il est inconscient et salement amoché. Deuxième effet « qui s'coule »... mais, c'est dans l'adversité que l'union fait la force. La décision est prise d'une seule voix, celle du Lisreux pour le coup, et de faire demi-tour, dans l'urgence, puisque la ville n'abrite visiblement pas de médecin.
Sitôt arrivés, les compagnons se séparent comme une envolée de moineaux... Fanette et Nikki' foncent au chevet de Roman, accompagnées par Leo, afin de lui apporter les soins médicaux nécessaires et qui, peut-être, le maintiendront en vie -nous le saurons au prochain épisode- quant à la Blondeur, elle est préposée aux bestiaux, dont la plupart sont à elle d'ailleurs et s'auto-proclamera préceptrice du génie en herbe, le petit Aimé.

Le meilleur reste à venir... ou pas!

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Viktoria.novgorod
Je suis en colère, dans une colère noire. Un rien m’agace, un rien m’énerve… et surtout beaucoup de choses me chatouillent et pas de la bonne manière. Je crois que je passe, tout simplement, par tous les stades du tournant « Nouvelle vie ». Après la morosité, vient la colère… La haine est pas loin quand même…

J’suis en train de passer de la version Viktoria « trop bonne, trop conne » à la Viktoria 2.0 – Ne t’attache pas, sois froide, distante, une connasse sans cœur… tu verras ça fait moins mal ». Le feu était éteint, il a été ravivé. Et ce n’est pas le doux feu d’hiver, agréable celui devant lequel on se fait l’amour en mode romantique. Non c’est plutôt celui qui ravage une forêt. Celui qui crame les églises. Celui qui ne fait pas dans le détail. Après tout, j’suis rousse. Il faut bien que ça serve réellement à quelque chose.

Quand il m’a plantée… parce que faut pas croire c’est lui qui m’a plantée en inventant encore une idée que j’avais soit disant dans la tête- Une de plus en même temps- j’aurais dû les compter toutes ses idées que j’avais sans les connaître, je serais peut être riche maintenant. Et, quand je lui ai demandé de me la donner, cette putain d’idée, parce que moi je l’ignorais et l’ignore encore, il a refusé en me disant simplement que tout était fini et en me rayant de sa vie en tout point… Et c’est moi la méchante… parce que j’ai demandé le divorce, alors qu’il avait été très clair dans ses actes et ses propos ? En me traitant de moins que rien ? Non mais il a vu la vierge ou quoi ? J’aurais finalement pas dû pardonner la première fois… ça m’aurait évité bien des emmerdes et surtout éviter cette conclusion débile… et pathétique.

Ne jamais courber l’échine bordel… c’est pourtant simple


RAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH

Volka me regarde, dépitée. Elle continue de brouter son herbe comme si de rien. Trop habité surement à mes réveils colériques. L’épée vient de s’abattre sur l’arbre. Le pauvre, à ce train-là il va finir en allumettes alors qu’il n’avait rien demandé. C’est la triste réalité du « au mauvais endroit au mauvais moment ». Nous sommes là, au milieu de nulle part. J’ai confié Alexis à la garde de mes compagnons de route. Quand il dort, il ne fait pas semblant, ça a un avantage. Et je me suis éloignée pour me cacher et surtout déverser ma colère quelque part.

Je sens cette boule au fond de mon ventre. Elle ne me quitte plus depuis quelques jours et si je ne la dénoue pas rapidement, il va y avoir des morts. Froide… terriblement froide. Faudrait que je fasse gaffe à pas en devenir frigide aussi. Enfin non là j’exagère, j’ai de la marge. Mais côté sentiment, on ne m’y reprendra plus. Et puis être abstinente ne me posera pas un souci, ça n’en est déjà pas un… Quoi ? Vous pensez vraiment qu’il y a que le cul dans la vie ? Dans ma vie ? C’te blague…Un jour, faudra qu’on ait une conversation sérieuse, vous et moi !


AAAAAAAAAAH

Je souffle, je suis presque en nage, pourtant il fait frais encore à cette heure matinale au milieu de nulle part. J’ai de chance, j’ai pris la tête d’un groupe qui ne me fait pas chier. Heureusement qu’ils ne me voient pas en ce moment, je pourrais bien leur faire peur. Echevelée, lançant toutes mes forces dans cette bataille inégale. J’ai les larmes aux yeux. Je pleure de colère. De rage. J’extériorise enfin ce sentiment nouveau, de cette nouvelle phase de ma reprise en moins. Le changement c’est maintenant et ça ne sera pas forcément en bien.

Arrête d’avoir des scrupules ma fille, personne n’en aura pour ta pomme !

Volka me regarde de nouveau. Toujours aussi blasée. Elle a entendu le mot pomme et à cru qu’il y avait une friandise pour elle. Je continue encore et encore. Je me défoule… J’en arrive à être à bout de souffle et à bout de force. Il faut dire aussi que cavaler comme ça, dormir en mode camping sauvage ça n’aide pas. J’ai une gueule à faire pâlir un fantôme. Je finis pas tomber au sol.

En étoile, les cheveux éparpillés partout, collant à mon visage aussi. Les paumes des mains face au ciel bleu du matin qui se lève. Je sens l’humidité de la rosée du matin qui s’infiltre sur mes vêtements. Je frissonne. Et en plus je vais finir par chopper un rhume ! Je me mets à rire, essuyant le reste de mes larmes. Voilà. La folie me gagne. Remarquez, j’avais déjà quelques fils qui se touchaient. Un peu plus, un peu moins…


Volka ! Niet !


La jument s’est approchée de moi. Ses naseaux viennent souffler sur mon visage. Sans le savoir, elle vient d’inventer la clim. Ses grosses lèvres viennent chatouiller mon visage et j’ai beau la repousser elle continue un moment. Et moi, je ris comme une gamine. Bienvenu au cœur de l’ascenseur émotionnel ! Finalement, elle recule. Je m’assois et la regarde. Elle se penche et vient me faire un câlin. Ma plus fidèle amie, c’est elle. Elle recule, m’envoie une pluie de morve au visage, me v’là belle tient. J’ai les clos, la bouche aussi… heureusement. La bave de cheval ce n’est pas tripant comme jus. J’ouvre un œil, puis l’autre après m’être essuyé le visage.

Spasiba Volka !

Elle me regarde de son air « Non mais… qu’est ce que tu te prends la tête… et c’est nous les animaux… »

Elle a raison ma jument… les animaux ne sont finalement pas ceux que l’on croit. Et en matière d’Homme – j’ai mis un grand H, des fois que…-, je suis quand même tombée sur une belle brochette de salaud. Je me redresse et prend la direction du campement.


Volka me suit.

Tu sais ce que l’on va faire ma belle ? Déjà tu vas avoir droit à une pomme… et je vais me trouver un coin pour me débarbouiller. Et ensuite… on va tous les niquer !

Ma jument approuve dans un léger hennissement. Elle est trop intelligente ma jument.
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Viktoria.novgorod
Ce que j’aime dans les voyages c’est qu’on ne sait pas ce que sera demain. Il peut arriver une multitude de choses :

    - Entorse de la cheville droite,
    - Chute de cheval,
    - Le très connu « j’ai glissé chef » en guise de Oups… « j’me suis endormi et j’ai pas suivi »,
    - Le « euuuuh c’est quand qu’on croise un marché parce que je n’ai plus de bouffe »,
    - Le « haaan, j’ai pas envie, j’crois bien que j’ai une entorse du cuir chevelu »,
    - Et puis le « J’étais tellement content de voir du monde que hier soir… ben j’ai un peu trop bu… du coup, j’ai dormi comme un veau dans une étable et ce matin j’ai les cheveux qui poussent à l’envers ».


Un jour, y en aura bien un pour me dire qu’il ne pouvait pas parce qu’il avait aquaponey…

Enfin ça, c’est les communs… et puis il y a les inattendus, comme à Saumur. Cette halte-là, je la garderais en mémoire toute ma vie. Je suis arrivée en colère. Je bouillais à l’intérieur… et une Vik qui boue c’est jamais bon. Je suis repartie apaisée. Peut-être pas sereine en tous points, mais à 95%.

Moralité, on s’est arrêté au milieu de nulle part et ll nous en manque un. J’attends l’explication et surtout l’organisation à mettre en place avec impatience. Je relativise, Alexis s’émerveille devant un papillon et moi, j’en ai plein dans le ventre…

J’avais croisé Jack dans la journée. Et, comme à mon habitude, je l’ai cherché… comme à son habitude, il m’a trouvée… et une fois de plus, comme c’est de coutume en ce moment, il m’a énervée. J’lui ferais bouffer un jour son véto. Bon ok, l’idée vient de moi à la base. Ce jour-là, j’aurais mieux fait de fermer ma gueule, c’est clair. Bref.

Non contente de ma réplique, « charmante », j’en rajoute une couche en courrier. Ben ouais, y a des moments, y a des jeux… il faut ce qu’il faut… et lui, clairement, il ne s’attrape pas avec du petit lait. Les formes, je sais les mettre… Et je lui ai bien promis de mettre les miennes très en valeur à force de nœuds satiné. Aussi, le soir, quand nous nous retrouvons il ne faut pas longtemps pour que l’on règle le problème dans un mémorable corps à corps. Je crois bien que je n’avais pas été aussi dominante de ma vie… Mais, l’essentiel n’est pas là.

L’essentiel, c’est que quel que soit l’endroit, le moment, le lieu, je me sens respectée… C’est fusionnel en plus d’être passionnel. C’est autant spirituel que corporel. L’alchimie. Ce n’est pas de la baise. C’est de l’amour. Je me sens femme… Une femme désirable, désirée pour ce qu’elle est…Désirée telle qu’elle est. Que c’est bon bordel cette sensation-là. Il n’y a pas de mot déplacé… Tant de respect, de franchise… ça pourrait me faire jouir rien que d’y penser.

Et puis, il y a eu cet aveu qu’il m’a fait. Il m’a libérée. Oui, on s’aime. Bien sûr, ce n’est pas parfait, vous y avez cru ? Pas moi. Il aime le libertinage, je le comprends. Ce n’est plus mon mode de vie depuis longtemps, il me comprend. Et… finalement il est prêt à y renoncer pour me faire plaisir… Mais je ne veux pas être sa prison, je ne veux pas l’enfermer dans des choix qui ne seraient pas les siens. J’ai trop souffert de tout ce que l’on m’a imposé. Alors, décemment, je ne peux pas lui faire subir ça. Je veux que, s’il y renonce, il le fasse par envie, parce que c’est réellement son choix. Parce qu’il en ressent le besoin. Pas juste pour me faire plaisir. Il le sait…

Je suis conne peut être. J’aurais dû surement dire simplement « Oui, renonces ». Parce que je sais que je souffrirais de ne pas lui suffire. Mais, peut-être, naïvement, j’ai décidé ce soir-là, à Saumur, de ne pas forcer les choses. Elles se feront toutes seules… comme elles doivent se faire.

C'est comme ça que l'on se relève

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