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Hymeningite aiguë

Perceval_aelis
[Auberge Peiffeschof - Arlon]


Il y a peu d'hostelleries en la prospère cité d'Arlon, quelques unes sont réputées, de bonnes ou de mauvaises manières, d'autres comme l'Auberge Peiffeschof jouissent d'une réputation patinée, sans éclat.
La chaire y est bonne, l'endroit est connu pour y être propret, bien tenu mais les chambres ont un confort sommaire et la patronne, veuve de son état, peu encline à la grivoiserie, est de ces caractères secs et tranchants.

L'établissement se trouve non loin de la porte du Luxembourg, dans une des rues descendantes du Knippchen où les meurtrières crevant les courtines sombres de la forteresse semblent jeter une oeillade froidureuse aux alentours, revêche en sans appel.
L'endroit choisi par les bons soins de notre jeune Montjoye, ne l'était pas par hasard.
Plutôt fréquenté par quelques hobereaux désargentés de passage, ou par de petits marchands précautionneux de leur pécune, il reste néanmoins loin du chemin habituellement emprunté par les gens de la mesnie.
N'ayant que peu vécu à Arlon, Perceval y passe relativement inaperçue, son visage n'évoque guère plus qu'une vague impression de déjà-vu troublant pour le commun ayant fait la rencontre avec feue la Marquise.

Attablée dans un coin loin de la populace, notre jouvencelle attend son hôte avec patience, se distrayant l'esprit devant une tarentelle, les cartes posées avec un soin précautionneux.
Quelques jours plus tôt, il lui avait signifié le jour de sa venue et préférant être là pour l'accueillir, la pucelle n'avait point attendu le message attestant de son arrivée.

Une porte ouverte après l'autre, Perceval lève son museau avec régularité, guettant son invité avec assiduité jusqu'à finalement entrapercevoir sa silhouette caractéristique et l'aviser d'un signe de la main pour le faire approcher.
La jeune Montjoye n'en mène pas large, et sent en elle pointer quelques agaçantes piques de nervosité qui lui picorent la tripe, elle redresse lentement et déroule ainsi sa longue carcasse afin de le recevoir dignement.

" 'jour Siméon. Z'avez fait un bon voyage ? "

D'un mouvement, elle retire l'ample capuchon qui lui recouvrait la chevelure, dévoilant le cuivre flamboyant qu'elle porte désormais court légèrement en dessous de la nuque et sans attache pour l'heure.
Le sourire qu'elle lui adresse, est bref, assez pour se montrer aimable, mais point suffisant pour marquer une familiarité prononcée.
Notre aimable visiteur notera -ou pas- que la pucelle a pris également quelques pouces en hauteur et que la rondeur enfantine qui ornait son visage a quasiment disparu au profit de traits plus affirmés et à la fois plus semblables encore à ceux de sa mère, par malheur elle n'est toujours faite que d'angles et d'os aux entournures sauf le parpal qui s'arrondit de manière fort subtil -si subtil que cela pourrait en être invisible-.


" Souhaitez-vous prendre quelques forces ? Un rôt, un flacon de vin ? "

Pendant que la bouche questionne, anodine, l'oeil d'azurite le sonde, soupèse chacune de ses réactions, traque la moindre mimique qui pourrait traverser la face de l'artésien.

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Simeon.charles
Arlon, marquisat révolté, marquisat ou l'on trouve encore des nobles comme le Bascon artésien les aime. Rugueux, parfois rustres, à cheval sur l'honneur. Qu'importe les tempêtes, ils sont et restent debout.

Arlon, point de départ d'une chevauchée à travers la Lorraine, la Franche Comté, la Bade et la Suisse. C'était au temps de la guerre entre la France et l’Empire, au temps où le duc Zezino de Lorraine, le Marquis Amédée d'Arlon, le Prince Lexhor de Montlhéry et le maréchal Siméon avaient décidé de défendre la France en rattachant la Lorraine à celle-ci. Si le duc était resté administrer la Lorraine française, les trois autres avaient tourné leurs troupes sur la Franche-Comté et avaient pris Luxeuil, Vesoul. Puis le Prince les quitta pour rejoindre les troupes françaises. Le Marquis et l'homme d'arme attaquèrent de concert la Bade mais furent défaits.

Ils avaient par la suite défait le Grand Khan qui menaçait le monde aristotélicien. Alors quand la fille du marquis lui parla d'alliance entre maison il ne put qu'accepter.

Il venait de passer la porte du Luxembourg et voyait désormais l'auberge Peiffeschof ou le rendez vous était fixé. Lorsqu'il mit pied à terre, il regarda par dessus son épaule, manœuvre naturelle pour un homme toujours sur le qui vive, toujours prêt à bondir tel un lion toutes griffes dehors s'il venait à être attaqué.

Il quitta sa cape, laissant apparaître sa tenue d'un noir riche et profond, propre qui plus est. La cape se retrouva sur l'encolure de l'animal, son chapeau de lansquenet orné d'une plume d'autruche et de deux plumes de perroquet rejoignit la caboche du borgne.

À peine avait il passé la porte qu'il sentit le regard sur lui. La voix fut reconnu et bien que le changement du papillon Perceval avait eu lieu, il la reconnue facilement. Il avait connu la mère, il connaissait le père et avait combattu avec elle.


Point de rot ni toute autre chose pouvant peser sur l'estomac. Avec un estomac plein il m'est difficile de réfléchir, mais avec une tasse de vin j'aurai l'esprit plus clair.

Il s'installa à la table de la marquise en devenir.


Vous voilà presque femme.

Cette phrase n'était pas lancée au hasard, elle annonçait des discussions importantes.
Il quitta ses gants et les posa devant lui. Sa main droite effleura la table comme si il voulait chasser quelques miettes imaginaires, mais en réalité c'était plutôt un geste de “surprise”, puisque ça devait être une première pour Siméon, s'installer dans une taverne qui n'était pas un taudis et dont les tables ne collaient pas bonne sentaient la sueur des anciens accoudés.


Comme convenu je suis là voir si nous pouvons nous entendre. Vous savez sans doute que je ne suis pas facile à vivre, à apprivoiser ou encore tout simplement à s'entendre avec. Mais avant tout, comment les Montjoie se portent ils ?
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Perceval_aelis
A sa réponse, simplement, elle acquiesce et commande dans la foulée de quoi satisfaire son invité, un vin de la région un peu âpre à la langue et aigrelet en fond de gorge, puis installe son regard clair sur lui.
Malgré l'âge avancé de Siméon, elle ne peut s'empêcher d'apprécier sa vigueur ainsi que la force que dégage le personnage, il est de ceux que l'on écoute avec respect lorsqu'ils parlent, et pour elle, humble demoiselle dont l'expérience se limite à avoir garder la mule d'Izaac et d'aller chercher des noises au grand Khan, le borgne fait office d'un -gros- morceau d'histoire à lui tout seul.

Si dans sa physionomie rien n'indique une quelconque crainte, de par l'aspect serein de ses traits et de ses billes brillantes qui s'éclipsent sous le paravent de ses paupières, c'est que notre bestiole sait, dans la plupart des occasions, se dissimuler, paraître.
A dire le vrai, elle est effrayée, comme une gamine, impressionnée par l'homme d'expérience qu'il est alors qu'elle semble encore pétrit d'une candeur juvénile.

Vous voilà presque femme.

Voilà qui la trouble un peu, son unique oeil est bien trop perspicace à son goût.
La voix baisse un peu et presque à regret, elle confirme son observation.


" Du point d'vue de la nature. J'le suis.
Expire lentement. Assurément. "

Prête à l'emploi, matrice en marche procréatrice, en gros, elle a jà savouré les joies mensuelles de la féminité.
Oeillade glissée sur la vesture, le temps de reporter à nouveau attention à ses paroles, sourcil légèrement haussé.
Être la fille de Scath n'est pas facile - et ce, même la créature décédée-, le reste c'est du pipi d'chat.


" N'croyez-vous pas que nous aurons l'temps de nous apprivoiser, si nous trouvons à nous entendre pour l'union ? J'ai l'caractère affirmé, certes mais point aussi obtus qu'ma mère."

La main rabat les cartes de sa partie de tarentelle, les rassemblent pour les ranger avec soin dans un coin de la table.

" Les Montjoye ? Bien.
Nous agrandissons la mesnie et père se trouve heureux d'avoir retrouvé son fils et je, affligée d'avoir r'trouvée mon frère. "


Grimace légèrement à cet aveu.
Les cartes remisées, les azurites reviennent à son prime sujet, l'artésien.

" Que souhaitez-vous discuter avec ma personne ? "

Que vous ne souhaitiez négocier avec mon paternel.
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Simeon.charles
Étrange gamine quand-même. D'habitude les jeunes filles de son âge évitent soigneusement la compagnie du Bascon. Il faut avouer qu'il les ménage pas, plus prompt à jurer et à leur promettre de faire d'elles ses put*ins plutôt qu'à leur faire la cour. Mais la petite Montjoie semble presque détendue face à lui, se plaçant en position d'égale.

Il fronce un peu les yeux, même si un seul se voit, comme pour chercher à percer cette carapace. Il aimait les gens fort mentalement, mais il aimait avoir toujours l'avantage dans une conversation comme à la guerre.

Il capta une information qu'il trouva importante. Montjoie avait un fils, il pouvait donc espérer assurer une lignée. S'il n'avait eu qu'une fille, il aurait été plus aisé de négocier une belle dot en contrepartie du sauvegarde de son nom. D'abord Siméon se demanda si le fils devait avoir un accident mortel. Cela serait un peu délicat, mais le vieux borgne prendrait sans doute l'ascendant sur Montjoie. Lenu ? Axelle ? L'une comme l'autre pourrait s'occuper proprement de cela.
Mais un éclair traversa son esprit manipulateur.

Perceval était donc en position de faiblesse. Elle n'était qu'une fille qui perdrait son nom, n'assurerait pas la ligne de son père. Elle était sans doute pas la mieux gâtée question héritage, pas la plus importante aux yeux d'un père dont les gestes étaient anciens et portait au nu le sang, le nom, l'honneur d'un clan.
Amédée n'était pas en position de faiblesse, mais Perceval oui, aux yeux de la vipère. Elle avait besoin d'un homme fort, un homme avec un nom, un homme comme son père. Siméon allait pouvoir lui offrir cela et la prendre dans ses anneaux.

Les commissures de ses lèvres se relevèrent un peu, mimant un sourire qui bien que semblant doux et amical cachait une effroyable vérité.


Votre frère vous dites ? Votre père doit être des plus heureux. Sa lignée lui sera sans doute assurée dignement. A-t-il prévu une épouse pour celui-ci ? Si j'avais un fils je le marierais avec une héritière des banques florentines ou milanaises. Ou alors avec une fille d'un vieux baron allemand dont les terres sont riches en fer et cuivre.
Vous devez être heureuse de cela.


Puis, n'attendant pas vraiment de réponse, sa prise de parole n'étant là que pour semer des graines de doute chez la jeune femme, il engagea sur autre chose.

Je voulais vous parler de religion. Vous qui me semblait vertueuse et très pieuse j'ai été récemment pris d'un doute.

Quelques nouveaux propos pour montrer qu'il considérait la jeune fille comme quelqu'un d’instruit et aussi pour lui dire : regarde comme avec moi tu peux être mise en valeur.

En effet au cours d'un souper, nous divisions avec quelques gentilshommes et nous nous sommes mis à parler mariage et religion. Certains voyaient cela comme une cage dans laquelle on s'enfermait. D'autres au contraire n'y voyaient nul barreaux, à partir du moment où on pouvait courtiser ailleurs. Quelques uns pensaient également que le mariage devait être affaire de sous et d'alliance militaire. D'autres ne juraient que par les mariages d'amour.
Je crois que finalement chacun à sa propre vision du mariage. Est-ce une cage ? Est-ce purement intéressé ? Difficile à dire. C'est pourquoi j'aimerais très franchement que vous me parliez de votre vision du mariage.
Perceval_aelis
Un haussement de sourcil, bref, sur une oeillade tempétueuse.
Mauvaise pioche, le borgne.
T'aventurer sur le terrain miné des relations fraternelles de Perceval c'est se soumettre à un mutisme profond nourri par une colère sourde.


" Nous n'sommes pas là pour les projets maritaux d'Christos. "

Malgré la rage qui lui étouffe la gargoine, la voix reste maîtrisée, le ton mesuré balance sa petite volée de mots de façon si anodine qu'elle aurait pu deviser de la dernière récolte ou du temps qui tournait brutalement ces derniers jours, esquissant même un de ses maigres sourires.
La jeune Montjoye a su se dominer, et en est, elle même la première surprise, cela tient probablement du fait qu'il ne s'agit point de Gabriel avec qui elle nourrit un sentiment et une relation si complexes qui cela la dépasse totalement.
L'artésien lui impose d'être irréprochable, intouchable, inébranlable, il la pousse finalement à dépasser ses émotions, à les ignorer un instant.
Ne rien montrer, mettre le masque et être quelqu'un d'autre le temps du jeu.

Néanmoins Siméon fait fausse route dans son raisonnement, notre bestiole n'est nullement inquiétée de son rang au sein de la mesnie, tout juste contrariée que que son aîné lui ravisse l'affection si conflictuelle qu'elle entretient avec son paternel, ça et les rancoeurs enfantines de ne point s'être montré présent à la mort de sa mère.
Non, Christos ne sera jamais le sire d'Arlon.
Perceval s'en assurerait personnellement.

Avec un soin particulier, la pucelle écoute le vieux bascon, décortique ses paroles, mesure leurs importances et s'aventure mentalement à quelques ébauches de réponses qu'elle juge insatisfaisante.
C'est qu'elle est femme à user peu de mots, elle s'en méfie, les trouve fort dangereux et propice à retournement, jà le françois n'est pas sa langue naturelle, c'est dans l'Oc qu'elle a crû adoncques, les mots, elle les écorche, les malmène de sa bouche, les réduit de leurs voyelles, en abolit quelques consonnes au passage.

Mais là, elle doit faire abstraction à la répulsion de la conversation et posément, égrener ses phrases avec un débit légèrement plus lent mais point encore dénuées totalement de leurs mutilations.
Elle reprend, hermétique au compliment.


" Non, point. J'tends à la vertu, mais ma piété reste encore en deçà.
J'y travaille. Fermement."


Doucement, son museau s'avance, les prunelles d'une clarté épurée se fond dans le sinople vipérin, elle se demande ce qu'il y cache.

" Vot' question n'est en rien rapport d'religion, sinon la réponse est claire. Elle se trouve dans les écrits. Je peux vous citer le livre des vertus originels ou la conduite d'Averroës... Le mariage est d'amour, il renoue avec l'fait que Déos nous a choisi. Il doit être béni par Lui et l'acte d'chair n'être perpétrer que pour le renouvellement des générations. De fait, il n'est nulle part question d'infidélité entre époux. Être en d'hors d'ça, c'est soumettre à son terrible courroux.

Pour je, il est 'vident que le mariage est d'amour. Mais l'amour n'est pas passion, beaucoup s'leurrent, et sont dans l'erreur.
Il faut beaucoup d'raison pour entretenir une harmonie au sein d'un couple, faire parfois des concessions, faire acte d'affection, montrer que "son" autre est la principale des importances, être d'un soutien indéfectible tant dans d'glorieux projets que dans les sombres traverses. "


Les doigts se croisent et le regard se fixe à nouveau sur lui, certes il n'est pas l'époux idéal, pas celui qu'elle aurait choisi avec son coeur, avec son âme, mais il ne sera sûrement pas pire qu'un Falco et celui-ci c'est elle qui l'a choisi, pour la grandeur du marquisat et parce qu'elle sent en lui une férocité animale qui la fascine à défaut d'une séduction dans les règles de l'art.
Une longue inspiration est prise avant de poursuivre.


" J'ne cherche point un prince charmant, qui m'inonde de romances imbéciles et fallacieuses, ni de mots savamment piqués d'vers. Mon époux s'devra d'être fort, imposant et m'exhorter à me dépasser, de tendre au meilleur d'moi-même, à exiger l'excellence dans la manière de gérer notre mesnie et nos affaires.
En contre partie, je souhaite être un appui sur lequel il pourra se reposer sans la crainte de me voir flancher.
Il sera mon abri, mon protecteur, j'serai sa confidente, son amie, le refuge où fourbu d'avoir guerroyer il trouvera la sérénité. Je serai son airain et son velours, le plus dur de ses alliés et à la fois le plus doux des foyers.
Et c'est vous que j'ai choisi et non par dépit mais dans l'souhait de construire une alliance durable, fructueuse.
Et... heureuse, je l'espère. "


De mémoire, elle n'a jamais autant parlé que meshui, elle n'est pas certaine d'avoir convaincue mais son propos était sincère et sans fard.
Un peu nerveuse, elle rapatrie une mèche rousse fuyante derrière son oreille, les joues un peu rosies de s'être montrée si audacieuse face à lui.


" Et vous ? Qu'en apensez-vous ? "
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Simeon.charles
Il pensait, à tort, avoir fait mouche. Il ne souhaitait pas trop insister pour l'instant, travailler l'esprit d'une personne, manipuler des sentiments n’était pas question de sprint, mais de course de fond.

Il écoutait la vision du mariage part la jouvencelle. Elle n'avait pas tort même s'il froissa un peu le nez quand elle parla des écrits.

Il se raidit un peu sur sa chaise.


Pour ma part je suis à mal vis à vis des écrits. Si je suis convaincu que l'homme est homme et qu'il se doit de mener une vie vertueuse, libre de ses choix, je suis réticent face aux écrits. Pour moi les textes sont des axes de réflexion qui nous amènent donc à réfléchir et ne doivent pas nous contraindre.

Je ne me base donc pas sur eux pour me faire.un opinion du mariage.


Il la dévisagea longtemps. Il savait l'attachement de la jeune femme pour la religion.

Pour moi le mariage, c'est un union de caractères, de noms, de biens, de talents et de convictions. Pour moi les foyers alors ne font plus qu'un.

Il se pencha en avant, au dessus de la table comme pour lui confier un secret.

Ma vision est celle là.
Les hommes sont le feu de la forge, le marteau bâtisseur, l'épée qui protège, la force qui porte la famille. Ils sont la force, la robustesse, le corps puissant.
Les femmes sont l'eau qu'on apporte à celui qui force, le fil d'aplomb qui assure, le livre qui instruit, la douceur qui unit la famille. Elles sont la douceur, la droiture, l'esprit vif.
Je ne suis pas de ceux qui pensent que la femme et l'homme sont égaux. Je suis convaincu que l'homme que l'homme est supérieur, ne serait ce que par sa force, son endurance, son caractère. Mais la femme lui est essentielle, elle doit lui apporter la douceur, le repos, une descendance.

Pardonnez l'image, mais un homme sans femme c'est comme une épée sans fourreaux. C'est dangereux et incomplet.


il se leva et vint s'installer au côté de la jeune Perceval. Une de ses mains se posa sur une de la rouquine. Presque par provocation.

Je sais que ma gueule rapiécée, mon caractère de chien enragé, mon âge avancé, mon penchant grivois et infidèle, font de moi plus un crapaud qu'un prince charmant. Mais accepter tout cela de moi, c'est vous assurer un précieux allié, un époux vaillant, craint, écouté et parfois apprécié.

Vous vivrez alors sereinement, aimée et aimante. Vous vous rendrez alors compte que les princes charmants sont des jean-foutres.
Perceval_aelis
Sa main sur la sienne.
Le coeur battant, les billes claires se glissent sur l'étrange duo que forment ces deux pattes dissemblables. Sur une diaphane pourvue de longs doigts fins légèrement meurtris, une paluche plus grossière, ayant le vécu des hommes de guerre, abîmée et brunie.
Deux contrastes qui s'épousent, se lient n'est-ce pas là jà un avant goût de ce que l'avenir prépare ? Deux contraires, distinctes dissonances qui se compléteront peut-être.
Du feu et de l'ombre.
De la vertu et de l'immoralité.
De la verdeur et de la maturité.

A demi, elle l'écoute, obnubilée par cette main sur la sienne.
De quoi faire rougir une jeune fille en fleur, de lui faire perdre ses moyens, après tout c'est un homme charismatique, puissant, fort qui s'abaisse à poser les yeux sur la féminité naissante d'une éventuelle promise qui n'a pas encore forgée son nom.
Cela serait suffisant à émoustiller plus d'une sottarde ambitieuse qui se rêverait marquise et maîtresse des terres du Siméon.
Pas Perceval. Perceval n'est pas du genre commun.

Sa main sur la sienne.
C'est prématuré pour qui pratique un peu la jeune Montjoye.
Notre bestiole s'apprivoise par le silence, les mots écrits, à distance et ce contact si direct est vécu comme une violence, un affront à l'intégrité de son intime.
Bien qu'irritée par la promiscuité, elle mord juste l'intérieur de sa joue afin de contrôler l'instinct de répulsion qui aurait tiré à elle sa menotte, c'est à peine si un léger sursaut se laisse surprendre.
De toute manière, si l'affaire se fait et si un anneau vient à corrompre le doigt de cette même main foulée, il lui faudra composer avec un tout autre attentat corporel, qu'elle payera du prix de son sang souillant le drap nuptial.


Je sais que ma gueule rapiécée, mon caractère de chien enragé, mon âge avancé, mon penchant grivois et infidèle, font de moi plus un crapaud qu'un prince charmant. Mais accepter tout cela de moi, c'est vous assurer un précieux allié, un époux vaillant, craint, écouté et parfois apprécié.

Vous vivrez alors sereinement, aimée et aimante. Vous vous rendrez alors compte que les princes charmants sont des jean-foutres.


" Vos idées s'confondent en les miennes, et inversement. Ou en tout cas à peu près.
Vous êtes c'que vous êtes et c'est bien ainsi qu'je vous prends et point autrement.
Si vous m'avez dans vos affections, n'jeter pas l’opprobre sur mon nom en vous montrant
au tout venant trop indiscret avec quelques conquêtes.
Pour l'amour de moi, épargnez à mon coeur ce genre d'chagrin qui rend amer. "

La senestre délicatement vient se poser sur la pogne rugueuse et dans une légère étreinte vient libérer sa dextre. Le prétexte est tout trouvé et l'échappatoire en paraît même naturelle.

" Avant qu'l'on aille voir mon père, j'ai quelque chose pour vous. C'est étrange qu'vous ayez parlé d'forge, d'épée... savez-vous que j'possède une forge et m'attèle aussi férocement à cet art, qu'à celui de l'escrime ? "

A son côté un peu escamoté, un paquet enroulé dans du tissu qu'elle pose sur la table et dévoile doucement. Long d'une belle coudée, l'objet est fin et pour l'heure il n'y a que le cuir du fourreau de visible, ainsi que le pommeau et la garde en forme de rouelle tandis que la poignée forme une torsade de bois sombre plutôt agréable au touché.

" C'est une miséricorde... et c'est je, qui l'ai forgée pour vous l'offrir. "

Les petites pièces pour elle, étaient aisées à forger, les grandes même si elle menait une vendetta et un acharnement terribles contre les défauts qui pouvaient découler d'une technique légèrement défectueuses sur les épées et autres lames plus longues, ne la satisfaisaient pas encore pleinement.
Doucement, elle retire le fourreau, lui présent la lame, à double tranchant, d'une finesse redoutable large d'un peu plus d'un pouce, la marque d'une abeille niellée sur le métal des deux faces.
La voix se baisse légèrement, c'est presque là une confidence, elle lui offre un peu de sa nature secrète.


" L'abeille est l'animal qui m'symbolise. Parmi tout ce qu'elle peut r'présenter, c'est la vertu, la foi et l'unité dont les valeurs m'sont proches. Piquante et douce, n'est-ce pas ce qu'vous attendez d'je ? Du miel pour notre foyer, le dard pour nos ennemis ? "


Touchée la vipère ?
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Simeon.charles
Il la regarda manoeuvrer avec habileté. Elle le chassait diplomatiquement, il le savait et n’espérait pas moins d’elle. Elle lui avait promis loyauté, mais aussi piété et sagesse et les jeux de mains ne pouvaient entrer dans ce cadre là.

Lui, par contre, était bien décidé à la faire céder peu à peu à ses désirs. Cela aussi faisait partie du jeu.

Cependant le vieux chevalier ne partit pas dans ses pensées, qu’elles fussent grivoises ou non. Oh non, toute son attention était tournée vers une miséricorde qu’on lui présentait. Siméon aimait les armes autant que les femmes, alors quand une jolie et sauvage pucelle lui montrait une arme qu’elle avait elle même forgée pour lui, tous ses sens étaient en éveil.


Elle est belle.

Il darda son regard dur et vert sur la jeune Montjoie, comme s’il tentait de lire en elle ce qu’elle pouvait encore lui cacher. Car pour l’heure elle se dévoilait peu à peu à ses yeux.

Je suis fort surpris de vous voir capable de pareil raffinement sur un objet aussi effroyable.

Les yeux de la vipère s’arrêtèrent ensuite plus longtemps sur l’abeille. Emblème riche et fort pris par les mérovingiens, dont la symbolique pouvait se traduire par : vertu et obéissance au roi. Siméon deviendrait-il le « roi » en question ? L’abeille pouvait à sa guise distribuer venin puissant et doux miel à ceux qui la côtoyaient.

C’est un bel animal que la mouche à miel. Vertueuse et travailleuse, comme vous l’êtes je suppose.

De son index, il caressa l’insecte gravé. Oui la vipère était touchée.


Pour ma part, le serpent, froid et mortel, me représente bien. Tout comme lui, je peux m’attaquer à plus gros que moi, je peux terroriser juste par ma présence et je tue pour manger.

Lui aussi sur le ton de la confidence.

Mon cri : « Ouvrez ne sait » explique tout cela. Je ne sais pas travailler, c’est pourquoi je tue pour vivre.

Le visage toujours fermé, le regard toujours rivé à la miséricorde, présent de leur mariage. Il revint sur un sujet abordé plus tôt.


Quant à mes potentielles conquêtes, ne soyez pas amère, je ne suis pas là pour jeter la honte sur votre nom, mais pour unir nos maisons. J’espère que notre alliance fera pâlir les grands d’Europe, tant par sa force que par notre entente. J’y mettrais beaucoup du mien, j’espère que vous en mettrez tout autant du votre.
Pour reprendre vos mots, du miel pour notre foyer, le dard venimeux pour nos ennemis.


D’un geste sec, il remit la miséricorde dans son fourreau.

Désormais, allons voir votre père.
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Perceval_aelis
Ainsi fut fait.
L’hostellerie abandonnée après que Perceval eut déroulée sa longue silhouette et laissée quelques piécettes pour le vin.
D'un pas qu'elle allonge sans effort, coutumière d'escalader en ses maillots d'enfance le Salève en compagnie d'Izaac, la rue qui remonte le Knippchen est vite parcourue, la distance jusqu'au castel rapidement avalée.

A la poterne, nul besoin de montrer patte blanche, la flamboyante crinière, la démarche sèche et la carcasse bardée d'un noir altier suffisent pour les soldats à reconnaître en un battement de cil, leur très jeune Capitaine.
Silencieuse, elle ne s’embarrasse guère à lui faire une visite, si leur affaire se conclut, notre pucelle aura tout loisir à le traîner ci et là afin qu'il puisse juger de son oeil, qu'Arlon peut être une redoutable alliée.

Le logis rejoint, un lévrier vient tôt s'accoler aux basques de sa maîtresse, le poil jadis de jais a grisé avec le temps, il a la démarche traînante des trop vieux chiens qui ont vu s'écouler plus d'années qu'ils leurs devraient être attribuées.
Les couloirs empruntés ont l'éclat austère des sombres demeures huguenotes, pour enfin déboucher après avoir poussé le lourd battant d'une porte imposante, les appartements d'Amédée.
Perceval avise un émissaire à envoyer à son père, le vilain Gaston qui n'est jamais loin des pas du marquis fera fort bien l'affaire.


" Gaston, dites à mon père que j'le mande sans délayer, j'lui amène visite. Il saura apprécier. "

Léger sourire à l'adresse du héraut avant que la jeune Montjoye ne se plie légèrement pour gratifier le long et gracile museau de son animal d'une poutoune affectueuse.
Et comme pour justifier son geste, s'explique en toute simplicité à Siméon.

" C'tait la chienne préférée d'ma mère, une des dernières d'son petit cheptel qui reste 'core en vie. J'y suis très attachée. "

L'animal d'ailleurs, se trouve un endroit digne de confort pour y étendre ses vieux os et tomber presque à l'instantané dans un sommeil profond.

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Amedee.le.lion
Ah, serpent ... plutôt la morsure que la constriction !


Quelques semaines auparavant, le Marquis d'Arlon nourrissait encore le projet de voir sa fillotte accepter d'être promise au sire Falco de Cartel. L'idée aurait été d'unir deux puissantes et redoutables maisons réformées, forgeant ainsi une lignée capable de fédérer le parti de la noblesse hérétique en Occident. Rêve d'une alliance de cuivre, aussi patiné que corrodé, qui désormais reposait parmi les carnyx des vieux tombeaux. Ceux-là même invoqués par le terrible Seigneur de Cravant, qui avait depuis mystérieusement disparu.

Amédée le Lion, lorsqu'il fut tiré de ce souvenir par le brave Gaston, en était à se demander quelle malédiction infusait en son sang. Puisque le fils prodigue ferait long feu dans les chroniques, que l'héritière et l'adoptée peineraient à trouver leurs dignes prétendants. Mordiable ! Son paternel Raoul l'en avait tôt averti : l'héritage des Montjoye pesait le poids d'un beau fardeau. Autant dire que le Marquis peinait à entrevoir quelle visite il pourrait bien apprécier en pareil moment. Pourtant, il céda à l'optimisme du héraut.

Quittant sa meurtrière, il fit les quelques pas à travers la bibliothèque qui le séparaient de la cheminée. Et maugréa :

" Bien, si ma fille me mande ... qu'elle et sa visite me rejoignent plutôt ici. "

Le voilà souriant en coin, malgré lui, ravivant le feu qui s'éteignait dans l'âtre.

Quand Perceval et son hôte pénétrèrent la pièce, il s'exclama :

"Ah ! Messire Siméon, ma fille, que me vaut l'honneur d'une visite ? "

Trois calices étaient déjà posés sur un écritoire, quand il fit sauter le bouchon d'un bon vin.
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Simeon.charles
Le lion, l’abeille et le serpent, voilà le titre d’une fable qui pourrait conter l’honorable vie d’huguenots amoureux de la guerre et des bons vins. Mais pour l’heure c’était une question de mariage qui allait se poser.

Le serpent humecta discrètement ses lèvres en passant rapidement sa langue entre elles. Le Lion d’Arlon était là, maître en ce domaine sur lequel le Serpent s’aventurait. Siméon, savait que le maître des lieux était un homme intelligent, portant sa famille aux nues. D’ailleurs il l’appréciait aussi pour cela, était ce réciproque ? Le bascon allait vite le découvrir.


Salut Marquis. Ravi de voir que vous vous portez bien depuis notre retour d’orient.

Son œil vert vipère balaya la salle afin de découvrir un peu les lieux. Il allait sans doute revenir, voire séjourner si les tractations étaient ardues. Mais il ne s’attarda pas vraiment sur le décor car il voulait devancer la jeune Perceval Aelis sur les raisons de leur visite. Il voulait la devancer, car depuis le début c’était l’abeille qui menait fort habilement la danse. Minutieuse, habile et réfléchie elle avait emmené le vieux Bascon venir faire de l’ombre à Cartel, celui à qui voulait la marier son père.

La raison de nôtre venue, marquis, est la suivante : depuis notre combat contre le Grand Khan, nous avons beaucoup devisé et correspondu avec votre fille. Peu à peu, il m’est apparu qu’elle deviendrait femme, une belle femme qui plus est. Une femme issue d’une famille connue et reconnue, une famille avec qui par le passé j’ai déjà oeuvré. Il me semblait donc judicieux, de réfléchir à un rapprochement de nos deux noms, de nos deux maisons.
N’ayant pas de fils pour le faire, c’est moi, marquis qui vous demande la main de votre fille.


Mais comme il n’était pas vraiment question d’amour il fallait sans douter poser les choses afin que cette journée soit une chape solide à l’édifice d’une maison commune et non pas un bourbier dans lequel tout le monde se noierait.

Marquis, si nous nous entendons sur la dot, vous trouverez en moi un gendre et un puissant allié.

Allait-il vite en besogne ? Evidemment il ne savait pas faire autrement, tourner autour du pot n'était pas son fort.
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Amedee.le.lion
Fable, ingrédient de la tragédie aristotélicienne. Sans elle, point de mythe ni de héros.


Voilà que l'austère et sombre bibliothèque d'Arlon s'était soudain mue en théâtre, à l'heure du retournement de situation. Sous les voûtes gothiques l'ombre du Lion tressaillit furtivement comme celle du prédateur pris à son propre piège. Car bien qu'il fut maître incontesté du domaine, il n'avait en rien prémédité l'assaut courtois de Siméon Charles. Or le Serpent venait d'assiéger son petit confort domestique, ébranlant les murs de son espace vital comme nul autre auparavant. Le prétendant allait-il vite en besogne ? Oui !

Mais la proposition avait tout pour plaire au Marquis. Aussi le spectre noir de sa silhouette, brièvement troublé, ne tarda pas à se murer à nouveau dans son silence. Le renégat se remémorait quelques souvenirs de campagnes militaires. Lorraine, Valachie ... une défaite honteuse, lâchés par de pâles feudataires français, mais une glorieuse victoire, aux confins de l'Occident ... quoi qu'il en soit deux épopées menées sous une même bannière et sans volte-face. Les deux hommes avaient bien plus en commun que la Religion.

Amé se mit alors à généreusement verser le vin, et pendant le service il répondit :

" Ce cru nous vient d'Artois ... comme vous, messire, à ce que l'on raconte. "

La remarque semblait de prime abord innocente, mais l'on y reviendrait plus tard.

" Le retour en terres d'Occident vous va également bien au teint, noble chevalier.
Ravi d'apprendre que, borgne, n'êtes point aveugle au charme de mon héritière. "


L'intention n'était pas tant de taper dans l'oeil que de détendre l'atmosphère.

" Quant à ce possible mariage : soupesons donc la dot et le douaire. "

Il jeta un regard interrogateur à Perceval, n'y percevant qu'approbation.

" Si je suis bel et bien en quête d'un gendre, j'en cherche un particulier ...
... un qui soit assez fort pour défendre la couronne d'Arlon à mon trépas ...
... comme vous ... mais aussi un gendre à mes côtés de mon vivant ...

Car j'entends mener encore une ou deux quêtes avant de laisser place. "


Ses yeux se focalisaient désormais sur le Bascon.
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Simeon.charles
L’oeil visible s’éclaira d’une lueur vive, alors que le serpent se mit en alerte. L’Artois ou le bourbier anglo-français, son sol gorgé de sang et de pleures avait servi de décore au Bascon turbulent faisant ses premières armes, troussant ses premiers jupons.
L’Artois, il n’y avait pas remis les pieds depuis qu’il avait embrassé pour la dernière fois les drapiers qu’il appelait père et mère soit au printemps 1444 avant de rejoindre les troupes françaises lors de la bataille de la Birse.
L’Artois était devenue désormais terre de révolte ou l’autochtone chassait le français. Lui n’était plus vraiment artésien, pas plus qu’il était occitan désormais.

Pourquoi le Lion soulevait ce point ?

Mais le service entraîna la discussion sur un point plus précis et de toute évidence plus intéressant. La dot, le douaire.

Le serpent laissa poliment le lion exprimer ses vœux. Il les écouta attentivement et un perceptible mais très discret sourire étira légèrement les commissures de ses lèvres. Amédée ne pouvait sans doute pas mieux décrire ce qu’il attendait d’un gendre, puisque Siméon se reconnaissait dans les attentes formulées par le lion.

Lorraine, Valachie les deux hommes se connaissaient militairement pour avoir partagé les même bannières, les mêmes défaites, les mêmes victoires.
Le regard vert répondit au regard du Lion.


Fort et courageux je suis.

Il fit un pas en direction du lion, ne le quittant pas du regard.

Je suis également un aventureux, aimant la guerre et la conquête. J’aime le goût du risque, combattre pour les gens qui me sont proches. Je ne crains point la ruine et seul le courroux du divin peut me faire trembler. Pour moi donner la mort c’est vivre, conquérir c’est jouir de la vie.

Il marqua une courte pause afin de ne pas noyer les mots, qu’il voulait rassurants, adressés au maître des lieux.

Pour ma part je cherche une maison alliée à la mienne, car moi aussi je veux faire flotter la bannière du serpent au dessus des châteaux et des bonnes villes sur lesquels j’aurai jeté mes ambitions. Je ne vous cache pas que je suis certain que la maison Montjoye est pour moi l’alliée que je souhaite.
Pour cela le mariage me semble le meilleur moyen. Mais rassurez vous, si la dot peut vous contrarier, bien que nous ne l’ayons peu aborder, le douaire que j’apporterai à votre fille saura vous rassurer. Car sachez que si je l’épouse, elle obtiendra le marquisat de Montfort Lamaury, la vicomté de Blagnac et une partie des terres du maréchal, à savoir la baronnie de Mirepoix, elle aura aussi le plaisir de jouir du pic noir que je viens d’acquérir aux frontières de la principauté d’Andorre. N’ayant nul descendant à ma mort elle aura l’entièreté de mes biens, soit des appartements, un futur hôtel particulier, quelques dizaines de milliers d’écus et une caraque de guerre que je souhaite faire construire. Autrement dit, elle ne manquera de rien et vous aurez un gendre fort, loyal et courageux.


Il se tût alors pour laisser la parole au lion.
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Amedee.le.lion
Buvant chacune des paroles de son hôte, Amédée acquiesça souvent et se fendit même parfois d'un sourire. Jamais le paternel de la rouquine n'eut à protester ni même à froncer le moindre sourcil. Orgueilleux, il appréciait que l'on ne dénigre pas la valeur d'Arlon, fusse la province aussi mal en cour en terres de France comme d'Empire. Et amateur de querelles, les promesses d'aventures et autres conquêtes lui faisaient l'effet d'une bise au creux de l'oreille. Si l'argumentaire se destinait à le rassurer, cette diplomatie là était rondement menée.

Il fallait aussi admettre que le douaire du Bascon en imposait. Le Montjoye n'avait jamais douté de sa noblesse mais il ignorait la ribambelle de fiefs qui s'y rattachaient. A ses yeux pareil gendre permettrait non seulement d'assurer la pérennité du patrimoine familial, mais également de l'accroître. En somme il offrait tout ce qu'il n'osait plus espérer depuis la disparition du dernier prétendant de Perceval ... cependant ... un détail avait piqué au vif sa curiosité. Siméon évoquait le fait de n'avoir point d'héritier, mais n'en voudrait-il pas un jour ?

A son tour le Lion fit un pas vers le Serpent. Après réflexion il poursuivit :

" Je crois aussi que vous êtes l'allié qu'il nous faut. Pour en revenir à la dot ...
... mon fils étant porté disparu, je compte prendre Perceval pour héritière.
Si mariés vous deviez concevoir descendance, et j'aimerai qu'il en soit ainsi,
cette nouvelle lignée que nous aurons fondée posséderait riche domaine. "


Arlon et Vaud / Montfort Lamaury, Blagnac, Mirepoix et ce mystérieux pic noir.

" Je pourrais aussi ajouter les écus pour faire construire un second navire.
Ainsi notre flotte bravera les périls des mers en l'honneur de cette union. "


Si cette affaire se concluait, de biens singuliers préparatifs de mariage s'annonceraient.
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Perceval_aelis
Perceval n'a pas pour habitude de boire en dehors du repas du soir, et simplement un peu de vin rouge coupé à de l'eau, c'est donc poliment qu'elle refuse le vin offert, et range sa haute silhouette près de l'âtre.
Taiseuse, elle écoute attentivement les hommes trouver un arrangement sur son sort, et ne quitte sa réserve que pour finalement argumenter dans le sens de son père.


Assurer l'pérennité du nom, du sang est une nécessité, il y aura descendance.
J'm'y appliquerai.


Non, elle ne se marie pas pour cumuler de belles terres dans le sud, non, point, si elle consent à déclore ses cuisses, c'est que Montjoye doit se perpétuer, et elle seule en est la garante. Bien sûr que l'alliance et la gloire d'unir deux grands noms de la réforme sont le principal intérêt mais si l'union devait-être stérile, elle en serait inutile.

S'avançant un peu, elle pose son regard acéré sur le bascon comme pour en jauger une nouvelle fois le spécimen. L'humble ouvrière face au sinueux serpent, n'est-ce pas la plus improbable des unions mais probablement la plus bénéfique pour les deux maisons.


Pour son mariage 'vec ma mère, mon père a pris Trèves. Un sourire renardier affleure la lippe. Pensez-vous m'prendre un diocèse 'ssi ?

Sa longue main fine vient se poser, légère, sur le bras de Siméon. Comme une avance sur ce qu'il aura droit plus tard, lorsque anneau viendra ceindre son doigt.
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