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[RP] Casas, je t'aurai.

Simeon.charles
Paris et ses plaisirs. Paris et ses vices. Paris et ses rues crottées. Paris et ses merveilles.
Paris… p*tain ce qu'on s'y emmerde quand on est un campagnard artésien qui descend de ses Pyrénées pour apprécier le calme des crépuscules au bord de la Garonne.
Siméon en somme.

Siméon était donc à Paris pour un autre rendez vous avec sa gitane au sang chaud. Cette fois, ce n'était pas l'antre sordide du vieil Ogier qui les accueillerait. Non cette fois, ça serait la Jussienne, lieu privilégié de la Casas.

Quelques pas de plus et il dépassa la rombière qui peinait à avancer. Bon sang qu'il détestait les rues encombrées et bruyantes. Il contourna le moustachu et son vois Pierrot qui venaient de s'arrêter devant lui pour causer du temps qu'il fera.
Comme si ça avance à quelque chose d'en parler lâcha le vieil homme de guerre, misanthrope sur le bord.

Il tourna à gauche, puis à droite devant le sabotier qui faisait l'angle. Mais il stoppa net. Deux pas en arrière pour revenir devant chez le sabotier afin de regarder à droite et à gauche. Puis il rebroussa un peu plus chemin jusqu'au deux compères qui discutaient toujours de la pluie. Il prit la ruelle qui longeait la boulangerie. Il croisa un autre sabotier et ce fut là qu'il reprit à droite.

Il arriva devant la bâtisse que lui avait décrit Axelle. Il glisse sa main dans son dos sous sa tunique voyant deux drilles approcher. Les doigts se referme sur sa dague à rouelle. Au premier geste en sa direction, les deux “estropiés” pourraient bien apprendre ce qu'était faire la guerre, face à un homme qui se voulait lion des champs de bataille. Les deux hommes passèrent sans un moment pour aller se plaindre plus loin. L’oeil de vipère resta braqué sur eux jusqu'à ce qu'ils furent loin.

Le faux borgne au pays des miraculeux, n'était guère dans son élément, mais loin d'être une cible de choix. En cas de soucis, le bâtard serait sans aucun doute vaincu, mais il savait bien qu'il n'y laisserait pas sa peau sans amener quelques uns des assaillants jouer la deuxième mi-temps en enfer avec lui.

Relâchant sa dague il poussa enfin la porte de la taverne. Une odeur d'alcool, de transpiration et de crasse lui chatouilla le nez. Un rictus s'afficha sur son visage. Il aimait ces endroits.

Puis s'approchant de l'aubergiste :
Deux tasses de vin. Dans des tasses propres si ce n'est pas trop te demander.

Axelle ne devrait plus trop tarder.
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Axelle
C'était un jour particulier. Un jour où la manouche, n'en menait pas large. Suivre un cours de cuisine ? Ranger sa chambre ? Acheter une robe ? Apprendre à nager ? Bouffer des huîtres ? Non, la vie était souvent injuste et difficile, mais pas à ce point. Siméon lui rendait visite. Oh, de cela elle se réjouissait depuis des jours, mais c'était à la cour de la Jussienne qu'il était prévu qu'il ramène canne et fronde. Et lui donner rendez-vous à la Jussienne, c'était comme l'inviter chez elle, avec l'inquiétude qu'il trouve ça moche. Parce que bon, la Jussienne n'était pas le plus beau quartier de Paris, et comme déjà la Vipère n'aimait pas Paris, il ne fallait qu'il tourne les talons illico-presto.

Mais tout ça, c'était des fariboles. En réalité, malgré les mots rassurants, elle n'était pas fière de ce qu'elle avait fait. Mais alors pas du tout et, si elle n'en parlerait pas si lui-même ne mettait pas le sujet sur le tapis, il faudrait à la gitane bien du temps pour oublier quelle girouette elle avait été.

De fait, elle avait bien préparé les choses, justement en ne préparant rien. D'ordinaire, quand elle savait une visite à venir, elle faisait passer le mot dans la Jussienne, pour que les invités ne se trouvent pas effarouchés par les regards en biais et scrutateurs. Mais pour Siméon, pas un mot n'avait franchi le seuil de ses lèvres. D'une part, la Vipère ne risquait rien tant il saurait se défaire d'un gus un peu trop zélé à défendre son territoire, et d'autre part, il fallait bien l'avouer, ses « Ombres » - comme la manouche aimait à les appeler tant elle trouvait excitant de parer tout ce qui pouvait toucher aux Yeux d'Hadès d'un voile de mystère, indécrottable gamine à l'imagination trop fertile – étaient loin d'être des foudres de guerre. Commerçants, gamins, commères, vieillards. Si leurs tronches de traviole et leurs râteliers cariés pouvaient impressionner quelques âmes un peu trop sensibles, ils maniaient bien mieux la chopine ou le rouleau à pâtisserie que la dague. Au grand désespoir de la manouche.


Désespoir ou chance, car c'était bien en les débarrassant d'une vermine les faisant cracher au bassinet tous les quatre matins qu'Eddard et elle avaient, avec patience, gagné leur confiance. Tant et si bien qu'aucun inconnu ne pouvait poser un pied à la Jussienne sans que les Yeux d'Hadès ne soient prévenus dans les minutes suivantes. Mais si les habitants de la Jussienne se familiarisaient avec le taffetas des clients de l'Aphrodite, un gus qui avait tout l'air d'un miraculeux intrus sur leur territoire ne manquerait pas d'attirer leur attention. Et c'était aussi pour tester la vigilance de sa petite entreprise que la manouche n'avait laissé tomber aucune information. Tout juste s'était-elle contentée de faire assez de raffut au Pic d'Argent pour que toute la cour, qui somme toute se résumait à un pâté de maisons ramassées sur une poignée de rues, sache où la trouver.

Elle allait donc embrayer sur son troisième concours de lancé de couteaux quand Germain et sa gueule comploteuse, fit irruption dans la taverne attitrée de la manouche. Prenant des allures d'espion à la mords-moi-le-noeud, le moustachu se glissa dans le dos de la Casas pour lui murmurer, la voix enorgueillie de son héroïque trouvaille.

J'parlais tout tranquillement avec Antonin parce que la couleur du ciel annonce d'la pluie, et que comme Marceline a prévu d'lessiver mes dessous, si y pleut, c'est foutrement ennuyeux cause que ça séchera pas et que j'aurai rien à mettre sous mes braies. Et que comme j'ai la peau sensible, j'vais avoir l'derche tout irrité. Voyez l'souci.

La manouche tourna la tête vers l'homme, affichant une mine impatiente.

Enfin v'là. Donc, on parlait tranquillement, voyez, et c'est là qu'un gaillard est sorti d'nulle part, manquant nous bousculer. Ouais, ouais ! L'a même dit que ça avançait à rien d'en parler ! J'veux dire du temps hein, suivez ? Sauf qu'moi, ça m'avance à pas me retrouver le cul croûté ! Avec Antonin, on lui a filé le train, mais d'loin savez, pour pas s'faire repérer, comme qu'vous avez dit, cause qu'avec son œil en moins, moi j'vous l'dis, l'est pas net c'gus. Et pour cause, quand il a croisé les frangins Gambouret, sa paluche, l'a glissé dans son dos. Sûr qu'c'était un gourdin qu'était caché la d'sous. Ouais. Moi, j'vous l'dis, on a un de ces foutus miraculeux qui s’apprête à nous voler et à tuer nos femmes et nos enfants. Une gueule d'assassin c'type, moi j'vous le dis.


Cachant son amusant devant la description qui indiquait clairement l'arrivée de Siméon, et ravie que le réseau se montre aussi efficace, même si quelques ajustements restaient à faire dans la formation de certaines ses « Ombres », la manouche rétorqua.

Et où est-il ?


L'homme ouvrit de grands yeux affolés. Ah ! Mais quand on a pigé qu'il nous ferrait la peau s'il nous repérait, on s'est carapatés !... Enfin, j'veux dire, Antonin s'est carapaté, moi, j'voulais lui régler son compte au miraculeux, mais j'ai préféré v'nir vous prévenir du grand danger qui plane sur la Jussienne.

Lentement la manouche tourna la tête vers le moustachu, regardant un instant sa mine couperosée avant de lâcher avec un naturel déconcertant.

T'as foutrement bien fait. Touche à un seul de ses cheveux,
et de baisser les yeux vers l'entre jambe de l'homme, et je doute que tu puisses faire un onzième chiard à Marceline. Et laissant là un moustachu déconfis et en proie au doute le plus profond sur le fait d'avoir ou non, été bien moqué, la manouche fila vers « Le Chien qui Louche », soit la taverne la plus glauque et malodorante de la Jussienne. Oui, en fait, elle avait préparé quelques petites choses appréciables pour la venue de Siméon. Il fallait bien avouer qu'avec la boucherie du père Ogier, la Vipère avait mis la barre haute, mais la gitane ne partait pas vaincue pour autant.

Plissant furtivement le nez aux relents aigres de pisse qui piquèrent ses narines en entrant dans le bouge, un sourire glissa au coin droit de sa bouche en repérant Siméon attablé sous le regard torve de la tavernière servant deux tasses de vin en ronchonnant. J'l'a ai lavés. Contournant une table où s'avachissait ce qui, un jour, peut-être, avait été un homme sachant tenir sur ses jambes, la manouche glissa ses braies et sa chemise d'homme trop grande jusqu'à Siméon.

Si le vin a du goût, c'est qu'elle a menti...
Et de s'asseoir face à lui, sourire au bec et mirettes pétillantes de le voir, enfin. Puis d'un geste lent elle déposa une ceinture de corde sur la table avant de tendre le menton vers la tasse, regard complice et rieur. Me confiriez-vous votre vie, Chevalier ?
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Simeon.charles
Ah Casas, jolie manouche, loyale écuyère ! Voilà qu'elle le mis en garde sur la qualité du vin. Puis elle montra une ceinture de corde.
Un sourire s'étira sur le visage du vieux chevalier à la pensée d'une gitane se balançant dans le vide au bout d'une corde. Il avait été rude ce jour avec Axelle, mais il ne regrettais rien. Elle fut ce jour, plus que tétanisée de peur, une admirable écuyère prouvant son courage.

Il prit la ceinture entre ses doigts et la passa à la taille de la brune.


Je pourrais vous montrer cent façons d'utiliser une corde et elles ne se résument pas toutes à se balancer dans le vide ou accomplir quelques actes sexuels.

Il plongea son regard de vipère dans celui de la manouche. Son sourire s'était effacé pour laisser place au sérieux d'un maître parlant à son élève.

Quant à vous confier ma vie, je le ferais les yeux fermés. D'ailleurs ne suis je pas là dans un bouge à risquer de me détruire les boyaux avec du mauvais vin, juste pour vos beaux yeux ?

il tira un peu sur la corde afin de rapprocher Axelle encore plus près de lui. Sa main gauche posa son épais bâton de marche sur le comptoir afin de se libérer et pouvoir venir saisir le menton entre ses doigts vieillissants. Il garda ainsi quelques instants sa proie entre corde et doigts, le regard rivé dans le sien.
Puis d'un ton solennel.
”Oui je vous confierai ma vie sans aucun souci. Car je sais que vous ferez de même vis à vis de moi. Même si… Nous n'avons pas encore échangé de baiser vassalique

Tenace, pouvait être le surnom de Siméon. Tout comme grivois, hardi, belliqueux.
Siméon voulait qu’Axelle et lui jouissent d'un lien particulier. La vassalité était une des facettes du lien, mais la manouche avait fait volte-face, bien que restant loyale au borgne.

Il reprit machinalement son sourire.


Je ne vous en veux pas cependant. Je ne fus pas assez doué pour vous montrer tout l'intérêt à la chose. Enfin…..

Il jetta un coup d'œil circulaire au coupe-gorge où ils se trouvaient.

Ainsi vous vouliez me mettre au défi ?
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Axelle
J'attends l'appel, la main sur la poitrine
Je suis prêt pour la bataille et le destin
Le son des armes qui s'entrechoquent est gravé dans mon esprit
Le fracas des tambours dirige
Le rythme des chutes, le nombre de morts
Le soulèvement des cors, en avant
Depuis la nuit des temps jusqu'à la fin
Il me faudra fuir
Je veux sentir la douleur et le goût amer
Du sang sur mes lèvres, à nouveau

Iron de Woodkid




Siméon n'était pas homme à sourire facilement. Aussi, quand la commissure de ses lèvres se redressa, un frisson glissa le long de l'échine gitane. La manouche, pour en user régulièrement, savait que les sourires pouvaient être annonciateurs de vilains coups à venir. Pourtant pas plus au sourire qu'à cette main à son menton ni qu'à la corde entravant sa taille, elle ne chercha à s'échapper. Pas plus qu'elle ne douta des mots s'écoulant de la bouche vipérine malgré sa confiance en tous partant en lambeaux depuis ce funeste jour à Bouillon où tout s'était cassé la gueule autour d'elle. Ses projets, son avenir, en lui imposant un choix qu'elle s'était crue assez forte pour faire. Fariboles. Ce choix là serait impossible et bien des semaines avaient été nécessaires pour qu'elle accepte cette fatalité. Deux hommes. Deux hommes qui s'étaient déchirés. Là, devant ses yeux impuissants et futiles. Deux hommes qu'elle aimait, chacun à sa façon. L'un dont l'absence et le reniement, malgré les désaccords, malgré la colère, l'étouffait petit à petit. L'autre auquel elle souhaitait farouchement se lier. Cet autre face elle, qu'elle voulait découvrir tant il la faisait vibrer de cette imprévisibilité dont il était parfumé jusqu'à la moelle, encore et toujours plus. Cet autre qu'elle touchait du doigt, sans pouvoir en dessiner le contour tant son regard plein s'échinait à lui échapper.

Les délaisser, l'un et l'autre, pour ne pas trancher, regarder ailleurs. Peut-être aurait-ce été la meilleure solution, mais elle en était incapable. Ô, pourtant trancher les liens, d'un seul mot, sans plus jeter le moindre regard vers l'arrière, comme elle savait le faire, dragon de pierre, jusqu'à renier et oublier un fils de six ans. Mais eux, elle n'y parvenait pas. Alors elle mordillait cruellement cette loyauté et cette intransigeante qu'elle s'imposait depuis toujours, frayant avec l'un, frayant avec l'autre, saloperie de couleuvre, le doute planant dans un coin de sa caboche qu'elle était petit enjeu futile écartelé entre les mains joueuses ou revanchardes de deux rocs. Rien ne lui ressemblait dans cette affaire-là, alors, elle fermait les yeux et croyait leurs mots. Croyait leurs pardons. Frémissante de peur que ce petit arrangement boiteux et honteux avec elle-même n'éclate du jour au lendemain si l'un de ces deux rocs, de nouveau, cherchait à affronter l'autre.

Funambule, elle avançait sur une corde qui pouvait se rompre à tout moment, cette saleté de choix planant au-dessus de sa tête. Alors elle n'avançait qu'avec l'espoir accroché au ventre qu'ils choisissent de s'ignorer. Mais était-ce vraiment concevable au vu de leurs caractères respectifs ? Mais il était des questions qu'elle refusait de se poser.


Alors, elle remonta un museau englué de trouble d'avoir senti Siméon bien trop proche d'elle, s'efforçant de prendre une mine nonchalante malgré l'éternel tiraillement.

Vous défier ? Et bien j'avais songé à vous entraîner dans une chasse endiablée à quelques robes, mais j'y ai renoncé tant ce serait aussi pénible pour vous que pour moi. J'ai pensé aussi à vous bander ce seul œil que je connais de vous, et vous entraîner sur les toits de Notre Dame, avec pour seul repère ma voix et ma main dans la votre. Mais j'ai renoncé aussi, comme je renonce à vous laisser boire cette infâme piquette. Lâcha-t-elle en écartant d'un geste volontaire tasses crasseux et bouteille de vinaigre. Un sourire furtif se glissa à sa bouche, comme une excuse à ses propos futiles. Vous m'aviez promis de faire de moi un chevalier. Ce n'est plus possible. Pourtant, je veux reprendre l'entraînement. Je veux que vous m'appreniez encore plus que vous ne l'auriez fait. Et refusant jusqu'à prononcer l'endroit, conclut. Là bas.

Et dans un élan impétueux, vint écraser ses lèvres sur celles de Siméon en un baiser fougueux et aventureux. Baiser vassalique s'il en était, quitte à recevoir la gifle toute aussi coutumière. Lèvres piquées de la bouche vipérine, elle recula, juste pour parvenir à voir le visage de Siméon, sang battant ses tympans. Vous n'y êtes pour rien. Vous n'avez pas failli. Je sais parfaitement ce à quoi j'ai renoncé, mais j'ai le coeur faible et il est certains coups que je ne peux donner sans les recevoir aussi de plein fouet. Comme je n'aurai qu'un chevalier, je n'aurai qu'un suzerain, malgré le lien brisé. Les yeux noirs se plissèrent doucement. Mais j'ai aussi renoncé car je veux plus. Je veux être plus, pour vous, qu'une vassale parmi d'autres. Si je vous lance un défi, alors c'est celui-là. Et si vous le relevez, je promets de travailler à vous donner satisfaction jusqu'à, enfin, voir vos deux yeux posés sur moi .
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Simeon.charles
Il l'écoutait, la scrutait. Elle voulait lui faire faire le funambule, lui faire faire des emplettes… bon sang que les femmes pouvaient être cruelles. Quoique le funambule pouvait être amusant tant que les pieds restaient bien au sol. Il était en train de se perdre dans ses pensées quand elle l'embrassa. Fougueusement, délicieusement et il en aurait bien réclamé un autre si elle n'avait pas enchaîné aussi rapidement avec ses envies.

Il l'écouta, d'autres envies éveillées en lui. Un défi à relever, un défi qu'il allait relever puisqu'elle disait être à lui s'il le relevait. Mais Siméon restait Siméon, un vieil homme souvent lubrique, aimant les pics autant que les poèmes, c'est pourquoi au lieu de dire clairement qu'il relevait volontiers ce défi, il se permit autre chose.


Vous embrassez bien. J'aurai aimé goûter un peu mieux vos lèvres, même si je pense que prochain assaut de votre part je ne saurai faire moins que de vous culbuter ici même contre la table.

Il vint se placer tout contre elle comme par défi, avant de reprendre.

Je cherche à acquérir un domaine issu d'une terre non noble. Je cherche faire ce domaine, un lieu de refuge pour ceux que j'aime… comme vous. Je cherche bâtir un nom, une réputation, une légende autour de nous. Vous ne voulez pas être une vassale parmi les autres, ce n'est pas ce que je vous propose. Je vous propose d'être une pierre de cette édifice, une pierre collée à celle que je suis. Une base, un pilier, voire une meurtrière.

Sa main gauche passa dans les boucles brunes de la gitane montrant qu'il la trouvait désirable et qu'il tenait à elle.

Je cherche Casas à faire de vous mon écuyère, ma compagne d'aventure, ma maîtresse, ma conseillère, ma sœur, mon ombre.

Sa main droite se leva pour se déposer sur le cœur d’Axelle.

Je veux vous unir à moi comme on a jamais uni quelqu'un. Je souhaite faire de vous mon Axelle Casas. Je veux qu'on ne pense pas à moi sans penser à vous, je veux qu'on ne pense pas à vous sans sentir mon ombre dans les parages.

La main droite glissa le long de la courbe d'un sein avant de rejoindre la hanche la plus proche.

Casas je ne sais comment donner un nom à cela, mais je sais que vous serez pour moi un joyau unique. Ici et maintenant Casas, promettez moi de me laissez faire de vous cette personne unique, ce double féminin de moi.
Axelle
Elle avait pris un risque, elle le savait. Le risque de le voir lui rire au nez. Qui était-elle, finalement, pour lui demander tant ? Rien. Ou du moins pas grand-chose. Pourtant, le risque elle l'avait pris, confiance au ventre que tous les tous mots qu'ils avaient pu échanger n'étaient pas promesses vaines. Que ses pirouettes au-dessus du vide n'avaient été ni gratuites, ni stériles. Alors, soulagée, elle le fut. D'une part d'avoir avoué une vérité qui lui restait coincée dans la gorge depuis bien trop longtemps. Et d'autre part, surtout, que cette envie de plus, Siméon la partage, sans partage.

Sur un plateau d'argent, il lui offrait ce dont elle avait besoin. Un projet à bâtir, un défi bien plus vaste à relever que tous ceux qu'elle avait connus jusqu'alors. En deux mots, son futur. Et du souffle de la Vipère glissant dans son cou alors qu'elle se gavait de ses paroles, jusqu'à son index vagabond, elle frissonnait de tout l'horizon qu'il ouvrait devant ses yeux ébahis de recevoir tant.

Téméraire de réduire encore l'espace chaperon les séparant, elle faufila ses lèvres à l'orée de l'oreille mâle pour y murmurer, sourire espiègle accroché au coin de la bouche.

Là, voyez, je pourrais bien vous embrasser encore... Mais il est définitivement exclu que je sois culbutée sur une table parfumée à la pisse des soûlards du coin. C'est dommage, il parait que je baise encore mieux que j'embrasse.

Petite provocation en retour de celle de Siméon ? Évidemment . Il aurait été imbécile de concevoir que l'avenir qu'il déroulait ne serait pas parsemé de propos paillards en veux-tu en voilà. Et que la manouche finisse ou non dans le lit de Siméon, ne changerait au fait qu'elle relèverait tous ces petits défis crapuleux, les uns après les autres, en bonne élève qui, sur ce terrain-là, n'avait plus grand-chose à apprendre.


Pourtant, elle se redressa, tournant la tête vers la tavernière qui baillait à s'en décrocher la mâchoire derrière son comptoir, en faisant cliqueter quelques piécettes sur le coin de la table de bois. Ramenez-nous une bouteille de vin, pas de vinaigre. Vous savez, une de celles que cache Germain au fond de sa cave pour les petites sauteries clandestines qu'il organise le jeudi soir, en arrière salle. Une dont le goulot est encore ciré, ça va sans dire. Coupé dans son son étirement buccal, la grassouillette tavernière observa la manouche, un air de stupeur accroché à ses lippes molles, avant de filer dans l'arrière salle comme si le diable voulait lui mordre les fesses.

Calme, la manouche vint de nouveau cueillir l’œil vert de ses mirettes noires et, sur un nonchalant haussement d'épaule, annonça.
Dans quelques minutes, soit du bon vin nous sera enfin servi, soit il nous faudra mener notre premier combat côte à côte. Puis reprenant une mine solennelle, saisissant la dextre de Siméon oubliée à sa hanche pour y entrelacer ses doigts. Je vous promets. Et bien plus que cela, je le veux. Plus que jamais, vous avez ma vie entre les mains. Toute concentrée à sa promesse, elle restait indifférente au raffut qui, pourtant, s'élevait déjà dans l'arrière salle.
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Simeon.charles
Pour sûr que culbuter Casas jusqu'à ce qu’elle crie grâce aurait été des plus agréables. Il ne doutait pas un seul instant des talents de la manouche.
Pour sûr, si elle l'avait à nouveau embrassé, il aurait mis sa menace à exécution. Siméon n'était pas de ces gens qui estiment qu'il y avait des lieux pour cela. Non lui croquait la vie à pleine dents et croquer les atouts d'une jolie femme pouvait se faire n'importe où, n'importe quand, tant que le plaisir était au rendez vous.

Mais il était venu lui parler avenir et non pas de jambes en l'air. Il garda cependant Axelle contre lui, sa main unie à la sienne, son œil braqué sur la taulière qui revenait avec une bouteille dont la cire semblait intact.
De toute évidence les vœux de la Casas avaient été exaucés.


Jeune fille, vos prières semblent exaucées.

Il prit la bouteille après avoir posé quelques écus sur la table. Sa dextre libéra la main d'Axelle pour tirer le couteau à sa ceinture. Il racla délicatement la cire qui se détacha en copeaux.

D'un œil suspect il inspecta les verres avant de faire couler le liquide vermillon dedans. Les épices et arômes qui s'en dégageaient lui donna soif. Cependant n'étant pas un soulard, il ne se jeta pas dessus et fit passer un verre à Axelle.


Voilà pour vous. Mais revenons en à nos moutons. Pour l'heure, le domaine que j’exploite est surtout un lieu reculé, un domaine de montagne près d'un étang. De la roche, des bois, un étang profond. Je souhaite y bâtir une maison forte. Pas la peine d'y avoir une forteresse, le chemin est escarpé une armée ne pourra pas y défiler sauf si elle s'étire sur plusieurs lieues, ce qui la rendra facilement maîtrisable. Le dénivelé donne également un sacré avantage à la petite troupe qui sera au sommet.
Donc nous ne risquerons pas grand chose, donc une maison forte sera suffisante.


Oui même si le chevalier avait évoqué aux autorités son envie de posséder un étang comme raison de sa volonté d'achat, la raison officieuse était de loin son emplacement géographique.

Nous y serons très bien. Nous pourrons alors reprendre entraînement, études militaires, veillée d'armes, repas joyeux entre nos frères et sœurs.

Puis il avala une gorgée de son verre, avant de lui rendre la monnaie de sa pièce.

Sinon vous connaissez un endroit où la table ne sente pas la pisse, histoire de voir si ce que vous m'avez dit est vrai ?
Axelle
D'un œil indifférent, la Casas observa la tenancière rappliquer bouteille entre les mains et même sa mine renfrognée ne suffit pas à la distraire des explications qui coulaient de la bouche vipérine. Sous l'enthousiasme, les questions fusaient entre ses tempes. Où ? Qui ? Quand ? Pourtant, aucune ne s'échappa de sa bouche, faisant taire l'impatience pour sublimer la découverte. Petite frustration que la manouche s'imposait parfois. Et ce d'autant plus quand, évidemment, Siméon renchérissait le petit jeu de provocation qui s'instaurait entre eux.

La plupart du temps, il était facile de gagner à ces petits défis potaches. Il suffisait à la manouche de mettre au pied du mur les hommes qui s'y aventuraient en leur proposant d'emblée de monter dans sa chambre pour les voir s'engluer dans des bafouillages confus qui disaient oui sans vraiment oser l'assumer avant qu'ils ne battent retraire. Siméon n'était pas de ces hommes-là, dénués de couilles devant une femme qui en avait. Mis au pied du mur, il l'escaladait, simplement sans détours, prenant ce qu'il voulait sans tergiverser. Pas de rond de jambes chez Siméon, ni de circonvolutions ou de mots inutiles. Il avait faim, il mangeait. Il avait soif, il buvait. Il avait envie de culbuter une femme, il la culbutait. Point. Et pour l'heure, aux yeux de la Casas, il n'avait de vipère que le vert de l’œil, mais sa franchise était montagne.


Alors, sur un hochement de tête, elle prit le verre et en fit rouler le contenu avant de remonter un museau feignant laborieusement la vexation mais qui ne réussissait qu'à être amusé.

Si vous doutez de ma parole, bien des lieux que vous me racontez ne sentiront pas la pisse. Déjà l'étang. Vous devrez m'apprendre à nager. Mais je vous préviens, j'ai une trouille bleue que les poissons me grignotent les pieds. Alors vous allez vous énerver de me voir vous sauter au cou au moindre remous. Contrairement à celle de la pisse, l'odeur de sueur des salles d'armes ne me dérange pas. Et je ne crains pas non plus de me tacher les fesses avec l'encre des salles d'étude.

Puis laissant là les digressions, elle leva son verre vers Siméon pour sceller l'accord.


Quand m'y conduisez-vous ?
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