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[RP] Homo Erectus

Archibald_ravier
...

Je lui ai conseillé de te sauter dessus


Il lui avait aussi conseillé d'aller faire un tour tard le soir derrière la taverne, en suivant le petit chemin sinueux.
Et il l'avait fait.
Depuis, il ne regardait plus Alphonse dans les yeux. Et Nicolas, pas beaucoup mieux.

Soirée s'était déroulée dans la tension.
Jalousie jalonnais déjà le parcours, et un poulet jaloux c'est compliqué à gérer quand on est un ours.
L'évêque avait raison : il y avait beaucoup trop d'hommes dans ce convoi.
Finalement, il avait été au plus simple.


Dors avec moi ce soir
Oui mais... Pourquoi ?
Ben... j'ai envie. T'as envie ?
Oui.
Ben voilà.


Ben voilà. Il en était là.
Il était parti se coucher sans savoir s'il serait rejoint ou pas.
Il le fut.

Il en était là.
Un gamin dans un berceau endormi non loin, bien piètre bouclier à présent qu'il n'était plus gêné par sa dent.
Un autre au creux de son bras, la nuit durant.
Il ne dormait pas.
Il ne dormait pas, il rêvait.
Il ne dormait pas, il pensait.
Il ne dormait pas, il pansait.
Les rêves de l'adolescent. Il veillait son sommeil.
Il oubliait de dormir. Perturbé. Perplexe.
Au cœur de la nuit, il caressait une clavicule. L'arrondi d'une épaule. La nuque. La chute vertigineuse jusqu'au bas du dos. Jusque là. A cette limite qu'il s'interdisait de franchir.

Ne suis pas le conseil de Nicolas, s'il te plait.
Il te l'a dit ?
Oui.
Pourquoi tu ne veux pas ?
Je ne suis... Je ne... Non... C'est... Pas prêt...


Et pourtant.
Il était là.
Il était là, le garçon au creux de ses bras.
Il était là, le garçon au bout de ses doigts.
Il était là, éveillé et égaré entre les draps.

Qu'est-ce que je fais ? Pourquoi suis-je comme ça ? Pourquoi on m'a envoyé celui là ? Pourquoi tout à l'air normal quand il est avec moi ? Est-ce que c'est normal de se sentir si bien quand on fait quelque chose d'aussi mal ? Est-ce que c'est vraiment mal ? Qu'est-ce qu'il se passe ?
Pourquoi ?
Comment ?
Est-ce que ?

C'est la tête truffée de questions, avec sous ses paupières closes des images dansantes des corps qu'il avait surpris au cœur de la nuit, qu'il s'endormit.
Au petit matin, les acteurs avaient changé de visage.
Au bas de son ventre pointait un picotement oublié depuis des semaines, éteint à l'alcool.
Émoi.
Il dégagea son bras, se détourna. Patienta.
Et finalement se leva : un bébé attendait son petit déjeuner.
Brave petit bouclier.

_________________
Archibald_ravier
[Entre Rieux et Saintes]


Je trouve... Agaçant qu'ils s'arrangent pour nous laisser seuls tout le temps
Oui. Tu veux y aller ?
Ouais. Mais après je t'embarque au fond de la forêt.


Ainsi était-il à présent. Soufflant constamment le chaud, puis le froid. Brûlant de désir et glacé de honte. Allumant un brasier pour aussitôt doucher toute initiative de son jeune pas-encore-tout-à-fait-amant.

Ils s'étaient retrouvés, tard. Seuls. Loin. Fiévreux.

J'perd tout mon capital de virilité avec toi
J'ai pas besoin que tu sois viril
T'as besoin de quoi ?

Archibald est même assez rassuré qu'il ne le soit pas trop
De toi ?
Jörgen rougit, a chaud et bredouille
Pourquoi ?
Pourquoi pas ?
C'est pas une réponse.


C'était la seule qu'il avait.
Le garçon était entré dans sa vie par hasard, s'y était incrusté sans qu'il ne le remarque, et maintenant, il l'avait dans la peau, dessins sombres affleurant à la surface, comme un tatouage dont chaque aiguillon s'acharnait à réveiller tout ce qui dormait depuis des semaines. Des mois. Plus ? Plus.
Chaque moment passé à la cajoler était comme une gifle, après.
Voilà ce que j'aime.
Voilà, je sais être tendre. Mais seulement avec les hommes.
Voilà ce qu'il reste de ta virilité, Archibald. Tu fais jouir les femmes, mais tu aimes les hommes.
Vlan.

Par moments, il s'en moque. Il empoigne. Embrasse. Dévore. Mord, même. Les boucles brunes l'émeuvent. La nuque le bouleverse. Le désir le... Perturbe.

Il faudrait qu'on retourne se coucher, non ?
Jörgen baisse la tête
Déjà ?
Archibald n'en a pas du tout envie, il a juste très peur de ce qui est en train de se passer dans ses braies
Encore un peu..
Mm
Jörgen glisse la deuxième main sous le tissu pour caresser son dos
Archibald grogne, bougonne presque
Jörgen immobilise ses doigts et le regarde
Archibald sourit, deux mains toujours sous les boucles, et chuchote :
t'es beau putain ! ça devrait être interdit d'être beau comme ça

Ta-ta-ta Ta-ta-ta Ta-ta-ta. Sur quel pied danses-tu Archibald ? Quelle valse imposes-tu à un garçon beaucoup plus sur de lui que tu ne l'es, toi ?
Peur. Désir. Honte. Désir. Désir. Peur.
Quelle valse déroutante.
Et pourtant, les yeux eux disent "je te veux".


Jörgen rit doucement et lui vole un baiser : ravi d'te plaire
Archibald grogne et le plaque à l'arbre, sans lâcher les boucles, l'embrasse, encore. Possessif. Déjà.
Jörgen gronde et le tire contre lui, collant le brun contre son corps, répondant à ses lèvres.

Je...
Tu ?

Archibald secoue la tête, et plonge vers la gorge, pesant contre lui de tout son poids.
Rien.
Jörgen penche la tête en arrière, contre l'arbre sans insister, plein d'émoi
Archibald se détache enfin, palpitant emballé. Vaguement gêné au niveau des braies. Oh. Merde.

Il faut vraiment rentrer
Jörgen se mord la lèvre, loupiot désireux.
On est obligés ?
Oui

Un dernier baiser ?
Archibald grogne. Mord brusquement à la base du cou, sous le col de la chemise. Va devenir cannibale si ça continue de monter en pression comme ça
Jörgen couine, plaintif mais ne le repousse pas, en gardera une marque.
Archibald y ajoute un suçon pour se faire pardonner, alors. Double marque.
Jörgen grogne, furieusement tendu à l'endroit dont on ne doit pas prononcer le nom.
Archibald marmonne à son oreille :
donne moi ta nuque une dernière fois ce soir Poulet. Voix rauque. Désir. Honte de désirer. La totale.
Jörgen se mord la lèvre et se retourne doucement, face à l'arbre, offert.
Archibald l'attire entre ses bras, pas envie de l'écrabouiller, et niche son nez sous les boucles, bouche à la nuque, bassin tendu, tant pis.

Merci...
Archibald hume. Mordille. Croque, même, un peu
Jörgen rougit et se colle à lui un peu plus, n'étant pas assez con pour ne pas sentir l'Archibandant bandé, il frissonne, haletant sous ses dents.

Viens. Rentrons.
Jörgen bredouille quelque chose d'inaudible, frémissant, puis vient souffler à l'oreille masculine, appréhendant légèrement la réaction, s'attendant au déni, à la colère, ou au rejet : Tu bandes Archichou...
Archibald grogne.
Je sais. Rentrons.
Jörgen affiche un grand sourire et attrape sa main.
Rentrons
Archibald se détache de lui, ne sais pas s'il regrette ou pas. Et la main le rassure. Il le plaquera à un arbre ou deux en route, encore.
En attendant, c'est officiel.
Voldemort est de retour.

_________________
Gendry.
[ Dans un feu de camp entre Rieux et Niort ]



La fin d'après-midi / début de soirée, avait vu les trois protagoniste passer du temps au feu de camp.
L'Aconit, de son doux nom Faust Nicolas de Monfort-Toxandrie avait présenté sa dernière trouvaille aux deux plus jeunes : Des runes.
De magnifiques runes en pierre verte.

D'abord, vint le tour de Kasia. Il voulait la détester mais en même temps l'apprécier. Elle faisait naître en Jörgen de la jalousie. Il s'en voulait et culpabilisait, mais ne parvenait pas à refréner ça. Il s'en était d'ailleurs excusé plutôt auprès de Faust.

Et puis il lui proposa et il accepta. Après tout, une journée sans un "pourquoi" de sa part, n'était pas habituelle. Pourquoi se priverait-il maintenant ? Il y aurait une réponse.

Jörgen se mordit la lèvre pensant à sa question tandis qu'il plongeait la main dans le pochon pour en sortir une rune.

M'aimera-t-il un jour ?

Il tendit la main, observant sa rune alors que Faust se prononçait.

Faust : Tu as tiré "Laisser aller"
Faust : Ehwaz de son nom

Poulet le regarda, attentif au moindre de ses mots.

Jörgen : Et... C'est une bonne chose ?

Faust : C'est une rune de laisser aller, abandonner l'ancien pour apprécier le nouveau. Elle annonce le progrès, le déménagement ou le voyage.

La tête s'inclina, de haut en bas alors qu'il réfléchissait déjà.

Faust : C'est à toi de le savoir. C'est toi qui a posé une question aux runes.

Laisser aller. Cette rune résonnait avec la conversation qui avait eu lieu plus tôt. Loupiot devait laisser aller les choses et profiter de l'instant présent. Ne pas voir les nuages qui apparaissaient, ne pas avoir peur de l'orage qui risquerait probablement de ne pas arriver. Simplement profiter. vivre.

"Laisse moi le temps", avait dit avant Archibald.

Jörgen attendrait, après tout, il l'avait dans la peau ce barbu.
Gendry.
Le jeune homme avait attendu un instant pour ne pas paraître trop suspect, il en avait profité pour parler avec Kasia et tous les deux s’étaient dévoilés. Ainsi, elle avait pu apprendre qu’il avait peur de la solitude et qu’il n’aimait pas dormir seul, qu’il cauchemardait, et elle, elle n’aimait pas dormir seule non plus.
Puis le sujet avait viré sur les membres du groupe. Faust d’abord. Kasia en parlait très souvent, et Jörgen lui avait fait remarquer. Elle l’avait questionné sur sa rencontre avec les membres, Faust, Archi. Et il en était sorti « Tu sembles proche d’Archibald » mais également « Vous avez l’air de vous être liés très rapidement » . Il y répondit vaguement, il ne pouvait se permettre de laisser sous-entendre qu’il en était amoureux. Enfin, mal à l’aise et gêné, il déclara devoir aller se coucher. Il se redressa et prit la direction de l’auberge, pour y rejoindre l’Archichou qui devait l’y attendre.
Arrivé devant la porte, après avoir grimpé l’escalier, il toqua tout doucement, une fois, et attendit.

Il était parti un peu rapidement, lui. Fatigué.
Mais impatient.
Il avait négocié une nuit sans bébé à charge avec l'évêque, puis finalement constaté que cela serait reporté à une date ultérieure, le visage fermé d'Alphonse présageant d'un besoin Faustien pressant. Et exclusif.
Pourtant, il avait trouvé sur son chemin, au pied d'une lanterne, un petit mot.


Citation:


"Je pars me coucher avec Alphonse, il ne va pas bien. Je prends Brynjar au passage.

Faust."


Il avait pris le temps de répondre, lui aussi, à la lueur d'une chandelle, en attendant son visiteur.


Citation:


Je pensé le gardé. On a tous vu pour Alphonse.
Amène moi Brynjar s'il pleure, sans regardé qui dor dan mon lit.

A.


Mais Faust ne rendra pas Brynjar. Et de fait ne s'étonnera pas de trouver un petit page dans les bras rassurants d'un ours.

Le palpitant emballé, seul dans sa chambre, sans bouclier, Archibald avait l'impression de se jeter dans le vide. Sans filet. Sans filin. Sans ligne de vie, sans fil d'Ariane, sans rien.
Rien que la trouille lui glaçant les entrailles, et le désir les embrasant. En même temps.

Loupiot attendait seul derrière la porte, paniquant alors qu'il se voulait rassurant. Il était le plus jeune et des deux, celui qui semblait le moins paniquer. mais après tout, tout était nouveau pour chacun, ces baisers volés avec pour seule témoin la lune, ou bien le lac, ces quelques caresses dans un coin sombre.
Et il adorait ça, il adorait chaque frisson que lui arrachait le barbu. A chaque fois, c'était son cœur qui s'emballait , qui manquait de défaillir lorsque Archibald glissait sa main dans ses boucles.


Un coup. Un seul. Le battement que son cœur rate, et il ouvre la porte à la volée, attirant le brun dans la chambre avant de refermer. A clé.
Et maintenant ?

Et maintenant ? Jörgen sourit, comme un con et laisse faire Archibald avant de le coller contre le mur pour prendre ses lèvres d'assaut en un baiser. Toute la soirée, il avait attendu ce moment là.

Il répond au baiser. Il ne pensait pas un jour aimer autant embrasser. Il s'y connait mal, en baiser, Archibald. A peine mieux que l'adolescent, finalement. Deux ou trois filles de passage, des filles facile qu'on couche dans la paille d'une grange, que l'on embrasse peu, auxquelles on ne s'attache pas. Et les putains ? Les putains n'embrassent pas. Archibald est brouillon, mais il aime ça. Il referme les bras sur le corps fluet et l'attire contre lui, grondant doucement, les deux mains déjà plongées sous les boucles brunes. Diable, les gestes préférés sont déjà automatisés.

Non sans une joie évidente, le jeune adolescent se glisse contre le corps plus adulte et se niche contre, dardant la langue pour rejoindre sa jumelle, une main agrippant la chemise, l'autre glissant dans sa nuque. Il est bien là, et son cœur bat à toute allure.

Les mains tirent les boucles vers l'arrière, et il se détache enfin, regard noir se posant sur les traits juvéniles. Dieu, qu'il le trouvait beau. Comment peut-on trouver beau un garçon ?
Et pourtant, là, à la lueur de l'unique chandelle, le regard vert prenait des reflets dorés. Et la peau de son cou semblait s'iriser. Il l'effleura du bout des doigts, jusqu'à la clavicule. Frustré de n'avoir pas plus loin où aller explorer. Onyx grisés.

Les doigts lui arrachèrent un nouveau frisson, tandis que Poulet observait le brun, ses yeux surtout, un sourire aux lèvres.
Il se sentait bien entre ses bras, beau et récemment, désiré.
La main sur la chemise glissa dessous pour venir effleurer le cuir de l'Archichou, s'aventurant ici et là, une côte, une hanche, le milieu du torse, pour remonter jusqu'au poitrail.


Et sa chemise passa par dessus sa tête sans qu'il s'en aperçoive. Les épaules roulent, les bras se referment sur le corps svelte, et les mains saisissent la toile qui le gêne toujours.
Une fois à égalité, les torses s'épousent. Le ventre gronde, les fourmis s'incrustent, et là, en bas, ça se tend. Grisant. Effrayant.

Les joues juvéniles s'empourprent, jamais il n'avait réellement été dénudé par quelqu'un hormis pour un contexte médical. Il rougit à mesure que la chemise se retire et que son corps se retrouve contre celui du brun, sans tissu, sauf encore en bas. Chez le jeune ça se tend aussi, là, en bas. Et il se mord la lèvre alors que la seconde main se perd dans le dos, dans le creux des reins qu'elle caresse.
Et là ainsi, à moitié nu, qu'arrive-t-il ?


Il arrive des angoisses. Il arrive du désir. Il arrive de l'envie. Il arrive de la peur. Il arrive du désir. Putain, du désir.
Il serre le corps fin contre lui. Frissonne. A-t-il froid ? Presque.
Il entraine le garçons vers les draps, l'y allonge, et l'arritre au creux de son bras. Retrouver la position réconfortante des après midi au bord de l'eau, lorsqu'il n'était encore question de de tendresse. Là. Voilà. Même s'il est manifeste que ce soir ils n'en resteront pas là.

Puceau panique en approchant du lit, après tout, les fois d'avant, il y avait Brynjar... Mais là.. Ils ne sont que tous les deux, torse nu. Alors il se laisse faire, s'allonge dans le lit et se blotti dans ses bras, venant poser sa tête dans son cou. La main ne lâche pas le torse et retourne explorer, caressant chaque parcelle qui n'a pas de tissu, n'oubliant aucun endroit.

Pétrifié, il se laisse faire. Il n'ose plus bouger, si ce n'étaient le bras qui s'était refermé sur le corps de Jorgen, et le bout de ses doigts, qui effleurent la base de la nuque brune.

Le brun se redresse légèrement et vient embrasser le cou en douceur, avec timidité, des deux, ce n'était pas lui qui marquait l'autre. Alors il profite simplement, caressant encore et encore alors que ses lèvres offrent un collier au brun.

Il ne dit rien. Il ne bouge pas. Il ferme les yeux. Il a beaucoup trop conscence de ce qu'il se passe, là, tout en bas du ventre. De ce qui se tend et se contracte. De la chaleur familière. Il gronde un peu. Et se tourne brusquement, surplombant l'adolescent. Je te veux, disent les yeux. Je te prends, disent les dents, à l'arrondi d'une épaule. Au creux du coup, délicatement.
Et, brusquement, c'est trop embarrassant. Il ne sait plus faire.
Il se dégage, se retourne, offrant son dos au regard vert. Mais qu'est-ce que je suis en train de faire ?

Il inspire lorsqu'il se fait surplomber et le regarde, souriant, désireux . Un grognement s'échappe tandis que l'épaule subit les dents et Poulet réagit, un léger gémissement se fait entendre alors que déjà le brun se détourne, fuyant le jeune. Jörgen vient coller son torse au dos et glisse une main sur le ventre, sage, sans plus bouger.


Eh... Ne me tourne pas le dos ainsi... Dis moi ce qu'il y a...
Rien.


Ce qu'il y a ? Nul de peut l'ignorer, ce qu'il y a, ça fait une bosse là. C'est gênant. C'est mal. C'est déroutant.
C'est certain, si Jörgen ne prend pas les choses en main, il ne se passera plus rien.


Ne mens pas...

Et là... Il à l'impression de jouer sa vie, lentement, il glisse sa main sur la lisière des braies, hésitant jusqu'à descendre sa main. Et là il s'immobilise. Aller... Fais quelque chose Archi, ne le laisse pas ainsi.

Il voudrait ne rien faire. Rouler sur le ventre, écraser tout ça, et en revenir à cette saine tendresse qu'il avait promis. Pfff. Lâche, et menteur, voilà.
Il voudrait résister, mais le corps à ses raisons n'est-ce pas, et des atavismes profonds. Alors le bassin remue, un peu. Se frotte sur cette main. Imperceptible mouvement qui dit "mais viens !"

Et là,encore, il se mord la lèvre, et mieux que la lèvre, il vient mordiller la nuque. Et la main descend un peu plus, effleure, timide sans oser retirer la barrière de tissu.

Archibald tressaille, sous la bouche. Geint, sous la main. Renonce, vaincu, et défait lui même les liens des braies pour l'y inviter.
Après tout, l'évêque n'a-t-il pas suggéré d'aller au bout du péché de chair pour pouvoir mieux s'en repentir ?

Jörgen s'empourpre et franchit un pas de plus, mordant la nuque, peut-être légèrement trop fort, il remonte sa main et la glisse à la lisière des braies. Là.Là... Et il descend, flippé, terrorisé jusqu'à atteindre la chair virile et palpitante.

Oh, Dieu...
Il pose sa longue main sur celle, plus fine, qui l'enserre. Guide les gestes, les effleurements, les pressions.
Oh, Dieu. Oh.
Dieu. Que c'est bon. Tellement bon. Tellement, tellement bon que...
Oh. Dieu. Là. Voilà. Comme ç...raaaah.
Rouge aux joues. Là. Donc avec les garçons aussi, les émotions l'empêchent de contrôler ses humeurs.
Frustration. Les drapes serviront de chiffon aux doigts entremêlés. Il ne lâche pas, et ramène le bras contre son ventre, caressant la paume du bout du pouce.
Là.
Oh, Dieu, pardon, mais c'était si bon.

La main guidée, il retient son souffle, touchant son premier garçon, sa première personne même, autre que lui. Et il y prend goût, il expire tandis qu'il suit les mouvements, élève appliqué, le corps collé contre celui de l'Archibandant, bandé. C'est certain qu'il doit le sentir contre ses fesses, mais ça ne semble pas le déranger et puis... Là...
Poulet vient de toucher du doigt le mystère du plaisir des hommes. Là. Dieu. Il..Enfin... Garçon rougit et laisse remonter sa main, sans bruit, sa tête venant rejoindre le cou pour s'y glisser.
Il passeront probablement la nuit ainsi.


Actions de Jörgen
Actions d'Archibald.
Archibald_ravier
Archibald attend, étendu sur le lit, un oeil sur le petit berceau non loin.
Jörgen le rejoint, sans mot. Il pousse la porte et retire la chemise pour venir rejoindre le lit après avoir fermé à clef derrière lui.
Il le regarde faire, sourire aux lèvres, et se redresse pour retirer sa chemise aussi. Égalité, ainsi. Puis ouvre un bras.
Sans se faire prier il vient s'y blottir, souriant et rayonnant.


Enfin...
Mmm.

Un baiser au coin des lèvres, une main aux boucles, et un visage brusquement sérieux

Poulet, j'veux pas que tu dises des choses comme tu as dit tout à l'heure en public.

Le sourire s'efface et une moue vient prendre la place.
Mais elle pouvait pas entendre... C'était trop bas..
Tu peux pas savoir, Poulet. Tu dois être plus prudent qu'ça. Surtout devant des inconnus.

La main glisse des boucles à la nuque, effleure une épaule et poursuit sa chute jusqu'aux reins.

Excuse moi...

Il frissonne, fermant les yeux un instant pour les ré-ouvrir sur le visage du brun.

Mais j'suis un homme ! T'as qu'à le dire !
T'es majeur Jörgen, j'devrais même pas avoir besoin d'le dire. Puis on est pas un homme parce qu'on boit et qu'on baise !

Il poursuit les effleurements, pour atténuer la leçon de morale.

Une nouvelle moue se forme et il le regarde.

Toute manière, j'ai pas baisé.
Je savais que tu dirais ça.


Il l'embrasse, au coin des lèvres.

Mais ça t'arrivera bien un jour, poussin. Et tu seras pas plus un homme que quand tu bois ton calva cul sec.
ça m'arrivera que si tu le veux, et je ne demande pas, t'es pas prêt.
Puis.. Comment on est un homme ? Quand on a du poil au menton ?


Le sourire s'étire et il le regarde, venant caresser le cou.
Il tressaille. Sourit.


C'est ton comportement qui fait de toi un homme. La somme de tous tes actes. Pas trois poils sur le menton ou un coup tiré.
Et du coup je suis quoi ?

La main s'aventure et glisse sur le torse.
Archibald remonte la sienne (de main) de la chute de rein jusqu'aux boucles, l'y plonge, et sourit.


Un homme en devenir. Bref. Change pas de sujet et parle pas comme ça devant des gens que tu connais pas. Ni des que tu connais d'ailleurs.
J'ai compris.


La main se retire et les bras se croisent, l'adolescent est piqué.
Sourire s'étire. Il saisit une main, puis l'autre, dénoue les bras et roule sur le corps svelte, lui maintenant les poignets au dessus de la tête.
Et l'embrasse.


T'es beau quand tu boudes, tu sais ?
Ah...AH oui ?


Le souffle s'accélère alors que Poulet se retrouve coincé sous l'Archibandant, il le fixe, s'empourprant et l'embrassant.
Lueur amusée dans les onyx, il l'observe encore, répond à son baiser, et sourit.


Si j'osais j'crois même que j'dirais que t'es bandant.

Il se retient de regarder derrière lui, comme si Dieu allait venir jusque là lui taper sur l'épaule parce qu'il pèche.

Les verts brillent de plus belle alors qu'il le regarde, se mordant la lèvre.


Ose Archi...Ose tout ce que tu veux..
Je...
Il niche son visage au creux du cou, libérant les poignets. Et hume. Inspire. Expire. Restons calmes, tout va bien, tout est sous contr... Ah. Ben non, en fait.

Je suis désolé...

Tu quoi ? Pourquoi ?
Une main lâchée vient chercher refuge dans la chevelure brune, elle se fait caressante, il l'enlace.

Bordel, il se fait cajoler. Et il aime ça. Il n'en revient pas. Il garde le nez enfoui, sous le loge de l'oreille. Y murmure, navré :

Parce que j'suis pas un homme non plus, j'suis plus terrifié qu'un puceau !

Et je flippe aussi.. Fort..Mais tu m'as dis d'oser.. Et c'est ce que je fais..A chaque instant avec toi.
T'es un homme, un vrai et purée.. Tu.. Tu me met en émoi à chaque chose que tu fais, un baiser, une caresse, un mot.
C'est..Flippant ça aussi, voir que t'as tant d'effet sur moi.. Mais on est là.. Tous les deux.. Et il faut profiter, vivre.
Alors ose bordel !


Poulet lâche son discours, caressant et câlinant le barbu effrayé.
Sourire s'étire sous les boucles, et les dents jaillissent, goûtant délicatement la chair juste là, sous l'oreille. Avant de rouler à nouveau sur le dos.


J'aime quand t'es au creux de mes bras. Viens.

Légère plainte lui est arrachée sous les dents et il ne se fait pas prier. Seulement, cette fois, au lieu de se mettre contre Archibald, Jörgen vient s'allonger sur lui, tête posée non loin du cœur.
Bras se referment, les mains errent un moment sur le dos, avant de trouver leur place : une au creux des reins, une à la nuque, pour l'attirer dans un brusque baiser.

Le baiser est rendu, approfondit même alors qu'il agrippe un flanc, plantant ses griffes dedans, pendant que la goûteuse vient chercher l'autre.
Flanc frémit sous les griffes, sourire s'étire sous le baiser. Ventre se tend et regard se voile.

Dieu du ciel, tu me rends...

Je te rend ?

Il s'appuie sur un bras et le fixe, vert venant chercher l'onyx.
Con. Tu me rends con.
Il se tortille, mal à l'aise dans ses braies tendues, et connement content qu'elles le soient, pourtant.
lors j'peux t'appeler Poulet Archichou ?
Il lui sourit et meurt d'envie de lui retirer ses braies et pourtant, il n'en fait rien.
Nan ! Les poulets sont crétins, pas cons. Et j'suis pas chou non plus. D'abord !

Les mains cavalent sur le dos, jusqu'aux reins, jusqu'à... une fesse ? Mais oui, il a oséééé !

Mer..Si t'es chou, et bandant, et mignon, et con et tout plein d'autres choses.

La main sur la fesse le fait bafouiller, surprit il lui sourit de nouveau, et vient capturer sa bouche d'un baiser.

On devrait dormir, petit poulet.
La main pince un peu le fessier, avant de remonter vers le creux du dos, et la sécurité.
On va finir par réveiller Brynjar...

On a déjà fait pire que ça...
On dort si je peux rester ainsi... J'suis bien là...Contre toi..

Les joues rosissent sous le pincement et sa main vient l'imiter, enfin, un côté de fesse.

Il tressaille. Sourit. Amusé.

Pire que ça sous son nez ? Il n'était pas avec nous hier, pourtant. Puis t'es pas léger, tu sais ?
Il se tortille, sous le corps adolescent. Pas vraiment pour se dégager. Pas vraiment pour soulager ses braies. Peut être même juste pour se... frotter. Comme un gamin honteux sur son oreiller.
Et de rougir. Crétin.

Poulet rougit, réagit sous le frottement et ça se sent. Oh. Oui. L'Archifrotteur ne peut le manquer. Alors l'adolescent s'étend, de tout son long, un sourire amusé aux lèvres.

Mmh.. C'est vrai mais.. On a rien fait ce soir alors.
Et puis, j'suis toujours plus léger que toi Archichou.


Il grogne, frustré. Intrigué. Ainsi, lui, il fait bander un autre homme ? Et de ce fait, il se sent... puissant. Diable.
On dort s'tu veux, Poulet.
Mais... Je veux pas..Soit..Dormons..


La moue est évidente, la voix crie "Non ! Continue ! Câline moi ! Frotte toi ! Fais tout ce que tu veux !" .
Mains erre, sur le torse glabre, sur le ventre plat.
Chuchotis inaudible, ou presque
"J'ai envie que tu me touches comme hier. Mais j'veux pas te l'imposer, je sais que j'pourrais pas te rendre la pareille. J'me sens nul"
Ou du moins, pas tout de suite.
Le corps frémit, réagit de plus belle et il rougit.

Je ne te force à rien Archibald.. Si tu le veux, je te le ferais. Tu n'es pas nul.. Tu..Aheum.. Tu apprends, j'apprends, on découvre. Et si tu veux pas, j'me toucherais pas.. Ni rien.. Je me tiendrais à carreaux.
Dis moi seulement ce que tu veux, ce que je peux.


Et c'est donc cuisant de honte et de désir qu'Archibald défit les liens de ses braies.
_________________
Archibald_ravier
Oh, merde. Oh, merde.
Boum-boum. Boum-boum. Boum-boum.
Dans la rue, mains au fond des poches, le palpitant s'emballait. Dieu, il venait de faire une énorme connerie.
Un nouveau saut dans le vide.

Qu'est-ce que tu veux ?
Toi.
Je te veux toi.

Et deux minutes plus tard, ils étaient là, à marcher dans la rue direction la chambre d'auberge qu'il occupait jusqu'à l'heure du départ, ce soir.
Merde.
Il s'était encore foutu dedans jusqu'au cou. Et bordel, il était content. Exalté.
D'ailleurs, il avait à peine refermé la porte et tourné la clé qu'il se jetait sur l'adolescent, vorace, le plaquant à l'huis sans ménagement.
Oh, merde.

Mais qu'est ce que Archibald foutait ?
Jörgen voulait seulement savoir si ils étaient plus qu'amis "particulier". Et il lui avait dit le vouloir. Oh Dieu. Purée. Purée.
Alors il l'avait suivi, terrifié et emballé. Heureux de le voir si aventureux alors que lui perdait toute la nonchalance dont il avait fait preuve ces derniers jours.
Puis "Je te veux" et ensuite "maintenant" avait une toute autre consonance que celle à laquelle il s'attendait.
Et lorsqu'il se jeta sur lui. Oh. Poulet manqua de défaillir, grondant et l'embrassant avec fougue, fiévreux.


Oh. Ah. Dieu. Il le veut. Il le veut aussi ?
Putain, t'es con Archibald. Des deux, tu es celui qui n'assume pas.
Oh. Dieu.
Il a déjà les mains plongées aux boucles brunes et tire vers l'arrière. Il s'offre la gorge, le lobe de l'oreille, et une main pressante glisse des boucles à la chemise.
Gorge nouée, chuchotis s'échappe pourtant :
"S'il te plait, je veux ta peau".
Comme si sa vie en dépendait.
Bordel de merde, la compagnie avait intérêt à être bonne aux Enfers, parce que c'était certain maintenant, il voulait y aller.

Chacun des gestes du barbu lui arrachent frissons et soupirs.
Il est pantin entre ses mains mais adore ça, ainsi, la gorge s'offre, tête penchée en arrière.
Et puis vient la supplique. Alors Poulet s'exécute et il s'écarte pour retirer sa chemise, suivie par les braies dans un élan de zèle. Enfin, nus sous les onyx, il attaque et commence à défaire la chemise adverse, il veut être à égalité, il veut le voir, il le désire.


Les grandes mains suivent les fines, la chemise passe par dessus sa tête. Il enserre les poignets fins, embrasse la paume de chaque main. Pour détourner l'attention de cette dernière barrière qu'il n'ose pas encore retirer. Ils ne seront pas à égalité.
Il lâche les poignets, tempo ralenti. Le saisit par les hanches, pour le ramener contre lui. S'empare de sa bouche, plus délicatement, alors qu'une main contourne et s'aventure sur le galbe ferme au bas de son dos. Oh.

Mais.
Telle est la pensée de l'adolescent, il le regarde faire, attendri par ses baisers jusqu'à se retrouver contre lui, son corps collé au sien, les lèvres soudées entre elles, ils s'embrassent et oh. Le petit veut qu'il comprenne, il veut que ses sentiments soient partagés, mais il n'en fait rien, il se tait, profite, agrippant au passage une omoplate, une épaule.

La main découvre. Agrippe. Effleure.
La bouche glisse, à la joue, sous l'oreille, le cou, la clavicule. L'arrondi de l'épaule, le biceps fin, le creux du coude, le poignet, la paume de la main. Le chemin retour, jusqu'à la clavicule. Dieu, il n'aurait jamais imaginé par être si ému par un os. Un os de garçon, en plus. Et pourtant, il l'embrasse cette clavicule. Le sternum. Une cime, et l'autre. Et là. Ce ventre. Il s'agenouille. Il fait ses dévotions. Il appose sa joue au nombril. Il n'ira pas plus bas, il est des terreurs bien difficiles à abolir. Mais ce ventre, là, plat. Ce ventre et cette peau. Il les adore.

Il frissonne, il frémit. Il savoure chaque caresses, chaque baisers. Jörgen ferme les yeux et se laisse porter, se tenant pour ne pas s'écrouler alors qu'il se fait découvrir, toucher plus qu'il ne l'a jamais été.
Merde. Merde. Merde.
Il s'agenouille. Il s'agenouille et là, en bas ça se tend. ça se tend sous ses yeux. Non loin de lui. Les joues s'empourprent, le souffle s'accélère et il est mal à l'aise alors que le ventre est adulé.


Cela se tend sous ses yeux et pourtant, il sourit. Il se relève, et tourne le garçon entre ses bras.Soulève les boucles d'une main, caresse la nuque, du pouce.et l'embrasse, juste là. Avant de l'enserrer entre ses deux bras. Il enfouit le nez dans l'odeur rassurante des boucles brunes, ferme les yeux, et du bout des doigts, ose l'aventure sulfureuse tout en bas du ventre plat.

Il tourne, le palpitant emballé, mais non moins rassuré de dissimuler ce qui a grandit. Il est celui qui assume et pourtant, celui qui caresse le moins, si l'on omet deux petits moments. Il soupire lorsque la nuque est effleurée, touchée, déjà rendu fou par ce geste. Loupiot attrape un bras qui le ceinture, s'y accroche comme à une bouée. et là, il retient son souffle alors que les doigts descendent.

Les doigts enserrent, esquissent. Ils connaissent les gestes. Ils tremblent pourtant. Mais, téméraires, poursuivent l'aventure.
Le souffle dans le cou de l'adolescent s'accourcit, le sang lui bat aux tempes, la bouche à la nuque se fait carnassière. Les doigts se crispent, découvrent, glissent.
Il hésite. Fait-il bien ? Comment l'amant - car il s'agit bien d'un amant, n'est-ce pas, maintenant qu'il le touche là ? - aime-t-il qu'on le touche là ? Les doigts viennent chercher ceux, plus fins, et les posent sur le dos de la main. Là. Guide moi.

Dieu. Il le touche. Et c'est bon. Tellement bon.
Il ferme les yeux et exprime timidement le bien qu'il lui procure, grondant par moment, haletant à d'autres.
S'il fait bien ? Terriblement oui. La main est suivie et les doigts fins enveloppent ceux plus épais. Il guide, gémit, savoure.
Et après un laps de temps.Là.. Oh...
La nature se fait et garçon se tend dans un râle.


Archibald l'accompagne. Chaque grondement le fait frémir, chaque halètement le tend. Chaque gémissement le saisit au creux du ventre.
Et après un laps de temps. Là. Oh...
La honte de la précocité, dans le fond de ses braies.
Le front s'appose à l'épaule, la bouche embrasse la peau juste là.
Du reste, il ne parlera pas.


Excuse moi..

Il est bien et à la fois mal à l'aise. Après tout, le barbu s'était excusé et il ne savait pas comment il réagirait.
Le fond des braies, il n'en a pas connaissance mais déjà, il se retourne et vient l'embrasser tendrement, doucement. Il est doux, tout mignon et finalement, il l'entraîne jusqu'au lit.
Là où ils y resteront un moment, tous deux l'un contre l'autre. Poulet est câlin, collé à lui et Archichou lui, n'ose plus, il a perdu la fougue qui l'a fait se jeter sur l'adolescent et pourtant, il le cajole d'un air absent.


Et absent, il l'était. Il somnola, à peine. Essaya de profiter de la tiédeur contre son flanc, ruminant son échec.
Il avait envie. Il n'avait pas réussi.
Il passa un long moment seul, plus tard, avec son filleul.
Et, la soirée avançant, pris son courage à deux mains pour pointer le nez hors de sa chambre.
Retrouver son amant, et cette fois ci affronter sa trouille jusqu'au bout. Là. Il serait doux, il serait patient au lieu de le dévorer. Ils prendraient leur temps. Il ne lui ferait pas mal. Tout irait bien. Il fallait que tout aille bien. Ils avaient encore plusieurs heures avant le départ.
Il fut doux. Et patient. Il prit tout son temps. Il se concentra tellement, là, à faire frissonner son amant qu'il s'en retrouva... Mou.
Et cuisant de honte. Tellement honteux qu'il en perdit tous ses moyens, avant même de lui avoir effleuré les reins.
Il roula sur le côté, tourna le dos à l'éphèbe, pommettes en feu.
Maussade, il les condamna tous deux au repos forcé.
Et le mutisme devait se prolonger.

_________________
Gendry.
Limoges - Quatorze août - jour deux


Première nuit sans le barbu depuis un moment, et déjà Jörgen cauchemarde à nouveau.
La nuit a été mauvaise, la veille il s'est inquiété d'un début d'absence, pas un mot, rien. Il n'y a pas les bras réconfortant qui l'enlacent lorsqu'un cauchemar surgit malgré la présence rassurante. Il n'y a pas cette odeur de citron et de cèdre qu'il aime tant.
Le lit est vide et il est seul.
Même le berceau de Brynjar n'est pas présent, ce petit être qu'il apprend à découvrir.

Alors vers midi, il prend plume et vélin. Jörgen ne sait pas quoi écrire.





Archichou,

Tu vas bien ? T'es où ? Je m'inquiète.

Alphonse a dit que tu avais peut-être à faire mais.. Ca me semble étrange. Quand tu avais à faire, tu me laissais un mot, ou tu venais pour un baiser.

Je m'inquiète peut-être pour rien, je l'espère mais.. Cette sensation est si étrange.

J'ai revu Méli, elle est toujours si adorable. C'est peut-être la seule avec qui tout semble si naturel et la seule femme qui me comprenne. Je l'ai eu dans les bras, mais c'est pas pareil qu'avec toi.

Tu me manque.

J.



Pli est envoyé et il se sent con. Con et seul.
Gendry.
Rochechouart - Quinze août - jour trois


Troisième jour sans voir Archibald et il paniquait un peu plus, regardait à chaque fois la porte s’ouvrir dans l’espoir de voir le barbu entrer dans la pièce et il n’en était que plus déçu à chaque fois.
Et puis il découvrait, il découvrait ce qu’était la panique d’une absence, la lourdeur qui s’insinuait petit à petit dans le palpitant. Le manque laissé par la personne. Et on en était qu'au troisième jour.

Mélissandre laissée à Limoges, il n’avait plus personne à étreindre. Cette petite brune était une boule d’amour avec lui, une bouée, un soutien. Et il l’adorait.
Mais elle n’était plus là et la route continuait.

Il avait passé la matinée à chercher ce que Lucie lui avait conseillé pour sa brûlure et puis vers le début d'après-midi il s’éloigna, prit vélin, plume et encrier et s’attela à rédiger. Sa main le faisait souffrir, l'écriture était plus maladroite, moins souple.




Archibald,

Seconde nuit sans toi, seconde nuit de cauchemars.
J’ai besoin de tes bras, de tes caresses, de tes baisers… J’ai besoin de toi...

Bordel, je suis ridicule.

C’est toi qui a dit que tu me voulais. J’attendais, tu m’avais dit que tu n’étais pas prêt. Est-ce à cause de ça ? J’ai fais quelque chose de mal ?
Dis-moi où t’es… Ou non... Juste dis moi que tu es en vie.

S’il te plaît...
Tu me manque.
Poulet.


Second pli envoyé, gamin paniqué. Une goutte de Laudanum prise.
Gendry.
Angoulême - Seize août - jour quatre


Quatrième jour. Quatrième jour et troisième nuit. Il avait discuté avec Faust, il avait d'abord omit un grand détail la veille durant l'après-midi.
Et puis... Poulet avait bu, suffisamment pour être éméché, puis durant une confession qui n'était pas la sienne, alors qu'il attendait de pouvoir revenir, il avait mangé et bu, passant d'éméché à ivre. L'alcool chez lui était soit joyeux, soit triste, ce soir là il avait été triste, réclamant une étreinte, s'ouvrant et cherchant à comprendre. Faust l'avait aidé, il avait aidé le petit à comprendre, à ouvrir les yeux, et là, enfin, il avait comprit. Jörgen, petit cas désespéré avait été mit au lit avant d'être bordé et de s'endormir.

Au réveil, comme prévu, la gueule de bois l'attendait de pied ferme, alors il attendit dans son lit, y resta à réfléchir. Archibald lui manquait, pire que ça, il lui semblait qu'il manquait une partie de lui, et que dans sa fuite, le barbu l'avait emmenée.

Au bout d'un moment, la matinée bien entamée, il décida de sortir, marcher, il errait ci et là, la douleur de la brûlure toujours présente, mais cette douleur l'aidait à se changer les idées, alors il la prenait, l'acceptait. Il se promenait, tentait de faire une apparition.
Il souriait, riait par moment, masquant aussi bien qu’il le pouvait son inquiétude et puis, Faust l’avait rassuré.

Quatrième jour et troisième lettre, il s’installa au calme et se mit une fois de plus à écrire.




Archi,

J’ai réfléchi. Puis discuté aussi. T’as sûrement besoin d’espace, alors je ne sais si t’écrire chaque jour est une bonne idée. Mais ça me permet de me dire que tout ça… Je ne l’ai pas rêvé. Je sais pourtant que je n'ai pas rêvé mais... Je ne sais pas, j'apprend, je découvre, et tu sais quoi ? Et bien les absences font mal.

Ça fait quatre jours et pourtant, j’ai l’impression d’avoir déjà vécu une petite éternité.
Une journée sans tes baisers, sans tes bras me manquait, et j’avais hâte d’être à la prochaine fois où nous serions ensemble. Et là, là… J’ai que mes bras à moi et cette idiote de main.

Et le pire c’est que même Brynjar commence à me manquer. T’y crois ça ?
Même lui.

Je n’ai pas envie d’arrêter cette lettre alors…

J’ai bien aimé Limoges, j’ai pu y revoir Mélissandre, elle m’avait manqué. Tu sais, c’est peut-être la seule femme dont je suis aussi proche. Tout est si naturel, simple avec elle; je te l'avais déjà dis ça je crois. Je l’adore. Et elle aussi ne mange pas de viande.
Mais il manque toujours toi, ton sourire, ton rire. Ta joie.

Je crois que je vais m'arrêter ici.
Tu me manque putain.
Poussin.


La lettre fut remise à un gamin, soigneusement pliée avec un pochon qui contenait un noyau d’abricot propre. Écus donnés avec la promesse que rien ne serait ouvert, le gamin fut expédié.

Jörgen retourna vagabonder jusqu’au prochain départ.
Gendry.
Périgueux - Dix-sept août - jour cinq


Cinquième jour. Ils étaient enfin arrivés à Périgueux et toujours aucune nouvelle du barbu. Ça allait faire presque une semaine, dans deux jours exactement. Et le jeune Poulet prévoyait déjà un prochain départ.

Après l'incompréhension, le déni, le manque, venait la colère, et pourtant, il n'arrivait pas à en ressentir réellement. La veille il avait échangé avec Mélissandre, avait répondu à Aldonce et écrit à Pierre avant de laisser sa main en paix.

Et comme les jours précédents, dans la matinée, Jörgen s'éloigna pour aller rédiger, plus que les derniers, ce courrier était brouillon, l'écriture maladroite et Poulet avait pleuré.




Archibald,

Tu m'agace.

Ne peux-tu pas au moins me dire que tu es en vie ? Que tu vas bien ?

Je partirais samedi ou dimanche, aller prendre mes affaires comme nous étions censés le faire. Peut-être avec Pierre si il accepte, sinon j'irais seul... Et je pourrais enfin m'installer ici.

Tu me manque crétin.

Et j'ai envie de te frapper. Une lice à ton retour ? Dis oui. Enfin si il y a un retour... Dis moi qu'il y aura un retour. S'il te plaît.

Puis j'ai envie de t'embrasser aussi. Dieu que tes lèvres me manquent...
Tout me manque... C'est horrible de voir l'effet que ton absence a sur moi.


Je te déteste Archichiant.

Jörgen.

Ps : C'est même pas vrai... Je n'arrive pas à te détester c'est même l'inverse. Comme je n'arrive pas à t'en vouloir.


Le rituel s'installait et un coursier fut chargé d'aller remettre le vélin.
Alphonse_tabouret
Autre temps, Limoges, à l'heure des leçons. (1/2)





Syllabes claquent, solitaires ou à peine bordées, et dans les petites rues de Limoges, l’on a marché au coude à coude, effleurant l’insoluble tentation des murs, retenant aux mains les paroles qui s’y nichent, impatientes créatures qui se dérobent parfois à la raison d’un bras qui retient, de doigts qui ferrent , jusqu’à ce pouce qui s’est permis d’écraser les lèvres à l’auspice d’une porte cochère en délayant une promesse rauque. L’oubli est une consommation, le sexe une abjuration ; taiseux s’y disent tout sans l’ombre des barrières, rejettent grammaire et verbe pour le langage cru des Primaires Amours, se font Dieux le temps d’une oraison, et d’une autre, et d’une autre, jusqu’à se rendre au sol, exsangues, libérés, mots dépenaillés de leurs imbéciles pudeurs.
Qu’a-t-on encore à habiller quand l’on vient de se dire ce qui embaume le blanc de rouge ?

Midi d’aout a bouleversé les règles où l’on baise d’abord avant de délester la gorge et assit le tourment d’un nouveau scénario : L’on a parlé et l’on a tout autant envie de se joindre au brasier ; l’heure bâtarde a vidé l’auberge où la troupe s’est arrêtée, et si le va et vient de quelques employés persiste, l’étage est calme, aux précipices des siestes égarées.
Faust a ouvert la porte, Alphonse ne l’a pas refermée.
Passage privatif étire deux mètres de longueur avant de desservir la pièce, et si depuis le couloir principal, l’on ne voit pas le lit, l’on discerne à l'angle, un petit secrétaire aux pieds décorés de têtes de lion dont l'une des gueules se fait ensevelir par la chemise de Tabouret
Lisière sur le monde est restée entrouverte et dessine au sourire, les angles faunes des ludiques cruautés amoureuses.


Avais-tu remarqué qu’Archibald n’osait plus me regarder dans les yeux depuis quelques jours?
Question se pose en même temps que la bouche s’impose ; lèvres s’entrouvrent de souffles comme de mots et sur la langue d’Alphonse, s’étend l’acidulé d’une fièvre que Faust ne doit qu’à lui. A l’oreille dont le lobe est pincé d’une rangée de dents, tombe la suite en un bouquet de férules passions.
Je lui ai demandé pourquoi…

Sourire fend la langue jusqu'au rire léger. S'il sait? Oui. Il sait. Faust avait invité Archibald à passer un soir, à l'endroit précis où il escomptait dévêtir et dévorer un faune , derrière la presque intimité d'une taverne. Archibald avait-il cafté? Possiblement... Ce qu'il y avait vu n'était pas aussi sage que Faust l'avait imaginé, peut être ragaillardi par l'idée qu'une paire d'yeux innocents puisse les voir... Après tout, ce n'était qu'une invitation instructive. Si Archibald était effrayé à l'idée de soulever un adolescent en fleur qui ne jurait que par lui, Faust avait dépassé ses visions de l'amour cloisonné, graduellement. Dix neuf ans, le corps en ébullition, le sapiosexuel avait trouvé un maitre qui ne s'en offusquerait pas. Sinon peut être, pour l'omission de concertation... Et après? Étreinte punitive ne lui déplairait pas.

Langue vient louvoyer à l'oreille tandis que la poigne agrippe un peu les boucles brunes. Dextre vient saisir au nid l'objet qui le tourmente, et en caresse l'oblongue promesse.


A-t-il tout avoué?

Faust ne nie pas, insolent Tendron qui ne cherche même pas le débat ou la justification, pare son museau blanc d’un aiguillon d’orgueil ravivant le pli du sourire, et à l’instant, Alphonse, le sait beau à en crever rien qu’à l’entendre ourler l’arrondi de sa question. Caresse gonfle le ventre d’une respiration plus dense que les autres et attise les mains à dépenailler la chemise trop bien mise ; bientôt l’on remettra les bures, bientôt l’on aura d’autres jeux que ceux des garçons aux silhouettes jumelles, mais pour l’heure, c’est aux braies que l’on, défait ceinture.

Tout. Nuque se dépêtre des doigts et le trait des noirs sillonnent le lunaire reflet qu’Amant lui oppose.
Son rendez-vous… Ombres s’étirent au vent d’un arbre bordant la fenêtre quand claque un volet dans une chambre proche ; les pas précipités d’une soubrette au travers de la coursive pour aller étouffer le courant d’air prennent un écho étrangement démesuré en passant près de la porte laissée ouverte. Le mien…

Ceinture glisse aux pans et se déroule jusqu’à rejoindre la main d’un faune au sourire cru.

J’ignorais que tu aimais être regardé… Idées saturées de pigments ont envahi les tempes depuis qu’il sait, et certaines, désordonnées, tempêtes vagabondes aux océans salins, prêtent désormais parfois la fièvre d’une gorge qui se tend à l’œil témoin d’un visiteur ; vice chevillé au corps s’embrase des échos semés à leurs pentacles et condamne le front aux aurores de Sélène.
Murmure se perd d’une confidence pourpre quand une conversation s’entame en sourdine à la chambre voisine:
C’est une initiative qu’il m’aurait plu de partager avec toi… J’attends de pieuses excuses, gouverne-t-il à l’épaisseur d’un règne souverain, étoilant une main aux cheveux blonds en signe de pesanteur.

Oh le salaud. Archibald tout autant que lui ou que son page, était définitivement incapable de garder un secret plus de quelques jours... Il y avait dans ce groupe masculin sans doute trop de choses à taire pour trop d'oreilles affamées. Quand bien même les étreintes fauves du religieux et de son amant n'étaient pas le sujet le plus piquant du moment... L'oeil bleu picore l'embrasure de cette porte, qu'Alphonse a laissé volontairement ouverte. Ainsi Paris aurait poussé la mise en scène si sans doute il avait nié. Lui aurait-il raillé d'un coup de rein la remarque qu'une porte ouverte n'était pas moins terrible qu'un ami que l'on invite à s'attabler au spectacle? Le coeur battant plus fort aux bruits de vie qui environnaient la chambre de l'auberge, tendron répondit d'un pli trop désinvolte pour être sincère.


Je l'ignorais aussi... A ma décharge...

Non vraiment. Faust avait voulu rendre service... En traumatisant certes un peu son ami d'une pratique de la chair que l'on explorait pas au premier rendez-vous. Nuque avilie réprima un frisson aux doigts sentencieux. Et avant même que la bouche ne dise "Pardon" , excuses furent largement ravalées au fond de la gorge. Excuses de pieu, comptent-elles comme pieuses? Dirent les grands yeux bleus qui ne lâchèrent pas leur vis à vis en officiant goulument sur la queue faune.
Gorge brune au silence se fend en même temps que se tend , et si la main frôle l'arrondi du visage qui le darde, elle reste en une étoile crispée aux cheveux blonds. Tocade de deux fureurs, prunelles aiment à se fondre lorsque l'on se dévore; repousser la pudeur, chasser les hypocrisies empourprées jusqu'à se consumer aux vertigineux abysses de la soif où avancer sans crainte à un iris épaissi de vagues est une source d'infinis plaisirs, l'odyssée de chaque petite mort.
Et les yeux disent en même temps que la main ordonne, écrin est conquis à une ferveur qui exalte, et taille dans le marbre.

Dehors dans la cour adjacente, l'on ramasse le linge de maison, on le fait claquer pour l'étirer avant de le plier; hier était un jour de lessive, aujourd'hui celui du ramassage, et à la ritournelle du tissu qui frappe l'air, aux cadences sèches de l'exercice, écrin se resserre de convoitise sur une envie retenue.
Frisson dévalant la nuque raye d'un timbre grave une voyelle sonore et rompt la musique métronome, suspendant le temps dans la folie neuve d'un sourire; non, vraiment, s'il a gémi si fort, cela lui a échappé.
L'interrogation d'un chuchotement se dessine dans l'air; l'on n’entend plus ni parler, ni le chant du linge frais. La bouche lâche son tribut, le sel de ses vagues et Faust éclot d'un sourire presque innocent.


A ma décharge je voulais l'instruire...

Les mains empoignent les joues tandis que le corps lisse et clair de ses dix neuf ans serpente pour revenir prendre l'ascendant. Baisers , baisers, baisers. Que peut-on à l'amour ? Au désir. A la chair. Qu'on soit prêtre ou comptable, que peut-on à la fièvre? Qui frappe toujours deux fois, et parfois trois. C'est mal, et c'est bon. L'envie qui déferle dans les veines, est un besoin quasi vital. Assouvir, assouvir, assouvir. Empoigner cette chair que l'on rend comestible .Se laisser transpercer de sensations, de plaisir, de frissons, de naufrages aux accents renaissants. Alphonse l'émeut jusqu'à rendre le vice acceptable, ou pire. Indispensable . Quand ses lèvres l’inondent de baisers bavards sans daigner toucher vraiment sa peau, laissant trainer l'élan, frustrant jusqu'à la grogne ; Faust apprend à prendre son mâle en patience. Il n'a jamais aimé les filles. Les filles et leurs courbes, trop rondes pour être saisies. Leurs filles et leurs détours pour aller en ligne droite. Il y a chez les hommes des frontalités heureuses, plus franches, plus fortes. Des fatalités éternelles dont on aime se faire transpercer, quand l'on sait combien la chair peut s'en émouvoir. Un baiser qui quémande plus fort que les autres au pavillon brun, égare sa prière. L'Aconit l'a compris , l'abandon efface toutes les douleurs, transcende tous les bonheurs.

Liefde, instruis-moi
Instrumentalise-moi. Baise-moi. Fort.

Que connaissent-ils de l’enfer, tous ?
L’enfer est là, dans le plaisir que rien ne semble savoir rassasier, dans la concupiscence que l'autre enflamme avec l’obscène candeur des envies auxquelles l'on veut se perdre.
Nuque blonde s’étreint jusqu’à semer l’empreinte des phalanges, et queues s’épousent à la ferveur d’un baiser aux braies dont on se débarrasse sans soin.


Aujourd’hui, je t’apprends le silence, murmure le Faune à l’oreille claire, en lapant le rebord d’une langue brulante. La porte est grande ouverte, la fenêtre aussi… Mains s’accaparent la ligne d’une hanche en le faisant reculer d’un pas, puis de deux, glissent à la chute des reins, empoignent les fesses, y laissant la trace d’ongles courts.
Bientôt, toute l’auberge saura que dans cette chambre, je baise… Et personne… Lèvres salées se confondent, jouent de reflets verts, interrompent de ces avidités qui aiment à provoquer la raison, ne doit savoir que c’est toi… A chaque fois que je t’entendrai…

Sabot pousse le torse glabre et Faust chute en travers du lit ; grand sans être vaste, bordé de deux panneaux de bois ouvragés à la tête et aux pieds, les draps y sont déjà tachés de foutre et l’oreiller relégué à un angle mort.
Ombre s’étend au-dessus des plaines garçonnes , taquine la ligne droite qui frémit de caresses et plantent sans délicatesse, brutales ivoires fauves, ses dents à l’intérieur de la cuisse..


… je te ferai leçon…
Dextre se lève, ceinture en son sein, et sourire brun prend une allure de tempêtes.
Donne-moi tes mains, Mon Amour…

Mugissement férocement retenu à la gorge , Faust ne se débat pas, s'étire tout au plus d'une contorsion en fichant sa main aux crins bruns qu'elle empoigne. Gast. Se taire ... Se taire. Alphonse n'est pas si tendre, à relever ainsi le niveau de contraintes à la hauteur du plaisir qu'il promet. La chair de poule s'étiole déjà, quand les yeux viennent buter sur le cuir que le maitre tend à son chien, pour lui promettre une promenade qui effacera son ennui et soulagera sa panse. Zygomatiques frémissent un peu, tandis que dociles, les mains se tendent déjà. Il est des leçons qu'on redemande, sautant une ligne sur deux, pour le plaisir de réapprendre.

Ta alt.*


Émaux fendent jusqu’aux cornes et le cuir sangle une première boucle, serpentin souple venant reprendre de la rondeur jusqu’à joindre les poignets , les attachant sans pour autant les ceindre ; interstice infime demeure et frustre tous mouvements en ne cédant que quelque millimètres aux élans là où la laisse, elle, garde du leste pour jouer de tensions. Aux comètes vives des appétits carnassiers, bras tendus au pommeau central de la tête de lit, Faust est offert en pâture au jeu des silences heureux , et au-dessus de lui, couve la lisière d’une plaisance nouvelle ; Faune dressé contemple son festin à venir.
Au ventre, Dextre a choisi sa proie et la cueille d’une paume pleine quand Senestre s’étoile à la peau blanche, raye les côtes d’une brulure, sillonne d'un ongle lent la pointe pectorale, sourire et tempes avides de cette gorge que l’on supplicie, penchés au-dessus de l’éphèbe.


Alle ** répond l’effilé d’une rocaille , traçant le sillon d’une langue animale de la gorge au nombril avant que main et bouche caprines ne s'accaparent pitance comme un dû; à l'heure, l'on dévore, l'on prend et l'on pousse la litanie jusqu'à l’irrévérence des doigts, canines prêtes à fendre.




*Prends tout.
** Tout


A quatre mains

_________________
L_aconit
Autre temps, Limoges, à l'heure des leçons. (2/2)


Dans toute histoire d'amour, il y a ce point d'équilibre où l'on se tient seul un instant, dont ensuite reste à jamais la nostalgie, et à partir duquel on surplombe tout le temps de sa vie. Le passé semble alors tout entier derrière soi. Le présent est là et il faut s'ouvrir, devant soi, à ses pieds, le vide fabuleux d'un merveilleux avenir au bord duquel on se trouve encore, ivre d'un vertige stupide auquel on veut s'abandonner, tombant pour de bon et sans aucun remord vers un nouveau demain. Il suffit de se pencher légèrement vers l'avant et tout bascule. Un geste est juste indispensable et bienveillant: l'amorce. La délicatesse d'une main qui empoigne les reins de Faust et qui, dans ce mouvement qui s'apparente à un saut dans le vide, arque tout son corps dans un soupir de délices. Cette main posée sur lui et qui le pousse amoureusement vers où plus rien ne le retient qu'un fil. Le fil d'une respiration retenue. Le fil d'un frisson qui érige les poils. Le fil d'un spasme incontrôlable de bien être. Chaque ajour de cuir où l'ardillon n'a pas daigné entrer, resserrant la sangle, est un degré de plus sur l'échelle des plaisirs. Les tranchées encore légères que les ongles daignent bien laisser promettent à la bruine de sueur de venir y abreuver le meuble de la peau. Etre tout entier à la formidable douceur de sentir cet Homme contre lui. Un mouvement de langue plus appuyé et une voyelle s'échappe de la gorge. Leçon commence ici, dans une ébullition d'atomes, d'odeurs, de bruits et de sensations. Une ébullition de vie.


A chaque note que l’étoile chante, à chaque fleur qui perce la gorge au-delà des respirations lourdes, émaux dispensent la leçon, injustes dans leurs sanctions, arbitraires autant qu’appliqués ; gémissement est marqué jusqu’au sceau, voyelle pince délicatement la peau aux crocs, et l’idée de toute proportion, trop sage pour les futaies de leurs cornes, se disperse aux vertiges, traçant au marbre des cuisses les premières rougeurs carnivores. Damier, Alphonse se scinde, alternant bichromes facettes aux versants naturels des amours sylves, et le corps de Faust est consommé d’antinomiques appétits, étiré, plié, écartelé aux grés des ogres instincts. Rien n’y est malmené, tout y est sacré ; sang qui palpite bat aux tambours des passions animales, et bouche qui embrasse y dédie l’eau claire des rafraichissements. Aux jais qui le contemplent, garçon git, enivré du chaos de son souffle, de cet air raréfié auquel Silence prend son tribut quand sur les lèvres ainées, salive luit encore de clarté ; la queue de Faust se dresse, inassouvie.
C’est un moment précis, une infime seconde qui brule le cosmos. Là, dans les miroirs qui le reflètent, brille l’harmonieuse convoitise, le concupiscent défi des envies jumelles : là commence le big-bang.

La ceinture vrille d’un pli quand les mains nouées sont enjointes à trouver la prise haute du pommeau ; corps pantelant est hissé à de jumelles hauteurs, serres ancrées, l’une à la taille, l’autre à la nuque, et quand les reins offerts sont pris avec ampleur, la gorge fauve se déchire d’une satisfaction foudroyante. Baiser Faust est un plaisir sans fin, un besoin viscéral nouveau à chaque fois, de ces archipels immolés aux passions garçonnes, de ces gouts de terre et de sel qui nourrissent les arbres, et les soubrettes à l’étage ont écarquillé les yeux à l’axiome rocaille de ces Vérités colorées, glissant au pas de porte des chambres qu’elles nettoient, un museau de souris.
Aux reins, queue va et vient fiévreusement, brutale convergence abreuvant l’œil d’un Pan extatique de sa conquête tyrannique ; se regarder le prendre est aussi exaltant que le faire. Cosmologie l’a fait vorace, Tendron le condamne à l’expansion, et chaque coup de hanches claque les peaux d’une symphonie d’aout.
Amour donne plaisir, et cherche le vice ; les épaules de Faust le narguent, immaculées.et Faune s'endiable.

Silencieux, il parvient à le rester quelques instants, avant que les sentences d'Alphonse ne le contraignent à fermer les yeux, d'une brûlure adorable, d'une douleur qui si elle n'était pas portée par cette chair là, lui aurait dejà arraché un cri piquant pour affoler les servantes. Harponné sur la plage de leur couche, dont les draps écument encore, il gronde entre les dents des consones chaotiques, pourtant sa joie douloureuse mord sa bouche de prune . Reins claquent, étendards en paniers sylvestre, ou les muses, les faunes et les jeunes garçons captifs s'endiablent dans la ronde des passions . Je veux faire avec toi ce que fait le printemps aux cerisiers, disent les anatomies mâles au point qui les unit. Les doigts qui grisent les muscles, ajoutent que le printemps ne dure jamais, qu'il faut bien sonner la récolte. Une langue viole son oreille comme un archet de violon sur une corde, et malgré le mouvement vif du visage pour l'éviter, elle condamne Faust aux évidences : Alphonse est le muse secrets de son corps. Il le lui cède en pâture, écartelé qui bourgeonne et qui papite, qui crépite et qui geint. L'acharnement méthodique que couronne un poing fermé aux cheveux est un art chirugical à ceux qui s'aiment au coeur de la peau, et chaque tambour de Paris cogne son front aux grèves du lit dans une litanie obsédante qui n'épargne aucun témoin. Au paroxysme des bruits qu'une main étouffe, il s'en fallut de peu qu'un Dieu descende du ciel.

Ici la main étouffe la symphonie, là les dents l’écrivent : à l’agonie montante de Faust, elles se plantent à l’arrondi de l’épaule et faune se meut en fauve, dessinant chacune d’elle sur le livre vierge à portée de gracieuses folies ; sous ses crocs, Ganymède, l’atome premier, la particule élémentaire, et bercé d’ardentes comètes modelant son ventre des plus tendres instincts, Alphonse dévore, littéralement. Peaux ne chantent plus de saccades, elles se brouillent, s’absorbent d’une danse primitive où l’on fond l’un à l’autre, où le mouvement n’existe plus qu’aux lignes mêlées d’échos sur lesquelles règne l’alphabet rauque du parisien.

Dans le couloir, les pas d’une musaraigne ont gagné du terrain et sous les yeux d’une voisine moins hardie, approchent de la porte qu’une brise passante fait grincer d’un infime mouvement.

Bacchanales divines accordent leurs sentences, et lorsque Faust jouit, le derme se perfore , cisaillant les trames , ouvrant aux délicieux enfers, l’extatique échappée vers les sommets exsangues des fièvres absolues. Déchirée aux canines, porcelaine se fendille, accuse la mâchoire et embourbe la bouche de sang ; rigole dévale d’un vertige le marbre tachycarde, dessine sur les côtes de Faust une ligne étonnamment droite quand son dos imprègne d’arabesques le ventre d’un Eros cuivré dont la silhouette s’étreint d’une dernière pousse avant de s’exclamer.

Dieu! Diable ! Que c'est bon. Que c'est ... C'est ... Si... Bon... Hmmf... arhhh... Est-ce que la douleur aiguise le plaisir de la jouissance? Ou le plaisir de la jouissance transcende-t-il la douleur? Et pourquoi? Pourquoi aime-t-il tant sentir le poids d'Alphonse sur lui? Peser de toute sa suprématie sur la sentence de son plaisir ou de sa douleur... Lui broyer les hanches. Trancher, sans compromis, dans le halo lubrique qui l'envahit? Lézarder sa peau. Pourquoi apprécie-t-il l'idée même de se laisser disloquer à ces coups de butoir? Cet homme, comme lui, homme pour homme dedans pour dedans, pourquoi? Pourquoi. Tire. Prends. Frappe. mords. Claque. Saigne, suinte, chante, chante pour moi Alphonse... Regarde . Tout. Du dedans , du dehors, il n'est pas une seule molécule de l'esprit et du corps de Faust qu'il ne cède pas à l'ascendance de l'amant. N'importe quoi, pourvu qu'un geste de lui... N'importe comment, pourvu que ce soit de lui. A genoux, enchaîné, étouffé, plus vivant que jamais. Demain, demain ce sera lui. Lui qui contrôlera son degré d'envie. Le transformera, comme on distille l'alcool, en un irrépressible besoin, qu'il assouvira au goutte à goutte, se réservant la primeur de se désaltérer. ça brûle, ça pique, ça tire, ça le dévore en dedans, et pourtant, les reins se collent à son agresseur, coulants de sueur. Qui les regarde? Quelle importance? Qui les envie? Quelle importance. Qui les condamne, ça n'a pas d'importance. Il a joui. Si fort qu'il n'a plus rien à donner. Ce qu'il reste, c'est de la matière grise tiède, qui coule de sa bouche, à la bouche de son amant tandis que la nuque se tend et que les poings se serrent dans l'étau du cuir. Elle persiffle ' Dis moi où tu as mal, je te dirai qui tu es ' ... Elle a un gout de sel et de métal. Elle a le gout d'une croix oubliée. Le gout de la vie. Et la vie revient vite darder deux yeux de feu sur ce duo de l'ombre. Le souffle se tarit . Faust se recroqueville à l'intérieur de lui. Caché. Dissimulé. Puisque c'est ainsi qu'ils sont condamnés à s'aimer.

Archibald... Si tu savais. Comme on se jette l'un contre l'autre. Comme les fleuves viennent se jeter à l'amer.


Silence descend d’une oscillation à la chambre et couronne les tempes perlées, chute de lenteur à la strie d’une goutte de sueur ayant tracé passage dans le dos d’Alphonse, et tombe à la rondeur d’une cymbale sur le drap chiffonné.

Le front de Pan est appuyé à l’aube de la nuque, ventre ventilé aux reliquats d‘un ouragan, aorte décuplée d’une ardeur de titan ; sa lèvre empourprée trace de cruelles aquarelles à la proéminence d’une vertèbre claire et déclenche d’involontaires frissons à la peau qu’elle martèle de respiration. Temps s’étire indéfiniment, et à sa courbe, Muse se tisse d’écorce autour de la syncope, volutes écarlates fondant les peaux de signes cabalistiques, échoïques basses enchevêtrées de couleurs abjurant le monde et ses normalités.
Le cliquetis de la ceinture perce un courant d’air, et tandis que la porte claque sèchement à l’oreille rougissante d’une soubrette curieuse , lanière glisse au parquet et les poignets barrés de sillons vifs retombent mollement aux cuisses. Sur l’épaule, l’empreinte des .dents est noyée de salive et de sang, et les noirs aux fièvres assoupies d’extase contemplent le carnage d’une fascination lancinante ; amour a des crocs comme autant de bras, et assoit le cœur d’Alphonse d’une vérité, d’un baiser orgiaque ; l’origine du monde n’est pas le con d’une femme mais celui de son homme.

Les mots seraient trop pauvres, redites délavés de l’heure rouge qui vient de s’écouler et Faune le sait, le sent, le regrette presque ; l’on a crié plus fort, plus dur, dans une langue abstraite faite de contrastes, on a joui à d’éternelles sentences, à d’inédites passions, à de jumelles monstruosités et maintenant, au repos-amarre, l’on aime de silences.

L'on se parle en filigrane.


    A vingt doigts

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Chapelain de l'Ostel Dieu à Paris, Evêque de Perigueux, Exorciste de Rome
(En Bleu italique, les pensées Laconiques.) galerie d'avatar-Recueil
Archibald_ravier
Quatorze août. Limoges.
Tu vas bien ? T'es où ? Je m'inquiète.

Brynjar dort. Il fait chaud, hier était jour de lessive. Le claquement sec des draps que l'on étire et plie ponctue les respirations de l'enfant. Bientôt, comme toute l'auberge, il saura qu'Alphonse baise, et il imaginera aisément qui. Images crues d'une soirée de derrière les tavernes s'opposeront à sa propre impuissance, et raviveront les angoisses qu'il refoule depuis deux jours. Réveilleront le manque, rongeront le frein du désir.
S'isoler. Rester seul à tout prix. Ne plus pointer son nez le soir aux tavernes, ne plus marcher avec le groupe mais rester à l'écart. Dent qui perce aura bon dos, si on lui demande.


Quinze août. Rochechouart.
J’ai besoin de tes bras, de tes caresses, de tes baisers… J’ai besoin de toi...

Nuit sans sommeil. Pas d'alcool : il veille sur un nourrisson.
Il ne dort pas, il patiente. Il somnole. Il attend le jour, et la marche. Il marchera seul, devant. Ou loin, derrière. On trouve toujours un prétexte pour s'attarder, lorsque l'on s'occupe d'un bébé. Il a bien réussi la veille, et l'avant-veille. Il réussira aujourd'hui. Et demain. Et le jour d'après.
Il faut oublier. Jeux de garçons ne sont pas pour lui. Se faire une raison.


Seize août. Angoulême.
Tu me manque putain.

Non. Feux de paille brûlent vite et fort, et s'éteignent de même. Il s'éteindra.
Et le sien avec. Si on nie assez longtemps le feu qui gronde au bas du ventre, il cessera de faire aussi mal. Il en est persuadé.
Rester loin du garçon demande un peu d'application, et ensuite, tout ira mieux. Il reportera sa curiosité d'adolescente vers quelqu'un d'autre. Voilà. Et lui pourrait continuer à aimer de très loin l'idéal d'un garçon qui partageait ses nuits chastement. Tout allait rentrer dans l'ordre.

Dix-sept août. Périgueux.
Je te déteste Archichiant.

Voilà. On y venait.
Quelques affaires furent laissée à son auberge, et il quitta bien vite les murs de la ville. En quête d'un terrain à acheter, d'un métayer à qui le louer. De grains à semer. De tout un tas de choses pénibles et éreintantes qui allaient l'épuiser. Dormir. Voilà, il tomberait d'épuisement le soir et tout irait mieux, après quelques bonnes nuits... ah. Sans sommeil.

Quatre putains de jours de plus, à trimer sous un soleil de plomb avec son métayer. Quatre putain de jours, et Brynjar renvoyé chez lui.

Citation:



T'as intérêt à montrer ta trogne, s'il te reste un peu d'courage.
Théo.




Je revien mardi.
Essai de pa tuer tou le monde dicila.
Ta besoin de te batre ou juste de me conié ?

Archi


Citation:


Y'a que ta peau qui soit menacée.
Ta langue dans la bouche de ma femme, ça te dit quelque chose ?
T




Je croi pa avoir mi ma langue. Je sai plu, je chialé come un mome. Fixe le lieu et l'eure et je seré la, je bougeré pa. Meme si je panse que ces plus vremen ta femme. Quan t'aura fini on cosera si tu veu.

Archi


Citation:


Madeleine est morte.
T.




Tu mens !

Citation:



J’aimerais.


Quatre putains de jours et autant de nuits. Et autant de mauvaises nouvelles.
Madeleine, morte. Jörgen, blessé. Blessé, putain, et il n'était pas là pour le protéger. Quatre putains de jours et autant de baffes dans la tronche.
Quatre putains de jours, et la fièvre qui monte.
Châtiment divin.
Il le sait. Il a compris.
Il devait servir Madeleine et Dieu la lui a repris. Il l'a mal servie. C'est de sa faute. Elle avait l'air si triste la dernière fois qu'il la vue. Si immensément malheureuse au dedans. Si perdue dans sa robe de bure, avec la tignasse coupée.
Dieu lui avait envoyé Jörgen, et il avait fui. Lâche.
Maintenant Jörgen était blessé.
Retour dans les murs, fiévreux.
Découvrir les autres courriers, glissés sous la porte de sa chambre d'auberge.

Citation:


Archibald,

Comment te porte tu ce jour ?

Pierre ne m’accompagnera pas. Il se pourrait… Que je lui ai dis d’aller se faire voir. En moins poli.
Alors je me retrouve avec un inconnu répondant au nom de Drack il me semble. Je pars dans la nuit de dimanche à lundi Archi, je ne serais de retour que mardi à l’aube.

Et puis… J’ai proposé une lice à Théodrik, j’attends sa réponse. J’espère qu’il va accepter. Ca me fera du bien.

Archi… Je ne sais plus quoi dire, t’es toujours absent et ça fait six jours. C’est long.
Je me sens de plus en plus ridicule alors… Je crois que je vais arrêter.

Et merde ! ce n’est pas parce que tu as perdu consistance une fois que... Que je vais me moquer !

Tu me manque,

P.

La fin était baveuse. Pleurait-il en écrivant ?
Putain, qu'est-ce que tu as pu être con Archibald.


Citation:


Archi,

Tout le monde s’inquiète…
Et Dôn a demandé après toi.

Tu me manque.

Jörgen



L'écriture est moins lisible, le message pourtant court lui demande un gros effort de lecture. Il était déjà blessé depuis la veille, au moins. Putain. Crétin. Archi crétin.
Et dire qu'il fallait en lire encore un...


Citation:


Archibald, Archichiant, Archichou,


Tu vas me détester pour la longueur de cette lettre si tu la lis et je m'en excuse. Je suis à Sarlat, je ne rentre que demain et ce courrier sera le dernier.

Huit jours. Huit putain.

Reviens... Tu me manque, je t'en prie.

Je ne sais pas ce que tu attends de moi. Un geste ? Un mot ? Que je disparaisse ?

Je peux seulement tenter de te dire ce que je pense, ce que je ressens. J'avouerais avoir peur de ta réaction en lisant ça. Tu vas probablement m'engueuler, me détester, paniquer, t'éloigner encore plus ou peut-être que tu me reviendras.

Tu sais, j'apprends. Chaque jour, chaque moment. J'apprends avec Alphonse, avec Faust, avec toi.
J'ai appris, j'apprends encore tes sourires, quand tes lèvres s'étirent sur un sourire bienveillant, moqueur, radieux, et d'autres encore. Ils me font chavirer.
Et tes rires, ces éclats de gaieté.
Et puis tes regards aussi, qu'ils soient furtifs, inquiets, malicieux, tendres.

Même ta façon de me disputer ou de me faire comprendre quelque chose d'important. Tu sais, quand tu glisses ta main dans mes cheveux, que ton visage devient tout à coup sérieux, mais que ta main se fait caressante. L'expression "Une main de fer dans un gant de velours" correspond parfaitement.

Et puis il y a tous ces traits de caractère aussi. Le fait que tu protège tout le monde, Dôn, Brynjar, moi et j'en passe. La loyauté et la gentillesse que tu dégage. Ta force aussi, pas que physique. Même ta peur, ton appréhension.

Alors c'est flippant. C'est terrifiant de voir ça. De voir l'effet que tu as sur moi.

Mais tu m’as dit de penser aux bons moments, de profiter.

Et je veux profiter avec toi.

Je t'. Je t'aime. Oui. Je l'ai dit. J'ai peur, j'ai la trouille. Mais je l'ai dit.

Je t'aime.

Jörgen


Courrier est froissé d'une main. Immédiatement lissé de l'autre. La fleur de myosotis soigneusement conservée, bien a plat entre les courriers. Sais-tu, Archibald, que les Anglais nomment cette fleur "Forget-me-not" ? Ne m'oublie pas.
Frissons. La fièvre monte. Il voudrait réclamer un feu, mais n'ose plus sortir de sous les draps. Mains crispée sur les courriers. Angoisse vrillée au bide. Forget-me-not. Ah, ça, avec ces mots là, il ne risquait pas. Cela ne faisait même pas un mois, pourtant ! Ce garçon était fou. Ou abominablement courageux. Ou plutôt, totalement inconscient.
Et lui, il était dingue de lui.
Putain.

L'aube le cueille d'un sommeil agité, et midi le voit se réveiller en sueur.
Émerger. Calmer le palpitant emballé. trouver des fringues à peu près propres, et se débarbouiller, frissonnant de fièvre, avant de s'habiller.
Prendre son courage à deux mains, et pousser la porte du confessionnal, serpenter jusqu'à la cave secrète.
Il est là.

Ah. Bonjour.
_________________
Gendry.
Périgueux - Vingt-et-un août.

Do you feel the same when I'm away from you ?
Do you know the line that I'd walk for you ?
We could turn around or we could give it up

But we'll take what comes
Take what comes
Oh the storm is raging against us now
If you're afraid of falling then don't look down
But we took the step or we took the lead
And we'll take what comes
Take what comes

[...]


Neuvième jour.

Il l'a dit, il n'écrirait pas, et puis, ils ont tous eu des nouvelles d'Archibald. Sauf lui. Et ça c'est douloureux. Pire, Kasia l'a vu et a dit à Jörgen qu'il était malade. Alors ... Si tout le monde avait des nouvelles sauf lui, c'est qu'Archibald ne désirait plus le voir non ? Il n'écrirait pas, il l'éviterait même.
L'adolescent, dans toute sa volonté d'en vouloir au barbu n'y parvient pas, pire même, il s'inquiète, mais il ne peut rien faire. Alors il attend, là, sous le confessionnal, dans la cave aménagée.

Il attend et rien ne se passe jusqu'à... l'entrée d'Archibald.

Il entre et déjà Jörgen aimerait lui crier comme il lui a fait mal, combien il lui en veut, combien il le déteste. Mais il ne lui en veut pas, il ne le déteste pas non plus. Il le regarde et le teint cireux et pâle de son ami lui fait mal au cœur. Le Poulet reste un instant, mouche ouverte en forme de rond, avant de le saluer rapidement et de demander si il doit partir. Le brun refuse, s'approche et ils parlent. Tout deux parlent, s'excuse.

L'adolescent est rassuré, réconforté d'une main glissée dans les boucles sauvages. Il était même heureux d'avoir prit un bain au matin. L'un contre l'autre, ils discutent, se pardonnent et se rapprochent jusqu'à ce que le malade demande son lit. Evidemment, Jörgen accepte, il veut tout faire, il ne refuse rien de peur de le voir partir à nouveau.


Archibald poussa la porte de sa chambre d'auberge, pas traînant, et la lâcha machinalement avant de se vautrer sur son lit, tentant de dénouer les liens de sa cape d'une main tremblante.

Jörgen suivait derrière et ferma la porte à clef, observant le brun qui lui faisait mal au cœur avant de le rejoindre.
Attend, laisse moi faire.

Mais j'suis pas impotent !

Main tremblante s'acharne, serrant les nœuds en tirant dessus, agacé, au lieu d'abandonner.

Tu ne l'es pas j'veux juste t'aider...
Poulet tend les mains et doucement s'affaire, défaisant le nœud pour le libérer.

Merci, bougonne l'archi-pas-fier-de-lui avant de se laisser tomber en arrière, se glissant sous les draps.
C'est nul d'être malade. J'vais mourir.
Archibald est un homme. Il est enrhumé. Il va mourir, et c'est scientifiquement prouvé. Enfin, presque.

Poulet prend son rôle à coeur et rempli un baquet d'eau froide, il y trempe un linge qu'il essore pour venir le poser sur le front du malade.
Il va râler, mais Poulet lui vole un baiser furtif, avant d'offrir un sourire innocent.
Délesté de la chemise, il s'allonge à ses côtés.

Alors on crèvera ensemble. Donc si tu veux pas que je meurs, tu meurs pas !

Archibald couine lorsque le linge touche son front.
Mais c'est froid ! T'as pas d'coeur ! Je crève de froid et tu me glaces encore plus !
Frissonnant, le brun tire pourtant sur la couverture pour observer le torse dénudé de l'amant.

C'est Théodrik, tout ce bleu ?

C'est pour faire baisser la température Archichou... Quand j'étais plus jeune on me retirait tous les draps.
Il s'empourpre à la question et hoche doucement la tête, peu fier.
Oui...

Archibald roule sur le côté, et esquisse les contours des contusions d'un effleurement de l'index.
J'vais devoir le lui faire payer, alors.

Non... S'il te plaît.. non.. Je te l'ai dis, c'est moi qui l'ai défié, j'ai le courrier encore.
Il s'est juste laissé porté par les surenchérissement.

Poulet frémit, rosissant, Dieu que son contact lui avait manqué.

Archibald s'enhardit des frémissements, sourit, et baise un bleu, appuyant légèrement.
A la fois, maintenant tu sais qu'il ne faut plus le défier.

Il ne grimace pas, après tout ces derniers jours dès que l'on évoquait le barbu, Jörgen appuyait sur un de ses bleus, alors il remonte une main et vient caresser les cheveux avec douceur. Puis il ajoute, dans un sourrie con, espérant arracher des rougeurs à son amant.
Je préfère le corps à corps avec toi.

Il ricane, et baise un autre bleu, moins délicatement.
Tu devrais pas dire ça, poussin. Je vais adorer appuyer là où ça fait mal.
Il ponctue d'un index sur le bleu, et se love un peu mieux contre le corps chaud, frissonnant.

Cette fois, l'adolescent grimace mais laisse faire, plantant un baiser dans la chevelure.
C'est méchant ça...
Il grimace un peu plus, et glisse un bras dans le dos d'Archibald, l'enlaçant.

Moi j'aime bien, pourtant.
Il baise encore un hématome, puis le nombril, puis la lisière des braies avant de revenir se nicher au creux d'une épaule, emmitouflé dans les couvertures, l'index traçant quelques dessins hasardeux sur le ventre plat.

Tu aime bien quoi ? Me faire mal ?

Poulet frissonne et sourit, il pourrait désirer mais en cet instant, son cœur est comblé alors il profite simplement, serrant le corps plus épais contre le sien, le ventre remuant un moment au rythme de l'index.

Mmm.
Index pousse les esquisses un peu plus loin, trace plus fermement le contour d'un bleu, cherchant la limite entre douleur et plaisir, regard brûlant d'une fièvre qui ne doit plus toute sa flamme au vilain virus du rhume.

Doucement, la main agrippe le creux des reins, grondant d'un mélange de douleur et de douceur, quitte à être malade, autant l'avoir voulu. Il se penche et vient cueillir un baiser, plus long cette fois.
Tu sais que quand tu seras remis, je me vengerais ?

Archibald sourit sous le baiser, sourit sous la main qui agrippe ses reins, et roule sur le corps de l'amant, s'appuyant sur les coudes pour le regarder dans les yeux.
J'y compte bien. J'vais chercher mes bleus ce soir, tu pourras appuyer dessus dès demain.

La bouche s'orne d'une moue et la tête vire de gauche à droite.
Non... Je t'en prie... Il va te tuer... J'survivrais pas Archi... J'veux pas.
Et c'est aux yeux de s'embuer, alors qu'il se souvient des mots du norvégien.

Il baise une paupière, puis l'autre.
Il ne me tuera pas.

Perle roule sous les baisers.

Je ne veux pas te perdre... Il était doux avec moi, je le sais... Alors avec toi...

Archibald échappe un rire.
Mais je me suis déjà battu avec lui plusieurs fois !
Langue brûlante s'en va récupérer la perle sous les boucles, en profite pour tracer un sillon, sous l'oreille, et la voix gronde.
Il pourra pas m'tuer, j'serais dans les vapes avant.

Il frissonne et remonte une main dans les cheveux, soupirant doucement.

Mais... J'ai été dans les vapes moi aussi...

Chuuut...
Les dents effleurent la gorge de l'émail, et le brun roule sur le dos, fatigué de porter son propre poids.
Tout ira bien, poussin. On va s'expliquer, il va me cogner, puis ça ira mieux. Je l'ai mérité, j'ai embrassé sa femme.

Il secoue la tête, grondant doucement avant de se tourner pour le regarder.

J'ai peur... T'es pas en état... Puis... T'es pas le seul fautif si ?
La main se fait caressante, effleurant les traits, le nez lui, hume le citron avant de pousser un petit soupir d'aise.

T'en mêle pas, c'est entre lui et moi.

Une main plonge aux boucles brunes, et sourire s'étire.
Embrasse moi encore, au lieu de faire la mère poule. Et après, je dors.

Pardon...

L'adolescent cède et vient plaquer sa bouche sur celle du malade, remontant une main au cheveux.
C'était ça. C'était ça d'offrir toute sa personne en un baiser, de ne vouloir que ses sourires.


Archibald plonge les deux mains aux boucles brunes, grondant de désir contenu.
Dieu, il faudrait que je dorme et tu me rends...

Je te rend ?
Quenottes viennent s'emparer de la lèvre inférieure, tirant doucement dessus.

Dingue. Tu me rends dingue. Je sais pas.
Archibald gronde contre lui, et renverse la tête vers l'arrière.

Dingue ? Développe....
Si le barbu n'était pas malade, Jörgen se serait allongé sur lui, alors il reste, penché dessus, appuyé sur la main brûlée plutôt que sur le poignet douloureux.

Il rouvre les yeux, sourit, onyx brillants de fièvre et de fatigue, et saisit la main au poignet blessé, la guidant avec mille précautions jusqu'à ses braies gonflées.
J'suis malade à crever et tu me fais bander quand même. Alors que j'devrais dormir. Tu fais chier un peu, tu sais ?

Il s'empourpre et dépose un nouveau baiser, rosissant.
Je te toucherais pas de toute manière... J'veux que tu sois sûr.. Mais.. Dormons ?

Il gronde, frustré.
Bien sur qu'tu me toucheras pas, t'es blessé ! Dormons, ouais.
C'est sur, il se pognera dès que Jorgen aura le dos tourné.

Ferme les yeux mon lapin. Tu me suppliera une autre fois.
Jörgen affiche un sourire de con tout fier.
J'ai toujours rêvé de dire ça...

C'est ça, compte là dessus. On verra qui suppliera l'autre ce soir.

Baillement. Retournement de l'Archi. Retour sur le dos. Sur le côté. Le dos.
Et bientôt, ronflements, respiration légèrement rauque plutôt, uniquement troublée par ce vît dressé, qui tarde un peu à retomber.

Moue boudeuse s'étire et Poulet prend sa tache à cœur, veillant le sommeil jusqu'à ce qu'une envie pressante lui fasse quitter la chambre.




[...]
Oh I'll take your hand when thunder roars
And I hold you close, I'll stay the course
I promise you from up above
That we'll take what comes
Take what comes
Love

We're walking the wire, love
We're walking the wire, love
We're gonna be higher
We're walking the wire, wire, wire

Walking the Wire - Imagine Dragons





Ressens-tu la même chose quand je suis loin de toi ?
Sais-tu ce que je suis prêt à faire pour toi ?
On pourrait faire marche arrière ou tout abandonner

Mais prenons les choses comme elles viennent
Comme elles viennent
Oh, la tempête fait rage contre nous
Si tu as peur de tomber, ne regarde pas en bas
Mais il faut avancer, il faut aller de l'avant
Et prenons les choses comme elles viennent
Comme elles viennent

[ ... ]

Oh, je tiendrai ta main quand la tempête fera rage
Je te tiendrai près de moi, j'affronterai l'orage
Je te le jure par dessus tout
Et prenons les choses comme elles viennent
Comme elles viennent
Mon amour

On danse sur une corde, mon amour
On danse sur une corde, mon amour
Et nous montons toujours plus haut
On danse sur une corde, une corde, une corde

Archibald_ravier
Le même soir, plus tard, Archibald rentre à son auberge d'un pas trainant, jusqu'à sa chambre dont il ne verrouille pas la porte, et défait sa cape avant de s'assoir près de la cheminée, puis il prépare sa dernière infusion infecte de la soirée. Faust lui avait aimablement donné de quoi se soigner et une liste d'instructions longue à pleurer (surtout quand on lit aussi mal que lui), mais il les suivait à la lettre, fort désireux d'aller vite mieux.
Poulet lui, attend sagement, il ne veut pas se faire repérer alors il reste avec Kasia, un peu.

Siège tiré près des flammes, main refermée sur le godet de tisane, Archibald somnole, rêveur.
Et Jörgen finit par arriver, pressé il défait sa chemise en chemin et ouvre la porte en douceur une fois à l'auberge. Il referme à clef derrière lui et cherche du regard le barbu avant de le rejoindre en silence, lapin laissé au sol.
Et puis.


C'est romantique les flammes...


Regard archibaldien se lève, sourire se dessine.

Ça tient chaud, surtout. Viens. Il tend le bras, sans se lever pour autant.

Mh... J'aime pas te savoir malade.

De la main la moins douloureuse il s'accroche à celle comparse, et vient s’assoit à même le sol, aux pieds d'Archibald.

Onyx suivent la descente à raz du sol. Il envisage un bref instant de l'y rejoindre et grimace, peu attiré par le froid.

J'ai juste un rhume. Puis tu vas l'avoir aussi, tu m'as embrassé.
La main lâche sa jumelle et glisse sur le bras, jusqu'à l'épaule, les boucles.
T'es loin, poussin.

Tsss. Tu m'as embrassé aussi et mordu, et léché.
La tête suit les mouvements, vient même chercher les caresses.
J'sais pas où me mettre...

Archibald joue avec les boucles encore un moment, les faisant rouler entre ses doigts, avant de se lever et de l'attirer entre ses bras.

Là. C'est là ta place non ?
Je sais pas tellement où est ma place... T'es pas tellement causant...

Jörgen se niche contre lui,entourant d'un bras son aîné et posant son front contre son torse.

J'suis désolé. Il embrasse les boucles, et glisse une main à la nuque. J'vois pas de raison de causer en fait, je... j'aurais pas du partir, c'tout.

C'est juste... Tu sais ce que je ressens... Ce que tu es à mes yeux...
Mais moi bah...J'en sais rien de ton côté... J'ai cru que t'étais parti parce que tu ne voulais plus de moi...

Il se repaît de son odeur, mélange de citron et de suées de fièvre, caressant doucement un flanc.

J'suis parti parce que je sais que tu vas te lasser de ma trouille et de mon... mes doutes.

Archibald murmure, tout bas, nez perdu dans les boucles, pressant la nuque comme s'il craignait de le voir fuir.
Mais la vérité c'est que je sais pas c'que je ressens Jorgen. Tu m'as manqué à crever quand je suis parti. Je pensais que ça te suffirait à te détourner de moi. Et puis j'ai lu tes courriers, cette nuit. Ça m'a... je...
Un soupir.
J'ai encore plus la trouille maintenant. J'ai peur de te faire mal. J'ai peur de mal faire. Je devrais être celui qui te rassure et j'suis celui qui est pétrifié. J'suis tellement pétrifié que tu oses même plus me toucher...
J'me lasserais pas Archi... Chacun de mes mots étaient sincères c'est ce que je ressens là.
Doucement, il prend la main libre et la pose sur le palpitant.
Si ... Si j'allais me lasser... Je serais déjà parti et j'veux pas... Je veux vivre tout ça avec toi... Je veux pas que tu sois effrayé mais... C'est ainsi, et je t'..tiens à toi ainsi.. J'ose pas parce que...J'ai peur de mal faire et de te perdre à nouveau.
Je suis désolé de te faire si peur... Mais tu ne fais pas mal et tu ne me fais pas mal. Ton absence m'a fait mal, mais ta présence elle... J'me sens jamais aussi bien qu'entre tes bras...


Sourire s'étire dans les boucles, et une main se glisse sous le menton pour le lever vers lui, onyx cherchant le vert.
Je parlais de sexe, Jörgen. Je suis pas aussi doué qu'tu crois, et j'ai vraiment peur de te faire mal.
Il croque une pommette, délicatement.
Pour c'qui est des sentiments, je navigue à vue. Je sais pas mettre des mots dessus. Je sais juste que tu m'as manqué à crever pendant les huit jours où je t'ai pas vu. Que j'ai travaillé comme un serf pour ne pas y penser. Et que maintenant, je suis malade. Parce que je suis con.
Main droite plonge aux boucles quand la sénestre se plaque au creux des reins.

Oh je...
L'adolescent s’empourpre, il ne pensait pas à ça, mais il plonge à pied joint dans l'onyx, sourire aux lèvres.
T'as plus d'expérience que moi et si j'ai mal... C'est un risque Archibald... Mais je ne pense pas que tu fasse mal.
Et puis t'es pas con t'es seulement... Tu sais pas comment réagir à ça c'est tout.

Sourire s'étire et la dextre elle, se glisse sous la chemise à la recherche de la peau.
J'veux tout faire avec toi.
J'ai pas plus d'expérience que toi Poussin, j'ai jamais couché avec un homme.
Il passe la chemise par dessus sa tête, la laisse choir au sol et les mains retrouvent leur place à la nuque et aux reins, torses s'épousent.
T'as l'expérience des femmes... Moi... Je peine à les désirer...
Baste, laissons nous l'temps.
Sénestre pianote au creux des reins, flirtant avec la limite imposée par le tissu. Sourire amusé, mais onyx brûlants plongés vers le vert.

Jörgen sourit encore et observe ce torse qu'il connait pourtant déjà par cœur avant de se coller contre lui à nouveau.
Je..Oui j'essaye... Excuse moi...
Le vert fuit le noir un instant avant de s'y noyer à nouveau, la main raffermissant sa prise sur le flanc.

Archibald recule d'un pas, puis deux, l'entrainant vers la couche, et s'y assoit, fatigué. Plantant un baiser sur chaque parcelle de peau à sa portée, des clavicules au nombril.
Les grandes mains se glissent sur la ceinture de l'amant, et le regard se lève vers lui.

Je peux ?
Jörgen le suit,l'observant le savoir malade l'inquiète plus que de raison et la main vient cueillir la joue pour l'observer avant de frissonner sous ses lèvres, il ferme les yeux et se laisse porter, exalté et excité par l'homme.
Les joues prennent de nouvelles teintes et il opine, la tension venant prendre place dans le bas ventre.

Oui...

Tremblant légèrement, Archibald défait boucle et tissu, les laisse tomber aux chevilles et affronte, face à face, ce qui l'angoisse. Là.
Et, lui même surpris de son geste, il ose y déposer un baiser, y découvrant la peau beaucoup plus douce qu'il ne l'imaginait.
Regard se lève à nouveau, en quête d'informations sur ce qu'il vient de faire. Est-ce que je peux ? Est-ce que c'est bien ? Est-ce que tu veux ?
Doigts enserrent déjà, là juste sous ses yeux. Quand même, il l'embrasserait bien, encore, cette peau toute douce.
L'éphèbe est aux aguets et puis... Oh. Si les joues étaient rouges précédemment, là, le minois entier prend une jolie teinte coquelicot.
Le cœur manque un battement et le regard vient s'accrocher alors que la main passe de la joue à la nuque. Le regard fiévreux crie " Recommence... Je t'en prie" et Jörgen caresse doucement la nuque, opinant doucement au silence plein de mots.

Archibald ne lâche pas l'objet qu'il enserre, et le front s'accole au ventre, alors que la bouche embrasse encore. Yeux fermés, découvrir les odeurs salines. Inspirer. Expirer. Calmer les battements de son cœur, en premier. Taire le frisson de fièvre. Inspirer. Expirer. Revivre les baisers qui font bander. Il sait ce qui lui procure du plaisir. Il veut lui donner ce plaisir. Inspirer. Expirer. Sauter dans le vide, et darder la langue. Inviter entre les lippes. Goûter. Explorer. Garder les yeux fermés. Ne pas assumer. Sentir les joues cuisantes, sous la barbe. Et... savourer ? Sueur perle à la tempe. Il aime. Dieu le pardonne, il aime ce qu'il fait. Regard se lève. Pour vérifier que là haut, on aime aussi ce qu'il fait.

Si là haut on aime ?
L'adolescent halète, ventile, cherche son souffle. La poitrine monte et descend rapidement, encore une nouveauté.
Personne ne l'a jamais touché aussi intimement et lorsque la bouche prend possession là ... Il râle, il gronde aussi. La tête part en arrière, se penche et les lippes s'entrouvrent laissant passer le souffle brûlant. La dextre elle, resserre l'étreinte autour de la nuque sans pour autant l'y maintenir elle caresse, agrippe, tire légèrement les cheveux alors qu'il perd pied peu à peu dans ce plaisir indicible Et puis...Et puis il l'avait pas vu venir... C'est que mine de rien il s'y prend bien alors dans une dernière plainte rauque le jeune homme s'abandonne corps et sûrement âme aussi à l'Archibald.

Foutredieu, il aime ? Il aime !
Alors, l'ours aime aussi ces sensations étranges dans sa bouche, le piquant et le sel, et la main guide quand la bouche découvre, la langue caresse lorsque les dents se trompent, les doigts s'excusent lorsque la bouche relâche. C'est que, foutredieu... Enfin, dieu n'a vraiment rien à faire là, d'ailleurs. Quand au reste, Archibald le crachera pudiquement dans son mouchoir, avant d'embrasser le ventre.

Tu viens sous les couvertures ? J'ai froid...
Pourtant, quand on voit la couleur de ses joues et de ses oreilles, on a du mal à croire qu'il soit frigorifié.

Et c'est en réalisant que les joues se parent de rouge, honteux. Mortifié, il se jette presque aux pieds du barbu et regarde son menton, incapable de le regarder.

Je... Pardon excuse moi.. C'était enfin... Je...
Honteux il le reste et pose la tête sur la cuisse, culpabilisant.

De lautre côté, c'est l'incompréhension. Il s'excuse ? Mais... pourquoi ?
Connexion neuronale ralentie par la fièvre et la découverte d'un nouveau plaisir, il percute enfin, à retardement. Une main plonge aux boucles brunes, et il se laisse glisser au sol pour mieux le regarder.

Ne t'excuse pas. S'il te plait. J'ai aimé ça.
Mais je...Enfin... J'aurais du te prévenir...Les joues restent rouges et enfin, Jorgen ose le regarder.
Archibald ponctue d'un baiser, aux effluves plus mâles encore qu'à l'accoutumée.
Mais j'ai vraiment très froid. Tu viens te coucher ?
Les lèvres se soudent et la main rejoint la nuque, grondant doucement avant de s'écarter.
Oui.. Je suis censé prendre soin de toi et pourtant c'est l'inverse.
Doucement il se redresse et vient aider le barbu qui, debout, se débarrasse aussi de ses braies, et se glisse vite entre les draps frais, frissonnant. Puis il ouvre un bras, et sourit, gourmand.
Tu viens, là ?
Je viens là.

Il l'observe se dénuder et rosit aux idées peu chastes qui viennent s'insinuer en son esprit, rapidement il le rejoint, collant son corps contre le sien.
Bras se referme et main se pose à la nuque, doigts plongeant sous les boucles. Sénestre pianote sur le flanc quelques instants, avant d'aller couvrir un bâillement.

Je... Hum. Je fatigue. Poussin.
Paume écrase un œil. Il fatigue et il s'en voudrait presque. Alors qu'il a un rhume mortel, pauvre homme !
Mais il fatigue et les paupières cèdent finalement au sommeil, un sommeil auréolé de gloire et de rêves masculins.

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