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[RP] Mère des Rats finira...

Vivia
Six pieds sous terre

Il aura fallu du temps pour que la Sicilienne daigne répondre à Enguerrand et pour cause...Loin d'y être préparée, la rancune était tenace. De tous, elle espérait que ce dernier soit là lorsqu'elle en avait réellement besoin. Après tout, combien de fois avait-elle sauvé sa carcasse et soigné ses maux..Maintes fois. Et pourtant, alors qu'elle était en cloque de ce dernier, naïve à l'idée de pouvoir faire naître quelque chose de viable et de sain d'entre ses cuisses, la vie s'échappa sous la menace paternelle. Hormis sa cousine et la défunte Grise, personne n'était là à cet instant. Personne n'a su entendre cette détresse qu'elle n'a eu de cesse de feindre.
Lui, son seul ami l'avait également laissé tomber et cela, elle peine à l'entendre et à l'accepter. Quand bien même la faiblesse est humaine, tout comme la crainte, le mépris et l'indifférence, ce mal-ci était de loin difficile à avaler.

Seule dans sa chambre, elle ressasse ses idées noires qui n'ont de cesse de la suivre depuis quelques temps. Maigre consolation d'une vie pourrie, elle observe ses notes, archives et ce registre sur lequel les maux de ses patients sont inscrits. Depuis son enfance, elle avait mis sa vie entre parenthèse pour apprendre, étudier, travailler et se perfectionner. La présence paternelle tantôt entre ses cuisses qu'entre ses tempes, elle l'avait mise sous clef pour mieux survivre et s'éviter de sombrer, trop tôt dans la folie. Pourtant, sa froideur, son cynisme, ces armes de défense avaient à terme contraint la Hyène à une solitude tenace et isolante. Bulle hermétique que seul Montparnasse avait su percer, elle reste seule avec ces plantes, l'alcool et ses croquis. Amas d'os, de connaissance, de senteur et de décadence. Tout ce qui gît sur son bureau n'est que la trace latente d'une vie aussi sombre que désespérée. Manger ou être mangé. Sa devise l'avait contrainte à se faire plus forte que d'autres, à se créer une bulle dans laquelle ces maux et sa carcasse seraient en sûreté.

Imperméable à l'aide que l'on pouvait lui apporter, elle ne laisse entrer, par habitude..Que ces maux, ces paroles malsaines, ces sous entendus, ces abandons répétés et l'ingratitude de ces nombreux patients. Qu'avait-elle fait de sa vie ? Si l'on y réfléchit bien, elle avait sauvé ces hommes-ci, ceux dont le passé, les symptômes sont inscrits sur ces ouvrages. Elle connaissait chaque maux de ces Rats, avait été témoin de naissances et de morts. Elle a été celle qui effraie et que l'on attend. La mort, la vie, la décadence, la maladie..Elle était cette ombre froide et à l'écoute qui pansait les plaies et les échos malsains. Témoin discret et pourtant insipide de la vie des Miracles.

𝕷𝖆 𝕮𝖔𝖚𝖗 𝖉𝖊𝖘 𝕸𝖎𝖗𝖆𝖈𝖑𝖊𝖘 - Berceau de puanteur, de vie qui loin d'être simple avait été forgée par ce que d'autres étaient incapable de percevoir. Ici lieu, on né dans la merde et meurt dans la merde. On est fils de putain ou de boucher. Choyé, désiré ou bien abandonné et laissé pour compte. On se nourrit de ce que l'on vole, joui de ce que l'on viole, vit de ce que l'on tue. La Cour est cet amas d'âmes qui sont prêt à tout pour survivre et qui n'ont de cesse de mépriser le dédain et le mépris de ceux qui ont tout.

Vivia faisait parti de ces Rats, de ces Miraculés qui à son sens méritaient de survivre plus que d'autre. Combattant, résistant, prêt à tout...Les Miraculés avaient par leur naissance, leur vie et leurs maux toutes les armes pour affronter la vie et ses travers.

Pourtant, avec ces armes vient les défenses qu'ils forgent et dont ils finissent par être esclaves. Prisonnier, ils le sont. Le Barbier Fou également. Pour survivre aux assauts d'un père, d'une folie et de plusieurs mois de captivité, elle avait du créer une personnalité forte..En apparence. Froide, cruelle, cynique, insipide, infecte..Toutes ces qualités lui avait permis de survivre et à ce jour, toutes ces armes venaient à se retourner contre elle.

Depuis peu, Demie Oreille avait fait venir un médecin dans la foule et cela, malgré ces sourires et cette façade, elle ne le tolère pas. Blessée, elle l'était dans un orgueil aussi fragile que délicat. Elle avait tout donné pour ces Rats, ces Miraculés..Et si elle s'était habituée à l’ingratitude, celle-ci devenait pesante..Trop peut être. Pourtant, Renard avait été explicite, compréhensif et s'il n'avait imaginé le gouffre dans lequel la Bicolore se trouvait, il savait qu'elle resterait aux yeux des miraculés, l'Unique Barbier de la Cour.

Plongée dans le baquet, savourant le contact de cette eau chaude sur sa peau et ses diverses flétrissures, le bilan se fait. Gamine, elle avait hérité d'un mal corrosif, d'une folie qui la privait d'émotions et de contact, là où entre ses tempes, un hôte se terre. Loin d'être seule dans sa tête et pourtant esseulée dans sa vie, l'existence même de la Bicolore n'était que contraste et opposé.

Elle avait détesté son père aux mœurs légères qui n'avait eu de cesse de hanter ses nuits et sa couche pour finalement le transformer en un corps cadavérique, suppliant et captif. Elle aurait pu le tuer vite fait et pourtant, malgré le dégoût, la peur et les maux subis des années durant, Vivia avait conservé cette carcasse jusqu'à ce que celle-ci abandonne son dernier souffle d'agonie. Par égoïsme, elle avait conservé dans une cave putride, un père captif privé de tout sinon des soins nécessaires à sa supplication.

Quant à son frère, Tanneguy, que dire sinon que le trouble dont il fut atteint réussit néanmoins à le placer à la tête du domaine de Nauzhror. L'une Barbier/Chirurgien, l'autre Dernier des Sanguinaires. Lui qui avait promis de veiller sur elle, avait ainsi failli par deux fois. La première en contant fleurette avec une rousse jusqu'en Bretagne, la laissant alors aux proies de ces démons à Genève. La seconde en invitant, ce même médecin qui -selon l'esprit de Vivia- avait été invitée tant pour flatter l'égo d'un Roux et d'un Cramé grâce à sa place à l'APP que pour soigner ceux qu'elle avait toujours aidé jusqu'à présent. Si elle pouvait, nul doute qu'elle lui aurait fait entendre sa façon de penser - Une fois de plus-.

"Et toi, qui s'occupera de toi, Barbier, lorsque la fin se présentera.. "Les mots de la Grise reviennent, sommaires, décousus, cruels, véritables et oh combien douloureux aux tempes Bicolore. Elle n'a pas de descendance et pour cause, celle-ci lui fut arrachée de force. Elle n'a pas d'époux ni même d'ami..Et cumuler les amants, quand bien même l'expérience était divertissante, n'était finalement qu'éphémère.

Si l'on fait le bilan..A 26 printemps, elle semblait avoir fait le tour des horreurs et des drames. La Mort n'était plus crainte, elle était une alliée, une consoeur et finalement, sa seule alliée comme l'était sa Sorcière. Maintes fois, elle l'avait effleurée du bout des doigts..Maintes fois son cabinet empestait cette aura morbide, comme pour signaler qu'au delà de sa table de verre, la Mort était-ici chez elle. Les viols, elle les connaissait qu'ils soient royalistes ou paternel. La morsure du fouet, des fers et l'asservissement causé par la famine et les poisons, même constat. Elle avait aidé à donner la vie et avait causé la Mort. Elle avait aimé et haït, parfois la même personne. Elle avait su rallier et réunir les têtes pensantes et influente de la Cour, là ou d'autres avaient maintes fois échoués, Encapuchonnés, Sanguinaires, Guilde des Voleurs, In tenebris, Azzurro...Tous réunis pour le bien commun, tout réunit pour redorer l'honneur et le galbe de la Cour.

La Hyène avait pu se marrer quelques temps en kidnappant aux côtés du Roux, une Duchesse dicte Elenna von Stavanger et en la balançant sans ménagement par une fenêtre, en sauvant à deux reprises la vie de Judicael , une fois celle d'Ansoald . Elle avait apprit et partagé en embaumant le corps d'une Grise pour Kelel pour la première fois de sa vie. Elle avait même convaincu Elliot de violer une villageoise tout en lui offrant la mort alors qu'elle prenait plaisir à se farcir le Delio, le frère. Vivia avait réussi à échanger avec un soldat et Juge de Champagne portant l'étrange nom de Torchesac, un ancien Prévôt manchot et même un Créateur de Parfum. Ho, et que dire de ces cachets de cire en forme de Rat qu'elle s'amusait à poser, ci et là, sur les corps de victimes. Juste pour propager la peur comme les vermines propage la peste et la mort. Tout cela juste parce que c'était marrant, divertissant et qu'elle n'avait, à dire vrai, plus de véritable notion de "bien et de mal". Manger ou être mangé. Là, était son unique devise et son unique fardeau...

Pour la première fois depuis longtemps, le vide s'était installé et rien ne semblait pouvoir l'en soulager. Les coïts, les piques, les morts, les torture...Rien. La seule chose à laquelle, elle tenait à ce jour, c'était l'espoir – bien que maigre – de pouvoir engendrer la vie et offrir à la sœur ou au frère de sa défunte Alyss, un avenir et un dessein meilleur que le sien.

Alors, elle ne prend pas le temps de répondre aux courriers de Piastre, d'Orazio ou même de Montparnasse, ni même de remercier Jenifaelr pour sa présence et son instinct maternel. Contrairement à Tarentio, ce Voleur repenti, elle ne choisirait pas l'exil mais le remerciera, un jour, d'avoir su voir en elle, la ℜ𝔢𝔶𝔫𝔢 𝔡𝔢𝔰 𝔐𝔦𝔯𝔞𝔠𝔩𝔢𝔰. Elle a simplement veillé à fermer la porte de sa chambre de l'intérieur et de boire son meilleur carmin. Les lippes en ont d'ailleurs encore le goût. Le plateau est à portée de main et elle s'empare d'un dé. Ce dernier allait pouvoir décider de tout..Une fois de plus.

Vie..Mort..Poison..Pendaison..Sang..Pardon...La Sicilienne avait même prit soin d'ajouter à cette liste de coups et de hasard, une finalité pour le moins amusante, se livrer au Grand Prévot, Actarius d'Euphor. Oui, Vivia était nostalgique et quitte à crever, autant le faire en beauté.

𝕷𝖊 𝖉𝖊́ 𝖊𝖘𝖙 𝖑𝖆𝖓𝖈𝖊́


- Une dernière partie..Toi et..

- Moi.
_________________
Judicael.
Citation:
De Vivia:

Judicael,

Qu'il est chiant que de devoir t'écrire tout en sachant qu'un autre ou une autre en prendra connaissance. Il va donc falloir que tu apprennes à écrire et à lire, je le crains pour plus d'autonomie. Et ..de confidentialité.

Quoiqu'il en soit, je tenais à m'excuser pour hier. L'esprit ne tourne pas rond et je crains que la Folie, qui sait, je gagne du terrain.
Tu as peut être bien fait de ramener un autre médecin.

Je pense à quelque chose de radical ces jours-ci et je préfère te prévenir en tant que confrère.

V.



Une partie de dé.

Une partie de dé.

Une partie de vie.

De mort.

Elle l'avait prévenu.

On ne prévient pas lorsqu'on ne souhaite pas être empêchée.

Judicael , lettre laissée derrière lui, a rebroussé chemin. Il avait une dette à lui régler. Il tenait la solde entre ses mains, et c'était la créancière elle-même qui lui apportait la solution. Bien sûr qu'elle était sérieuse la veille. Sérieuse dans ses interrogations sur cette arrivante qu'elle taxait de "parfait sosie d'elle". Sérieuse dans ses inquiétudes. Sérieuse dans ses sarcasmes publiques, à lui demander en juste retour des choses de lui faire un enfant.

Ils avaient tous rit.

Ils avaient rit les couillons. Lui pas. Parce qu'il arrivait au bout de ses arguments. Il ne pouvait fuir éternellement Vivia. Il ne pouvait éternellement esquiver les messages, pourtant limpides, sous les dérobades acides. Il ne pouvait pas la laisser se saccager par orgueil. L'orgueil de se croire faite pour une vie meilleure.

Judicael n'admirait pas Vivia. N'enviait pas Vivia. Ne la désirait pas dans son lit. Judicael renâclait à rentrer dans ses jeux, trop au fait des issues vers lesquelles ils conduisaient. Pourtant, il avait encore cette foutue dette envers elle. Une dette de vie, qu'il n'arrivait pas à régler. Trop fier. Trop certain que rien ne pouvait la satisfaire, et peu désireux d'être une déception pour quiconque. Rien n'était pire à l'égo renard que de décevoir.




Citation:
À Vivia

Conneries.

tu ne vas rien faire de radical, sauf si c'est contre quelqu'un d'autre... Et pas du groupe.

Trouve un zig à torturer un peu et évite tout ce qui coupe ou lacère pendant quelques jours, Vivia Corleone. Si tu veux quitter le groupe pour prendre l'air, personne n'en prendra ombrage, je comprendrais que tu aies envie de retrouver quelqu'un ou de retourner à Paris.

S'il faut que je te fasse chaperonner par tout le groupe, je le ferai. Fais pas la conne.

Judicael.


Elle l'avait d'abord sauvé par devoir. Un devoir de barbier. Elle avait ensuite réussi à le faire sortir de son mouroir Lorrain. Elle avait enfin rapporté la dépouille d'Owen, sa chère Renarde, aux portes des miracles. Dettes . Tout n'était que dettes dont il se serait bien passé. Avait-il seulement réussi à les payer, lui, l'usurier des miracles? Le déshonneur pesait plus lourd que tout à la Cour, là où la Parole était la seule garantie que l'on pouvait espérer de quelqu'un.

Bien sur qu'il avait senti le vide. La jalousie. L'envie, l'angoisse. Depuis l'entrevue avec le pater de Vivia dans son placard, elle devenait plus lisible. Il s'obstinait à rester aveugle. Sourd. malhabile à répondre. mais n'était pas idiot. Qu'est-ce qui était le plus contrariant? Qu'elle s'imagine qu'il avait ramené la bretangevine dans un but précis? Alors qu'ils n'avaient fait que reconnaître qu'ils avaient besoin l'un de l'autre, à un instant T, pour régler quelques comptes avec la colère. Non. Blondie ne venait prendre la place de personne. Elle aussi avait trop d'orgueil pour cela. L'idée lui aurait arraché un rire dont elle avait le secret. Bref et tonitruant. communicatif.

Il défonça la porte qui céda après deux reprises. L’aperçut à table, surprise, lui soulagé qu'elle n'ait pas tranché ses veines, ou joué d'une connerie du genre sur sa palpitante jugulaire. Dans un souffle de buffle éprouvé, s'installa en face d'elle. Le silence se fit lourd, et peut être trop long. Il peinait à croire ce qu'il était entrain de faire.


Citation:

De Vivia;

Tu es bien le seul à qui je prends le temps de répondre...

Mon bain est coulé et mes effets prêts. Une dernière partie de dé ?...


Jouons.

1. 2. 3. Une seule nuit. Je te fais ton enfant.
4. 5. 6. Je t'en colle une. Tu te fais une raison.

Dans un cas comme dans l'autre, ma dette sera payée.


    J'aurais évité que tu fasses la plus belle connerie de ta vie. Et j'aurais risqué la quiétude de la mienne.

_________________

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Vivia
On brûlera toutes les deux..

On brûlera toutes les deux 
En enfer mon ange 
J’ai prévu nos adieux 
À la terre mon ange 
Et je veux partir avec toi 
[...]
Que la mer nous mange le corps, ah, 
Que le sel nous lave le cœur, ah, 
Je t’aimerai encore




Installée dans le baquet, le corps s'enlise quelques instants alors que le dé est laissé sur le plateau. Pas encore prête. Les courbes glissent dans cet abysse opaque, silencieux, occultant.

𝕼𝖚𝖊𝖑𝖖𝖚𝖊𝖘 𝖘𝖊𝖈𝖔𝖓𝖉𝖊𝖘, 𝖏𝖚𝖘𝖙𝖊..𝖕𝖆𝖘 𝖕𝖑𝖚𝖘.


Les iris fermés, elle laisse le remue et le tumulte s'apaiser jusqu'à apprécier ce trouble et ce calme. Enfin, elle s'apaise et n'entend plus les échos qui se perdent entre ses tempes. Elle se concentre sur ce Néant, laisse couler une main contre son ventre comme pour enfin consacrer ce temps qu'elle s'était refusé jusque là. Et si...Et si plutôt que d'espérer, elle rejoignait simplement sa fille. Et si..Finalement ici lieu, il n'y avait rien de mieux à espérer. Et si...

𝕼𝖚𝖊𝖑𝖖𝖚𝖊𝖘 𝖒𝖎𝖓𝖚𝖙𝖊𝖘..𝕵𝖚𝖘𝖙𝖊.


La respiration se fait rare et si pendant un temps, elle s'accule volontairement au fond du baquet, s'interdit de reprendre contenance et souffle, se contraint à le perdre..Elle finit par s'y résoudre.

Pas de place pour une autre connasse ! A travers les limbes, un écho se perd..Grisâtre, Amical.

Aussitôt troublée, tenace et incapable d'accepter ce vide qu'une macchabée lui refuse également, le corps s'extirpe avec hâte de ce Néant et de ce Silence pour gorger ses poumons de cet air insipide et pourtant vital. Elle tousse, crache ce flux qu'elle a ingéré. L'échine clouée contre le bois du baquet, le visage caché par quelques mèches bicolores humides, elle abandonne quelques larmes. Rare moment d'abandon, d'écoute, d'isolement...La Sicilienne enfin acculée face à elle-même et cet incapacité d'abandonner, entend que sous les « Si » se cache un courage dont elle est privée. Le souffle était rare, la gorge serrée, les poumons agonisants et pourtant, elle était incapable de poursuivre cet audace. Toute sa vie, elle n'avait eu de cesse de résister, de lutter, de se relever malgré les maux et là, une fois de plus, tel un réflexe, un instinct maintes fois sollicité et éprouvé, elle ne peut se résoudre.

Elle ne peut rejoindre sa fille, ainsi. Elle ne peut s'éteindre, ainsi. Haletante, troublée, blessée dans son orgueil et dans cette fierté qu'elle croyait plus tenace et capable, elle redresse l'échine et abandonne les Abysses pour un temps. Si se noyer était assurément difficile, il y avait parmi le hasard, une liste de probabilité plus à même de mettre à mal ces réflexes..

Lasse, elle sèche sa tignasse, revêt une simple robe, s'empare du dé et du carmin et s'avance jusqu'au salon. Parmi les croquis, les esquisses désordonnées, les plantes, onguents et préparations, elle s'installe et réfléchit. Un vélin est saisit, la plume également et alors qu'elle trouble son esprit par le nectar, elle réalise sa liste funèbre.

₁﹣ 🇸​🇪​🇨​🇹​🇮​🇴​🇳​🇳​🇪​🇷​
₂﹣ 🇵​🇷​🇮​🇸​🇴​🇳​
₃﹣ 🇷​🇪​🇱​🇦​🇳​🇨​🇪​
₄﹣ 🇵​🇴​🇮​🇸​🇴​🇳​
₅﹣ 🇵​🇪​🇳​🇩​🇦​🇮​🇸​🇴​🇳​
₆﹣ 🇨​🇭​🇺​🇹​🇪​


Elle inspire, place le plateau au centre de la table et redresse l'échine. Sadique tant envers elle-même qu'envers les siens, elle ne peut s'empêcher de provoquer le destin et de placer en 3ème position, le poids de l'attente, du suspens et de la réflexion.
Pourquoi d'ailleurs, prendre le temps ? Pourquoi se laisser un délai lorsque compétente, elle était à même de sectionner l'artère qui lui était vitale ? Un geste, une entaille nette et en quelques minutes, elle partirait...Impuissante, affaiblie.. Aucun retour en arrière possible, le geste serait trop précis pour permettre un quelconque espoir.
Pourquoi avait-elle écrit au Renard ? ..Pourquoi, sinon pour prévenir..Sinon pour que quelqu'un entende qu'à travers ce cynisme, ces piques et ces mots volontairement blessants, se cache en réalité, un besoin réel d'attention.

Le Dé est lancé..

3


Instinctivement, elle rit jaune. Mauvais coup du sort ou heureux hasard ? Lente agonie ou un juste retour de bâton pour son caractère acerbe.

- C'est Con...On recommence ?...
- Oui.

Aussitôt, le dé est relancé et à chaque tournure de celui-ci, le corps se tend. Seule, le temps s'interrompt et alors que le lancé lui semble interminable, elle finit par être surprise par un autre écho. Un coup. Deux coups. La porte est forcée, contrainte à céder et sur le seuil, un museau s'avance.

Les lippes sicilienne restent scellées alors que le visage peine à cacher son incompréhension. Oui, le courrier avait été adressé et pourtant, elle ne s'attendait nullement à ce qu'il y réponde. Habituée à l'ingratitude, l'indifférence et le malaise qu'elle avait elle-même suscité, elle reste là, interdite jusqu'à que les lippes mâles dressent un autre dessein, une autre liste de choix.

Incompréhension. Appréhension. Soulagement.

Une main se porte sur l'ancienne liste alors que le dé avait avoué un chiffre sanglant.

1 trouble,
1 espoir,
1 dilemme,


Quel choix prendre désormais..Le contraindre à honorer ses dettes et à la faire mère ou respecter sa propre liste et saisir ce scalpel pour taillader ce qui doit..

Pour la première fois de sa vie, Barbier Fou ne souhaite écouter aucun écho, aucun mot, aucun son. Celle qui n'avait eu de cesse de prendre des décisions est désormais incapable de choisir ce qui doit l'être. Mettre un terme à cette vie de merde, cette décadence qui l'a maintes fois éprouvée et déçue, fermer les yeux pour accueillir cette Mort si familière ou se laisser l'occasion d'espérer une seconde fois, de donner la vie que son père lui a refusé, offrir à un fils ou une fille un avenir meilleur que celui qu'elle a connu...

Troublée, les rouages se bloquent. La gorge se serre comme si tout ce mal accumulé n'aspirait qu'à se briser, qu'à couler..Pour la première fois de sa vie, elle abandonne cette façade, cette agressivité, ce cynisme et cette rancoeur. Pour la première fois, elle laisse entrevoir à un Rat, celle qui se cache au delà du masque, au delà de ces maux qui l'ont ainsi forgé.

Je ne sais pas quoi faire...
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Judicael.
De l'attention, Judicael n'en donnait pas. Pas celle dont avait Besoin Vivia. Invalide de tendresse pour toute femme du Clan, renard percevait ses compagnonnes de vies comme des hommes, endurcis, blessés, et prêts à pendre les armes.

Quelle place à l'attention dans la survie?

Là se traçait nettement le sillon de ce qui les éloignaient tous deux. Vivia allait toujours à la profondeur, quitte à déterrer de trop, à s'insérer comme une épine. Judicael, à la surface, quitte à survoler de haut, à s’indifférer comme un lâche.

Il la fixa longuement, la main sur son dé, comme on hésite à sauter ou à reculer. Que se passait-il dans la tête de Vivia à cet instant? mystère. Sans doute une grande tempête, au vu de ce visage inquiet et barré du pli de la désorientation qu'elle arborait. Aveugle dans son tumulte, tâtonnait-elle vers la bonne porte de sortie? Et quelle était-elle, cette bonne porte de sortie?


Judicael, au fil des secondes, sentait les doigts crochus du regrets venir serrer sa gorge. Que faisait-il là? Qu'en penserait sa douce et tendre Roide? Quand elle apprendrait que le maitre du Quartier Pourpre, se donnait mains en avant à celle dont il s'était toujours méfié, et avec laquelle il avait toujours soigneusement gardé distance? Le renierait-elle? Se sentirait-elle trahie? Penserait-elle que le bras de fer avait désigné son vainqueur? L'idée même de perdre la seule femme dont il était férocement épris le faisait trembler, et pourtant, il ne reculerait pas. Parce que Renard ne savait pas reculer face au danger, mais l'attaquer à croc saillant. Vivia n'avait qu'à prendre les frémissement de ses mains pour de l'impatience. Plus tard, la réflexion. Plus tard, le regret. Il fallait en finir. Après cela, plus rien ne serait pareil.

Lance ce putain de dé.

    Assume.


Tu te sentiras mieux après.

    Et moi je connaîtrais mon sort
.


Les quelques secondes passant lui semblèrent intenables et lui donnèrent envie de la battre. Pas de colère. mais de la battre pour son bien. De la laisser au sol, exsangue mais vivante, pour savourer la vie qu'elle se noircissait. Pour lui prouver qu'il avait tenu parole, et qu'il ne l'avait pas laissée tomber, comme tout élément de la Cour se doit de le faire avec son frère. Comme un rat, avec un autre. Un enfant. Une baigne. Qu'importe. Une réaction. Enfin.

Lorsque le dé s'arrêta sur ce 1 terminal, il resta figé dessus.

1.2.3 ... Tu la payeras de toi, demi oreille, ta dette.

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