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[AC] Appartements de Cornelius de Leffe.

Cornelius.de.leffe
Si le Vieux Leffe se fut contenté avec plaisir d'une petite chambrine au Louvre, force était de constater qu'aujourd'hui entre tous les jours, il se trouvait reconnaissant que l'appartement comportât un salon jouxtant la chambre. En effet aujourd'hui, il attendait visite, et pas n'importe laquelle. Jamais il n'eut, même en rêve, envisagé l'audace de convier dans sa chambrée une dame de qualité.

La veille, apprenant la présence de la rousse en la capitale, il avait soigneusement rédigé un billet à son intention, et à lecture de la réponse, avait passé une journée bien longue en attendant d'être libéré de ses fonctions. L'heure pile carillonna à la chapelle du Louvre ; elle n'allait plus tarder. Pour ne pas faire les cent pas, il se força à s'asseoir dans un fauteuil, posant son regard sur la pièce ; loin des luxueux ornements d'un appartement d'apparat, le salon n'en était pas moins agréable, suffisamment riche pour être chaleureux, juste assez épuré pour plaire au moine défroqué. Pour seuls meubles, deux fauteuils au coin de l'âtre, un bureau, et un seul tapis pour préserver de la fraîcheur des dalles. A côté de la porte, l'uniforme du Garde Royal attendait l'heure de son retour en service.

Immobile, patient, habitué à attendre la reine, le doyen des Gardes Royaux avait tout de même bien plus de mal à attendre la rousse que la brune, pour seule preuve les doigts pianotant sur sa cuisse. Plusieurs semaines qu'il ne l'avait point vue...


Citation:
Douce,

Il semble que la chance nous ait souri, nous voilà tous deux en la Capitale. Je ne puis quitter le Louvre, aussi me feriez vous le plaisir et l'honneur de me rendre visite en mes appartements, demain en fin d'après midi, après ma garde ? En espérant que vous serez libre de vos déplacements, et que le sort ne soit pas si cruel de nous garder éloignés d'à peine une lieue sans possibilité de la franchir.

Dans l'attente de vous baiser les mains,
C.

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Chimera
    “L'action guérit cette sorte d'humeur, que nous appelons, selon les cas, impatience, timidité ou peur. ” *


      [Cabinet des Arts Royal]

    Le page n'avait pas eu grand chemin à faire. L'Aubépine n'est pas bien loin, si tant est qu'on fasse abstraction de l'interminable dédale de couloirs du Louvre. A la lecture du billet, Dénéré a souri, et il lui a fallu bien du temps pour se résoudre à terminer le projet en cours, et de laisser un billet à son estimée collègue au sujet de l'organisation des locaux, avant de se presser -ou plutôt de presser sa bien aimée camériste- dans les préparatifs de l'entrevue annoncée. C'est que, quelques jours auparavant, la chance, ou autre chose, avait voulu qu'elle rencontre une toute jeune couturière qu'elle avait décidé de prendre sous son aile. Désormais mécène, elle avait eu la surprise immense de la revoir le lendemain, fière de lui présenter un projet sur lequel elle avait du travailler toute la nuit, si elle ne l'avait pas entamé précédemment. Qui des deux était désormais la plus honorée, elle n'aurait su le dire. Le pli en réponse au sien dirait donc ceci:

    Citation:

      Mon Seigneur,

      La chance en effet. Ou autre chose. Au lieu et à l'heure dits vous me trouverez donc. Mes mains ne l'auraient pas permis autrement, au vu du destin par vous annoncé, et dont elles ont par mes yeux bavards eu connaissance. Impatientes, elles ont eu bien du mal à poursuivre le travail entamé. Si l'Officier Royal m'ayant commandé portrait a sur la toile l'allure d'un éléphant trop gourmand, ce sera votre faute, et vous devrez assumer avec moi part de son courroux!

      C.




      [Appartements communs du Louvre]

    Elle a demandé à se faire conduire au lieu désormais dévolu à l'usage du Garde Royal, et constate avec étonnement, en avisant la petite note laissée à l'entrée desdits quartiers, qu'elle pourrait tout à fait bien s'y faire loger également. La perspective de se défaire du petit hôtel particulier acquis à Paris l'effleure donc, l'espace d'un instant. Si Ifig savait, lui qui suant sang et eau peine à maintenir les finances aubépines à un niveau suffisant pour permettre à les propriétés Dénérées de demeurer viables et en bon état d'entretien. Assurément, il aurait vendu cet hôtel sans un remords, pour permettre un supplément de rente aux gens de la maisonnée. Mais ils en ont causé tous deux, et ont pris le parti de tenir bon, jusqu'à l'issue du mandat. Un mois à peine à tenir, plus le temps, si la reine y consentait, d'exploiter les terres du fief de retraite octroyé. Voilà qui devrait permettre de les sortir de l'embarras de devoir dissimuler chaque jour presque le mal qu'ils ont à maintenir l'ensemble à flot. Jamais Chimera ne réclame, et elle avait sérieusement considéré l'éventualité de laisser passer les dix fameux jours suivant la fin de son mandat sans se manifester auprès du héraut en charge de sa marche. Mais d'une, elle n'est pas du genre à nier un mérite qu'elle estime tout à fait digne, de deux, elle n'est pas sotte au point de croire qu'elle pourra à jamais entretenir pareil train de vie et entretenir les âmes dépendant de sa maison avec pour seules ressources les productions des quelques champs entourant le Pied-à-Terre, et de trois... il y a lui, lui qui nécessite pour que chemin puisse seulement être envisagé qu'elle soit titrée à l'issue de ses mandats ducaux en Alençon. Elle s'est donc résignée, adoptant son propre modus operadum: elle avait signalé la fin du mandat sans faire demande de rien, et avait transmis à la Reine feuille de routes et bilans de mandat, pour la laisser juger de son éventuel mérite. Advienne que pourra.

    Parvenue devant la porte, elle remercie le page, et lui signale qu'elle se manifestera elle-même. Observant longuement l'huis, elle lisse la tenue passée avec tant de soin, inspire doucement et pose la main à plat sur le bois, avant de se résoudre à frapper quelques coups. Un jeune homme lui ouvre, trop rapidement sans doute pour pouvoir dire qu'aucune visite n'est attendue. Il semble savoir qui elle est, Cornelius lui a-t-il donc décrit ses traits, pour qu'il l'invite ainsi à entrer sans qu'elle se soit présentée? Quelques pas à la suite du gamin, et elle s'immobilise alors que les azurines avisent l'objet de sa visite, stoïque et immobile dans son fauteuil. Elle entrouvre les lèvres, les referme, et ne trouve rien de mieux à faire pour se donner contenance que de tendre vers lui deux mains blanches avides de réclamer leur du.




    * Alain

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Cornelius.de.leffe
Le temps s'égraine, trop lent, bien trop lent. Tirant de sa poche le billet reçu en réponse au sien, il le parcourt à nouveau, pour s'occuper les mains et l'esprit. Un fin sourire lui étire les lèvres, en repensant à sa conversation avec son lieutenant à propos des femmes d'esprit. Oui, il se fut horriblement ennuyé avec une "gentille idiote", assurément. Et puis soudain tout s'anime. Quelques coups résonnant sur le bois ; Anselin sortant de la chambre en courant, se précipitant pour ouvrir la porte ; le brave gamin aura senti l'impatience de son maître. Avant même qu'il ait pu se lever, elle est là debout devant lui, mains tendues. Le vieil homme se lève d'un bond, tout aussi muet qu'elle. Quelle femme. Il déglutit, sans voir le billet gisant à présent à ses pieds.

_ Cette couleur vous sied à ravir. Comtesse.

Quelques pas, et les grosses paluches se sont refermées sur les menottes tendues. C'est sans la quitter des yeux qu'il les porte à ses lèvres, avant de prononcer d'une voix sans appel, regard toujours plongé dans les azurs.

_ Anselin, tu as ta soirée. Disparais.

Silence pesant, lourd de sens, alors que derrière Chiméra le jeune valet se carapate sans demander son reste. Il suffit d'un bruit de porte qui claque, et soudain elle est dans ses bras, fermement enlacée, une barbe muette enfouie dans le cou.
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Chimera
    Clac.
    De couleur, il en ajoute une, en faisant monter aux joues un rose qu'il affectionne, elle le sait. C'est d'autant plus efficace et immédiat qu'il le fait sans l'intention de, pense-t-elle. Un peu plus, et d'azur et de gueules elle sera la parfaite incarnation des armes du duché d'Alençon. Joli tableau. Elle a fait faire cette tenue spécialement dans l'optique de leur entrevue, le sait-il seulement? Non, bien sûr que non. Il l'a toujours connue sur le trône d'Alençon, et ignore qu'en temps normal, ce genre de vêtement est très au dessus de sa condition. Enfin, était, de fait. Jusqu'à présent.

    Ses bras, là. Enfin. Elle irait presque juqu'à réclamer qu'il serre plus fort encore comme pour l'en convaincre, après ce qui lui a semblé des années d'absence. Elle n'en dira pas mot. C'est que des années d'isolement, il en a bien plus au compteur qu'elle, avec son petit exil d'hermine apatride. Elle ose à peine bouger, se sachant en un lieu et en un temps bien moins propices au laisser aller mais le corps lui, connaît son office, et viendra réclamer le contact du flanc fort heureusement dépourvu d'armure. Signaler qu'elle le reconnaît, mais s'occuper les lèvres, et occuper les siennes, vite, pour n'avoir pas à le réclamer autrement que comme la bienséance le voudrait. Le contact sur la chair tendre de son cou, qui aurait tout aussi bien pu la faire glousser, appelle pourtant tellement plus à la tendresse qu'à la passion, et la voilà qui souffle, douce, et touchée par le lieu choisi de leur réunion:


    - Qu'avez vous donc à confesser, mon ami, pour venir ainsi chercher abri...?

    La gorge, vile tentatrice, s'est exposée, pourtant. Elle espère grandement qu'il a beaucoup péché, et qu'il aura mille choses à avouer là, la nuit durant s'il le faut. Avant même qu'elle ait pu se museler, seulement, elle qui aurait voulu que s'éternise des heures durant ce moment hors du temps, entend s'échapper de ladite gorge indisciplinée, traitresse à plus d'un titre, donc, toute une flopée de congénères:

    - Et votre garde? S'est-elle déroulée sans accrocs? Aucun trouble-paix à remettre en place? Est-ce que Sa Majesté se porte bien? Savez-vous combien de temps elle reste au Louvre?

    Et voilà... quand Dénéré est intimidée. Elle parle. Trop. Et pour ne rien dire en plus. Belle opération.

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Cornelius.de.leffe
Une main à son flanc, un murmure à son oreille. Sait-elle que le seul claquement de la porte n'a pas suffi à le plonger à son cou ? Qu'il s'est réfugié là pour ne pas dévorer les joues rosies et les lèvres entrouvertes ? Habituée à ce qu'il s'y niche pour lâcher ce que sa pudeur de vieux flamand veut retenir, elle réclame pourtant confession. Ce que femme veut, elle obtiendra dans un grommellement bourru.

- M'avez manqué.

Elle pourtant plus portée aux silences tendres qu'aux mondanités, parle. La futilité même des propos lui arrache un sourire contrit à l'abri des boucles rousses. Jolie façon, tout en douceur, de lui rappeler l'étiquette, songe-t-il en redressant la tête pour la regarder, un léger sourire amusé aux lèvres. A regret les grands bras quittent sa taille ; il se saisit d'une de ses mains pour l'entraîner aux deux fauteuils près de l'âtre.

- Asseyons-nous. Ma garde fut parfaitement calme, et sa Majesté la Reine déborde de vie, comme toujours.

A la dernière question il ne répond pas ; elle sait que même lorsque cette information lui est communiquée, il trahirait son serment en la partageant. De sa main libre, le garde royal désigne un des deux sièges. Verra-t-elle qu'ils sont bizarrement placés, bien trop proches l'un de l'autre ? Lui retirera-t-elle la main qu'il n'a toujours pas lâchée ? L'image troublante de leurs adieux, de ces fauteuils trop éloignés et d'une duchesse sur les genoux lui revient en mémoire. Toussotement.

- J'ai fait porter du vin et quelques gourmandises. Je ne savais point que vous étiez artiste à la Maison Royale... Me montrerez-vous vos œuvres ? Avez vous fait bonne route ? Comment va votre genou....


Si les dires sont mondains, les yeux ne le sont pas, et le pouce qui trace des arrondis au dos de la diaphane menotte en disent bien plus long encore. Ah, les non-dits. Qu'est-ce qu'on ferait sans eux.

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