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[RP] - La Tour du Roi Pellès : La chambre du Beau Trouvé

Lallie_ap_maelweg

- Chambre du Beau Trouvé : Attribuée à Nicolas de Montfort- Toxandrie-


"Contrairement aux pièces se trouvant dans le corps de logis, le sol des chambres était fait de carreaux de terre-cuite, plus légers que les dalles de pierre et plus supportables pour la charpente.

Dans cette pièce percée d'une seule fenêtre, se trouvait un lit clos imposant, massif, dont le châlit cordé était en bois de hêtre. Au dessus était disposé une paillasse fraîche sur laquelle était ensuite déposée un materas entièrement garni de la meilleure laine. Sur cette couche déjà épaisse était ajouter un couste en plumes. Le tout était recouvert d'un drap de lin et pour maintenir la tête et la nuque, des chevets de plumes.
Comme indiqué, le lit était clos et de larges panneaux le fermait complètement pour conserver chaleur en hiver et en toute saison l'intimité. Aux pieds deux peaux de moutons évitaient un contact direct avec le froid des carreaux de terre cuite.

Au bout du lit se trouvait un banc de bois qui servait également de coffre pour y disposer le linge de corps.

Dans un coin de la pièce une large cheminée de pierre dont le manteau sculpté aux armes de la maîtresse des lieux, engloutissait pendant les pâles saisons des bûches entières dans sa fournaise ouverte. Près du feu un banc et un baquet pour la toilette étaient dissimulés derrière un paravent de bois entièrement peint d'oiseaux exotiques dans une végétation luxuriante.

Près de la fenêtre, un candélabre et un lettrin nécessaire à tout homme un temps soit peu instruit. Celui qui logerait ici devait y être à son aise. Tout le nécessaire à écrire, les plumes, l'encre et même la cire avaient été apportés afin qu'il ne manque de rien. Il ne serait pas permis que l'on puisse dire que Poudouvre ne sait pas recevoir, même ceux qui ne tiennent guère la place d'honneur dans son cœur.

Les murs n'étaient pas dépouillés, l'un d'entre eux était d'ailleurs recouvert d'une large tapisserie narrant l'épopée de celui qu'au temps jadis on nomma "Beau Trouvé" et qui renonça à son glorieux destin pour l'amour immoral d'une femme, celle d'un autre chevalier, la Reine Guenièvre. Était-ce à dessin qu'elle lui avait attribué cette chambre ? Le nom d'Ansoald qui existait entre eux comme un mur invisible ne serait plus jamais évoqué, du moins par elle. Il avait ébruité son secret, celui de Nicolas et bien qu'elle se soit promis de ne jamais rien en dire, c'était peut-être là une manière inconsciente de le ramener à ce qu'elle n'ignorait plus et qu'elle n'osait plus que taire.
"

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L_aconit
Loin de considérer les traces invisibles d'un Ansoald déjà passé par là, les pensées tournées vers les uns et les autres dans les mots qui taisent, Faust avait investi sa chambre et l'avait comblée sinon de la présence d'Alphonse, d'une multitude de malles.

Pour jouxter son territoire temporaire et le rendre plus accueillant, une fiole d'encre noire près de l'encrier, une plume de Geai piquée dans l'interstice du bois, quelques fleurs séchées sossorales... Un caillou, chaque soir ôté. Une épingle à cheveux. Un chien qui dormait. Une vue sur des jeux d'enfants. Un livre de grec. Un enfant à peine né qui pleurait.

L'endroit , loin de lui déplaire, le vit écrire beaucoup, prier souvent et passer parfois la frontière d'une porte donnant sur la chambre attenante à des heures où il ne convenait pas de le faire pour venir rebrousser chemin à l'orée du jour, repoussant le voile de l'aurore sur ses arcanes dont il se drapait sans duper personne. Jeunesse , monstre hérissé d"épines pourchassé par la maîtresse des lieux malgré elle, se nourrissait de tout, des autres surtout, des instants qu'ils se partageaient dans les murmures étouffés par des rangées de doigts, des froissements de draps, des grincements de mobilier, et quelques tendres soupirs. Quand Faust ne lui jetait pas pitance au sommier, il le faisait à la rivière bordant le domaine, un lieu reculé qui les voyait tous refaire le monde de matin au soir, désertant la lourdeur des tavernes et leurs silences gênés. Ici, si ce n'était les malles, c'était l'eau qui comblait le vide.

Il y eut bien quelques moments moins gais, gorgés de pigments, du bleu au noir saturé, aux couleurs d'une Bretagne endeuillée. Ces moments là, Faust se retirait dans les livres, couvé d'un oeil atone par le Beau trouvé. Enfouissait parfois son visage aux bras pour respirer l'odeur du bois à l'écritoire. Serrait son chapelet.

Ce fut le cas de cet après midi là, quand après être rentré la veille ivre et las de ne trouver oreille compréhensive à une sombre histoire de caillou, il s'était étendu pour sécher sa peau cuisante à l'ombre d'un frêne, et avait ressassé les vestiges de a veille. Les mauvaises surprises du matin. Laissé venir la fièvre d'une plaie au pied sans vouloir la reconnaître . La renier, c'était renier ses torts. On ne reconnait pas ses torts le jour où l'on a rendu son père à la Terre, quand on a dix neuf ans. Jeunesse a trop d'égo pour cela. Trop de tendresse pour le geste dénué de malveillance de Perceval. L'on prie. Encore un peu.

Faust avait délaissé les rives fraîches, écartelé par la toute première dispute, après les échanges sincères, pour aller trouver son lit clos. Ce cercueil rassurant. mains s'étaient attardées sur ses parois, en éprouvant les hauteurs. Alors c'était ainsi, de se retrouver entre quatre planche? Des images du matin, de la cérémonie des funérailles balançaient à ses tempes engourdies.

C'était rassurant. De se serrer dans ce lit confiné. De se sentir protégé, hermétique à l'extérieur. De laisser la fièvre monter jusqu'à s'endormir. Un lit comme deux bras autour son corps frissonneux.

Faust ne sortirait pas pendant quelques jours. Terrassé.

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Chapelain de l'Ostel Dieu à Paris, Evêque de Perigueux, Exorciste de Rome
(En Bleu italique, les pensées Laconiques.) galerie d'avatar-Recueil
Alphonse_tabouret
Il est des chambres comme des mondes, des terres confinées à de vives histoires, de larges légendes qui n’appartiennent qu’à ceux savent en boire l’encre et ainsi, en cette nuit d’été, sera raconté Beau-Trouvé.


Soñando …
En rêvant...
De cara a la pared,
Face au mur,
Se quema la ciudad.
La ville brûle.



Le panneau de bois a coulissé à ses frontières et les ténèbres ont dansé dans l’espace jusqu’à l’agonie d’un interstice de hêtre; c’est un ciel sans étoiles, une voute où rien n’existe que le son, et dans son giron aux confins verticaux, litanique symphonie balbutie d’abord de souffles avant de s’éprendre de phonèmes.
Temps n’a plus de sens, ni même d’importance ; au zénith d’une fournaise poisseuse brulent deux vastes soleils, deux astres en apnée des heures conjurées, des fracas assourdis des univers naissants. Envers et endroit s’étiolent de leurs définitions et ravagent aux peaux moites de nouvelles physiques : dans le noir absolu, dans le vide étouffant d’un bosquet clos aoutien, le chant de l’eau se mêle à celui de l’étuve.
Aux creux des reins, dévalent des gabes aux vertigineuses naissances ; chaque mèche de cheveux colle aux silhouettes dissoutes des cranes et accouche de multiples rigoles jouant des rondeurs et des hauteurs auxquelles elles se précipitent. L’on est devenu torrents, fleuves, plages léchées de vagues ; cascades s’épousent d’imprudences, convolent à d’extatiques affluents et éclaboussent à chaque collision les terres fertiles de la nuit. Ici, une main aquatique trouvera la lisière d‘une falaise et s’y appuiera, fébrile, évanescente, battra la cadence sourde des reins qui ensemencent, quand là, c’est le dos tout entier qui dessinera d’un heurt les ailes humides d’un rapace nocturne à la bouche liquéfiée d’une pluie blanche et bleue.
Ce soir, on baise pour conjurer la mort, celle des pères absents, celle des rivières, celle de ces disputes imbéciles qui dénaturent le temps ; ce soir, corps qui se délitent de leurs envies au moindre mouvement noient d’une dernière vague Bretagne et ses remous , et quand on jouit c’est dans un cri qui défie chaque mort, et chaque vivant.


Soñando …
En rêvant...
Sin respirar,
Sans respirer,
Te quiero amor.
Je t'aime amour,
Te quiero amor.
Je t'aime amour.
De Cara a la pared, Lhasa



Bois racle la rigole où on l’a scellé, épeires mâles dénervées peinant à trouver encore un semblant de force, éventrant l’épais néant des errances partagés pour retrouver l’ombre claire d’un monde qui, en leur absence, a cessé d’exister. L’air halitueux de ses odeurs d’épices, de fauve et de foutre se déverse en volutes invisibles à une chambre aux fenêtres ouvertes sur une nuit à peine plus fraiche qu’un brasier d’hiver, s’emportant d’une musique : échos bruyants des gorges célèbrent leurs supplices d’un sourire aliéné ; l’on meurt de soif, mais l’on n’a plus la force de bouger.
L’angle délicat d’un bras échoue à la grève conjointe des frondaisons humaines et le poignet dénué de ruban se brise mollement à la rigueur du bois qui forme le sommier ; au bout de l’index blanc à l’exsangue abandon, océan créé d’une nuit d’amour laisse tomber aux dalles de terre cuite la rondeur d’une dernière goutte et sale d’un émoi, leur dernière nuit à Dinan.



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