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[RP] Dix petits courtisans

Bakhtan
Dix petits courtisans, ou l'adaptation pas fidèle du tout des Dix petits nègres d'Agatha Christie.

Bureau de l'Aphrodite, Leurs Grâces d'Aunou Le Faucon devisent après avoir ranger en lieu sur, l'acte de propriété de leurs établissements.

Je suis en effet tracassé et je ne serais serein que lorsque j'aurai remis la main sur ce maudit Flavien. Je n'aurai jamais du lui faire confiance, son côté bâtard devait tôt ou tard ressortir.

Froncement de sourcils qui ne laisse rien présager de bons pour qui le connaît.

Il y a un moment déjà que je suis sans aucune nouvelle, le cahier des comptes n'est plus tenu, nos fournisseurs réclament tous des impayés. Je m'arrache les cheveux depuis ce matin a essayé de tout remettre en ordre.

Et Aunou de taper du point sur le bureau, c'est qu'il avait embauché Flavien pour ne pas avoir à devoir gérer ce genre de corvées.

Jusque là, il avait toujours été pourtant méticuleux. Il va me falloir demander à quelqu'un dans la place de payer nos fournisseurs, je ne vais pas passer mon temps à payer chaque fournisseur, j'ai d'autres chats à fouetter.

Regardant Axelle et s'adoucissant car inutile de passer ses nerfs sur son épouse qui n'y est pour rien, il poursuit.

La dernière fois que nous nous sommes vu, il m'a demandé une avance de salaire, me faisant miroiter une affaire juteuse. Je ne l'ai écouté que distraitement... La combine était sans aucun risque selon lui.

Etant une des rares personnes en mesure de négocier dans la langue natale des marchands, il comptait faire rentrer pas mal de produits exotiques qui auraient vite trouver preneur ici.

Mais plus de gérants et rien de nouveaux sur les étagères de notre boutique. Il nous faudrait peut-être interroger le personnel, ils doivent certainement en savoir plus que nous. Qu'en penses-tu? Il nous faut tirer ça au clair!


Il a dit nous, car bien que les époux aient un arrangement, il ne veut pas pour autant l'écarter du navire qu'elle lui a amené en dote.

Je ne vois pas d'autres solutions, il nous faut les convoquer un à un sans éveiller leurs soupçons. J'observe depuis un moment nos employés et j'ai remarqué que la petite Angèle flâne ici et là sans véritable but, peut-être aura t-elle entendu quelque chose. Ce sont souvent ceux qui semblent sage en apparence et ne disent rien qui en savent le plus.

Mon épouse désire une collation, ou un remontant, nous demanderons qu'elle nous les apporte.

_________________
Axelle
Ayant posé un coin de fesse sur le bureau effectivement encombré de vélins noircis de pattes de mouche barrées des annotations vives de Justin, elle l'écouta sans l'interrompre, la mine inquiète et resta un instant silencieuse. Les disparitions inexpliquées n'en finiraient donc jamais ? Puis se grattant le crâne d'un air songeur.

C'est préoccupant effectivement. Tout laisse à croire qu'il t'a arnaqué. Lui as-tu donné beaucoup d'avance ? Elle dodelina doucement de la tête. En même temps, il s'est peut-être lui-même fait rouler. Je peux me renseigner, savoir s'il... et de grimacer avant de reprendre, s'il n'a pas atterri à la morgue du grand Châtelet. Quoique, si Flavien était encore bien en vie, entre le froncement de sourcils et le poing heurtant la table, il risquait bien d'y finir quoi qu'il arrive.

Pour remettre de l'ordre dans ces paperasses, je vais t'aider, le temps de trouver quelqu'un. Et de secouer la tête, faussement dépitée. Mais à te dire le vrai, je ne pensais pas que le pire du mariage arriverait si vite ! Et de rire, finalement, même s'il était vrai qu'elle avait une sainte horreur de la paperasse et que ce genre de séances avec Eddard pour les Yeux d'Hadès finissait toujours par une belle beuverie. Enfin, si tu as une bonne bouteille sous la main.

Puis reprenant son sérieux. Interroger les personnel me semble la première chose à faire, oui, mais il va falloir que l'on se fasse serpent pour ne pas les inquiéter, même si je ne suis pas certaine que la filouterie soit un domaine où nous soyez très bons toi et moi. Commençons par Angèle, oui. En plus, je tiens vraiment à ma belle bouteille. Et de faire tinter la clochette d'argent pour appeler un domestique.

Aussitôt, une petit tête brune aux cheveux lissé en deux bandeaux réguliers et aux joues roses se glissa silencieusement dans l’entrebâillement de la porte.
Qu'Angèle nous apporte une collation. Fruits et fromages. La manouche tordit sa bouche un instant et sournoise, ajouta. Et la bouteille de prune qui a disparu des réserves.

Et quand la porte fut refermée et que les petits pas pressés s'évanouirent dans le couloirs, elle cueillit le regard de Justin, mi-amusée, mi-morveuse. C'est pas bien hein ?
Angele
Une quoi ? Mais putain, je suis pas la bonniche ici, merde !

Voilà en substance les mots qu’avait pris dans la poire la petite brune qui venait de débarquer dans la cuisine, alors même que la pie allait croquer dans son casse-dalle de l’après-midi. La brune avait levé les yeux au ciel, un peu décontenancée, toutefois. C’est que c’était la première fois que les patrons faisaient une telle requête, et il y avait de quoi se poser quelques questions. Depuis le temps que la marseillaise trainait dans le bordel, personne ne lui demandait rien, à croire qu’elle passait totalement inaperçue. Et ça n’était pas pour lui déplaire, pouvant ainsi s’adonner à loisir à son passe temps favori, à savoir barboter bourses ou autres précieux colliers et bracelets, accrochés aux cous et aux poignets des nobles venant s’encanailler à l’Aphrodite. Pour l’heure, Angèle songeait que son petit manège était passé inaperçu, mais cette demande qui tombait comme un cheveu sur la soupe la laissait dubitative et soupçonneuse. La pie ne pouvait toutefois s’y soustraire, aussi c’est dans un soupir que son séant fut levé du banc où il venait de se poser.

Prépare-leur le plateau, moi je vais chercher la bouteille de prune.

Le pire dans tout ça, c’est que c’était elle qui l’avait chouravée, ce qui n’arrangeait présentement pas ses affaires. C’était louche, tout de même, cette histoire de collation agrémentée de la fameuse bouteille de prune. Une moue se dessina sur son visage, la pie commençait à avoir chaud aux fesses, à n’en pas douter. Grimpant dans sa chambre, la petite voleuse se baissa sous son lit pour attraper la fameuse bouteille planquée là, l’observant ensuite à la lumière des chandelles allumées. Merde, cette dernière était à moitié vide. Pas à moitié pleine, non, à moitié vide. Les nuits d’hiver étaient bien longues et les draps d’Angèle bien vides ces derniers temps, ce qui expliquait facilement l’état de la prune. Un autre soupir vint fendre l’air et, résignée, la brune se dirigea vers la porte de sa chambre pour en sortir. Méfiante, un demi-tour fut toutefois effectué en direction du petit coffre en bois qui contenait ses menus larcins. En un tour de main, tout fut récupéré pour atterrir dans sa poche. En redescendant, elle alla choper le plateau dans la cuisine, vérifia que tout y était, fromages et fruits, posa la bouteille de prune dessus en se disant qu’elle allait se prendre une avoinée, et se dirigea vers le bureau des patrons.

Toquant à la porte, la pie n’attendit pas qu’on l’invite à entrer, après tout, ils devaient bien savoir qu’elle allait se pointer sous peu. La brune poussa d’un coup de fesses la porte, plateau en mains, et avisa alors le couple installé là.


Bonjour ! Je vous ai ramené votre collation, là. Et votre bouteille de prune, aussi…

Voilà, elle se grillait elle-même, tant pis. Un coup d’œil à Axelle, toujours aussi belle, un autre à Justin, et le plateau alla trouver sa place sur le bureau. Croisant les bras, Angèle les observa tour à tour.

J’imagine que vous vouliez autre chose aussi ? C’est que c’est rare que je fasse la soubrette par ici…

Ben oui, c’était pas à un vieux sage qu’on apprenait à faire les grimaces, même si la pie n’avait que dix-huit printemps depuis quelques jours.
Bakhtan
Regardant Axelle toujours passablement énervé.

Si tu as quelqu'un dans la place, renseigne toi, sait-on jamais! Si en plus de m'être trompé sur son compte, il s'est fait ouvrir en deux comme le premier des verrats! Ca valait bien la peine de le prendre à mon service...

S'adoucissant du fait de l'aide proposée pour la paperasserie, sa voix revient à la normale, le calme après la tempête troublé par son rire franc pour l'allusion du pire.

Ce ne sont pas les bouteilles qui manquent et si nous ne nous en sortons pas avec le facturier, nous pourrons toujours demander à Messey de venir s'acquitter de ses corvées de vassal. En souvenirs de ses bons et loyaux services au Louvre, c'est après tout grâce à moi qu'il n'est plus prisonnier de ses parchemins et cidre à la clé, il ne devrait pas trop rouspéter.

Justin de faire signe non de la tête avec un sourire en coin qui trahit son amusement, car bien entendu que ce n'est pas bien, mais il faut bien que les grands de ce monde puissent aussi un peu s'amuser. Les deux complices sont en train d'attendre Angèle, tentant de se mettre d'accord sur la meilleure attitude à adopter. Ils sont en train de rire quand la porte s'ouvre. Rajustant son col, le temps de reprendre son sérieux, Justin pose son regard sur la jeune courtisane.

Prenez place Angèle!

Le ton est autoritaire sans le vouloir mais sans appel, c'est que l'ancien capitaine, et duc a l'habitude de se faire obéir. Il lui indique un siège en face du bureau et poursuit le carnet de Flavien entre les mains, celui dans lequel, il note toutes les informations qui peuvent être utiles sur les habitants de l'Aphrodite. Il n'y a rien grand chose sur la demoiselle, excepté un "prometteuse" souligné à deux reprises.

Vous vous plaisez ici?

Il lui laisse le temps de répondre et poursuit.

On ne peut pas dire que vous nous coutiez cher, mais on ne peut pas dire non plus que vous contribuez à la prospérité de l'établissement. Ou alors notre gérant a oublié de le préciser dans son carnet.

Pouvez-vous nous dire, à mon épouse et moi même, votre fonction ici, il a bien dû vous prendre à notre service pour quelque chose.

Pas juste pour son bon plaisir!


C'est le prometteuse souligné deux fois qui laisse à penser à Justin que peut-être, la demoiselle était juste au goût du gérant. A cette idée le regard du duc change et analyse en détail ses courbes, sous les yeux sombres, le sourire qui pointe à la commissure de ses lèvres laisse à deviner l'appréciation qu'il fait d'Angèle, son abondante chevelure étant, en plus de ses autres atouts, appréciée de notre homme. Il n'y a qu'à comparer celle de la duchesse pour s'en rendre compte.

Il se lève, fait le tour du bureau, serre un verre à Axelle et remplit l'autre qu'il tend à Angèle.


A vous entendre, vous n'êtes donc pas soubrette, mais que faites-vous du coup dans nos salons, car bien que discrète, je vous y ai vu à plusieurs reprises, je vous devine attentive à tout ce qui se passe ici, seriez-vous les yeux de Flavien? Sa confidente, voir sa compagne?
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Angele
Prenez place… bon, c’est qu’elle allait devoir directement poser ses miches sur le siège indiqué, histoire de pas foutre le taulier en rogne dès la première minute. Angèle afficha donc un sourire sur son minois avant d’installer son séant, ne quittant pas Justin des yeux. A sa question, ses paupières clignèrent plusieurs fois, prise au dépourvu.

Ben… c’est que… oui, je m’y plais, j’ai été plutôt bien accueillie.

Et puis aussi, on bouffe bien dans le coin, faillit-elle rajouter, mais la pie s’abstint juste avant que les mots ne franchissent ses lèvres. La brune attendit sagement la suite, coulant un regard vers Axelle, qui ne disait mot, de temps en temps. Ils allaient la coincer, elle en était sûre maintenant, ses heures étaient comptées au sein de l’Aphrodite. Bientôt, elle devrait retourner dehors, dans la rue, se retrouver une piaule à pas trop cher et voler encore plus pour pouvoir se payer à bouffer, à boire et quelques menus plaisirs au quotidien. La pie pinça les lèvres aux questions suivantes. A vrai dire, elle n’avait jamais su pourquoi Flavien avait souhaité l’accueillir. Ils s’étaient rencontrés un jour où Angèle s’était retrouvée en mauvaise posture, et sans doute avait-il voulu jouer les bons samaritains en lui proposant de les rejoindre pendant quelque temps. Ni plus, ni moins. Mais une bouche de plus à nourrir au sein d’un bordel sans contrepartie, ça ne pouvait durer qu’un temps. Et le problème, c’était que Flavien semblait avoir pris la poudre d’escampette, ce qui n’arrangeait pas ses histoires.

J’ai pas de fonction attitrée, vous avez bien vu que j’étais pas une courtisane, que je ne fais pas le ménage et que j’amène pas la bouffe, en temps normal.

En gros, la pie ne foutait pas grand-chose à part faire les poches des clients de l’Aphrodite. Et forcément, ça allait finir par se savoir un jour, malgré toute la discrétion dont elle faisait preuve. Le regard du gérant se fit un peu plus perçant, ce qui la fit remuer un peu sur son siège, et le sourire affiché sur les lèvres masculines en remit une couche. C’est que depuis son arrivée, Angèle s’était promis que jamais elle ne vendrait son cul, et il n’y avait pas de raison que ça change. Se transformer en courtisane n’était donc pas dans ses plans. Toutefois, elle ne pouvait ignorer être dans un bordel, où évoluaient des putains, se faire coincer ici pourrait tout à fait arriver.

La brune attrapa le verre tendu par Justin et y trempa ses lèvres. La suite la fit écarquiller les yeux, avant d’éclater d’un rire franc.
Ah non ! Rien de tout ça. Par contre en terme de compagne, vous devriez plutôt vous tourner vers Elle, c’est plutôt sa croupe qu’il reluquait à longueur de temps, tout le monde le sait ici. Vrai, d’ailleurs ça jasait même dans les cuisines à ce sujet.

Pour le reste, Angèle haussa une épaule nonchalante et qu’elle essaya détachée, le jour de la première réunion, vous nous avez tous refourgué des robes pour les mettre le soir, ce que j’ai fait. Apparemment j’avais pas trop le choix que de me les coller sur le dos et passer les soirées dans le salon.

Mais ça n’était pas pour lui déplaire, car y traîner était forcément bien lucratif pour elle. Ses lèvres restèrent scellées ensuite, attendant le reste de l’interrogatoire, car il semblait bien que cela en soit un. Mieux valait ne pas trop distiller d’informations dans ces cas là. Et bien sûr faire porter l’attention sur d’autres. Comme Montparnasse par exemple, qu’elle pourrait balancer sur d’autres points si jamais c’était un peu trop chaud pour ses fesses de voleuse.
Bakhtan
Bien, bien... donc selon Angèle, Flavien serait obnubilé par le séant de Elle. En même temps, on entre pas à l'Aphrodite en ressemblant à quasimodo et n'importe qui ici lieu est amène d'attiser l'envie de l'autre. Flavien s'étant chargé du recrutement, tous ici présent ont réussi à capter son attention.

C'est qu'on tourne en rond, il faudra demandé à Elle, si Flavien avait ses faveurs.


Vous êtes donc le coucou de l'Aphrodite! Vous savez cet oiseau qui pond son œuf dans le nid des autres.

Ce n'est pas une question, c'est juste son propre constat.

Coucou ou non, je suppose que Flavien vous aura expliqué les règles de la maison, les robes fournies, ne sont pas des cadeaux, mais greffées à votre ardoise, tout comme le prix de votre chambre. Vous n'êtes pas obligée de vendre vos charmes, certes, mais tout au moins vous devez contribué à vendre à nos clients la marchandise de l'établissement. Votre commission servant a effacer votre ardoise.

Avoir un nid douillet ça se paye!


Justin se saisit de la bouteille de prune, et réfléchit un instant, cette bouteille n'avait-elle pas disparu des registres, pour réapparaitre à l'instant. Si il vient brièvement d'expliquer à Angèle ce qu'il pense que Flavien attendait d'elle, quelques soupçons commencent à pointer le bout de son nez chez lui sur cette employée.

Il reporte son attention sur Axelle et lui faire part en quelque sorte de sa contrariété.


Avez-vous remarqué quelque chose d'étrange ses derniers temps? Qui sorte de l'ordinaire tout au moins, à arpenter les salons sans avoir l'air d'y toucher, peut-être aurez-vous surprise une conversation?
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Angele
Au terme coucou, le petit nez se fronça légèrement. Elle était voleuse, ça oui, c’était vrai. Mais l’oisillon qui venait de naitre foutait quand même hors du nid les autres œufs pour qu’il soit le seul à être nourri, ce qui revenait à la traiter de meurtrière, finalement. Et ça, la pie en était bien loin.

Oui, ça j’avais bien compris, pour la robe, c’est bien pour ça que j’en voulais pas au départ ! En plus franchement, ça me va pas du tout ces machins… Pour le reste, il va falloir vous débrouiller avec Flavien, c’est lui qui m’a proposé de venir ici, j’ai rien demandé à personne moi. Bon, je dis pas, je suis pas mécontente d’avoir mon cul au chaud, mais s’il faut que je me barre, dites-le moi, j’irai voir ailleurs si j’y suis.


Angèle n’avait jamais eu sa langue dans sa poche, c’était le moins qu’on puisse dire. Ça n’était pas de sa faute si Flavien lui avait fait cette offre de l’accueillir, et ses raisons étaient totalement inconnues d’elle. Sans doute avait-il une idée derrière la tête, mais il ne l’avait jamais partagée avec Angèle. Pourtant, la pie s’engageait là sur un terrain glissant à causer ainsi au taulier, il lui faudrait mettre un peu d’eau dans son vin si elle souhaitait rester ici, car l’Aphrodite restait tout de même sa poule aux œufs d’or. Elle se radoucit donc, tentant de reprendre un air moins grincheux.

Et bien… non, à vrai dire, je n’ai pas remarqué grand-chose. Je crois que les confidences se font surtout sur l’oreiller, et moi, je n’y vais jamais, sur l’oreiller… Par contre, si vous souhaitez que je tende l’oreille sans écarter les cuisses, je suis votre femme !

Angèle, la délicatesse faite femme.
Axelle
Le nez dans son verre mais les yeux inquisiteurs bien relevés vers la donzelle, la manouche ne desserrait pas les lèvres. Vrai que si Justin semblait tout préoccupé à retrouver Flavien, la manouche, elle, avait été interpellée par cette bouteille se retrouvant là, miraculeusement. Une bouteille de prune manquait-elle sur les registres ? Si oui, la Casas n'en savait fichtre rien, mais avait sournoisement comploté la fausse accusation pour mettre Angèle mal à l'aise. Quoi de plus facile pour arriver à ses fins de que de mettre la pression sur un sujet autre que le principal afin de détourner l'attention ? Rien.

Pourtant sur le plateau, elle était bien là, cette bouteille de prune. La soubrette aurait-elle oublié en route la moitié de la demande ? Ce n'était pourtant pas le genre de détail qui s'oubliait. Non, il était bien trop promesse de jacasseries à n'en plus finir dans les cuisines pour être oublié. Et la bouteille était ouverte. Et pas seulement ouverte, mais bien à moitié vide. Vraiment, qui pouvait avoir l'idée d'apporter une bouteille déjà biberonné au propriétaire et directeur des lieux ? Ces murs là avait beau être bien plus joliment décorés que ceux des yeux d’Hadès, la manouche n'en restait pas moins la Pupille. Pupille qui pourtant était restée bien trop longtemps aveugle à l'Aphrodite. Et cela piquait assez son orgueil pour ne rien présager de bon pour Angèle. Captant furtivement le regard que Justin posa sur elle, son verre cliqueta doucement alors qu'il retrouvait le bois ciré de bureau. En outre des soupçons plus que larges, l’arrogance de la jeune fille lui courait sur le haricot. Pourtant elle choisit de rester calme et, d'un geste ambigu, passa sa main à son cou, comme pour y chercher quelque chose qui manifestement, ne s'y trouvait pas et se leva doucement.

Sans desserrer les lèvres, elle contourna la bureau et vint se placer derrière le siège d’Angèle, posant ses mains bien à plat sur le dossier, laissant aux mirettes de l'employée tout le loisir d'y découvrir un rubis à l'éclat d'une pureté parfaite monté en solitaire. Justin face à elles ne pourrait rien louper des regards de la jeune femme.
Il y a quelque temps, j'ai égaré un petit collier d'or orné de jade Et pour le coup, c'était vrai. Mais la manouche, bordélique comme pas deux, s'était rapidement convaincue l'avoir égaré. Sans doute, s'était-elle dit, le retrouverait-elle dans une botte, ou dans un pot de sanguines. Mais soudain, cette certitude s'évaporait aussi sûrement que la prune dans sa bouteille. Si la gitane, par pur hasard était tombée juste sur une bouteille de prune, alors qui pouvait dire combien les poches d'Angèle pouvaient être profondes. Alors, elle se pencha dans le froissement de la soie écarlate de sa robe, le regard relevé vers Justin avant de tourner la tête vers le profil de la donzelle, pour souffler à son oreille.

Quelque chose me dit que vous pourriez bien savoir où il est.
Angele
Les femmes étaient toujours moins commodes que les hommes. Axelle s’était décidée à prendre le relais de Justin et le moins qu’on puisse dire c’est qu’elle distillait les bons mots, au bon moment. La pie la regarda poser son verre sur le bois du bureau, se lever et se placer derrière elle, laissant sur son chemin une fragrance qui lui fit frémir les narines. La gitane semblait être un adversaire beaucoup plus coriace que son époux, et Angèle se mit tout de suite sur ses gardes à son approche, sans rien y laisser paraître. Un sourire innocent fut fiché sur ses lèvres, mais dans la caboche de la marseillaise, tout tournait à plein régime. A peine sa respiration s’accéléra quelque peu, habituée à la montée d’adrénaline que pouvaient lui procurer ses séances de larcins, qu’elles soient réalisés en plein cœur de la capitale ou dans celui de l’Aphrodite. Ses mirettes allèrent d’abord caresser le rubis, consciente du regard de Justin placé face à elle. Les iris filèrent sur ce dernier avec un air totalement désintéressé avant de grimper sur le visage tout proche d’elle. Le souffle de la gitane parcourut sa peau, ce qui lui fit monter quelques picotements au creux des reins. La situation sentait mauvais, très mauvais. Il lui faudrait faire preuve de tout son talent de comédienne pour réussir à sortir de là saine et sauve.

Le visage neutre que la jeune femme se composa accueillit les réflexions d’Axelle sans ciller, prunelles plantées dans les siennes. Malgré tous les vols perpétués dans le bordel, Angèle n’était pas assez idiote pour dérober les bijoux des tauliers. Bon, oui, il y avait eu cette bouteille de prune, mais après tout, quel employé n’avait pas déjà barboté un peu d’alcool pour passer une soirée tranquille ? A peu près tout le monde dans ce bordel avait dû le faire. Et si Angèle avait pressenti que son vol avait été grillé, elle doutait cependant que pour le reste, à savoir les bijoux des clients, c’était le cas. La pie tourna la tête plus franchement vers Axelle, ses lèvres pleines frôlant presque les siennes.


C’est fâcheux… ce genre de collier doit coûter une petite fortune, j’imagine que la personne qui l’a trouvé – et elle appuya bien sur le mot – a dû en prendre son parti et en a tiré un petit paquet d’écus. Mais… Secouant doucement la tête, faisant bouger ses mèches brunes, Angèle continua avec tout l’aplomb dont elle pouvait faire preuve. J’ai aucune idée d’où il pourrait être, désolée.

Affichant un sourire un peu plus grand sur ses lèvres, le regard toujours accroché à celui d’Axelle, la pie clôtura nonchalamment.

Peut-être voudriez-vous que je vous aide à le retrouver ?
Axelle
Elle avait de jolis yeux, la donzelle. De jolis yeux mais la manouche s'en fichait pas mal. Angèle était une anguille qu'il était difficile d'attraper. Adroite et souple elle glissait entre les doigts et nul doute que si la jeune fille avait sa place quelque part, c'était bien plus à la cour des miracles qu'à l'Aphrodite. Mais elle était là, et tant que les soupçons grattouilleraient le crâne manouche, elle resterait là. La suite, serait une autre histoire.

Quoiqu'il en soi, le coup du collier n'avait pas fonctionné et la Casas en était chiffonnée. D'une part car finalement elle ne remettrait pas la main sur ce bijou qui effectivement lui avait coûté bonbon, mais surtout car elle n'avait pas avancé d'un poil avec cette intrigante donzelle. Déconcentrer, mettre mal à l'aise, si les manières changeaient, la tactique resterait la même.

La zingara tourna furtivement les yeux vers Justin, lui lançant un regard complice avant de dessiner à ses lèvres un fin sourire soyeux.


Comme c'est dommage.
égraina-t-elle avec lenteur, sa dextre se relevant pour frôler le cou fin de la pie du bout des doigts. Même si je suis certaine que vous pouvez nous aider bien plus que vous ne l'imaginez. Avec la même lenteur ambiguë, la main fine et brune glissa à la gorge claire, y laissant l'empreinte chaude de caresses voluptueuses. Après tout, vous avez bien retrouvé cette bouteille... Et la main aussi serpentine que sournoise glissa encore, dessinant la courbe d'un sein caché sous le tissu grossier. D'un souffle, ses lèvres s'approchèrent encore de celles de la jeune intrépide. Comment avez-vous fait ? Elle inspira profondément alors qu'entre ses doigts, elle pinçait délicatement la pointe du sein téméraire. Dites-moi ? Et libérant sa prise, la main licencieuse poursuivant inexorablement son errance vers le ventre louvoyant non loin de la poche. N'avez-vous vraiment rien de plus à nous dire ?
Angele
Les iris se croisant et se soutenant ainsi que le sourire enjôleur d'Axelle firent relever ses lèvres en une légère risette révélant ses dents du bonheur. Angèle était tout à fait consciente de ce qui était en train de se jouer, les tauliers ne l'auraient pas fait venir dans leur bureau pour rien alors que personne ne les croisait jamais habituellement. Elle sentit la main frôler son cou, provoquant inévitablement des frissons vu la douceur du geste. Et en même temps que les mots étaient égrainés, les caresses continuaient leur danse sur sa peau. C'était bien la première fois que la pie se faisait tripoter par une femme, et vu la donzelle en face d'elle, la pression du moment et le fait que personne n'avait partagé sa couche depuis plusieurs semaines, Axelle lui faisait franchement de l'effet. Angèle avala difficilement sa salive, essayant de garder une certaine maîtrise de la situation. Difficilement, il fallait l'avouer.

Je n'attends que ça, aider... Et ça n'était pas faux, obtenir de vraies attributions au sein du bordel lui permettrait encore plus facilement de s’adonner à ses jeux favoris. Voilà que la bouteille revenait sur la table, lui arrachant un rictus, avant que les lèvres gitanes ne frôlent les siennes et que sa main ne s'attarde sur un sein dont la pointe se dressait maintenant sans qu'elle ne puisse la retenir. Ses mâchoires se serrèrent lorsque la patronne s'aventura à une caresse un peu plus piquante, des fourmis allant lui picorer le ventre.

Allons... seriez-vous tous les deux assez naïfs pour croire qu'aucun de vos employés ne va barboter à boire dans la cave ? Vous tenez un bordel, pas un couvent.

Angèle aussi avait ses armes et ses arguments, qui tenaient franchement la route, elle le savait. Je croyais avoir été convoquée pour cette histoire, sans doute que la liste des bouteilles disparues doit être longue. Mais... c'est pas moi qui les ai toutes volées ! Je vous la rembourserai, mettez ça sur ma note, là. Focaliser sur la bouteille et détourner l'attention du reste, se comporter comme une petite fille prise en faute pour ce crime, peut-être que cela éviterait aux gérants d'y regarder de trop près.

Continuant sa descente, la main s'aventura dangereusement vers des eaux beaucoup plus tumultueuses. Cette fois, une main ferme alla se poser autour du poignet de la patronne, arrêtant son geste avant qu'il n’atteigne son but. Entrejambe ou poche, même combat. La senestre alla se positionner sur la hanche gitane, enserrant un peu le tissu. Et ses lèvres allèrent se joindre à celles d'Axelle pour y goûter. Après tout, autant profiter de ce qui lui était offert.


Dites... vous êtes bien jolie, mais j'aime pas trop qu'on me tripote sans mon consentement. Maintenant, dites-moi ce que vous voulez savoir et arrêtez de tourner autour du pot.

Non mais !
Axelle
« Mais... c'est pas moi qui les ai toutes volées ! » 

Bingo ! Elle avouait avoir volé la bouteille, et pas seulement. La donzelle était une foutue coriace, mais venait de lâcher ce qu'il ne fallait pas, et surtout, de l'embrasser. Le baiser, la manouche l'accepta sans broncher, laissant quelques instants croire qu'il n'y aurait pas de représailles, allant jusqu'à ourler à nouveau ses lèvres d'un sourire. Sentant le regard de Justin posé sur le couple improbable que les deux femmes formaient en cet instant, elle se demanda furtivement ce qu'il pensait de tout cela, et si ce n'était pas elle qui allait finalement recevoir une bonne volée de bois vert. Mais pour le moment, la Casas était bien trop engagée pour reculer. Alors, estimant que le silence et la douceur avaient assez duré, mordit sèchement l'imprudente bouche.


Vous n'aimez pas qu'on vous tripote ? Nous, nous n'aimons pas être volés, Damoiselle.
Et de se relever. La jeune femme avait tant d'arrogance qu'il était peu probable qu'elle n'aie rien de plus à cacher qu'une ou deux bouteilles de prune. Alors la vilaine idée s'insinua entre les tempes manouches. Justin et elle ne pourraient pas, en la disparition mystérieuse de Flavien, être derrière chaque employés pour surveiller leur moindre fait et geste, alors il fallait bien trouver une façon pour qu'il se tiennent à carreau. La suspicion. Laisser planer le spectre de la délation sur l'établissement. Et si ça foutait une sale ambiance entre les employés, la manouche s'en fichait pas mal tant que l'ordre revenait ici. Et puis surtout, Angèle l'avait passablement agacée, au point qu'une fraction de seconde, elle avait songé à l'envoyer se faire tripoter à côté. Aux Yeux d'Hadès. La Bosse était très doué et assez friand de ce genre d'exercice. La zingara ferrait ainsi d'une pierre deux coups, remettant les idées en place à la Pie tout en faisant plaisir au bossu. Qui bien évidement, ne tripotait pas avec ses mains. Quoiqu'elles pouvaient être aussi sournoises que ses pinces, même si le pire restait sans doute son regard.

Elle tourna lui le dos, faisant quelques pas vers Justin. Vous savez, il n'y a pas que vous qui avez des yeux partout. Vos collègues aussi. Et certains parlent. Certains nous parlent. Beaucoup. De vous, en particulier.

Elle tourna la tête, laissant son profil en pâture à la jeune femme. Alors, ce que nous attendons de vous, c'est simplement que vous nous répondiez. Que voulez que ce soit d'autre ? Et que vous nous disiez la vérité. De vous-même. Que faites vous ici?Puis marquant une pause, refrénant le sourire de racaille qui portant se pressait à ses lèvres. Ah, j'ai oublié de vous dire... Forcement, après ce que nous avons appris, votre chambre a été fouillée en votre absence.

Mensonge, évidement. Mais la fin justifie les moyens, et s'il y avait un grain pourri dans la récolte, il fallait le débusquer.
Angele
Ça sentait carrément le roussi pour sa pomme. Lorsque les dents vinrent mordre ses lèvres, Angèle poussa un cri, surprise, se retenant de justesse d'en retourner une à Axelle, ce qui aurait signifié son renvoi immédiat de l'Aphrodite. La gitane ne faisait pas semblant quand il s'agissait de ses affaires, la pie aurait dû s'en douter. Finalement, la femme était bien plus coriace et flippante que le mari. Elle porta une main à sa bouche qui se mettait à gonfler légèrement et jeta un regard noir à Axelle, se disant qu'elle lui réservait un chien de sa chienne quand il serait temps et qu'elle ne la louperait pas. Mais pour l'heure, la brune était dans une situation bien trop délicate pour l'ouvrir. La suite lui fit plisser des yeux, sans savoir si c'était du lard ou du cochon. Il était étonnant que les employés bavent ainsi auprès des patrons bien trop peu présents, mais ce n'était pas à écarter. Si c'était vrai, il lui faudrait trouver le sale petit enfant de putain qui s'amusait à la surveiller et à la balancer aux tauliers.

La pie observa Axelle sans dire un mot, poing se serrant contre le tissu de ses braies, passablement énervée.


Faut-il que je vous le répète une énième fois ? Flavien m'a offert l'hospitalité, pourquoi ça devrait me retomber sur le coin de la pomme cette histoire ? C'est pas de ma faute si vous avez mal choisi votre directeur. Pour l'heure, j'attends surtout qu'on me confie des tâches à faire. A part putain, bien sûr, je vends pas mon cul.

Tout ça commençait à vaguement lui courir sur le haricot, mais elle essaya de rester impassible face à la situation, assise nonchalamment dans le fauteuil et observant le couple qui lui faisait face. Il ne fallait pas qu'elle lâche, surtout pas, sinon c'en était fini d'elle. Non seulement à l'Aphrodite, mais s'ils découvraient les vols perpétués dans le bordel, tout risquait de finir de manière beaucoup plus violente pour elle, Angèle en avait conscience. Lorsqu'Axelle lui annonça que sa chambre avait été fouillée, ses lèvres se pincèrent, narines frémissantes, mais elle se souvint d'un coup que son petit butin couvait bien au chaud dans sa poche. Aussi, la pie se détendit et haussa une épaule détachée.

Fouillez donc, à part les robes que vous avez voulu me refourguer, vous trouverez pas grand chose.

Jouer la comédie était une compétence durement acquise depuis qu'elle évoluait dans le monde de la rue. Sourires enjôleurs, mine innocente, mensonges étaient son quotidien depuis des années, il en faudrait beaucoup plus pour la faire plier. Tout du moins tant que les patrons n'amèneraient pas de preuves tangibles aux accusations floues portées sur elle. Car à part le fait que les employés bavaient à son sujet, pour l'instant, aucune exaction n'avait été clairement évoquée, il lui restait peut-être une chance qu'elle comptait bien saisir.
Bakhtan
Les sourcils d'Aunou se froncent, et pour qui le connaît, ce n'est jamais bon signe. Il vient de lui dire explicitement qu'avoir les miches au chaud ça se paye, il lui explique même comment elle va devoir faire pour effacer son ardoise et elle fait la sourde d'oreille!

Si Justin est bel et bien au courant de ce qui se trame dans les alcôves de l'Aphrodite, il n'aime cependant pas son côté mauvais genre et de forte en gueule. Elle accuse limite Flavien d'enlèvement, facile de se dédouaner quand le principal intéressé n'est pas là.

La ribaude, l'agace, il n'aime pas que l'on parle de l'Aphrodite comme d'une simple maison de passe, il n'aime pas qu'on se paye sa tête et si elle le croit dupe, il en a vu et matée d'autres avant elle.

Il est en train de se demander ce que cet imbécile de gérant a bien pu lui trouver, tant ses manières et son parlé ne correspondent pas à l'établissement, est-ce cela justement qui aura plu à Flavien, serait-elle l'antithèse de la thèse de l'Aphrodite?

Axelle, jusque là spectatrice, le sort de ses pensées, commence à se dessiner un tout autre scénario, celui de la disparition d'un gérant, d'une bouteille de prune et d'un collier.

Elle ne dit pas être la détentrice du bijou, mais sans s'en rendre compte, elle se grille, car d'un bijou, elle sait comment obtenir un paquet d'écus pour reprendre son expression.

C'est que l'histoire, ne devait pas se cantonner à quelques menus larcins, les deux époux ne sont pas dupes, là Angèle, elle n'est pas nette et elle s'imagine sans doute que les nobliaux en face d'elle, sont deux crétins. Si la duchesse est élégante et sensuelle, la manouche n'est jamais loin, elle est tapie en elle, son passé coule dans ses veines et l'anime en permanence, ce qui fait d'elle ce qu'elle est à ses yeux, un bouquet de fleurs sauvages, d'épices diverses et variées, complexe mais envoutant.

Axelle sourit, Justin s'adoucit, les sourcils quittent leurs formes circonflexes pour redevenir à la normale tandis que dans ses braies, la scène qui se déroule ses yeux, fait se tendre une virilité qui n'avait rien demandé.

Si le manège d'Axelle, lui plait, dés qu'Angèle ouvre la bouche il se fait violence pour ne pas la gifler et l'interpelle, l'intermède ayant trop duré.


C'est là, ou vous faites erreur ma ptite dame!

Le ptite est voulu, il se met un peu au niveau, le ton de sa voix est par contre sans appel et assez menaçant, dans l'esprit du duc et c'est la nouvelle image qu'il veut donner à l'Aphrodite, on est loin de la maison de passe lambda, elle aurait mieux fait de peser ses mots.

Nous ne tenons pas un bordel, mais un comptoir de marchandises haut de gammes, rien ici n'est laissé au hasard! Excepté vous pour l'heure! Chaque bouteille qui rentre ici est précieuse et inventoriée, nous ne sommes pas dans un de ses bauges de bas étages ou le gérant aurait peut-être mieux fait de vous laisser!

Je mettrai la bouteille et le collier sur votre note, à moins que nous dussions le retrouver, comme vient de vous le signifier mon épouse, nous n'aimons pas être volé. Et je ne veux pas savoir si c'est vous ou pas la voleuse, démerdez-vous, vous m'avez assez fait perdre mon temps comme ça!


Justin de taper du poing sur le bureau, Axelle est à lui, le duc est plus que possessif sur ses biens et si son épouse s'amuse un peu avec Angèle, la façon dont cette dernière ose lui parler l'horripile et le met hors de lui. Il n'a rien perdu de la scène, ni des propos échangés, et embraie.

Ne me faites pas croire que vous êtes nigaude au point de ne pas savoir pourquoi on vous a demandé de vous vêtir décemment ici., et que Flavien ne vous a pas expliqué ce qu'il attendait de vous. Votre chambre a été fouillée, maintenant je vous prierai de vider vos poches séance tenante à moins que vous ne vouliez prendre une rouste et que je me charge personnellement de votre cas, et ce sera autre chose qu'une petite morsure!

Justin n'a pas remarqué qu'elle défendait ses poches, c'est l'enchainement des évènements qui lui ont fait demander à ce qu'elle vide ses poches, et si elle n'obtempère pas, il compte bien passer par dessus son bureau, pour la mettre à mal et malmener la robe fournie par l'établissement dont la donzelle a eu le culot de faire la fine bouche ouvertement devant lui, pour ne pas dire qu'il va la mettre en lambeaux, prétexte tout trouvé.
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Ludwig..
Le temps a passé depuis tes péripéties miraculeuses et, fidèle aux directives de celui qui t'a sauvé la mise ce jour-là, il est l'heure pour toi de retourner à l'Aphrodite. À ta gorge, l'estafilade rouge laissée par la lame d'un poignard est encore visible, quoique se faisant peu à peu plus discrète. Elle finira par définitivement disparaître, tu t'en es assuré.
À Paris comme ailleurs, tu n'as rien, ni attache ni toit, et c'est donc tout naturellement que tu te présentes à la porte de l'établissement avec la totalité de tes biens : vêtements, pipe et chanvre au fond de ta besace, rapière soigneusement entretenue à ta ceinture, éternelle lueur lascive dans ton regard. Mais rapière t'est rapidement enlevée, par un portier qui, faisant fi de tes compliments sur la rigueur de son travail, de tes sourires complices et des quelques écus glissés dans sa paume - sans doute jugés trop peu nombreux, tes moyens ne sont pas illimités -, a tenu bon en t'affirmant qu'aucune lame n'était autorisée en ces lieux. Vaincu, tu lui as laissé l'épée, non sans avoir d'abord précisé, d'un ton faussement calme et indifférent, que tu toucherais un mot sur l'affaire au gérant, et que rien n'est moins opportun que de priver un courtisan de son arme.

Sans doute a-t-on été averti de ta venue, puisqu'on te laisse entrer et que l'on te conduit même jusqu'à un couloir, où le jeune valet s'éloigne après t'avoir sommé d'attendre. C'est qu'il ne te connaît pas, celui-là, et à peine a-t-il disparu de ton champ de vision, et toi du sien, que tu ouvres tranquillement la porte du bureau, comme s'il s'agissait d'un lieu connu et approprié. Fâcheuse habitude à se croire toujours chez soi. Et si, jusque là, il y avait une certaine méfiance à l'égard de cet homme qui, sans même te connaître, se fait ton créancier et assure que son établissement saura t'apprécier, celle-ci vient de s'envoler, au profit d'un espiègle sourire. Car le spectacle qui s'offre à toi est on ne peut plus charmant. Deux femmes très en beauté, chacune dans son propre genre, et un homme en colère. Que demande le peuple ?


    Excusez.

Comment ça, tu interromps ? Non. Ludwig n'interrompt jamais : il ne fait que mettre fin à la monotonie d'un monde sans lui.
En un bref tour d'horizon, ton regard se fait plus appuyé, sur Angèle d'abord, Axelle ensuite, Justin enfin. Aucun de ces trois-là n'est l'homme qui t'a donné rendez-vous ici et, pourtant, une poussée de ton talon vient refermer la porte, avant que ton dos et l'un de tes pieds rejoignent cette-dernière dans une posture terriblement ludwigienne. La brune incoiffée, seule assise, est visiblement l'objet d'un interrogatoire tendu. Les interrogateurs n'ont pas l'air commode, quoique tu t'autorises un clin d'oeil vers celle qui, par sa robe et sa posture, paraît plus aisée. Parce qu'il faut bien se distraire un peu, dans la vie. Et tu enchaînes, comme s'il n'y avait rien de plus naturel au monde que cette situation, pour annoncer :


    Je cherche un homme. Un certain... Pause, lorsque tu réalises que tu ne lui connais aucun nom, qu'il ne t'ait pas été livré ou que tu l'aies oublié, et que tu n'as pour seul moyen de l'identifier que le prénom ridicule dont ton esprit gamin l'a affublé. Gérard, je crois. Grand, le teint plus foncé que la moyenne. Il me doit quelque chose.

Objectivement, tu inverses les rôles. Mais, à tes yeux, ce n'est que pure vérité : si tu lui est certes redevable, pour quelques écus, quelques repas et, accessoirement, ta vie, Flavien a promis de te faire découvrir l'Aphrodite, qu'il a dit capable de se montrer digne de toi. Et, au vu de la scène dont tu es spectateur, tu risques de ne pas être déçu.
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