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[RP] Ouvert- Le Marché noir des Miracles, contrebande et cie

Cixi_apollonia


𝕮𝖔𝖚𝖗 𝖉𝖊𝖘 𝕸𝖎𝖗𝖆𝖈𝖑𝖊𝖘 , 𝖑𝖊 𝕸𝖆𝖗𝖈𝖍𝖊́




Le centre de vie de la Cour des Miracles à Paris est un agglutinement de rues étroites, de bâtisses en torchis, charpentes apparentes et pignons serrés. De derrière montent les cris de la Capitale, vacarme assourdissant ou criarde mélopée se mêlant à l'ambiance chaotique du marché Miraculeux...

Le bas peuple est loqueteux, misérable, dépenaillé, vêtu chez le fripier d'habits et de chapeaux étranges. Il vit dans des bouges infects ou se rassemble dans les carrefours et au seuil des échoppes. Les hommes de peine prédominent. On les reconnaît avec leurs grands chapeaux sur les oreilles et leur bâton à la main. Ils portent des sacs, des tonneaux, des paquets énormes pendus à des perches croisées sur leurs épaules. Mais il y a aussi les joueurs de tambourins et de flûte, les vendeurs de chansons, les rémouleurs sur pierre, les marchands de vinaigre...

Non loin , la batellerie couvre la Seine de mâts et de cordages, des chevaux de halage tirent sur les barques plates chargées de blé, vin, foin ou fumier. A la tête de ce trafic « les officiers de la marchandise de l'eau » sont entourés de déchargeurs, mesureurs, porteurs de charbon, manoeuvriers. Tous ont leur corporation, leur saint patron et leur bannière. Ils s'agitent au milieu du bruit, dans le désordre et la plus grande malpropreté. Et parmi eux, les rois de la contrebandes... Les Maîtres du marché parallèle, les Miraculeux. Habiles à négocier, fripouilles à l'esprit vif et aux bourses acérées, tout ce qui tombe entre leurs pattes est une manne bénie pour le pavé sale de l'envers du décor... Quelques murmures, quelques bousculades, la couleur de l'or et les affaires sont assurée. Ici, tout va très vite, et après tout, tout doit se vendre. C'est ainsi que transitent d'étonnants produits jusqu'au fin fond des arcanes de Paris, sous la félicité des maniganceurs, qui font se développer une criminalité exceptionnelle. Le pouvoir est faible et divisé, le peuple ignorant et superstitieux, la moralité médiocre. Les escrocs, les faux mendiants, les spadassins, « les coupe-bourses et les tire-laine » ont beau jeu pour échapper à la police dans les rues étroites et mal éclairées. Cette police est d'ailleurs insuffisante en nombre ou en moyens et ses tâches sont très mal définies...

Alors a qui a faim, le pain se trouve. Faut-il encore aller le chercher où il attend...

Que trouve-t-on au marché noir de la Cour? Là , l'alun est âprement monnayé pour les teintureries, et bien que souvent remplacé par des produits moins onéreux, il n'en perd pas sa clientèle. Ici, le sel qui est remplacé un peu partout par les épices et le sucre substitué par le miel sont les produits les plus répandus du marché de contrebande. Produits rares, ils restent donc coûteux et font l'objet d'un farouche combat de coq à qui les vendra en meilleur place... Le pain n'est pas en reste. Sa farine, ici parfois remplacée par des fèves moulues ou des châtaignes, est l'aliment du tout venant, il est présent d'une mystérieuse façon à la Cour lorsque disette frappe et récoltes sont maigres, à celui qui saura se l'offrir.
Les sorceresses y trouvent leurs simples, leurs produits loufoques et crasses, leurs épices de charmogne, sang de vierge et de poulet... Les barbiers y négocient leurs onguents odorants, et les bordels trouvent leurs étoffes, de ces couleurs dont ils ne devraient jamais pouvoir se vanter, tel le pourpre et le noir. Les camelots font leur numéro. Le marché sent si fort qu'il oblige parfois mouchoirs à se rabattre sur les nez, entre les produits d'orient et le nauséabond des rues. On y trouve parfois des futures catins, orphelines dont la virginité est vendue aux plus offrants, bien que souvent c'est l'apanage des bordeliers que de négocier dans la quiétude des huis clos loin des clameurs de la populasse.

Au marché de la Cour des Miracles les produits réglementés par l'église tels que la viande sont obtenus souvent de façon irrégulière auprès des marchands païens ou des hérétiques. Les réformés tiennent place de choix pour alimenter les marchés noirs de Paris... C'est au Carême, lorsque tous les marchés sont fermés dans le tout Paris, que les aliments abondent à la Cour... Car la guerre de la faim elle, ne verra jamais sa fin.


Sources: Histoire en Questions

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Maartenleo
La fragrance du sombre Paris était irritante. C'était là le premier jugement que se fit Maarten Leo, complètement dérouté à l'idée de tolérer son immondicité une seconde de plus. L'endurer aurait toutefois été plus aisé si on lui avait indiqué la raison qui le lui obligeait. Le regard incertain du Leffe pointa discrètement son oncle, qui menait la course d'un demi-pas dans les rues étroites au coeur desquelles les deux hommes évoluaient depuis de brefs instants. Devant l'aura abrupte que dégageait le Comte, Maarten estima plus judicieux de taire l’interrogatoire qu'il avait prévu de lui soumettre à l'heure où ils arpenteraient ces sombres artères qui lui étaient parfaitement inconnues. A vrai dire, le Leffe aspirait à se renseigner sur les desseins qui avaient motivés son oncle à ternir ses bottes d'une boue aux origines douteuses, aussi rebutante que chaque élément qui composait le tableau dans lequel ils s'inscrivaient, depuis qu'il avait proclamé leur curieuse excursion.

Depuis sa fraîche sortie de l'abbaye dans laquelle il avait été retenu durant de trop nombreuses années, Maarten Leo ne cessait d'apprécier tous les fragments de son affranchissement, dont l'heureuse collection s’agrandissait de jour en jour. Désormais résident du Duché de Normandie, le jeune homme jouissait du fait qu'on ne lui ressasse pas que tel discours n'était pas digne des vertus aristotéliciennes, ou encore que telle entreprise ne relevait pas de leurs principes.

Le Leffe voyait ce départ – prescrit par son oncle – comme une renaissance, en bien des points. Les heures consumées à la prière et au recueillement avaient fait de lui un homme à la foi inébranlable. La claustration, quant à elle, altéra profondément son champ psychologique. Le Maarten Leo rapatrié auprès des siens était inassimilable à celui qui en avait été déraciné. En apparence, ces deux êtres pouvaient être facilement confondus. Malgré cela, la matrice intellectuelle du « nouveau » Maarten était en proie à la frustration et la malice.

Chaque pas engagé par le Leffe lui intimait le souhait d'en reculer de deux. L'incompréhension le guidait à travers les ruelles poisseuses, qui différaient hautement des places prestigieuses côtoyées par son Comte d'oncle.

L'une des dernières surprises ayant ébranlé la raison du jeune homme avait été l'aveu de ce titre de noblesse. Il avait quitté sa famille investie d'une simple seigneurie et la retrouvait parmi les plus influentes du Royaume; après quelques années d’exil. Face à cette considération, l'allure du jeune homme gagna en diligence.


« Votre Grandeur, pourquoi... ici ? », lâcha-t-il promptement, ce qui lui évita d'inspirer avec amplitude toutes les vapeurs indésirables du bas-fond qu'ils foulaient.
Wayllander
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__Pourquoi emmener son neveu tout juste sorti du pur enseignement aristotélicien auquel il l'avait laissé des années durant, à la Cour des Miracles, sombre recoin de la capitale s'il en était?
Parce qu'il l'avait jugé bon.
Et le patriarche de la famille Leffe avait ses raisons que la raison ignorait.

__De fait, si l'environnement paraissait au jeune homme tout nouveau, celui qui était par ailleurs Capitaine de la Garde royale le connaissait bien, comme la plupart des endroits infréquentables de Paris. L'endroit, paradis de l'illégalité, avait en effet des ressources à offrir aux plus malhonnêtes comme aux hon... autres. Ressources introuvables ailleurs.
Il n'était notamment pas chose rare que l'austère flamand se rende à la Cour des Miracles pour obtenir, à force de bourses bien pleines -ou de moyens un peu moins diplomatiques- informations diverses et variées. Ou encore, de manière cependant beaucoup plus rare, pour y faire l'aumône. Car le bien de la Couronne ne souffrait pas, à ses yeux, de saintes réticences.
Et c'était là, entre autres, ce qu'il voulait faire comprendre à son neveu.
Pour l'occasion, l'homme d'armes qu'il était avait troqué son lourd uniforme d'officier royal -téméraire, mais non pas suicidaire- pour une tenue plus sobre. Une fine et simple armure de cuir noire, surmontée d'une longue cape à capuche de la même couleur, qui entourait ses épaules et lui préservait un certain anonymat. Cela ne parvenait cependant qu'avec difficulté à dissimuler sa richesse dans ce milieu misérable; l'état quasi impeccable de ses bottes, la rapière à sa ceinture ostentatoirement ornementée, et les deux lourdes chevalières à sa main droite étaient tant d'éléments qui le trahissaient à tout œil un tant soit peu attentif.

Le regard malgré cela porté avec une négligence apparante sur les nombreux étals -ou tentatives d'étals- du marché noir de la Cour des Miracles, ce fût d'une voix totalement dénuée d'inquiétude qu'il répondit à Maarten.

    - Car cet endroit n'a pas d'équivalent, mijn Jongen*.

__Vague réponse dont le jeune homme allait cependant devoir se contenter, pour l'heure.
Poursuivant à pas lents, silencieusement, sa progression dans le tortueux et bondé marché, le Comte fût après quelques minutes percuté par une jeune fille sur son flanc droit. Sans la moindre hésitation, comme s'il avait attendu cet instant précis depuis son arrivée dans la place, il se saisit alors fermement du poignet de la crasseuse demoiselle qui s'apprêtait à libérer sa ceinture du poids de sa bourse. L'immobilisant ce faisant et lui empêchant toute fuite.
Il eut à son attention un rictus qui n'avait rien de rassurant.


    - Eh bien, Maarten, il semblerait que nous ayons ferré un poisson.
    Que veux-tu que nous en fassions?

__Question piège?




*Mon garçon.
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    L'accent de Wayllander ? Une petite idée là.
Maartenleo
    « Cet endroit n'a pas d'équivalent ».
Si son oncle pointait l'air méphitique qu'ils flairaient, la profusion de truands miteux qu'ils croisaient et du marais répugnaient sur lequel leurs pas glissaient ; alors Maarten était en total accord.
D'autres places pouvaient se montrer atypiques sans réunir tout ce que le jeune Leffe condamnait, à l'image du faste Comté de Rubroëk, où Wayllander ne lui avait jamais l'intime honneur de l'y convier. Force était de constater que son oncle estimait que la découverte d'un marais était accordée à sa condition.

Après avoir détourné une multitude de chevaux chargés de deux fois leurs poids en marchandises diverses, Maarten réajusta la capote qui couvrait son chef. Jamais trop exubérant, le jeune homme aimait toutefois à adopter des mises convenables, qu'il estimait comme une frontière le dissociant silencieusement de la paria, qui ne méritait guère sa circonspection. S'il présentait bienveillant et suave en toute circonstance, le Leffe s'adonnait à une sélection secrète avant chaque interaction qu'il entreprenait. Seules les unités de noble stature, ou qui pouvait accroître son influence de quelques manière que ce soit, bénéficiaient de ses bonnes faveurs. Pour le reste, la vérité se révélait moins indulgente.
Et c'est ainsi que Maarten projetait de s'élever.

Les étales aux ressources toujours plus abracadabrantes se succédèrent, attisant l'attention et l'aversion du jeune homme qui les empiétait. L'estomac lacéré par la faim, il se refusa d’acquérir l'un des miches exposées, de peur d'y retrouver un rongeur noyé en leur cœur. Étouffé par l'abondance de souillons qui l'encerclaient et entre lesquels il peinait à se frayer un chemin, le Leffe se contenta d'exécuter un pas après l'autre, progressant dubitativement vers la destination ordonnancée par son oncle... A moins qu'ils ne soient déjà arrivés à bon port ?

Son vagabondage s'étouffa à la suite de celui de son oncle, qui s'empoigna furtivement de la main d'une femme de mauvaise fortune, qui elle-même convoitait la bourse pendante du Comte. Surpris par la promptitude de l'acte qui s'était déroulée sous ses yeux innocents, Maarten s'en retrouva désarmé jusqu'à ce qu'il note l'indignation de la tête de la Maison Leffe, qui ne semblait nullement inquiété par cette entreprise de vol, qui était une des nouveautés que Maarten pouvait inscrire à la liste cérébrale qui les répertoriait.


« Nous n'aurons aucun mal à la céder à l'un des bordels environnants, mon oncle. Sa condition ne s'en verra que bémolisée », concéda-t-il au Comte, qui sollicitait ses desseins. S'il avait donné réponse furtivement, le Leffe n'était pas dément. Son Comte le mettait à l'essai en aspirant à auditionner ses réactions, face à une situation qui lui était inconnue.

« Est-elle laide ? Si tel est le cas, concédez-lui un écu, en gage d'indemnité de la pénalité dont la vie l'a affublé ».

L'ébauche de sa visite du sombre Paris se dévoila on-ne-peut-plus ostensible.
Wayllander
_____
__Le Comte, la poigne toujours douloureusement serrée sur sa proie, fronça les sourcils en entendant la réponse de son unique neveu.
S'attacher à empirer la situation déjà miséreuse d'une si jeune demoiselle en la vendant à un bordel n'était assurément pas le genre de réaction qu'il avait voulu entendre. Ni à laquelle il s'était attendu d'ailleurs; après tant d'années chez les religieux passées à s'imprégner des valeurs aristotéliciennes, il aurait cru Maarten plus tourné vers la bienveillance et la misécorde.
Sa leçon de morale s'en trouvait contrariée, pour ne pas dire inversée. Lui qui pensait jouer le rôle du méchant allait devoir se faire avocat de la défense.
Il planta son regard dans celui du jeune homme.

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_____-Mérite-elle vraiment de perdre sa liberté et son corps pour avoir tenté de dérober quelques pièces à un homme qui en déborde? Ne valons nous pas mieux que des proxénètes?
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Des questions évidemment rhétoriques aux yeux de l'aîné, mais qui avaient vocation à faire réfléchir le jeune homme sur ses paroles. Gardant le silence pendant quelques secondes, alors que paradoxalement le vacarme alentour caractéristique des marchés ne cessait d'amplifier, il posa à nouveau les yeux sur la gamine qui tentait vainement d'échapper à son emprise. Laide elle n'était pas. Aucun enfant n'est laid. Son visage portait pourtant déjà toute la cruauté de la pauvreté. Cheveux sales et gras, joues creuses, dentition lacunaire jaunie et teint anormalement pâle. Non, Rubroëk n'éprouvait pour elle que pitié, pas le moindre ressentiment. Et pas plus d'envie de l'humilier à travers un écu symbolique, comme le proposait Maarten avec une touche non dissimulée de cruelle ironie.

Sans le moindre signe avant coureur, de sa main libre, il assena soudainement un violent revers sur la joue gauche de la petite, qui s'écroula au sol avec un cri aiguë alors que de nombreux visages surpris se tournaient vers le trio. Par chance, il était ce jour là ganté de cuir et non de maille. D'un vague signe du menton, il intima ensuite à l'enfant terrifiée à terre de disparaître de sa vue. Message qui passa excellemment bien, et qui fût rapidement exécuté.
L'expression sévère, le Comte reporta après avoir suivi du regard la fuite de la pouilleuse son attention sur Maarten.

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_____-Hier la meilleure chose que nous puissions faire pour cette pauvre petite : lui donner une leçon. Au moins maintenant fera-t-elle attention à ne pas laisser traîner son bras derrière elle. Et c'est dans son intérêt, car le prochain qu'elle tentera de voler n'hésitera sûrement pas à la vendre au bordel.
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Tandis que les badauds autour d'eux, sans doute un peu déçus de l'aboutissement somme toute peu sanglant de la rencontre, retournaient à leurs activités remuantes, le vétéran, une main sur la garde son épée, se replongea dans la foule et reprit sa marche, certain que son neveu suivait.
La fillette n'était assurément pas la seule à avoir des leçons à tirer de cet évènement.

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    L'accent de Wayllander ? Une petite idée là.
Maartenleo
Si le sol inlassablement foulé par d'innombrables truands restait immobile, il sembla se dissoudre en des centaines de gerçures sous les pas Maarten. Opter pour la fierté et l'impassibilité n'était pas la réponse attendue par son Oncle. Fermeté perçue comme cruelle, finalité que le jeune Leffe n'avait guère envisagé. Aussi nota-t-il que s'exprimer franchement était désormais à bannir lorsqu'il se trouvait en compagnie du Comte. Désormais, la seule alternative qui avait le pouvoir de l'extirper de la situation délicate dans laquelle sa fermeté l'avait conduit résidait en son don pour le théâtre. Par chance, il pouvait en être royalement primé.

Après une poignée de secondes d'immobilisme, physique comme cérébral, la stupeur laissa place à la frustration. Il lui était impensable de ternir l'image que se faisait son oncle de sa personne. Il resterait Maarten Leo, le pauvre orphelin bienveillant et estimable, qu'il ne tarderait pas à prendre sous son aile de façon plus rapprochée encore. Afin d'y parvenir, de simples excuses ne seraient loin d'être suffisantes.

Son regard se munit d'un voile infortuné et s'achève sur une bourse vidée de son contenu, jonchant sur la crevure qui revêtait le sol parisien. De mémoire, sa cervelle n'avait jamais connue pareille hyperactivité. Si son avenir se jouait sur ses répliques, alors la dissolution de quelques neurones importait peu.


« Veuillez m'excuser mon Oncle... Si de viles condamnations m'ont ainsi échappé, c'est que je souhaite éluder la renommée du neveu frêle et désarmé. J'ignore quelle contenance adopter pour vous suffire... Si mon nom ne me condamne aucunement à m'exécuter de la sorte, alors j'en suis réconforté ».
Bien entendu, c'est tout l'inverse qui forgeait son authentique psyché.

Observant le Comte s'éloigner de quelques foulées, Maarten Leo ne réussit à contenir un fin sourire. S'il s'attendait à d'abruptes anagogies sur la Maison de Leffe, l'usage de la carte de la pure innocence serait probablement parvenue à le sauver.

« Sans savoir quels agissements employer, sans savoir si m'exhiber naturellement est admissible... , tachycardie, raclement de gorge et épanouissement silencieux, tout ce que je désire, c'est que vous m'aimiez avec la même attraction que votre fils ».

L'aimait-il, au moins ?
Wayllander
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__La défense de Maarten arriva bien aux oreilles du patriarche.
Et comme l'avait escompté le jeune homme, elle porta ses fruits. La plaidoirie sonnait vrai. Après tout, n'était-il pas normal qu'un garçon tout juste sorti d'un monde enclavé du clergé soit maladroit, et tente de se montrer plus dur qu'il ne l'est vraiment? De fait, le flamand était satisfait des remords affichés par son neveu -dont il ne doutait pas de la sincérité-, qui venaient le rassurer quant à la façon de penser réelle de ce dernier. Il apprendrait, à se comporter avec justesse. Et cette journée lui semblait avoir été en ce sens particulièrement efficace. Un premier grand pas vers sa réintégration de la société séculière.
Il garda cependant silence quelques pas, le regard droit devant lui, avant que Maarten ne reprenne, dans son dos. Ses paroles lui firent cette fois-ci hausser les sourcils. Légèrement. L'aimer tel que son fils... Ce fils, qu'il n'avait pas élevé, et qu'il ne connaissait que depuis quelques mois. Comment aimait-il son fils? Il en était fier, assurément. Il éprouvait également pour lui une certaine affection, mais pouvait-on vraiment parler d'amour paternel? Le Comte, qui avait été très tôt orphelin, était un homme froid. Très peu affectueux, même avec son épouse. Réfléchir à ses sentiments, comme l'y obligeait à cet instant Maarten, lui procurait même un vif malaise, et un certain vide. Comme si sa capacité d'aimer avait été amputée, quelques trente années plus tôt.
Pouvait-il dire une telle chose au garçon à ses côtés? Assurément pas. Se le reconnaître à lui-même n'était déjà pas évident. Il préférait éviter ce genre de sujets, les balayer, ou au moins les recouvrir d'un épais voile.

Il ralentit le pas. Sans regarder son neveu, et d'une voix légèrement moins assurée qu'à son habitude -chose très rare, mais que le jeune homme ne pourrait certainement pas noter-, il répondit en serrant le pommeau de son épée.


-Natuurlijk. Tu n'es pas un mauvais garçon, je le sais.

N'était pas à attendre une plus nette démonstration d'affection de la part de l'austère Capitaine de la Garde royale.
Il retrouva cependant presque immédiatement sa détermination coutumière, comme s'il venait de chasser d'un revers au loin ses déstabilisantes interrogations. Les sourcils froncés et la démarche dynamique, il quitta le flot des badauds pour prendre au premier croisement une petite ruelle parallèle, plus calme. Alors seulement, il tourna la tête vers Maarten, l'expression impassible, sans interrompre son avancée.


-Nous rentrons.
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    L'accent de Wayllander ? Une petite idée là.
--Rose
    Je sens, j'entends, j'espère... Tous sens sont aiguisés, hormis, celui de la vue. Je ne perçois ni les formes, ni les couleurs... Ainsi, j'espère.
    Je ne prie jamais, ça non, à quoi bon après tout ? Et puis, à qui devrais-je alors m'adresser ? Et dans quel but ? Je ne cherche pas à voir, je ne veux pas voir ces horreurs perceptibles du bout de mes doigts. Je suis maudite, tous le savent mais c'est ici, en la Cour des miracles, que j'ai ma place parfaite.

    Le derrière posé au pied de cette bâtisse que j'imagine immense, autour de moi, tout est froid et humide mais je m'y habitue rapidement. Je sais me trouver en ce marché où l'on a de tout et rien à la fois, mes narines ne me mentent jamais.
    Ici, j'ai un peu de chance de voir mon bol creux se remplir à son quart, de quelques piécettes ou autres miettes dont les passants daignent se débarrasser.

    Mais à même le pavé, la chance tourne, s'il pleut trop, je ne mangerai rien le soir venu, les beaux jours en revanche, bien des passants s'attardent sur mon état. Je les entends...

    Au fait, moi c'est Rose ! J'dois avoir hmm... Quatorze ou Quinze Printemps, pas plus. Toutes mes dents mais je n'ai pas ce don qu'est celui de la vue mais ça, vous le savez déjà.
    Pas de paternel mais si j'ai une mère ? Ah ça oui ! Elle s'appelle, la Cour des miracles !

    Rose c'est un nom d'fleurs, mais j'crois qu'on en trouve pas ici aux miracles... Pourtant, les plantes ne manquent pas, même si les effets dépassent ceux du plaisir et des odeurs. Ici, vous pourrez trouver tout ce qui fera faillir, même le plus solide des bestiaux !
    Faites attention à ce que l'on vous offre à boire ou... Ce que l'on vous force à boire.


    Ainsi est ma vie, je ne quémande jamais ouvertement, presque invisible je suis, discrète je tiens à le rester en toutes occasions. Et puis les bandes des autres marmots ne traînent pas tant que ça ici et le soleil commence à pointer le bout de son nez... De beaux jours m'attendent, qui sait !
Lefou
    Rares étaient les fois où je me promenai en ville sans le moindre maquillage.
    Celle-ci en était une. Car en ce lieu de marchandage qu'était Le Marché Noir de la Cour des Miracles, il était bien malvenu de passer pour un fanfaron de cour. Toutefois, si je n'avais aucun maquillage, je n'étais pas pour autant dénué d'apparat. Un long manteau quelque peu rapiécé, couleur de jais, était posé sur mes épaules. Celui-ci, ample, masquait habilement ma silhouette. De la même façon, une capuche rabattue rendait presque impossible la vue de mon visage dont seules les lèvres et la mâchoire inférieure se distinguaient. C'était ainsi que je m'habillai quand je me rendais en ce marché où les encapuchonnés était assez communs.

    Ce marché noir, je m'y aventurai assez rarement toutefois je l'appréciai beaucoup. Et ce, pour deux raisons. La première c'était avant tout l'anonymat qu'il offrait. La Cour des Miracles était habité par nombre d'ordres et de confréries. L'ordre des princes encapuchonnés par exemple, dont l'habit ressemblait quelque peu à celui que je portai aujourd'hui. Pourquoi avais-je décidé de me parer d'un tel habit ? Parce qu'en plus de l'anonymat que ce déguisement m'offrait, il me couvrait d'une certaine sécurité : personne ne cherchait des noises à ce qui ressemblait de près ou de loin à un encapuchonné. Il pouvait faire ses emplettes sans encombre et m'évitait ainsi d'attirer d'éventuels tire-bourses qui connaissaient immanquablement la réputation de ces sept-là. La seconde raison pour laquelle j'appréciai ce marché, c'était la profusion. Ici, l'on trouvait de tout. Après tout, ne nous trouvons-nous pas à Paris, capitale du monde civilisé où toute curiosité pouvait se trouver, s'acheter, se vendre ou se voler ? Pire encore, ici, nous étions dans un petit-univers au sein même de la capitale. Proche des bords de la Seine, le marché noir offrait à nombre de marchands la possibilité de s'improviser contrebandiers en accostant sur des berges improvisées qui se trouvaient en amont des postes de douanes parisiens. Ainsi, ils pouvaient écouler toutes sortes de produits qui n'auraient pu passer les portes de la Capitale du Royaume de France sans souffrir d'un inventaire, d'une taxation ou parfois même d'une perquisition.

    Aussi, m'arrivait il rarement mais régulièrement de me retrouver ici pour chiner des marchandises qui n'avait nul besoin d'être déclarées. Dans le cas présent, ma recherche était assez singulière. S'il était vrai que je m'approvisionnai souvent à ce marché en plantes, poudres et drogues exotiques, ce n'était pas ce que je convoitai aujourd'hui. Aujourd'hui, j'avais besoin de quelque chose de plus insolite. Une missive était arrivée hier et avec elle une mission singulière qui allait nécessiter des ressources particulières.

    Citation:
    Mon éminence grise aux talents bigarrés ...

    En Arlon l'un de mes serments ne s'apparente qu'à une triste fable. J'aurai donc besoin que l'une de tes ironiques cabrioles vienne planter le dernier clou du spectacle.

    Celui dont il est temps de se payer la tête, de la façon la plus publique qui soit, n'est autre que ce seigneur oisif qui manque chaque fois que notre ban est levé. Celui rougeot et joufflu qui ne semble pas même capable de s'assurer une descendance avant de se laisser emporter par la goutte ou autre mort alitée. Tu n'auras aucun mal à remonter la piste du dindon de la farce, il paresse sur son trône comme d'habitude, au Château de Bologne, près du bourg d'Habaye et ses moulins.

    Rends-toi y et, sous n'importe quel prétexte, assure-toi que la morale soit par la même suffisamment claire pour tous nos sujets.

    Amé



    Comme l'indiquait la lettre que j'avais reçue la veille. La mission que je devais réaliser n'était pas un simple assassinat. Si ça n'avait été que ça, je n'aurais eu besoin que d'un poison disposé dans du vin ou sur un plat. Mais là, la requête particulière imposait une certaine théâtralité à travailler. Offrir la mort était une chose. Inspirer la peur par l'assassinat en était une autre, sensiblement différente. D'étals en étals, j'arrivai à celui qui avait justifié ma venue. Il était tenu par un certain Farouk, un marchand peu scrupuleux venu d'un autre continent qui vendait illicitement des animaux réels ou fictifs, vivant, empaillés ou en pièces détachés. Cela ne surprenait pas spécialement de voir un étranger en terres parisiennes. Ici, du moins. Car ici, en le marché noir de la Cour des Miracles, tout le monde était un peu étranger, même les parisiens. Nombre de cultures étrangères se côtoyaient en cet endroit qui rassemblait les contrebandiers de tout horizon. Farouk était un parmi tant d'autres. Un dont toutefois, j'étais devenu plus ou moins proche au fil des années. Ce n'était pas pour autant un ami, même si il aimait m'appeler "Petit Frère" - il faut dire qu'à l'entendre quiconque était son frère - toutefois, j'avais appris de mon tuteur qui me l'avait présenté qu'il était plus agréable de négocier avec lui en se faisant passer pour tel. Je l'avais rencontré pour la première fois sur un autre marché du même type avant qu'il ne devienne un habitué de la Cour des Miracles et de son marché noir.

      - As'salam 'aleik, Farouk, mon ami, soufflai-je à voix basse avec un accent plus ou moins approximatif en m'approchant de lui. Le braconnier sembla surpris de cette introduction. Peu de gens parlaient l'arabe en terres parisiennes. Et parmi celles-là, rares étaient celles qui le parlaient avec un accent aussi mauvais que le mien. Il eut un léger sursaut et se pencha vers moi. Dans son regard, je compris qu'il m'avait reconnu rien qu'à ma voix. Ca faisait longtemps que je n'étais pas passé.
      - Ya 'rabbak ! Simon, s'exclama-t-il. Cétait sous ce prénom là que je m'étais présenté à notre première rencontre. Depuis, il m'appelait ainsi. C'est toi sous cette capuche !? Comment vas-tu, petit frère ! Qu'est-ce que tu viens me prendre, cette fois-ci ? Une patte de dragon ? Un sabot de capricorne ? Un croc de cerbère ? Il eut un rire en mentionnant ces produits qu'il vendait bel et bien et sur lesquels étant plus jeune et plus crédule, j'avais pu nourrir quelques fantasmes en croyant à leur existence réelle.
      - Non, répliquai-je avec un brin d'agacement que m'inspirait cette taquinerie qu'il me rappellerait éternellement, aujourd'hui je viens pour du sérieux. J'ai besoin de quelque chose de réel. Réel et vénéneux, si tu vois ce que je veux dire. Tu as quelque chose à me proposer ?
      - Toujours. Tu le sais bien, mon petit Simon. Pour toi, je remuerai ciel et terre. Pour toi, mon petit Simon, j'arracherai la lune de ses cieux juste pour te la revendre ensuite ! Il fut pris à nouveau de ce rire gras que je lui avais toujours connu alors que je m'impatientai. J'avais connu Farouk par le biais de mon tuteur alors que je n'avais que huit ans et depuis celui-ci ne pouvait s'empêcher de me considérer comme un enfant malgré les années qui avaient passé. Il m'observait de haut. Sa carrure solide et son ventre proéminent de riche marchand lui offrait une aura sereine que rien ne pouvait alarmer. Négociateur expérimenté, il savait imposer à chacun de ses marchandages le rythme qu'il souhaitait. Ne t'impatiente pas, mon petit. J'ai tout ce qu'il te faut. La question, c'est surtout de savoir si tu as assez.
      - J'ai assez, répondis-je en perdant un peu mon calme ! Montre-moi.
      - Viens, suis moi, me rétorqua-t-il de son ton toujours aussi calme mais pour autant sans appel.


    Se retournant rapidement, il s'adressa à un autre homme, plus petit, plus frêle, surement du même âge que moi dans un arabe que je ne comprenais pas. Le sens toutefois était assez clair. "Garde l'étal, je reviens." Je suivis le marchand vers des caisses qui trainaient à l'arrière de son étal, à l'abri des regards. Là, des cages étaient entassées les unes sur les autres. Dedans, se trouvaient nombre d'animaux, tous maintenus en captivité dans des conditions déplorables. L'homme n'avait clairement aucune sympathie pour les animaux qu'il vendait. Ces animaux-là n'étaient pas des compagnons, ils étaient son commerce.

      - Regarde-moi ça... Qu'est-ce que t'en dis, m'interrogea-t-il avec un sérieux retrouvé en soulevant le couvercle d'une caisse où étaient allongés deux serpents entortillés l'un avec l'autre ? Une seule morsure de ces bêtes-là suffirait à terrasser un boeuf, reprit-il après m'avoir laissé le temps d'admirer les deux serpents. Je te vends leur venin moitié prix si tu veux.
      - Le venin ne suffira pas. J'ai besoin de faire dans le théâtral, répondis-je en contemplant le ballet des deux serpents qui semblaient s'éveiller à notre présence.
      - Du théâtral, rien que ça ! Il eut encore un rire puis se reprit en constatant que je ne partageai pas son hilarité. Comme tu veux, petit. Comme tu veux, reprit-il en retrouvant son sérieux. Mais à jouer à ce jeu-là, tu pourrais bien être la victime de ta propre tentative, me fit-il remarquer sur un ton à la fois réprobateur et paternaliste. Son regard perçant ne me quittait pas des yeux, tentant de deviner aux expressions de mes lèvres - seule partie visible de mon visage - mon intérêt pour les marchandises qu'il m'exposaient.
      - T'as raison, Farouk. C'beaucoup trop dangereux. Je serai totalement incapable de manipuler de telles choses sans avoir la tremblotte, me résignai-je. N'as-tu rien de moins risqué que des serpents, ajoutai-je en mettant l'emphase sur le dernier mot tout de même assez insolite ?


    L'homme grommela légèrement puis invectiva le ciel dans son langage maternel.
      - Il faut savoir ce que tu veux, petit. Donner la mort n'est jamais sans risque, tu le sais bien. Enfin si, j'ai peut-être quelque chose pour toi. Plus "maniable". Mais pas sans risque. Tiens, viens voir ça, petit, me souffla-t-il en se penchant vers une cage plus petite tout en me prenant le bras pour m'inviter à le suivre. Regarde moi ces petites beautés. Des Scorpions du Royaume de Kanem. Une piqûre n'est pas spécialement mortelle, elle offre juste une paralysie locale qui peut entrainer la mort selon l'endroit où celle-ci se trouve. Deux piqûres par contre, ça fera ton affaire. Trois, et c'est la mort en quelques heures. Qu'est-ce que t'en penses ? Cinquante écus l'unité. Cent écus les trois. Juste pour toi, petit frère. Ils se vendent à prix d'or. Et s'ils ne se vendent pas, leur venin lui est fortement recherché.


    J'observai les scorpions en question, un peu dubitatif quant à ma capacité à les manipuler sans moi-même devenir leur victime. Je lui partageai mon inquiétude. En guise de réponse, il ouvrit la cage, se saisit de l'un d'eux avant de le déposer dans une nouvelle cage. Il recommença l'opération deux fois en m'expliquant avec force de détail la manière de m'y prendre. Farouk avait bien peu de scrupules, mais son sens des affaires lui imposait un service poussé pour ses clients les plus fidèles.

    Ainsi, après une négociation aussi âpre que nos adieux furent chaleureux, l'affaire fut conclue et je me fis décharger de ma bourse en l'échange d'une petite cage hermétique dans laquelle reposait ces trois scorpions dont il m'avait vanté l'efficacité. Je rabattis plus en avant la capuche sur mon visage et saluait l'homme d'une dernière tape dans le dos à laquelle il répondit simplement par une bénédiction de son pays qu'il me soufflait toujours lorsque nous nous quittions. Je n'avais jamais su si c'était une supplique pour implorer la protection de Dieu ou son pardon.



    Qu'importe. Il était maintenant temps de quitter ce marché et de faire route pour Bologne où un mort en sursis m'attendait.

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Souzies
Cela faisait des jours qu'ils voyageaient tous les deux, Souzies traînant son ami Bernard, celui ci râlant tout ce qu'il pouvait trouvant le voyage bien trop long pour ce qu'ils cherchaient ...
Ils c'étaient installer dans le Béarn, et pourtant ils avaient repris le route, après avoir élaboré des plans pour leur compagnie d'amuseurs et de troubadours.
Pendant toute cette période, Souzies cherchait quel art elle pouvait mettre en avant, qu'est ce qui la distinguerait des autres artistes de la troupe ?
Bernard était l'annonceur, Charly était notre funambule danseur, mais Souzies, elle, elle ne le savait pas elle même, et cela lui prenait du temps pour la réflexion.
Vint alors un jour où elle ce décida pour un art, dont elle ne dit rien à personne, car elle voulait en faire une surprise, c'est pour cela que les deux compagnon, laissant Charly sur place, pour garder une image de la troupe au Béarn, partirent sur les route pour rejoindre la plus belle ville du royaume, comme elle le disait, ou du moins ce qu'en avait dis un voyageur qu'ils avaient rencontré un soir en taverne.
Alors lorsqu'ils arrivèrent enfin au but finale, Bernard râla encore plus que durant tout le chemin qui avait pris pratiquement un bon mois de voyage.


Beh c'moche ! Qu'on fait là ? J'spère qu'c'est pour une bonne chose ! C'd'jà trop long !

Elle gardait un silence royalement chiant pour Bernard, et cela ne l'aida pas à garder confiance, son sourire sur les lèvres, satisfaite de quelque chose dont il ne comprenait rien du tout.
Comment pouvait on être content d'être dans un endroit aussi étrange que celui là ?
Certes il avait toujours rêver de participé aux aventures de son amie, mais là il le regrettait, il n'avait jamais imaginé tous les à côtés ingrat de ce genre d'aventures...
Tout en soufflant, nerveusement et agacé, il regardait de droite à gauche, observant chaque personne qui paraissait tout autant étrange que ce lieu, ou était ce plutôt ces gens qui rendait ce lieu étrange ? Il ne le savait pas et ne désirait pas le savoir.
Puis Souzies le fit sortir de son inquiétude.


Il me faut trouver un objet exceptionnel, qui compléterait ma panoplie, mon costume de scène.

Mais elle n'en dit pas plus, ce qui n'aida pas forcément Bernard...
Elle furetait de partout, regardant sur chaque étale de tisserand, ou autre fabriquant d’accessoires et d'habits.
L_aconit
    [ 𝖀𝖓 𝖒𝖆𝖙𝖎𝖓 𝖉𝖊 𝖒𝖆𝖗𝖘 ... ]


Restez près de moi, ici tout peut arriver.

Comme cela, Cosnac serait rassurée. Tiens.

La tête pleine d'épis blonds couverte d'un capuchon gris, les yeux à l'affût du moindre détail sur les étals, Montfort tenait serré sous son vêtement sa bourse. Il savait bien qu'aux Miracles, l'on y trouvait tout et plus encore, surtout les plus fins voleurs du royaume.


Je n'ai jamais perdu d'élève au marché, ceci dit.


Objecta-t-il à haute voix, presque pour lui même, non sans s'éloigner de l'épaule plus menue de la jeune fille.

Ouvrez-l'oeil Eulalie. Ouvrez-l'oeil et le bon. Ce que nous cherchons n'est pas toujours affiché à découvert... J'ai quelques adresses à visiter, ne vous formalisez pas de l'accueil. Attention aux poulets. Ces bêtes là vous couperaient un doigt d'un seul coup de bec.

Dit-il tandis qu'un cageot de poulets enragés s'ébrouait furieusement de terreur à leur passage. Ce qu'il cherchait justement, n'était pas vraiment le genre de produits que l'on trouvait dans les officines classiques. Le parfait nécessaire au médecin devait parfois se dégoter dans les endroits les plus sordides, et il l'enseignait à ses élèves comme une vérité: les Miracles donnaient tout, si tant est que l'on savait ne pas tout s'y faire prendre.

Il était tôt ce matin là. Le marché noir était debout depuis plus longtemps qu'eux, et malgré les allées encore allégées de la masse grouillante qu'on lui connaissait à midi, il régnait déjà une certaine tension naturelle dans la rue centrale. Les vendeurs derrière leurs étals les scrutaient comme si leur face bien trop blanches ne leur inspiraient pas confiance. Étrange inversement des situations. S'il n'était pas du guet, les informateurs de la Cour savaient bien que ce face de céruse là soignait les soldats que l'on ramenait en civière de fortune sur les pavés de Paris... Ici, personne n'était anonyme, même sous son capuchon. La seule chose qui le tenait d’intérêt dans la basse fosse de la capitale, c'était sa bourse et sa métronome visite, tous les mois. Avant d'être un médecin de clergé, Nicolas était réputé à la Cour des Miracles pour être un bon marchand, qui ne discutait pas les prix.

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