[Rp] Dis, t’es qui toa ?

Arseline

Je ne sais plus vraiment qui tu es
Un nouveau paysage ou bien quelqu’un que je connais
J’aperçois ton visage en léger différé
You break me out ( Tu me fais m’évader)
Mickey 3D; En léger différé.

Glisser hors de son lit, bailler à s’en décrocher la mâchoire et s’apercevoir qu’il n’y a aucun bruit aux alentours. Bienvenue à la maison Ars, nul voisin à l’auberge, nulle serveuse pour le petit déjeuner, enfin la paix, plaisir coupable de solitude loin de tous ces autres qui ne comprennent rien…
Ou peut-être est ce l’inverse.
Des semaines, des mois d’absence, beaucoup de question laissée en suspens. Encore emmitouflé dans le duvet, petite chose s’éveille, cherchant encore pourquoi cette boule au ventre ne la lâchait pas depuis la veille au soir.

Octave.

Le corps de la jeune femme sort du lit, bien décidé à avancer, là où l’esprit semble se fermer depuis des années déjà. Un homme ne pouvait anéantir une vie entière de vie sociale. Non.
Rencontrer ses voisins, ses collègues de conseiller, et aujourd’hui sa tête de liste pour les prochaines élections Comtales. S’intégrer.

Bientôt un an depuis le déménagement de Guyenne, et pourtant, rien ne semble avoir changé.Un soupir s’échappe des lèvres de la Lisreux, à croire que de vivre dans l’ombre de sa soeur lui était égal.
Maintenant que l’ombre s’en allait, la cadette découvrait l’attention des autres, la prise d’initiative, apprenait à vivre selon ses envies.

Mais revenons au problème.

La découverte des colistiers avait entraîné un élan de folie, acte insensé que de demander un moment au futur Comte pour faire connaissance.
Rien de bien compliqué pour quelqu’un de normalement constitué. Une inspiration suivie d’une expiration lente, il était temps d’apprendre la sociabilisation ailleurs que dans son bureau.
Voilà, démerde toi Lisreux, de toute façon, si tu le plantes, il viendra te chercher sans mal.

[Devant la Mairie, avec un peu d’avance.]

Robe de printemps, check, +1
Panier pour planquer l’armagnac, check, +1
Lieu de départ, check, +1
Heure, ok.+2, elle est quand même en avance !

Ne manquait plus que l’invité pour se mettre en marche.
Avouons le, elle a prit un verre pour se détendre, bloqué devant sa porte, elle avait même secoué la main en appelant Octave, sans résultat, mais ça, elle l’avait su avant même de le faire, c’était juste pour être sûre que ça ne marchait pas.
Elle en avait ri, avant de se rendre sur place, sourire aux lèvres, elle s’était faite avoir, encore une fois.

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Octave.

N'avait-elle pas dit midi ? Ou en début d'après midi ? ou en fin de matinée ?

Perdu entre ses dossiers qu'il a ramenés chez lui, tâchant d'avancer pour rendre en fin de mandat un Tribunal vidé des procès de la Memento, il s'est couché tard et levé tôt. C'est en sentant le soleil taper durement sur les parchemins devant lui, au risque de le rendre complètement aveugle, qu'il réalise que l'heure a dû avancer.

Fouillant devant lui, il finit par mettre la main sur la dernière missive de sa Commissaire aux mines préférée.

Citation:

Retrouvons nous plutôt au pieds de la mairie, un cran après le Zenith du soleil.

Un cran après le Zénith. Bien bien bien. Ils sont grands comment ses crans ? Arseline est plus petite que lui, sont-ce les mêmes crans ? Le Beaupierre soupire. De toute façon, clairement, le Zénith est passé. Délaissant sa table, il se passe rapidement de l'eau sur le visage, une main dans sa barbe, et prend le chemin de la mairie.

Vous êtes ravissante !

Vrai que sa robe de printemps, sa mine fraiche, et son regard pétillant lui vont bien. Octave ne se doute pas que c'est l'alcool qui probablement fait légèrement briller les yeux de la jeune femme, et n'en aurait cure de toute façon. L'a-t-on vu refuser un verre ?

Direction le verger, donc ?

Sans attendre de réponse, pour changer, le brun s'élance, tachant tout de même de ne pas allonger ses longues jambes et de ne pas semer son hôte du jour.

Contente de vous retrouver chez vous, Arseline ? Le retour en vos terres se passe bien ?

Confiant en public, maladroit en privé, le Beaupierre aurait tout aussi pu parler du climat, ç'aurait pas été moins bateau. Quoique... s'il veut apprendre à connaitre la jeune Lisreux, il faudra bien en passer par là. Saint Bertrand, est-ce vraiment chez elle ?
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Arseline.

Perdues dans ses pensées, à peine eut elle le temps de capter le Juge, le rouge quant à lui ne perdit pas de temps pour se montrer.
Ça c’est fait.
L’aisance du petit comité, la sécurité d’un bureau, de l’écrit, n’a pas tenu bien longtemps face au Juge en liberté. Cherchant ses mots, la jeune femme tente au mieux de cacher sa gêne que l’alcool ne calme pas.

Je.. Je vous remercie Sèr.

Un hochement de tête, et le pas se fait, mesure imposée, pas de sautillement à l’horizon il va falloir tenir la cadence, tout en tenant fermement la anse du panier.

De retrouver mon lit oui, le reste, et bien, je ne vis ici que depuis, Hum,

pincement de lèvre,

presque un an.
J’ai souvent du m’absenter au cours des mandats, j’en ai délégué mes quelques terres pour me consacrer au travail Comtal.

La brune le regarde, reprenant un peu d’assurance au point de continuer le plus naturellement du monde.

En réalité j’ai passé plus de temps en Guyenne qu’ici, mais je commence à m’habituer, à me sentir chez moi. Enfin, quand tout est calme.
En ce moment j’aimerais mieux disparaître un temps sur les chemins, devenir une étrangère. Enfin vous comprenez.

Il avait été là, au Pilori, là encore le soir en compagnie de Martin. Douce distraction que de les voir se chamailler comme deux enfants, lui faisant oublier les ennuis de la journée. Plissant le bout du nez, la jeune femme se tourne vers Octave, prenant conscience de sa prise de parole.

Mais j’y pense, c’était à vous de me parler de vous et non l’inverse !

Un air boudeur passe, puis un sourire, après tout comment lui en vouloir ? Ils se croisent sans se connaître dans les couloirs du Château. Ce bout en train ne s’arrête jamais, ou presque.Il n’en fallait pas moins pour que curiosité s’éveille, celle là même qui lui avait fait écrire son souhait de connaître sa tête de liste.

Votre soeur devait être ravie de vous retrouver en un seul morceau j’imagine ? Vos parents sont ils en Comminges ? Vous êtes natifs d’ici ?

Elle aurait pu lui tirer sur la manche comme une enfant, loin de tout témoin, mais elle n’en fit rien. Ne voulant pas le mettre mal à l’aise. Quoique, cela aurait peut-être marqué son intérêt réel pour ses réponses ?
Au lieu de ça, elle le regarde, tâchant de suivre de ses petits pas qui ont perdus l’habitude de s’activer, un sourire aux lèvres..

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Octave.

Mi-amusé, mi-intrigué, Octave observe Arseline et ses mimiques tandis qu'elle se livre, un peu. Des éléments que tout le monde ici doit déjà savoir, mais que le Beaupierre ignorait. Et puis des allusions que beaucoup doivent ignorer, et qu'il devine, parce qu'il était là, en effet.

Devant eux, les maisons commencent à se faire rares, et déjà on aperçoit la cimes des arbres fruitiers qui permettent aux Commingeois d'avoir tant de charisme et si bon teint.

Diantre ! Je n'ai rien amené ni à manger ni à boire ! Mais quel promeneur du mardi pitoyable fais-je !

Jamais dans l'exagération.

Et ma soeur me savait en un morceau, puisque c'est après les combats qu'elle m'a pathétiquement abandonné, seul et désespéré, à Muret, pour venir retrouver le tribun de Saint Bertrand, qui, pour être un jeune homme prometteur et notre colistier, n'en est pas moins un voleur de soeur !

Qu'est-ce qu'on disait...

Et nous sommes commingeois oui. Pas tout à fait Saint Bertrand mais pas loin.

Un jour, Lou et lui devraient essayer de retrouver le domaine de leurs parents, et le réhabiliter. Pour l'instant, l'un et l'autre rechignaient à aborder le sujet. Ils étaient pourtant les deux survivants de la fratrie, et donc la tâche leur en incombait.

En revanche, nos parents ne sont plus de ce monde. Et nous avons été absents longtemps... un vrai cliché. Deux de nos soeurs avaient une santé précaire et fragile... à leur disparition, Lou a été envoyée dans un couvent de la région. J'avais 14 ans, j'ai donc été envoyé de mon côté rejoindre l'armée. Ou plutôt... les armées. J'ai souvent changé de pavillon pendant ma carrière.

Le Beaupierre, légèrement hyperactif, toujours avide d'apprendre, par peur du désoeuvrement et porté par l'idée qu'on se battait mieux pour une juste cause, avait vécu, de loin d'abord, puis avec l'âge et l'expérience, de plus en plus près, nombre des conflits qui avaient émaillés le Royaume ces quinze dernières années.

Et nous revoilà. Dès que j'ai appris... A quelques semaines près. .. que Lou était sortie de son couvent et nous revenait, j'ai entrepris de rentrer en Armagnac. Et trois semaines plus tard, nous nous croisions au Conseil.

Fouillant ses poches, il désespère de trouver de quoi se sustenter. Heureusement, à force de parler, ils sont arrivés au verger. Un peu frimeur, et beaucoup attiré par la faim, le Beaupierre tend le bras et décroche deux pommes, en offrant une à Arseline.

La Guyenne donc ? Il plisse les yeux, faisant mine de la scruter, une étincelle légèrement moqueuse dans le regard et un sourire rieur en coin. Et vous avez survécu ? Ou est-ce justement la Guyenne qui nous prive de votre joli mais timide sourire ?

Méfie toi, jeune Lisreux. Si Octave tombe le masque, il y a des chances pour qu'il te fasse tomber le tien dans la foulée.
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Arseline

Le Beaupierre est donc porté sur l’armée, ce n’est pas étonnant que ce soit lui qui ait géré la sécurité pendant cette période noire de notre histoire que j'ai contée.. Bon pause musicale là, ça fait rien avancer du tout !

Attentive, Lisreux note toutes les informations qu’il lui livre, hochant la tête, souriant à intervalle régulier, mais surtout sans l’interrompre.
L’attachement à sa soeur, leurs parents qui ne sont plus de ce monde, ils ne sont pas si différent dans la théorie, en pratique, c’est le chao côté frangine, Zoé n’est pas de tout repos.

Le verger est calme et agréable, comme si même le cadre voulait qu’elle se mette à parler, comme si il était temps de partager, mais lui faisait elle confiance ? Assez pour l’approcher oui, mais pour se livrer ?
Non.. Patience est mère de sureté, c’est une des règles du couvent, celle qu’il ne faut jamais oublier. Prenant possession de la pomme tendue, Arseline sourit.

Merci, en échange, j’ai une bouteille de l’ancien bureau de Martin, je sais que vous n’allez pas refuser de lui faire honneur, elle est à votre Neveu tout de même.

De tendre le panier pour lui présenter le bien précieux qu’elle trimballe depuis chez elle, les yeux pétillants de malice.

Cela dit, oui La Guyenne, j’y ai survécu de ma sortit du couvent à mon emménagement en Août dernier, voyez plutôt comme je suis résistante aux êtres insultants et détestables qui peuplent leurs terres.

Un coup de croc dans la pomme pour en retirer un peu de chair, mastiquant le temps de poursuivre, non sans être parcouru d’un frisson.

Il y a un peu de la Guyenne, mais beaucoup de moi dans cette erreur. N’en avez vous jamais fait ?

Il te faudra bien plus que ces quelques petites choses sur Toi, Beaupierre, pour que Mini ne te livre ce qui lui est arrivé, et puis, le veux tu vraiment ? Tu pourrais le regretter..
Un sourire plein d’énigme, un regard en coin, la jeune femme s’amuse de la situation.

Avez vous des amis, des proches autres que la Dame qui va perdre sa tête pour des chouquettes, votre soeur et votre Neveu ? Je sais que les Duranxies sont très présent au sein du Comté, mais sans doute avez vous vos préférences.

Hop, changement de sujet, ni vu ni connu, passer du coq à l’âne pour éviter d’être à nouveau en proie aux souvenirs. Im-pec-cable-euh !

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Octave.

Il sourit quand elle évoque le fait qu'il ne pourrait pas refuser une bouteille venant de Martin. Il en manque même de rire, mais préfère continuer d'écouter. Arseline ne sait donc pas que l'oncle et le neveu n'ont pas toujours été si proches qu'ils peuvent le paraitre aujourd'hui.

Amusé par les demi vérités et les piques lancées par la jeune Lisreux, il avise un arbre assez large pour les couper du soleil qui tape durement sur le cuir de son pourpoint, au point de faire monter la chaleur sur ses joues barbues. Se laissant glisser contre un tronc jusqu'à s'y adosser, jambes étendues l'une sur l'autre, invitant d'un geste Arseline à l'imiter, il tend la main vers la bouteille.

Faites donc tourner ! Vous promettez, et on ne voit rien venir !

Le regard se perd un peu quand Arseline évoque la Dame qui risque de perdre sa tête pour une chouquette... Il s'était promis d'écrire au Juge là bas en Périgord, et n'en avait rien fait, préoccupé par les affaires du Comté. Dans le regard brun, c'est bien de la culpabilité qui se niche, et qu'il masque en répondant à la question.

La Dame qui va perdre sa tête pour des chouquettes s'appelle Isaure, et c'est une amie qui m'est très chère. J'en ai d'autres oui... Dana, ma marraine, mon épistolaire compagne, ma mélancolique amie. Elle est si vivante en taverne, si exubérante ! Comme savent l'être ceux qui ont besoin de se sentir vivre pour ne pas mourir sur place. Lilye et Louise, mes nièces, vives, un peu trop vives. Lève les yeux au ciel, ces deux là ne cherchent qu'à le tuer.

Et puis j'ai des connaissances qui pourraient devenir des amis, si je n'avais pas choisi de rester en Armagnac quelques temps. Lucie, à qui j'ai ramené la belle-fille. Archibald, s'il n'était bêtement jaloux.

Quel plouc ce type quand même...

Quant à l'Armagnac... Thylda est une amie. Martin plus que ça, tout comme sa soeur Kenny. Et puis il y a ceux à qui j'ai écrit pour cette satanée liste, qui peuvent le devenir. Et vous.

Mais oui, toi, jolie Lisreux. Si l'on arrive à trouver ce qui se cache derrière cette fausse timidité.

Et vous ?

Croquant à son tour dans sa pomme, arrosant la bouchée d'une lampée d'armagnac, il regarde tranquillement la jeune femme. On est pas bien, à la fraiche ?
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Arseline

Beaupierre réclame, et Beaupierre est servi d’une bouteille, permettant du même coup de libérer les mains de la jeune femme. Attrapant les pans de sa robe pour s’asseoir, à distance convenable, et du tronc et d’Octave, un léger sourire aux coins des lèvres, elle laisse les mots du barbus filer, tâchant quand même de retenir quelques noms supplémentaires.
Le fard aux joues, ne tarde pas à apparaître et mini se trouve à nouveau géné.

Moi ?

Elle s’offusque presque pour tenter de cacher ce fard qui ne s’en ira qu’au fil de la conversation.

Je n’en ai plus, ou peut-être n’en ai je jamais eu. Comment deviner ce que peuvent penser toutes ces personnes que l’on est amené à rencontrer au cours d’une vie ?

La question n’en est pas vraiment une, d’ailleurs Ars’ n’attend pas pour enchaîner, révélant un peu de son passé Guyennois.

Il y a eu Angat de la Louveterie, Manipulateur à ses heures per..non tout le temps, c’est lui qui m’a convaincu de faire de la politique à plus grande échelle que la mairie de mon village d’à ce moment là.
J’ai assez vite compris que mon rôle serait de rameuter le manant avec des sourires, rien de plus.
Il y a eu quelques Marmandais avec lesquels j’appréciais tuer le temps.

Trois pelés et un tondu, pour dire qu’il y avait plus à boire que d’habitant.

Mais plus rien depuis que j’ai décidé de rejoindre Zoé.. Alors, pas de nouvelle, bon vent, n’est ce pas ?

Cette fois ci, le regard se tourne sur Octave, prenant le temps de le détailler en croquant à nouveau dans sa pomme qui ne manque pas de laisser échapper un fin filet de jus.

Depuis peu, j’ai appris à apprécier la présence de Jades, de Martin, ainsi que de quelques autres conseillers, mais plus particulièrement, vous.
Je ne sais pas encore si il y a de l’amitié, mais, ces quelques personnes me donnent le sourire, sans avoir trop à en faire.

Et oui, Octave, elle ne tente même pas de nier qu’elle apprécie ta compagnie.

J’ai toujours eu beaucoup plus de facilité avec les enfants, qu’avec les personnes plus adulte. Peut-être que de n’avoir aucun modèle ne m’a pas rendu service en grandissant..
L’éducation des Soeurs, n’est pas des meilleurs pour se faire un cercle d’amitié..

Lisreux se perd au loin, avant de revenir en secouant la tête. Lâchant le Beaupierre du regard pour se concentrer sur sa pomme, et sur la bouteille qu’il a gardé.

Dites, j’veux bien goûter, quand même.

Et la petite menotte se tend, quémandant presque le précieux liquide, oubliant presque qu'il était tout à fait capable de la garder pour lui.

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Octave.de.beaupierre

Il lui tend la bouteille de nouveau. Pas radin, Octave. On peut lui prêter quelques défauts, mais définitivement celui là n'en fait pas partie. Il observe la jeune Lisreux, tandis qu'elle prend à son tour quelques gorgées d'un armagnac, qui avec ce beau temps va monter rapidement à la tête.

Il l'a entendue, et écoutée. Il sourit doucement, les yeux désormais revenus à l'horizon. Ainsi Arseline a connu les affres de la confiance mise à mal, la trahison, le piétinement de la naïveté fraiche de celles et ceux qui veulent aider et ne se rendent pas compte que d'autres veulent juste diriger...

Les enfants ? Vous êtes sérieuse là ?

Il sait qu'elle l'est. Mais quel intérêt, alors qu'il peut la charrier sur le sujet ?

Ils sont quand même majoritairement pénibles. Imprévisibles. Et alors le pire...

Oui, c'est bien le Beaupierre qui va dire ce qui suit :

Bruyants ! Terriblement bruyants ! On ne s'entend plus penser !

On ne l'entend plus crier, c'est plutôt ça.

Ma soeur a également été élevée chez les soeurs, à compter de ses 14 ans... Elle aussi en a quelques séquelles. Qu'elle soigne à coup de tribun, a priori. Quelle étrange idée...

Il sourit, terminant sa pomme et jetant le trognon au loin. Ce trognon, en se décomposant à une période si jeune de l'année, fournirait à la terre ses pépins. Lesquels donneront un nouveau pommier. Dans quelques décennies, d'autres jeunes gens viendraient discuter à l'ombre de ses feuilles. Et les feuilles murmureront à leurs oreilles des choses absurdes, mais dites assez fort pour qu'on raconte encore l'histoire de ce juge commingeois qui haranguait les foules, même dans le confort d'un petit bureau.

Ainsi donc jeune Lisreux, l'on a abusé de votre confiance. Et vous êtes arrivée en Armagnac, où vus trouvez Martin sympathique. Diantre, mais que vous ont-ils fait ? Croyez vous que ce soit récupérable ?

Il la regarde, un masque mélodramatique sur sa trogne, faussement paniqué, visiblement amusé, mais l'oeil sincèrement impliqué dans ce qu'il se passe sur le visage d'Arseline quand il débite ses sottises. Puis il sourit, déridant le tout, bienveillant.

Comment vous aider Arseline ? Comment comptez-vous retrouver votre vrai moi ?

Et de tendre la main vers la bouteille. Dites donc, on en profite pas pour s'endormir sur la picole !
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Arseline.

Le liquide s’écoule laissant ce petit goût fruité en bouche, cette sensation de chaud, inutile par le temps du jour, mais bien présente. Elle le sait, encore quelques gouttes, et tout sera de plus en plus facile à obtenir pour Octave. Informations complétaires, qui sans nul doute lui permettront de comprendre la Lisreux et ses fausses manières de timide.
Délicatement le dos s’adosse au tronc, la tête posée contre celui ci, tournée vers son voisin.

Vous ne voyez que le côté négatif de ces petits êtres. Voyez plutôt leurs sourires, leurs câlins, toutes ces marques d’attentions, ces surprises qu’ils peuvent nous trouver. Les enfants font en sortent que nous ne les oublions pas, jamais, et je trouve ça, tellement… bon, de se sentir aussi vivante auprès d’eux.

Le sourire, discret, s’élargit seulement sur un coin des lèvres.

Un peu comme vous en fait, même si vous ne faites ni calin, ni bisou, vous êtes un homme étrange et plein de surprise, qui chaque jour ne cesse de me surprendre. Quelque part je vous envie, vivre avec vous mêmes doit être quelque chose de tout à fait passionnant.

Peut-être est ce déjà l’alcool qui lui monte à la tête, la chaleur n'aide en rien son manque de tenue avec celle ci.. Peut-être lui faudrait il un jour prendre contact avec modération, pour connaître ses limites, avant de commencer à parler trop librement, ou pas, c’est quand même plus agréable de ne pas utiliser de filtre, non ?

Ma soeur a également été élevée chez les soeurs, à compter de ses 14 ans... Elle aussi en a quelques séquelles. Qu'elle soigne à coup de tribun, a priori. Quelle étrange idée...

Je lui souhaite du bonheur et bien meilleur sort que le miens.

Parce que c’est bien de là que part le problème, mais Comment trouver les mots,
Comment donner sans trop en livrer.
Comment répondre, sans lui avouer la totalité.
Réfléchit bien Lisreux, tout ce qui se dit ici pourrait bien être retenu contre toi, un jour ou l’autre. La main se tend pour lui rendre la bouteille, inutile de la garder, ou de la redemander, les temps de réflexions risquent de diminuer de façon non négligeable.. Flûte.

Octave, arrêtez de penser que ces pauvres Guyennois mon martyrisés, ils n’y peuvent rien, je crois qu’ils ont ça dans le sang. Toujours vouloir le tout, le meilleur, mais être reconnu comme tel.
Non, en réalité, ma plus grande peur..

Suspens, mon brave, elle va te donner matière à réflexion.

Ce sont les hommes.

Un instant le regard se voile, repensant à la déception de n’avoir pu être plus forte pour assurer en politique Guyennoise, pour n’avoir pas su dire non à cet autre.. d’avoir été jeune et naïve.

Evidemment je ne vous parle pas du genre humain, mais plutôt de vous, de Martin, ou de toutes autres personnes de sexe masculin. Autant la politique, j’ai passé outre, j’ai fait avec, je les ai ouvertement laissé tomber, dès que j’ai reconnue mon erreur. D’ailleurs, c’est une des premières choses pour lesquelles je me suis engagée en arrivant. J’ai suivi Zoé, puis Thylda sans poser de questions.. Et à présent vous.

Toujours dans le sérieux, ayant beaucoup de mal à comprendre les blagues, sous entendu et autres spécialitées du juge, Lisreux se laisse aller, à ce qu’elle ne voulait, n'arrêtant plus le flot des mots qu’elle débite. Observant la bouille de l’ancêtre voisin, pas l’arbre hein, avec cet air, qu’elle a du mal à suivre, est ce de l’inquiétude, ou le fait elle marcher, courir ou même sauter le pont sans poser de question ?

Non vraiment, je pense que le mal des hommes doit se soigner, mais après toutes ces années, j’avoue que je commence à renoncer de trouver LA solution. Peut-être que oui, vous pourriez m’aider.
Auriez vous des suggestions d’améliorations ?

Le ton se fait plus léger, presque taquin, Mini en profite pour terminer sa pomme et la jeter, non loin de sa camarade, par simplicité, puis surtout pour faire de l’ombre à ce petit arbrisseau en devenir. Faudrait quand même pas qu’il croit avoir la paix, même pour ça.

Quelles sont vos espérances en Armagnac, votre but, vos envies ? Je parle beaucoup de moi, mais vous, dîtes moi, comment vous voyez vous dans un an ?

Il y en a une qui ne perd pas le nord, tenter de changer de sujet, encore, pour en revenir à l'étude de base.. En espérant qu'Octave le comprenne et ne prenne pas ça pour une fuite.

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Octave.de.beaupierre

Il va de surprise en surprise... Au fur et à mesure des gorgées, la langue de la jeune Lisreux se délie, bien plus vite que ne l'aurait cru Octave, qui mine de rien mine de crayon, a à peine pioché dans la bouteille, et garde pour l'instant toute sa tête, la regardant perdre la sienne, amusé.

Passionnant ? de vivre avec moi ? Je ne saurais vous dire Arseline. Le seul à avoir essayé, c'est moi, et j'avoue ne pas être très objectif sur le sujet.

Il sourit. Bienveillant. Parce qu'il a beau faire le fier, avoir une grande gueule, se la raconter en public et faire le show, Octave est un garçon dans un corps d'homme. Il est resté au fond de lui l'adolescent de 14 ans que ses parents ont envoyé rejoindre l'armée, celui qui n'avait pas fini de grandir, le jeune homme plein de rires et d'espoirs qui adorait ses soeurs, et qui se sentait bien en Comminges.

Depuis, il avait grandi. Sa haute taille, sa voix de stentor, sa barbe fournie et entretenue, autant de signes qu'il était passé de l'autre côté. Et pourtant, si Arseline sait regarder, elle reconnaitra le jeune homme maladroit dans l'éclat rieur d'une prunelle, un sourire qui s'étire en coin, un éclat de rire qui dévoile les dents, et qui résonne encore après qu'il a fini de rire...

Puis le murmure. Et le Juge le sait d'expérience, lui qui a recueilli nombre de confidences, qu'un murmure en dit souvent plus long que nombre de discours scandés. Le sourcil se hausse, et il tourne la tête.

De Martin, admettons, mais moi ? Non, même quand il est sérieux, il ne peut pas s'empêcher de vanner son neveu. Oui, même en son absence. Y'a pas de petits plaisirs. Reprenant un ton de circonstance, il étudie Arseline.

Des suggestions ? C'est à moi que vous demandez ça ? Comment le saurais-je, alors que je ne me crains pas ? La question, c'est que voudriez vous que je fasse qui pourrait vous aider... Comment le deviner pour vous...?

Surtout qu'il n'a même pas toute l'histoire. Et bien sur, elle change de sujet. Pas plus d'une confidence à la fois, Commissaire ? Crois-tu ?

Dans un an ? J'aurai probablement appris ce qui vous fait craindre les hommes. Même ceux comme moi, qui ne donnent pourtant que des gages de bonne conduite, et aucun indice de maltraitance.

Arseline, ne joue pas, Octave est le roi du changement de sujet et de la mauvaise foi, à ce petit jeu... Il n'y a que Martin qui parfois égalise, et Isaure qui gagne.
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Arseline.

A peine surprise de l’être Arseline se met à rire, oui à rire. Se reprenant en mettant une main sur ses lèvres, toussotement léger et sourire de façade.

Le seul vraiment ? Pourtant bel homme comme vous êtes, je vous imaginais en bonne compagnie entre deux campagnes, vous me décevez grandement Octave ! Tout le monde sait que les femmes adorent les militaires !

Le sourire plein de malice, la jeune femme cherche qui est Octave derrière celui qu’il veut paraître. Pas très à l’aise à l’idée de tomber le mur, elle tente d’enlever les briques petit à petit. De là à savoir ce qui pétille dans l’oeil d’Octave ou ce qu’il se cache derrière son sourire.. On attendra le prochain acte.

Quoi Martin ? Il est adorable, tout comme vous, mais.. je ne sais pas, j’ai peur, alors que je vous apprécie, c’est une contradiction.. je sais.

Lisreux soupire, fermant les yeux, avant de les rouvrir, en hochant la tête.

Je.. c’est vrai que c’est bête, maintenant que vous le dîtes.

Un léger sourire glisse sur les lèvres, puis s’envole, quelque chose de louche se prépare.

En plus de ne pas vraiment répondre à ma question, vous me donnez l’impression de vous faire du mal.. Je m’en excuse si c’est le cas, Octave sincèrement, je ne vous invite pas pour cela.

Elle est sincère au point de poser une main sur l’épaule de son voisin, avant de la retirer pour poursuivre.

J’ai une proposition pour vous, vous répondez à ma question précédente convenablement, vous vous faite élire Comte, et je consens à vous dire tout ce que vous voudrez.

Arseline pose son regard émeraude sur Octave, lui tendant la main.

Chiche ?

Elle ne renonce pas, mais elle a bien compris qu’elle n’avait aucune chance devant autant d'expérience, alors autant obtenir un peu en retour, au risque de perdre ce qu’il lui reste encore. D’être totalement à nue, devant un homme. Bis repetita.

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Octave.de.beaupierre

Il lui sourit. Et se relevant, lui tend sa pogne calleuse pour l'aider à son tour à se remettre sur ses pieds. D'un air amusé, il surveille que ça ne tangue pas trop chez la jeune Lisreux avant de la lâcher. C'est que le niveau de la bouteille a déjà bien baissé, et il ne se souvient pas d'avoir pris beaucoup plus d'une gorgée.

Chiche, Arseline.

De son pas allongé, il entame la route du retour. Sur le chemin, il observe la nature qui s'éveille, en ce beau jour de printemps. Et pour une fois, il ne pense pas à demain, ni au jour suivant. Là, tout de suite, c'est une petite pause agréable dans un quotidien chargé.

Faites moi savoir quand vous aurez de nouveau une après midi de libre... Nous pourrions aller visiter d'autres vergers. Faire des comparaisons. Etablir un guide des vergers !

Et gagner des fortunes ! Avec des notes, des commentaires... les gens colleraient des étoiles à l'entrée...

FIN

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Dis, t’es qui toa ?