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[RP] La 25ième heures

Viktoria.novgorod
[1ère heure]

Je n’en peux plus. J’en ai ma claque. Je vais finir par faire un meurtre c’est vrai… même un bébé chien je m’en fout mais il faut que je passe mes nerfs sur quelque chose. Je pourrais essayer sur le blond. M’est avis que je risque de m’en mordre les doigts. Et comme finalement je les trouve bien utile, surtout ses derniers temps, j’abandonne cette idée.

Je pourrais piller la mairie. Mais ça a déjà été fait récemment et puis ma capacité à courir en ce moment ça donnerait un peu le remake d’un mauvais ralentit. Très mauvais.

Oh et puis… je le sais, je vais pas rajouter du blé à moudre à certains bordelais qui sont tous en train de faire de paries : "Vous pensez qu’elle va le pondre quand son œuf la Roussekof ?" Ben pour Pâques pardi !!! Nan mais sérieusement quoi ?! ils peuvent pas me lâcher la grappe ?

Voilà ça y est... je suis énervée. Bon d’accord, j’avoue, il m’en faut peu en ce moment. C’est simple soit je râle, soit je dis des conneries… Enfin plus que d’habitude comme dirait Hubert. Ça ne change pas vraiment. Elles sont justes plus énormes. Hier soir, c’était le pompon. J’en ais dit tellement que je ne m’en souviens même plus. Pourtant ça a fait pleurer de rire Hubert. Ah si, je me souviens… les prénoms

Vladimir et Rustine

J’en ris toute seule. Je suis certaine qu’il y en a pour croire qu’on a vraiment choisit Rustine comme prénom. Faut dire. On est cap. On est capable de tellement de choses… Se marier, divorcer… se bouder, se rabibocher, se re bouder… se re rabibocher et puis se remarier et enfin s’engrosser. Enfin surtout moi. Oh il m’a soutenu le blond. Il a bu tout l’alcool que je ne pouvais pas boire. Vous y trompez pas hein ! c’est pas que je ne voulais pas.. c’est que..j’suis devenu allergique à l’alcool. C’est pas la grossesse qui me colle la nausée, c’est la vapeur d’alcool. C’te honte !

Bref, j’ai pris des abdo B… il a pris des abdo Kro… accumulation de gaz à tous les étages !

Je regarde à droite, à gauche, j’en suis à mon troisième tour de la ville. Je marche… enfin je me déhanche de manière grossière, beaucoup ces derniers temps. Je n’ai que ça a faire. Les études, la bouffe, manger, marcher, la bouffe…et marcher. Des fois j’essaie de dormir. Mais, vous avez déjà essayez de dormir avec une bide de presque 9 mois de grossesse ? Non ? Je vous explique.

    - Sur le dos, vous oubliez : ça vous écrase, vous perdez le souffle et l’impression d’avoir un poids énorme sur le ventre. Même une indigestion passe mieux
    - Sur le ventre : Sérieusement ? vous y avez songé ? z’avez pas vu comment est foutu le corps humain ou quoi ?
    - Sur le côté : ça dépend lequel et surtout ça dépend de comment bébé prend ses aises parce qu’il y a un côté ou vous avez juste l’impression que vous avez un truc en suspension dans le vide qui se raccroche comme il peut à vos entrailles. Ouais, je sais… ça donne pas envie.


Bref, quand vous dormez plus de 2 heures vous êtes HEU-REU-SE !

On ne m’y reprendra pas ! Foi de Viktoria !

Et puis, et puis… ils vont finir par me porter la poisse les autres là: Ils arrêtent pas de me dire que j’en ai deux sous le nombril ! Je refuse ! déjà que je ne sais pas trop comment je vais m’en sortir avec un … alors avec deux, je meure.

Quoiqu’à bien y réfléchir, il y a une forte probabilité que j’y passe. Dure réalité de la vie.

Bref.

Tiens la porte nord. Outch….

Alors là… ce coup là il m’a fait vraiment mal. C’est pas un enfant qui dort là-dessous. C’est un démon. Remarquez qu’avec les parents qu’il a, je ne comprends même pas que je sois surprise en fait.

Enfin là, c’est bizarre

Je reprends mon souffle. Et je reprends mon chemin. Parait que ça active. Peut être un peu trop en fait. Genre, 5 minutes après, rebelote. Et là j’ai les connexions qui se fait.
Je vais peut être songer à la maison. C’est parti pour le grand délire.

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Dernière édition par Viktoria.novgorod le 24 Mar 2018 10:57; édité 1 fois
Hubert
Il était dans sa cave en train de tirer quelques fûts de Bordeaux pour en remettre sur le marché. Les affaires étaient calmes en ce moment. A croire que tous les bourgeois nantis avaient décidé de ne plus se payer de produits de luxe. Ça partait au goutte à goutte et encore … les gouttes n’étaient pas grosses et peu nombreuses.

Mais ce n’était pas trop grave et pas le sujet de préoccupation du moment. Non, le sujet du moment c’était la grossesse de sa femme. Putain ce qu’elle pouvait être chiante la rousse en ce moment ! Enfin … plus que d’habitude car elle avait toujours été casse-couilles la Vik, mais là … ça devenait juste du délire.

Elle lui rabâchait du matin au soir et la nuit aussi, quand elle se réveillait ce qui dans son état ne manquait pas de se produire souvent, qu’elle en avait marre d’être enceinte, qu’il fallait que le bébé sorte etc. Et alors ??? Il n’y avait pas marqué sage-femme sur son front. Ce n’est pas lui qui allait lui extraire le mouflet, non ?

D’ailleurs, elle avait assez répété que l’accouchement, c’est une histoire de femmes. Comme s’il avait prévu d’y assister. Pourquoi pas couper le cordon aussi ? Non mais n’importe quoi ! Bien sûr que les hommes n’assistent pas aux accouchements, enfin peut-être que dans sa Russie natale …. Avec la bande de sauvages dégénérés qui y vivent, faut s’attendre à tout. Peut-être que la vue de bonnes femmes en train de s’affairer autour d’une autre qui gueule tout ce qu’elle sait, ça les excite peut-être grave. Bain de sang en prime les jours de chance.

Quelque part il était inquiet aussi. Les accouchements ne se finissaient pas tous bien, loin s’en faut. Le désir d’avoir un enfant les avait incités à passer outre mais le risque n’en était pas moins présent. Et s’ils devaient perdre ce que Vik avait amoureusement mitonné pendant le temps de sa grossesse ? Pire encore, si lui Hubert devait perdre l’amour de sa vie ? Est-ce qu’il s’en remettrait jamais ?

Il chassa les idées noires qui l’assaillaient pour se reconcentrer sur le remplissage du tonneau.

Il lui tardait à lui aussi, peut être pas autant qu’à Vik, certes, que l’enfant arrive et qu’une nouvelle vie à 3 s’organise autour de ce 3eme membre de la famille. Serait-ce une fille ou un garçon ? Vik n’avait pas caché sa préférence pour un garçon. Lui était toujours indécis et en fait l’un comme l’autre lui conviendrait sachant que le ressenti et les partages futurs ne seraient forcément pas les mêmes mais que l’un ou l’autre ne pourraient lui apporter qu’une grande joie.

Il imaginait que si c’était un garçon, ce serait un mini-lui enfin … sans la barbichette bien sûr. Il pouffa en visualisant un bébé déjà virilement poilu. N’importe quoi ! Puis son imagination lui fit voir une fille rousse comme sa mère et il sut qu’il l’adorerait tout autant que si c’était un garçon.

Le temps passait à réfléchir et à imaginer tout ça. Absorbé par sa rêverie, il avait rempli plus de tonneaux qu’il n’avait prévu d’en faire. Bon, pas grave, ce serait quelques tonneaux de plus sur le marché. Il rangea son matériel et chargea les tonneaux sur la charrette pour partir en direction du marché.


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Viktoria.novgorod
[2ième Heure]

Cette fois, c’est sur. Ça se contracte sévère. Mais, je sais que j’ai de la marge. Faut bien que ça serve d’avoir vécut avec une vieille sorcière ! Ouais ! Une sorcière, une vraie de vraie…qui vivait dans une forêt sombre, qui avait de long cheveux gris. Qui ne parlait qu’au dessus d’un chaudron fumant. Trop Flippant !

Naaaaaan … j’déconne ! Eteignez le bucher !

En fait la vieille Anouchka, femme au combien respectée chez nous, connaissaient les plantes : les bonnes comme les mauvaises. Ses connaissances en matière de médecine étaient bien différentes de celles que j’apprends actuellement dans les livres. Elles se complètent. Le pouvoir des plantes est immense. D’ailleurs, c’est pas pour rien que je prends depuis 2 semaines et demi des infusions de feuille de framboisier. J’en avais abusé, une autre fois…et l’effet escompté était arrivé. Ce qui avait faillit me couter la vie. J’assume !

Elle était douce et tendre. Sage aussi. J’aurais du en prendre de la graine. Mais à l’époque, la seule graine que je prenais était mauvaise. Il a fallut que je rencontre le blond pour me calmer.

Bref, les souvenirs se réveillent, les contractions aussi… ça aide… je continue à faire le tour de Bordeaux. Je passe par le port. Je m’arrête à chaque contraction, prenant appuie ça et là. Quand je croise des gens je leur souris. Mon plus beau sourire. Le première classe, première grâce et leur balance


Nan... ça va, vous inquiétez pas, c’est un teigneux.


Mes pas me conduisent vers la cave du blond. C’est un peu son repère. Je crois bien que c’est là qu’il amènerait ses maîtresses s’il en avait. Oui… je n’ai jamais été aussi jalouse que depuis que je suis enceinte. Surtout ces derniers mois. Faut dire que je ne suis pas au top de ma forme, de ma souplesse et de ma sensualité pour combler les attentes, importantes – en même temps il a tout de l’homme normalement constitué – de mon Hubert. Toute à ma jalousie : Je scrute, j’analyse, je sous entend les sous entendu qui ne sont pas sous entendu… Bref, je fais ma grosse – c’est pas compliqué – relou – à bien y réfléchir, ça non plus. Je le plaints l’Hubert.

Bon passons, j’vais m’enfoncer.

Il n’est pas à la cave – au moins il n’est pas en train de culbuter une autre femme – C’est bon…c’est bon… j’arrête. Il va finir par croire que je ne lui fais pas confiance. Le souci c’est qu’honnêtement. Je suis tout sauf désirable et baisable… Alors qu’il aille se vider ailleurs ça ne me choque pas. Ça me fait chier, ça me gonfle, ça m’emmerde… Mais ça ne me choque pas. Ça fait 4 mois que j’ai pas vu mes pieds ! et que je ne sais même pas à quoi ressemble mon entre jambe !!

Alors direction le marché. Il est toujours à l’affut de la bonne affaire le blond. En même temps, autant je suis russe, autant il est commerçant. C’est pour dire qu’il a ça dans la peau… Autant que moi je l’ai dans la peau. Je vous assure.

C’est magnétique. Je le vois je m’électrise. Ça ne manque pas. Je l’aperçois et … Pause contraction. Je ferme les yeux. Je respire doucement.3… 4… j’avance et je vais à sa rencontre. On ne peut pas me louper mais j’arrive à me glisser… façon crabe. Ça marche !! À ses côtés. Et je balance.


Ça va ? tu as quelque chose de prévus les prochaines heures ? j’crois que j’ai une idée pour t’occuper.

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Hubert
Et voilà Hubert sur le marché avec sa charrette. Il commence à décharger les tonneaux pour les empiler derrière le stand que tient l’un de ses employés.

Dis moi Norbert, ça te fatiguerait de venir me filer un coup de main au lieu de bailler aux corneilles ?

Le loustic semble brusquement émerger de sa torpeur comme s’il s’était pris une beigne. Il vient de réaliser que le quidam qui est en train de l’apostropher n’est autre que son patron et qu’il a plutôt intérêt à se grouiller de lui filer un coup de main. Il se précipite, attrape le bord d’un tonneau pour essayer de le soulever et comme il le tient mal, il se le prend sur le pied. Le voilà qui se met à sauter à cloche pied en hurlant de douleur.

Putain mais quel abruti celui-là ! Tu ne peux pas faire attention ?

L’autre arrête enfin de glapir de douleur pour tenter de se justifier.

J’suis désolé M’sieur Hubert, le tonneau il m’a comme qui dirait échappé des pognes.

Mouais ! … En gros c’est la faute du tonneau.

Hubert lui tourne le dos et le laisse se démerder tout seul pour aller saluer l’un des taverniers de la ville à qui il vend une bonne partie de la production. Hélas, celui-ci n’a pas eu beaucoup de clients ces derniers temps et n’a pas besoin de regarnir sa cave. Faut dire que Bordeaux a rarement été aussi calme qu’en ce moment. Hubert en est même arrivé à se demander si tout le monde n’est pas parti cueillir des simples maintenant qu’on sait que le duché les rachète à prix d’or.

Ça va ? tu as quelque chose de prévus les prochaines heures ? j’crois que j’ai une idée pour t’occuper.

Hubert sourit en reconnaissant la voix de son épouse et se tourne vers elle.


Je suis occupé à apprendre à mes employés à évaluer le poids d’un tonneau rien qu’avec leurs pieds mais je peux me libérer facilement si tu as besoin de moi. Que puis-je pour toi, mon Amour ?

Il continue de lui sourire en l’observant.
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Viktoria.novgorod
[3ième Heure]

Bon point numéro 1 : il est de mauvaise humeur. Merci à l’andouille de service

Bon point numéro 2 : je crois qu’il ne s’y attend pas et donc, ça va être encore plus facile pour moi de le faire rager et de le faire paniquer. Enfin, je ne sais pas s’il est possible de faire paniquer Hubert.

Cet homme est inébranlable. La seule fois où je l’ai vu vraiment mal c’est quand nous nous sommes séparés. Remarquez que je n’étais pas mieux. J’ai du vraiment beaucoup gonfler mes amis de Montpellier avec Hubert. Je tournais en boucle. Je ne pensais qu’à lui. Le manque… il n’y a rien de pire que le manque je pense. Et le blond… il me manque vite et beaucoup. Je ne pensais pas que ça soit possible un jour.

Bref.

Il faut que j’amène les choses comme il faut.


J’aurais besoin de ton aide. J’aimerais assez que tu m’aides à me préparer un bon bain chaud. Ça aide à passer le temps de manière plutôt agréable.

Je me caresse le ventre. Une nouvelle contraction. Je serre les dents. Je m’appuie sur lui, sur son bras l’air de rien. Je souris. Je ne suis pas certaine que ça masque le truc

A bien y réfléchir, j’aurais besoin de que tu restes un moment. Pour alimenter en haut chaude. Tu vois ça risque de prendre un moment

Je passe mon bras sous celui d’Hubert. Je lui souris et je l’entraine vers la maison. Oui, la maison. Pas l’appartement parce que c’est à la maison que tout est prêt. Et puis vu mon état je suis juste incapable de monter les marches ou alors, il me faudra au moins 5h.

Est-ce qu’il a tilté là. je ne sais pas trop.

Ah et quand je ferais trempette, tu pourras aller chercher la vieille Yvonne ?

Là il devrait comprendre. C’est qu’il n’est pas bête. Blond d’accord, mais pas bête. Par contre, je ne suis pas à l’abri qu’il fasse une vieille blague pourrie sur le prénom Yvonne.
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Hubert
Besoin de lui pour préparer le bain ! Pourquoi pas ? Il se souvient d’autres bains qu’ils se sont préparés dans le passé et qui leur avaient permis de passer effectivement le temps d’une façon trèèèèèès agréable. Mais aujourd’hui il ne doit pas s’agir de ça alors qu’elle est arrivée au terme de sa grossesse et qu’elle est si ronde que l’idée de faire des galipettes dans le bain ne viendrait à aucun des deux. Ça doit cacher autre chose, ça.

Quand il est soudain question de la vieille Yvonne, le doute n’est plus de mise, les contractions ont dû démarrer et d’ailleurs la crispation de la main de Vik sur son bras renforce cette évidence. Le moment tant attendu et d’une certaine manière tant redouté aussi, est sur le point de survenir.

Il lui sourit pour ne pas ajouter au stress qu’elle doit ressentir. Il retient ses émotions, l’envie de courir pour la jeter dans le bain et partir ventre à terre chercher la Yvonne en question. En bon chef d’entreprise, il sait qu’il a intérêt à déléguer une partie des tâches pour être sûr que ça soit fait. Il attrape un gosse de 10 ans et lui tend une belle pièce. Le môme est de suite très attentif car c’est un beau salaire pour un gosse même pour une tâche qui lui prendrait la journée.


Tu connais la Vieille Yvonne qui habite près de la tannerie ?

Le môme acquiesce, il continue …

Tu lui de venir chez Hubert et Viktoria, qu’on l’attend sans délai.

Le gosse acquiesce à nouveau et attend la suite des instructions. Quand Hubert lui lâche l’épaule, il comprend que c’est tout. Putain ce que l’argent peut être parfois facile à gagner ! Il part en courant comme un dératé pour essayer d’en donner pour son argent à son commanditaire. Il disparait au coin de la rue puis réapparait en s’apercevant qu’il a pris la mauvaise rue. Hubert qui le suit du regard lève les yeux au ciel. Le môme finit par prendre la bonne ruelle et Hubert focalise à nouveau son attention sur son épouse.

Avec une lenteur adaptée à l’état de Vik mais qu’Hubert a du mal à assumer tellement il aimerait déjà être arrivé, ils partent en direction de chez eux. En chemin il lui parle lentement, la rassure comme il peut en ne laissant surtout pas transparaitre l’angoisse qui l’étreint pour ne pas la communiquer à Vik.


Alors, tu as été jusqu’où aujourd’hui ?

C’est tout juste s’il écoute la réponse. Il est concentré et cogite déjà au déroulement des prochaines étapes. Rejoindre la maison, installer Vik confortablement dans un haut fauteuil dont elle n’aura pas trop de mal à ressortir ensuite, préparer de l’eau chaude, bien mesurer la température en prenant le temps de bien mélanger l’eau chaude et la froide. Ajouter quelque chose dans l’eau ? Oui, mais rien de trop agressif. Il sait que le bain permettra de vérifier si les contractions sont bien celles du « travail ». Si celles-ci s’arrêtent dans le bain, c’est que ce ne sont pas encore les bonnes. Accessoirement, on lui a aussi dit que ça permettait de moins ressentir la douleur des contractions. La seule contre-indication au bain est quand la femme a perdu les eaux. Il interrogera Vik une fois chez eux avant de préparer le bain. De toutes façons, on aura besoin d’eau chaude, ça ne l'empêche pas d'en préparer.
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Viktoria.novgorod
Ben… j’ai tourné tout autour de Bordeaux. 3 fois. Il fallait au moins ça pour me détendre un peu.

J’avoue, je vous l’ai dit j’avoue toujours la vérité. J’ai rien à cacher de toute manière. Limite, on lit en moi comme dans un livre ouvert. C’est pour ça, ça me fait toujours sourire et aussi de la peine je dois bien l’avouer, quand on me prête des intentions que je n’ai pas. C’est vrai quoi. Je suis plutôt connue pour ne pas avoir ma langue dans ma poche. Aussi, quand j’ai quelque chose à dire, ben je le dis. Je vais pas tourner autour du pot. Sauf par jeu. Mais c’est dans un jeu, ça ne compte pas.

Je suis passée par le port. Ça change pas ce quartier là. Toujours autant de monde et pas que du beau… J’ai vu la boulangère – ouais encore elle… même la malle poste lui est passée dessus je crois – qui se faisait tripoter par 2 marins. Elle a la santé n’empêche celle là.

Quiétude apparente. Plutôt décontracte la rousse. Enfin c’est pour faire genre. Mais l’avantage c’est que je n’ai pas trop à m’en faire. Sérieux, vous avez vu comment il a prit les choses en mains ? Même pas la peine de lui dire texto « Hubert, tu vas être papa » pour qu’il comprenne. Enfin le « tu vas être papa » je lui ais dit il y a un moment. Donc pour elle plus précise « Hubert, je vais accoucher dans les heures qui suivent ». Bref… j’ai pas eu besoin de faire tout un foin il a tout de suite compris. Il est pas con cet homme quand même.

[4ième heure]

Je barbote dans mon bain. Bien chaud. Pour l’instant je gère pas trop mal même si les contractions se font plus présentes. Je ne sais pas exactement depuis quand je suis là dedans mais je crois qu’il va être temps que je sorte. Je commence à être toute fripée. Mate le sexy de la scène : Une rousse, énorme, en sueur, grimaçante… et fripée. So Glam ! je regarde la vieille Yvonne

J’espère que vous aviez rien prévu de la journée parce que ça va être long.

Vous inquiétez pas jeune fille… On va laisser le temps au temps et il viendra quand il faudra.

Vous en avez de bonne vous. Combien de femmes meurent en couche par jour ? Hein Hein…

Pas de rousse

Rapport au Diable tout ça tout ça ?


Rapport au Diable tout ça tout ça

Et nous voilà à rire alors qu’elle m’aide a quitter le baquet. Elle en profite pour me changer ma chemise de nuit. Faudrait pas que je m’enrhume en plus.

Une nouvelle contraction, plus violente me prend. Là j’ai envie de grogner. Je me penche en avant, prenant appui sur la commode de la chambre. Mes doigts se crispent sur le bois. Je le connais par cœur ce bois, c’est moi qui ai fait tous les meubles de la maison. Je ferme les yeux et je souffle doucement. Yvonne me masse les reins doucement


Toujours pas d’eau ?

Non, toujours pas… ça va être très long je crois

C’est fort probable… pourtant

Da… pourtant…mais les conditions n’étaient pas les mêmes non plus.

C’est vrai.

Je regarde la femme. Elle connait mon histoire, je lui ais raconté. Elle m’a soutenu. A supporté mes angoisses et je me sens en confiance avec elle. Ça fait du bien. J’aurais aimée être entourée de ma mère, de mes cousines…mes amies… Mais tout le monde bouge. Ils ont raisons la vie est si courte.

Yvonne, je peux voir Hubert ?

Ce n’est pas une affaire d’Homme.

Yvonne, s’il vous plait. Je veux le voir avant. J’ai des choses à lui dire, des fois que …

Satanée pessimiste !!

Et elle part chercher le blond.

Moi aussi je vous aime Yvonne !
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Hubert
Concentré sur la planification des tâches à venir, il écoute son épouse d’une oreille distraite. Le mot « boulangère » attire son attention. En général, quand Vik en parle, c’est au milieu d’un flot de suspicions à l’égard de celle-ci et de ses tentatives à vouloir ajouter Hubert à la liste déjà longue de ses amants. Visiblement, il y a deux marins de plus sur cette liste mais toujours pas Hubert.

Ils arrivent enfin à la maison et Hubert ne fait que dérouler la liste des tâches qu’il a élaboré en chemin. C’est dans sa nature, c’est un gestionnaire et c’est un réflexe aussi simple pour lui que pour d’autres le fait de respirer. Il installe Vik sur le haut fauteuil du séjour, il vérifie la présence d’eau chaude en cuisine puis attrape la marmite d’eau chaude qui attendait accrochée à la crémaillère au-dessus du feu et l’emporte vers la chambre pour remplir le baquet. Il repasse par la cuisine et prend la porte qui donne dans le jardin. Là, il remplit la marmite d’eau puisée au puit et retourne dans la maison direction la chambre. Il ajoute suffisamment d’eau froide pour obtenir un bain à une température proche de celle du corps humain. Il ajoute des sels parfumés et mélange bien le tout pour que la température soit homogène.

Une fois satisfait, il retourne chercher Vik, l’aide à se déshabiller et à se couler dans l’eau chaude du baquet. Il s’assure qu’elle a tout à portée de main, une serviette, un linge de toilette, du savon. Il l’observe un instant pour évaluer son état et jugeant qu'elle n'est pas trop mal, repart avec la marmite pour la remplir à nouveau afin de refaire chauffer de l’eau qui pourrait être indispensable un peu plus tard.

En revenant dans la maison, il entend Vik en conversation avec Yvonne. Hummm ! Parfait, elle est déjà là et surveille donc Vik. Hubert se sent déchargé d’un lourd fardeau, au moins la sage-femme est sur place. Il pioche dans l’armoire et entasse sur la table de la cuisine quelques linges dont la sage-femme pourrait avoir besoin. Ceci fait … il se sert un verre de vin et s’installe en attendant la suite des évènements de cette « histoire de femmes ».

Yvonne arrive peu après dans la cuisine.

Vik souhaite vous voir, Hubert. Mais ça ne presse pas, vous avez le temps de me servir un verre à moi aussi.

Hubert hésite. Instinctivement, il préférerait que la vieille reste sobre. Mais bon, c’est pas un verre qui va la rendre éméchée. Il lui sert donc mais range la bouteille pour éviter que la vieille se resserve une nouvelle fois pendant qu’il sera avec Vik.

A la votre, Yvonne !

Yvonne a un sourire amusé en le voyant faire comme si elle pouvait lire dans ses pensées. Il lui tend le verre et se rend dans la chambre pour retrouver Vik qui se tient appuyée à la commode.

Tu voulais me voir, chérie ?

Il se rapproche et passe une main caressante sur la joue de sa rousse.
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Viktoria.novgorod
Je me blottis contre lui. Comme si cette accolade pouvait me donner toute la force dont j’aurais besoin dans les heures à venir. J’ai besoin de lui, de sa force et de sa présence. Même si je sais qu’il ne sera pas là au moment critique, j’ai besoin de savoir qu’il sera dans les parages. Je ne peux pas faire sans. C’est impossible. On a essayé de se séparer mais ça revient à mourir. Pour l’un comme pour l’autre.

Je reste là, dans ses bras. Sans rien rajouter. Sans rien dire. Ce qui en soit est assez exceptionnel. Faut quand même l’avouer. Ma tête repose sur son torse. Je respire son odeur, je veux m’en imprégner. Je me réchauffe de sa chaleur. Elle est bien meilleure que celle de tous les bons feux de bois. Je me rassure avec ces petites choses qui font pourtant la différence. Une nouvelle contraction me prend. Le temps s’arrête …


[La 5ième Heure]


Il a fallu se rendre à l’évidence. Il était temps de prendre place dans la couche. Hubert m’a aidé. Et, laissant le temps passer un peu plus, je le regarde le blond. Tout sourire. Il me caresse la joue et j’adore ça. Je me noie dans ses yeux. Les contractions se font de plus en plus intenses. De plus en plus rapprochée.

Hubert, tu sais que je t’aime ?

Elle n’attend pas vraiment de réponse cette question. Parce qu’aussi sur qu’il sait que je suis une emmerdeuse finie, il sait que je l’aime plus encore.

S’il venait à m’arriver quelque chose, je voudrais que tu saches que je n’ai jamais aimé quelqu’un comme je t’aime toi.

Je ne t’ai jamais trompé… je n’y ai même pas songé. En fait, imaginer qu’un autre me touche me donne la nausée. C’est pas des blagues.

Tu m’as apporté tellement de choses… S’il est vrai que j’ai connu finalement le pire quand on s’est séparé, il n’en reste pas moins que le plus beau des bonheurs c’est à tes côtés que je l’ai vécu.


Je prends sa main dans la mienne. Je la serre aussi fort que possible et ce n’est pas à cause de la énième contraction… Non, c’est juste parce que je n’imagine pas ma vie sans cet homme.

S’il venait à m’arriver quelque chose. Si, en donnant la vie à notre enfant je devais y laisser ma couenne, je ne veux pas que tu en veuilles au Bébé. Il sera le prolongement de moi… De nous. Ça sera le plus beau souvenir que tu auras de moi et je voudrais que tu en prennes soin pour deux.

J’enchaine, je ne veux pas qu’il prenne le pas… je connais ses protestations.

Je veux aussi que tu refasses ta vie. Avec une femme bien. Qui aimera notre enfant comme si c’était le sien. Je ne veux pas qu’il subisse une marâtre pourrie et odieuse qui s’en servira de larbin.

Je veux que tu me le promettes Hubert. La vie commence aujourd’hui. Quoiqu’il arrive.. elle doit commencer aujourd’hui.


J’ai les larmes aux yeux. Je suis émue. Parce que j’ai peur. Parce que je commence à avoir sérieusement mal aussi. Parce que je ne sais pas si je serais assez forte pour aller au bout de ce combat là . Mais je dois le lui dire.

Hubert, je t’aime, infiniment. Je t’aime depuis le premier jour et personne, même pas notre stupidité n’a réussi à ébranler ça.

Tu es tout pour moi… Tout.

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Hubert
Oh putain ! Je m’attendais à tout mais pas à ça ! J’ai envie de l’arrêter, de lui dire que ça n’arrivera pas mais qui suis-je pour lui promettre ça ? J’ai envie de protester, de la rassurer de lui forcer à admettre qu’il n’y a pas de raison de craindre le pire alors que la grossesse a été sans problème mais intuitivement, je pense qu’elle a besoin d’aller jusqu’au bout, de vider son sac, de me laisser son testament pour le cas où ça finirait mal.

Je patiente en rongeant mon frein et j’écoute stoïquement tout ce qu’elle a à me dire. Refaire ma vie, tu parles d’une connerie. Je n’en trouverai pas une autre comme elle, avec ses qualités et tout ce qu’elle a fait de ma vie. D’un autre côté, même si on fait abstraction de ses qualités, aussi chiante je ne trouverai pas non plus. C’est un modèle unique ma rousse. Une du genre qu’on fait sans faire gaffe aux ingrédients qu’on met, on mélange, on s’aperçoit que c’est super mais on est incapable de refaire la même. Et puis ses parents sont morts, ils ne me feront plus la petite sœur tout pareil.


Je vois une larme qui coule sur sa pommette saillante de slave. Je l’efface de mon doigt mais une autre vient à la place.

Tu es tout pour moi …. Tout

Putain ! J’aimerais lui dire combien je l’aime moi aussi, qu’elle n’a pas le droit de mourir et de me laisser seul avec ou sans enfant d’ailleurs. Je voudrais lui dire que sans elle la vie ne mérite plus d’être vécue que jamais rien ne la remplacerait que je le souhaite ou non. Oui, j’aimerais lui dire tout ça, mais ça reste bloqué dans ma gorge gonflée par l’émotion. Pour m’éviter de rester connement muet face à elle, je la prends dans mes bras et je la serre contre moi, pas trop fort tout de même rapport à son ventre et au petit être qu’elle y abrite encore pour quelques minutes qui vont assurément me paraitre bien longues.

La voix mal assurée, je vais sûrement avoir le son nasillard de celui qui est sur le point de chialer mais j’essaie de trouver les mots pour la rassurer que oui, je ferai tout ça même si je n’en pense pas un mot car je ne peux me résoudre à imaginer que je puisse continuer sans elle. La seule chose qui m’obligerait à le faire, serait justement ce qui l’aurait tuée, notre enfant. Je respire un bon coup et c’est à ce moment qu’elle m’empêche de lui répondre en me serrant la main très fort. Son visage se crispe et je comprends qu’elle endure une sévère contraction.

Yvonne !

J’appelle la sage-femme et elle arrive aussitôt. Elle regarde Vik et elle comprend que ça devient sérieux.

Bon ! J’espère que vous avez eu le temps de vous dire ce que vous aviez à dire. Hubert, il va falloir sortir et laisser les femmes entre elles.


Je me tourne vers Vik et j’ai juste le temps de lui balbutier un truc du genre « tout ira bien » ce qui est plus un vœu qu’une certitude. Yvonne me prend ma rousse pour aller l’allonger et je sors de la chambre alors que je me sens déjà de trop.
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Viktoria.novgorod
Hubert reste fidèle à lui-même : Il ne dit rien. Il garde tout pour lui. Ce n’est pas souvent que je lui fais une déclaration d’amour. Enfin si, finalement j’en fais régulièrement. Mais lui, ce n’est pas trop son truc. Je sais qu’il m’aime. Beaucoup. Je le sais parce qu’il reste possessif et jaloux. Ouais, l’air de rien il est jaloux le Blond.

La dernière crise était liée à une discussion tout à fait banale, pour moi avec un ami que j’essayais de convaincre qu’il fallait reprendre goût à la vie. Depuis notre rupture, j’ai pris l’habitude de lui dire qu’il se trompait, de lui expliquer … et que si il faisait son buté, ben je laissais couler jusqu’à ce qu’il se calme. Faut pas croire. J’suis pas la seule chieuse dans le couple.

Du coup, il m’a rien répondu mais moi j’ai kiffé mon moment. Mon câlin. Faut pas croire, Chieuse mais câline. Sauf que là… ben voilà… y a un truc qui me rappelle à l’ordre.


[la 6ième heure]

Bon, j’en mène pas large. Je commence à fatiguer. Surtout que les contractions sont bien là. Présentes. Je ne risque pas l’oublier ce petit qui se rappelle à moi sans cesse. La marche et les massages du dos n’y font rien. Je vais y passer la nuit. C’est sur et certain.

Put*** !!

[la 7ième heure]

Je pleure. J’en ai marre. Je râle. Je m’emporte… je m’énerve… Bref, je fais ma Viktoria quoi. Je râle de plus en plus et Yvonne peine à me calmer. Sérieusement.

Mais c’est pas possible !! Il va pas venir ce mome non ? Il veut me faire regretter ou quoi ?

Je regarde mon accoucheuse

Sérieusement, y a rien à faire pour accélérer là ? Non parce que je vais finir par casser quelque chose hein

Rien Viktoria. Il faut laisser le temps faire et l’eau n’est pas encore venue. Tant qu’elle ne sera pas venu, ça peut durer encore longtemps

La belle affaire ! C’est la dernière fois !! Par tous les Dieux, c’est la dernière fois !

Elles disent toutes ça !

Ouais mais moi je ne suis pas comme toutes !

Ça y est…je m’emporte et je dis n’importe quoi

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Hubert
Il referme la porte de la chambre derrière lui en laissant sa femme aux bons soins d’Yvonne. Il se met alors à tourner en rond dans la maison. Puis au bout d’un moment il comprend que ce n’est probablement pas la meilleure chose à faire. Il faut s’occuper en attendant que les choses se fassent. De toutes façons, il ne peut faire plus lui-même si ce n’est se garder d’intervenir.

Il finit par prendre ses livres de comptes mais son activité commerciale étant faible pour le moment, il a vite fini de pointer les chiffres, les stocks, les commandes, les prévisions. Il repousse ses registres et puisqu’il a la plume à la main, il rédige quelques courriers qui n’ont pourtant rien d’urgent.

Malgré tout, il ne peut s’empêcher de penser à ce qui se passe dans leur chambre. Il finit par se dire qu’il ne sert à rien ici et décide d’aller travailler dans sa cave. Il prévient les voisins pour le cas où on le chercherait. De toutes façons, sa cave n’est qu’à 200 mètres de chez eux, il peut être de retour en un rien de temps.

Il arrive donc sur les lieux et entreprend de vérifier les différentes cuves. Puis, une fois sa vérification faite, commence à remplir quelques tonneaux de vin. Il a à peine commencé que l’on frappe à la porte de sa cave. Il arrête promptement le remplissage en se demandant si l’on vient le chercher pour qu’il rentre chez lui. Ca lui semble toutefois un peu trop tôt pour que ce soit une bonne nouvelle.

Quand il ouvre la porte, il découvre sa boulangère de voisine adossée nonchalamment à la voute extérieure de sa cave. Tout sourire aux lèvres comme si c’étaient des anciens amis d’enfance qui se retrouvaient au bout de nombreuses années.

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Viktoria.novgorod
[la 8ième heure]

Le temps passe…enfin il parait. J’ai un gros doute quant à l’exactitude du sablier qu’Yvonne a posé sur la table. Je pense qu’en fait il est bien trop rempli… ça ne fait pas 8 heures que j’en suis là. Ça fait au moins 2 mois ! Bon d’accord, là j’exagère. Je sais, je sais… mais sérieusement ! Qui a déjà accouché saura que j’ai raison.

Je continue de marcher. Sauf que je m’arrête de plus en plus souvent. Les contractions deviennent insupportables. Intolérables même. Je prends sur moi. Pour ne pas crier. Pour ne pas hurler même. C’est pas une partie de plaisir.

Sérieusement, on devrait obliger les femmes à assister à un accouchement ça serait un bon moyen de prévention j’suis sûre. Quoique… c’est tellement bon de s’envoyer en l’air quand même. Surtout avec Hubert. J’en ai essayé des Zigs. C’est un secret pour personne. Mais Hubert, il est au top. Au moins au mien. J’ai toujours pensé qu’on pouvait être le meilleur coup de la vie pour une personne et le pire pour une autre. C’est une question d’alchimie.

Force est de constater que là, l’alchimie elle a beaucoup trop bien marché. Note pour plus tard : Ne pas se faire avoir. Jouir Oui ! Fertiliser Non ! ça va devenir ma devise je pense

C’est pas possible Yvonne, je ne vais pas y arriver…


La vieille me regarde en souriant

D’autres avant toi y sont parvenues. Dans de pires conditions que toi. C’est un mauvais moment à passer et une fois que tu seras délivrée tu oublieras ça.

Elle me regarde, malicieuse

Faut prier Saint André ma belle

J’hausse un sourcil


Saint André ?

Pour que ça sorte comme c’est rentré

Bon alors autant vous dire que là, c’est fou rire. J’en oublierais presque ma dernière contraction. Oh Oui, je l’oublie à tel point que je continue de rire alors que l’eau ruisselle sur mes jambes.


Ooh oooh oooh … Yvonne…

Instinctivement je piétine pour essayer d’échapper à la flaque d’eau. Je continue à rire en pensant que c’est bientôt la fin pour … qu’il reste quoi 2 ou 3h avant le moment tant attendu : La délivrance. Et là, la vieille balance.

Ah, on dirait que les choses sérieuses commencent !

Genre les heures que je viens de passer là c’est de la tarte ? De la gnognotte. Du « pisser dans un violon » ??


Nan mais t’es sérieuse ?? Genre ce que je viens de faire là c’est rien

Elle reste calme, je ne le suis pas du tout.

Viktoria, ça peut prendre encore 12h

Pas possible. Je mets un droit de veto. J’ai jamais voté de ma vie rien que pour garder le droit de voter maintenant ! Et je vote qu’il doit sortir maintenant !!

Allonge-toi et on va voir ça

Genre ?

Genre je vais t’examiner. Tu sais.

Non !

Si tu sais ! On en a déjà parlé.

Ouais mais quand on en a déjà parlé j’ai dit Non.

Et moi je te dis que Oui

Non !

Viktoria Novgorod ! Ne m’oblige pas à me fâcher !

Elle m’appelle aussi par mon nom de famille ça pue. C’est pas une méchante et pas une énervée la Yvonne. Elle est bien bonne.

Alors, je m’allonge, elle m’examine. Et là, verdict :


Ça va durer longtemps. Tu n’es pas prête.

Si elle savait a quelle point je ne suis pas prête.
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Hubert
Je regarde ma voisine avec étonnement. Que pouvait-elle me vouloir ? Le plus simple était évidemment de lui demander.

Bonjour, que puis-je pour vous ?

La voilà qui me sourit d'un air bizarre. Moitié amusé, moitié taquin, et bizarrement ça me met sur mes gardes. La réputation de la drôlesse n’est plus à faire et Vik la soupçonnait déjà de me tourner autour même si je n’y avais vu jusqu’ici aucune façon déplacée.
Elle me regarde toujours avec son air bizarre et n’a pas ouvert le bec pour m’expliquer ce qui l’amenait ici. Je reste stoïque un long moment pendant qu’elle continue de sourire. Elle finit par m’agacer et je lui rétorque doucement.

Vous n’avez qu’à revenir quand vous saurez, j’ai du travail, là.

Et je repousse doucement la porte.

Son expression change et elle repousse la porte pour m’empêcher de la fermer.


Non attendez ! Je venais prendre des nouvelles de votre dame. Il parait qu’elle va accoucher ?

J’ai envie de lui répondre « Qu’est ce que ça peut te foutre ? T’es pas sage-femme que je sache ! » mais je retiens la réplique qui était déjà sur le bord de mes lèvres.


En effet, ce doit être imminent à l’heure où nous parlons. …. Je vous prie de m’excuser je travaillais et …. Quand le bébé sera là, vous l’apprendrez surement.

Elle continue de me fixer avec son sourire à la con. Mais j’ai même l’impression qu’il s’accentue quand elle me répond.


Oui bien sûr ! C’est son premier, le travail va être long. Vous voilà seul un petit moment.

Oh putain ! Je la voyais venir et ça se confirme.

Je suis effectivement momentanément seul et en fait, je souhaite le rester. Laissez moi fermer la porte, je retourne travailler.

Elle ne bouge pas d’un poil. En plus elle me fait l’affront de me croire assez con pour ne pas comprendre où elle veut en venir. Elle baisse le ton et m’explique …

Non mais en fait … nous pourrions mettre à profit le fait que votre Dame ne risque pas de débarquer pour ….

Et elle ajoute pour le cas où je serais vraiment très con ...

… nous faire beaucoup de plaisir en faisant l’amour.

Elle accentue encore ce qu’elle doit croire être un sourire enjôleur et qui me fait plutôt penser à une grimace. Je la regarde et sans laisser transparaitre mon énervement je lui réponds

Non, c’est gentil mais je ne suis pas intéressé mais je crois que l’on doit vous attendre au port pour ce genre de choses.

Elle ne peut comprendre que je parle de ce que Vik a vu la dernière fois qu’elle est allée au port et doit penser que je fais une allusion au bordel puant qu’il abrite.

Mais !! Comment osez-vous ?

Arrive soudain une amie de la boulangère et qui n’a entendu que la dernière réplique de celle-ci.

Bonjour Hortensia ! Que se passe-t-il ? Ce Messire vous importune ?

Hortensia ! Je tomberais presque sur le cul tellement c’est moche comme prénom. Mais la suite m’achève littéralement. Voilà que ça va être moi qui importune l’autre pétasse.
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Viktoria.novgorod
[la 9ième heure]

Je ne m’en sortirais pas. C’est sûr, c’est certain. Je suis une quiche. J’ai tellement de mal par moment à m’occuper de moi seule… alors d’un enfant. Et puis, on ne m’a pas appris à faire ça. Normalement, quand tout se passe bien, votre mère est là. Elle vous apprend les choses. Ou au pire les sœurs, les tantes, les cousines. Moi, là je n’ai personne pour tenir ce rôle. Et des questions, j’en ai des tonnes. Des angoisses, j’en ai à la pelle. Des craintes ? J’en parle même pas… Alors non… Non Yvonne, je ne suis pas prête…

Il parait que les choses se font naturellement. Moi j’ai comme un doute. Rien ne se fait jamais naturellement. Elles se font parce que quelque chose, ou quelqu’un, à un moment déconne. Oh, je ne vais pas partir dans le laïus du « c’est que de la faute des autres » Nan, c’est pas mon genre. Mais c’est juste pour dire que j’ai un gros doute sur le naturellement.

Serais je une bonne mère ? Est-ce que je serais toujours une bonne épouse, une bonne maitresse, une bonne amante. Est-ce que finalement Le Blond ne verra plus que chez moi la mère de son fils et plus le reste. Il n’arrête pas de me dire que je serais définitivement rangée. Que je serais définitivement respectée et surtout respectable.

Comme si je devais, finalement, par l’accouchement, me racheter définitivement de mes fautes. Mais ce n’est pas ce statut là qui va me changer au final. Non, je suis respectable quelque soit mon passé. Parce que j’ai le courage d’assumer mes fautes et de ne pas renier celle que je suis.

Et je ne veux pas changer ce que je suis. Je veux me rester fidèle avant tout : Celle que je suis. Je veux toujours pouvoir jouir de la vie. Je veux toujours pouvoir m’amuser, faire le fête. Je veux toujours pouvoir boire et dire des conneries sans arrêt. Est-ce que parce que je deviens mère je devrais arrêter d’être celle là. Je ne veux pas m’éteindre.

Putain de contraction qui m’empêche de réfléchir correctement. J’ai envie de sortir, j’ai envie de prendre l’air. J’étouffe soudainement.

Yvonne, il faut que je sorte

Mais tu n’y penses pas Viktoria

Si, je t’assure, il faut que je sorte, j’étouffe, j’ai besoin d’air. S’il te plait...

Elle ne discute pas. Je dois avoir l’air paniquée. En même temps je le suis. Alors elle cède. Je me redresse dans le lit en soufflant. Je pose un pied par terre, puis le second. Je respire fort alors qu’une autre contraction me prend. En chemise de nuit, un châle sur les épaules qu’Yvonne m’a mis, je sors avec son aide. Hubert n’est plus là. Je vais dehors.

Je respire à plein poumon. Pieds nus, je marche sur l’herbe fraiche. Un long frisson parcoure mon corps et je me mets à pleurer en regardant le ciel.

Mama ... chto so mnoy proiskhodit? Kak mne eto sdelat'? Pomogite mne, mama ...*

Yvonne ne dit rien. Elle se doute. Le travail est long, va être long et la fatigue se fait sentir de plus en plus. Une nouvelle contraction me prend. Plus douloureuse. Je me mets à pleurer comme une enfant. Ma mère ne m’a jamais autant manquée. Le vide se fait sentir. J’ai peur. Oui, là, j’ai vraiment peur. Peur. Ça faisait si longtemps que je n’avais pas eu aussi peur.

Tu es forte ma fille... tu es bien plus forte que tu ne le crois. Tu as traversé tant d'épreuve que celle là sera bien simple. Et tu auras ton enfant dans les bras... tu oublieras la peur. Tout se passera bien Viktoria

Je m'assoie sur le banc, sous l'arbre. Le vent me rafraîchit. je me calme peu à peu.. j'essaie au moins.

*Maman... qu'est ce qu'il m'arrive ? Comment est ce que je dois faire ? Aide moi Maman...
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